Le mépris du prochain (1)
Le mépris du prochain (1)
Nous avons vite fait de condamner quelqu’un dont la conduite est répréhensible, ou nous paraît telle du moins. Je ne commenterai pas ici la parabole de la paille et de la poutre : « Pourquoi regardes-tu la paille qui est dans l'œil de ton frère, et ne remarques-tu la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment (peux-tu) dire à ton frère : « Laisse-moi ôter la paille de ton œil », lorsqu'il y a une poutre dans ton œil ? Hypocrite, ôte d'abord la poutre de ton œil, et alors tu verras à ôter la paille de l'œil de ton frère » (Matthieu 7, 3-5). Mais cette parabole est très illustrative de notre façon de réagir. (lire la suite) « Conducteurs aveugles, qui filtrez le moustique, et avalez le chameau ! » (Matthieu 23, 24). Autrement dit, nous réagissons avec deux poids et deux mesures. Peut-être de façon plus ou moins consciente. Mais cela ne sous absout pas pour autant.« D’accord ! je l’admets : cette personne s’est mal comportée ; sa conduite est répréhensible et indigne ; on voit qu’elle manque de toute distinction.
— Humainement parlant elle ne mérite que mépris ! as-tu ajouté.
— Oui, j’insiste : je te comprends, mais je ne soutiendrai pas ta dernière affirmation. Cette pauvre vie est sacrée ; le Christ est mort pour la racheter ! Si lui il ne l’a pas méprisée, comment peux-tu oser le faire, toi ? » (saint Josémaria, Sillon, n°760).
Tel devrait être, en effet, le point de départ de notre raisonnement. Puisque Dieu ne méprise pas les hommes, qu’il n’en rejette aucun, mais qu’il entend, bien au contraire, en sauver le plus grand nombre (cf. 1 Corinthiens 9, 22), tous ceux qui le veulent bien, nous sommes mal placés pour mépriser les autres. D’ailleurs, qui est plus méprisable que nous-mêmes, pécheurs que nous sommes ? Et ce, malgré toutes les grâces dont nous avons bénéficié jusqu’ici.
Et pourtant Dieu ne nous repousse pas. Il continue de dire : « Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des cieux est à ceux qui leur ressemblent » (Matthieu 19, 14), les petits enfants que nous sommes dans la vie spirituelle. Du moins, il faut espérer que nous nous comportons comme tels, que nous sommes conscients et fiers d’être des enfants de Dieu.
(à suivre…)
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