La résurrection de Lazare (7)
Mais aujourd’hui, elle se pose, car Lazare est bel et bien dans la tombe. Aussi Jésus ordonne-t-il : « Ôtez la pierre ! » (Jean 11, 39). Cette injonction provoque la surprise. Marthe a beau croire que Jésus est la Résurrection et le Messie, elle hésite : « Marthe, la sœur de celui qui était mort, lui dit : « Seigneur, il sent déjà, car il y a quatre jours qu'il est là » (Jean 11, 39). Que ce soit le quatrième ou le quarantième jour n’a pas d’importance pour Jésus. « Jésus lui dit : « Ne vous ai-je pas dit que si vous croyez, vous verrez la gloire de Dieu ? » (Jean 11, 40). Cette gloire de Dieu pour laquelle Lazare est tombé malade puis est décédé. Cette gloire de Dieu que seuls quelques privilégiés ont pu voir, comme Moïse sur le mont Horeb (cf. Exode 24, 16), et les apôtres Pierre, Jacques et Jean sur le mont Thabor, au jour de la Transfiguration (cf. Luc 9, 28-36).
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Mais on ne peut pas autrement voir Dieu dans sa gloire sans mourir. Cette vision est réservée à l’au-delà, à la vie en Dieu dans la patrie céleste.
« Seigneur, il sent déjà, car il y a quatre jours qu'il est là » (Jean 11, 39). Il n’y a pas à barguigner. Il faut se plier à la volonté de Dieu. C’est une condition sine qua non du progrès spirituel véritable. Devant la majesté et la grandeur de Dieu, notre place c’est de nous faire tout-petit, de reconnaître notre totale dépendance de la toute-puissance de Dieu. Il n’y a pas d’autre attitude possible. « Quiconque s’élève sera abaissé, mais celui qui s’abaisse sera élevé » (Luc 14, 11).
Il nous faut cultiver l’humilité propre à la créature. »C’est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l’être » (Actes 17, 28). En dehors de Dieu, nous ne sommes rien et nous ne pouvons rien. Il faut reconnaître que nous sommes entre les mains de Dieu – et sont d’ailleurs les meilleures mains qui soient. Mais prétendre, comme cela nous arrive si souvent, nous débrouiller tout seuls, agir pour notre propre compte, sans demander sa grâce à Dieu, c’est présumer de nos forces et aller droit dans le mur.
« Jésus lui dit : « Ne vous ai-je pas dit que si vous croyez, vous verrez la gloire de Dieu ? » Ils ôtèrent donc la pierre ; et Jésus leva les yeux en haut et dit : « Père, je vous rends grâces de ce que vous m'avez exaucé » (Jean 11, 40-41). Marthe lui avait déclaré : « Mais maintenant encore, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l'accordera » (Jean 11, 22). Ce à quoi Jésus avait répondu : « Ton frère ressuscitera » (Jean 11, 23). Voici le moment venu de cette résurrection annoncée. Le Père la lui a déjà accordée. C’est pourquoi il le remercie par avance.
L’action de grâce est une autre manifestation d’humilité, car c’est la reconnaissance des bienfaits que Dieu nous octroie libéralement et avec une abondance calculée, c’est-à-dire telle que nous n’en manquions jamais. Si nous jetons un coup d’œil sur notre vie, nous n’avons que des motifs de remercier Dieu. Tout est grâce.
(à suivre…)
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