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mercredi 9 mars 2011

Le statut de la femme à Paris (2)


Le statut de la femme à Paris (2)

Pour l’Antiquité la femme est un être inférieur. Les philosophes l’enseignent. Aristote, par exemple, dit qu’elle est un homme raté. La société en est convaincue et le droit romain, qui fonde tout sur l’autorité du pater familias, fait d’elle une éternelle mineure, sans droits, un peu comme une esclave, toujours incapable d’être propriétaire et de gérer des affaires. D’abord soumise au pouvoir de vie et de mort de son père, elle est, ensuite, remise à celui du mari qu’il lui a choisi. Supprimer à la naissance les filles que l’on ne veut pas garder ; faire mettre à mort celles qui se dérobent au mariage prévu sont des pratiques jugées normales. Bien des chrétiennes seront martyres parce qu’elles osent refuser le mari imposé. Même lorsque Rome exalte la maternité, (lire la suite) aménage la dévotion de la dot, propage la liberté des mœurs, la situation de la femme n’en est pas changée. Le christianisme devra lutter longtemps pour entamer le pouvoir du pater familias et faire admettre des mœurs qui reconnaissent la réalité de la personnalité de ma femme. Par exemple, ce n’est qu’en 390 que la loi retire au père le droit de vie et de mort sur ses enfants, ce n’est qu’au VIIIe siècle que l’Eglise réussit à supprimer la nécessité du consentement des parents pour la validité du mariage.
Les Barbares, eux, les Francs de Clovis, que ce soit au temps des Mérovingiens, des Carolingiens ou des Capétiens, fondent leur société et la famille sur les liens du sang, « la parenté issue d’un même sang ». Les mœurs, le souci de la lignée subordonnent le mariage et la place de la femme dans la vie sociale aux intérêts familiaux. C’est contre ce poids de la famille que, du VIe au XIIe siècle, luttera l’Eglise, avec une grande constance dans son projet et une grande souplesse dans ses prescriptions.
Pour elle, « Dieu créa l’être humain, homme et femme, à son image, et il vit que cela était bon ». Si le péché troubla cette harmonie fondamentale, Jésus par son sacrifice est venu la rétablir. En Lui, comme dit saint Paul, « il n’y a plus ni homme, ni femme ». Avec ses qualités propres, distinctes de celles de l’homme, qu’il faut respecter, la femme est fille de Dieu, comme l’homme est fils de Dieu ; aussi, elle a des pouvoirs et des droits semblables aux siens, que la société doit lui permettre d’exercer.

(à suivre…)

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