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mercredi 31 août 2011

Barcelone

Barcelone

On dit que près de trois mille avant notre ère
Les hommes d'Hamilcar Barca unis donnèrent
Pour nom Barcino à l'actuelle Barcelone
Capitale et fleuron de cette Catalogne.

Les deltas du Besós comme du Llobregat
À sa noblesse n'ont pas causé de dégâts
Mais ont contribué au contraire à façonner
Le cachet que Dame nature lui avait donné. (lire la suite)

Sur le Tibidabo plusieurs engins volants
Ajoutent à la ville un aspect affriolant
Mais à Montjuich s'exposent les nombreux arts locaux
Qui sollicitent plus encore le cerveau.

Auprès du port s'étend un vrai quartier gothique.
Ses joyaux autorisent de nuit des jeux scéniques.
Les Ramblas convient à la distraction typique
— le paseo — un passe-temps des Ibériques.

Mais Barcelone étale aussi d'autres atouts.
La Catalogne avec l'empire fit un tout,
Charlemagne délia aux accents du tocsin
La ville et sa région des mains des Sarrasins.

La Catalogne ensuite s'unit à la Provence
Et devint pour quelque temps comme un bout de France.
Après avoir fait à Louis XIII leur hommage
Loyal, les Catalans reçurent sans dommage

Un prince de famille royale, un Bourbon
Ayant, c’est bien banal, Louis pour premier prénom.
Il laissa dans tous les cœurs un autre renom
Que bien plus tard les troupes du grand Napoléon.

Mais Barcelone ne serait pas Barcelone
Sans la rupture d’un visage monotone
Qu’un Gaudí, rempli de génie, a initié :
Des arcs paraboliques, des piliers inclinés

Au palais Güell, et des colonnes à hélice
Qui s'offrent à nos yeux comme autant de délices
Chez Vicens et Battló, à la Sainte Famille
Avant tout, qui de nos jours encore s'habille.

Et ce sanctuaire ne saurait faire oublier
Un autre qui, lui, n'a plus besoin d'ouvriers.
Je veux parler de Notre-Dame de la Merci
Patronne et protectrice des habitants d'ici.

lundi 29 août 2011

Persépolis

Persépolis

Il est une ville en Orient, légendaire
Dont l’évocation frappe tout imaginaire.
Elle est vieille de deux mille six cents ans
Et fut détruite par Alexandre le Grand.

Quant au motif de ce geste dévastateur,
Nul ne le sut jamais, un instinct prédateur
Devant néanmoins être exclu. Mais revenons
À notre ville : Persépolis est son nom. (lire la suite)

Ville mythique fondée par Darius Ier
Qui n'hésita pas à puiser dans le grenier
Des arts de son siècle parmi les plus toniques :
Colonnes cannelées prises à l'ordre ionique,

De la riche Égypte les salles hypostyles
Et de Mésopotamie des frises au style
Grandiose et guerrier bien présent à notre esprit
Pour l'avoir souvent vu reproduit ou décrit.

Ledit Darius fit percer un canal du Nil
À la Mer Rouge, pour recevoir du fournil
Le pain doré, des fruits divers et les barriques
Qu'il réglait avec sa monnaie, les dariques.

N'oublions pas qu'il fut battu à Marathon
Défaite que voulut venger son rejeton
Las, Xerxès après Platées puis Salamine,
Mycale enfin, dut faire bien grise mine.

À Persépolis, il rehausse la splendeur
Des temples et remet plus encore à l'honneur
Les cohortes interminables de soldats
Dont les faits d'arme sont pourtant sans grand éclat.

Quant à son fils Artaxerxès, qui lui succède,
C'est par un bain de sang qu'au trône il accède.
Il sait se montrer à l'occasion magnanime
Et même accueille le vainqueur de Salamine,

Thémistocle, sur le tard frappé d'ostracisme
À Athènes. Et, méconnaissant tout racisme,
Il permet que le petit reste d'Israël
Rentre à Jérusalem, s’y trouvant comme au ciel.

Persépolis connaît, sous son gouvernement,
Une floraison de parures et d'ornements.
Dans l'empire achéménide, elle est vraiment
La cité qui produit le meilleur agrément.

samedi 27 août 2011

Napoléon

Napoléon

Savez-vous pourquoi Napoléon n'attachait pas son cheval à un arbre ?

-Parce qu'il mange l'écorce.

jeudi 25 août 2011

Saint Louis bâtisseur (2)


Saint Louis bâtisseur (2)

- Des couvents : pour les ordres mendiants ,nouvellement fondés. Il fallait achever l’église des Jacobins (dominicains), rue Saint-Jacques, et agrandir leur couvent après 1221. Il construit l’église des Cordeliers (franciscains), rue de l’Ecole-de-Médecine, en 1240. Aux Carmes, près de Saint-Paul ; aux augustins, près de la Porte Montmartre ; aux Frères de la Pénitence, près de Saint-André-des-Arts ; aux serfs de la Vierge ; près de la porte du Temple (église des Blancs-Manteaux) ; aux Frères de la Sainte-Croix, rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie ; aux Trinitaires, chargés du rachat des prisonniers des musulmans, installés rue du Sommerard ; près de Cluny ; aux Chartreux (dans la maison de Vauvert – emplacement de l’Observatoire), il fait construire églises et couvents, souvent après avoir donné les terrains. A cette liste, il faudrait ajouter les couvents de femmes : les Filles de Dieu, rue Saint-Denis, les Béguines, rue Charlemagne. Œuvre au service de la culture, de la prière et de la charité, c’est-à-dire du social. (lire la suite)

- Des « Saintes Chapelles » pour garder les reliques. Celle de l’Île de la Cité, mais aussi celles de Vincennes et de Saint-Germain. Œuvre spirituelle et pastorale.

- Des « Maisons-Dieu » : déjà au XIIe siècle, elles s’étaient multipliées, mais saint Louis les fait agrandir pou reconstruire, et il en crée d’autres. On connaît son attention aux pauvres. Par lettre patente de 1227, il prend l’Hôtel-Dieu sous sa protection et l’agrandit. En 1225, il fonde les Quinze-Vingts pour trois cents aveugles, près de Saint-Honoré. Œuvre sociale considérable, née de sa charité.

- Des bibliothèques et des « collèges », dont la Sorbonne : la première bibliothèque publique de Paris est ouverte par lui au troisième étage de la sacristie de la Sainte Chapelle. En 1257, c’est lui qui donne une maison pour un collège à son chapelain, Robert de Sorbon. Le développement intellectuel de Paris lui doit beaucoup. Curés et bourgeois bénéficient de cette vie universitaire, le rayonnement de Paris aussi.

B. Violle, Paris, son Eglise, 1. Histoire, Paris, Cerf, 2004, p. 71-72.

(fin)

mercredi 24 août 2011

Saint Louis bâtisseur (1)

Saint Louis bâtisseur (1)

Avec les architectes Pierre et Eudes de Montreuil, Jean de Chelles, Jean d’Orbais, Hugues Libergier, Robert de Luzarches, Villard de Honnecourt, saint Louis est à l’origine d’un des fondements de notre patrimoine spirituel, artistique et culturel. Il ne construisait pas pour son prestige ou son plaisir, mais pour le service de ses sujets. On lui doit plus de « Maisons-Dieu », d’hôpitaux ou de « centres sociaux » pour les soins des pauvres et des malades ; de monastères, centres de prière (mais aussi de développement des techniques agricoles et industrielles) ; de « collèges » ; d’églises ; de villes que de palais. Les chroniqueurs nous montrent le roi se déplaçant pour inspecter les chantiers et pour ordonner comment disposer les salles, et même participant de ses mains à la construction. « Il transportait des sacs de terre sur son dos. » (lire la suite)
Dans ce siècle qui pensait que l’on ne s’accomplit que par le don généreux de ses biens et de sa personne, il réussit à obtenir cette abondance de constructions sociales et spirituelles sans mettre en péril les finances du royaume et sans multiplier des impôts écrasants pour le peuple ; car il savait faire donner par les riches et utiliser les « amendes » auxquelles il condamnait les grands en faute.
Ainsi, l’amende qu’un jugement impose au sire de Coucy est utilisée pour construire des « écoles » et des réfectoires au couvent des dominicains, rue Saint-Jacques. Son œuvre se comprend comme celle d’un mystique qui sut être un politique et un remarquable homme d’action et de goût au service de son peuple, des pauvres en particulier.
Même si l’on se borne à Paris, la liste de ses constructions est trop longue à dresser (…). Mais il vaut la peine d’évoquer les différents domaines où s’exerça son action. On lui doit :
- Des monastères : celui de Sainte-Catherine-du-Val-des-Ecoliers, rue d’Ormesson (1228) pour honorer un vœu des sergents d’arme à Bouvines et permettre à des moines intellectuels de s’établir à Paris ; celui de Longchamps (1256). Œuvre au service de la prière et de l’économie.

(à suivre…)

mardi 23 août 2011

Lisbonne

Lisbonne

Une conque ouverte en grand, tournée vers le large
Montre une perle au grand jour, vraie, étincelante,
La splendide parure de l'estuaire du Tage
Qu'Hélios à son zénith fait reluire éclatante.

L'antique Olisipo, municipe romain,
Servait d'escale vers les îles mythiques,
Oui les Cassérides, productrices d'étain,
Même pour les Ibères venus de la Bétique. (lire la suite)

La civilisation arabe y imprima
Son caractère, gloire des califats jadis,
Encore visible dans le quartier d'Alama
Et Lisbonne devint un coin de paradis.

Aujourd’hui elle l’est encore,, assurément.
Ce n'est pas l'apport de l'époque médiévale,
Si présent dans les hauteurs, qui le dément.
Et sa splendeur par vagues vers l’océan dévale.

À cet endroit, le fleuve s'appelle mer de Paille
Il prit part aux combats des maures et des croisés
Et en accueillit une abondante tripaille
Qu'on pouvait oui-da la mesurer au toisé.

L'histoire à chaque époque remodèle les arts.
Voici le monastère dit des Jeronimos
Et la tour de Belém, manuéline, à l'écart
Puis l’infinie richesse de ses azulejos.

Au siècle des Lumières ici on aménage
La place du Commerce dedans la ville basse.
Elle sert de socle à ses différents étages
Dont la beauté bauté d’un lieu à l’autre se surpasse.

Ses habitants, aimables autant que travailleurs,
Ont su accommoder l’ancien et le moderne.
Fiers marins, ayant le regard tourné ailleurs,
Ils ont édifié une audacieuse poterne.

C'est le pont Vasco de Gama qui d'une rive
À l'autre enjambe, altier, le cours des eaux sereines.
L'imagination trop sollicitée dérive
Et couronne Lisbonne, faisant d’elle sa reine.

dimanche 21 août 2011

Las Vegas


Las Vegas

Devant quel dieu faudra-t-il s’immoler un jour ?
Celui de Las Vegas qui habille de fièvre
Ces hommes qui, en automates, nuit et jour
Vivent en attendant un idéal aussi mièvre ?

L’attente d’un gain, dans l’espérance fiévreuse
Prolongée au-delà du simple supportable.
Attente qui de jour en jour un peu plus creuse
Des visages qui sont loin d’être charitables. (lire la suite)

Il faut avoir vu ces regards pleins de détresse,
De cadavres vivants déjà dans leur linceul,
Pour saisir qu’en dépit de l’inconstante presse
Devant sa table de jeu chacun est bien seul.

Il faut avoir croisé tel ou tel de ces gars
Aiguillonné tantôt par un modique gain
Devant sa machine à sou, avide et hagard,
Haletant, à l’affût d’un éventuel regain.

Il faut avoir senti toute l’inanité
D’un comportement que seulement la passion
Commande et qu’accompagne un brin de vanité
Forçant, corps et biens, à la dilapidation.

Ils sont tristes à voir tous ces pauvres minets,
Qui rôdent incertains, et dont la pauvre allure
S’est flétrie au contact de vils estaminets
Et a perdu du même coup toute sa parure.

Tout à l’heure, il faudra bien imposer un terme
À l’envie tenace et pourtant insatisfaite
Qui oblige de jour en jour à parier ferme,
Enjeu funeste qui annonce la défaite.

Las Vegas, où le vice du gain facile est roi,
Las Vegas éclairée par des millions d’ampoules,
Tu ne livres pas la paix mais le désarroi,
Tu te découvres ogresse, et non pas mère poule.

Malheur, ô engendreuse de rude perdition
Qui colle sur l’âme une effroyable noirceur.
L’homme a vite oublié qu’il devra reddition
D’une vie de ripailles, lui le pauvre noceur.

Malheur, ô enjôleuse de rude perdition
Qui plonge l’âme dans une étrange laideur.
L’homme a vite oublié de faire sécession,
Sa vie de rimailleur, d’avoir été plaideur.

Malheur, ô envoûteuse de rude perdition
Qui endort l’âme d’une impayable torpeur.
L’homme a vite oublié de poser condition :
Sa vie de ricaneur, il n’en a point la peur.

Tu trimballes partout ta une richesse insolente.
On te sent satisfaite de cet indécent luxe.
L’homme que tu séduis garde l’âme dolente.
Ton emprise l’empêche d'amorcer un reflux.

Tu t’enorgueillis de ta richesse insolente.
On te sent minaudant de lumière et d’ors.
L’homme que tu séduis garde l’âme violente
Ton emprise l’empêche d’éprouver du remords.

Tu fais la fière de ta richesse insolente.
On te sent prétentieuse dans tes petits décors.
L’homme que tu séduis garde l’âme latente.
Ton emprise l’empêche de vivre dans son corps.

Que se déchaînent sur toi les foudres du ciel.
Qu’elles triturent tes biens à jamais en cendres.
Alors naîtra un grand signe, un arc-en-ciel.
De semblable spectacle, on ne peut que s’éprendre

Que s’abattent sur toi les foudres de mon ciel.
Qu’elles malaxent tes biens à jamais en cendres.
Alors naîtra un grand signe, un gratte-ciel.
Sur semblable spectacle, on ne peut que s’étendre

Que se déversent sur toi les foudres du ciel.
Qu’elles réduisent tes biens à jamais en cendres.
Alors naîtra un grand signe, si essentiel.
Et semblable spectacle, seul peut le comprendre

L’âme qui par le vice ne se laisse corrompre.
Lassée du tintamarre de toutes les nations,
De paix, de pureté, elle bat à tout rompre,
Et elle entreprend une céleste élévation

Fuyant à tout jamais les fastes inutiles
Qui contre elle ont ourdi tant de conspirations.
Dégagée de tous les lest et fardeaux futiles,
Elle suit du mérite final l’aspiration.

À quel Dieu s’immoler, cela elle le sait.
Ce n’est pas au veau que tout Las Vegas adore.
Son Amour, on peut dire qu’elle en a fait l’essai
Et il ne trompe pas, il vaut plus que tout l’or.

vendredi 19 août 2011

Kinshasa

Kinshasa

Le mal d'Afrique est un mal dont on ne meurt pas
Mais il est rare que ceux qui portent leurs pas
Sur ce grand continent piriforme y échappent :
C'est fièvre d'amour qui fermement vous attrape.

C’est irrationnel, et un peu incontrôlé,
L'étranger ne se laisse certes pas enjôler,
Non, il est plutôt embobeliné, séduit
Par des sortes d'effluves dont il est comme enduit. (lire la suite)

Au Congo, Kinshasa, la grande métropole,
Elle aussi de colline en colline cajole
Le nouveau venu, quel qu'il soit, et le mignote,
Fait pression sur son cœur, puis après le grignote.

L'explorateur Stanley John fonda cette ville
Pensant au roi, il la nomma Léopoldville,
Hommage à qui créa pour une coloniale
L'Association africaine internationale.

Le majestueux Congo s'étale et prend ses aises
Puis chute d’un seul coup, rappelant le Zambèze.
Il forme à Kinshasa le seul Malebo Pool
Large de bien trente kilomètres et s'écoule

Vers Matadi, où il est agité soudain.
Par ses rapides il file non sans dédain,
Tandis que dans les rues des foules de kinois
Déambulent toujours avec leur gai minois.

Ils vont, ils viennent sur des artères de sable
Entre des palissades d'où n'émerge aucun gable.
Ils gravissent les pentes, et puis en redescendent
En colonnes sans fin qui de partout serpentent.

Qu'importe s'il n'y a plus aucun lampadaire,
Si les lampes à huile donnent un drôle d'air
À la ville, où la nuit est tombée de bonne heure,
Sa latitude étant à peu près l'équateur ?

Qu'importe tout ce qui manque à l'occidental ?
Il est pris, quoi qu'il veuille, c'est tout sentimental,
Par l'atmosphère ambiante et puis par l'air du temps,
Par l'humus africain et par ses habitants.

mercredi 17 août 2011

CHICHÉN ITZA

CHICHÉN ITZA

Depuis la terrible ziggourat de Babel
Immortalisée par le pinceau de Bruegel
L'homme éprouve une fascination pour le ciel
En traduit l'attrait en des projets démentiels

En Haute Égypte jadis la Vallée des Rois
Fut pour l'imaginaire artistique une proie
Facile à saisir qui devint la pyramide
Se développant elle vêtit de chlamydes (lire la suite)

Les rives du Nil et le plateau de Gizeh
Comment cette forme a-t-elle pu aiguiser
L'art religieux des descendants de Kukulcán
À Chichén Itza, comme à Teotihuacán

Certes la symbolique n'y est pas la même
Bien qu'à une divinité elle ramène
La pyramide maya n'est pas une tombe
Ni ne se dresse solitaire mais retombe

Écrasant de sa majesté un monde éteint
Au Yucatán c'est pour un tout autre destin
Il ne s’agit pas d’un solennel obituaire
Mais elle conduit pas à pas jusqu’au sanctuaire

Qui, cherchant à atteindre l'azur, le couronne
À ses pieds s'étend la place aux mille colonnes
Plus loin le Temple des Tigres et un puits sacré
Témoignent qu'ici tout est aux dieux consacré

L'homme de cet empire a formé à son gré
Un monument qui est cultuel et à degrés
Comme aussi pour la primitive Saqqara
Qui reflétait Râ comme sur du baccarat

Des foules ferventes montaient les escaliers
Portant leurs oblats et par un jeu de paliers
Gagnaient peu à peu le site du sacrifice
Dont elles escomptaient un divin bénéfice

Ainsi s'accomplit un immuable rituel
Dans un objectif de nature spirituelle
Car l'homme est ainsi fait ou plutôt créé
Qu'il est seul s'il ne s'est en Dieu récréé

samedi 13 août 2011

Mon enfant sera…

Mon enfant sera…


Quatre mères de famille parlent de l’avenir de leur rejeton.

La première dit :
- Moi, j’aimerais que mon fils soit prêtre.

Et pourquoi cela ?
- Je pourrai lui dire : Mon Père.

La deuxième de dire :
- Eh bien ! moi, je voudrais qu’il soit évêque ?

Pourquoi donc ?
- Je pourrai l’appeler : Monseigneur.

La troisième n’est pas impressionnée, et avance tranquillement :
- Le mien, je veux qu’il soit pape !

Ca alors, et pourquoi ?
- Je lui dirai : Sainteté.

La quatrième est fort embarrassée. Elle réfléchit, et finit par dire :
- Mon garçon, moi, je voudrais qu’il soit gros, très gros.

Les trois autres, fort surprises, l’interrogent :
- Quelle drôle d’idée. Pourquoi veux-tu qu’il soit très gros ?

- En le voyant, je dirai : Mon Dieu ! mon Dieu !

jeudi 11 août 2011

Santiago du Chili

Santiago du Chili

Pedro de Valdivia venu d’Estrémadure,
Conquérant hardi et comme tous héroïque,
A planté son fanion ici, fondé en dur
Une ville qui du Chili est symbolique.

Santiago del Nuevo Extremo fut son nom
En filial hommage à ses racines lointaines
Dans le Vieux Monde dont il était capitaine
Et dont il portait dans l’équipage le renom. (lire la suite)

La plaza de Armas est le lieu d’origine
De la fondation. Elle vit O’Higgins
Et l’expédition couronnée de victoire
La satisfaction d’accomplir son devoir.

Les indiens Mapuches ont nommé la région
« Chile », autrement dit « la neige ». Or, voici
De génération en génération
Ce nom a traversé le temps et reste ici.

Pedro de Gamboa dessina le tracé
De cette métropole aux nombreuses facettes
Qu’égaye par moments un verre de Cabernet
Pris à Quinta Normal ou à la buvette.

Sur les flancs du Cerro nommé Santa Lucia
D’où s’élève le chant d’un Ave Maria,
Ô Vierge del Cobre, patronne du pays,
Protège tes enfants en veille ou endormis.

Casa Colorado, de style colonial,
En français « Maison Rouge », et joyau de la ville
Signe que rien ne bouge de ce qui est vital
Témoin éblouissant du courage civil.

Qu’évoque le palais dit de La Moneda
Sinon un haut lieu de l’histoire du Chili,
Centre animateur des rouages de l’Etat
De tous les citoyens, qui les réconcilie.

Le fort de Forest Park est là tel un veilleur
Disposé à toute heure pour parer aux malheurs.
Et des Bénédictins l’antique monastère
A sonné le tocsin aux époques austères.

La faculté de droit de l’Université
Qu’un bras du Mapucho borde non sans amour
Est de l’architecture un des plus beaux reflets
Qui à l’étudiant procure un prestigieux parcours.

Dans le sanctuaire marial Cerro San Cristobal
Marie tend son manteau d’un amour virginal
Elle est la protectrice et la sûre garante
La Mère bienfaitrice et toujours consolante.

vendredi 5 août 2011

Paris

Paris

Paris, toi que certains disent la Babylone
Nouvelle et lieu de la perdition,
Je te vois le terrain de la tradition,
Le rempart de la foi que rien ne déboulonne.

Le maître Saint-Denis, un vrai céphalophore,
Apportant à Paris la grâce en des amphores
Et ses saints compagnons, Rustique et Eleuthère
Qui font émerger le christianisme de terre. (lire la suite)

L’ermite Séverin reçut le jeune Cloud
L’un et l’autre appelés à monter aux autels
Après s’être mis à servir un Dieu jaloux
Et sacrifié pour lui toutes les bagatelles.

Et sainte Geneviève en ce lieu dit Nanterre
Humble pastourelle et cependant forte femme
Auprès d’Attila elle est vrai parlementaire
Et le détourne l’invasion infâme.

Saint Marcel, le vainqueur du dragon de la Bièvre,
Ayant expulsé le monstre, image du mal,
Fort du pouvoir qu’a en elle l’eau baptismale,
En fait de sainteté est devenu orfèvre.

Au cœur de la Cité, la cathédrale-mère
Par son immensité démonte l’éphémère,
Cœur de la France d’où tous les chemins partent
Repère essentiel qui s’impose à toute carte.

Et saint Vincent-de-Paul, l’apôtre des gens pauvres
Dont la dépouille gît chez auprès des Lazaristes,
En personne engagé chez les esclavagistes,
Depuis lors nous assiste aussi bien qu’il nous sauve.

Là-bas, c’est Notre-Dame au titre des Victoires,
Qui ne célèbre plus les succès des armées,
Mais d’autres faits d’armes au don surérogatoire,
Refuge des pécheurs par la grâce charmés.

La Sainte-Madeleine, édifice bâti
Pour ceux qui, ne pouvant se rendre en pèlerins
Jusqu’à Jérusalem, vont à la convertie,
Celle qui a touché le Seigneur de ses mains.

Et voici deux hauts lieux de spiritualité
D’amour profond de Dieu et de fidélité,
La rue du Bac et sa médaille aux miracles
La basilique de Montmartre et ses oracles.

Elle est miraculeuse en cette rue du Bac
Où Catherine, la petite Labouré,
A reçu, bienheureuse, et comme tout à trac,
Cette apparition qui l’a énamourée.

La basilique du vœu de la nation
Reconnaissante de voir Paris épargnée
Une nouvelle fois, est l’affirmation
Qu’en louant notre Dieu, l’on peut encore gagner.

Peuple qui tournoie au gré des événements
Peuple qui louvoie au fil des événements
Peuple qui conçoit au long des événements
Peuple qui charroie au tour des événements.

Ton infinie cohorte aux aspects bariolés
Qui ahane cahin caha portant sa croix,
La croix de tous les jours, en ville et ses faubourgs,
Au cœur, à ses portes, en l’île et au Châtelet.

Les obscurs besogneux qui ne réclament rien,
Travaillent vergogneux, sont jugés bons à rien
Ils gardent au cœur l’amour de la cité rebelle,
Amour incoporel et tout intemporel.

Saints anonymes qui n’ont ni places ni rues
Saints éponymes, au souvenir disparu,
Saints toutefois qui ont leur place en paradis
Et dont la sainteté en silence irradie.

Et Jésus et Marie qui veillent sur la ville
L’amour qui se marie au cœur de l’un et l’autre
En qui rien ne varie, car c’est un amour tranquille
Qui communique aux saints la force de l’apôtre.

Notre Mère et son Fils qui ont tant à donner
A ceux qui à leur Dieu de cœur sont adonnés
L’amour de tous deux sur la grande Babylone
A la fois nous rassure et s’en va qui rayonne.

lundi 1 août 2011

La pêche miraculeuse (11)

La pêche miraculeuse (11)

« Fais que je t’aime davantage, augmente mon amour », et celui de tous tes enfants, pour que nous communiquions un incendie d’amour véritable dans le monde, l’incendie de l’Amour de l’Esprit Saint, pour que ce monde s’embrase pour toi, pour qu’il vibre avec toi, qui nous aimes, et qui nous aimes jusqu’au bout (cf. Jean 13, 1).
Alors, après avoir écouté la réponse de son cher Céphas pour la troisième fois, Jésus lui dit : « Quand tu étais jeune, tu mettais toi-même ta ceinture et tu allais où tu voulais. Mais, quand tu seras vieux, tu étendras les bras, et un autre te mettra la ceinture et te mènera où tu ne voudrais pas aller » (Jean 21, 17-18). Parce que, si nous sommes libres de suivre ou pas le Seigneur – et Simon-Pierre a fait l’expérience de cette liberté mal employée -, c’est aussi la Providence (lire la suite) qui guide nos pas et nous place dans les circonstances qu’elle prévoit comme devant nous permettre de parvenir réellement à la sainteté. Dans le cas de Pierre, cela passe par la crucifixion, comme son Maître.
Saint Jean précise, en effet, que Jésus « dit cela pour indiquer de quel genre de mort Pierre devait glorifier Dieu. Puis, sur ces mots, il lui dit : « Suis-moi » (Jean 21, 19). Ces mots, Jésus les avait déjà prononcés trois ans plus tôt, quand il avait appelé Pierre et André son frère, tout en précisant : « Et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes » (Matthieu 4, 19). Et, ce qui est vraiment admirable, sans sourciller, « eux, aussitôt, laissant là leurs filets, le suivirent » (Matthieu 4, 20).
C’est l’appel, l’injonction, que notre Seigneur Jésus-Christ adresse à tout un chacun, du moins à ceux qui ont un minimum de préoccupation spirituelle, qui ne veulent pas vivre comme des animaux sans âme. « Si quelqu’un veut être à mon service, qu’il me suive, et là où je serai sera aussi mon serviteur » (Jean 12, 26), c’est-à-dire là où il est allé nous préparer une place (cf. Jean 14, 3).
Et alors, si quelqu’un me suit réellement, « si quelqu’un veut être à mon service, mon Père l’en honorera » (Jean 12, 26). Mon Père, « qui voit dans le secret » de votre âme (Matthieu 6, 4.6.18), vous le revaudra. Il est comme cela, votre Dieu. Il est reconnaissant de ce que vous m’emboîtiez le pas et, comme toute personne reconnaissante, il manifeste sa joie en vous offrant des cadeaux. « Soyez dans la joie et l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux » (Matthieu 5, 12).

(fin)