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mardi 11 janvier 2011

Voir au-delà des épreuves (2)

Voir au-delà des épreuves (2)

Les épreuves, quand elles se présentent, contribuent puissamment à nous aider à retrancher les mauvais surgeons, à émonder notre âme en l’expurgeant de tout ce qui est attrait désordonné pour le monde. Il existe un attrait qui est bon, et qui fait que nous nous sentons chez nous dans le monde, avec la mission de le bonifier et de le conduire à Dieu. Mais il est aussi un attrait mauvais, qui veut nous séduire et dont le diable se sert pour essayer de nous saisir dans ses griffes et d’étrangler la vie divine en nous. Il faut repousser cet attrait d’emblée, radicalement, sans fausse compassion pour nous-mêmes.
« Si quelqu’un n’a pas voulu tailler sa vigne une année, celle-ci l’année même, produit en abondance ; mais ensuite elle restera stérile et sans fruit ; de même (lire la suite) celui qui n’enlève pas de son âme les mauvaises pensées et les mauvais désirs semble chargé du fruit de ses rapines et de ses vols dans l’année de sa vie en ce monde, mais ensuite il restera stérile pour l’éternité. Et parce qu’il n’a pas produit de fruits authentiques, la flamme éternelle le torturera sans miséricorde, comme les sarments luxuriants et improductifs, selon cette parole du Seigneur : « Il brûlera les pailles au feu inextinguible » (Mt 3, 12). Comme tu amputes la vigne de tous les bourgeons superflus et laisses seulement deux ou trois qui sont francs, ainsi dois-tu retrancher de ton âme, avec le glaive de l’Esprit saint et la faux de la Croix, tous les mauvais désirs qui arrêtent tes regards de façon coupable sur les biens d’autrui et excitent de la pire façon ta convoitise, et ne garder que ceux où se discernent la justice et la miséricorde » (saint Césaire d’Arles, Sermons au peuple 6, 6).
Tel est le combat de tous les jours, une lutte à recommencer sans cesse, bien convaincus que Dieu ne réclame rien de dur ni de pénible. Tout devient facile quand on aime, fondamentalement quand on aime Dieu par-dessus tout et que l’on s’efforce ainsi de vivre un ordre de la charité, de mettre de l’ordre dans nos affections.
La première chose à faire pour y parvenir, c’est d’aimer Dieu tel qu’il vient à nous, tel qu’il est, de l’aimer donc dans l’eucharistie, de centrer notre vie sur cet auguste sacrement, sur la sainte messe. D’en faire notre livre de chevet, dans lequel nous apprenons comment Dieu nous a aimés et comment nous pouvons l’aimer. Béni soit Jésus dans le très saint sacrement de l’autel !
Si nous nous unissons ainsi au Christ présent dans l’Eucharistie, si nous nous laissons aimer par lui, comment pouvons-nous encore trouver du goût aux biens de ce monde ? Je ne veux plus rien savoir que Jésus, mort et ressuscité, que Jésus vivant à tout jamais et présent dans l’Eucharistie, où il donne à notre vie une vibration d’éternité.

(fin)

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