Le figuier desséché (1)
Une fois entré à Jérusalem pour son ultime prédication dans le Temple, Jésus se retire chaque soir avec ses disciples à Béthanie. Et ce dès le soir de son entrée mémorable et solennelle qui a pris du temps et a occupé le plus clair de la journée. De sorte que, « après avoir tout regardé autour de lui [dans le Temple], comme il était déjà tard, il sortit pour gagner Béthanie avec les Douze » (Marc 11, 11). Il va se reposer chez Marthe et Marie, non sans devoir parcourir encore les trois kilomètres qui séparent du foyer de ses amis.
(lire la suite)
Mais les circonstances ne sont plus les mêmes que les autres fois. L’heure pour laquelle il est venu sur terre, l’heure « de passer de ce monde auprès de son Père » (Jean 13, 1), l’heure de la Passion et de sa Mort pour tous les péchés de tous les hommes, cette heure-là est sur le point de donner. Pour nous c’est toujours l’heure…
Jésus achève de transmettre aux foules montées à Jérusalem pour la Pâque – et à nous-mêmes – ce que son Père l’a chargé de nous faire connaître de lui-même et de ses plans de salut : « Le Père qui m’a envoyé, c’est lui qui m’a prescrit ce que j’avais à dire et à faire entendre » (Jean 12, 49). « Et il enseignait journellement dans le Temple. Les grands prêtres et les scribes cherchaient le moyen de le faire périr ; de même, les notables du peuple. Mais ils ne trouvaient pas ce qu’ils auraient pu faire, car le peuple entier était, en l’écoutant, suspendu à ses lèvres » (Luc 19, 47-48), les foules « le tenaient pour un prophète » (Matthieu 21, 46), en effet.
Or, le lundi, de bon matin, Jésus et les Douze se levèrent pour retourner à Jérusalem. Ils n’ont peut-être pas eu le temps de prendre quelque chose avant de partir. Le fait est que, « comme ils sortaient de Béthanie, il eut faim » (Marc 11, 12). Nous pouvons déjà nous émerveiller de constater que Jésus a faim. Cette annotation de l’évangéliste nous montre combien Jésus nous est proche. S’il est « un de la Trinité », il est aussi « un de l’humanité », soumis comme nous à toutes les limitations de notre nature créée, hormis le péché (cf. Hébreux 4, 15).
Au-delà de cette faim physique impressionnante, nous pouvons découvrir un désir profond du Seigneur d’attirer toutes les âmes à son Père : « Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi » (Jean 12, 32). Une fois fixé sur la Croix par l’Amour fou qu’il nous porte, il s’exclamera : « J’ai soif ! » (Jean 19, 28). Il a faim et il a soif. Il a faim et soif d’âmes, d’âmes qui sachent se donner à lui, lui emboîter le pas, qui acceptent volontiers de se mettre au service du Père ; « Priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson » (Luc 10, 2). Il a faim et soif d’hommes et de femmes qui répondent positivement et avec enthousiasme à son appel impératif : « Viens et suis-moi ! » (Matthieu 8, 22).
(à suivre…)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire