L'essence du communisme (3)
L'essence du communisme (3)
Ce prolétariat au pouvoir n’a en réalité aucun pouvoir. Il faut bien qu’il y ait des hommes de pouvoir qui gèrent le pouvoir : ils sont nécessairement peu nombreux et ne font pas ce qu’ils veulent. C’est une erreur de croire qu’ils gouvernent selon leur bon plaisir. La puissance exige d’eux d’être soumis à un collectif anonyme. La relation entre les dirigeants n’est pas une camaraderie mais une méfiance froide où chacun observe les autres. On craint en permanence la perte de pouvoir. La peur règne au sein de la nomenklatura. La puissance n’appartient ni au peuple, ni aux individus, ni (lire la suite) à l’élite politique. La puissance s’exerce dans la machination. Le communisme est l’exercice illimité de la puissance sur l’étant, la puissance s’exerçant par la machination comme l’institution de la puissance sur l’étant réduit à son utilité pour la machination elle-même. Tout l’étant est mis à la disposition de la machination du pouvoir.Ce serait sous-estimer le communisme que de le concevoir comme un désir humain de vengeance, de bonheur ou de violence pure. La réalité est bien plus inquiétante car le communisme n’a en fait rien d’humain. L’homme n’est plus que l’exécutant de la prise du pouvoir sur l’étant. La machination comme essence de l’être s’est emparée de l’étant mais le communisme a besoin d’une façade trompeuse qui efface sa constitution métaphysique véritable (son être).
Toute résistance est éliminée. Tous les liens antérieurs doivent être détruits. Toute fuite doit être impossible. Cette destruction est nécessitée par la prise du pouvoir par la puissance comme essence de la machination. La violence du communisme trouve ici son fondement métaphysique.
L’essence de l’histoire doit changer par destruction de l’ancienne époque au profit de la nouvelle. Le savoir lui-même est mis au service de la machination, il est fermé sur lui-même, qu’il soit théorique ou pratique. Il est l’instrument d’une pensée constructiviste. Car celle-ci est la forme la plus pure du communisme, c’est-à-dire de la prise du pouvoir de la machination qui met à son service le calcul utilitaire.
(fin)
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