Les trois archanges (3)
Les trois archanges (3)
Zacharie peut jouer au sceptique, il en est quitte pour devenir muet jusqu’à ce que l’annonce devienne réalité. Quand il communique à Elisabeth ce qui lui est arrivé, qui explique pourquoi il s’est attardé dans le Temple, parce qu’il semble que la vision n’a pas été l’affaire de quelques secondes, ou alors que Zacharie était tellement interdit qu’il a mis du temps à reprendre ses esprits, Elisabeth a compris, et elle a accepté ce don de Dieu, elle a rendu grâce au Seigneur d’effacer ainsi la honte qui l’affectait. « Voici ce qu’a fait pour moi le Seigneur au temps où il a bien voulu faire disparaître mon opprobre aux yeux des hommes » (Luc 1, 25), c’est-à-dire sa stérilité. (lire la suite)Six mois plus tard, saint Gabriel apparaît de nouveau, à une centaine de kilomètres de là, dans une petite bourgade, appelée « Nazareth, à une vierge fiancée à un homme de la maison de David, qui avait nom Joseph. Le nom de cette vierge était Marie » (Luc 1, 26-27). Ce qu’il dit, les paroles qu’il prononce ont la force de produire ce qu’elles affirment, à partir du moment où Marie a dit « oui ». « Ce n’est point un ange quelconque qui est envoyé à la Vierge Marie, mais l’archange Gabriel ; il convenait qu’un ange sublime vînt pour ce ministère qui annonçait le plus sublime événement. Il est désigné par son propre nom qui montre ce qu’il peu accomplir ; car il se nomme Gabriel, qui veut dire force de Dieu. Celui-là devait être annoncé par la force de Dieu qui, Seigneur des vertus et fort dans la lutte, venait combattre les puissances de l’air » (saint Thomas d’Aquin, Catenea Aurea, Paris, Vivès, t. 5, 1854, p. 38).
C’est la victoire de la foi sur le dragon : « Je mets une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité ; elle te visera à la tête et tu la viseras au talon » (Genèse 3, 15). Dieu prend son temps. Mais personne ne peut l’arrêter. Ni le grand prêtre, ni même satan, le prince des anges révoltés, l’intelligence supérieure, « l’ange de lumière » (2 Corinthiens 11, 14). Quand Gabriel parle, il doit se taire, parce que cette parole est la Parole de Dieu. Parce que cette parole engendre en Marie la Parole de Dieu qu’est le Fils ! Parce que cette parole fait, a la puissance de faire en sorte que la Parole de Dieu s’incarne, devienne un être humain, ce qui échappe pleinement à la logique déraisonnée de Méphistophélès.
L’archange Gabriel parle. Il délivre la première partie de son message. Marie est émue ? Elle tremble devant l’ampleur de la tâche qui lui est proposée. Mais elle ne recule pas. Elle est prête à accepter. Bien que cela lui semble inouï. Elle se sent si petite, si faible, si quelconque, elle, la petite paysanne de Nazareth. Alors l’ange lui dit : « Ne crains pas, Marie, car tu as trouvé faveur auprès de Dieu » (Luc 1, 30).
(à suivre…)
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