La bise
La bise
Sa provenance à nos yeux reste une inconnueNul ne sait non plus vers où elle se dirige
Elle s’élève du sol ou bien fond des nues
Tantôt par un piqué, tantôt par la voltige.
Nous la considérons bienfaisante parfois
Pourtant elle se joue de nous, d’un air narquois,
Elle se moque pas mal de notre bien-être
Et elle s’amuse à paraître et disparaître. (lire la suite)
Elle ne prévient pas. Nous sommes pris de court.
La voilà qui accourt et revient sur ses pas.
Nous sommes son repas. C’est vraiment sans recours.
Nous crions au secours, qui sommes son appât.
Elle est capable de nous transpercer les os
De nous atteindre au plus profond de notre moi.
Glissant subtilement et irisant les eaux
Elle se rie de nous et provoque à l’émoi.
Nous n’avons pas le temps de signaler la bise
Que l’information n’est déjà plus de mise
Elle est primesautière et toute imprévisible
Aujourd’hui comme hier et c’est irrémissible
On la croit ici, mais elle est déjà ailleurs
Elle ne reste pas deux secondes sur place
Sa caresse hésitante est un flux qui nous glace
Son sourire fugace est quelque peu gouailleur.
La bise donne froid à qui a déjà froid
Et elle donne chaud à qui a déjà chaud
Au cœur en artichaut sis au pied du beffroi
Au corps vêtu d’orfroi blotti près du réchaud.
On l’entend aussi qui siffle sur les toitures
Alors qu’elle pénètre en nous par les jointures
Et se dépose sur la joue de l’être aimé.
Qui en est ranimé ou tombe inanimé.
Or voici qu’elle apporte une Bonne nouvelle
La bise de Noël. Un Enfant est donné
C’est le Fils du Très-Haut, le Fils de l’Eternel
Qui fait couler de l’eau aux non abandonnés.
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