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samedi 31 octobre 2009

L'amour de Dieu

L'amour de Dieu

Je veux, de toutes les forces de mon être, forces qui sont celles que tu me donnes par ton Esprit Saint, t'aimer vraiment par ce que tu es, et non en raison de ce que tu donnes. Bien que ce soit considérable, car tu nous donnes non seulement d'être et d'exister, de subsister à jamais, ainsi que de vouloir et de faire (cf. Romains 7, 18), mais tu te livres pleinement à nous, qui te possédons déjà en t'aimant. Qu'est-ce, en effet, aimer si ce n'est s'approprier la personne de l'autre ? Je ne veux pas davantage t'aimer pour ce que tu nous as promis. Là non plus, ce n'est pas peu. Tu as promis que tu ne nous laisserais pas orphelins (Jean 14, 18), (lire la suite) que tu nous enverrais d'auprès du Père l'Esprit Paraclet (Jean 16, 7), que celui qui mange ta chair et boit ton sang aura la vie éternelle (Jean 6, 54), et que celui qui a abandonné maison, ou femme, ou frères, ou parents, ou enfants à cause du royaume des cieux, recevra le centuple en ce monde et la vie éternelle dans l'autre (Luc 18, 29-30). Ce sont là les trésors les plus estimables qui soient. Mais que sont-ils en face de toi ? Qui te possède a tout. Les promesses d'éternité n'ajoutent rien à ta grandeur et à ta pérennité. Les grâces, les dons spirituels, les récompenses ne modifient en rien ta grandeur, ne l'accroissent pas. Tout comme les épreuves, les souffrances, les sentiments d'abandon, ne la diminuent en rien. T'avoir, c'est posséder le Tout. Les uns et les autres sont utiles à l'âme selon ton bon vouloir. Et je les prends comme ils viennent, avec reconnaissance.
Mais je veux t'aimer pour ce que tu es et tel que tu es. Mon cœur est déjà plus que débordant d'aise et de contentement. Je ne t'aime pas parce qu'il va y avoir une suite, parce que tu veux faire sentir ta présence ou marquer ton assentiment. Je t'aime parce que tu es le Dieu Tout-Puissant, mon Père à tout jamais. Je veux que ce soit un amour totalement désintéressé, qui ne soit pas mû par la vertu que tu entends produire en moi, même si je puis en réalité rien faire sans ton aide prévenante : tu veilles, je le sais, à ce qu'augmente mon degré de sainteté, mais je te laisse entièrement le soin d'y parvenir, sans chercher à en prendre la mesure, ce qui serait occasion de superbe. Je ne t'aime pas pour les grâces que tu me donnes à chaque instant, et dont j'ai cruellement besoin pourtant. Mais je t'aime parce que tu me les donnes. Autrement ce me serait impossible. Je ne t'aime pas à cause des beaux fruits te tu accroches à mes branches, mais parce que tu es la sève vivifiante qui empêche l'arbre de se dessécher, parce qu'il n'y a de Vie qu'enté sur toi. Je ne t'aime pas pour les douceurs et les consolations dont tu me délectes, mais pour toi et ta Croix salvatrice, qui traduit un Amour inégalable, et pourtant à imiter : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jean 13, 34).

vendredi 30 octobre 2009

Le travail du dimanche : Marie s'en mêle (3)

Le travail du dimanche : Marie s'en mêle (3)

Je termine le récit des apparitions à Saint-Bauzille-de-la-Sylve de celle que l'on appelle depuis « Notre-Dame-du-Dimanche » :

(La Vierge Marie) fait alors glisser Son chapelet sur la main gauche et, de la main droite, donne la bénédiction à la foule, comme le fait le prêtre à la fin de la Messe. Elle parle une dernière fois : « Qu’on chante des cantiques. »
Elle disparaît. Auguste dit alors d’une faible voix : « Dites-leur de chanter. » La foule entonne le Magnificat.
Le pèlerinage se développe peu à peu. De nombreuses personnes viennent prier (lire la suite) aux endroits où la Vierge est apparue ; ils laissent des cierges, des fleurs, des chapelets…
L’évêque du diocèse, Mgr de Cabrières, nomme une commission d’enquête, et après avoir interrogé le voyant, reconnaît l’authenticité des Apparitions en 1876.
Auguste Arnaud vécut le reste de sa vie dans la Foi et la dévotion à Marie, sans jamais chercher à s’enrichir, et observant toujours le repos dominical. Il eut beaucoup à souffrir de voir les lois anticléricales de 1905 entraver la construction du Sanctuaire, et sa femme ainsi que trois de ses enfants, dont un fils prêtre, moururent.
On construisit une chapelle près du lieu de l’Apparition ainsi qu’un couvent où vinrent s’installer des sœurs franciscaines arrivées en 1893 pour s’occuper du sanctuaire.
Arrivé à l’âge de 92 ans, il dut s’aliter à la fin du mois de janvier 1936. Il reçut l’extrême-onction le 27 janvier et rendit le dernier soupir le 8 février après avoir fredonné le cantique « J’irai La voir un jour ! » Entre temps on avait obtenu de la préfecture la permission de l’ensevelir au champ des apparitions.
Le 10 février, Auguste Arnaud, suivi d’un long cortège, descendit le chemin qu’il avait descendu soixante-trois ans plus tôt. Il allait de nouveau à la rencontre de la Vierge, mais cette fois pour dormir de son dernier sommeil sous Son regard maternel.
On peut lire sur sa tombe : « Aux pieds de la Vierge qu’il a tant aimée et si fidèlement servie, ici repose en attendant la bienheureuse Résurrection le corps d’Auguste Arnaud, pieusement endormi dans la paix du Seigneur le 8 février 1936 à l’âge de 92 ans. R.I.P. »

Prière :
Notre-Dame du Dimanche,
Faites que mon âme soit une belle vigne,
Préservée de la maladie, des soucis trop matériels,
Débarrassée de la mauvaise herbe du péché
Et porteuse de fruits éternels.

(fin)

jeudi 29 octobre 2009

Le travail du dimanche : Marie s'en mêle (2)

Le travail du dimanche : Marie s'en mêle (2)

Nous avons vu hier que la Sainte Vierge est apparue à Auguste Arnaud le 8 juin 1873 et lui a reproché de travailler le dimanche. Voici la suite du récit :

Arrivé chez lui, Auguste Arnaud raconte à son père ce qu’il a vu ; ils se rendent alors tous deux chez le curé du village afin de lui parler. Le curé les reçoit froidement et dit clairement au voyant qu’il ne le croit pas. Comment la Vierge peut-Elle apparaître à un homme qui travaille le dimanche ?
Loin d’être déconcerté par cet accueil, Auguste Arnaud continue d’accomplir sa mission. Dès le lendemain il fait confectionner par le menuisier du village une Croix (lire la suite) de bois et la plante le soir même au fond de sa vigne à l’endroit indiqué par la Sainte Vierge. Elle n’est que provisoire : en même temps il commande à Montpellier une Croix de fer forgé avec une Vierge en son milieu, comme l’a ordonné la vision.
Le jeudi 12 juin, il se rend avec sa famille à l’ermitage de Saint Antoine. Le dimanche 22 juin, il fait le pèlerinage à Notre-Dame de Grâce à Gignac. Après avoir assisté à la Sainte Messe, il y a passe toute la matinée en prières. Enfin, le vendredi 4 juillet, à la place de la Croix de bois il fait sceller dans un piédestal de pierre la Croix de fer.
La date de la deuxième Apparition annoncée par la Vierge approche peu à peu. Entre temps, la nouvelle de l’événement s’est répandue dans tous les environs. Des curieux, des sceptiques, des dévots affluent. La femme d’Auguste Arnaud a peur pour son époux. « Et si la Vierge ne revient pas ? » Mais Auguste n’a aucun doute : il a fait tout ce qu’Elle lui a demandé donc Elle reviendra.
Le mardi 8 juillet, de bonne heure, Auguste part travailler à sa vigne. Il n’est pas seul. Une foule nombreuse est accourue pour voir ce qui va se passer. Environ cinq cent personnes sont présentes.
Auguste se met à cultiver la vigne en attendant la venue de la Vierge. Au bout d’un moment il s’arrête pour se reposer. C’est alors que tous le voient ôter son chapeau, élever ses deux bras en l'air en fixant un objet qu'il était le seul à apercevoir.
Pendant ce court instant et dans cette attitude, il se balance sur lui-même et puis tout à coup, marchant sur le côté gauche, il est emporté avec une rapidité foudroyante vers la Croix, toujours dans la même position, élevé par une force céleste au-dessus du sol et de la vigne aux sarments entrelacés. Il a franchi un espace d’environ quarante mètres ; tous ont vu ce phénomène miraculeux.
Il regarde alors au-dessus de la Croix en fer et prie silencieusement. La Vierge est là ; Elle est habillée comme la première fois mais Ses vêtements sont de couleur d’or et un chapelet pend de Ses mains jointes. Elle s’adresse à lui, toujours dans le dialecte local : « Il ne faut pas travailler le dimanche. Heureux celui qui croira et malheureux celui qui ne croira pas. Il faut aller à Notre-Dame de Gignac en procession. Vous serez heureux avec toute votre famille. »

(à suivre...)

mercredi 28 octobre 2009

Le travail du dimanche : Marie s'en mêle (1)

Le travail du dimanche : Marie s'en mêle (1)

Alors que le caractère sacré du dimanche est battu en brèche par un esprit bassement matérialiste de l'homme qui se meut quasi exclusivement à l'horizontale, il est intéressant de constater que la Sainte Vierge est venue elle-même rappeler les hommes au devoir de respecter le dimanche et de ne pas travailler ce jour-là. Cela lui a valu le nom de Notre-Dame du Dimanche. Voilà le récit de ces apparitions, qui ont été reconnues par l'autorité ecclésiastique :

Le village de Saint-Bauzille-de-la-Sylve se trouve dans le département de l’Hérault. (lire la suite) La Vierge Marie y est apparue deux fois en 1873. C’est une belle histoire, une histoire vraie, qui nous concerne tous.
Le 8 juin 1873, un homme de trente, Auguste Arnaud, se rend à sa vigne afin de la cultiver. Il est marié depuis six ans et père de deux enfants. C’est le dimanche, fête de la Sainte Trinité, mais cela ne l’empêche pas de travailler. Ce n’est pas un mauvais chrétien, loin de là, il va souvent à la
Après avoir travaillé pendant deux heures, Auguste Arnaud s’assoit un moment pour se reposer et manger un peu. Il sort alors sa pipe pour fumer quand tout à coup il voit devant lui un personnage lumineux, une jeune femme toute vêtue de blanc. Elle porte une ceinture frangée et Sa tête est surmontée d’une haute couronne semblable à la mitre d’un évêque. Un grand voile blanc partant du sommet de la couronne L’enveloppe de toutes parts jusqu’aux pieds, couvrant même Ses mains
Surpris, Auguste se lève et Lui demande dans le dialecte de la région :
« Qui êtes-vous ? »
« Je suis la Sainte Vierge. N'ayez pas peur. »
Auguste, rassuré par ces mots, écoute alors avec émotion les paroles de Marie :
« Vous avez la maladie de la vigne. Vous avez abandonné Saint Bauzille. Il faut célébrer sa fête le jour qu’elle tombe. Jeudi prochain, il faut aller à Saint Antoine en procession et y dire la Messe. D’aujourd’hui en quinze il faut aller en procession à Notre-Dame. Tout le canton de Gignac, Montpellier, et la ville de Lodève. Il faut planter une Croix neuve et changer l’autre. Vous placerez une Croix avec une Vierge au fond de la vigne. Vous y viendrez en procession chaque année. Allez le dire à votre père et à votre curé, tout de suite. Dans un mois Je viendrai vous remercier. »
À ces mots, l’Apparition monte verticalement vers le Ciel comme un globe puis disparaît peu à peu.
Après cette vision, Auguste laisse son travail, quitte sa vigne et rentre chez lui, le cœur illuminé d’un secret merveilleux.

(à suivre...)

mardi 27 octobre 2009

La rose et le Rosaire

La rose et le Rosaire

Alain de la Roche représente, en 1470, les mystères respectivement par des roses blanches, rouges et d'or. « Que ce saint Rosaire (...) soit pour vous un véritable rosaire, une véritable couronne de roses, de toutes les plus belles roses dont votre jeunesse peut être couronnée : roses de la pureté et roses de l'amour, roses de la charité fraternelle, de la charité apostolique qui fleurit au sein de cette magnifique formation de famille surnaturelle qu'est précisément la famille de l'Action catholique, particulièrement la jeunesse de l'Action catholique » (Pie XI, (lire la suite) Allocution au pèlerinage marial des jeunes gens de l'Action catholique, 5 septembre 1936).
À Pellevoisin, Marie présente son Cœur entouré d'une guirlande de roses qui tournent autour d'elle (septième apparition).« Le langage vulgaire à donné le nom de « couronne » à cette manière de prier, parce qu'elle rappelle, en les réunissant par les plus heureux liens, les grands mystères de Jésus et de Marie, leurs joies, leurs douleurs et leurs triomphes » (Léon XIII, enc. Octobri mense, 22 septembre 1891). Son nom « semble présager la couronne de joies célestes que Marie offrira à ses serviteurs » (Léon XIII, enc. Fidentem piumque, 20 septembre 1896). « Inclytæ Matri coronas nectite », « tressez des couronnes à l'Auguste Mère » : gravure d'un Graduel romain montrant sous forme de roses les trois séries de mystères.

lundi 26 octobre 2009

Le Rosaire et la foi

Le Rosaire et la foi

Le chapelet « offre un moyen pratique facile d'inculquer et de faire pénétrer dans les esprits les dogmes principaux de la foi chrétienne » (Léon XIII, enc. Magnæ Dei Matris, 7 septembre 1892). Nous trouvons dans le Rosaire « un moyen excellent de confesser la foi. En effet, par les prières vocales qui en forment la trame, nous pouvons exprimer notre foi en Dieu, notre Père et notre Providence, en la vie du siècle futur, en la rémission des péchés ; nous confessons également les mystères de l'auguste Trininité, (lire la suite) du Verbe fait homme, de la Maternité divine, etc. ; et personne n'ignore le prix et le mérite de la foi » (Léon XIII, enc. Fidentem piumque, 20 septembre 1896).

Rosaire et piété. « On ne se rappellera jamais assez que le Rosaire doit être récité, non seulement avec les lèvres, mais avec application de l'esprit aux sublimes vérités, avec un cœur tout embrasé de reconnaissance et d'amour » (Jean XXIII, Allocution aux pèlerins, 25 janvier 1962). C'est une « dévotion de l'Église » qui, « par son caractère populaire, par son esprit « christocentrique » et par la filiale dévotion qu'elle inspire envers la Vierge, peut ranimer la foi et la piété dans les milieux les plus différents et les plus ouverts à l'action pastorale : paroisses, écoles, familles, hôpitaux, etc. » (Paul VI, Allocution à des participants au IIIe Congrès international dominicain du Rosaire, 13 juillet 1963).

dimanche 25 octobre 2009

Action de grâces (15)

Action de grâces (15)

Mon saint patron, aide-moi à rendre grâces pour la merveille dont je viens d’être gratifié une fois encore : la descente du Fils de Dieu, mon Sauveur et mon Amour, dans mon âme. Je croise les bras sur ma poitrine comme pour l’enserrer dans mon affection et sentir sa présence, dans une étreinte qui ne devrait jamais cesser.
Et toi, mon ange gardien, je suis conscient que je te laisse bien souvent au chômage alors que tu meurs d’envie, si je puis m’exprimer ainsi à propos d’un être immortel, de me prêter secours puisque telle est ta mission spécifique.. (lire la suite) Tu as été attaché à ma pauvre personne par le Tout-Puissant vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, et tu ne fais pas les trente-cinq heures, Dieu merci, ni la semaine des quatre jeudis !
Je te demande de rendre grâce à ma place, car je suis très gauche et ne sais pas dire l’indicible, ni m’exprimer dans les termes qu’il faudrait. Toi tu le sais, parce que tu vois Dieu et le connais bien. Moi, mes yeux sont empêchés de découvrir sa Splendeur infinie, et mon cœur est retenu de savourer tout son Amour. Supplée mes déficiences, mais dis bien à mon Dieu que c’est en mon nom que tu t’exprimes, pour qu’il continue de m’envoyer ses grâces, que je reçoive « grâce après grâce » (Jean 1, 16), sans interruption, jusqu’à parvenir à la stature d’homme adulte, « à la mesure de la taille du Christ possédé en plénitude » (Éhésiens 4, 13).
Vraiment, « sois le rocher qui m’abrite, la maison fortifiée qui me sauve. Ma forteresse et mon roc, c’est toi : pour l’honneur de ton nom, tu me guides et me conduis. Tu m’arraches au filet qu’ils m’ont tendu ; oui, c’est toi mon abri » (Psaume 31, 3-5).

samedi 24 octobre 2009

Le Rosaire comme « psautier de la Vierge »

Le Rosaire comme « psautier de la Vierge »

« C'est lorsque les prière sont faites publiquement, avec persévérance et avec union, par un grand nombre de fidèles ne formant qu'un seul chœur de suppliants, qu'elles ont le plus de force pour obtenir le secours du ciel ; c'est ce que montrent les Actes des apôtres rapportant que les apôtres du Christ, qui attendaient l'Esprit promis, « persévéraient unanimement dans la prière » (Actes 1, 14). (...) La prière que font les associés en récitant le Rosaire ou le « Psautier de la Vierge », comme l'ont appelé plusieurs Pontifes romains, est, en quelque sorte, (lire la suite) publique, permanente et commune. C'est parce que les prières publiques (...) sont très préférables aux prières privées et ont une puissance d'impétration beaucoup plus grande, que les écrivains ecclésiastiques ont appelé la confrérie du Rosaire « la milice priante enrôlée par saint Dominique sous l'étendard de la Mère de Dieu » (Léon XIII, enc. Augustissimæ Virginis, 12 septembre 1897). Le Rosaire a été appelé « Psautier de la Vierge » et « Bréviaire de l'Évangile et de la vie chrétienne ».

vendredi 23 octobre 2009

Le Rosaire et les anges

Le Rosaire et les anges

« Toutes les fois que, par la récitation du Rosaire de Marie, nous méditons les mystères de notre salut, nous imitons en quelque manière la fonction très sainte confiée jadis à la milice céleste des anges » (Léon XIII, encyclique Augustissimæ Virginis, 12 septembre 1897).

Rosaire et pénitence. Parmi la pratique des vertus que la foi réclame « se trouve la pénitence, qui comprend elle-même l'abstinence, vertu nécessaire, à plus d'un titre et (lire la suite) très efficace. Si l'Église, sur ce point, se montre de jour en jour plus clémente envers ses enfants, que ceux-ci, en retour, comprennent qu'ils doivent s'ingénier à compenser par d'autres œuvres cette indulgence maternelle. Dans ce but, il est bon de proposer en premier lieu la dévotion du Rosaire, qui peut également produire de bons fruits de pénitence, surtout par la méditation des souffrances du Christ et de sa Mère » (Léon XIII, enc. Fidentem piumque, 20 septembre 1896).

jeudi 22 octobre 2009

Le Rosaire et problèmes du monde

Le Rosaire et problèmes du monde

Le Rosaire « a été institué surtout pour implorer le patronage de la Mère de Dieu contre les ennemis du nom chrétien » (Léon XIII, lettre apostolique Salutaris ille, 24 décembre 1883). « Urbain IV a attesté que, chaque jour, le Rosaire procurait des avantages au peuple chrétien. Sixte IV a dit que cette manière de prier est avantageuse à l'honneur de Dieu et de la Sainte Vierge, et particulièrement propre à détourner les dangers menaçant le monde ; Léon X a déclaré qu'elle a été instituée contre les hérésiarques et les hérésies pernicieuses ; et Jules III l'a appelée la gloire de l'Église. Saint Pie V a dit aussi, au sujet du Rosaire : (lire la suite) « Cette manière de prier une fois connue, les fidèles, éclairés par les méditations et enflammés par le texte de ces prières, ont commencé à devenir d'autres hommes ; les ténèbres de l'hérésie se sont dissipées, et la lumière de la foi catholique a brillé de tout son éclat. » Enfin, Grégoire XIII a déclaré à son tour que le Rosaire avait été institué par saint Dominique pour apaiser la colère de Dieu et implorer l'intercession de la bienheureuse Vierge Marie » (Léon XIII, enc. Supremi Apostolatus, 1er septembre 1883). Plus d'un pape s'est attaché à répandre cette dévotion parmi les nations orientales : « Eugène IV, par sa constitution Advesperascente, donnée en 1439, puis Innocent XII et Clément XI, par l'autorité desquels de grands privilèges furent, à cet effet, accordés à l'Ordre des Frères Prêcheurs » (Léon XIII, enc. Adjutricem populi, 5 septembre 1895). « Par cette prière, on embrasse les problèmes de l'Église, du Siège de saint Pierre, les problèmes du monde entier. En outre, on se souvient des pécheurs, pour qu'ils se convertissent et se sauvent, et des âmes du purgatoire » (Jean-Paul II, Homélie à Fatima, 13 mai 1982). Extrait d'un entretien de sœur Lucie de Fatima avec le père Fuentès, le 26 décembre 1957 : « La très sainte Vierge, en ces derniers temps que nous vivons, a donné une efficacité nouvelle à la récitation du Rosaire ; de telle façon qu’il n’y a aucun problème, si difficile soit-il, temporel ou surtout spirituel, se référant à la vie personnelle de chacun de nous, de nos familles, des familles du monde ou des communautés religieuses, ou bien à la vie des peuples et des nations ; il n’y a aucun problème si difficile soit-il, que nous ne puissions résoudre par la prière du saint Rosaire. Avec le saint Rosaire nous nous sauverons, nous nous sanctifierons, nous consolerons Notre-Seigneur et obtiendrons le salut de beaucoup d’âmes. » Le Rosaire produit « un fruit remarquable et bien en rapport avec les nécessités de notre temps (...). Il consiste en ce que, au moment où la foi est exposée à tant d'attaques et de périls, le Rosaire fournit au chrétien un aliment pour la nourrir et la fortifier » (Léon XIII, enc. Fidentem piumque, 20 septembre 1896). « Nous mettons une grande espérance dans le rosaire pour la guérison des maux qui affligent notre époque. Ce n'est pas avec la force, ni avec les armes, ni avec la puissance humaine, mais avec l'aide divine obtenue par cette prière que l'Église, forte comme David avec sa fronde, pourra affronter, intrépide, l'ennemi infernal » (Pie XII, Lettre Ingruentium malorum, 15 septembre 1951).

mercredi 21 octobre 2009

Le Rosaire et le prêtre

Le Rosaire et le prêtre

En cette année consacrée aux prêtres sous le patronage du saint curé d'Ars, voici ce que le bienheureux pape Jean XXIII disait de rapport entre le prêtre et le chapelet :

« Cette dévotion au Rosaire semble être propre aux prêtres. Nous leur proposons l'exemple de saint Jean-Baptiste Vianney, le curé d'Ars, (...) égrenant avec une profonde piété son chapelet entre ses doigts. Puissent les prêtres trouver là un encouragement pour parvenir à une sainteté digne de leur charge : de cette charge que Dieu nous a confiée de travailler au salut des âmes » (Jean XXIII, Lettre ap. Œcumenicum Concilium, 28 avril 1962).

mardi 20 octobre 2009

Action de grâces (14)

Action de grâces (14)

Tu as entrepris de venir à moi. Tu es venu me chercher dans ma petitesse et ma pauvreté. Et tu attendais cet instant avec amour, me préparant la plus grande des surprises. Car te rencontrer en est une, de taille. « La gloire de Yahvé s’est levée sur moi » (Is 60, 1). Tu es venu « pour éclairer ceux qui se tiennent dans les ténèbres et l’ombre de la mort, et pour guider nos pas sur le chemin de la paix » (Lc 1, 79).
Tu es venu parce que tu m’aimes et aussi parce que (lire la suite) « les ouvriers sont peu nombreux » (Lc 10, 2). Et tu dis alors : « Qui enverrai-je et qui ira pour nous » (Is 6, 8), qui poursuivra l’annonce de l’Évangile, qui sera mon apôtre auprès des hommes et des femmes de cette génération ?
Moi tout seul, je n’aurais pas osé répondre : « Me voici, envoie-moi » (Is 6, 8), « à faire ton bon plaisir, mon Dieu, je me complais » (Ps 40, 9), « voici que je viens pour faire ta volonté » (He 10, 9). Mais par la sainte communion à ton Corps, tu as donné de la vigueur à mes membres languissants et du tonus à mon esprit endormi. Je me mets donc à ta disposition pour faire ce que tu voudras, comme tu le voudras, quand tu le voudras, de la façon dont tu le voudras, là où tu le voudras, auprès de qui tu le voudras.
Ne puis-je pas dire alors : « Seigneur, Seigneur ! n’est-ce pas en ton nom que j’ai prophétisé, par ton nom que j’ai chassé les démons et par ton nom que j’ai fait quantité de miracles » (Mt 7, 22) ? Moi avec toi, rien de devrait pouvoir m’arrêter, d’autant que tu me dis : Courage, « confiance ! moi, j’ai vaincu le monde » (Jn 16, 33), ce monde qui passe et ses convoitises aussi (cf. 1 P 2, 17). Avec toi et ton Esprit, nous renouvellerons la face de la terre (cf. Ps 104, 30).

lundi 19 octobre 2009

Chapelet et vertus

Chapelet et vertus

Rosaire et vertus. « Avant tout il alimente la foi catholique, qui refleurit précisément par la méditation appropriée des saints mystères, et élève les esprits jusqu'aux vérités révélées par Dieu. (...) Quant à l'espérance des biens immortels, le Rosaire la ravive, lorsque le triomphe de Jésus-Christ et de sa Mère, médité par nous dans la dernière partie de sa récitation, nous montre le ciel ouvert et nous invite à la conquête de l'éternelle patrie. (...) Puisque chez beaucoup la charité s'est alanguie et refroidie, comment la méditation douloureuse des souffrances et de la mort de notre Rédempteur (lire la suite) et des douleurs de sa Mère ne parviendrait-elle pas à raviver la flamme de notre amour ? » (Pie XI, enc. Ingravescentibus malis, 29 septembre 1937).

L'universalité du Rosaire. « Le Rosaire nous a été offert comme un secours à la portée de tous et plus facile qu'aucun autre. En effet, une connaissance même médiocre de la religion suffit pour qu'on puisse se servir du Rosaire avec fruit, et le temps qu'il exige n'est pas d'une durée telle qu'il soit pour les affaires une cause de retard » (Léon XIII, enc. Fidentem piumque, 20 septembre 1896).

dimanche 18 octobre 2009

Origine du Rosaire (2)

Origine du Rosaire (2)

En 1470, le Dominicain breton Alain de la Roche (1428-1478) subdivise les épisodes de l'histoire du salut en mystères joyeux, douloureux et glorieux, et fonde, à Douai, la première Confrérie du Rosaire, mouvement qui, se propageant dans toute l'Europe, va contribuer puissamment à répandre la dévotion du saint Rosaire. Il compose cent cinquante petits versets destinés à être lus avant chaque Ave et qui constituent le Nouveau psautier de la Vierge, qu'il a commencé à prêcher à Douai en 1464. Au XVIe siècle, l'apparition de l'imprimerie permet d'illustrer les mystères. Par économie, on se limite rapidement à n'illustrer que les pensées des quinze « Notre Père », d'où les quinze mystère existant. Dans certaines régions, on disait une invocation à la fin de la première partie de l'Ave, en changeant à chaque Ave ou à chaque dizaine.
Le Dominicain Alberto da Castello, (lire la suite) par exemple, publie, en 1521, Le Rosaire de la glorieuse Vierge Marie, et propose les invocations suivantes pour la Crucifixion de Jésus : 1. Au prix de grandes souffrances, Jésus est cloué à la Croix. Je vous salue Marie... 2. Jésus est dressé en croix et placé entre deux voleurs. 3. Jésus prie pour ses bourreaux et nous donne ainsi un exemple. 4. Jésus promet le paradis au larron crucifié à sa groite. 5. Jésus confie sa Mère à Jean l'Évangéliste. 6. Jésus reste suspendu pendant trois heures en croix, le soleil s'obscurcit. 7. Jésus crucifié souffrant de la soif, on l'abreuve de fiel et de vinaigre. 8. Jésus déclare accomplir les Écritures qui parlent de lui. 9. Jésus rend le dernier soupir ; son côté est ouvert par la lance. 10. Jésus est descendu de la croix et mis au tombeau.
En 1569, saint Pie V officialise la méditation des mystères et la rend nécessaire pour obtenir des indulgences. Cependant « la méditation distincte des « mystères » (...) doit tendre normalement à se fondre dans une vision à la fois très simple et très une de tout le Mystère du Christ en nous » (Louis Bouyer, Introduction à la vie spirituelle). En 1629, Timoteo Ricci publie le Rosaire perpétuel au couvent des Dominicains de Bologne : 8760 billets, autant que d'heures dans une année, sont tirés au sort pour que chacun assure une heure de récitation du Rosaire. En 1641, Jean Giffre de Richac publie le Rosaire perpétuel de la Vierge Marie pour obtenir par son entremise la paix désirée par toute la chestienté.
Au XVIIIe s., la récitation en chœur se popularise. En France et en Allemagne l'on utilise les clausules, alors qu'en Italie et dans les pays de langue romane les mystères sont nommés au « Notre Père ». Après 1700 l'usage s'introduit d'ajouter le « Gloire au Père » à la fin de chaque dizaine. Saint Louis-Marie Grignion de Montfort ne propose pas moins de cinq façons de réciter le Rosaire et publie le Secret admirable du Très Saint Rosaire.

(fin)

samedi 17 octobre 2009

Origine du Rosaire (1)

Origine du Rosaire (1)

Cette dévotion est initiée par le Dominicain Henri de Suse (1295-1366) et diffusée par l'ordre des frères prêcheurs, de sorte qu’une tradition en attribue l’origine à leur fondateur, saint Dominique (1170-1221), qui l’aurait reçue directement de la Vierge Marie. Indiquée par Marie aux voyants de Fatima, elle peut justement se définir « la prière de Marie » (Jean-Paul II, Homélie à Fatima, 13 mai 1983). À l'origine du Rosaire nous trouvons les convers des communautés monastiques, qui ne savent pas lire et à qui on suggère, au IXe siècle, de remplacer la récitation des cent cinquante psaumes par autant de « Notre Père », en comptant avec des cailloux (lire la suite) contenus dans un sac ou sur les nœuds d'une corde. Au XIe siècle, les « Notre Père » sont remplacés par des Ave, dans sa forme encore brève, et l'on fait une salutation ou une genuflexion à chaque Ave. Au XIIe siècle, la récitation des Ave intervient dans des formes variées de prière : quinze Ave pour les quinze joies de Marie, sept Ave pour ses sept allégresses et ses sept douleurs, trente-trois Ave pour les années de la vie du Christ, soixante-trois ou soixante-douze pour le nombre d'années supposé de la vie de Marie, etc. À l'imitation des « psautiers de notre Seigneur Jésus-Christ » sous forme de cent cinquante louanges du Christ fondées sur une interprétation chrétienne des psaumes, des « psautiers de la Vierge » se constituent au XIIIe siècle. Au siècle suivant, le moine rhénan Henri de Kalkar divise les cent cinquante Ave en dizaines séparées par un « Notre Père ». Au XVe siècle, un chartreux allemand, Dominique Hélion, compose vers 1410 une série de « clausules » qu'il insère dans chaque Ave et qui sont destinées à faciliter la méditation des mystères.
En Bretagne, à la demande du duc François II et de la duchesse Marguerite de Foix, le pape Sixte IV approuve la dévotion du Rosaire, le 12 mai 1479, et accorde des indulgences.

(à suivre...)

vendredi 16 octobre 2009

Action de grâces (13)


Action de grâces (13)

La messe vient de s’achever. Seigneur, tu es revenu une fois de plus parmi nous et pour nous. L’assemblée a été envoyée en mission : Ite missa est ! Mais avant de partir, je veux passer dix minutes à m’entretenir avec toi de choses qui nous concernent tous les deux et qui, parce qu’elles nous concernent tous les deux, concernent aussi nécessairement les autres, car tu as dit : « C’est pour eux que je me sanctifie » (Jn 17, 19).
Le Sacrifice de la Croix a été rendu présent à l’autel par le ministère du prêtre, et tu veux, (lire la suite) tu as permis que j’y sois associé en offrant toute ma journée, bien uni à toi, « pour la gloire de Dieu et le salut du monde » (réponse à la prière sur les offrandes). C’est folie de ta part de prendre un tel associé, mais tu sais ce que tu fais et tu connais les risques encourus… Je ne suis que faiblesse, qu’un ensemble saisissant de nullités et de zéros pointés. Mais ta présence, ta force, ta grâce changent ma faiblesse en puissance et les zéros en un moteur capable de faire tourner le monde vers toi.
Alors, mon Dieu, toi qui es présent et actif au fond de mon âme, tout spécialement et réellement en ce moment, rend-moi fou de toi, fou à lier. Et donne-moi ta grâce, pendant ces vingt-quatre heures, pour que je sache répondre à ton Amour par une plus grande générosité dans le don de moi-même, par une implication accrue dans mes engagements, mes promesses de baptisé et d’apôtre. Moi aussi, je veux dire en toute vérité que « c’est pour eux que je me sanctifie », avec l’aide de ta sainte grâce. Ne permets pas que mes désirs soient vains.

jeudi 15 octobre 2009

Le Rosaire de la famille


Le Rosaire de la famille


Rosaire, enfin, de la famille entière. Rosaire que tous récitent en commun, petits et grands ; qui réunit le soir aux pieds de Marie ceux que le travail de la journée avait séparés et dispersés ; (lire la suite) qui les unit, ravivant leurs souvenirs dans une prière fervente, aux absents et aux disparus ; qui consacre ainsi le lien qui les rassemble tous sous l'égide maternelle de la Vierge Immaculée, Reine du saint Rosaire.

Pie XII, Allocution aux nouveaux époux, 8 octobre 1941.

mercredi 14 octobre 2009

Le Rosaire du mourant


Le Rosaire du mourant


Rosaire du mourant, serré aux heures suyprêmes comme un dernier appui entre ses mains tremblantes, alors qu'autour de lui les siens le récitent à voix basse ; chapelet qui restera sur sa poitrine avec le crucifix, témoin de sa confiance en la miséricorde de Dieu et en l'intercession de la Vierge, (lire la suite) de cette confiance dont était rempli ce cœur qui a fini de battre.

Pie XII, Allocution aux nouveaux époux, 8 octobre 1941.

mardi 13 octobre 2009

Le Rosaire des vieux


Le Rosaire des vieux


Rosaire des vieux. Vieille grand-mère qui égrène, infatigable, son chapelet dans ses doigts engourdis, au fond de l'église, aussi longtemps qu'elle s'y peut traîner sur ses jambes raidies, ou durant les longues heures d'immobilité forcée dans le fauteuil, au coin du feu. Vieille tante qui a consacré toutes ses forces au bien de la famille et qui, maintenant qu'approche le terme (lire la suite) d'une vie toute dépensée en bonnes œuvres, fait alterner, inépuisable de dévouement, les petits services qu'elle trouve encore le moyen de rendre, avec des dizaines et des dizaines d'Ave qu'elle dit sans relâche sur son chapelet.

Pie XII, Allocution aux nouveaux époux, 8 octobre 1941.

lundi 12 octobre 2009

Le Rosaire du père de famille

Le Rosaire du père de famille

Rosaire du père de famille, de l'homme de travail et d'énergie qui ne manque jamais d'empporter son chapelet avec son stylo et son calepin ; qui, grand professeur, ingénieur renommé, clinicien célèbre, avocat éloquent, artiste de génie, agronome expert, ne rougit point de réciter (lire la suite) son chapelet avec une dévote simplicité durant les brefs instants qu'il arrache à la tyrannie du travail professionnel pour aller retremper son âme de chrétien dans la paix d'une église, au pied du tabernacle.

Pie XII, Allocution aux nouveaux époux, 8 octobre 1941.

dimanche 11 octobre 2009

Le Rosaire de la mère de famille

Le Rosaire de la mère de famille

Rosaire de la mère de famille. Chapelet de l'ouvrière ou de la paysanne, simple et solide, usé par les ans, qu'elle ne pourra sans doute prendre en main que le soir, alors que, bien fatiguée de sa journée, elle trouvera encore dans sa foi et son amour la force de le réciter en luttant contre le sommeil, pour les siens, pour ceux surtout qui sont le plus exposés (lire la suite) aux dangers de l'âme ou du corps, pour ceux qui sont tentés ou affligés, ou qu'avec tristesse elle voit s'éloigner de Dieu. Rosaire de la grande dame, plus riche peut-être, mais souvent accablée de préoccupations et d'angoisses plus lourdes encore.

Pie XII, Allocution aux nouveaux époux, 8 octobre 1941.

samedi 10 octobre 2009

Le Rosaire du jeune homme

Le Rosaire du jeune homme

Rosaire du jeune homme, apprenti, étudiant ou agriculteur, qui se prépare par un travail courageux à gagner son pain et celui des siens ; chapelet qu'il garde précieusement sur soi, comme une protection de cette pureté qu'il veut porter intacte à l'autel de ses noces ; chapelet qu'il récite sans respect humain dans les loisirs favorables au recueillement et à la prière ; (lire la suite) Rosaire qui l'accompagne sous l'uniforme du soldat, au milieu des fatigues et des périls de la guerre ; Rosaire qu'il serrera peut-être une dernière fois le jour où sa patrie lui demandera le suprême sacrifice, et que ses compagnons d'armes découvriront avec émotion entre ses doigts glacés et couverts de sang.

Pie XII, Allocution aux nouveaux époux, 8 octobre 1941.

vendredi 9 octobre 2009

Le Rosaire de la jeune fille

Le Rosaire de la jeune fille

Rosaire de la jeune fille déjà grande, joyeuse et sereine, mais sérieuse en même temps et soucieuse de l'avenir. Elle confie à Marie, la Vierge Immaculée prudente et douce, les aspirations de dévouement qu'elle éprouve en son cœur ; elle prie pour celui qu'elle ne connaît pas encore, mais que Dieu connaît et que la Providence lui destine, et qu'elle voudrait savoir pareil à elle-même, chrétien fervent et généreux. (lire la suite) Ce chapelet qu'elle aime tant réciter le dimanche avec ses compagnes, elle devra peut-être en semaine le dire durant les travaux du ménage, aux côtés de sa mère, ou entre les heures de travail au bureau ou à la campagne, lorsqu'elle aura la loisir de se rendre à la chapelle voisine.

Pie XII, Allocution aux nouveaux époux, 8 octobre 1941.

jeudi 8 octobre 2009

COLLEGE des BERNARDINS
20 Rue de Poissy - 75005 PARIS
(métro Cardinal Lemoine ou Maubert Mutualité)

le jeudi 8 Octobre 2009 de 19 h à 21 h

COLLOQUE
sur la Doctrine Sociale de l’Eglise CARITAS IN VERITATE

Utopie ou Trésor à découvrir?
avec
Alain MADELIN
Ancien Ministre
et
Christian PIERRET
Ancien Ministre et Maire de St-Dié des Vosges

sous la co-présidence de
Jean-Hervé LORENZI

Président du Cercle des Economistes
et
le Père Dominique GREINER aa
Moraliste et Economiste
(journal « La Croix »)

Conclusion de la Soirée
par Monseigneur Éric de MOULINS-BEAUFORT,
Evêque Auxiliaire de Paris
_________________________________________________________________________________
Organisé par l'Association « Écouter avec l’Église »
Association loi 1901
49 Place Allain-Targé – 49400 SAUMUR – e-mail : treomoric@orange.fr

Le Rosaire des enfants

Le Rosaire des enfants

Rosaire des enfants, Rosaire des petits qui tienent les grains du chapelet entre leurs doigts mignons encore malhabiles et qui lentement répètent, avec application et effort, mais déjà avec amour, les Pater et les Ave que la patience de leur mère leur a enseignés ; ils se trompent, il est vrai, et parfois ils hésitent, ils confondent ; mais il y a dans le regard qu'ils attachent sur l'image de Marie, de Celle en qui ils savent déjà reconnaître leur Mère du ciel, une candeur si pleine de confiance ! (lire la suite) Ce sera ensuite le chapelet de la première communion, qui aura sa place bien à lui dans les souvenirs de ce grand jour ; beau souvenir, à condition cependant de rester ce qu'il doit être, non pas un vain objet de luxe, mais un instrument qui aide à prier et qui évoque la pensée de Marie.

Pie XII, Allocution aux nouveaux époux, 8 octobre 1941.

mercredi 7 octobre 2009

Action de grâces (12)

Action de grâces (12)

« Une femme peut-elle oublier son nourrisson, n’ayant pas pitié du fruit de ses entrailles ? » Si même celles-ci oubliaient, moi, je n’oublierai pas » (Isaïe 49, 15). Et tu as tenu ta promesse, Seigneur, mon Dieu. D’ailleurs, comment pourrais-tu nous oublier, toi qui vis au présent, en dehors du temps qui nous tient prisonniers pour une durée inconnue ? Tu sais tout et tu vois tout pour ainsi dire d’un seul coup d’œil. Nous sommes donc en permanence présents à ta pensée et dans ton cœur et tu n’as pour nous que des paroles d’affection et de tendresse : « Mes pensées sont des pensées de paix, non d’affliction » (Jérémie 29, 11), car tu veux notre bonheur, plus et mieux que nous-mêmes. (lire la suite)
Et parce que tu veux ma félicité, et ce, dès mon séjour sur cette terre, en cette « vallée de larmes » (Psaume 84, 7), tu es venu essuyer toute larme (cf. Apocalypse 7, 17) et t’installer à demeure en moi. Ô Soleil de justice, peut-il y avoir meilleur compagnon de route que toi ? « Je connais le chemin » disait Raphaël, ton archange, au jeune Tobie (cf. Tobie 5, 6). Et toi donc ! La très sainte humanité de ton Fils est le chemin que tu m’invites à emprunter pour, en fréquentant Jésus, en devenant son intime parmi les intimes, il me fasse faire un saut dans la divinité et m’introduise dans le torrent d’Amour intratrinitaire.
Oh ! comme je le désire ardemment, ce saut qualitatif ! Tu ne m’abandonnes pas à mon sort, puisque tu m’as envoyé Jésus-Christ fait homme et devenu nourriture de mon âme. C’est là le grand miracle ! Pour fréquenter le Seigneur dans son humanité, je sors à sa rencontre dans l’Eucharistie. Et là, je reçois Celui qui est à la fois « vrai Dieu et vrai Homme » (symbole d’Athanase). C’est inouïe. C’est la « bonne divinisation » (cf. st Josémaria, Amis de Dieu, nos 94 et ss), celle qui transforme progressivement mon âme de foncièrement pécheresse en éperdument éprise de toi, mon Dieu, folle, folle d’Amour, à n’en plus pouvoir. Étanche ma soif ou, plus précisément, fais sans cesse renaître cette soif de ton Fils, pour que je ne m’habitue jamais à le recevoir, que mes communions ne soient jamais froides ou routinières, mais vécues dans l’amour, la foi et l’action de grâces. Amen.

mardi 6 octobre 2009

L'amour de Dieu

L'amour de Dieu

Je veux, de toutes les forces de mon être, forces qui sont celles que tu me donnes par ton Esprit Saint, t'aimer vraiment par ce que tu es, et non en raison de ce que tu donnes. Bien que ce soit considérable, car tu nous donnes non seulement d'être et d'exister, de subsister à jamais, ainsi que de vouloir et de faire (cf. Romains 7, 18), mais tu te livres pleinement à nous, qui te possédons déjà en t'aimant. Qu'est-ce, en effet, aimer si ce n'est s'approprier la personne de l'autre ? Je ne veux pas davantage t'aimer pour ce que tu nous as promis. Là non plus, ce n'est pas peu. Tu as promis que tu ne nous laisserais pas orphelins (Jean 14, 18), que tu nous enverrais d'auprès du Père l'Esprit Paraclet (Jean 16, 7), que celui qui mange ta chair et boit ton sang aura la vie éternelle (Jean 6, 54), et que celui qui a abandonné maison, (lire la suite) ou femme, ou frères, ou parents, ou enfants à cause du royaume des cieux, recevra le centuple en ce monde et la vie éternelle dans l'autre (Luc 18, 29-30). Ce sont là les trésors les plus estimables qui soient. Mais que sont-ils en face de toi ? Qui te possède a tout. Les promesses d'éternité n'ajoutent rien à ta grandeur et à ta pérennité. Les grâces, les dons spirituels, les récompenses ne modifient en rien ta grandeur, ne l'accroissent pas. Tout comme les épreuves, les souffrances, les sentiments d'abandon, ne la diminuent en rien. T'avoir, c'est posséder le Tout. Les uns et les autres sont utiles à l'âme selon ton bon vouloir. Et je les prends comme ils viennent, avec reconnaissance.
Mais je veux t'aimer pour ce que tu es et tel que tu es. Mon cœur est déjà plus que débordant d'aise et de contentement. Je ne t'aime pas parce qu'il va y avoir une suite, parce que tu veux faire sentir ta présence ou marquer ton assentiment. Je t'aime parce que tu es le Dieu Tout-Puissant, mon Père à tout jamais. Je veux que ce soit un amour totalement désintéressé, qui ne soit pas mû par la vertu que tu entends produire en moi, même si je puis en réalité rien faire sans ton aide prévenante : tu veilles, je le sais, à ce qu'augmente mon degré de sainteté, mais je te laisse entièrement le soin d'y parvenir, sans chercher à en prendre la mesure, ce qui serait occasion de superbe. Je ne t'aime pas pour les grâces que tu me donnes à chaque instant, et dont j'ai cruellement besoin pourtant. Mais je t'aime parce que tu me les donnes. Autrement ce me serait impossible. Je ne t'aime pas à cause des beaux fruits te tu accroches à mes branches, mais parce que tu es la sève vivifiante qui empêche l'arbre de se dessécher, parce qu'il n'y a de Vie qu'enté sur toi. Je ne t'aime pas pour les douceurs et les consolations dont tu me délectes, mais pour toi et ta Croix salvatrice, qui traduit un Amour inégalable, et pourtant à imiter : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jean 13, 34).

lundi 5 octobre 2009

Tout donner

Tout donner

Nous ne pouvons jamais donner que de l'« hominé », de l'humain, que ce soit le fruit du travail intellectuel ou du labeur manuel, le résultat de nos cogitations traduites en acte. Notre intelligence n'est qu'une étincelle, plus ou moins brillante et lumineuse, de l'Intelligence divine, Lumière véritable qui éclaire tout homme. Nous avons été créés à l'imahge et à la ressemblance de Dieu (cf. Genèse 1, 26), mais nous ne sommes qu'un déclaque imparfait, une copie qui est dépréciée par rapport à l'original.
En même temps, notre corps est le temple du Saint-Esprit (1 Corinthiens 3, 16). Nous sommes un tabernacle vivant, (lire la suite) précisément par le jeu de l'Eucharistie et de la sainte communion. La Très Sainte Trinité inhabite en notre âme, qui est comme son trône de gloire, le siège de sa Sagesse, un foyer de son amour sans frontières.
Nous sommes rien et tout à la fois. Rien par nous-mêmes. Tout par Dieu et en Dieu. « Je peux tout dans celui qui me rend fort » (Philippiens 4, 13). Et « si Dieu est avec nous, qui est conttre nous ? » (Romains 8, 31).
Comme nous devons être reconnaissants envers saint Josémaria. Nous sommes nombreux à lui être redevables de savoir - je dirais même de toucher du doigt comme saint Jean disait avoir touché le Verbe de Vie (1 Jean 1, 1) - que nous sommes enfants de Dieu, amis de Dieu disons-nous aussi parfois. Mais bien plus en fait, car consanguins avec le Christ, cohéritiers avec lui de la promesse du salut. Ô homme, « rends-toi compte de ta grandeur en considérant le prix versé pour toi : vois le prix de ton rachat, et comprends ta dignité ! » (Saint Basile, In Psalmum 48, 8).
Certes, nous ne pouvons donner que ce que nous possédons, c'est-à-dire la vie reçue de Dieu. M ais notre vie n'est plus la nôtre à partir du moment où nous avons tout remis entre les mains du Seigneur, cherchant à être alter Christus, ipse Christus, « un autre Christ, le Christ lui-même ». Et en demandant à la Vierge Marie que nous puissions dire, en toute vérité : « Ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi » (Galates 2, 20).
L'humain et le divin convergent l'un vers l'autre dans le Sacrifice eucharistique. C'est la condescendance de Dieu qui descend littéralement à notre rencontre, pour nous prendre sur ses épaules - notre poids a la densité de la Croix - et nous élever vers son Père, nous offrir à son Père, nous enfouir en Lui, nous cacher en Lui, pour que notre Père ne voie que le Corps et le Sang de son Fils offerts pour notre Rédemption.

dimanche 4 octobre 2009

Action de grâces (11)

Action de grâces (11)

« Ô Emmanuel, notre Législateur et notre Roi, espérance et salut des nations, viens, Seigneur, viens nous sauver » (antienne au Magnificat, 23 décembre). Avec l’ensemble de l’Église je t’ai adressé cette prière, et tu nous as exaucés. Tu l’as fait il y a deux millénaires en cachant ta divinité. Tu le fais maintenant, dans l’Eucharistie, en occultant aussi ton humanité. Je crois cependant et les reconnais toutes deux (cf. hymne Adoro te). Que rendrai-je au Seigneur pour tout ce qu’il m’a accordé ?
Jamais je ne disposerai des ressources suffisantes pour te témoigner de ma reconnaissance, qui sera toujours bien piètre. Mais ce que je suis dans l’incapacité de faire à moi tout seul, (lire la suite) tu me permets de l’accomplir, en me donnant l’amour avec lequel tu veux que je t’aime. J’en redemande, tout comme je reviens chaque matin m’abreuver à la source d’eaux vives.
« Viens, Esprit Saint, emplis le cœur de tes fidèles et allume en eux le feu de ton Amour » (verset pour l’Alléluia du jour de la Pentecôte), ce feu que le Christ est venu communiquer au monde, comme il nous l’a fait savoir en ces termes : « Je suis venu mettre le feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il fût déjà allumé ! » (Lc 12, 49). Pour qu’il incendie la société, fais qu’il enflamme d’abord davantage mon âme. Apprends-moi à t’aimer. Enseigne-moi à vibrer pour le salut et le bien des âmes. Donne-moi de savoir passer ma vie à faire du bien, comme toi-même qui pertransiit benefaciendo, « est passé [dans le monde] en faisant le bien » (Ac 10, 38).
Quand je pense à toi et à la responsabilité qui m’échoit, mon cœur fait des bonds et il est trop petit pour contenir l’Amour que tu y mets, c’est-à-dire pour te contenir, toi. Comment pourrait-il en être autrement, puisque tu es l’Infini, l’Immensément Grand ?
Donne-moi ta grâce pour que mes résolutions ne soient pas des feux follets, mais qu’elles soient efficaces, et que la grâce reçue dans cette communion soit un levier pour changer le monde, au moins là où je suis, un levier sur lequel tu puisses t’appuyer en toute confiance. Je te le demande par l’intercession de mon ange gardien, de saint Joseph et de la Vierge Marie, notre Mère bénie.

samedi 3 octobre 2009

L'Eucharistie

L'Eucharistie

« Toutes les bonnes œuvres réunies n'équivalent pas le Saint Sacrifice de la Messe, parce qu'elles sont les œuvres des hommes, et la Messe est l'œuvre de Dieu. Le martyr n'est rien en comparaison : c'est le sacrifice que l'homme fait à Dieu de sa vie ; la Messe est le sacrifice que Dieu fait à l'homme de son corps et de son sang » (Mgr René Fourrey, Ce que prêchait le Curé d'Ars, Dijon, L'Échelle de Jacob, 2009, p. 111). C'est dire la petitesse de notre condition humaine dont l'oblation la plus coûteuse et la plus parfaite ne saurait rivaliser avec celle du Christ en Croix, et en même temps sa grandeur, puisque c'est avec elle et pour elle que Jésus s'offre à son Père, ce qu'il n'a pas fait pour rédimer la nature angélique rebelle.
Le martyre n'est rien en soi, certes. Mais il prend toute sa valeur quand (lire la suite) il est vécu en union étroite avec le Sacrifice du Christ, car il cesse du même coup d'être une action purement humaine pour se fondre dans le courant trinitaire de la Rédemption, et devenir torrent de grâces inépuisable.
Et c'est bien au martyre que saint Josémaria nous a convoqués. Au martyr silencieux de la persévérance dans la mortification, de la mort à soi-même pour porter notre croix de tous les jours avec notre Seigneur (Luc 9, 23), de l'offrande de soi relictis omnibus, en laissant tout de côté (Luc 5, 11). « Tu me parles de mourir « héroïquement ». - Ne crois-tu pas plus « héroïque » de mourir discrètement, dans un bon lit, comme un bourgeois…, mais du mal d’Amour ? » (saint Josémaria, Chemin, n° 743). Un martyre de tous les instants, qui maîtrise les passions et les pulsions du corps, qui offre les affections du cœur, qui fait don de son intelligence. Le martyre de celui qui n'a d'autre volonté que celle de s'identifier pleinement à la Volonté de Dieu, qui ne cherche et n'a rien en propre, qui veut imiter le fondateur de l'Opus Dei, dans son idéal sans cesse réaffirmé vigoureusement : « Agir et disparaître, pour que Jésus seul brille. »
Rien ne peut égaler la sainte messe. Mais notre journée ne doit-elle pas être une messe qui dure vingt-quatre heures, dans l'attente de la suivante qui durera aussi vingt-quatre heures, et ainsi de suite. La messe n'est-elle pas le moyen premier de notre divinisation ?


vendredi 2 octobre 2009

Anniversaire de la fondation de l'Opus Dei

Anniversaire de la fondation de l'Opus Dei

Aujourd'hui, 2 octobre, fête des saints anges gardiens, l'Opus Dei voyait le jour en 1928, par volonté divine et la réponse généreuse de saint Josémaria. Celui-ci disait dans une méditation :
"Depuis 1928, j’ai clairement compris que Dieu désire que les chrétiens prennent pour exemple la vie du Seigneur tout entière. J’ai compris tout spécialement sa vie cachée, sa vie de travail courant au milieu des hommes ; le Seigneur veut, en effet, que beaucoup d’âmes trouvent leur voie dans ces années de vie cachée et sans éclat. Obéir à la volonté de Dieu est toujours, par conséquent, sortir de son égoïsme ; mais cela ne doit pas se réduire essentiellement à s’éloigner des circonstances ordinaires de la vie des hommes, nos égaux par l’état, la profession, la situation dans la société. (lire la suite)
Je rêve — et le rêve est devenu réalité — d’une foule d’enfants de Dieu en train de se sanctifier dans leur vie de citoyens ordinaires, de partager les soucis, les idéaux et les efforts des autres créatures. J’ai besoin de leur crier cette vérité divine : si vous demeurez au milieu du monde, ce n’est pas que Dieu vous ait oublies, ce n’est pas que le Seigneur ne vous ait pas appelés. Mais Il vous a invités à poursuivre votre route parmi les activités et les soucis de la terre ; car Il vous a fait savoir que votre vocation humaine, votre profession, vos qualités, loin d’être étrangères à ses divins desseins, ont été sanctifiées comme une offrande très agréable au Père" (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 20).
Photo : église Saint-Josémaria, à Mexico, inaugurée en 2009.

jeudi 1 octobre 2009

Plus heureux que Marie

Plus heureux que Marie

C'est Marie qui t'a donné à nous, parce que telle est la Volonté de notre Père. Et toi, tu as eu la Bonté de nous donner Marie. Pour que nous ne restions pas orphelins quand tu nous a quittés. Mais nous n'étions pas orphelins en réalité, puisque tu es resté dans le tabernacle, dans le sacrement de ton Amour.
Et ça, « c'est grand », comme disent tes enfants des États-Unis. C'est même « très grand ». Réellement. Tu as lu, si je peux m'exprimer ainsi, ce qu'écrit ta petite Thérèse, Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face. Elle ne se doutait peut-être pas que tu lisais ce qu'elle écrivait à sa sœur Céline, à savoir qu'elle était plus heureuse que ta Mère. C'est un peu osé, un peu hardi quand même. À priori du moins, car elle argumente son affirmation. (lire la suite) Seul un petit enfant, de toute façon, peut se permettre de dire cela. Et Thérèse suivait la voie de la petite enfance que tu lui avais enseignée. L'un explique l'autre.
Donc elle disait être plus heureuse que la Vierge Marie parce que, si celle-ci t'avait engendré et te gardait avec elle, elle n'avait cependant pas eu de Sainte Vierge à qui s'adresser et à aimer. Alors que nous, grâce à ta générosité, nous avons à la fois Marie pour Mère et toi pour Frère aîné.
Tu es à demeure dans notre âme et tu viens réellement partager notre existence par l'Eucharistie. Et Marie est vraiment celle qui nous a engendrés à la vie de la grâce, à l'univers surnaturel, c'est-à-dire aux choses d'en-haut.
Voici ce que la petite Thérèse écrit : « Parfois je me surprends à lui dire : « Mais ma bonne Ste Vierge, je trouve que je suis plus heureuse que vous, car je vous ai pour Mère, et vous, vous n'avez pas de Ste Vierge à aimer... Il est vrai que vous êtes la Mère de Jésus mais ce Jésus vous nous l'avez donné tout entier... et Lui sur la croix il vous a donné à nous pour Mère. Ainsi nous sommes plus riches que vous puisque nous possédons Jésus et que vous êtes à nous aussi. Autrefois dans votre humilité vous souhaitiez d'être un jour la petite servante de l'heureuse Vierge qui aurait l'honneur d'être la Mère de Dieu, et voilà que moi, pauvre petite créature, je suis non pas votre servante, mais votre enfant, vous êtes la Mère de Jésus et vous êtes ma Mère » (Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, Une course de géant. Lettres (édition intégrale), « Lettre 137 à Céline », 19 Octobre 1892, Paris, 1977, p. 226).
C'est un peu surprenant, mais c'est bien vu (et expérimenté, je n'en doute pas). Je pense qu'il n'y a rien à y redire. C'est très juste. Sauf, me semble-t-il, que nous ne pouvons quand même pas être plus heureux que Marie, car elle seule est la toute-Sainte, alors que nous autres, nous sommes pécheurs. Et elle a atteint un degré d'intimité avec Dieu, d'union à Dieu tel, que son bonheur est inégalable.