La valeur des petites choses (1)
La valeur des petites choses (1)
Si nous négligeons les petites choses de la vie quotidienne, c'est par une vision plane de la vie, à deux dimensions, une vision qui manque de la dimension verticale, celle de la Croix rédemptrice. Les petits efforts de chaque instant ont une énorme importance dont nous ne pouvons même pas soupçonner l'ampleur, si nous les offrons à Dieu, si nous y mettons une intention surnaturelle.Prenons un exemple tiré de la vie du Seigneur et de ses apôtres. Une foule considérable (lire la suite) s'est attachée à Jésus et le suit et l'écoute avec passion. Voilà trois jours qu'ils sont avec lui et ils ne se lassent pas de l'écouter. Un des apôtres fait remarquer au Maître qu'il serait prudent de les renvoyer pour qu'ils aillent se reposer et se ravitailler dans les villages avoisinants, faute de qui ils risquent de défaillir en chemin. Or, Jésus apporte à cette remarque pleine de bon sens, une réponse surprenante qui fait appel à la coopération de ses disciples : « Donnez-leur vous-mêmes à manger » (Luc 9, 13). Ils sont déconcertés parce qu'il faudrait une somme énorme pour acheter de quoi donner à manger ne serait-ce qu'un petit quelque chose à autant de monde. Philippe fait un calcul rapide et dit à Jésus : « Deux cents deniers de pain ne suffiraient pas pour que chacun en reçoive un tout petit peu » (Jean 6, 7). Cette dépense reviendrait à deux cents journées de salaire d'un ouvrier. La bourse commune - gérée par Judas, qui y puise pour satisfaire ses caprices, sans que les autres le sachent (cf. Jean 12, 6) - est probablement bien plate...
Jésus leur dit de voir ce dont ils disposent. Ils se renseignent. Le résultat est bien maigre : « Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d'orge et deux poissons. Mais qu'est-ce que c'est pour tant de monde ? » (Jean 6, 9).
C'est à ce moment que nous laissons le registre humain pour accéder au registre surnaturel. Les apôtres ont fait ce qu'ils pouvaient, ils ont apporté au Seigneur quelque chose, et encore qui ne vient pas d'eux. Mais Jésus donne l'ordre que les cinq mille hommes présents, plus les femmes et les enfants (cf. Matthieu 14, 21), s'étendent « par rangées d'à peu près cinquante » (Luc 9, 14). Et voilà que les disciples puisent dans les paniers et qu'ils n'arrêtent pas de distribuer pain et poissons à qui mieux mieux, jusqu'à ce que tout le monde soit rassasié (cf. Marc 6, 42). Et encore, « on emporta ce qui leur était resté : douze corbeilles de morceaux » (Luc 9, 17).
(à suivre...)
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