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samedi 20 novembre 2010

La Liturgie céleste (20)

La Liturgie céleste (20)

La prière, qui est un mode d'expression de la liturgie, n'aura plus raison d'être (cf. saint Augustin, Sermon 99, 1). Elle laissera la place à la louange incessante du Dieu trois fois Saint : « Finies la corruption et l'indigence pour les fidèles ressuscités ; plus de sujet de souffrance. Une voix semblera nous dire : Asseyez-vous et mangez, comme elle disait tout à l'heure : Reposez-vous et voyez. Nous nous reposerons donc et nous verrons Dieu tel qu'il est, et de cette vision jaillira la louange de Dieu. Telle sera la vie des saints, telle l'action de l'âme en repos : une louange sans fin et non pas louange d'un jour ; mais comme ce jour lui-même ne connaîtra pas de déclin, la louange retentira dans les siècles des siècles. Écoute comme l'Écriture exprime à Dieu ce désir de nos cœurs : (lire la suite) Heureux, Seigneur, ceux qui habitent votre maison ; ils vous loueront dans les siècles des siècles (Psaume 83, 5) » (Sermon 362, 31).
Voici d'après l'Écriture ce que nous ferons là-haut, dit encore saint Augustin : « Toute notre occupation tiendra en deux mots : Amen, Alleluia ! (...) Amen veut dire : c'est vrai ; Alleluia veut dire : louez Dieu (...). Et quand nous dirons c'est vrai, c'est Amen que nous dirons, mais avec un rassasiement en quelque sorte insatiable. Comme rien ne manquera à l'âme, ce sera le rassasiement, mais comme cette vérité qui ne nous manquera jamais, nous réjouira toujours, toujours elle produira, si je puis dire, un insatiable rassasiement ; et plus ce rassasiement sera insatiable de vérité, plus l'âme répétera avec une insatiable vérité : Amen ! Mais quelle merveille ! (...) Et parce que, sans le moindre ennui, et dans une délectation perpétuelle, nous contemplerons le vrai, parce qu'il brillera à nos yeux d'une invincible évidence, tout brûlants d'amour pour cette vérité, nous livrant à elle avec un délicieux et chaste embrassement, mais celui-là tout spirituel, nous ferons entendre le mot de la louange et nous dirons : Alleluia ! Et par l'effet de cette charité ardente que les habitants de la cité sainte ressentiront pour leurs frères et pour Dieu, tous, à l'envi, s'entraîneront à cette louange, et ils diront : Alleluia parce qu'ils diront : Amen ! » (Sermon 362, 29).
D'après sainte Thérèse, tous les biens du monde sont incapables de faire goûter à l'homme en mille ans cette joie qui lui est donnée par Dieu en un seul instant (cf. sainte Thérèse d'Avila, Pensées sur l'Amour de Dieu 4).

(à suivre…)

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