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lundi 1 novembre 2010

La Liturgie céleste (1)

La Liturgie céleste (1)

« Recevoir l'Eucharistie signifie se mettre en attitude d'adoration envers Celui que nous recevons. C'est ainsi, et seulement ainsi, que nous devenons un seul être avec Lui et que nous goûtons par avance, d'une certaine façon, la beauté de la liturgie céleste » (Benoît XVI, exhortation apostolique Sacramentum caritatis, n° 66). Penser aux « fins dernières » est important. Cela se comprend d'autant mieux que notre vie tout entière s'incorpore à la messe, où elle s'unit à l'offrande du Fils et acquiert une valeur d'éternité, qu'elle est déjà une liturgie céleste. (lire la suite)
En effet, la célébration ecclésiale est un avant-goût de la liturgie céleste : « Dans la liturgie terrestre nous participons par un avant-goût à cette liturgie céleste qui se célèbre dans la sainte cité de Jérusalem, à laquelle nous tendons comme des voyageurs, où le Christ siège à la droite de Dieu, comme ministre du sanctuaire et du vrai tabernacle (cf. Apocalypse 21, 2 ; Colossiens 3, 1 ; Hébreux 8, 2) ; avec toute l'armée de la milice céleste, nous chantons au Seigneur l'hymne de gloire ; en vénérant la mémoire des saints, nous espérons partager leur société; nous attendons comme Sauveur notre Seigneur Jésus-Christ, jusqu'à ce que lui-même se manifeste, lui qui est notre vie, et alors nous serons manifestés avec lui dans la gloire » (cf. Philippiens 3, 20 ; Colossiens 3, 4) » (Concile Vatican II, constitution Sacrosanctum Concilium, n° 8).
C'est pourquoi d'ailleurs la prière eucharistique, prière liturgique par excellence, commence toujours par la louange de l'assemblée des saints : « Vraiment, il est bon de te rendre grâce, il est juste et bon de te glorifier, Père très saint (...). Ainsi, les anges innombrables qui te servent jour et nuit se tiennent devant toi et, contemplant la splendeur de ta face, n'interrompent jamais leur louange. Unis à leur hymne d'allégresse, avec la création tout entière qui t'acclame par nos voix, nous te chantons : Saint ! Saint ! Saint ! Le Seigneur, Dieu de l'univers ! Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire. Hosanna au plus haut des cieux. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Hosanna au plus haut des cieux » (Missel romain, Préface de la prière eucharistique IV). C'est pourquoi les célébrations liturgiques, sous le voile des symboles, rendent non seulement présente la communion éternelle des saints dans la gloire du Père, du Fils et de son Esprit, mais elles anticipent aussi la liturgie apocalyptique qui sera consommée à la fin des temps avec la glorieuse venue du Christ, lorsque tout le cosmos recréé adorera sans fin le Dieu trois fois saint. Comme le pape Jean-Paul II l'a affirmé, « la liturgie doit être vécue comme annonce et anticipation de la gloire future, terme ultime de notre espérance » Jean-Paul II, exhortation apostolique Ecclesia in Europa, 28 juin 2003, n° 71).
Célébrer la liturgie n'est donc rien d'autre, en dernière instance, que célébrer le cosmos sanctifié pour la gloire de Dieu Un et Trine : « À toi la louange, à toi la gloire, à toi l'action de grâces pour les siècles des siècles, ô Bienheureuse Trinité ! Saint, Saint, Saint le Seigneur des armées. Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire » (Trisagium angelicum).
Nous verrons d'abord comment le terme de notre existence sur terre s'inscrit dans le cadre de la liturgie de l'Église, comme une préparation à la liturgie céleste qui, d'ailleurs l'accompagne aussi. Ce sera notre première partie, intitulée l'eschatologie individuelle (I). Puis nous tâcherons de comprendre, bien modestement, ce qui se passera à la fin des temps et dans l'au-delà, l'eschatologie collective (II).

(à suivre…)

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