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vendredi 22 octobre 2010

La prière vocale (1)

La prière vocale (1)

Les apôtres voyaient le Seigneur prier constamment, sous des formes variées. La force de cet exemple les amena à lui demander un jour : « Seigneur, apprends-nous à prier » (Luc 11, 1). Ils avaient tellement conscience d’être imparfaits et inconstants dans leur façon à eux de prier, qui peut-être avait du mal à échapper au seul cadre de la synagogue. « Apprends-nous à prier ! » Pour mieux se faire entendre, si besoin était, ils ajoutent : « comme Jean l'a appris à ses Disciples » (Ibid.).
Jésus s’empresse de satisfaire ce désir, que son Esprit Saint a fait naître dans leur cœur. Il répond : (lire la suite) « Lorsque vous priez, dites : Père, que ton nom soit sanctifié ; que ton règne arrive. Donnez-nous chaque jour le pain nécessaire à notre subsistance ; et remets-nous nos péchés, car nous remettons nous-mêmes à tous ceux qui nous doivent ; et ne nous induis pas en tentation » (Luc 11, 2-4).
Depuis lors, nous disposons d’une prière merveilleuse, qui condense toutes les demandes qu’il nous faut formuler et que Dieu entend satisfaire.
Seulement il ne suffit pas de connaître une formule. Car on peut la réciter mécaniquement, comme un « moulin à prière ». Et donc sans conviction, ni profit non plus.
Saint Josémaria, le fondateur de l’Opus Dei, nous donne un conseil, et même deux, pour prier avec recueillement, et donc pour que la prière serve à notre progrès spirituel : « Si tu veux éviter la routine dans tes prières vocales, efforce-toi de les réciter avec l'amour que met la première fois dans ses paroles celui qui aime..., et aussi comme si c'était la dernière occasion que tu avais de t'adresser à Notre-Seigneur » (Forge, n° 432).
Voilà ce que nous devons faire : réciter la « formule » comme si nous venions tout juste de tomber amoureux et que c’étaient les mots qui nous venaient à l’esprit pour traduire notre ivresse amoureuse. Donc avec un sentiment de nouveauté, avec l’enthousiasme du pas encore vu qui l’accompagne. De la sorte, il ne peut y avoir de monotonie ou de routine, d’habitude entraînant un certain ennui.
L’autre conseil est de nous placer à la dernière extrémité, de nous représenter que c’est la dernière fois qu’il nous est donné de nous entretenir avec notre Seigneur, et qu’après ce sera la séparation cruelle. Dans une telle situation, l’on met tout son cœur, toute la véhémence possible, à exprimer ses sentiments, toute la flamme d’un amour ardent qui se sent en quelque sorte menacé dans son existence. Dans une telle circonstance, l’on va droit à l’essentiel, et l’on donne libre cours aux sentiments les plus fous. C’est tout l’amour avec lequel il faut aimer Dieu et s’adresser à lui. C’est au fond le seul langage qu’il puisse comprendre, puisque « Dieu est Amour » (1 Jean 4, 16).

(à suivre...)

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