Les plans de Dieu (14)
Sous les pieds du Christ gisent pêle-mêle des portes renversées, des chaînes brisées, des serrures disloquées qui marquent l’effondrement du pouvoir de la mort, symbolisées par son chef, satan, étendu ligoté entre les portes abattues de son royaume. Il est définitivement vaincu par « le premier-né d’entre les morts » (expression employée à plusieurs reprises par l’apôtre Paul) dont le passage par la mort physique arrache ses frères humains à leur destin de mort totale et les entraîne dans le sillage de sa résurrection.
Rayonnant de l’énergie divine,
(lire la suite) le Vivant bondit littéralement hors du gouffre des ténèbres » (É. Gondinet-Wallstein, Célébration de l’inespéré. Regards sur la résurrection, 2003, p. 48-51).
Vous voyez ? Je ne suis nullement rancunier, moi. Je ne pouvais quand même pas me priver éternellement de leur compagnie. S’ils n’étaient pas entrés dans la Jérusalem céleste, celle-ci aurait dû logiquement rester fermée à toute leur descendance. Ce qui était impossible, puisque la Croix de mon Fils a été – est – on ne peut plus efficace. Il fallait bien que je les accueille dans ma gloire.
Tout comme il était impératif, pour de toutes autres raisons, que la bonne Marie, celle que vous appelez la « très Sainte Vierge », vienne rejoindre mon Fils au ciel, et qu’elle s’y présente avec son âme et avec son corps, qui n’a pas plus connu la corruption du tombeau que celui de mon Fils, de son Fils. Pour une fête, ça a été une fête le jour de son arrivée, de son entrée triomphale. Nous avions mis les petits plats dans les grands, comme vous dites. L’on n’avait jamais rien vue de tel en paradis. Il fallait voir l’étonnement et l’émerveillement de toutes les légions des anges et des archanges, des chérubins et des séraphins, des trônes, des puissances et des dominations !
Moi, mon rêve, dit Dieu, ce serait de réunir l’humanité, tous les hommes et toutes les femmes de toutes les générations et de faire avec eux une fête continuelle : « Le festin est prêt (Isaïe 25, 6).
Oui, ce serait vraiment formidable. Nous aurions tous ensemble une vie meilleure. Et puis, j’ai tellement de choses à raconter à mes enfants, j’ai tant de choses à leur dire, et eux tant à découvrir. Je suis inépuisable, vous savez.
Mais voilà, je sais que c’est un rêve irréalisable. « Seulement quand le Fils de l’Homme viendra, trouvera-t-il la foi su terre ? » (Luc 18, 8). Je suis convaincu que oui. Mais l’interrogation a son fondement. Elle montre que beaucoup refusent l’offre que nous leur faisons, nous trois de la Trinité. Ils se sont fabriqués un cœur de pierre (cf. Ézéchiel 36, 26) à force de ne penser qu’à eux-mêmes. Ce qui fait qu’ils n’acceptent pas que quelqu’un d’autre qu’eux-mêmes les aime ; surtout si ce quelqu’un d’autre c’est moi.
(à suivre…)
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