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mardi 4 janvier 2011

S’approcher dignement de la communion (1)

S’approcher dignement de la communion (1)

Saint Paul, qui est le premier à relater le récit de l’institution de l’Eucharistie, invite les fidèles à être très délicats envers le corps du Seigneur, pour le recevoir dans de bonnes conditions, en étant bien préparés. Car, autrement, « celui qui mangera ce pain ou boira la coupe du Seigneur indignement sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur » (1 Corinthiens 11, 27).
Origène fait le lien entre l’Eucharistie et la multiplication des pains. « Sur le point de donner les pains de bénédiction aux disciples pour qu’ils les distribuent à la foule, Jésus guérit les malades, afin qu’ils reçoivent en bonne santé les pains de bénédictions » (Commentaire sur Matthieu, 10, 25). (lire la suite) C’est ce que saint Matthieu (14, 14) rapporte : « En débarquant, il vit une grande foule. Il en eut compassion et il guérit leurs malades. » Luc (9, 11) fait une remarque identique. Ce n’est que plus tard, quand le soir commence à tomber, que Jésus réalise le miracle en faveur de la foule. Il fallait être en bonne santé spirituelle pour recevoir le don de Dieu et qu’il profite non seulement au corps mais aussi à l’âme, la disposant à accueillir la Parole de Dieu.
Origène fait ensuite allusion à 1 Corinthiens 11, 28-29 : « A chacun donc de s’examiner soi-même avant de manger de ce pain et de boire de cette coupe, car celui qui mange et boit mange et boit sa propre condamnation, s’il n’a pas égard au corps du Seigneur. » Le Père de l’Eglise ajoute que si quelqu’un n’écoute pas ces paroles et communie « sans plus de façon au pain et au calice du Seigneur, il deviendrait faible et malade ; la force de ce pain, pour ainsi dire, l’abattrait ». C’est le paradoxe de cette nourriture, qui est de vie et dont l’efficacité dépend des conditions de chaque personne qui la reçoit. Pour ceux qui ont l’âme pure ou suffisamment purifiée, elle profite à leur croissance dans la sainteté. Pour les autres, dont l’âme est souillée par le péché dont elles ne se sont pas confessées, elle entraîne leur perte. Elle les condamne et les enfonce davantage dans le péché.
Nous n’aimons entendre dire ces quatre vérités, la Vérité tout court. Ce rappel est pourtant nécessaire. Il s’impose d’autant plus que nombre de gens communient précisément pour leur perte… Il faut le déplorer, mais ce semble bien être la triste, douloureuse, réalité. Et ces gens protestent si on leur rappelle les conditions pour faire une bonne communion. Saint Jean Chrysostome s’est heurté à semblable mécontentement, qui traduit une conscience mal assurée : « Beaucoup, incapables de supporter la vigueur de mon discours, sont venus me trouver au moment de partir, fâchés et outrés : « Tu nous rejettes, disaient-ils, de la table sainte ! Tu agites un épouvantail autour de la communion ! » (Homélie sur la prédication 1).

(à suivre…)

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