Le village de Béthanie (2)
Eux, ils n’ont pas eu besoin de chercher Jésus. Mais une fois qu’ils se sont rencontrés, ils ont commencé à se connaître, à se fréquenter et à s’aimer. C’est bien pour cette raison que nous venons faire halte, nous aussi, chez eux. Non pour les écouter, mais principalement pour être avec le Maître et le voir mener une vie ordinaire, et l’écouter parler. Car quand il prend la parole, la conversation s’élève et dans les choses les plus banales Jésus nous découvre un
quid divinum, quelque chose de divin, qui permet d’en tirer une pointe surnaturelle et de vivre en enfants de Dieu. « Lorsque nous luttons pour être véritablement
ipse Christus, le Christ lui-même, alors l’humain et le divin s’entremêlent dans notre vie. Tous nos efforts — même les plus insignifiants — acquièrent une valeur d’éternité, car ils s’unissent au sacrifice de Jésus sur la Croix » (saint Josémaria,
Chemin de Croix, 10e station, point de méditation n° 5). Voilà pourquoi nous nous sentons chez nous à Béthanie…
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À la fin du Ve siècle ou au début du VIe siècle, une autre église fut édifiée, légèrement déplacée vers l’est. Elle fut restaurée par les croisés. Au XIIe siècle, une nouvelle basilique fut élevée au-dessus de la tombe de Lazare, qui en devint la crypte. Mais une mosquée fut bâtie aux XVe-XVIe siècles sur les lieux et quand les Franciscains de la Custodie de Terre Sainte obtinrent des musulmans l’autorisation d’accéder à la grotte de Lazare, entre 1566 et 1575, ils durent construite une nouvelle voie d’accès, avec un escalier peu commode à emprunter, toujours utilisé de nos jours.
La Custodie a fait construire, en 1954, l’édifice actuel sur les restes de l’ancienne basilique byzantine.
Nous nous rendons à notre tour à Béthanie. Mais en nous situant mentalement à l’époque de Jésus, heureux de l’accueillir nous aussi. Nous nous y sentons poussés intérieurement, parce que nous aimons notre Seigneur, nous aussi. Si beaucoup le rejettent, nous voulons lui tenir compagnie, le consoler quand il en a besoin, comme au jardin des Oliviers dans son agonie (cf. Matthieu 26, 40), le fréquenter de près.
La vie intérieure n’est rien d’autre que cela : pénétrer dans l’intimité de Jésus, être de ceux qui lui tiennent compagnie et partagent sa vie somme à Bethléem, à Nazareth, à Béthanie ; appartenir au petit groupe de ses disciples et à celui, nettement plus restreint et presque entièrement composé de femmes, qui reste au pied de la Croix puis l’accompagne jusqu’à sa dernière demeure (ou considérée comme telle par nous, car il doit ressusciter…), jusqu’au tombeau mis à sa disposition par Joseph d’Arimathie (cf. Luc 23, 53). Le Seigneur est certainement très content que nous fassions ainsi attention à lui. Et comme il est magnanime, il nous récompense largement en faisant en sorte que cette recherche de Dieu de notre part se traduise effectivement par la rencontre avec lui, une rencontre vivifiante qui produit une fréquentation de plus en plus accrue, jusqu’à devenir permanente, et un amour en constante expansion.
(à suivre…)
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