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samedi 30 mai 2015

Sainte Jeanne d'Arc

Sainte Jeanne d'Arc

En ce jour de la fête liturgique de sainte Jeanne d'Arc, la lecture proposée du livre de la Sagesse est particulièrement bien adaptée à la personnaité de Jeanne et à ses exploits : "J’ai donc résolu d’amener la Sagesse à partager ma vie, car je savais qu’elle serait ma conseillère pour bien agir, mon réconfort dans les soucis et la tristesse. Grâce à elle, j’aurai la gloire auprès des foules, et l’honneur auprès des anciens, malgré ma jeunesse. Au tribunal, on reconnaîtra ma perspicacité ; devant moi les puissants seront dans l’admiration. Si je me tais, ils attendront ; si je parle, ils prêteront l’oreille ; si je prolonge mon discours, ils se garderont de m’interrompre. Grâce à la Sagesse, j’aurai l’immortalité, je laisserai à la postérité un souvenir éternel. Je dirigerai des peuples, et des nations me seront soumises. S’ils entendent parler de moi, des souverains redoutables prendront peur. Je montrerai ma valeur dans l’assemblée du peuple, et ma bravoure à la guerre" (Sagesse 8, 9-15).

vendredi 29 mai 2015

Saint Jean (2)

Saint Jean (2)

Jean, qui reposait sa tête contre le Cœur de notre Seigneur, comme il nous le fait savoir lui-même (cf. Jean 13, 23), a ainsi appris à aimer sans retour. Il est le seul à avoir assimilé d’emblée le commandement nouveau de l’amour (cf. Jean 13, 34-35). Et il le vit d’abord envers Marie, dont il a pitié de la douleur. Pour prix de sa fidélité et de son amour tendre et plein de délicatesse envers sa Mère, il se voit confier celle-ci au moment où Jésus remet son âme à son Père. « Près de la croix de Jésus se tenait sa Mère, et la sœur de sa Mère, Marie femme de Clopas, et Marie la Magdaléenne. Jésus alors, voyant sa Mère et auprès d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa Mère : ‘femme, voici ton fils.’ Puis il dit au disciple : ‘Voilà ta Mère.’ Et, à partir de ce moment, le disciple la prit chez lui » (Jean 19, 25-27). (lire la suite) Après le testament de la Dernière Cène, c’est le codicille que Jésus y apporte à l’adresse de Jean, et aussi à l’intention de chacun d’entre nous. Jean disposait-il d’un logement à Jérusalem ? Il « était connu du grand prêtre » (Jean 18, 15) et avait ses entrées chez lui, ce qui lui permit de faire entrer Simon-Pierre dans la cour du palais d’Anne (cf. Jean 18, 16). Cela laisse supposer qu’il avait effectivement où habiter dans la Ville Sainte. Cependant, peut-être que, dans un premier temps, ils se sont retrouvés au Cénacle, où les apôtres se sont rassemblés progressivement, le premier moment de terreur passé. Par la suite, Jean restera fidèle à l’engagement contracté en notre nom au Calvaire, et il prendra Marie avec lui dans ses déplacements, entre autres à Éphèse. Il aura même le privilège unique – nous aurions tendance à dire bien mérité – de redonner sous forme sacramentelle le Fils de Dieu à Celle qui l’avait porté neuf mois dans son sein ! Privilège merveilleux et redoutable, qui devait le faire trembler d’émotion à chaque fois ! (fin)

mercredi 27 mai 2015

Saint Jean (1)

Saint Jean (1)

Nous avons contracté une dette de reconnaissance spéciale envers saint Jean. En effet, dès le soir du Jeudi Saint, alors que Jésus est arrêté au jardin de Gethsémani puis transféré chez Anne et Caïphe, Jean reste auprès de Marie, qui se retrouve seule pour la deuxième fois de sa vie. La première se fut quand Jésus la quitta pour aller se faire baptiser par son cousin sur les rives du Jourdain (cf. Luc 3, 21-22). Il a sans doute expliqué alors à sa Mère ce qu’il allait faire, la longue retraite et le jeûne de quarante jours qu’il comptait suivre dans le désert (cf. Luc 4, 1-13) avant de commencer son ministère public. Nous pouvons imaginer que Marie a fait de son côté (lire la suite) une retraite de la même durée, unissant sa prière à celle de son divin Fils, et demandant au Père tout ce que Jésus lui demandait, lui présentant tous les besoins de tous les hommes, les nôtres aussi. Mais cette solitude, une solitude toute relative, parce qu’une âme sainte n’est jamais seule, mais reste unie à Dieu par les liens de la foi, de l’espérance et de la charité, ce qui était éminemment le cas de Notre Dame. Cette solitude relative n’a pas duré longtemps, car Jésus venait à peine d’engager sa prédication et de se gagner ses premiers disciples, parmi lesquels figurait précisément Jean, jusque-là disciple de Jean-Baptiste (cf. Jean 1, 35-37), « il y eut des noces à Cana de Galilée, et la Mère de Jésus y était. Jésus aussi fut invité à ces noces, ainsi que ses disciples » (Jean 2, 1-2). Nous supputons aisément qu’à compter de ce jour, Marie n’a plus quitté son Fils et qu’avec les saintes femmes, qui ne vont pas tarder à le suivre et dont plus d’une sont de sa parenté proche (cf. Luc 8, 2-3), elle assurera l’intendance du groupe fluctuant, mais constant, qui accompagne notre Seigneur sur les routes de Palestine. Cette aventure sainte touche à son terme toutefois quand Jésus lui est arraché par le prince des prêtres pour être traduit en jugement, dans un simulacre de jugement serait-il plus exact de dire, et, elle le soupçonne, elle le sait bien en réalité, être mis à mort. Elle a bien compris, elle, qu’il doit mourir. Mais aussi qu’il ressuscitera au troisième jour. Jean reste donc auprès d’elle au cours de ces heures douloureuses entre toutes. Je ne reviens pas sur ce que j’ai écrit à ce sujet dans Vivre la Passion avec ses acteurs (éd. Parole et Silence). (à suivre…)

vendredi 22 mai 2015

Le Psaume 2 (15)

Le Psaume 2 (15)

L’auteur sacré nous presse de nous placer sous la juridiction paternelle de Dieu sans tarder. « Apprehendite » signifie l’impatience de s’emparer du royaume de Dieu, la hâte, le zèle à apporter à cette conquête : « Le royaume de Dieu souffre violence, les violents s’en emparent » (Luc 16, 16). Saint Paul écrira qu’il court pour saisir : « Ce n’est pas que j’aie déjà atteint le but ou que je sois parvenu déjà à la perfection ; je cours après pour le saisir, parce que j’ai été saisi moi-même par le Christ Jésus » (Philippiens 3, 12). Dieu a saisi l’homme par l’Incarnation et, à notre tour, nous devons nous hâter de saisir Dieu, dira saint Hilaire de Poitiers. (lire la suite) La promesse de la royauté s’est accomplie en notre Seigneur, comme les apôtres l’affirment dans leur prédication : « Nous aussi, nous vous en faisons l’heureuse annonce : la promesse faite à nos pères, Dieu l’a remplie pour nous, ses enfants, en ressuscitant Jésus, suivant ce qui est écrit au psaume second : ‘Tu es mon Fils ; c’est moi qui t’engendre aujourd’hui’ » (Actes 13, 32-33). Saint Hilaire de Poitiers s’appuie sur ce texte, qu’il met en lien avec la déclaration de notre Seigneur une fois ressuscité, disant : « Toute puissance m’a été donnée au ciel et sur la terre » (Matthieu 28, 18). « Par les mots ‘m’est donné’, il indique qu’il avait sollicité ce qu’il a obtenu » (st Hilaire de Poitiers, Commentaire sur le psaume 2, 30). Savoir que nous avons été reliés à Jésus-Christ comme une partie de cet héritage parmi tous les peuples… Cela n’a rien de banal. C’est là un très grand titre, un honneur incommensurable, une terrible responsabilité aussi, qui demande que nous vivions dans le Christ et avec le Christ, afin d’être en tous lieux, « à temps et à contre temps » (2 Timothée 4, 2) comme l’écrit saint Paul, les témoins assurés de la foi dont nous avons hérité, non pour la mettre sous le boisseau (cf. Matthieu 5, 15), mais pour la proclamer sur tous les toits (cf. Luc 12, 3), afin que la lumière de la vérité brille « aux yeux des hommes, pour qu’ils voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Matthieu 5, 16). (fin)

mercredi 20 mai 2015

Le Psaume 2 (14)

Le Psaume 2 (14)

D’où la suite de l’annonce : « Et maintenant, rois, devenez sages ; prenez une leçon, juges de la terre. Servez le Seigneur avec crainte, et tressaillez de joie pour lui ! » (Psaume 2, 10-11). Nous sommes devenus des « rois », parce que nous régnons avec le Christ : « Le royaume de Dieu est parmi vous » (Luc 17, 21). Nous savons ainsi tout le mystère de la volonté de Dieu, dit saint Hilaire. « Exultez de ce que le Seigneur est ressuscité, mais en tremblant de ce que la terre a tremblé et de ce que l’ange vous est apparu comme l’éclair » (saint Cyrille de Jérusalem, Catecheses 14, 1). Et sans hésiter, car « tout homme qui hésite sur sa foi sera difficilement sauvé » (Pasteur d’Hermas). (lire la suite) « En tremblant », c’est ce qu’ajoute le psalmiste : « En tremblant, rendez-lui hommage, apprehendite disciplinam, de peur qu’il ne s’irrite et que vous ne périssiez hors de la voie, car sa colère s’enflamme vite. Heureux tous ceux qui mettent en lui leur confiance ! » (Psaume 2, 12). Nous lui devons une foi et une espérance qui n’admettent pas le moindre doute et qui soient vraiment fermes, stables, inébranlables. « Bienheureux ceux qui se confient dans le Christ ; tout ce psaume parle de lui. La foi en lui couronne les bonnes œuvres du psaume 1 et complète la « béatitude ». Les Hébreux disent que psaume 1 et psaume 2 n’en font qu’un. Pour Eusèbe la peine du péché est appelée « fureur » et « colère ». Bientôt, à la fin de cette vie, ceux qui donnent leur foi au Christ se trouveront bienheureux. Le psaume 2 ajoute les indications qui manquaient au premier : il ne suffit pas de s’écarter du péché et de méditer la Loi de Dieu, il faut donner sa foi au Christ et entrer dans son héritage. Le psaume 1 déclarait bienheureux un seul homme ; le Psaume 2 annonce la béatitude pour tous les hommes, à condition qu’ils mettent leur confiance dans Celui-là » (Pitra, Analecta Sacra spicilegio Solesmensi parata 3). Encore faut-il que l’homme accepte volontiers de suivre la Volonté de Dieu et s’empresse d’y adhérer de toutes ses forces, mais en recourant toujours à l’aide de la grâce divine. autrement, comme saint Augustin l’explique avec sa clarté habituelle : « Qu’il vienne à manquer [le secours de Dieu], et tu ne pourras sans nul doute rien faire de bien. Privé de son secours, et par ta volonté libre, tu agis sans doute, mais mal. Voilà à quoi aboutit ta volonté ; on l’appelle libre, mais en agissant mal, elle devient mauvaise servante. Et quand je dis que sans l’aide divine tu ne peux rien faire, j’entends rien de bon, car pour mal faire, ta volonté libre en est toujours capable sans le secours de Dieu, bien qu’elle ne jouisse plus alors de la vraie liberté : « Car on est esclave de celui par qui on s’est laissé vaincre » (2 Pierre 2, 19). « Et si le Fils de Dieu vous délivre, alors vous serez vraiment libres » (Jean 8, 34-36) » (st Augustin, Sermo 156, 12). (à suivre…)

lundi 18 mai 2015

Le Psaume 2 (13)

Le Psaume 2 (13)

Le Seigneur n’est pas un maître inique, mais la Bonté même, comme le prouve l’Amour qu’il a eu pour nous « jusqu’au bout » (Jean 13, 1), qu’il nous manifeste en réalité de façon permanente. « Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour condamner le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui » (Jean 3, 17). En même temps Dieu nous associe à son pouvoir : « Recevez l’Esprit Saint » (Jean 20, 22). Ce sont les saints, et nous nous souvenons de ce que les premiers chrétiens se qualifiaient ainsi (cf. Philippiens 4, 21-22), « que l’on doit comprendre comme étant les ‘juges de la terre’, eux dont la foi et la vie sont un jugement rendu aux infidèles et aux injustes. Cela, le Seigneur le montre (lire la suite) dans les Évangiles lorsqu’il dit : ‘Les hommes de Ninive se dresseront lors du jugement avec cette génération, et ils la condamneront, car ils se sont convertis à la prédication de Jonas ; et il y a ici beaucoup plus que Jonas. La Reine du Midi se lèvera lors du jugement avec cette génération et elle la condamnera, car elle vint des extrémités de la terre pour écouter la Sagesse de Salomon ; et il y a ici plus que Salomon’ (Mt 12, 41-42). Tels seront les juges de la terre dont le rapport à la foi et à la crainte envers Dieu est une condamnation pour les impénitents et les impies » (st Hilaire de Poitiers, Commentaire au psaume 2, 44). Le Christ n’a pas demandé un héritage pour le briser et le massacrer ; le psalmiste fait allusion à Jérémie 18, 4 : « Quand le vase qu’il faisait était manqué, le potier reprenait l’argile dans la main et faisait un autre vase, comme il paraissait bon aux yeux du potier de le faire. » Le Christ fera comme ce potier qui lorsque son vase tombe se hâte de le refaçonner. Tout aussi facilement, Dieu refait son vase « de la manière qui plaît à ses yeux ». Nous, « vases du potier », nous mourons avec le Christ, et renaissons avec lui sous une forme nouvelle qui plaît à Dieu. Nous renaissons par le baptême dans la condition d’enfants de Dieu aptes à entrer au royaume. « Nous nous réjouissons d’être fracassés ‘comme vase de potier’, soit maintenant, soit alors, afin que, maintenant, à la manière du ‘vase de potier’, morts avec le Seigneur et ensevelis avec lui dans le baptême, nous marchions en nouveauté de vie, et que nous renaissions dans l’homme nouveau du Christ, ayant déposé l’ancien ; et qu’alors, par ce progrès en nouveauté de vie bienheureuse, nous soyons transformés selon la forme de la restauration renouvelée qui plaît à Dieu » (st Hilaire de Poitiers, Commentaire au psaume 2, 41). Ce pouvoir sur les nations, Dieu l’accorde non seulement à ses apôtres, qui reçoivent la force de l’Esprit Saint (cf. Actes 1, 8), mais à nous tous, qui sommes aussi disciples du Christ et avons vocation à poursuivre sa mission évangélisatrice. « À celui qui sera vainqueur et qui mettra mes œuvres en pratique jusqu’à la fin, « je donnerai le pouvoir sur les gentils pour les gouverner avec une houlette de fer, comme on brise les vases de terre » (Psaume 2, 8-9), ainsi que je l’ai reçu moi-même de mon Père ? Je lui donnerai aussi l’étoile du matin » (Apocalypse 2, 26-28). (à suivre…)

samedi 16 mai 2015

Le Psaume 2 (12)

Le Psaume 2 (12)

En tant qu’homme, le Christ est constitué héritier de toutes choses. Ne le reconnaît-il pas lui-même : « Je t’ai fait connaître à ceux des hommes que tu as pris du monde pour me les donner. Ils étaient tiens, tu me les as donnés » (Jean 17, 6) ? Comme le souligne Eusèbe de Césarée, « alors que le psaume 1 annonçait la béatitude d’un seul, le Christ, le psaume 2 appelle toute la multitude à la béatitude. Il annonce la vocation des gentils et invite au salut tous les royaumes de la terre. Il prophétise que tous ces biens viendront par le Christ. Après nous avoir expliqué les deux voies, le psalmiste déclare : C’est par la foi en lui, que tous les hommes entreront dans la voie du salut ». (lire la suite) Par cette annonce de nous donner les nations pour héritage, « on ne nous promet plus une terre où coulent le lait et le miel, ni une longue vie, ni une foule d’enfants, ni du blé, ni du vin, ni des troupeaux de gros bétail ou de petit bétail, mais le ciel et les biens du ciel : la filiation divine et la fraternité avec le Fils, et d’avoir part à son héritage, d’être avec lui dans la gloire et de régner avec lui » (st Jean Chrysostome, In Matthæum homiliæ 16, 5). Le Dieu Tout-Puissant dit au Messie : « Tu les régiras avec une houlette, ou une verge, de fer ; comme le vase du potier tu les mettras en pièces » (Psaume 2, 9). Le Christ paîtra ses brebis d’un bâton pastoral, dit Eusèbe de Césarée, mais pour les rebelles avec une verge de fer. Il ne les casse pas pour les perdre, dit-il, mais pour les re-former, tout comme le potier qui sauve son matériau en le re-formant avant de le livrer au feu : « Maison d’Israël, ne pourrai-je vous refaire, comme le potier ? » (Jérémie 18, 6). Dieu agit ainsi en vertu de sa puissance : « Avec sa verge de fer – sa puissance éternelle – il brise l’argile terrestre, et fait passer ses sujets à l’incorruptibilité » (st Grégoire de Nysse, tractatus. 2 super Psalmos, c. 7). La Providence se sert de causes secondes pour faire aboutir ses projets. Cette « verge de fer » est, pour Cyrille de Jérusalem, la puissance romaine occupante (cf. Catecheses 13, 12). Quant à saint Hilaire de Poitiers, il fait remarquer que « ce terme ‘régiras’ n’est pas en lui-même de teneur tyrannique et injuste, mais il indique une conduite rationnelle suscitée par un jugement de modération et d’équité, alors que la spécificité du terme grec rapporte, de la part de celui qui régit, un mouvement de l’âme plus modéré. Ce qui pour nous se lit ‘tu les régiras’, se traduit pour les Grecs : ‘Tu les feras paître’, c’est-à-dire tu les régiras pastoralement, pastoraliter reges (poimaneis), à savoir que le soin de devoir les régir procédera d’un mouvement affectueux de l’âme du pasteur. Il est lui-même le Bon Pasteur en effet, celui dont nous sommes les brebis (cf. Jean 10, 11) et pour lesquelles il a déposé sa vie » (st Hilaire de Poitiers, Commentaire au psaume 2, 35). (à suivre…)

jeudi 14 mai 2015

Le Psaume 2 (11)

Le Psaume 2 (11)

Fallait-il que le prince des démons, Lucifer, se méprenne pleinement sur la qualité de Jésus pour oser lui proposer un tel marchandage ! Peut-être essayait-il par-là de percer le mystère qui, il le sentait bien, entourait ce personnage, pour lui énigmatique. Mais il est des choses, des vérités essentielles, qui restent cachées « à ceux qui ont la science et l’entendement » et qui ne sont révélées qu’« aux tout petits » (Matthieu 11, 25), aux simples, tels les bergers de la Nativité et les Mages de l’Épiphanie, car « ce qui est fou pour le monde, c’est ce que Dieu a choisi pour la confusion des sages ; et ce qui est faiblesse pour le monde, c’est ce que Dieu a choisi pour la confusion de la force ; (lire la suite) et ce qui pour le monde est sans naissance et méprisable, c’est ce que Dieu a choisi ; il a choisi ce qui n’est pas, pour réduire à néant ce qui est » (1 Corinthiens 1, 27-28). Les autres ignoreront ces choses cachées tant qu’elles ne viendront pas au grand jour. Voilà donc que se manifeste Celui dont Dieu dit : « Je [t’]ai tiré des extrémités de la terre et je [t’]ai appelé de ses lointaines régions pour te dire : ‘Tu es mon serviteur, je t’ai élu et je ne t’ai pas dédaigné’ » (Isaïe 41, 9). C’est pourquoi tu peux me demander la possession de toutes les nations, elle t’est acquise, elle te revient de droit, car tu es « Conseiller merveilleux, Dieu fort, Père à jamais, Prince de la paix » (Isaïe 9, 5). Cette promesse, le Seigneur nous l’adresse à nous aussi, car il veut que nous coopérions avec lui ni plus ni moins qu’à transformer le monde entier. La cohérence qui nous est demandée veut qu'il y ait plein accord, harmonie totale entre ce que nous pensons et croyons et ce que nous disons et faisons. Bien évidemment, nous rencontrons par moment des difficultés à y arriver. Pourtant, notre vocation nous apporte toujours toutes les grâces dont nous avons besoin. À aucun moment nous ne pouvons dire qu’il ne nous est pas possible d’y arriver. Parce que cela reviendrait à dire que nous ne pouvons pas vivre en enfant de Dieu. Or il nous a dit clairement : Dabo tibi gentes hereditatem terræ (Psaume 2, 8). Le monde nous appartient donc. Ou plus exactement il appartient à Dieu, mais nous sommes chargés de le lui reconduire : d’instaurare omnia in Christo, de tout rassembler dans le Christ (Éphésiens 1, 10), toutes choses, « celles qui sont sur la terre, comme celles qui sont dans les cieux, en établissant la paix par le sang de sa croix, par lui » (Colossiens 1, 20). Comment ? Par la sainteté de notre vie de chaque instant. En cherchant à rendre gloire à Dieu en toute chose. Et comment lui rendons-nous cette gloire constante ? En accomplissant la volonté de Dieu. Et quelle est donc cette Volonté divine envers nous ? Hæc est enim voluntas Dei : sanctificatio vestra (1 Thessaloniciens 4, 3). (à suivre…)

mardi 12 mai 2015

Le Psaume 2 (10)

Le Psaume 2 (10)

Ce fils aujourd’hui engendré, c’est chacun de nous aussi. Nous à qui Dieu dit : « Je te saisis par la main » (Isaïe 41, 13 », et ce, « pour terrasser par lui les nations, pour désarmer les reins des rois, pour ouvrir devant lui les portes, et pour rendre libres les entrées » (Isaïe 45, 1). Nous voyons ainsi que Dieu « nous a octroyé toutes sortes de bénédictions spirituelles dans le Christ » (Éphésiens 1, 3). La principale n’est-elle pas, justement, qu’il a fait de nous ses fils, et des enfants de prédilection ? Quelle beauté que la filiation divine ! Et quelle force pour aborder positivement la vie de tous les jours, (lire la suite) pour lui trouver une coloration magnifique ! Grâce à notre Seigneur, à sa mort sur la Croix et à sa Résurrection glorieuse, nous sommes nous aussi devenus enfants de Dieu. « Apprenons de Jésus. Son attitude, qui se refuse à toute gloire humaine, est en parfaite corrélation avec la grandeur d’une mission unique : celle du Fils bien-aimé de Dieu qui s’incarne pour sauver les hommes. Une mission que l’affection du Père a entourée d’une sollicitude toute pleine de tendresse : Filius meus es tu, ego hodie genui te. Postula a me et dabo tibi gentes hereditatem tuam (Ps 2, 7) ; tu es mon fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. Demande, et je te donne les nations pour héritage » (st Josémaria, Quand le Christ passe, n° 62). Parce que sa nourriture est d’accomplir en tout la Volonté de son Père qui l’a envoyé racheter les hommes de leurs péchés (cf. Matthieu 9, 13), notre Seigneur a acquis tout pouvoir sur le « Cœur » de son Père. C’est pourquoi celui-ci lui lance une invitation : « Demande, et je te donnerai les nations pour héritage, pour domaine les extrémités de la terre » (Psaume 2, 8). Cette promesse n’est pas fallacieuse, contrairement à celle de satan soumettant Jésus à la pression de ses tentations : « L’ayant élevé, il lui montra en un instant tous les royaumes de la terre, et le diable lui dit : ‘Je te donnerai toute cette puissance avec leur gloire, car elle m’a été remise et je la donne à qui je veux. Si donc tu te prosternes devant moi, elle sera toute à toi » (Luc 4, 6-7) ! Ici, « demande-moi » ne peut s’appliquer qu’au Sauveur. Selon Rufin d’Aquilée, Dieu dit à son Fils : « Je ne veux pas que les nations me demandent elles-mêmes d’adoption ; mais demande, toi, et je la donnerai. » C’est à toi de décider, à toi d’intercéder en faveur de ce peuple dont je veux en fait le salut. « C’est jusqu’à la jalousie que Dieu désire l’âme qu’il a mise en nous » (Jacques 4, 5), car le Seigneur « est un Dieu jaloux » (Deutéronome 6, 15). (à suivre…)

dimanche 10 mai 2015

Le Psaume 2 (9)

Le Psaume 2 (9)

Le Fils est consubstantiel au Père, c’est-à-dire de même nature que lui. Il est engendré éternellement par lui. « Le Père est incréé, le Fils est incréé, l’Esprit Saint est incréé. […] Le Fils ne provient que du Père : il n’est ni fait, ni créé, mais engendré » (Symbole d’Athanase dit Quicumque). Engendré « aujourd’hui ». « Celui qui sans altération a engendré son Fils la première fois selon la nature, sans altération engendre le même Fils à nouveau selon l’économie. Témoin la parole de David, l’ancêtre de Dieu : ‘Le Seigneur m’a dit : Tu es mon fils ; aujourd’hui je t’ai engendré.’ Or, l’‘aujourd’hui’ n’a point de place dans la génération d’avant les siècles, qui est hors du temps » (st Jean Damascène, Homélie sur la Nativité 3). (lire la suite) « Le Seigneur m’a dit : ‘Tu es mon Fils ; moi, aujourd’hui, je t’ai engendré’. » « Par ces paroles du psaume 2, soulignait le pape émérite, l’Église commence aujourd’hui la Messe de la veillée de Noël, dans laquelle nous célébrons la naissance de notre Rédempteur Jésus-Christ, dans l’étable de Bethléem. Autrefois, ce psaume appartenait au rituel du couronnement du roi de Juda. Le peuple d’Israël, en raison de son élection, se sentait de façon particulière fils de Dieu, adopté par Dieu. Comme le roi était la personnification de ce peuple, son intronisation était vécue comme un acte solennel d’adoption de la part de Dieu, dans lequel le roi était, en quelque sorte, introduit dans le mystère même de Dieu. Dans la nuit de Bethléem, ces paroles, qui étaient en fait plutôt l’expression d’une espérance qu’une réalité présente, ont pris un sens nouveau et inattendu. L’Enfant dans la crèche est vraiment le Fils de Dieu. Dieu n’est pas solitude éternelle, mais cercle d’amour où il se donne et se redonne dans la réciprocité. Il est Père, Fils et Esprit Saint. Plus encore : en Jésus Christ, le Fils de Dieu, Dieu lui-même s’est fait homme. C’est à Lui que le Père dit : « Tu es mon fils. » L’aujourd’hui éternel de Dieu est descendu dans l’aujourd’hui éphémère du monde et il entraîne notre aujourd’hui passager dans l’aujourd’hui éternel de Dieu. Dieu est si grand qu’il peut se faire petit. Dieu est si puissant qu’il peut se faire faible et venir à notre rencontre comme un enfant sans défense, afin que nous puissions l’aimer. Dieu est bon au point de renoncer à sa splendeur divine et descendre dans l’étable, afin que nous puissions le trouver et pour que, ainsi, sa bonté nous touche aussi, qu’elle se communique à nous et continue à agir par notre intermédiaire. C’est cela Noël : « Tu es mon fils ; moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. » Dieu est devenu l’un de nous, afin que nous puissions être avec Lui, devenir semblables à Lui. Il a choisi comme signe l’Enfant dans la crèche : Il est ainsi. De cette façon nous apprenons à le connaître. Et sur chaque enfant resplendit quelque chose du rayon de cet aujourd’hui, de la proximité de Dieu que nous devons aimer et à laquelle nous devons nous soumettre – sur chaque enfant, même sur celui qui n’est pas encore né » (Benoît XVI, Homélie, 24 décembre 2005). (à suivre…)

vendredi 8 mai 2015

Le Psaume 2 (8)

Le Psaume 2 (8)

Et comme le règne du Messie Sauveur est, par nature et par principe, un règne éternel, tous les rois, c’est-à-dire tous les puissants de la terre, toutes les autorités humaines, « tous les empires le serviront et lui obéiront » Daniel 7, 27). Ils n’y échapperont pas, tôt ou tard, au moment décidé par Dieu, car, de toute façon, qu’ils le veuillent ou pas, Dieu fait tout converger vers le bien de ceux qui l’aiment (cf. Romains 8, 28). De tout Dieu tire du bien, même si cela ne nous apparaît pas à première vue, car nous nous focalisons rapidement sur le mal souvent très visible et (lire la suite) nous ne nous rendons pas compte de la somme de biens spirituels, d’ordinaire cachés, qui se produisent partout continuellement. Le bien ne fait pas de bruit et ne cherche pas à recueillir l’approbation, si fluctuante, des hommes. Il n’est pas moins vainqueur du monde. Cette royauté, Dieu la confie à son Fils, ainsi « constitué Médiateur par le Père, comme le dit le psalmiste au psaume 2 » (st Cyrille d’Alexandrie, Sur Jean, livre 3, c. 3). Elle lui revient d’ailleurs de plein droit, puisqu’il a sauvé le monde du désastre annoncé. « Je publierai le décret : le Seigneur m’a dit: Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui » (Psaume 2, 7). Par « mon Fils », il est question de la génération éternelle, comme le relève Eusèbe de Césarée : « Comparez ce qui est dit en son nom encore dans les Proverbes : ‘Avant que les montagnes ne fussent affermies et que les collines ne s’élevassent, il m’a engendré’ (Pr 8, 25) » (Démonstration évangélique 5, 16) ; tandis que « aujourd’hui » parle de l’Incarnation, pour que celui qui était au sens propre le Fils montre aux hommes la route de l’adoption et du royaume. Cet aujourd’hui est l’éternel aujourd’hui de Dieu qui, dans une seule et même décision arrête de créer l’humanité et le monde matériel où il est appelé à vivre, et de la tirer de la situation désastreuse dans laquelle elle est tombée quand nos premiers parents ont fauté. En effet, « dans le texte saint il arrive assez souvent que le verbe qui marque l’action éternelle peut sembler ainsi au passé : ce n’est pas au passé, c’est au parfait ; c’est une action qui de toujours est achevée. « Ego hodie genui te, Moi éternellement je t’ai parfaitement engendré » (D.-J. Lallement, Dociles à l’Esprit qui scrute les profondeurs de Dieu, Paris, Téqui, 1996, p. 55). Nous avons été rachetés de nos péchés une fois pour toutes, par l’œuvre décisive et définitive de la Croix. (à suivre…)

mercredi 6 mai 2015

Le Psaume 2 (7)

Le Psaume 2 (7)

Le royaume de Dieu produit « charité, joie, paix, longanimité, mansuétude, bonté, fidélité, douceur, tempérance » (Galates 5, 22-23). Nous avons été prévenus que « celui qui refuse de croire au Fils ne verra pas la Vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jean 3, 36). « Voici que du ciel, en effet, se révèle la colère de Dieu contre toute impiété et contre toute injustice des hommes qui détiennent la vérité captive de l’injustice » (Romains 1, 18). Et Dieu sait, de nos jours, si la vérité est soigneusement cachée, bâillonnée, interdite d’antenne, poursuivie… ! En présence de cet état de fait, (lire la suite)c’est bien vers la montagne sainte que nous devons nous diriger : « Vous vous êtes approchés de la montagne de Sion et de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, et du chœur des myriades d’anges, et de l’assemblée des premiers-nés qui sont inscrits dans les cieux, et d’un juge qui est le Dieu de tous, et des esprits des justes parvenus à la perfection, et du médiateur de la nouvelle alliance, Jésus, et du sang de l’aspersion qui parle plus haut que celui d’Abel » (Hébreux 12, 22-24). La royauté du Messie, proclamée partout dans le Nouveau Testament, est attestée aussi par David : « Oracle du Tout-Puissant à mon Seigneur : ‘Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis l’escabeau de tes pieds. Le Seigneur étendra de Sion le sceptre de ta puissance : domine au milieu de tes ennemis ! » (Psaume 110, 1-2). Et de fait, lui, « après avoir offert un sacrifice unique pour le péché, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu » (Hébreux 10, 12). Cette royauté, ils l’ont reconnue, même si c’était pour tourner le Sauveur en dérision. Les soldats de la cohorte romaine, « après lui avoir retiré ses vêtements, ils jetèrent sur lui une chlamyde rouge, tressèrent une couronne avec des épines et la lui posèrent sur al tête, avec un roseau dans la main droite. Et fléchissant le genou devant lui, ils le tournaient en dérision, disant : ‘salut, roi des Juifs !’ Et ils lui crachaient aussi dessus et, prenant le roseau, ils le frappaient à la tête » (Matthieu 27, 28-30). « De la pourpre des rois terrestres ils prirent un pan, et l’imposèrent au Fils du Roi. En ceci ils prophétisaient, et Caïphe aussi. Ils trahirent le Royaume, mais malgré eux saluèrent le Roi. Voulant lui arracher son règne, ils lui en ajoutèrent un autre. Car il est le Roi des rois, et tous les princes lui apportent un tribut » (Éphrem le syrien, Hymne). (à suivre…)

lundi 4 mai 2015

Le Psaume 2 (6)

Le Psaume 2 (6)

Nous sommes de l’Église et avec l’Église, ce qu’il y a de permanent puisque éternel : « Les portes de l’Hadès ne l’emporteront pas sur elle » (Matthieu 16, 18). C’est une promesse sur laquelle Dieu ne reviendra jamais, nous en avons la pleine assurance. L’histoire des vingt siècles de christianisme est là pour le prouver de façon éclatante à l’encontre de toutes les entreprises de démolition de l’Église qui n’ont pas manqué, et qui resurgissent régulièrement de la part de gens proprement aveuglés par leur haine de Dieu, par les œillères qu’ils se mettent eux-mêmes et qui les empêchent de voir la vérité en face. Et comme ils ne veulent pas venir à résipiscence,(lire la suite) ils ne pensent pas le moins du monde à se déjuger, le Seigneur « leur parle dans sa colère et dans sa fureur il les épouvante » (Psaume 2, 5). Pour Eusèbe de Césarée, sa colère est le temps du jugement, ce jugement à venir, d’abord en particulier quand chacun meurt et se retrouve face à face avec le Dieu trinitaire dont il devra bien à ce moment-là reconnaître l’existence et la majesté ; puis à la fin des temps quand toute l’histoire sera récapitulée et que le Fils de l’homme venant dans sa gloire, escorté de tous les anges, « rendra à chacun selon ses œuvres » (Matthieu 16, 27). Or, « c’est chose effroyable que de tomber entre les mains du Dieu vivant » (Hébreux 10, 31). Car, déclare le Tout-Puissant, « quand j’affilerai mon glaive fulgurant et que ma main saisira le jugement, je tirerai vengeance de mes ennemis, et je paierai de retour ceux qui me haïssent. […] Le Seigneur tire vengeance de ses adversaires, et il fait l’expiation pour la terre de son peuple » (Deutéronome 32, 41.43). Cela n’est pas dit en l’air. La menace est bien réelle. Que restera-t-il de toute la puissance dont les gouvernants ont si mal usé ? « Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, elle qui a abreuvé toutes les nations du vin de son impudicité » (Apocalypse 14, 8). Elle est balayée, « et moi, j’ai établi mon roi sur Sion, sur ma montagne sainte » (Psaume 2, 6), ce roi dont précisément, poussés par l’exemple pitoyable de leurs responsables politiques, les nations crient : « Nous ne voulons pas qu’il règne sur nous » (Luc 19, 14). « Il est venu chez lui [au milieu de son peuple, de ce peuple qu’il s’était choisi de longue date et qu’il avait pourtant préparé par ses prophètes], et les siens ne l’ont pas reçu » (Jean 1, 11). Eh bien ! Si, justement, il règnera, « et son règne n’aura pas de fin » (Luc 1, 33), contrairement à celui des autorités d’ici-bas. Au Messie il « fut donné souveraineté, gloire et règne : tous peuples, nations et langues le servent. Son empire est un empire éternel qui ne passera pas et son règne ne sera jamais supprimé » (Daniel 7, 14). Et ce royaume de Dieu, il ne se trouve ni dans « le manger et le boire [ni dans le sexe, le pouvoir, l’argent, la réussite matérielle et les acclamations frénétiques des peuples serviles] : il est justice, paix et joie dans l’Esprit Saint » (Romains 14, 17). (à suivre…)

samedi 2 mai 2015

Le Psaume 2 (5)

Le Psaume 2 (5)

Tous ces potentats peuvent bien dire, à l’encontre de Dieu le Père et à l’encontre de Dieu le Fils, « brisons leurs entraves, et jetons loin de nous leurs chaînes » (Psaume 2, 3), ils ne s’en affranchiront que pour tomber dans un véritable esclavage, autrement asservissant et lourd, celui du démon. Mais à ce qu’il semble, ils le préfèrent à la liberté qui vient de Dieu. ils ignorent que « c’est pour que nous soyons libres que le Christ nous a libérés » (Galates 5, 1) des entraves du péché. Pour Eusèbe de Césarée, les liens et le joug dont il est question ici seraient ceux imposés par les rois, ce qui reviendrait à dire : « Rompons les liens des païens, rejetons le joug de ces peuples qui forment de vains projets. » Pour Origène, ce serait le Fils qui dirait aux anges : « Rompons leurs liens de méchanceté, ensuite ils porteront le joug suave. »(lire la suite) Peut-être que ceux qui dominent le monde et lui imposent leurs lois, souvent, habituellement même, en contradiction avec les droits de Dieu, en arrivent parfois à se rendre compte tardivement que les commandements du Seigneur ne sont pas écrasants (cf. 1 Pierre 5, 2). Mais ils sont alors incapables de faire marche arrière, de renier leurs engagements temporels qui leur valent une apparence de puissance, la servilité et l’adulation des peuples dont ils formatent et déforment l’esprit grâce au contrôle et à la manipulation de la vérité, mais qui ne les suivent qu’autant qu’ils restent puissants à leurs yeux : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour [l’appréciation de l’opinion publique] vous rendront blanc ou noir (La Fontaine, Les animaux malades de la peste). Encore une fois, « pourquoi les nations s’agitent-elles en tumultes ? » (Ps 2, 1). Parce que leurs gouvernants les y poussent, y trouvant leur profit, provisoire et limité dans le temps. Ils reçoivent leurs biens, leur richesse, durant leur vie (cf. Luc 16, 25), pour tout ce qu’ils ont pu accomplir correctement. Mais après, ils seront « refoulés dans les ténèbres du dehors » (Matthieu 8, 12) où les attendent « les pleurs et les grincements de dents » (Matthieu 25, 30), et ce, pour l’éternité, sans rémission possible. Nous n’avons pas à nous inquiéter outre mesure de leurs succès, qui ne sont que provisoires, puisque le pouvoir qu’ils détiennent leur est octroyé par Dieu, comme Jésus l’explique à Pilate : « Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir, s’il ne t’avait été donné d’en haut » (Jean 19, 11). Méfions-nous d’eux et craignons-les toutefois s’ils peuvent faire périr notre âme avec notre corps dans le feu infernal (cf. Matthieu 11, 28). Mais eux, ils n’ont qu’un temps, leurs jours sont comptés. Ils quittent ce monde les uns après les autres, alors que nous restons, revêtus de l’immortalité (cf. 1 Corinthiens 15, 54). (à suivre…)

vendredi 1 mai 2015

Philippe Oswald et le Dictionnaire encyclopédique de Marie

Philippe Oswald et le Dictionnaire encyclopédique de Marie

Dans le commentaire du Dictionnaire encyclopédique de Marie, paru chez Desclée de Brouwer le 2 avril 2015, Philippe Oswald écrit sur Aleteia : "Vous allez adorer – pardon, vénérer ! – le Dictionnaire encyclopédique de Marie. [...] Une cathédrale ! On y entre, comme dans tout dictionnaire, par n’importe quelle porte et l’on s’y promène, de trouvaille en trouvaille, de ravissement en ravissement, en ne souhaitant qu’une chose : ne plus en sortir." Il souligne plus loin que le Dictionnaire encyclopédique de Marie "permet de parcourir une véritable « géographie » de la présence mariale sur deux millénaires et cinq continents, mais encore un large éventail de disciplines". Après avoir évoqué la préface du cardinal Barbarin, il ajoute que "toutes les occasions sont bonnes pour s’émerveiller : les sanctuaires, oratoires, chapelles, ermitages, églises, collégiales, basiliques, cathédrales placés sous un vocable marial, les chefs-d’œuvre de sculpture, de mosaïque, de peinture, de littérature qu’elle a inspirés, les poèmes comme les traités théologiques qui lui sont dédiés, sans oublier la musique et le cinéma le plus contemporain, et jusqu’aux endroits les plus improbables", ces « ténébreux tréfonds » [qu'évoque Didier Decoin, de l'académie Goncourt, dans la quatrième de couverture] que sont Notre-Dame des houillères de Ronchamp, ou la fosse Notre-Dame de la Compagnie des mines d’Aniche, que vient visiter et éclairer « l’Étoile du matin ». Oui, a-t-on envie de chanter en virevoltant d’entrée en entrée (il y en a 6 500 !), « Reste avec nous, Marie », toi dont le « oui » a fait entrer Dieu dans le monde, toi dont l’humilité a terrassé Lucifer. D'autre part, Philippe Oswald est d'avis que l'on "peut déjà prédire sans risque d’être démenti que ce Dictionnaire encyclopédique de Marie, qui "s’adresse aux amateurs, au sens véritable et profond de ce terme, comme aux spécialistes des diverses disciplines mobilisées par cette somme théologique et artistique de culture mariale", "deviendra un « classique », un fleuron incontournable et indémodable, usé à force d’être consulté, de toute bonne bibliothèque". Bonne lecture en ce mois de Marie qu'est le mois de mai (on verra l'origine de cette dévotion à la notice correspondante).