Aimer ses ennemis (1)
« Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton proche, et tu haïras ton ennemi. Et moi je vous dis : Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, afin que vous deveniez enfants de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et descendre la pluie sur les justes et sur les injustes. Si en effet vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Matthieu 5, 38-43).
Commentant cet Évangile, le pape François demandait : « Comment pourrait-on aimer ceux qui prennent la décision de bombarder et de tuer tant de gens ? Et encore, comment peut-on aimer ceux qui par amour de l'argent empêchent les médicaments d'arriver aux personnes âgées et les laissent mourir ? Ou ceux qui cherchent seulement leur propre intérêt, leur propre pouvoir et font tant de mal ? » Jésus demande pourtant de pardonner.
(lire la suite) Si certains se disent nos ennemis, « nous aussi nous pouvons devenir les ennemis d'autres personnes ». Ilserait trop facile de laisser « cela aux sœurs recluses dans leurs couvents, qui sont saintes ». « Non, nous devons le faire ! Parce que sinon vous êtes comme les publicains, comme les païens. Vous n'êtes pas chrétiens ». soulignait encore le pape. L'Evangile nous invite regarder l'exemple du Père qui « fait luire le soleil sur les mauvais et sur les bons et fait pleuvoir sur les justes et les injustes ». « En effet, Dieu a de l'amour pour tous ». Alors, nous devons aimer nos ennemis, d'abord par la prière. « Quand quelqu'un prie pour celui qui le fait souffrir, c'est comme si le Seigneur venait avec l'huile et préparait nos cœurs à la paix. » Et le pape François d’ajouter : « Prie-tu pour ton ennemi, pour ceux qui ne t'aiment pas ? » « Si c'est oui, nous sommes sur la bonne route. Si la réponse est non, le Seigneur nous dit : ‘Mon pauvre, toi aussi tu es ennemi des autres !’ » (Homélie,18 juin 2013).
Saint Augustin enseignait déjà que nous devons aimer dans l’autre, non pas ce qu’il est, notre ennemi, mais ce que nous souhaitons qu’il devienne, un frère. « Tu n’aimes pas en lui ce qu’il est, mais ce que tu veux qu’il soit. Donc, quand tu aimes ton ennemi, tu aimes un frère » (saint Augustin, Commentaire de la première épître de saint Jean 3, 10). « Un homme s’acharne contre toi, prie ; lui, hait, toi, aie pitié. C’est la fièvre de son âme qui te hait : il recouvrera la santé et te rendra grâces » (Ibid. 3, 11).
(à suivre…)
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