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mardi 30 novembre 2010

Boire à la coupe de la charité (1)

Boire à la coupe de la charité (1)

« L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Romains 5, 5). Fulgence de Ruspe explique cette affirmation essentielle de l’Apôtre en ces termes : « Car justement, la participation au corps et au sang du Seigneur, lorsque nous mangeons son pain et buvons à sa coupe, c’est cela qui nous invite à mourir au monde en ayant notre vie cachée avec le Christ en Dieu, et à crucifier notre chair avec ses passions et ses convoitises » (Traité contre Fabien).
Depuis notre baptême la grâce agit en nous, en nous amenant à dépouiller le « vieil homme corrompu par les convoitises trompeuses » (Ephésiens 4, 22), et donc à mortifier les tendances mauvaises que nous notons en nous. Nous sommes invités à (lire la suite) mourir aux choses de ce monde, compris ici comme faisant obstacle à notre sanctification, afin de vivre de la vie divine, qui a commencé à se manifester précisément lors de notre baptême.
La grâce de Dieu est fondamentalement une grâce d’amour. Le Seigneur nous a invités à aimer son Père par-dessus tout et à nous aimer les uns les autres : « Voici quel est mon commandement : que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jean 15, 12). La vie chrétienne se résume à ce commandement de l’amour.
« C’est ainsi que tous les fidèles qui aiment Dieu et le prochain, même s‘ils ne boivent pas à la coupe de la passion corporelle, boivent cependant à la coupe de l’amour du Seigneur » (Fulgence de Ruspe, Ibid.). Nous ne participons qu’indirectement à la Passion de notre Seigneur, en nous efforçant de vivre unis au Christ et centrés sur le Sacrifice de la messe. Cette participation doit quand même solliciter tout notre être et toutes nos forces. Elle ne peut pas être fragmentaire, car nous ne nous sanctifions pas par petits bouts ou par secteurs d’activité. C’est toute notre vie qui doit être sainte.
Mais nous pouvons boire à « la coupe de l’amour du Seigneur », à la coupe de la charité. C’est-à-dire que nous devons rester attentifs à vivre la charité dans tous nos actes, et ne pas agir mus uniquement par des motifs humains, surtout pas des motifs d’autosatisfaction ou d’auto-affirmation. Après l’humilité, la charité est sans doute la vertu la plus difficile à vivre, car elle peut être mise à mal de mille manières, la plupart du temps unies d’ailleurs à l’orgueil.
« Une fois enivrés par elle », par cette coupe de l’amour, les fidèles « doivent faire mourir en eux ce qui appartient encore à la terre ; eux qui ont revêtu Jésus-Christ, qu’ils ne s’abandonnent pas aux désirs de la chair, qu’ils ne regardent pas ce qui se voit, mais ce qui ne se voit pas » (Ibid.).

(à suivre…)

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