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mardi 17 septembre 2013

Les plans de Dieu (11)

Les plans de Dieu (11)

Soyez donc dans la joie quand vous rencontrez des épreuves, te disais-je. « Car l’épreuve, qui vérifie la qualité de votre foi, produit en vous la persévérance, et la persévérance doit vous amener à une conduite parfaite ; ainsi vous serez vraiment parfaits, et vous ne manquerez de rien » (Jacques 1, 3-4). Parce que celui qui n’inscrit pas la croix dans sa vie est comme une sorte de pantin désarticulé. « Ce parler hâtif, qui ne laisse place à aucune réflexion, n’est que concert de casseroles. Et je te dirai, avec sainte Thérèse d’Avila, que je n’appelle pas cela prier, même si tu remues abondamment les lèvres » (saint Josémaria, Chemin, n° 85). L’homme pense qu’il lui faut pérorer pour être entendu de moi, qu’un verbiage abondant va lui ouvrir les portes de mon cœur. Et il se trompe de porte. « la Simple dévotion croit et se figure que le principal dans les prières, le point où elle doit insister, c’est que Dieu entende ce qu’elle demande. Et pourtant, au sens éternel de la vérité, c’est juste l’inverse : (lire la suite) dans le vrai rapport de la prière, ce n’est pas Dieu qui entend ce qu’on lui demande, mais l’orant qui continue de prier jusqu’à être lui-même l’entendeur, jusqu’à entendre ce que Dieu veut. Le dévot simple a besoin de beaucoup de mots, et c’est pourquoi le fond de ses prières n’est qu’exigences ; la vraie prière ne fait qu’entendre » (S. Kierkegaard, Journal, Extraits). Cette réflexion me plaît, car elle voit juste. En effet, je ne me retrouve pas dans ces longs monologues, qui font trop de bruit et occupent le terrain. Je me rends présent dans le silence. Et le silence de l’âme suppose une forme de prière qui est celle du corps : la mortification, la pénitence, la croix aimée. Mieux encore désirée : O Crux, diu amata, tamdiu desiderata, « Ô Croix, aimée depuis longtemps, désirée depuis plus longtemps encore » (saint André). C’étaient bien là les sentiments de mon Jésus tout au long de sa vie terrestre. « J'ai ardemment désiré manger cette pâque avec vous avant de souffrir » (Luc 22, 15). Vous aussi, il vous faut désirer la croix de tous les jours, qui fait participer votre corps à la tâche de votre sanctification, qui est quand même celle à laquelle vous devez vous atteler de toutes vos forces le temps qu’il vous reste à vivre chez vous. Pour éviter d’être ce pantin désarticulé auquel je faisais allusion. « Garde-toi de cette maladie du caractère qui a pour symptômes l’instabilité en tout, la légèreté en actes et en paroles, l’étourderie…: la frivolité, en un mot. Et si tu ne réagis pas à temps — pas demain, aujourd’hui ! — la frivolité qui rend tes jours si vides (« si pleins de vide ») fera de toi, ne l’oublie pas, un pantin désarticulé et inutile » (saint Josémaria, Chemin, n° 17). Le renoncement à vous-mêmes fait taire les aspirations du « vieil homme » (Romains 6, 6). En effet, « ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises » (Galates, 5, 24). (à suivre…)

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