Les plans de Dieu (10)
« Je redoute de scruter ce mystère : si tout pécheur doit faire un an de pénitence pour un jour de péché, nous qui péchons tous les jours, combien de siècles – ou de « siècles des siècles » nous faudra-t-il pour effacer nos péchés ? Ici, dira-t-on peut-être, Dieu se montre juste, mais non pas clément. Écoute un exemple matériel : quand le corps reçoit une blessure, si le coup n’a pris qu’un instant, combien faudra-t-il de temps et de douleur avant d’obtenir la guérison ? Et si tu passes des blessures du corps à celles de l’âme – qui est blessée chaque fois qu’elle pèche – combien de temps vois-tu nécessaire pour la guérir ? Si nous pouvions voir combien notre homme intérieur est blessé par le péché, nous résisterions, comme dit l’Écriture, « jusqu’à la mort ». […]
(lire la suite) Mais du moment où tu te retournes vers Dieu, tu es sauvé : car tu trouves un avocat, qui pour toi intercède auprès du Père ; et il a beaucoup plus de poids que Moïse, qui cependant pria pour le peuple d’Israël et fut exaucé. Et peut-être cet épisode de Moïse se trouve-t-il dans les Écritures pour nous donner confiance, comme le dit saint Jean dans son épître : «‘Ne péchez pas ! Mais si l’un de vous pèche, nous avons un avocat auprès du Père : Jésus, le Juste…’ À lui la gloire dans les siècles des siècles » (Origène, Homélie 8 sur les Nombres).
Tout cela est exact. En réalité, vous n’avez pas seulement un Avocat, le meilleur de tous les barreaux du monde, dont la plaidoirie fait mouche à tous les coups. Je vous ai donné aussi une Avocate hors catégorie, la Mère de mon Fils et votre propre Mère. Vous avez bien raison de l’invoquer en disant : « Ô vous, notre Avocate, tournez vers nous vos regard compatissants » (Salve Regina). Vous ne pouvez pas avoir de meilleure défense auprès de moi, tout pécheurs que vous soyez.
J’en suis bien persuadé. Marie est la nouvelle Arche de l’Alliance grâce à laquelle tu te rends continuellement présent au milieu de ton peuple. Elle est le nouvel arc-en-ciel en union avec son Fils. Les sept couleurs de l'arc-en-ciel (Genèse 9, 12-17) renvoient aux sept dons du Saint-Esprit qui embellissent l'âme de Marie. Dieu a fait alliance avec notre nature en Marie, réunissant dans une même Personne la nature divine et la nature humaine. « L’arc, ou le prisme, signifie l’humanité du Christ et sa Passion. Cette humanité fut, dans sa Passion, tendue comme un arc (cf. Psaume 18, 35), et teintée de la couleur rouge du sang et de la couleur de l’eau lorsque l’eau jaillit du côté percé du Christ. dieu tend cet arc dans les nuées : il est signe de paix et d’alliance entre Dieu et les hommes, car le Christ, par le sang de sa crucifixion, a pacifié les chemins tant sur la terre qu’au ciel. Dieu le Père l’a regardé : le Fils montre en effet au Père son côté percé et ses plaies, et c’est pourquoi le Père fait miséricorde aux hommes » (Denys le Chartreux, In Genesis 9, 13).
(à suivre…)
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