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lundi 28 février 2011

La sainteté pour tous (3)

La sainteté pour tous (3)

« Pensez aussi qu’en s’intéressant à nous, en nous octroyant sa grâce, afin que nous luttions pour atteindre la sainteté au milieu du monde, Dieu nous impose aussi l’obligation de l’apostolat. Comprenez que, même d’un point de vue humain, la préoccupation pour les âmes naît tout naturellement de ce choix, ainsi que l’exprime un Père de l’Église : « Lorsque vous découvrez que quelque chose vous a été profitable, vous essayez d’y attirer les autres. Vous devez donc souhaiter que d’autres vous accompagnent sur les chemins du Seigneur. Si, en allant au forum ou aux bains, vous rencontrez quelqu’un qui est oisif, vous l’invitez à vous accompagner. Appliquez au spirituel cette coutume terrestre et, lorsque vous irez vers Dieu, ne le faites point seuls » (saint Grégoire le Grand, Homilia in Evangelia 6, 6) » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n°5). (lire la suite) Le Christ « nous a sauvés : non pas pour des œuvres que nous aurions faites en état de justice, mais à raison de sa miséricorde, grâce au bain où l’Esprit régénère et rénove, l’Esprit qui a été répandu sur nous en abondance, par Jésus-Christ notre Sauveur, afin que justifiés par sa grâce, nous devenions en espérance héritiers de la vie éternelle » (Tite 3, 5-7). Mais pas seuls, si ce n’est dans l’Eglise, cette Eglise que le Christ a voulu se présenter à lui-même « glorieuse, sans tache ni ride ni rien de semblable, qui fût sainte et irréprochable » (Ephésiens 5, 27). Nous nous sanctifions dans l’Eglise, parce que c’est à elle que son saint fondateur, Jésus-Christ, a confié tous les moyens de salut. Donc « qu’il affermisse ainsi vos cœurs dans une sainteté irréprochable devant notre Dieu et Père, lors de la venue de notre Seigneur Jésus dans la compagnie de tous les saints » (1 Thessaloniciens 3, 13).
La bienheureuse Vierge Marie est la « toute Sainte » et la « Reine des apôtres ».Veuillez, ô Marie, faire rejaillir votre sainteté sur nous, afin que nos cherchions à aimer davantage le Seigneur, sans nous contenter de ce que nous faisons déjà : « Au reste, frères, nous vous en prions et nous vous exhortons dans le Seigneur Jésus : vous avez appris de nous comment vous devez vous conduire pour plaire à Dieu, et c’est ainsi que vous vous conduisez, mais faites encore plus ! » (1 Thessaloniciens 4, 1). Et veillez à ce que nous fassions davantage pour faire bénéficier les autres des grâces que nous recevons. Oui, la sainteté pour tous.

(fin)

dimanche 27 février 2011

La sainteté pour tous (2)

La sainteté pour tous (2)

Chaque année, au nouvel an, les gens se souhaitent « la santé surtout ». C’est assez grotesque et bien peu surnaturel. Ce que nous devons souhaiter aux autres avant tout, c’est une « sainte année » et demander avec l’Apôtre : « Que le Dieu de paix lui-même vous rende saints tout entiers, et que tout votre être – l’esprit, l’âme et le corps – soit gardé irréprochable pour la venue de notre Seigneur Jésus-Christ » (1 Thessaloniciens 5, 23).Voilà ce qui est vraiment important et durable. Saint Pierre tient le même discours, encore une fois parce qu’il va à l’essentiel : « A l’imitation du Saint, qui vous a appelés, soyez saints, vous aussi, dans toute votre conduite, puisqu’il est écrit : Soyez saints, car je suis saint » (1 Pierre 1, 15-16). (lire la suite)
Viser la sainteté suppose de prier, d’entretenir une vie intérieure, une vie de relation avec Dieu. « La vie intérieure est une exigence inhérente à l’appel que le Maître a fait retentir dans l’âme de tout homme. Nous devons être saints jusqu’au bout des ongles (…) ; des chrétiens vrais, authentiques, canonisables ; autrement, nous aurons échoué en tant que disciples du seul Maître » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 5). C’est possible, disais-je, grâce au Christ. Car il met la « grâce sanctifiante » dans notre âme, le moyen dont nous avons absolument besoin pour parvenir à la sainteté, moyen qui la construit en nous jour après jour. « Voici que maintenant il vous a réconciliés avec lui dans son corps de chair, par la mort, afin de vous faire paraître devant lui saints, sans tache ni reproche » (Colossiens 1, 22).Nous cherchons donc à nous conduire en étant « irréprochables et purs, des enfants de Dieu irrépréhensibles au milieu d’une génération mauvaise et dévoyée, où vous brillez comme des astres dans le monde » (Philippiens 2, 15).

(à suivre…)

samedi 26 février 2011

La sainteté pour tous (1)

La sainteté pour tous (1)

Dieu « nous a élus en lui, dès avant la création du monde, pour que nous soyons saints et sans tache à ses yeux en la charité, nous ayant, en sa libre volonté, prédestinés à être ses enfants adoptifs grâce à Jésus-Christ » (Ephésiens1, 4-5). C’est le point de départ de ce que le concile Vatican II qualifie d’appel universel à la sainteté. Selon les plans éternels de Dieu tous les hommes sont appelés à être saints, c’est-à-dire à lui ressembler, à s’unir à lui par le vie du Christ, donnée pour chacun de nous. « Cet appel gratuit que nous avons reçu du Seigneur nous trace un objectif bien précis : la sainteté personnelle, comme saint Paul nous le répète avec insistance. « Hæc est voluntas Dei : sanctificatio vestra » (1 Thessaloniciens 4, 3), la volonté de Dieu, c’est votre sanctification. (lire la suite) Ne l’oublions donc pas : c’est pour conquérir ce sommet que nous sommes dans la bergerie du Maître » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 2).
Nous avons là une vérité fondamentale, que l’Ecriture ne cesse de répéter : Dieu, en effet, ne nous a pas appelés à l’impureté, mais à la sainteté » (1 Thessaloniciens 4, 7). Il est important que cela nous soit seriné, car nous avons tendance à oublier facilement l’objectif final de notre existence sur terre et de nous laisser captiver et comme obnubiler par les problèmes matériels.
La sainteté. C’est l’objectif que Dieu assignait déjà au peuple élu : « Car moi, Yahvé, je suis votre Dieu ; vous vous sanctifierez et vous serez saints, car je suis saint » (Lévitique 11, 44). Il n’était pas facile pour le peuple d’y parvenir alors que, pour nous, c’est nettement plus facile, puisque le Christ, en s’incarnant, nous a ouvert la voie et nous a montré comment il est possible de se sanctifier dans la vie ordinaire. « C’est lui qui est notre paix, lui qui des deux peuples en a fait un seul et a abattu ce mur qui les séparait, l’hostilité. Dans sa propre chair, il a abrogé la loi des commandements avec ses décrets : il voulait s’incorporer ces deux peuples pour créer un seul homme nouveau, établissant ainsi la paix, et par la Croix réconcilier avec Dieu les deux réunis en un seul corps, mettant l’hostilité à mort en sa personne » (Ephésiens 2, 14-16).

(à suivre…)

vendredi 25 février 2011

La fête chrétienne (2)


La fête chrétienne (2)

Mais saint Jean Chrysostome disait encore : « Allons ! Que ces gens-là appellent fêtes et solennités l’ivresse et tout le dérèglement qui la suit et les choses indécentes qu’ils retirent naturellement de là : l’Eglise de Dieu, à rebours de tout cela, appelle fête le jeûne, le dédain pour le ventre et toute la vertu qui en résulte. La voilà, la fête véritable où s’opère le salut des âmes, où règnent la paix et la concorde, d’où sont chassés les fantasmes du monde, d’où sont exclus le cri, le tumulte, la course des bouchers et les égorgements d’animaux sans raison. Là c’est le calme qui règne, la tranquillité souriante, la charité, la joie, la paix, la douceur et tous les biens qui en sont le salaire » (Homélies sur la Genèse 1, 1). le-tourneau.blogspot.com/2011/02/la-fete-chretienne-2.html">(lire la suite) Et pour que nous ne pensions pas que saint Jean Chrysostome fait une fixation, qu’il s’élève seul contre les fêtes orgiaques des païens, des païens de tous les temps, citons aussi saint Grégoire de Nazianze : « C’est pourquoi nous célébrons la fête non comme une solennité profane, mais d’une manière divine ; non à la manière du monde, mais d’une manière au-dessus du monde ; non comme notre fête, mais comme celle du Christ qui est nôtre, ou plutôt comme celle de notre Maître, non comme celle de la maladie, mais comme celle de la guérison, non comme celle du modelage, mais comme celle du remodelage. Et comment cela se fera-t-il ? Gardons-nous d’orner de guirlandes les vestibules, de réunir des chœurs de danse, de décorer les rues, de régaler l’œil, de charmer l’oreille, d’offrir à l’odorat des parfums efféminés, de prostituer le goût, de flatter le toucher : ce sont les chemins ouverts sur le vice et les entrées du péché. (…) Mais cela laissons-le aux Grecs, laissons-les aux pompes et aux solennités helléniques. (…) Nous, qui avons le Verbe pour objet d’adoration, si nous devons prendre quelques plaisirs, prenons-les dans la parole, dans la loi divine, dans les récits, surtout ceux qui nous valent la solennité présente ; ainsi nos plaisirs seront en rapport avec elle, et non pas étrangers à celui qui nous a appelés » (Discours 38, pour la Théophanie).

(fin)

jeudi 24 février 2011

La fête chrétienne (1)


La fête chrétienne (1)

Le sens de la fête, nous dit-on, se développe dans notre société. C’est une société festive. Pour un oui, pour un non, l’on se rassemble, à l’étranger éventuellement. Tout est prétexte à célébration : un événement sportif, un anniversaire, le changement d’année… L’on rencontre des foules se dirigeant vers un lieu donné, chacun sa bouteille à la main. « Faire la fête » est une expression qui traduit un état de fait plutôt lamentable. Il s’agit de contenter son gosier, son ventre, et le bas-ventre… Il n’y a pas d’autre perspective. Et à l’issue de la fête, on ramasse des individus dans un coma éthylique…
De ce genre de fête, un chrétien n’en a cure. Il dit « non, merci ». Il se tient prudemment à l’écart. Les Pères de l’Eglise (lire la suite) ont déjà de leur temps souligné la différence entre les fêtes païennes et les fêtes chrétiennes, parce que le sens de la fête est quelque chose d’éminemment chrétien. Le christianisme est festif par essence. Nous fêtons la venue du Seigneur sur terre et la libération du péché. Nous fêtons les différentes étapes de notre vie. Nous fêtons nos saintes et nos saints de tous les temps. Il s’agit de fêtes spirituelles, d’un horizon élevé par conséquent, et non limité à quelques réjouissances matérielles qui donnent la « gueule de bois », image expressive s’il en est. Avoir la gueule de bois comme perspective n’a rien de très noble. C’est faire preuve d’une humanité très pauvre et bien triste, sans ambition.
Parlant de la Pâque, saint Jean Chrysostome disait : « La présente fête n’est pas de la terre seulement, mais du ciel. Aujourd’hui, joie sur la terre ; aujourd’hui, joie dans le ciel (…). Que personne ne s’afflige de sa pauvreté : cette fête est spirituelle. Qu’aucun riche n’exalte sa richesse, car aucune richesse ne saurait contribuer au plaisir de cette fête. Dans les fêtes du dehors, dans les fêtes séculières où il y a beaucoup de vin bu sec, où la table débordante excite la voracité, où la débauche et le gros rire mènent leur train satanique, le pauvre est naturellement malheureux tandis que le riche rayonne de bonheur » (Homélie sur la Résurrection 3). C’est bien différent. Il s’agit au fond de deux mondes distincts : celui de l’esprit et celui du corps, celui qui est tourné vers la vie éternelle et celui qui colle aux réalités terrestres du moment présent, celui qui compte avec Dieu et celui qui, peut-être, ne connaît que le Malin…

(à suivre…)

mercredi 23 février 2011

Être lumière (2)

Être lumière (2)

Ce n’est plus seulement une étoile, qui a guidé les rois Mages vers Bethléem. C’est une Lumière, la Lumière, qui éclaire désormais le cœur et l’intelligence des hommes qui ne se cachent pas les yeux pour ne pas la voir… Or, « Dieu est la lumière la plus haute, inaccessible, ineffable, que l’esprit ne peut comprendre, que la parole ne peut exprimer, qui éclaire toute nature raisonnable. Il est dans les réalités spirituelles ce que le soleil est parmi les choses sensibles : plus nous nous purifions, plus il se montre à nous ; plus il se montre à nous, plus nous l’aimons ; plus nous l’aimons, plus nous le saisissons par l’esprit. Il se contemple et se comprend lui-même, et il se répand quelque peu au dehors. (lire la suite)
Cette lumière dont je parle, c’est celle qui se laisse contempler dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit (…) dans l’unique rayonnement de la même splendeur (saint Grégoire de Nazianze, Oratio 40, sur le baptême 5).
C’est de cette lumière que nous participons et, « au milieu d’une génération mauvaise et dévoyée, vous brillez comme des astres dans le monde » (Philippiens 5, 15). Nous ne sommes pas le modèle. Le modèle unique, c’est Jésus-Christ. Mais, puisque chacun de nous est un astre, il doit jouer le rôle de l’étoile de l’Orient et conduire aussi ceux que nous côtoyons vers Jésus, pour qu’ils l’adorent et lui fassent le don de leur vie. A nous de jouer. A nous d’être vraiment une lumière allumée ! Afin qu’en faisant le bien, tout le bien que nous pouvons, les autres découvrent et reconnaissent le vrai Bien, Dieu parmi nous, et qu’ils l’accueillent avec joie et reconnaissance dans leur vie.

(fin)

mardi 22 février 2011

Être lumière (1)

Être lumière (1)

« Tant que vous avez la Lumière, croyez en la Lumière pour devenir des enfants de lumière » (Jean 12, 36). Quelle est cette lumière, sinon celle dont il est écrit que « la Lumière vraie, qui éclaire tout homme, venait dans le monde » (Jean 1, 9), c’est-à-dire le Christ ? Il est proclamé « lumière qui se révèle aux païens » (Luc 2, 32). Celui qui accueille Jésus-Christ devient enfant de lumière. Il ne marche plus dans les ténèbres, il n’avance plus à tâtons. il n’est plus dans l’incertitude. C’est toute la richesse prodigieuse de la grâce baptismale. « Mais vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres pour que le Jour du Seigneur vous surprenne comme un voleur : tous, en effet, vous êtes enfants de la lumière et enfants du jour » (1 Thessaloniciens 5, 5). (lire la suite)
« La nuit est avancée ; le jour approche » (Romains 13, 12), « et déjà brille la vraie lumière » (1 Jean 2, 8), qui « luit dans les ténèbres » (Jean 1, 5). « Laissons donc là les œuvres des ténèbres ; revêtons les armes de la lumière » (Romains 13, 12). Rejetons donc le mal et faisons le bien. Ecartons les occasions de péché et cherchons positivement à agir en toute fidélité aux promesses de notre baptême. « Conduisons-nous avec décence, comme en plein jour » (Romains 13, 13). « Passez donc l’armure de Dieu pour qu’aux jours mauvais vous puissiez résister et, au terme de l’action, demeurer debout » (Ephésiens 6, 13).
Nous sommes nés dans le péché, mais nous avons été régénérés dans l’eau du baptême, renés à une vie nouvelle, à la vie de la grâce, une vie d’union à Dieu. « Donc debout ! » (Ephésiens 6, 14). « Autrefois vous étiez dans les ténèbres : mais à présent vous êtes lumière, dans le Seigneur. Comportez-vous en enfants de lumière » (Ephésiens 5, 8).
Or, « personne, après avoir allumé la lampe, ne la recouvre d’un vase ou ne la met sous le lit ; mais on la met sur le support, pour que ceux qui entrent aient de la lumière » (Luc 8, 16). « Qu’ainsi brille votre lumière aux yeux des hommes, pour qu’ils voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Matthieu 5, 16). Non qu’ils vous glorifient, mais bien qu’ils glorifient Dieu. Car si nous sommes devenus une lumière, que la grâce a allumée au moment de notre baptême, ce n’est pas par nous-mêmes, mais par un don gratuit de Dieu ; ce n’est pas pour nous-mêmes, mais pour qu’elle éclaire les autres. Pour que nos bonnes actions, faites en plein jour, témoignent de notre amour de Dieu et de sa présence parmi nous.

(à suivre…)

lundi 21 février 2011

Les faux prophètes


Les faux prophètes

« Il soignent à la légère la plaie de mon peuple, en disant : Cela va bien, bien ! alors que cela ne va pas bien » (Jérémie 6, 14 ; 8, 11). « Ils disent avec ceux qui me méprisent : « Yahvé a dit : Vous aurez la paix », et à tous ceux qui suivent l’opiniâtreté de leur cœur ils disent : « Il ne vous arrivera pas de mal » (Jérémie 23, 17).
« Ils ont menti contre Yahvé et dit : « Ce n’est pas lui, et le malheur ne fondra pas sur nous ; nous ne verrons ni épée ni famine » (Jérémie 5, 12).
« Quand les gens diront : « Paix et sécurité », alors subitement fondra sur eux la ruine » (1 Thessaloniciens 5, 3). (lire la suite)
« Vous dites bien : « Nous avons conclu une alliance avec la mort, et avec le schéol un contrat. Le fléau, déchaîné, passera et ne nous atteindra pas ; car nous nous sommes fait du mensonge un refuge, et dans la tromperie nous nous cachons » (Isaïe 28, 15).
« Les prophètes font des prophéties mensongères, les prêtres gouvernent sous leur direction. Et mon peuple aime cela ! Et que ferez-vous après cela ? » (Jean 5, 31).
« Ils disent aux croyants : « Ne voyez point », et aux prophètes : « Ne nous prophétisez pas la vérité, dites-nous des choses agréables, prophétisez des illusions ! » (Isaïe 30, 10).
« Ses chefs, c’est contre des présents qu’ils rendent la justice ; ses prêtres, c’est contre salaire qu’ils donnent une décision ; ses prophètes, c’est contre argent qu’ils exercent la divination, et ils s’appuient sur Yahvé en disant : « Yahvé n’est-il pas au milieu de nous ? Le malheur ne nous atteindra pas ! » (Michée 3, 11).
« Ils ont égaré mon peuple, en disant : Paix ! quand il n’y avait pas de paix » (Ezéchiel 13, 10).
Cette description ne correspond-elle pas à la situation contemporaine, où tant et tant ne veulent pas entendre Dieu mais s’invente des fables à leur convenance ? Heureusement, « le fondement solide posé par Dieu tient bon » (2 Timothée 2, 19). Dans l’espérance, « il se peut que Dieu leur donne de se convertir pour connaître la vérité et de recouvrer le sens droit en se dégageant des filets du diable, qui les a lui-même faits captifs pour les asservir à sa volonté » (2 Timothée 2, 25-26).

dimanche 20 février 2011

Prier pour les catholiques (2)


Prier pour les catholiques (2)

Or, nous devrions avoir à cœur au moins de prier pour nos frères chrétiens persécutés. Plus de la moitié des attentats contre des croyants visent des chrétiens, relevait Benoît XVI récemment. Mais il n’y a pas que les attentats. Ce sont aussi les limitations des droits civiques, les humiliations quotidiennes, les conditions de citoyens de seconde catégorie qui leur est faite habituellement en terre d’islam, qui ajoute l’interdiction du prosélytisme et punit de mort le simple fait de prononcer le nom de Dieu, ce qui est considéré comme un blasphème, ou l’interdiction de tout signe ou toute référence au christianisme, comme en Arabie Séoudite. (lire la suite)
Les exemples pourraient être multipliés quasiment à l’infini. Le régime violent et intolérant de la charia s’impose dans de plus en plus de pays.
Oui, prions pour les saints. Mais prions aussi pour ceux qui les persécutent, pour qu’ils découvrent le vrai Dieu, qui n’est pas un Dieu de haine mais d’Amour, qui n’est pas venu apporter la violence mais la paix. Et appuyons-nous sur l’intercession des martyrs syro-catholiques de Bagdad, coptes d’Égypte, soudanais du Darfour, de ceux de Turquie, du Nigeria, d’Algérie, etc. Car, comme le disait déjà Tertullien, avec une profonde vision théologique, Semen christianorum est sanguis martyrum ! « le sang des martyrs est une semence de chrétiens » (Apologétique 50, 13).

(fin)

samedi 19 février 2011

Prier pour les catholiques (1)

Prier pour les catholiques (1)

En marge des attentats récents
« Priez pour tous les saints » (Ephésiens 8, 16), c’est-à-dire pour tous les baptisés, pour tous nos frères dans la foi. Cette exhortation de saint Paul a valeur universelle. C’est une exigence de la charité bien comprise et bien vécue. Le commandement de l’amour du prochain (cf. Matthieu 22, 39) s’étend à tous les hommes, d’autant que Jésus nous a appris à pousser cette charité jusqu’à aimer nos ennemis : « Et moi, je vous dis : Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent » (Matthieu 4, 44).
Mais il est logique que nous aimions plus particulièrement ceux avec qui nous avons des affinités profondes, comme (lire la suite) c’est le cas de ceux avec qui nous partageons la même foi, les mêmes sacrements et le même gouvernement du pape. Il est d’ailleurs émouvant de voir combien saint Paul ne manque pas, dans ses lettres, de donner des nouvelles de chrétiens ou de familles chrétiennes précis, tout en demandant que ces nouvelles soient largement répercutées. Nous voyons comme cela que les baptisés constituent une famille, dans laquelle tout ce qui a trait à l’un intéresse les autres. « Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui; si un membre est honoré, tous les membres s'en réjouissent avec lui » (1 Corinthiens 12, 26).
Le fait qu’il existe un milliard deux cents millions de catholiques dans le monde, et non plus quelques centaines, ne permet plus ce genre de communication intime. Il n’en reste pas moins que nous devrions nous intéresser spécialement et en premier lieu aux événements qui concernent nos frères et nous sœurs catholiques. Il serait anormal de vivre la charité envers des non catholiques et de négliger ceux-ci, d’être très mobilisé face aux problèmes sociaux de notre monde et ignorer les besoins de nos frères dans la foi. Or, il faut bien le reconnaître, nous sommes souvent dans l’ignorance de ce qui se passe réellement, il existe une espèce d’indifférence envers la situation exacte de catholiques qui doivent souvent se débattre tout seuls et qui, en plus d’une situation matérielle précaire, souffre d’un isolement moral.
A moins que des événements tragiques ne braquent les projecteurs sur eux, comme actuellement avec la persécution islamiste de chrétiens un peu partout dans le monde, ou de musulmans tolérants envers les chrétiens, comme le premier ministre du Pendjab, récemment assassiné. Mais une fois l’émotion passée, les catholiques sont de nouveau ensevelis dans l’oubli.

(à suivre…)

vendredi 18 février 2011

Arrêt sur christianisme (68)

Arrêt sur christianisme (68)



« La spécificité du Christianisme se manifeste dans l’événement Jésus-Christ, sommet de la Révélation, accomplissement des promesses de Dieu et médiateur de la rencontre entre l’homme et Dieu. Lui “ qui nous a révélé Dieu ” (cf. Jean 1, 18) est la Parole unique et définitive donnée à l’humanité » (concile Vatican II, constitution dogmatique sur la Révélation Dei Verbum, n° 4). Saint Jean de la Croix a exprimé cette vérité de façon admirable : « Dès lors qu’il nous a donné son Fils, qui est sa Parole – unique et définitive –, il nous a tout dit à la fois et d’un seul coup en cette seule Parole et il n’a rien de plus à dire. […] Car ce qu’il disait par parties aux prophètes, il l’a dit tout entier dans son Fils, en nous donnant ce tout qu’est son Fils. Voilà pourquoi celui qui voudrait maintenant interroger le Seigneur et lui demander des visions ou révélations, non seulement ferait une folie, mais il ferait injure à Dieu, en ne jetant pas les yeux uniquement sur le Christ et en cherchant autre chose ou quelque nouveauté » (Montée du Carmel 2, 22).

Benoît XVI,exhortation apostolique post-synodale Verbum Domini, 30 septembre 2010, n°14.

jeudi 17 février 2011

La connaissance de soi (2)


La connaissance de soi (2)

Le manque d’envie de faire l’examen de conscience, ou la paresse de prendre du temps pour cela, deux ou trois minutes seulement, est clairement une tentation du diable, qui veut nous dissuader de recourir à ce moyen efficace de progrès spirituel qui ne fait pas son affaire. « Il redouble de travail et d’effort pour ne pas nous laisser examiner notre cœur, car il n’ignore aucun des bienfaits que l’âme obtient par cet examen quotidien » (Hésiche, De temperantia et virtute 1, 30). (lire la suite)
Le démon est vraiment le premier ennemi de notre sainteté et il fait tout pour nous décourager de lutter, pour nous détourner de l’effort. Or, le fait de négliger la lutte et de ne pas rectifier ce qui dévie dans notre existence fait que notre âme est peu à peu ravagée par le mal et tombe en friche, au lieu de donner « du fruit en abondance » (Jean 15, 8), et un fruit « qui soit durable » (Jean 15, 16). « Je suis passé près du champ d’un paresseux et près de la vigne d’un insensé. Et voici : les orties y croissaient partout, les chardons en couvraient la surface, et le mur de pierre était écroulé » (Proverbes 24, 30). Tel est l’état de l’âme qui se laisse aller, un état déplorable. La grâce n’y produit plus d’effets. Cette âme est toute prête à être la proie du diable.
Tournons-nous humblement vers le Seigneur, et confrontons notre attitude à celle du Seigneur. Demandons à Dieu d’arriver à être sincères envers nous-mêmes. « Yahvé est près de tous ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui l’invoquent d’un cœur sincère. Il accomplira le désir de ceux qui le craignent, et il entendra leur cri et il les sauvera » (Psaume 145, 18-19). L’âme devient alors un champ luxuriant, qui produit toutes sortes de bonnes œuvres. Se connaissant mieux, elle approfondit aussi la connaissance de Dieu, dont elle rejoint l’image qui se trouve en elle, et tout ce qu’elle fait contribue à fortifier le corps mystique du Christ qu’est l’Eglise.

(fin)

mercredi 16 février 2011

La connaissance de soi (1)

La connaissance de soi (1)

« Que l’homme s’examine lui-même », écrivait l’Apôtre aux fidèles de Corinthe (1 Corinthiens 11, 28). C’est, en effet, important pour qui vise la sainteté. Il n’est pas de progrès possible si l’on ne s’arrête pas à faire le point pour savoir où l’on en est, pour s’assurer que l’on ne dévie pas des objectifs fixés, que l’on est sur le bon chemin. La recherche de la sainteté demande de rectifier souvent, de redresser chaque jour l’orientation de notre vie qui, autrement, risque facilement de s’écarter peu à peu, comme insensiblement, de la bonne route. (lire la suite)
Celui qui veut parvenir à la sainteté comprend le besoin de se connaître, de savoir comment il agit réellement, quel est exactement son comportement, pour remédier rapidement à toute erreur. Ce n’est pas facile. D’une part, parce que nous nous faisons une haute idée de nous-mêmes et, d’autre part, parce qu’il nous en coûte d’accepter nos imperfections et nos limites. « Avant tout, connais-toi toi-même. Certes, rien n’est plus dur, rien n’est plus laborieux et coûteux, mais lorsque tu te seras connu toi-même, tu pourras connaître Dieu et aborder courageusement les créatures » (saint Nil, Epistola 3, 314).
L’examen de conscience demandée se mettre d’abord en présence de Dieu et d’implorer ses lumières pour voir la réalité en face. « Mon juge c’est le Seigneur », dit saint Paul. Et il ajoute : « C’est pourquoi ne jugez pas avant le moment, avant que vienne le Seigneur :c’est lui qui mettra en lumière ce que cachent les ténèbres et qui révélera les desseins des cœurs ; et alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui revient » (1 Corinthiens 4, 5).
Au fond, l’examen de conscience est une affaire de bon sens pour un catholique cohérent avec sa foi. S’il permet « d’aborder courageusement » les autres, c’est parce qu’il nous donne une juste vision de la réalité de notre âme et nous permet de grandir en amour de Dieu. Nous ressentons la crainte de l’Apôtre : « De peur qu’après avoir prêché aux autres, je ne vienne à être éliminé moi-même » (1 Corinthiens 9, 27).

(à suivre…)

mardi 15 février 2011

Le négationnisme

Le négationnisme

« Comme il est écrit, " des choses que l'œil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont pas montées au cœur de l'homme, — des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment » (1 Corinthiens 2, 9). Car il existe des gens, et même beaucoup, qui n'aiment pas Dieu, du moins l'idée de Dieu qu'il se sont faite. L'on condamne, à juste titre me semble-t-il, le négationnisme qui nie l'existence de faits historiques pourtant avérés. Un parti pris idéologique motive une telle prise de position qui heurte le bon sens. Le négationnisme est donc condamné à bon droit.
Mais le premier négationnisme, le plus répréhensible de tous et insensé ou irrationnel, (lire la suite) comme on voudra, est celui de l'athéisme, qui nie ce qu'il y a de plus vrai. Interrogé par Moïse, Dieu lui dévoile son Nom : « Je suis Celui qui « Je suis » (Exode 3, 14). Dieu est le créateur du ciel et de la terre, c'est-à-dire des êtres spirituels et matériels. Si nous pouvons exister, c'est parce que Dieu existe d'abord et qu'il nous tire du néant pour nous amener à l'existence. Nier Dieu, c'est nier que nous ne vivons que par lui et que le monde n'existe que par lui.
Les formules incantatoires sont impuissantes à modifier la réalité. L'homme peut toujours proclamer l'inexistence ou la mort de Dieu, cela ne change rien à la réalité. Ce qui existe existe, que l'homme le veuille ou non. Celui qui est « Je suis » existe par lui-même et en lui-même. Il est la Vie (Jean 14, 5). Nier cela est la plus grande escroquerie intellectuelle possible. C'est l'imposture négationniste.
Seulement voilà, cela vous pose son homme dans certains milieux de faire profession d'athéisme. Cela peut servir de vernis. Mais encore une fois cela n'a aucune incidence sur la réalité. Or, il n'existe rien de plus réel que Dieu. Pauvre homme que celui qui se ferme à la transcendance et se coupe de la source de l'amour, et de la vie de la grâce, de la vie divine. Une existence sans Dieu est une existence terriblement appauvrie, qui mérite à peine ce nom. C'est plutôt une inexistence en vérité, l'absence de la vraie vie, la seule qui vaille la peine d'être vécue, celle de l'union personnelle à Dieu.
« Celui qui m'aura renié devant les hommes sera renié devant les anges » (Luc 12, 9). Cette parole est assez terrible à entendre. Espérons que le Seigneur laissera à nos athées de service une chance d'ouvrir les yeux et d'avoir l'humilité de l'intelligence de reconnaître qu'ils se sont lourdement, balourdement trompés.

lundi 14 février 2011

Le nom de Dieu (2)

Le nom de Dieu (2)

Le prophète Jérémie a très bien exprimé cette réalité : « Ainsi parle Yahvé : Maudit soit l’homme qui se confie en l’homme, qui prend la chair pour son secours, et dont le cœur s’écarte de Yahvé ! Il est comme un chardon dans la steppe, ne sentant pas quand le bonheur arrive ; il habite dans des lieux brûlés au désert, une terre salée où personne ne demeure. Béni soit l’homme qui se confie en Yahvé : Yahvé répondra à sa confiance ! Il est comme un arbre planté au bord des eaux, qui étend ses racines vers le courant : il ne sent pas quand vient la canicule, mais son feuillage reste vert ; il ne s’inquiète point en une année de sécheresse, n’arrêtant pas de porter du fruit » (Jérémie 17, 5-8). (lire la suite)
Réfugions-nous en Dieu. Que de désillusions quand nous mettons notre confiance dans les hommes ! Ils ont vite fait de nous délaisser si leurs intérêts changent de signe. Tant que nous leur sommes utiles, ils apparentent être nos amis. Mais beaucoup filent à l’anglaise. L’ami véritable se vérifie dans l’épreuve. Il reste fidèle alors que les autres s’écartent du malheureux. « L’aime aime en tout temps » (Proverbes 17, 17). Le faux ami « a la douceur sur les lèvres, et, dans son cœur, il projette de te précipiter dans la fosse. L’ennemi a des larmes dans les yeux et, s’il en trouve l’occasion, il sera insatiable de ton sang . Le malheur t’atteint-il ? Tu le trouveras là avant toi, et, feignant le sauveur, il te donnera un croc-en-jambe. Alors il branlera la tête, il battra des mains, et avec force chuchotements il prendra un autre visage » (Ecclésiastique 12, 16-18).
Allons nous réfugier dans cette tour qu’est l’Amour du Christ pour nous. Non pour nous isoler, pour nous couper des autres, mais pour être en mesure de les aimer vraiment, indépendamment de toute considération humaine, de toute acception de personne. Tout simplement parce qu’ils sont nos frères en humanité et que nous voulons les aimer comme le Christ les aime.
« Il est Ami ; l’Ami : vos autem dixi amicos (Jean 15, 15), dit-Il. Il nous appelle amis et c’est lui qui a fait le premier pas ; il nous a aimés le premier. Cependant, il n’impose pas son affection ; il l’offre. Il la montre par le signe le plus clair de l’amitié : personne n’a de plus grand amour que celui qui donne sa vie pour ses amis (Jean 15, 13). Il était l’ami de Lazare, il a pleuré quand il l’a vu mort, et il l’a ressuscité. S’il nous voit froids, sans désir, peut-être avec la dureté d’une vie intérieure qui s’éteint, son appel nous donnera la vie : je te l’ordonne, mon ami, lève-toi et marche (cf. Luc 5, 24) sors de cette vie étroite qui n’est pas une vie » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 93).
Oui, le Seigneur est l’Ami, le rempart, la tour, notre refuge et notre force.

(fin)

dimanche 13 février 2011

Le nom de Dieu (1)

Le nom de Dieu (1)

« Le nom de Yahvé est une tour forte ; le juste y court et y est hors d’atteinte » (Proverbes 18, 10). C’est-à-dire qu’il échappe aux traits que l’adversaire lui décoche. En effet, « notre secours est dans le nom du Seigneur qui a fait le ciel et la terre ». Ô mon Dieu, « tu es pour moi un refuge, une tour puissante contre l’ennemi » (Psaume 61, 4). Dieu est « notre refuge et notre force ; il s’est largement montré un secours dans la détresse » (Psaume 46, 2). Jésus-Christ est le Sauveur. « Le salut n’est en aucun autre, car il n’est sous le ciel, d’entre les noms qui se donnent chez les hommes, aucun autre qui doive nous sauver » (Actes 4, 12), parce que Jésus-Christ est la voie, la vérité et la vie (cf. Jean 14, 6) et que c’est Jésus « qui sauvera son peuple de ses péchés » (Matthieu 1, 21). (lire la suite)
Le Christ est notre force. Assurément « celui qui est attentif à la parole trouve le bonheur, et celui qui se confie en Yahvé est heureux » (Proverbes 16, 20). De plus « celui qui se confie en Yahvé sera rassasié » (Proverbes 28, 25). « Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif » (Jean 4, 14). Il reçoit tous les biens spirituels en abondance, toutes sortes d’aides surnaturelles, « grâce après grâce » (Jean 1, 16). Le Seigneur vient à son secours pour le mettre à l’abri du Mauvais, dont l’activité néfaste est incessante. En restant uni à Dieu par la prière et l’offrande sans cesse renouvelée de nos activités, nous n’avons rien à craindre, pas même ces attaques du démon.
Nous n’avons pas à craindre les hommes, qui n’ont pas le pouvoir de nous faire pécher. Craindre le regard des hommes, le qu’en dira-t-on, est un piège qui risque de nous amener à manquer d’authenticité, à ne pas oser vivre de notre foi et à l’affirmer quand elle est incomprise ou dénigrée. « La crainte des hommes porte avec elle un piège, mais celui qui se confie en Yahvé est mis en sûreté (Proverbes 29, 25).

(à suivre…)

samedi 12 février 2011

Suivre la Sagesse (2)

Suivre la Sagesse (2)

Marcher à la suite de Dieu est source de bonheur et de paix, et nous vaut des secours spirituels sans fin, qui rendent la vie aimable, même quand il faut porter sa croix à la suite du Christ. Être dans le bien et la vérité, dans la justice et la sainteté, n’est peut-être pas de tout repos, mais permet à l’âme de se reposer en Dieu, d’établir en lui sa demeure, une demeure inébranlable parce que fondée sur le roc de la filiation divine. (lire la suite)
« Mon fils, n'oublie pas mes enseignements ; et que ton cœur garde mes préceptes » (Proverbes 3, 1). « Heureux l'homme qui m'écoute, qui veille chaque jour à mes portes, et qui en garde les montants ! » (Proverbes 8, 34). « Ils te procureront de longs jours, des années de vie et la paix. Que la miséricorde et la vérité ne t'abandonne pas; attache-les à ton cou, grave-les sur la table de ton cœur. Ainsi tu trouveras faveur et auras la vraie sagesse, aux yeux de Dieu et des hommes. Confie-toi de tout ton cœur en Yahvé, et ne t'appuie pas sur ta propre intelligence. Pense à lui dans toutes tes voies, et il aplanira tes sentiers » (Proverbes 3, 2-6).
Ces promesses de Dieu ne sont-elles pas enivrantes ? Dieu nous assure que si nous lui sommes fidèles, il dégage notre chemin des obstacles qui l’encombrent, il nous aide à marcher à bon rythme et à progresser sur la voie qui conduit à lui. C’est toujours lui qui prend l’initiative, et quand il constate que nous répondons positivement, il accentue son intervention. Des interventions qui prennent parfois la forme d’une correction, parce que cela est nécessaire pour nous remettre sur le droit chemin. « Mon fils, ne méprise pas la correction de Yahvé ; et n'aie pas d'aversion pour ses châtiments. Car Yahvé châtie celui qu'il aime, comme un père châtie l'enfant qu'il chérit » (Proverbes 3, 11-12). Nous devons l’en remercier, car il nous corrige pour notre bien : « Moi, je reprends et je corrige ceux que j’aime : aie donc du zèle et repens-toi » (Apocalypse 3, 19).
« Heureux l'homme qui a trouvé la sagesse. (…) Ses voies sont des voies agréables, tous ses sentiers, des sentiers de paix. Elle est un arbre de vie pour ceux qui la saisissent et celui qui s'y attache est heureux » (Proverbes 3, 13.17-18).

(fin)

vendredi 11 février 2011

Suivre la Sagesse (1)

Suivre la Sagesse (1)

« Mon fils, si des pécheurs veulent te séduire, ne donne pas ton acquiescement » (Proverbes 1, 10). Sage conseil, parce que les pécheurs veulent en effet nous séduire et nous entraîner avec eux sur leur voie de perdition. Et nous, nous ne voulons pas le mal, mais le bien. Nous sommes prêts à être « le rebut des hommes » (1 Corinthiens 4, 13), pourvu que nous soyons fidèles. « Mon fils, ne va pas avec eux sur le chemin, détourne ton pied de leur sentier ; car leurs pieds courent au mal » (Proverbes 1, 15-16). Et ce n’est pas avec le mal, avec le péché, que l’on construit un monde de bonheur durable. (lire la suite)
« Alors tu comprendras la justice, l'équité, la droiture et tous les sentiers du bien » (Proverbes 2, 9). Oui, « mon bouclier, c’est Dieu qui sauve les hommes au cœur droit » (Psaume 7, 11). « La sagesse crie dans les rues, elle élève sa voix sur les places » (Proverbes 1, 20). Elle se fait entendre au moins par la voix de ses pasteurs, à commencer par celle du plus autorisé d’entre eux, le pape. « La sagesse ne crie-t-elle pas, l'intelligence n'élève-t-elle pas sa voix ? C'est au sommet des hauteurs, sur la route, à la jonction des chemins, qu'elle se place ; près des portes, aux abords de la ville, à l'entrée des portes, elle fait entendre sa voix : « Hommes, c'est à vous que je crie, et ma voix s'adresse aux enfants des hommes. Simples, apprenez la prudence ; insensés, apprenez l'intelligence. Ecoutez, car j'ai à dire des choses magnifiques, et mes lèvres s'ouvrent pour enseigner ce qui est droit. Car ma bouche proclame la vérité » (Proverbes 8, 1-7). La voix de la Sagesse, de la Vérité, n’est-elle pas plus séduisante que celle des athées et des incroyants de tout poil, des sceptiques invétérés et de tous ceux qui aiment se vautrer dans le vice ? « Il leur est arrivé ce que dit un proverbe avec beaucoup de vérité : « Le chien est retourné à son propre vomissement » et : « La truie lavée s'est vautrée dans le bourbier » (2 Pierre 2, 22).
« Lorsque la sagesse viendra dans ton cœur, et que la science fera les délices de ton âme, la réflexion veillera sur toi, et l'intelligence te gardera, pour te délivrer de la voie du mal, de l'homme qui tient des discours pervers, de ceux qui abandonnent les droits sentiers ; afin de marcher dans des chemins ténébreux, qui se réjouissent de faire le mal, et mettent leur plaisir dans les pires perversités ; dont les sentiers sont tortueux et qui suivent des voies obliques » (Proverbes 2, 10-15). La Vérité guide notre conduite, nous libère de l’esclavage du péché, tranche les liens que le démon ne cesse de chercher à nous imposer par toutes sortes d’astuces trompeuses. « La vérité vous rendra libres » (Jean 8, 32). Aussi ai-je résolu de la prendre pour compagne de ma vie, sachant qu’elle serait pour mi une conseillère de tout bien, et une consolation dans les soucis et les peines » (Sagesse 8, 9).

(à suivre…)

jeudi 10 février 2011

Dieu juste juge (2)

Tu es le juste Juge, mais n’est-il pas écrit que « la bonté et la fidélité marchent devant toi » (Psaume 89, 15) ? Pour cela aussi « je veux te célébrer de tout mon cœur » (Psaume 138, 1). Je me retourne vers moi-même et je me dis : « Mon âme, bénis Yahvé, et que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom ! Mon âme, bénis Yahvé, et n’oublie aucun de ses bienfaits » (Psaume 103, 1-2). Et de me dire cela me transporte de joie et me donne comme l’envie de sauter d’allégresse. Oui, je suis porté à redoubler ma louange de Dieu, qui sera toujours bien peu de chose, bien loin de ce que mérite la grandeur infinie de mon Dieu. (lire la suite)
Et toi tu dis : « Quand j’en aurai fixé le moment, moi, je jugerai avec justice » (Psaume 75, 3). Je ne doute pas que ce soit avec justice. La Justice est un de tes attributs. Tu es la Justice. Tu ne peux qu’exercer la justice. Tu ne saurais t’en écarter ni d’un côté ni de l’autre. Et c’est ce qui peut nous arriver de mieux. « Qu’importe que la terre soit ébranlée avec tous ceux qui l’habitent, moi, j’ai affermi ses colonnes » (Psaume 75, 4). On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Tes justes décrets ne sont pas du goût de ceux qui ont le front de s’opposer à toi. La puissance des potentats de la terre est ébranlée par tes sentences justes. Il n’y sont pas habitués. Cela les déstabilise. Ils sont ébranlés. Mais ce qui compte, c’est que justice soit faite ; c’est que la Vérité soit proclamée ; c’est que l’innocent soit gracié et le coupable châtié. « J’ai dû sourire à vous entendre parler des « comptes » que vous demandera notre Seigneur. Non, pour vous tous, il ne sera pas un juge, au sens austère du mot. Il sera simplement Jésus. » — Ces mots, écrits par un saint évêque, qui ont consolé plus d’un cœur en tribulation, peuvent parfaitement consoler le tien » (saint Josémaria, Chemin, n°168).

(fin)

mercredi 9 février 2011

Dieu juste juge (1)

Dieu juste juge (1)

« Nous te louons, ô Dieu, nous te louons ; nous invoquons ton nom ; nous racontons tes merveilles » (Psaume 75, 2). « Ô Dieu, tu m’as instruit dès ma jeunesse, et jusqu’à présent je proclame tes merveilles » (Psaume 71, 17). Jusqu’à présent et à jamais. Ne m’as-tu pas créé pour te louer ? Pour que je chante ta gloire par toutes les occasions de ma vie ? C’est en soi un prodige que ta création et, dans celle-ci, celle de l’homme, que tu n’as pas hésité à faire à ton image et à ta ressemblance (Genèse 1, 26). Si la création tout entière renferme des vestiges, des traces de tes perfections (cf. Sagesse 13, 1-9), qui, « depuis la création du monde (…) deviennent (…) visibles à l’intelligence » (Romains 1, 20), dans le cas de l’homme tu y as mis un éclat de ton intelligence et de ton Amour et, (lire la suite) plus encore, chez celui que tu as régénéré dans le baptême, tu es venu habiter réellement, Père, Fils et Saint-Esprit, tu y as établi ta demeure ! « On parle de l’éclat glorieux de ta majesté, et l’on fait connaître tes œuvres prodigieuses » (Psaume 145, 5). Comment pourrait-il en aller autrement ? Quand nous regardons la vérité en face, la réalité de notre existence créée et rachetée, nous ne pouvons que répéter inlassablement « Je te louerai, Yahvé, de tout mon cœur, je raconterai toutes tes merveilles. Je me réjouirai et j’exulterai en toi » (Psaume 9, 2-3).
C’est – ce devrait être – le mouvement premier du cœur de l’homme. Se réjouir avec Dieu, en Dieu. Redire sans cesse les hauts faits de Dieu envers les pécheurs que nous sommes, toujours bien accueillis par lui, car, ce qu’il regarde, ce qui l’attire, c’est cette image et cette ressemblance, c’est de se retrouver en quelque sorte dans l’homme d’une façon très spéciale, d’une façon unique.
C’est bien ce qui t’attire à première vue. Tu ne peux pas cacher cependant que tout n’est pas lumière en nous, que nous sommes bien loin d’être innocents. Tu dois exercer ta justice. Mais je sais, moi, que mon Dieu « juge le monde avec justice, il prononce l’arrêt des peuples avec équité » (Psaume 9, 9). Nous nous étonnons avec Job : « Qu’est-ce que l’homme pour que tu en fasses tant d’estime, que tu fasses attention à lui, que tu le visites chaque matin, et qu’à chaque instant tu l’examines ? » (Job 7, 17-18). La réponse est simple : tu es notre Père et nous sommes tes enfants. Tu veux notre bien et tu viens nous aider à redresser la barre, à rectifier et à repartir d’un bon pied.
« Tu t’es assis sur ton trône en juste juge » (Psaume 9, 5). Encore une fois, c’est logique. Il est même bon qu’il en soit ainsi, parce que tu nous offres l’occasion, sans cesse renouvelée, de nous reprendre tant qu’il est encore temps de le faire.

(à suivre…)

mardi 8 février 2011

La reconnaissance (2)


La reconnaissance (2)

Ayons l'humilité de reconnaître cette intervention de Dieu dans notre vie, comme pour les lépreux de l'Évangile, et laissons notre cœur chanter, déborder de joie et d'action de grâces, comme le Samaritain qui prend conscience de ce que Jésus a réalisé en lui. « Merci, mon Dieu, merci ! » Nous ne te remercierons jamais suffisamment et comme il le faut. Mais je voudrais que ma vie soit un chant d'action de grâces ininterrompu. C'est sans doute intéressé, puisque je sais qu'en agissant ainsi tu vas m'envoyer encore plus de grâces, surtout celles de la conversion intérieure, qui m'intéressent au plus haut point. (lire la suite)
« As-tu bien observé comment les enfants remercient ? — Imite-les en disant comme eux à Jésus, pour ce qui t’est favorable comme pour ce qui t’est adverse : « Que tu es bon, que tu es bon !… »
Cette phrase prononcée avec conviction est le chemin d’enfance. Par là tu gagneras la paix, certes avec des limites et une mesure de rires comme de larmes, mais aussi avec un Amour sans limites ni mesure » (saint Josémaria, Chemin, n° 894).
Il est vrai que nous ne méritons pas que le Seigneur s'intéresse à nous. Mais en même temps nous sommes sa raison d'être sur terre. Il « essuiera toute larme », nous assure l'Écriture (Apocalypse 7, 17). Et tel est bien le cas, pour qui sait reconnaître les interventions de Dieu dans son existence. Demeurons dans l'action de grâces. « Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t'offrir notre action de grâces toujours et en tout lieu » (préface). Ces paroles que le prêtre prononce à la messe ne doivent pas rester lettre morte. Savourons-les et faisons-les pleinement nôtres. « Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire... »

(fin)

lundi 7 février 2011

La reconnaissance (1)


La reconnaissance (1)

Jésus guérit un jour dix lépreux qui étaient venus à sa rencontre alors qu'il entrait dans un village aux confins de la Samarie et de la Galilée. Se tenant à distance, comme leur condition l'exigeait, « ils élevèrent la voix : « Jésus, Maître, dirent-ils, aie pitié de nous » (Luc 17, 13). Ce qui est surprenant, ce n'est pas tant le miracle, car Jésus nous habitue à cette façon de faire. Il possède un pouvoir infini capable de résoudre tous les problèmes. Ce qui est surprenant, c'est qu'un seul des dix lépreux soit revenu sur ses pas pour remercier le Seigneur de la faveur insigne dont il a été gratifié. « Or, c'était un Samaritain » (Luc 17, 16). Les neuf autres ont peut-être pensé que cela leur était dû... (lire la suite)
La reconnaissance est une vertu des âmes bien nées. Il semble normal de remercier quelqu'un des faveurs qu'il nous fait, surtout si elles sont insignes, comme dans le cas présent. « Rendez grâce à Dieu, car il est bon car éternel est son amour ! Qu'elle le dise, la maison d'Israël : éternel est son amour ! Qu'elle le dise, la maison d'Aaron : éternel est son amour ! Qu'ils le disent, ceux qui craignent Yahvé : éternel est son amour » (Psaume 118, 1-4). Remercier Dieu de tous ses bienfaits ne lui apporte rien à lui. Cela n'augmente pas sa gloire. Il n'a pas de vanité à satisfaire. S'il attend que nous le remercions, c'est pour notre bien à nous, pour nous accorder de nouvelles faveurs, encore plus importantes. En effet, au lépreux reconnaissant « il lui dit : « Relève-toi, pars ; ta foi t'a sauvé » (Luc 17, 19). A la guérison corporelle vient s'ajouter la guérison spirituelle, qui est beaucoup plus importante que la première, même si cette guérison n'a rien de spectaculaire. Mais les neuf autres l'ont ratée par manque de reconnaissance.
Un « merci » n'est pas grand chose, mais il touche le cœur de Jésus toujours prêt à s'émouvoir. Il serait bon de nous habituer à dire ne serait-ce que « Dieu merci », lorsque les choses se déroulent positivement à notre goût, quand nous apprenons que quelque chose s'est bien passé. Et même en toutes circonstances, car nous devrions être reconnaissants envers Dieu de tout, absolument tout. Pour un être qui aime vraiment Dieu, tout est grâce.
« Que pouvons-nous sentir de meilleur, prononcer de plus beau, écrire de mieux que ces paroles : « Dieu merci » ? Il n'y a rien que l'on puisse dire plus brièvement, ni écouter plus joyeusement, ni sentir avec une plus grande élévation, ni faire plus utilement », écrit saint Augustin (Epistola 72). C'est une bonne occupation pour un enfant de Dieu que de le remercier continuellement pour tout. Et de le remercier d'organiser notre chemin de telle sorte que notre lutte, que notre vie, en soient facilitées. « Laisse ton cœur s’épancher en effusions d’amour et de remerciements à la pensée que la grâce de Dieu te délivre, chaque jour, des pièges que te tend l’ennemi » (saint Josémaria, Chemin, n° 434).

(à suivre...)

dimanche 6 février 2011

Foi, humilité et charité (2)

Foi, humilité et charité (2)

L'humilité est un grand service rendu aux autres. Elle pacifie la vie en commun. Elle évite les heurts inconsidérés. Elle permet l'harmonie des cœurs et des intelligences. Elle ouvre à l'esprit de service. Elle rend heureux. Elle donne une vision optimiste et réaliste de la vie. Elle permet de voir dans les autres, non des adversaires, mais des frères que nous pouvons aider. Elle facilite donc l'exercice de la charité.(lire la suite) Elle nous est ainsi très utile à nous-mêmes. « L'on n'est jamais mieux servi que par soi-même », dit la sagesse populaire. Ce dicton trouve ici une bonne application.
L'humilité lime les aspérités de notre caractère et nous aide à ne pas accorder d'importance à celles du caractère des autres. Disons-nous bien que nous devons être le premier à chercher à nous amender, à fournir un effort concret en vue d'une amélioration réelle.
Il ne s'agit pas de nous gargariser de mots, mais d'agir. La foi, disions-nous, ouvre l'accès à la charité. L'humilité également. On dirait que toutes les vertus convergent vers celle qui est la plus grande de toutes, la seule vertu qui subsistera au ciel, la vertu que Jésus a désignée comme étant le summum et le résumé de toute la vie chrétienne. C'est logique, parce que tout l'appareil surnaturel, toutes les vertus et les dons du Saint-esprit, toutes les grâces sans nombre que nous recevons, n'ont qu'un objectif unique, nous aider à être saints.
Et la sainteté est la plus grande marque de l'amour de Dieu, de ce que nous aimons le Dieu d'Amour et la vie qu'il nous a confiée pour que nous en fassions, avec lui, quelque chose de divin.

(fin)

samedi 5 février 2011

Béatification de Jean-Paul II (2)

Béatification de Jean-Paul II (2)

A l’annonce de la béatification de Jean-Paul II, le 1er mai prochain, des esprits chagrins, qui ne comprennent pas grand chose aux affaires de l’Eglise catholique – je pense, notamment, à certains journalistes – s’insurgent contre le fait que la plupart des papes du XXe siècle ont été béatifiés ou canonisés. En quoi cela les dérange-t-il ? Ce n’est pas leur affaire.
En tout cas, ce n’est pas une loterie ou un jeu auquel l’autorité ecclésiastique se livrerait avec frivolité. Non. Quelqu’un est ou n’est pas saint. Et l’on ne voit pas pourquoi l’on se priverait de reconnaître et de proclamer cette sainteté, pour la donner en modèle aux fidèles, surtout lorsqu’il s’agit d’un pape, qui est, ne l’oublions pas, le père commun des catholiques.
Concernant Jean-Paul II, nous avons été témoins de sa sainteté, qui se voyait, je dirais même qui se touchait du doigt. Alors, si certains ronchonnent et bougonnent, les éternels donneurs de leçons qui se gardent bien de s’en donner à eux-mêmes, nous, nous nous réjouissons et nous rendons grâce à Dieu pour la vie si sainte et exemplaire de Jean-Paul II, un grand un très grand pape assurément ; un grand, un très grand saint de toute évidence.

Foi, humilité et charité (1)

Foi, humilité et charité (1)

« Je vous en conjure par tout ce qu'il peut y avoir d'appel pressant dans le Christ, de persuasion dans l'Amour, de communion dans l'Esprit, de tendresse compatissante, mettez le comble à ma joie par l'accord de vos sentiments : ayez le même amour, une seule âme, un seul sentiment ; n'accordez rien à l'esprit de parti, rien à la vaine gloire, mais que chacun par l'humilité estime les autres supérieurs à soi ; ne recherchez pas chacun vos propres intérêts, mais plutôt que chacun songe à ceux des autres » (Philippiens 2, 1-4). Nous avons là un programme de vie, de comportement chrétien, qui va assez radicalement à rebrousse-poil de la tendance naturelle de l'homme. Nous sommes enclins à juger facilement les autres, (lire la suite) à nous estimer supérieurs ou alors, par fausse humilité, à gémir sur notre condition lamentable de der des der. Avoir « un seul sentiment » ne veut pas dire marcher comme un automate, à la baguette. Ce que saint Paul demande, c'est d'être unis dans l'essentiel, c'est-à-dire dans le domaine de la foi, des vérités de notre religion. Ce n'est pas de constituer des chapelles, des groupuscules qui cherchent leur avantage humain, mais d'être centrés sur l'essentiel, uniquement occupés à poursuivre la sainteté, faisant de la Volonté de Dieu notre nourriture quotidienne (cf. Jean 4, 34).
L’union dans la foi aide à vivre la charité, à surmonter les petites difficultés que nous pouvons rencontrer dans les relations avec autrui. Il est logique qu'il y en ait. Mais elles constituent autant de points de lutte, pour améliorer notre caractère et nous adapter à celui des autres, afin de leur rendre la vie plus agréable. « Tu te heurtes au caractère de tel ou tel… — C’est inévitable : tu n’es pas un louis d’or, que tu puisses plaire à tout le monde.
Et puis, sans ces heurts avec ton prochain, comment émousserais-tu les pointes, les arêtes et les saillants — les imperfections, les défauts — de ton caractère ? Comment atteindrais-tu le fini, le poli, la ferme souplesse de la charité et de la perfection ?
Si ton caractère et le caractère de ceux qui t’entourent étaient douceâtres et mous comme des meringues, tu ne te sanctifierais pas » (saint Josémaria, Chemin, n° 20).
Les différences de tempérament, les divergences de points de vue ne doivent pas constituer un problème. Elles sont d'administration courante, des choses normales de la vie. Mais ce doit être aussi autant d'occasions d'une lutte positive pour progresser et pour vivre de mieux en mieux la charité. Sans ces différences, il serait plus difficile de nous sanctifier. Elles sont un point de départ pour maîtriser notre façon d'être, pour faire taire notre orgueil, ce qui, il faut le reconnaître, n'est pas une tâche aisée. C'est l'affaire de toute notre vie, à reprendre continuellement. Mais l'enjeu en vaut la chandelle. « Celui qui est humble, est utile aux autres et à lui-même » (saint Jean Chrysostome, In Actu homiliae 6).

(à suivre...)

vendredi 4 février 2011

L’Ecriture est vie (2)


L’Ecriture est vie (2)

« La Parole est donc efficace, et plus pénétrante qu’une épée à deux tranchants, quand elle est reçue avec foi et amour. En effet, qu’y a-t-il d’impossible pour celui qui croit ? Et qu’y a-t-il de rigoureux pour celui qui aime ? Quand s’élève la voix du Verbe, elle s’enfonce dans le cœur comme des flèches de combat qui déchirent, comme des clous fichés profondément, et elle pénètre si loin qu’elle atteint le fond le plus secret » (Baudouin de Ford, Homélie sur la lettre aux Hébreux).
Ce n’est pas une parole superficielle, (lire la suite) dite en l’air, par laquelle celui qui s’exprime cherche à briller et à impressionner son auditeur. C’est la Parole transformatrice, faite pour modeler l’homme à l’image de Dieu. C’est une parole qui suscite un dialogue entre l’aimé et l’aimant, qui est donc comme une ouverture sur le divin, sur l’infini, sur ce qui nous attend dans la patrie définitive. Elle ne nous communique pas un simple savoir, mais la Sagesse éternelle. C’est la Parole de Dieu. C’est Dieu lui-même, en Personne.
« Oui, cette Parole pénètre plus loin qu’une épée à deux tranchants, car il n’est pas de puissance ni de force qui puisse porter de coups aussi sensibles, et l’esprit humain ne peut concevoir de pointe aussi subtile et pénétrante. Toute la sagesse humaine, la délicatesse du savoir naturel sont loin d’atteindre son acuité » (Ibid.). Elle dépasse tout savoir humain. Ses raisonnements ne se fondent pas uniquement sur des déductions logiques, mais sur la logique de Dieu, source et origine de toute intelligence, la logique de l’Amour, et donc une logique de la Croix, suprême manifestation de l’Amour.
Aimons la Parole de Dieu. Ecoutons la Parole de Dieu. Portons-la dans notre cœur. Etablissons-nous dans sa paix.

(fin)

jeudi 3 février 2011

L’Ecriture est vie (1)

L’Ecriture est vie (1)

« Cette Parole de Dieu est vivante, puisque le Père lui a donné d’avoir en elle la vie, comme le Père a la vie en lui-même. Aussi n’est-elle pas seulement une parole vivante, mais elle est la vie. C’est ainsi que le Christ se présente lui-même : Je suis le chemin, la vérité et la vie. Puisqu’il est vivant, puisqu’il est la vie elle-même, il est également force de vie : Comme le Père ressuscite les morts et donne la vie, de même le Fils donne la vie à qui il veut. Donateur de vie, il l’est assurément quand il appelle un mort et le fait sortir du tombeau en lui disant : Lazare, viens dehors ! » (Baudouin de Ford, Homélie sur la lettre aux Hébreux).
« Lazare, viens dehors ! » (Jean
11, 43). C’est une parole qui se fait aussi impérieuse quand Jésus dit à quelqu’un : (lire la suite) « Viens, et suis-moi » (Marc 2, 14), comme à Lévi-Matthieu. Il lui apporte la vie, une vie nouvelle, celle de la grâce, la vie divine qui commence à produire ses effets bienfaisants dans l’âme. Jésus donne la vie parce qu’il se donne lui-même à l’homme. « Elle est donc vivante, cette Parole. Vivante dans le cœur du Père, vivante sur les lèvres du prédicateur, et vivante dans les cœurs remplis de foi et d’amour. Et puisque c’est une Parole vivante, nul doute qu’elle ne soit aussi efficace » (Baudouin de Ford, Ibid.).
C’est cette parole qui s’est manifestée au début du temps, lorsque Dieu a créé le ciel et la terre. Il a tout fait par sa parole toute-puissante, qui ne peut pas ne pas réaliser infailliblement et parfaitement tout ce qu’elle ordonne. « Elle agit dans la création du monde, dans son gouvernement et dans sa rédemption. Où trouver plus grande efficacité ? puissance plus éclatante ? Qui dira les merveilles du Seigneur ? Qui fera entendre toute sa gloire ? L’efficacité de la Parole se manifeste dans ses œuvres, elle se manifeste aussi dans la prédication. Car elle ne revient jamais sans effet, mais elle est source de progrès en toute créature à laquelle elle est envoyée » (Ibid.).
Si nous voulons que la parole nous oriente, nous accompagne sur notre chemin, nous devons l’écouter – nous avons même en tant que fidèle le droit fondamental dans l’Eglise à recevoir la Parole de Dieu abondamment des pasteurs, à sa proclamation autorisée et à son explication -, et la lire aussi, j’allais dire la dévorer, pour la faire pleinement nôtre, pour la savourer et en tirer la « substantifique moelle » (Rabelais, Gargantua et Pantagruel). « Elle est source de progrès en toute créature à laquelle elle est envoyée. »

(à suivre…)

mercredi 2 février 2011

La confiance en Dieu (2)

La confiance en Dieu (2)

« Souviens-toi, Seigneur ; fais-toi connaître au temps de notre affliction et donne-moi courage, Roi des cieux et Souverain de toutes les dominations ! » (Esther 14, 12). Telle doit être notre prière quand des difficultés se présentent et quand le sol semble se dérober sous nos pieds. Prier et agir. Parce qu’Esther, après avoir puisé la force dans la prière, affronte le roi. Contrairement à ce à quoi elle pouvait s’attendre, il l’accueille avec bienveillance et donne des ordres pour qu’il soit fait selon ses désirs, à savoir d’organiser un banquet auquel elle demande d’inviter Aman. C’est au cours du festin que le conspirateur sera dévoilé et qu’il courra à sa propre perte par son comportement ultérieur envers la reine. (lire la suite)
Si Esther a trouvé grâce auprès de Dieu, c’est qu’elle a pu faire état d’une attitude exemplaire, d’une fidélité à la Loi donnée par Dieu à Moïse, et que toute reine qu’elle était, elle n’avait en rien consenti aux rites et aux us païens. Elle les avait même en horreur, faisant tout pour rester sur le droit chemin. « Tu connais toutes choses. Et tu sais que je hais la splendeur des méchants, que j’ai horreur de la couche des incirconcis et de tout étranger. Tu sais la contrainte que je subis, et que j’ai en horreur l’insigne de mon élévation, qui est posé sur ma tête aux jours où je dois paraître ; je l’ai en horreur comme un linge menstrué, et je ne le porte pas en mes jours de repos. Ta servante n’a jamais mangé à la table d’Aman, ni estimé les festins du roi, ni bu le vin des libations. Jamais, depuis le jour où j’ai été amenée ici jusqu’à maintenant, ta servante n’a goûté de joie, si ce n’est en toi, Seigneur Dieu d’Abraham » (Esther 14, 14-18). « Maintenant donc, Seigneur, Dieu et Roi, Dieu d’Abraham, épargne ton peuple, parce que nos ennemis jettent les yeux sur nous pour nous perdre et veulent détruire l’héritage, le tien dès l’origine » (Esther 13, 15).
Pour faire appel à Dieu et se présenter devant lui avec un minimum de crédibilité, il faut nous efforcer de mener une vie droite, en accord avec notre condition de baptisé, en refusant de sacrifier aux idoles de notre temps, de vivre comme des païens, comme des gens qui n’ont pas de Dieu.

(fin)

mardi 1 février 2011

La confiance en Dieu (1)

La confiance en Dieu (1)

« Mon Seigneur, notre Roi, tu es seul Dieu, assiste-moi, moi qui, seule, n’ai pas d’autre assistance que toi » (Esther 14, 3). Le roi Assuérus a ordonné l’extermination du peuple juif, que « tous, avec femmes et enfants, soient radicalement exterminés par les épées des ennemis, sans pitié ni indulgence » (Esther 13, 6). Esther, une fille du peuple élu devenue reine, doit prendre son courage à deux mains pour intervenir auprès du roi. Mais elle sait « que si quelqu’un, homme ou femme, entre chez le roi, dans la cour intérieure, sans avoir été appelé, la loi générale est de le mettre à mort » (Esther 4, 11). Alors « la reine Esther, aussi, assaillie par un extrême péril de mort, se réfugia dans le Seigneur » (Esther 14, 1). (lire la suite)
« Et elle suppliait le Seigneur, Dieu d’Israël, en ces termes : « Mon Seigneur, notre Roi, tu es seul Dieu, assiste-moi, moi qui, seule, n’ai pas d’autre assistance que toi, car le danger qui me menace, je le touche de mes mains. J’ai appris dès ma naissance, au sein de ma tribu paternelle, que toi, Seigneur, as pris Israël de préférence à toutes les nations, et nos pères de préférence à tous leurs ancêtres au domaine éternel, et que tu as accompli en leur faveur toutes tes promesses » (Esther14, 3-5).
D’après la version grecque de la Bible, Esther rappelle à Dieu toutes ses interventions éclatantes en faveur du peuple, pour l’inviter à faire de même maintenant, dans un moment vraiment crucial, alors qu’elle est désemparée et que le sort du peuple repose sur elle, sur son courage. Je « n’ai pas d’autre assistance que toi » (Esther 14, 3).
Elle a confiance en Dieu, qui n’est pas appelé pour rien le Tout-Puissant. Tout dépend entièrement de lui. « Que toutes tes créatures te servent, car tu as dit et elles sont venues à l’existence, tu as envoyé ton esprit, et il les a édifiées ; et il n’est personne qui s’oppose à ta voix » (Judith 16, 14).
Qui est comme Dieu ? La confiance en Dieu est fondamentale. Esther peut faire siennes en toute assurance les paroles du psalmiste : « Quand les méchants s’avancent contre moi pour dévorer ma chair, mes adversaires et mes ennemis, ils chancellent et ils tombent. Qu’une armée vienne camper contre moi, mon cœur ne craindra point ; que contre moi s’engage le combat, alors même j’aurai confiance » (Psaume 27, 2-3). Les ennemis chancellent et tombent. C’est bien ce qui va arriver à Aman, qui avait tramé l’anéantissement des Juifs.

(à suivre…)