Le village de Béthanie (3)
Nous pouvons bien évidemment souhaiter nous retrouver avec le Seigneur au bord du lac de Génésareth quand il parle de filets, de barques, de pêche et de poissons à prendre. Une pêche qui est d’hommes (cf. Luc 5, 10), d’âmes à gagner à sa cause, à faire entrer dans son bercail (cf. Jean 10, 16), à aller chercher sur les routes et aux carrefours du monde, en les contraignant à entrer au festin des noces (cf. Matthieu 22, 1-10) – compelle intrare (Luc 14, 23) – par notre affection fraternelle et par la « bonne odeur du Christ » (2 Corinthiens 2, 15) que nous dégageons.
Nous pouvons préférer gravir la montagne avec lui et, à l’abri des arbres dont l’ombre tempère l’ardeur du soleil, avec le panorama du lac d’un bleu intense en contrebas, écoute un enseignement qui trace la route de la béatitude éternelle (cf. Matthieu 5, 1-7, 29).
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Nous pouvons encore désirer accompagner le Maître à l’écart de tout village, dans une grande prairie herbeuse et, après l’avoir écouté attentivement et engrangé sa parole divine, nous rassasier du Pain de vie, de la nourriture qu’il prodigue en abondance à partir d’un rien, de quelques poissons et de quelques pains d’orge (cf. Jean 6, 1-13). Un aliment qui n’est pas comme la manne, mystérieusement donnée chaque jour dans le désert au peuple élu en marche vers la Terre promise. « Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts. Tel est le pain qui descend du ciel que celui qui en mange ne mourra pas. C’est moi qui suis le pain vivant descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement : et le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde » (Jean 6, 49-51).
Mais moi, pour l’heure, je préfère me retrouver à Béthanie et partager l’atmosphère de foyer, de famille, où l’on est heureux de pouvoir plonger dans l’intimité de Jésus, à distance de la foule bruissante et harassante. C’est une véritable oasis de paix. Mais il faut mette de côté toute superbe. Autrement, il serait impossible que la lumière des enseignements du Christ pénètre dans notre âme et en éclaire tous les recoins, l’irrigue de façon profitable : « Pour suivre le Seigneur, pour Le fréquenter intimement, nous devons laisser l’humilité nous piétiner, comme on foule le raisin dans le pressoir. Si nous foulons aux pieds notre misère — la misère dont nous sommes faits —, alors Il s’installera à son aise dans notre âme. Comme à Béthanie, Il nous parle et nous Lui parlons, — conversation confiante, entre amis » (saint Josémaria, Chemin de Croix, 7e station, point de méditation n° 5).
(suite : Marthe et Marie)
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