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samedi 17 novembre 2007

Koinon (L’essence du communisme)


Koinon (L’essence du communisme)

(texte de Heidegger traduit de l'allemand par Yvan Blot)

La 2ème guerre mondiale a un aspect étrange. Certains disent que non, elle serait normale car « moderne ». Moderne n’a rien à voir avec normal. Évoquer la modernité pour expliquer et justifier quelque chose est le plus sûr moyen de sortir de la pensée et de la méditation. La guerre moderne est étrange parce qu’elle ne distingue pas la guerre de la paix : elle est totale. Son but, contrairement aux guerres traditionnelles, n’est pas la paix avec l’adversaire mais la destruction de l’adversaire.
Philosophiquement, cette situation correspond à l’avènement de la puissance pour (lire la suite) la puissance comme actrice déterminante du jeu mondial. La puissance est aujourd’hui l’Être de l’étant. En tant qu’être de l’étant, la puissance s’est annexée la moralité comme moyen. La sauvegarde des valeurs ou l’intérêt du peuple sont des prétextes au service de la puissance. Si nous n’y croyons pas, c’est que la propagande fonctionne mal. La puissance a besoin de l’apparence du droit mais en même temps, elle ne tolère aucun obstacle et les objectifs peuvent donc changer au gré de ses caprices. La puissance ne tolère l’étant que s’il est utilisable, donc planifiable et constructible. L’homme aussi doit être utilisable et son humanité peut alors s’avérer gênante. La mobilisation implique donc que tous soient interchangeables. Lorsque la puissance devient l’être de l’étant, l’homme devient une matière première, une « ressource ».
La puissance se réalise par la « machination » (Machen-schaft). La puissance a besoin d’un certain type humain pour réaliser sa domination. Plus la machination domine le jeu de l’être, plus l’étant prend la priorité sur l’être. Utilité et succès sont les signes de la domination de l’étant, laquelle ne supporte aucune résistance. L’être, quant à lui, disparaît dans le néant. La puissance mondiale poursuit en fait des intérêts mais met toujours des idéaux en avant. Pourtant, la puissance ne connaît pas de but final.

(à suivre...)

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