Arrêts sur christianisme (64)
Arrêts sur christianisme (64)
Le christianisme, qui attaque radicalement l’esclavage, par sa doctrine sur la fraternité divine de tous les hommes, combattit d’une manière spéciale l’esclavage des femmes par son dogme de la maternité divine de Marie. Comment les filles d’Eve auraient-elles pu rester esclaves de l’Adam déchu, depuis que l’Eve réhabilitée, la nouvelle Mère des vivants, était devenue la Reine des anges ? Lorsque nous entrons dans ces chapelles de la Vierge, auxquelles la dévotion a donné une célébrité particulière, nous remarquons, avec un pieux intérêt, les ex-voto qu’y suspend la main d’une mère dont l’enfant a été guéri, ou celle du pauvre matelot sauvé du naufrage par la patronne des mariniers. Mais, aux yeux de la raison (lire la suite) et de l’histoire, qui voient dans le culte de Marie comme un temple idéal que le catholicisme a construit pour tous les temps et pour tous les lieux, un ex-voto d’une signification plus haute, social, universel, y est attaché. L’homme avait fait peser un sceptre brutal sur la tête de sa compagne pendant quarante siècles ; il le déposa le jour où il s’agenouilla devant l’autel de Marie ; il l’y déposa avec reconnaissance ; car l’oppression de la femme était sa propre dégradation à lui-même ; il fut délivré de sa propre tyrannie.Monseigneur Gerbet, cité par le P. Huc, L’Empire chinois, 1854.
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