La priere
La prière
La prière est « la médiatrice entre Dieu et les hommes » (homélie du 5ème siècle). Elle l'est dans la mesure où elle est une prière de demande, d'intercession : « Seigneur, viens à notre secours... » Mais ne prions pas seulement pour nous, même si cela est nécessaire, car « personne ne donne ce qu'il n'a pas ». Mais nous prions pour les autres. Nous sommes solidaires de nos frères les hommes, tous pécheurs et tous appelés à la sainteté. Tous héritiers de la même nature marquée par le péche d'origine, tous rachetés par le Christ mort et ressuscité. Il est de l'intérêt de tous (lire la suite) que grandisse la charge de sainteté au sein de l'Église, que son rayonnement s'intensifie, que son action évangélisatrice puisse ainsi rejoindre chaque homme et chaque femme dans ce qui fait sa vie quotidienne. Dans ses joies et ses peines, dans ses labeurs et son repos qui intéressent Dieu au plus haut point parce que ce sont les joies et les peines, les labeurs et le repos de ses enfants que son Fils unique a voulu partager, pour, se mettant à notre niveau, en quelque sorte mieux nous connaître et nous comprendre dans noter effort pour être fidèles à son Père, dans notre désir d'être témoins actifs et crédibles de la foi.Nous sommes tous l'objet de l'Amour de Dieu, Amour qui s'exprime dans le temps, dans notre temps, par la Création, la Rédemption et la Sanctification. « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font » (Luc 23, 34). « Ce n'est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m'as donné, car ils sont tiens » (Jean 17, 9). Par là le Christ nous montre que nous devons, nous aussi, être ouverts aux besoins des autres. Le prêtre, certes, est un intercesseur privilégié ; il l'est de par son ordination, de par sa fonction sacrée, bien que s'effaçant devant la Personne du Christ, n'agissant qu'in persona Christi capitis, en la personne du Christ tête de l'Église. Mais tout baptisé participe à la fonction sacerdotale du Christ, le « sacerdoce commun des fidèles ». Moyennant quoi il est appelé à jouer aussi ce rôle d'intermédiaire, à prier sans relâche pour toutes les intentions de l'Église et du monde.
Ceci est bien mis en valeur au cours de la liturgie du Vendredi Saint, où les grandes oraisons sont adressées à Dieu successivement pour la Sainte Église, pour le pape, pour le clergé et le peuple fidèle, pour les catéchumènes, pour l'unité des chrétiens, pour les Juifs, pour ceux qui ne croient pas en Jésus-Christ, pour ceux qui ne croient pas en Dieu, pour les pouvoirs publics, et enfin pour tous les hommes dans l'épreuve.
Par la prière, « l'âme s'élève vers le ciel et embrasse Dieu dans une étreinte inexprimable » (Homélie du 5ème siècle). Autrement dit, la prière nous amène à puiser à la source même de l'Amour, comme l'apôtre Jean, encore adolescent, apprit, en laissant sa tête reposer sur la poitrine du Maître (cf. Jean 13, 23), à aimer et à rester fidèle au travers de l'épreuve de la foi que furent la Passion, la Mort du Christ notre Seigneur, et surtout la Croix.
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