La Liturgie céleste (14)
La Liturgie céleste (14)
b) Le purgatoire. La deuxième voie présente un embranchement à son origine. En effet, « ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel » (Catéchisme de l'Église catholique, n° 1030). Cette purification finale des élus, que l'Église appelle purgatoire, est une doctrine de foi, formulée surtout aux conciles de Florence et de Trente. Comme toute doctrine professée par l'Église et devant être crue par tous, elle s'appuie sur la Sainte Écriture. Par exemple ce texte de la première Corinthienne ou il est question du « Jour du Seigneur » et donc du jugement : « Si l'œuvre bâtie dessus tient bon, l'ouvrier recevra son salaire ; si l'œuvre vient à être brûlée, l'ouvrier en portera le dommage ; lui personnellement, sera sauvé, mais comme en passant au travers du feu » (1 Corinthiens 3, 14-15). (lire la suite) Ou encore ce texte de Pierre où il est dit que « votre foi aura été éprouvée - elle est beaucoup plus précieuse que l'or périssable qu'on éprouve pourtant par le feu - vous vaudra louange, gloire et honneur lors de la manifestation de Jésus-Christ » (1 Pierre 1, 7).À partir de ces textes, la tradition de l'Église « parle d'un feu purificateur », nous dit le Catéchisme, qui cite ici saint Grégoire le Grand : « Pour ce qui est de certaines fautes légères, il faut croire qu’il existe avant le jugement un feu purificateur, selon ce qu’affirme Celui qui est la Vérité, en disant que si quelqu’un a prononcé un blasphème contre l’Esprit Saint, cela ne lui sera pardonné ni dans ce siècle-ci, ni dans le siècle futur (Matthieu 12, 31). Dans cette sentence nous pouvons comprendre que certaines fautes peuvent être remises dans ce siècle-ci, mais certaines autres dans le siècle futur » (saint Grégoire le Grand, Dialogues 4, 39).
Évidemment, le diable est intéressé à ce que nous ne croyions pas en l'existence du purgatoire, qui est pourtant une preuve manifeste de la miséricorde et de la justice de Dieu. Voyons ce qu'en dit saint Thomas More dans un de ses écrits intitulé La Supplication des âmes, dans laquelle les âmes du purgatoire s'adressent à ceux qui sont sur terre. « Si, à chaque confession accompagnée de contrition et de ferme propos, Dieu se faisait une règle de pardonner sans qu'il reste rien à payer, ni aucune compensation à offrir - la Passion du Christ suffisant à régler la dette du péché - cette largesse serait presque un encouragement à pécher sans se gêner (...). Ce lieu, où nous expions pour un temps, ne satisfait pas seulement aux exigences de la justice de Dieu : il proclame aussi sa miséricordieuse bonté. D'abord parce que la peine, tout atroce qu'elle est, ne correspond pas, tant s'en faut, à la gravité du péché ; et surtout parce que la bonté divine, en faisant craindre aux hommes cette peine, les rend moins hardis à pécher et moins négligents à faire pénitence, et par là elle les préserve de la peine éternelle ».
(à suivre…)
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