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vendredi 14 janvier 2011

La prière de Jésus (1)

La prière de Jésus (1)

Cloué par Amour sur la Croix, Jésus s’exclame : « Eli, Eli, lama sabacthani, c’est-à-dire : « Mon Dieu, mon Dieu ! Pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27, 46). C’est un cri déchirant du Serviteur souffrant, du Juste, condamné sans motif de condamnation (Jean 19, 5). C’est le psaume que Dieu entonne sur l’air de la « Biche de l’aurore » (Psaume 22, 1). Nous ne le connaissons pas. Mais nous avons bien présent à l’esprit ce désespoir du Seigneur, manifesté à la neuvième heure (Marc 15, 34). Dans ce moment de déréliction, Dieu apparaît « loin de mes appels, des paroles de ma plainte » (Psaume 22, 2). Je suis le Juste et je souffre pour toi, je t’offre la réparation équitable pour toutes les offenses des hommes, pouvait dire Jésus à son Père ? Vois tout ce que j’endure pour toi. N’est-ce pas suffisant, (lire la suite) qu’il faille encore que tu y ajoutes le poids de cet abandon que je ressens maintenant ? Non, tu ne me laisses pas seul. Ce n’est pas possible. Nous ne faisons qu’un, toi, Père, en moi, et moi en toi (Jean 17, 21). Et pourtant voici que j’éprouve un délaissement total. « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Psaume 22, 2). « Cependant que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne » (Luc 22, 42).
Mais pourquoi rester sourd à ma prière ? Ce n’est pas pour moi que je meurs. Quel avantage pourrais-je en escompter ? Cette mort qui s’approche ne me vaut que des opprobres. Que de souffrances, Père ! Si j’avais su tout ce que je devrais souffrir… Ce n’est pas pour moi, mais pour les hommes que je t’offre ma vie, eux qui sont tes enfants. Je la donne en rançon pour la multitude. Tu le sais tout aussi bien que moi. Alors ? Sera-t-il dit que tu ne m’exauces pas ? Que tu n’apprécies pas cette offrande, ma libation versée pour le salut du monde ? Sera-t-il dit que tu refuses de pardonner ? Ce me serait terriblement dur à accepter. Car nous ne sommes pas comme cela, nous trois de la Trinité, ou j’y perds mon latin. Je t’ai supplié : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23, 34). Et tu ne t’empresserais pas à accéder à ma demande ? « Mon Dieu, je crie pendant le jour, et tu ne réponds pas ; la nuit, et tu ne fais pas attention à moi » (Psaume 22, 3).
Et maintenant, en haut de la Croix, d’où je vois toute l’humanité rassemblée, tant d’âmes avides du salut, vais-je devoir les laisser repartir les mains vides ? Qu’en dis-tu, Père ? Tu ne me répons pas ? Je n’existerais donc plus pour toi ? En quoi t’ai-je contristé ? Nul ne peut me convaincre de péché (Jean 8, 46), tu le sais bien. Tout ce qui est juste à tes yeux, je l’ai fait (Jérémie 34, 15). J’ai observé tes commandements depuis ma jeunesse (Luc 18, 21). « Si j’ai mal parlé, fais la preuve que c’est mal » (Jean 18, 23).

(à suivre…)


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