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lundi 16 mars 2009

Saint Paul et la vraie liberté

Saint Paul et la vraie liberté

Saint Paul écrit aux Galates (5, 1-4) : « C'est pour vous que nous soyons libres que le Christ nous a libérés. Tenez donc ferme et n'allez pas vous remettre sous le joug de l'esclavage. Voici que moi, Paul, je vous le dis : si vous vous faites circoncire, le Christ ne vous servira de rien. Je l'atteste une fois de plus pour quiconque se fait circoncire : il est tenu d'accomplir la Loi en entier. Vous avez rompu avec le Christ, vous qui demandez la justification à la Loi : vous avez été déchus de la grâce. »
Voici une explication de ces paroles : (lire la suite) « Ce langage est étonnant pour l'ancien Pharisien. Comment peut-il mettre sur le même plan les usages de la piété juive et les gestes de la religiosité païenne ? Ils ont en fait une chose en commun : c'est de soumettre l'homme à ces pratiques. Or pour Paul, depuis sa rencontre avec le Christ, il ne s'agit plus de soumission. Le croyant n'est plus un homme contraint, obligé de l'extérieur à une obéissance. Il est dorénavant porté à la rencontre du Sauveur. Dire en effet que la Loi ne sauve pas, pas plus que tous les usages qu'elle avait fini par recommander aux croyants pour épauler leur fidélité, ne signifie pas pour Paul une simple et facile passivité devant Dieu, voire une complicité avec le péché : « Finalement peu importe, la foi sauve... » Cette liberté-là serait en fait du libertinage. En envoyant son propre Fils ramener notre nature humaine du vagabondage à une existence filiale et obéissante au Père, Dieu inaugure un nouveau régime : celui de l'Esprit. La justice continue d'être exigée de la part de l'homme : c'est-à-dire une existence obéissante, conforme à la sainteté pour laquelle nous avons été créés. Mais ce qui était impossible à l'homme, voilà que l'Esprit du Christ va le rendre possible en Lui. Après avoir tellement dit que le régime de la Loi était périmé, que l'homme était dorénavant sous la grâce, Paul ne craint pas de reprendre ce terme de Loi en l'associant à celui d'Esprit ; il risque cette formule contradictoire ; la Loi de l'Esprit ! Là où l'homme ne voyait qu'obligation impossible à remplir, que commande-ments irritant la liberté et l'orgueil de l'homme, voilà que se profilent la vie et la liberté. (...) Paul est tellement saisi par cette expérience d'amour et de liberté dans le Christ qu'il prend d'autres risques avec le vocabulaire. Il ose non seulement évoquer l'esclavage du péché mais surtout dépeindre l'existence chrétienne comme celle de quelqu'un qui, autrefois esclave du péché, est devenu esclave de la justice, esclave de Dieu (Rm 6, 18.22) ! »

Jean-Michel Poffet, Paul de Tarse, Paris, Nouvelle Cité - Prier Témoigner, coll. Regard, 1998, p. 50-52.

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