La résurrection de Lazare (3)
« Les disciples lui dirent : « Maître, tout à l'heure les Juifs voulaient te lapider, et tu retournes là ? » (Jean 11, 8). Hier pas exactement, mais quelques jours plus tôt, comme le même saint Jean le rapporte au chapitre précédent, après que Jésus a dit : « Moi et le Père nous sommes un. De nouveau, les Juifs apportèrent des pierres pour le lapider » (Jean 10, 30-31). Nous comprenons l’émoi des apôtres.
Jésus a une de ces réponses qui sont quelque peu énigmatiques : « N'y a-t-il pas douze heures dans le jour ? Si quelqu'un marche pendant le jour, il ne se heurte point, parce qu'il voit la lumière du monde. Mais s'il marche pendant la nuit, il se heurte parce qu'il manque de lumière » (Jean 11 ; 9-10). Il rappelle indirectement qu’il est la Lumière du monde. « Il parla ainsi, et ajouta : « Notre ami Lazare dort, mais je me mets en route pour le réveiller. » Ses disciples lui dirent :
(lire la suite) « S'il dort, il guérira. » Mais Jésus avait parlé de sa mort, et ils pensaient que c'était du repos du sommeil. Alors Jésus leur dit clairement : « Lazare est mort ; et je me réjouis à cause de vous de n'avoir pas été là, afin que vous croyiez ; mais allons vers lui » (Jean 11, 11-15). « Dès qu’il leur a déclaré qu’il va non à Jérusalem mais à Béthanie, il ajoute : ‘Lazare dort ; je vais le réveiller de son sommeil.’ Je ne vais pas recommencer mes discussions avec les Juifs et les combattre de nouveau. Je vais ouvrir les yeux de notre ami à la lumière » (saint Jean Chrysostome, Homélies sur saint Jean 62, 1). Remarquons que Jésus sait ce qui est advenu à Lazare sans que personne l’en ait prévenu. « Tout est à nu et sans masque » à ses yeux (Hébreux 4, 15).
« Et Thomas, appelé Didyme, dit aux autres disciples : « Allons-y, nous aussi, afin de mourir avec lui » (Jean 11, 16). C’est dire le contexte dramatique dans lequel se déroule la scène à laquelle nous assistons. Thomas envisage sérieusement la mort du Maître et celle de ses disciples. Mais cela n’arrête pas Jésus, car il aime Marthe, Marie et Lazare. Et que Lazare est mort. Et qu’il entend le ressusciter. Sa propre vie compte peu face au bien qu’il peut apporter à ses amis.
« Jésus vint donc et trouva Lazare depuis quatre jours dans le sépulcre. Or, Béthanie était près de Jérusalem, à quinze stades environ. Beaucoup de Juifs étaient venus près de Marthe et de Marie pour les consoler au sujet de leur frère. Dès que Marthe eut appris que Jésus arrivait, elle alla au-devant de lui, tandis que Marie se tenait assise à la maison. Marthe dit donc à Jésus : « Seigneur, si vous aviez été ici, mon frère ne serait pas mort » (Jean 11, 17-21). « Ce qui est admirable, c’est de voir les sœurs de Lazare, après avoir entendu dire que cette maladie ne causerait pas la mort de leur frère, assister à sa mort sans être scandalisées de cet événement contraire à la prédiction du Sauveur, et s’approcher de Jésus sans concevoir de lui une opinion défavorable » (saint Jean Chrysostome, Homélies sur saint Jean 62, 1).
(à suivre…)
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