La résurrection de Lazare (4)
Marthe s’exprime en toute simplicité. Ce n’est pas vraiment un reproche, mais plutôt une constatation. « As-tu mesuré toute l'affection, toute la confiance que le Christ a reçues de ses amis ? Que de naturel chez les sœurs de Lazare quand elles lui reprochent son absence: nous t'avons prévenu ! Si tu avais été là !... — Dis-lui donc, alors, calme et confiant ; apprends-moi à te montrer le même amour que Marthe, Marie et Lazare ; tout comme faisaient les douze premiers, même si, au début, ils te suivaient pour des raisons qui étaient peu surnaturelles » (saint Josémaria,
Forge, n° 495). Mais un constat empreint, là encore, de confiance, car Marthe ajoute : « Mais maintenant encore, je sais que tout ce que vous demanderez à Dieu, Dieu vous l'accordera » (Jean 11, 22). Elle a aussi l’humilité de ne rien imposer, de ne pas commander au Seigneur. Elle croit. N’est-ce pas suffisant ?
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S’engage alors un dialogue : « Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. » « Je sais, lui répondit Marthe, qu'il ressuscitera lors de la résurrection, au dernier Jour » (Jean 11, 23-24). Effectivement, les morts ressusciteront au dernier jour. Les Juifs le croient. Nous aussi nous le croyons. C’est un des articles de notre foi. Nous le croyons dans le Christ. Abraham « estimait que Dieu a la puissance de ressusciter les morts » (Hébreux 11, 9). Or, Jésus-Christ est le Dieu vivant. C’est pourquoi il répond à Marthe : « Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, fût-il mort, vivra ; et quiconque vit et croit en moi, ne mourra point pour toujours. Le crois-tu ? » (Jean11, 25-26). « ‘Quiconque croit en moi, fût-il mort, vivra’ ; fût-il mort de la vie temporelle. ‘Et quiconque croit en moi, ne mourra pas’, de la mort véritable. Ne soyez donc pas hors de vous parce que votre frère est mort ; je suis la résurrection ; seulement croyez : la mort temporelle n’est pas une mort ;- Ainsi, en même temps qu’il la console du malheur qui venait de l’atteindre, il ranime son espérance, soit en lui disant que son frère ressuscitera, soit en ajoutant : ‘Je suis la résurrection’, soit en affirmant que, vint-il à ressusciter, puis à mourir une seconde fois, il ne lui arrivera aucun mal. Ce n’est pas cette mort qui est à craindre. Lazare n’est pas mort, et vous ne mourrez pas non plus » (saint Jean Chrysostome, Homélies sur saint Jean 62, 3).
Jésus est en droit de nous poser cette même question. Marthe n’hésite pas : « Oui, Seigneur », lui dit-elle, « je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir en ce monde » (Jean 11, 27). Avons-nous cette même foi, cette même simplicité pour reconnaître la divinité de Jésus, qui est la Résurrection et la Vie, et pour reconnaître que nous n’avons la vie qu’en lui ? Avons-nous cette même simplicité et cette même spontanéité pour le confesser auprès de nos proches et de nos amis ? « Je puis tout en celui qui me fortifie » (Philippiens 4, 13), c’est-à-dire dans le Christ Jésus.
(à suivre…)
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