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lundi 28 mars 2011

La correction fraternelle (5)


La correction fraternelle (5)

Il serait bien stupide de notre part d’attendre une récompense quelconque de la part de Dieu. Cela reviendrait à troquer notre droit d’aînesse contre un plat de lentilles (cf. Genèse 25, 34), à nous contenter de satisfactions humaines au lieu de pouvoir être avec Dieu et de posséder Dieu, et de ressentir avec le psalmiste « combien il est bon pour moi d’être proche de Dieu » (Psaume 72, 28). Le reste n’est que pacotille, feu follet, flonflon d’une fête qui a tôt fait de disparaître dans la nuit. Mon cœur ne peut s’y attacher. Ce serait vraiment trop bête. Mon cœur ne peut y trouver de quoi le remplir. Assurément, « Seigneur, tu nous as créés pour toi, et comme notre cœur est inquiet tant qu'il ne repose pas en toi » (saint Augustin, Confessions 1, 1, 1). (lire la suite)
Ce devoir de la charité, qui est le plus grand et le premier des commandements, n’est en rien onéreux. Il ne porte pas sur des tâches écrasantes et rebutantes en soi. Il ne nous demande pas de nous faire violence et d’aller à rebrousse-poil. Il consiste à activer les sentiments connaturels à notre cœur. Il est beaucoup de tâches dont nous ne sommes pas capables, ou que nous ne pouvons réaliser qu’en partie, « mais du devoir d’aimer, nul ne pourra s’excuser. Quelqu’un peut me dire : Je ne peux pas jeûner. Peut-on dire par hasard : Je ne peux pas aimer ? On peut dire : à cause de la débilité de mon corps, je ne peux m’abstenir ni de vin ni de viandes. Peut-on dire par hasard : Je ne peux pas aimer ? On peut dire que l’on ne peut garder la virginité, que l’on ne peut vendre tous ses biens pour les distribuer aux pauvres ; est-ce que par hasard on peut dire : Je ne peux aimer mes ennemis et pardonner à ceux quoi ont péché contre moi ? » (saint Césaire d’Arles, Sermons au peuple 37, 1).
Nous pouvons toujours aimer les autres, ne serait-ce qu’intérieurement, et prier pour eux. C’est quelque chose que nul ne peut nous empêcher de faire. Cela reste entre nous et Dieu, mais rejaillit indéniablement sur notre prochain, car Dieu tient compte de nos prières pour lui venir en aide.

(fin)

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