Le statut de la femme à Paris (6)
Le statut de la femme à Paris (6)
Le second Roman de la Rose présente la femme comme l’adversaire de l’homme et non plus comme sa compagne. A partir du XVIe siècle le droit réduit de plus en plus la femme à n’être qu’une mineure juridique, incapable de rien faire sans la permission ou la tutelle de son père, puis de son mari, « le chef du ménage ». En 1556, Henri II donne aux parents le droit de déshériter les enfants mariés sans leur consentement. Au XVIIe siècle, le mariage sans le consentement familial est assimilé au rapt, qui est puni de mort, et l’épouse doit prendre le nom de son mari… On pourrait continuer longuement l’énumération des faits qui jalonnent cette évolution d’un statut de plus en plus asservi de la femme. Pire, durant toute cette période le pouvoir politique et la loi civile, le roi, l’empereur, la bourgeoisie ne cesseront d’exercer une forte pression sur l’Eglise pour qu’elle aligne ses prescriptions sur celles de l’Etat. (par exemple, au concile détente, une délégation du roi de France avec l’archevêque de Reims essaie de faire adopter par les Pères la législation française.) (lire la suite) Pour l’essentiel, la foi chrétienne saura résister à cette pression, mais elle ne réussira pas à empêcher les chrétiens de participer à la mentalité ambiante et il arrivera à l’Eglise d’être atteinte dans ses comportements. Cela ne lui facilitera pas la tâche au moment où elle aurait tant à apporter à un féminisme moderne souvent peu cohérent car il n’a pas trouvé son fondement spirituel, c’est-à-dire réellement humain. En lui donnant le profond dynamisme social d’une foi qui fonde la dignité et les droits de la femme sur le fait qu’elle est « à l’image de Dieu », sauvée en Jésus-Christ, comme l’homme, elle lui éviterait bien des errances et donnerait à ce féminisme une dimension qu’il n’a pas et qu’il cherche.B. Violle, Paris, son Eglise, 1. Histoire, Paris, Cerf, 2004, p. 97-99.
(fin)
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