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lundi 31 mai 2010

L’âme pénitente (10)

L’âme pénitente (10)

Ce que tu attends de moi, comme de nous tous, c’est que nous te priions, et que nous te priions précisément comme notre Père. « Tu ne prends pas plaisir aux sacrifices, et, si je l’offrais, tu n’agréerais pas un holocauste » (Psaume 51, 18), « car le sang des taureaux et des boucs est impuissant à effacer les péchés. Voilà pourquoi le Christ a dit, en entrant dans le monde : Tu n’as voulu ni sacrifice ni oblation, mais tu m’as formé un corps. Tu n’as agréé ni holocauste ni sacrifices pour le péché. Alors j’ai dit : Voici que je viens – c’est écrit de moi dans le rouleau du Livre – pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Hébreux 10, 4-7). Faire ta volonté ! C’est simple à dire, (lire la suite) moins aisé à réaliser. Mais ta grâce nous assiste toujours. Et que peut-il y avoir de plus doux et de plus aimable que la Volonté d’un père, surtout d’un tel Père que toi ? « Ta loi est dans mon cœur » (Psaume 40, 9), pour que je comprenne, pour que je te comprenne, et que je me rende compte que ce que tu veux, c’est que je t’aime sans partage, mais aussi non de façon officielle, mois encore simulée. C’est le sacrifice de toute ma vie que tu réclames. Et tu as le droit, tous les droits, à le faire. « Ecoute, mon peuple, je parlerai (…). Ce n’est pas pour tes sacrifices que je te blâme ; tes holocaustes sont constamment devant moi. Je ne prendrai point un taureau dans ta maison, ni des boucs dans tes bergeries, car à moi sont tous les animaux des forêts, toutes les bêtes des montagnes par milliers ; je connais tous les oiseaux des cieux, et ce qui se meut dans les champs est connu de moi. Si j’avais faim, je ne le dirais pas, car le monde est à moi, et ce qui le remplit. Est-ce que je mange la chair des taureaux ? Est-ce que je bois le sang des boucs ? Offre en sacrifice à Dieu l’action de grâces, et acquitte tes vœux envers le Très-Haut » (Psaume 50, 7.8-14). Fort de ton encouragement », je célébrerai le nom de Dieu par des cantiques, et je l’exalterai par des actions de grâces : hommage plus agréable à Yahvé qu’un bœuf, qu’un jeune taureau avec cornes et sabot » (Psaume 69, 31-32).
Oui, « mon sacrifice, ô Dieu, c’est un cœur contrit » (Psaume 51, 19), c’est-à-dire un cœur exact, véridique, qui reconnaît son manque d’amour et va s’appliquer à réparer, à combler ce manque. A partir d’aujourd’hui, je veux t’aimer pleinement, j’ai hâte de t’aimer, de rattraper le temps perdu, s’il peut être rattrapé. Ou au moins de mettre les bouchées doubles, de profiter à fonds du temps qui passe, si rapidement. « L’amour du Christ nous presse » (2 Corinthiens 5, 14).

(à suivre…)

dimanche 30 mai 2010

L’âme pénitente (9)

L’âme pénitente (9)

Vérité sublime entre toutes. Vérité si ignorée, si méconnue, quand ce n’est pas bafouée. C’est pourquoi « j’enseignerai tes voies à ceux qui les transgressent » (Psaume 51, 15), avec l’espoir que « les pécheurs reviendront à toi » (Psaume 51, 15). Certes, je ne suis pas meilleur que mes pères, et « j’ai fait ce qui est mal à tes yeux » (Psaume 51, 6). Je ne suis pas meilleur qu’eux. Mais pour réparer mes fautes, et éviter aussi à d’autres de les commettre, je me sens la responsabilité d’annoncer la Bonne Nouvelle, d’essayer de ramener les égarés sur le droit chemin, d’inviter ceux qui sont éloignés à venir jusqu’à toi, car c’est pour tous et pour chacun pris individuellement que tu as donné ta Vie, Seigneur, et tu ne te désintéresses d’aucun de nous. (lire la suite)
Me comportant ainsi, de façon responsable et dans un esprit d’expiation, je compte bien que « tu me délivres de la peine de sang, ô Dieu mon Sauveur » (Psaume 51, 16), comme tu l’as promis à David ton serviteur. Que tu voudras bien tempérer la rigueur de ta justice par l’huile de ta miséricorde, que je sais inépuisable. Alors « ma langue célébrera ta justice » (Psaume 51, 16). Et même si tu ne m’épargnais pas le juste châtiment de mes fautes, je publierai ta justice, car toute décision venant de toi est éminemment juste et bonne. Il n’y a rien à y redire. Elle n’est pas à reprendre. L’on ne saurait se pourvoir en cassation ! Elle se tient.
Je veux donc proclamer combien tu es juste et bon envers moi, comme envers tous les hommes. Pour cela, comme pour le reste, il faut que tu m’aides, que tu me donnes ta grâce. « Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche publiera tes louanges » (Psaume 51, 17). C’est-à-dire, mets sur mes lèvres la prière que tu veux m’entendre formuler et que tu veux exaucer. Apprends-moi à prier (Luc 11, 1), à te dire et à te répéter : « Père, que ton nom soit sanctifié » (Luc 11, 2). Y a-t-il un mot plus savoureux que celui-là « Père » ? Existe-t-il un titre plus doux à mon palais ? Quel nom te donner qui puisse passer celui-là ? C’est toi-même qui nous l’as enseigné. C’est celui que tu as employé toi-même dans ta prière, à tout moment : « Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, pour avoir caché cela à ceux qui ont la science et l’entendement et pour l’avoir révélé aux tout petits. Oui, ô Père, c’est que tel a été ton bon plaisir » (Luc 10, 21). « Père, si tu le veux bien, écarte de moi cette coupe » (Luc 22, 42). « Père juste, alors que le monde ne t’a pas connu, moi je t’ai connu, et ceux-ci ont connu que c’est toi qui m’as envoyé. Je t’ai fait connaître à eux, et je te ferai connaître encore, afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et moi aussi en eux » (Jean 17, 25-26).

(à suivre…)

samedi 29 mai 2010

L’âme pénitente (8)

L’âme pénitente (8)

C’est par ton Esprit que je suis régénéré. Puisque son action est si bénéfique et efficace, je t’en conjure, ô Dieu Tout-Puissant, Dieu de Bonté et de Miséricorde, « ne me rejette pas loin de ta face, et ne me retire pas ton Esprit saint » (Psaume 51, 13). Je le sais, « l’Esprit Saint, éducateur des hommes, fuit l’astuce ; il se retire devant des pensées dépourvues d’intelligence, et les succès de l’iniquité lui sont une condamnation » (Sagesse 1, 5). C’est pourquoi je veux m’attacher à suivre tes voies (Psaume 18, 22). C’est la raison pour laquelle je t’ai demandé un cœur nouveau, de ne plus être un homme charnel mais un homme spirituel. « Quant à vous, vous relevez non de la chair, mais de l’Esprit, (lire la suite) si vraiment l’Esprit de Dieu réside en vous ; mais si quelqu’un n’a pas l’Esprit du Christ, celui-là ne lui appartient pas » (Romains 8, 9). « Apprends-moi à faire ton bon plaisir, car tu es mon Dieu. Que ton bon esprit me conduise sur un terrain aplani » (Psaume 143, 10). « Pour moi, je marcherai dans l’intégrité, délivre-moi et sois-moi propice » (Psaume 26, 11). Sans ton Esprit Saint, il me serait impossible de me comporter avec un minimum de correction. Je ne serais pas à même d’articuler un « Abba ! Pater » (Galates 4, 6), ce qui serait un comble pour un enfant à toi ! Il me serait impossible de faire ta Volonté divine, car elle resterait ignorée de moi. « Qui a connu ta volonté, si tu ne lui a pas donné la Sagesse, et si tu n’as pas envoyé d’en-haut ton Esprit Saint » ? (Sagesse 9, 17). Ne détourne pas ton visage de moi, ô mon Dieu. Mais laisse-moi le contempler. « Je cherche ton visage en Yahvé » (Psaume 27, 8). Quand te verrai face à face ?
« Le salut n’est en aucun autre, car il n’est sous le ciel, d’entre les noms qui se donnent chez les hommes, aucun autre qui doive nous sauver » (Actes 4, 12). Aussi, « rends-moi la joie du salut que tu donnes et soutiens-toi par un esprit de bonne volonté » (Psaume 51, 14). La joie d’être sauvé, c’est-à-dire de savoir que tu m’as obtenu le salut au prix de ton Sang. La joie de savoir que tu m’as mis, et remis, sur la bonne voie. La joie de cheminer avec toi. Et un minimum de bonne volonté ? Ce n’est pas tout. Mais si elle fait défaut, il n’y a plus rien de bon à attendre. Pour moi, approcher Dieu, « est mon bien » (Psaume 73, 28), mon vrai bonheur. Je ne désire rien d’autre que d’être et de rester avec toi, Seigneur. Car tu es bien à moi. « Mais tout près de toi est la parole, dans ta bouche et dans ton cœur, afin que l’accomplisses » (Deutéronome 30, 14). Que dit « la justice qui vient de la foi ? » (Romains 10, 6). Elle dit : « La parole est proche de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, ce qui veut dire : la parole de foi que nous prêchons » (Romains 10, 8). La Parole de Dieu est toute proche de toi, elle est dans ton cœur, elle est présente dans la doctrine que tu as accueillie, elle est dans la foi que tu professes, elle est en toi, car « le royaume de Dieu est en vous » (Luc 17, 21). Heureux sommes-nous d’avoir un Dieu si proche de nous ! (Deutéronome 4, 7). Il ne peut pas être plus proche qu’il ne l’est par l’Eucharistie, sacrement de la présence réelle au milieu de nous, en nous par la sainte communion.

(à suivre…)

vendredi 28 mai 2010

L’âme pénitente (7)

L’âme pénitente (7)

Ton Eglise ne chante-elle pas, au cours de la Veillée pascale, dans la nuit sainte entre toutes : O felix culpa, « ô heureuse faute, qui nous a valu un tel Rédempteur » ? N’aurais-tu pas entrepris ta folie d’Amour de venir me sauver si j’avais été le seul pécheur au monde ? Aurais-tu pu souffrir qu’un de tes fils soit rejeté de toi sans possibilité de s’amender, alors que pour lui, à la différence des anges, « l’esprit est ardent et la chair est faible » (Matthieu 26, 41) ? Efface toutes mes fautes du livre de Vie. Détourne ton regard de mes voies mauvaises et considère le bien que je veux faire, le bien que je lais à l’ombre de ta Croix, sous la bannière de ton Fils ressuscité. Purifie, par l’aspersion de son Sang, mon âme enténébrée, mais qui veut resplendir de la Lumière que (lire la suite) tu as allumée au Golgotha et qui brille d’un éclat sans pareil au vu et au su de toutes les nations. Même si beaucoup ne veulent pas la regarder, car elle éblouit leurs yeux impurs, impropres à l’accueillir, à se l’approprier.
« Voici que je crée de nouveaux cieux et une terre nouvelle ; on ne se rappellera plus le passé, et il ne reviendra plus à l’esprit » (Isaïe 65, 17). Eh bien ! « ô Dieu, crée pour moi un cœur pur et donne-moi un esprit nouveau et ferme » (Psaume 51, 12). Ramène-moi de la « vallée de l’ombre » (Isaïe 9, 1) au pays de la lumière, où coulent « en abondance le lait et le miel » (Exode 13, 5), où nous est donné la manne nouvelle qui rassasie sans rassasier et ne s’épuise jamais. Rassemble-moi du pays de la dispersion, où je gaspille mes énergies en vain, et ramène-moi à ma terre, celle où tu habites toi, le seul vrai Dieu, la terre du bonheur, où il fait bon pour nous d’habiter (Luc 9, 33). N’est-ce pas toi qui as promis : « Je vous aspergerai d’eaux pures et vous serez purs ; de toutes vos souillures et de toutes vos idoles je vous purifierai. Et je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre chair le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon Esprit, et je ferai que vous suiviez mes ordonnances, que vous gardiez mes lois et les pratiquiez. Vous habiterez le pays que j’ai donné à vos pères, vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu » (Ezéquiel, 36, 25-28). Je crois fermement que tu es fidèle à tes promesses (Hébreux 10, 20) et que ce que tu as annoncé, tu le feras. Que tu l’as déjà fait. A moi de le mériter. A moi de m’en rendre digne. C’est pourquoi je me reconnais pécheur et je te demande humblement pardon. « Envoie ton Esprit, et il se fera une création nouvelle » (Psaume 104, 30). Donne-moi donc ton Esprit Saint, Esprit de sagesse et d’intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de connaissance et de crainte de Dieu » (Isaïe 11, 2). Que désormais je sois tout entier tourné vers toi, bien orienté, c’est-à-dire face au Soleil levant, à « la lumière qui se révélera aux païens » (Luc 2, 32).

(à suivre…)

jeudi 27 mai 2010

L’âme pénitente (6)

L’âme pénitente (6)

« Asperge-moi avec l’hysope, et je serai pur » (Psaume 51, 9). C’est le rite de l’aspersion purificatrice prescrit par le Seigneur (cf. Nombres 19, 11-22). Mais cette aspersion se fait avec le sang des animaux offerts en sacrifice. « Quand Moïse, en effet, eut lu devant tous le peuple tous les préceptes tels qu’ils étaient dans la Loi, il prit du sang des veaux et des boucs avec de l’eau, de la laine écarlate et de l’hysope, et il en aspergea le livre lui-même ainsi que tout le peuple en disant : Ceci est le sang de l’alliance que Dieu vous a enjointe. Puis il aspergea pareillement de sang le tabernacle et tous les ustensiles du culte. C’est d’ailleurs avec du sang que, d’après la Loi, se font presque toutes les purifications, et il n’y a pas de pardon sans effusion de sang » (Hébreux 9, 19-22), « car l’âme de la chair est dans le sang, (lire la suite) et je vous l’ai donné en vue de l’autel afin de servir d’expiation pour vous-mêmes ; car c’est par l’âme que le sang fait expiation » (Lévitique 17, 11). Et c’est par le Sang versé en libation généreuse sur la Croix que nous sommes purifiés de nos souillures. Loué soit notre Seigneur Jésus-Christ ! Grâce lui soit à jamais rendue pour cet Amour et pour la largesse avec laquelle il nous l’a fait partager. « Lave-moi, et je serai plus blanc que la neige » (Psaume 51, 9). Si mes péchés étaient « comme l’écarlate, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine » (Isaïe 1, 18). Telle est la vertu du Sang de l’Agneau. « Fais-moi entendre des paroles de joie et d’allégresse » (Psaume 51, 10). « Moi, je te pardonne tout le temps. » Voilà ce que nous entendons. « Yahvé a déjà ôté ton péché, tu ne mourras pas » (2 Samuel 12, 13).Tu ne mourras pas parce que tu as demandé pardon, parce que tu as confessé ta faute. Cela me suffit, dit le Seigneur. Je n’en demande pas plus. Je sais bien que vous êtes faibles, depuis que vous avez écouté la voix du tentateur. Aussi ai-je pitié de vous. Rien qu’en me disant : « J’ai péché contre toi », je m’empresse de vous consoler et de vous rassurer. Je suis comme cela, moi votre Dieu. Je ne m’enflamme pas rapidement.
« Mes os tremblent de peur » (Psaume 6, 3), mais, en t’écoutant, je suis rassuré. En entendant ces paroles de joie et d’allégresse « les os que tu as broyés tressailliront d’aise » (Psaume 51, 10). Ô mon Dieu, permets-moi d’insister. Non que je doute de toi. Mais parce que mon amour m’en fait l’obligation : « Détourne ta face de mes péchés, et efface toutes mes fautes » (Psaume 51, 11). Je sais bien que le mal que j’ai fait existe. Il s’est inscrit dans le déroulement de l’histoire. Il y a sa place.

(à suivre…)

mercredi 26 mai 2010

L’âme pénitente (5)

« Oui, je suis né dans l’iniquité, et ma mère m’a conçu dans le péché » (Psaume 51, 7).C’est une autre constatation. A cela nul n’échappe, hormis le Seigneur et sa très Sainte Mère, qu’il a voulu préserver du péché originel en l’en rachetant par avance en vue de sa maternité divine. « Aussi, tout comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort a atteint tous les hommes, parce que tous ont péché… » (Romains 5, 12).C’est la loi universelle de l’humaine nature. Nous naissons tous pécheurs. « Ma mère m’a conçu dans le péché » (Psaume 51, 7), non en ce sens que cette conception serait un péché – mettre des enfants au monde est une participation au pouvoir créateur de Dieu, une action sainte qu’il bénit abondamment – mais parce qu’elle n’a pu me communiquer que sa propre nature, la nature humaine inexorablement encline au péché. Mais « de même, en effet, que par la désobéissance d’un seul homme tous les autres ont été constitués pécheurs, pareillement aussi par l’obéissance d’un seul tous les autres seront constitués justes » (Romains 5, 19). C’est l’intervention divine dans l’histoire humaine pour y rétablir l’ordre perturbé par l’action démoniaque. C’est l’intervention divine d’un Rédempteur, d’un rachat par l’autorité la plus haute qui soit, le Fils même de Dieu qui a accepté d’être « éprouvé en tout de la même manière que nous, le péché exclu » (Hébreux 4, 15). « Vous aussi, vous étiez à l’état de mort pour les fautes et les péchés que jadis vous commettiez couramment en suivant le courant de ce monde, à la manière du prince qui règne dans les airs, de l’esprit qui exerce actuellement son action chez les hommes rebelles. Nous aussi, nous étions tous de ceux-là, quand nous vivions jadis plongés dans les convoitises de la chair et des désirs mauvais, et nous étions par nature voués à la colère divine tout comme les autres. Mais Dieu, dans la richesse de sa miséricorde, poussé par le grand amour dont il nous a aimés, nous a fait revivre avec le Christ, alors que nous étions en l’état de mort pour nos fautes – c’est par grâce que vous êtes sauvés - ; il nous a ressuscités avec lui et nous a fait asseoir avec lui dans les cieux en la personne du Christ Jésus, pour montrer aux siècles à venir la surabondance de la grâce que sa bonté nous octroie dans le Christ Jésus « (Ephésiens 2, 1-7). Prodige de l’amour insondable de Dieu ! Le roi David ne pouvait pas imaginer cela. Aussi se borne-t-il à la componction, qui est à même de gagner le cœur de Dieu, de l’incliner vers le mortel : « Tu aimes la sincérité du cœur, et dans le secret tu me faits connaître la sagesse » (Psaume 51, 8). Dieu instruit l’homme dans son cœur et travaille sa conscience, pour que le remords l’amène au repentir sincère, au ferme propos de ne plus offenser Dieu et à la résolution de recommencer à lutter avec l’aide de la sainte grâce divine.

(à suivre…)

mardi 25 mai 2010

L’âme pénitente (4)

L’âme pénitente (4)

« C’est contre toi, et toi seul, que j’ai péché, et j’ai fait ce qui est mal à tes yeux » (Psaume 51, 6). Contre Dieu seul puisque c’est lui, et lui seul, qui prend sur ses épaules le poids de tous nos péchés, lui seul qui peut fournir cet effort titanesque pour nous arracher à l’éternelle damnation. Il porte dans son corps les stigmates de nos fautes. Il les garde pour l’éternité, puisqu’il n’a pas voulu s’en défaire après sa Résurrection : « Jésus arriva et se trouva devant eux, et il leur dit : « Paix à vous ! » et, en disant cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent tout joyeux de revoir le Seigneur. (…) Puis il dit à Thomas : « Amène ici ton doigt et regarde mes mains ; puis, amène ta main et mets-la dans mon côté. Et ne sois plus incrédule, mais croyant » (Jean 20, 19-20.27). Jésus porte dans son esprit toutes nos iniquités : (lire la suite) « Tous ensemble sont devenus infidèles, ils se sont tous corrompus » (Psaume 53, 4). Et par là il nous guérit de nos maladies spirituelles et de nos infirmités corporelles : « Il guérit aussi toutes les maladies afin que s’accomplisse ce qui avait été dit par le prophète Isaïe : Il a pris nos infirmités et il a emporté nos maladies » (Matthieu 8, 16-17). Merveille de la toute-puissance divine. Merveille de son Amour, qui reste inentamé, car le temps n’a pas de prise sur lui, fort heureusement. Par sa mort, il a détruit la mort et par sa Résurrection il nous a donné la vie.
C’est l’événement central de l’histoire de l’humanité. Son zénith. Un événement qui n’a pas été résorbé, absorbé par le défilé du temps comme les autres événements historiques, mais qui reste actuel. Un événement qui a eu lieu une fois pour toutes, qui est rendu présent dans chaque Eucharistie. Un événement que rappellent les Calvaires et les crucifix à la croisée de nos chemins, dans nos églises et nos chapelles, dans les foyers chrétiens, etc. Stat Crux dum volvitur orbis. Le temps s’écoule inexorablement, les événements se succèdent les uns aux autres, mais la Croix demeure, ferme, inébranlable, indéboulonnable, étendard dressé devant les nations.
Ces croix nous rappellent constamment nos péchés, non pour nous traumatiser, mais pour nous conduire au repentir et à l’action de grâce. Car le remède que Dieu a inventé pour tous nos maux est vraiment une trouvaille formidable, « de sorte que tu montres ta justice dans ta sentence, ton équité dans ton jugement » (Psaume 51, 6). Justice et équité, certes, mais plus encore Amour et miséricorde, compréhension et pardon.

(à suivre…)

lundi 24 mai 2010

L’âme pénitente (3)

L’âme pénitente (3)

Question salutaire, qui doit provoquer une saine réaction et une prise de conscience de la réalité de ma vie, ne m’en déplaise, comme David est confronté à son péché par l’intervention de Nathan. « Mes ennemis parlent méchamment de moi » (Psaume 41, 6). Même si mon péché atteint des hommes, il est foncièrement aversio a Deo et conversio ad creaturas, me détourner de Dieu pour me tourner vers les créatures, refus d’obéissance à mon Dieu, refus de l’aimer envers et contre tout. Le péché est avant tout rébellion contre Dieu. Désir d’émancipation sotte. Car seule la sujétion à Dieu libère des entraves du péché. Les gens qui habitaient Ars du temps du saint Curé étaient frappés de l’atmosphère humainement très positive qui y régnait quand ils se trouvaient confrontés ensuite à un milieu ambiant moins chrétien, moins surnaturel. Car la vertu appelle la vertu, le bien appelle le bien, (lire la suite) il est diffusivum sui (saint Thomas d’Aquin), il se répand de lui-même. Humainement parlant, c’est très lourd de conséquences positives. C’est pourquoi un possédé du démon pouvait se répandre sur la place du village en criant qu’il sentait mauvais, que tout le monde puait dans Ars, car le démon ne supportait pas l’odeur de la vertu, la « bonne odeur du Christ » (2 Corinthiens 2, 15) propre aux enfants de Dieu qui s’efforcent de plaire à leur Père et de mener une vie vertueuse.
« C’est contre toi, et toi seul, que j’ai péché » (Psaume 51, 6). Pas toujours avec une volonté foncièrement mauvaise, délibérément ancrée dans le mal. Par malice, certes, mais aussi par faiblesse. Parce que « le bien n’habite pas en moi, c’est-à-dire en ma chair : vouloir le bien est à ma portée ; le faire non ; car je ne fais pas le bien que je veux, tandis que je fais le mal que je ne veux pas. Or, si c’est ce que je ne veux pas que je fais, ce n’est plus moi qui le fais, mais le péché qui habite en moi. Je découvre donc cette loi : pour moi qui veux faire le bien, c’est le mal qui est à ma portée. En effet, l’homme intérieur en moi se complaît en la loi de Dieu, mais je vois en mes membres une loi qui lutte contre la loi de ma raison et qui me tient prisonnier de la loi du péché qui est dans mes membres » (Romains 7, 18-23). C’est l’expérience universelle – hormis notre Seigneur et la Sainte Vierge -, l’expérience même, nous le voyons, d’un homme d’une sainteté hors concours comme saint Paul. Il y a là de quoi nous rassurer sur notre condition et nous conforter dans notre capacité à redémarrer, à aimer Dieu malgré tout, en revenant vers le Seigneur d’un cœur contrit et humilié, que le Seigneur accueille toujours le sourire aux lèvres.

(à suivre…)

dimanche 23 mai 2010

L’âme pénitente (2)

L’âme pénitente (2)

« Aie pitié de moi, ô Dieu, dans ta bonté ; dans ta grande miséricorde efface mes transgressions » (Psaume 51, 3). Urie pourra-t-il revivre ? L’enfant qui va mourir effacera-t-il la transgression ? « Les transgressions », dit David au pluriel, et il a raison. Nous pouvons demander au Seigneur d’effacer nos péchés. Son pardon inépuisable est là pour cela. Effacer le péché ne veut pas dire le laisser impuni, ne pas réparer les dégâts causés.
Il y a deux aspects dans tout péché : la faute elle-même et les conséquences. La faute est remise par le pardon, pour nous dans le sacrement qui nous réconcilie avec Dieu et avec la communauté ecclésiale. Les conséquences doivent être payées par la « satisfaction », la pénitence qui nous est imposée, par l’offrande des difficultés de la vie et par nos mortifications volontaires, mais en réparant aussi les torts (lire la suite) que nous avons pu causer à d’autres : la ferme volonté de le faire est une condition préalable à la remise du péché. « Mais toi, Yahvé, aie pitié de moi et rétablis-moi, et je leur donnerai ce qui est dû » (Psaume 41, 11).
Ô, mon Dieu, « lave-moi entièrement de mon iniquité, et purifie-moi de mon péché » (Psaume 51, 4), « par le sang de Jésus » (1 Jean 1, 7). « C’est lui que Dieu a par avance destiné à être, en son propre sang, victime expiatoire moyennant la foi, montrant par là sa justice, pour ce qu’il n’avait pas tenu compte des péchés du passé au temps de la patience divine, montrant par là sa justice dans le temps présent, à l’effet d’être reconnu juste lui-même et de justifier qui a foi en Jésus » (Romains 3 ; 25-26). Parce que j’ai foi en toi, mon Dieu, je me reconnais tel que je suis, dans ma double condition de fils de Dieu et de pécheur. Drôle de titre d’introduction ! Ce devrait être ma signature. Car c’est ce qui définit le mieux ce que je suis. « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1, 9). Mon espérance n’est pas vaine, car elle s’appuie sur une vérité de foi consolante, sur la médiation de mon Seigneur, qui intercède en des gémissements ineffables (Romains 8, 26). « Combien à plus forte raison le sang du Christ qui, dans un esprit d’éternité, s’est offert lui-même à Dieu en victime sans défaut, purifiera-t-il vos consciences des œuvres qui causent la mort, afin que soit pratiqué le culte dû au Dieu vivant » (Hébreux 9, 14).
« Purifie-moi de mon péché. Car je reconnais mes transgressions, et mon péché est constamment devant moi » (Psaume 51, 4-5), devant mon visage. Non pour me culpabiliser bêtement, mais pour rester sur mes gardes, pour me méfier de moi-même et pour m’engager sur la voie de l’expiation et de la réparation, pour profiter du « temps de la vraie pénitence » qu’est notre passage sur terre, pour la remise des péchés. Mon péché est devant moi pour que je ne sombre pas dans l’orgueil de l’autosatisfaction. Il n’y a vraiment pas de quoi. « Toi… orgueilleux ? — De quoi ? » (saint Josémaria, Chemin, n° 600).

(à suivre…)

samedi 22 mai 2010

L’âme pénitente (1)

L’âme pénitente (1)

« De David. Lorsque Nathan le prophète vint le trouver, après qu’il fut allé vers Bethsabée » (Psaume 51, 1-2). David a commis un double crime, lui qui a été pourtant tellement favorisé par Dieu. Il a fait tuer Urie le Hittite après avoir pris sa femme pour commettre l’adultère avec elle, un adultère qu’il avait déjà commis dans son cœur quand il l’avait convoitée (2 S11, 1-27). Sans tarder, Dieu dépêche son prophète Nathan auprès du roi. Il lui raconte une parabole. David est trop aveuglé par sa faute monstrueuse pour se rendre compte qu’il est indirectement question de lui. Aussi s’enflamme-t-il de colère contre l’homme qui, pour honorer un visiteur, a osé prendre la brebis unique de son pauvre voisin et l’a fait tuer et apprêter, se gardant bien de prendre de ses brebis et de ses bœufs (2 Samuel 12, 1-4). (lire la suite)
(Ps 51) « La colère de David s’enflamma vivement contre cet homme » (v. 5), qu’il juge digne de mort (v. 6), prononçant sans s’en rendre compte sa propre sentence de condamnation. Car, lui assène Nathan, « cet homme, c’est toi » (v. 7), et il lui montre toute l’iniquité de son comportement ignoble, il lui en démonte le mécanisme, lui annonçant le châtiment divin (v. 7.12).
« David dit alors à Nathan : « J’ai péché contre Yahvé. » Et Nathan dit à David : « Yahvé a déjà ôté ton péché, tu ne mourras pas » (v. 13). Mais il lui annonce la mort de son fils qu’il a conçu de la femme d’Urie. « Aie pitié de moi, ô Dieu, dans ta bonté » (Psaume 51, 3). Je sais que tu ne détournes pas ton regard de tes enfants pécheurs. Je sais comment tu t’es comporté envers nos pères, quand ils ont prévariqué : « Néanmoins il regarda à leur détresse, quand il entendit leurs supplications. Il se souvint en leur faveur de son alliance, il eut pitié d’eux dans sa grande bonté » (Psaume 106, 44-45). « Moi je dis : « Yahvé, aie pitié de moi ! Guéris-moi, car j’ai péché contre toi ! » (Psaume 41, 5), et toi seul. Non, à vrai dire, contre Urie et contre sa femme, contre Joab aussi, à qui il donna l’ordre d’abandonner Urie au plus fort du combat : « Placez Urie au plus fort du combat, et retirez-vous de derrière lui, afin qu’il soit frappé et qu’il meure » (2 Samuel 11, 15).

(à suivre…)

vendredi 21 mai 2010

Le Christ reste sur la Croix (4)

Le Christ reste sur la Croix (4)

La Croix nous parle effectivement en premier de l’amour de notre Dieu éternellement subsistant et immuable dans ses décisions. Quand Dieu décide d’aimer, ce n’est pas pour un instant, ni avec modération. C’est à jamais et infiniment. Il ne peut exister de signe plus éloquent de cet amour que la Croix, car « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jean 15, 13). Et cette vie, il nous la donne entièrement et à tout jamais. Entièrement, car dans l’Eucharistie se trouve le Christus totus, le Christ tout entier dans la moindre parcelle du pain eucharistique. A tout jamais, parce que le Christ « est le même hier, aujourd’hui et pour les siècles des siècles » (Hébreux 13, 8), absolument immuable. (lire la suite)
C’est parce que le Christ reste sur la Croix que chaque messe nous apporte son Corps et son Sang, nourriture qui jaillit en vie éternelle. Celui qui mange est cette permanence qui nous assure la pérennité dans le monde de la vie : « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie » (Jean 14, 6). C’est le même Sacrifice de la Croix qui est rendu sacramentellement présent, qui se perpétue sous toutes les latitudes, à toute heure du jour, sans interruption.
« Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour » (Jean 6, 54). Il reçoit la force d’en-haut. Il possède les ressorts spirituels nécessaires pour afficher sa foi, pour vivre de la foi. Il n’a plus qu’à célébrer notre grand Dieu, les merveilles qu’il fait pour son peuple, qu’à chanter les bienfaits du Seigneur à jamais. « Tu as visité la terre, tu lui as donné l’eau et la fertilité. Les canaux célestes dégorgent d’eau, tu fais germer leur froment ; tu as ainsi fertilisé la terre ; abreuvant ses sillons, inondant ses glèbes, par le ruissellement des ondées, tu bénis sa végétation : tu as gratifié l’année d’une couronne de bienfaits » (Psaume 64, 10-12).

(fin)

jeudi 20 mai 2010

Le Christ reste sur la Croix (3)

Le Christ reste sur la Croix (3)

Et tu nous dis, Seigneur : « Venez à moi vous tous qui peinez sous le fardeau : je vous soulagerai. Prenez mon joug sur vous, et recevez ma doctrine, puisque je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez le repos de vos âmes » (Matthieu 11, 28-29). Quel est ce joug, sinon la Croix ? Cela peut sembler paradoxal que le soulagement puisse venir de la Croix. Nous n’en sommes pas à un paradoxe près. Car « le Seigneur, Prêtre Eternel, bénit toujours au moyen de la Croix » (saint Josémaria, Sillon, n° 257).
Oui, paix et sérénité découlent de la Croix. Celui qui y monte par amour, qui s’y identifie au Christ, ne sent plus le poids de la Croix. « Que de neurasthénie et d’hystérie l’on ferait disparaître si, grâce à la doctrine catholique, on apprenait véritablement aux gens à vivre en chrétiens : aimer Dieu et savoir accepter les contrariétés comme une bénédiction venue de sa main ! » (saint Josémaria, Sillon, n° 250). C’est pour cela que nous voulons que le Christ reste sur la Croix. C’est tout à notre avantage. Nous avec lui et lui avec nous, nous sommes « comme une armée rangé en ordre de bataille » (Cantique 6, 3). (lire la suite) D’où notre insistance à placer la Croix aux carrefours du monde, au sommet des montagnes, à l’entrée des villages, etc. Elle est une invitation à emboîter le pas à notre Seigneur, ne pas dramatiser notre situation, à être heureux de l’implanter, plus que dans le décor, dans les cœurs. « Il disait, plein de peine : ces gens-là n’ont pas l’intelligence du Christ, mais le masque du Christ… C’est pourquoi, dépourvus de tout sens chrétien, ils n’atteignent pas la vérité, et ils ne donnent pas de fruit. Nous les enfants de Dieu, nous ne pouvons pas oublier que notre Maître a proclamé : « Celui qui vous écoute, M’écoute… » — C’est pourquoi… nous devons essayer d’être le Christ ; mais jamais sa caricature » (Ibid., n° 585).
Elle est tout cela à la fois.

(à suivre…)

mercredi 19 mai 2010

Le Christ reste sur la Croix (2)

Le Christ reste sur la Croix (2)

« Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix ! » (Matthieu 27, 40). C’est le cri du monde, la tentation des mondains. Mais ce n’est pas notre affaire. La Croix ne nous répugne pas. La Croix ne nous fait pas peur. Nous ne la fuyons pas. Au contraire, nous nous laissons attirer par elle, en sachant qu’ils « regarderont celui qu’ils ont transpercé » (Jean 19, 37), et que tous ceux qui regarderont le serpent d’airain dressé sur une croix seront guéris (Nombres 21, 8). A plus forte raison quand, plus que de la regarder, nous y montons, et nous nous y installons pour la vie.
Fort heureusement pour nous, le Christ reste sur la Croix. (lire la suite) Il lui était facile de descendre et de confondre ceux que sa mort prochaine réjouissait. Mais il n’est pas venu pour se donner en spectacle ni mettre son pouvoir à son profit. Et puis, s’il était descendu, auraient-ils seulement cru en lui de façon durable ? « S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, même si quelqu’un ressuscitait des morts, ils ne se laisseront pas convaincre » (Luc 16, 31). Le Christ n’est pas là pour amuser la galerie, mais pour un enjeu autrement plus grave : donner sa vie en rançon pour la multitude (Matthieu 20, 28). Tel sont les sentiments profondément ancrés dans son cœur, face auxquels rien ne résiste, ni ne mérite la moindre considération.
Marie assiste, impuissante, à ces moqueries. Mais elle ne veut de toute façon rien faire pour s’opposer à la Volonté de Dieu. Elle n’a nullement l’intention de chercher à dissuader son Fils d’accomplir sa mission. Car elle a compris ce que les prophètes ont annoncé. Peut-être même que Jésus lui a expliqué, en partie au moins, ce qui le concerne dans les Ecritures pour qu’elle sache à quoi s’attendre, et qu’elle apporte la coopération renforcée qu’il attend d’elle en cette heure décisive qui lui est particulièrement pénible. Ave Crux vera. Marie contemple cette Croix qui est comme sept glaives de douleur transperçant son Cœur. Oui, elle l’aime, elle la veut comme son Fils l’a désirée. Elle l’aime absolument, car elle y reconnaît l’instrument de notre salut. Et que veut-elle, au plus profond d’elle-même, si ce n’est que nous soyons effectivement sauvés ; que, par-delà le fait d’être ses enfants, nous soyons avant tout et surtout enfants de Dieu.
Rien ne vaut cette Croix salutaire. Alors, Seigneur, reste-y et nous avec toi. Nous vivrons ainsi une messe continuelle, un sacrifice de toute notre vie pour le salut du monde, une action de grâce de chaque instant. Car tu n’es nulle part aussi grand, aussi puissant, que lorsque tu te dresses sur la Croix à la face du monde.

(à suivre…)

mardi 18 mai 2010

Le Christ reste sur la Croix (1)

Le Christ reste sur la Croix (1)

« Les passants l’injuriaient ; ils hochaient la tête en disant : « Toi qui peux détruire le temple et le rebâtir en trois jours, sauve-toi toi-même. Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix ! » (Matthieu 27, 39-40). On a la gouaille facile. Il ne tient pas à descendre de la Croix. S’il y est monté, ce n’est pas pour en redescendre comme cela. Elle est son trône de gloire. Il y est, il y reste. Et c’est de là qu’il règne sur le monde et qu’il sanctifie toutes les réalités terrestres : « Et moi, lorsque j’aurais été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi » (Jean 12, 32), toute chose aussi. Jésus entend les attirer à son Père en passant par l’étape de la Croix. Le chrétien ne peut faire l’économie de la Croix : (lire la suite) « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, il doit se renoncer lui-même, porter chaque jour sa croix, et me suivre » (Luc 9, 23). L’enseignement est limpide et n’admet pas d’interprétation réductrice.
Alors, ils peuvent bien ironiser. La croix reste scandale pour les Juifs, folie pour les païens (1 Corinthiens 1, 23). Pour comprendre cette folie, il faut avoir un cœur et savoir aimer pour de bon, c’est-à-dire de façon non égoïste, dans laquelle on s’aime soi-même, mais altruiste, pour le bien d’autrui. Tel est le cas du Seigneur qui, « aimant les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout » (Jean 13, 1). Les ricaneurs ignorent que Jésus a dit : « J’ai le pouvoir de donner ma vie, et le pouvoir de la reprendre » (Jean 10, 17). Mais il ne cherche nullement à se sauver, car il n’a pas besoin de Salut. Il est le Salut du monde, c’est lui « qui sauvera le peuple de ses péchés » (Matthieu 1, 21). Et la mort qui l’attend sur la Croix au terme d’une longue agonie n’a rien d’un échec. Elle est, au contraire, la victoire décisive et définitive sur le diable, le monde et la chair. Elle est la garantie de notre propre victoire. « Devant la Croix, éprouvons de la douleur pour nos péchés, pour les péchés de l’humanité, qui menèrent Jésus à la mort ; manifestons notre foi, pour pénétrer cette vérité sublime qui dépasse tout entendement et pour nous émerveiller devant l’amour de Dieu ; prions, pour que la vie et la mort du Christ deviennent le modèle et le stimulant de notre vie et de notre générosité Alors seulement nous pourrons nous appeler vainqueurs ; parce que le Christ ressuscité vaincra en nous et la mort se transformera en vie » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 101).
Moyennant quoi, nous ne voulons pas, nous non plus, déserter la Croix. Mais nous voulons rester avec le Christ sur la Croix, cloués par amour, par notre faible amour qui s’enrichit à ce contact et veut être la réponse totale de notre personne à l’Amour de Dieu qui se manifeste à son paroxysme dans le mystère de la Croix. Ave Crux, Spes unica !

(à suivre…)

lundi 17 mai 2010

Arrêts sur christianisme (54)

Arrêts sur christianisme (54)



Si nous écartons le terme « âme », nous retombons nécessairement dans le matérialisme qui n’élève pas le corps, mais le prive de sa dignité. Quand beaucoup disent qu’une âme dépourvue d’un corps entre la mort et la résurrection serait chose impossible, ils n’ont manifestement pas bien écouté l’Ecriture Sainte. Car après l’ascension du Christ, il n’y a plus le problème de l’âme dépourvue du corps : le Corps du Christ est le nouveau Ciel désormais ouvert. Quand nous serons devenus nous-mêmes des membres du Corps du Christ, nos âmes seront tenues dans ce Corps qui est devenu leur corps, et ainsi elles attendent la résurrection définitive dans laquelle Dieu sera tout en tous. Cette résurrection à la fin de l’histoire est cependant quelque chose de réellement nouveau. Nous ne pouvons pas nous imaginer cela puisque nous ne connaissons ni les possibilités de la matière ni celles du Créateur ? Depuis la résurrection du Christ nous savons, par contre, que non seulement les individus seront sauvés, mais que Dieu veut sauver toute la Création, et qu’il le peut.

J. Ratzinger/Benoît XVI, Dieu nous est proche. L’Eucharistie au cœur de l’Eglise, Parole et Silence, 2003, p. 160.

dimanche 16 mai 2010

Le bonheur des justes (6)

Le bonheur des justes (6)

Les méchants « sont comme la balle que le vent chasse » (Psaume 1, 4). « Car voici que le jour vient, incandescent comme une fournaise. Tous les mutins, tous ceux qui font le mal seront du chaume, et le jour qui vient les brûlera, dit Yahvé des armées, ne leur laissant ni racines ni branches » (Malachie 3, 19). « En bas, ses racines se dessèchent, en haut, ses rameaux se flétrissent. Son souvenir est aboli de la terre, il n’a pas de nom dans la contrée » (Job 18, 16-17). Tel est le sort qui leur est réservé, à ceux qui restent impénitents, qui résistent opiniâtrement à l’Amour de Dieu, qui préfèrent troquer leur droit d’aînesse contre un plat de lentilles (Genèse 25, 29-34). Ils se retrouvent sans rien. Ils ont perdu la bénédiction à laquelle ils pouvaient prétendre et deviennent l’opprobre universel. Mais ce n’est pas tout. (lire la suite) « Les méchants ne resteront pas debout lors du jugement » (Psaume 1, 5). « C’est que le Seigneur sait délivrer de l’épreuve les hommes pieux et garder pour le jour du châtiment les criminels qui seront châtiés » (2 Pierre 2, 9). « Yahvé fait entendre sa voix à la tête de son armée, car immenses sont ses troupes, car puissant est l’exécuteur de sa parole, car le jour de Yahvé est grand et très redoutable, qui pourrait le soutenir ? » (Joël 2, 11). Qui peut tenir tête indéfiniment et impunément à son Dieu, en effet ? Qu’ils ne veuillent pas le reconnaître tel est leur affaire. Cela n’enlève rien à la réalité. Se mettre des œillères ne change rien au monde, mais prive simplement du spectacle. Ils ne voient pas Dieu. Ils le verront un jour face à face, le jour du jugement. Dies irae, dies illa… « Jour de colère, ce jour-là, qui réduira le monde en cendres. (...) Jour de larmes que ce jour-là, quand de la cendre surgira l’homme coupable, face au Juge ! Pardonne-lui donc, ô mon Dieu. » Ils seront pesés et jugés trop légers, non préparés pour entrer au banquet céleste. « Yahvé connaît la voie des justes » (Psaume 1, 6), c’est-à-dire qu’il s’y reconnaît, qu’il l’apprécie, qu’il loue ceux qui s’y maintiennent fermement. « Mais la voie des pécheurs va à la ruine » (Psaume 1, 6).
« Ce Fils est l’image du Dieu invisible, le premier-né par rapport à l’ensemble de la création. (…) Il est à la tête du corps qu’est l’Eglise, lui qui est le chef, le premier-né d’entre les morts afin d’avoir la primauté en tout. Car il a plu à Dieu de faire résider en lui toute la plénitude de la divinité et de se réconcilier par lui avec toutes choses, celles qui sont sur la terre comme celles qui sont dans les cieux, en établissant la paix par le sang de sa croix, par lui » (Colossiens 1, 15.18-20). Mais encore faut-il qu’ils acceptent de se laisser réconcilier. « Seigneur, est-ce le petit nombre qui sera sauvé ? » (Luc 13, 23). Jésus n’a pas voulu apporter une réponse tranchée à cette question. Il nous laisse dans une certaine incertitude. Mais il est évident – même si certains le nient, car ils pensent ainsi arranger leurs affaires, mais ce n’est qu’une étourderie coupable – que beaucoup se perdent volontairement. Ils sont comme la paille, comme le chaume, qui ne résiste pas au feu de l’Amour de Dieu, au feu de l’Esprit, car ils se sont fermés à lui, ils se sont desséchés dans leurs pensées inutiles, vaines, dans leurs projets égocentriques, dans leurs desseins en marge de Dieu.
Mais l’homme droit, l’homme juste, lui, est prédestiné à aller au ciel.

(fin)

samedi 15 mai 2010

Le bonheur des justes (5)

Le bonheur des justes (5)

C’est le bonheur et l’abondance pour tous ceux qui sont fidèles. « Ils viendront avec des cris de joie sur la hauteur de Sion ; ils afflueront vers les biens de Yahvé, vers le blé, vers le vin nouveau, vers l’huile, vers les brebis et les bœufs ; leur âme sera comme un jardin irrigué, et ils ne seront plus languissants » (Jérémie 31, 12). Des fleuves d’eau vive couleront de leur sein (Jean 7, 38). « Oui, tout ce qu’il fait, il le réussit », mon juste (Psaume 1, 3). Il se répand en louanges de Dieu, de qui il reçoit la croissance. Avec sa langue il bénit le Seigneur et Père (Jacques 3, 9). Le bien appelle le bien. Plus l’homme juste s’enfonce dans les terres inexplorées de l’amour de Dieu, plus il jubile d’une joie intérieure qui se communique autour de lui, plus il cherche à imiter ce qu’il découvre, à le reproduire dans sa vie, en quelque sorte à se laisser porter par le courant du bien et de la vertu. (lire la suite) Il réussit alors tout ce qu’il entreprend, parce qu’il n’agit pas en son propre nom ni pour son propre intérêt, mais au service du Seigneur, pour que le Seigneur soit connu et aimé du plus grand nombre (1 Corinthiens 9, 22).
« Non, il n’en est pas ainsi des méchants : mais ils sont comme la balle que chasse le vent » (Psaume 1, 4). Ils sont l’antithèse des bons, des hommes et des femmes de bien. Ceux-ci répandent la paix et la prospérité, ceux-là la discorde et la ruine. Les uns communiquent la paix, les autres insufflent la haine et l’inquiétude mauvaise qui souhaite l’échec du prochain. Préserve-moi des péchés d’autrui, Seigneur. Car il n’est pas de péché qui ne se répercute négativement sur le corps social qu’est l’Eglise et sur cet autre corps qu’est l’humanité tout entière. Nous sommes solidaires dans le bien comme dans le mal. « Ce ne fut pas sans tristesse que nous nous éloignâmes (d’Ars). Comment nous étions-nous attachés si vite ?... C’est que, sur cette terre sans lustre, nous avions rencontré un certain bonheur de l’âme qui donne une patrie partout où il est permis de le goûter. Arrivés au milieu du bruit et de l’agitation de la ville, nous ne pouvons nous défendre de malaise et de mélancolie. Les hommes nous semblaient grossiers et ennemis ; les propos, les cris et jusqu’à l’aspect du travail sentaient le désaccord ou accusaient la douleur. L’atmosphère de paix et d’harmonie chrétiennes que nous venions de perdre nous avaient rendus plus impressionnables aux infirmités humaines » (Brac de la Perrière, Souvenirs de deux pèlerinages à Ars, cité dans Fr. Trochu, Le Curé d’Ars Saint Jean-Maris-Baptiste Vianney (1786-1859), Lyon-Paris, Emmanuel Vitte, 1929, p. 280).

(à suivre…)

vendredi 14 mai 2010

Voici l'annonce d'une conférence sur Pie XII

Le bonheur des justes (4)

Le bonheur des justes (4)

« Tout travail produit l’abondance, mais les paroles vaines ne mènent qu’à la disette » (Proverbes 14, 23). Tout travail bon, réalisé par amour de Dieu, en Dieu, offert à Dieu, accompli non seulement avec compétence professionnelle mais aussi dans une vision surnaturelle, comme moyen de participer à l’œuvre de la création et de la rédemption, vécu comme travail de Dieu, est une activité sanctifiante et sanctificatrice. « Béni soit l’homme qui se confie en Yahvé : Yahvé répondra à sa confiance ! Il est comme un arbre planté au bord des eaux, qui étend ses racines vers le courant ; il ne sent pas quand vient la canicule, mais son feuillage reste vert ; il ne s’inquiète point en une année de sécheresse, n’arrêtant pas de porter du fruit » (Jérémie 17, 7-8). « C’est la gloire de mon Père que (lire la suite) vous donniez du fruit en abondance et que vous deveniez ainsi mes disciples » (Jean 15, 8). « Mais ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais moi qui vous ai choisis et qui vous ai établis pour que vous alliez, que vous donniez du fruit et que ce fruit soit durable » (Jean 15, 16). C’est ce qui ce produit chez celui qui reste enté sur le Christ, qui s’abreuve à la source de la grâce, c’est-à-dire à la Croix d’où elle s’écoule en abondance. A celui-là, Dieu assure : « Yahvé te guidera perpétuellement, il te rassasiera dans les lieux arides. Il donnera de la vigueur à tes os ; tu seras comme un jardin bien arrosé, comme une source dont les eaux ne tarissent jamais » (Isaïe 58, 11). Il est vibrant et source de sainteté pour autrui. A quelqu’un à qui le curé d’Ars donne l’ordre de communier davantage, « cette personne, tout en obéissant, objectait que les pratiques de dévotion n’étaient pas en honneur dans sa paroisse et qu’elle était ennuyée d’être seule à agir de la sorte. « Vous avez bien des amies, répliqua le saint Curé. Choisissez les plus vertueuses et amenez-les-moi. Alors vous ne serez plus seule. » Elle revint avec deux compagnes. « Vous reviendrez dans six mois, dit à chacune d’elles l’homme de Dieu, mais en compagnie : il faut que vous en gagniez deux ou trois autres. » Au bout de six mois, douze Beaujolaises prenaient ensemble chemin d’Ars. A toutes le saint apprit les secrets de la communion fréquente… Leur propre pasteur, étonné bientôt de l’heureuse transformation de sa paroisse, en voulut connaître la cause. L’histoire lui fut contée, et il se hâta de faire à son tour le pèlerinage d’Ars » (Fr. Trochu, Le Curé d’Ars Saint Jean-Maris-Baptiste Vianney (1786-1859), Lyon-Paris, Emmanuel Vitte, 1929, p. 374-375).

(à suivre…)

jeudi 13 mai 2010

Le bonheur des justes (3)

Le bonheur des justes (3)

« La loi de son Dieu est dans son cœur » (Psaume 37, 31). Je veux voir en ta loi un trésor d’une valeur incalculable, la garder, la prendre comme orientation générale et singulière de ma vie. Je veux marcher sur le chemin des justes, en ta présence. Suivre ta loi, c’est vivre de la Croix, sur la Croix. Car celui qui a peur de la Croix, dira en paroles qu’il suit le Christ, mais « ses actions le démentiront » et il ne pourra pas « entrer dans l’intimité du Maître, ni l’aimer vraiment » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 129). Il aura un comportement incohérent, de « pantin désarticulé et inutile » (saint Josémaria, Chemin, n° 17). Il prêtera alors le flanc aux coups de l’adversaire fielleux. Seigneur, « fais la guerre à ceux qui me font la guerre » (Psaume 35, 1). Nuit et jour tes commandements sont sous mes yeux, (lire la suite) et je ne veux pas m’en écarter. Pour cela, j’ai besoin de ta grâce, en abondance.
« Le précepte est une lampe, et la loi une lumière, et les avertissements qui instruisent sont le chemin de la vie » (Proverbes 6, 23). « Cela te servira de signe sur ta main et de mémorial entre tes yeux, afin que la loi de Yahvé soit dans ta bouche, car c’est à main puissante que Yahvé t’a fait sortit du pays d’Egypte » (Exode 13, 9), de l’esclavage du péché. Ta loi est Sagesse, Seigneur, source de vie, gage d’éternité. Ou, « si vous vous conduisez selon mes lois, si vous gardez mes commandements et les pratiquez, je vous accorderai les pluies en leur saison » (Lévitique 26, 3). C’est la loi du sage, de l’homme juste : « L’enseignement du sage est une source de vie pour éviter les pièges de la mort » (Proverbes 13, 14). Elle nous prémunit contre la mort spirituelle, la mort de l’esprit. Ta loi est « comme la lumière des peuples » (Isaïe 51, 4). « Voici mon serviteur, que je soutiens, mon élu, que j’agrée ; j’ai mis toute ma joie en lui ; il apportera le droit aux nations » (Isaïe 42, 1).
Heureux l’homme qui marche à l’unisson avec Dieu, qui agit conformément à ses commandements. « Mes élus ne travailleront pas pour rien » (Isaïe 65, 23). Le juste construit pour l’avenir, il bâtit en dur, à l’abri des séismes de la vie. Il édifie pour l’éternité. « En effet, la loi de l’esprit (qui est celle) de la vie dans le Christ Jésus t’a libéré de la loi du péché et de la mort » (Romains 8, 2).
Le juste est « comme un arbre planté près d’un cours d’eau, qui donne son fruit en son temps, et dont le feuillage ne flétrit pas » (Psaume 1, 3). Et c’est merveille. Une merveille qui dépasse les lois de la nature. Car nous sommes dans le domaine du divin, où la rationalité pure et dure n’a pas forcément droit de cité.

(à suivre…)

mercredi 12 mai 2010

Le bonheur des justes (2)

Le bonheur des justes (2)

(Psaume 1)
« Maintenant, si vous voulez écouter ma voix et si vous gardez mon alliance, vous serez mon domaine propre parmi tous les peuples, car toute la terre est à moi ; mais vous, vous me deviendrez un royaume de prêtres et une nation sainte » (Exode 19, 5-6). Et nous, nous avons répondu : « Nous ferons tout ce qu’a dit Yahvé » (Exode 19, 8). Nous avons réaffirmé notre résolution : « Toutes les paroles qu’a dites Yahvé, nous les accomplirons » (Exode 24, 3). Heureux l’homme qui s’en tient aux commandements de Dieu ; heureux l’homme qui connaît la Volonté de Dieu et la met en pratique (Luc 8, 21), celui qui se laisse guider par le bien, chez qui le oui est oui et le non, non (Matthieu 5, 37). (lire la suite) « Béni soit l’homme qui se confie en Yahvé : Yahvé répondra à sa confiance » (Jérémie 17, 7). Car Dieu se laisse gagner par la générosité, et il tient toujours en réserve de nouvelles grâces, de nouveaux projets de sainteté pour ses enfants, il déroule sous leurs yeux de nouveaux itinéraires à parcourir ensemble, de nouvelles aventures divines qui les entraînent toujours plus haut. Oui, « heureux qui met sa confiance dans le Seigneur » (Psaume 2, 13), et non dans les choses de la terre, dans les projets humains ou les promesses des hommes. Car « ils disent et ne font pas » (Matthieu 23, 3).
Cependant le juste doit toujours prendre garde de ne pas trébucher, car il reste en butte à la tentation. Et, plus il est saint, plus grand est le risque que le diable s’attaque à lui, s’en prenne à lui, car il savoure d’avance l’adage « corruptio optimi pessima », la corruption du meilleur est ce qu’il y a de pire, de notre point de vue, mais de meilleur pour lui. Il ne peut y avoir de victoire plus grande, plus savoureuse pour lui que de faire chuter un quasi-saint. Si tant est qu’il puisse expérimenter une vraie joie. « La justice du juste ne le sauvera point au jour où il deviendra infidèle ; et l’impie ne tombera pas pour son impiété le jour où il se convertira de son impiété, de même que le juste ne pourra pas vivre par sa justice le jour où il pèchera. Quand je dis au juste qu’il vivra certainement, si, se confiant dans sa justice, il commet l’iniquité, on ne se rappellera plus toutes ses œuvres justes, et, à cause de l’iniquité qu’il aura commise, pour cela il mourra. Et quand je dis à l’impie : « Tu mourras certainement », s’il se convertit de son péché et fait ce qui est juste et droit ; si l’impie rend le gage, s’il restitue les rapines, s’il suit les préceptes de la vie, sans commettre l’iniquité, certainement il vivra ; il ne mourra pas. On ne se rappellera plus aucun des péchés qu’il a commis ; il a fait ce qui est droit et juste, il vivra certainement » (Ezéchiel 33, 12-16).

(à suivre…)

mardi 11 mai 2010

Le bonheur des justes (1) (Psaume 1)


Le bonheur des justes (1)

(Psaume 1)« Heureux l’homme qui ne marche pas selon le dessein des méchants » (Psaume 1, 1). C’est une catégorie en voie de perdition pourrait-on penser en jetant un regard superficiel sur notre monde. Qui sommes-nous pour le juger ? La sainteté ne fait pas de bruit. Elle n’a pas de voix pour crier : « Je suis saint ! » La charité « n’est pas envieuse ; la charité n’est ni fanfaronne ni orgueilleuse ; elle ne fait rien d’inconvenant ; elle ne cherche pas son intérêt » (1 Corinthiens 13, 4-5). Cet homme qui a l’apparence du juste n’en est pas moins pécheur. « Heureux l’homme qui ne marche pas selon le dessein des méchants, et qui ne s’engage pas sur la voie des pécheurs, ni ne s’assied dans la société des moqueurs » (Psaume 1, 1). Il ne veut pas s’y arrêter, ni planter sa tente parmi eux. (lire la suite) Il est pécheur, mais ne veux pas appartenir à la race des pécheurs. « Seulement reconnais ta faute, car tu as été infidèle à Yahvé, ton Dieu, et tu n’as cessé de vagabonder vers les étrangers » (Jérémie 3, 13).
Il est émouvant de voir avec quelle sollicitude Dieu s’occupe de nous, se passionne pour notre bonheur. Il nous aime et nous veut heureux. Il sait de surcroît que notre bonheur est en lui, avec lui. « Et moi je disais : Comment te mettrai-je parmi mes enfants, et te donnerai-je un pays de délices, et comme domaine le plus beau joyau des nations ? Et j’ai dit : Tu m’appelleras « Mon père », et tu ne te sépareras pas de moi. Mais comme une femme est infidèle à son amant, ainsi vous m’avez été infidèle, maison d’Israël » (Jérémie 3, 19-20). Notre Dieu est impatient de nous voir revenir à lui. Et il est tout à la joie de constater que nous revenons effectivement : « Si tu te convertis, Israël, c’est à moi que tu te convertiras. Et si tu rejettes loin de toi tes abominations, tu ne seras plus errant » (Jérémie 4, 1). Heureux donc l’homme qui « prend son plaisir dans la loi de Yahvé et médite sa loi jour et nuit » (Psaume 1, 2). Ta loi est sur mon front. Ta loi est dans mon cœur. Ta loi est mon miel, douce à mon palais. J’en fais ma nourriture. C’est une loi de Sagesse et de Justice. « J’ai en ces jours-ci le dessein de faire le bien à Jérusalem et à la maison de David ; ne craignez pas. Voici les préceptes que vous observerez : Dites-vous la vérité l’un à l’autre ; rendez la justice dans vos portes selon la vérité et pour la paix ; ne méditez pas dans vos cœurs le mal les uns contre les autres, et n’aimez pas le faux serment ; car ce sont là toutes les choses que je hais » (Zacharie 8, 15-17).

(à suivre…)

lundi 10 mai 2010

Arrêts sur christianisme (53)

Combien fortement la foi en la vie éternelle peur marquer le cœur du présent, nous ne pouvons le voir chez aucun autre auteur aussi bien que chez Augustin qui a dû vivre l’effondrement de l’empire romain et de tous les ordres de la civilisation, donc une histoire remplie de tourments et d’horreurs. Mais il savait et il voyait qu’une autre cité était en train de croître, la cité de Dieu. Quand il en parle, on sent que cela lui réchauffe le cœur : « Quand la mort aura été absorbée par la victoire, il n’en sera plus ainsi ; alors ce sera la paix parfaite et éternelle. Il est une cité où nous résiderons ; frères, quand je parle d’elle je ne voudrais ne jamais finir, surtout dans un temps où le scandale va croissant » (Ennarationes in psalmum 84, 10). La cité future le porte parce que, d’une certaine façon, elle est déjà une cité présente, partout où le Seigneur nous réunit en son Corps et place notre volonté dans la volonté de Dieu.

J. Ratzinger/Benoît XVI, Dieu nous est proche. L’Eucharistie au cœur de l’Eglise, Parole et Silence, 2003, p. 156.

dimanche 9 mai 2010

Marie au début de la Passion (2)

Marie au début de la Passion (2)

À un moment donné du chemin de Croix, les regards de Jésus et de Marie se croisent : « Avec un amour immense, Marie regarde Jésus et Jésus regarde sa Mère ; leurs regards se croisent, et chaque cœur déverse sa propre douleur dans le cœur de l’autre. L’âme de Marie est plongée dans l’amertume, dans l’amertume de Jésus-Christ. (...) Dans l’obscure solitude de la Passion, Notre Dame offre à son Fils un baume de tendresse, d’union, de fidélité ; un oui à la volonté divine » (saint Josémaria, Chemin de Croix, quatrième station). Que pouvait-elle faire de plus ? Quelle autre consolation pouvait-elle apporter à Jésus que sa présence ?
« La clameur de la foule ne la fait pas reculer, et elle ne cesse d’accompagner le Rédempteur tandis que tous ceux du cortège, dans l’anonymat, (lire la suite) montrent une lâche hardiesse pour maltraiter le Christ » (saint Josémaria, Sillon, n° 51). Elle s'affiche ouvertement comme étant la Mère de ce Galiléen que l'on conduit au gibet. Elle n'hésite pas à affronter le danger. Elle n'écoute que son Cœur, ce Cœur que des glaives de douleur sont en train de transpercer et de lacérer.
« Invoque-la avec force : “ Virgo fidelis ! ” — Vierge fidèle ! et supplie-la pour que nous, qui nous disons amis de Dieu, nous le soyons en vérité et à toute heure » (Ibid.). Oui, nous avons besoin de l'invoquer pour avoir la même force d'âme et confesser notre foi, notre condition de chrétien, dans un mode qui continue de vociférer contre Dieu et de vomir sa haine, avec une incroyable unanimité et une vigueur sans cesse accrue. Il ne faut pas nous laisser impressionner par ces cris, qui sont plus des cris de bêtes que d'hommes. Ne nous laissons pas abattre. Car il faut bien aller jusqu'à la Croix. Mais là, c'est la victoire inattendue, et pourtant espérée. « À présent il est clair, si clair pour moi que la “ sainte effronterie ” s’enracine très profondément dans l’Évangile ! Accomplis la volonté de Dieu…. et souviens-toi de Jésus diffamé, de Jésus couvert de crachats et souffleté, de Jésus traîné devant les tribunaux des pauvres hommes…, et de Jésus qui se tait ! — Une résolution : baisser la tête devant les outrages et, tout en comptant aussi avec les humiliations qui sans doute viendront, poursuivre la tâche divine que l’Amour Miséricordieux de Notre Seigneur a voulu nous confier » (Ibid., n° 35).
Poursuivons notre mission, chacun à notre place dans le monde, certains que Dieu ne perd pas de bataille et que, par conséquent, si nous restons sous sa bannière, nous serons aussi vainqueurs avec lui. Et nous pourrons dès à présent nous exclamer : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » (Marc 11, 9).

(fin)

samedi 8 mai 2010

Marie au début de la Passion (1)

Marie au début de la Passion (1)

Des clameurs enthousiastes ont retenti quand Jésus est apparu au sommet du mont des Oliviers, en vue de la Cité Sainte. Les foules qui s’étaient portées en masse au devant de lui s’embrasent d’un seul coup. En un rien de temps, l’exaltation est à son comble. Le peuple se met à crier des acclamations messianiques : « Béni soit celui qui vient, le roi, au nom du Seigneur ! Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ! » (Luc 19, 38), « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux » (Matthieu 21, 9), « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur et le roi d’Israël ! « (Jean 12, 13), « Béni soit le règne de notre Père David qui vient ! Hosanna au plus haut des cieux » (Marc 11, 10). (lire la suite)
C’est un tintamarre indescriptible. Tout le monde s’époumone. Beaucoup auront perdu la voix le soir. Les apôtres, qui ont bien essayé de se retenir au début, ont vite fait de se laisser gagner par la fièvre ambiante. Ils n’en crient que de plus belle : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » (Marc 11, 9).
La ville est en ébullition. Habitants et pèlerins mêlés voient venir le jour de la restauration d’Israël dans son antique splendeur et de sa pleine indépendance (Luc 24, 21).
Cinq jours plus tard, changement de décor. Nous sommes dans Jérusalem cette fois. Une foule est rassemblée de nouveau. Elle est composée probablement des mêmes personnes, à peu de chose près, que la fois précédente. Mais il n’est plus question d’acclamer le Messie. La fièvre est retombée. Un autre engouement l’a balayée. Des cris retentissent, qui ne sont pas des manifestations de joie mais de haine. Quel renversement ! A la louange succède l’invective. Les apôtres ont vite déclaré forfait. Nul ne les voit. Ils se sont évanouis dans la nature. « Alors que s’est produite la débandade apostolique et que le peuple enragé crie à tue-tête sa haine de Jésus-Christ, Sainte Marie suit de près son Fils à travers les rues de Jérusalem » (saint Josémaria, Sillon, n° 51).
Marie n’est pas mentionnée lors de l’entrée triomphale de son Fils à Jérusalem. Elle était certainement présente, puisqu’elle accompagnait Jésus partout et, avec les saintes femmes, pourvoyait aux besoins du Maître et de ses disciples. Mais elle est restée à l’arrière-plan, fidèle à sa norme de conduite. Et elle priait. Elle priait comme toujours. Elle priait sachant à quoi s'en tenir de cette ferveur populaire. Elle priait, car elle savait que pour son Fils « l'heure était venu de passer de ce monde au Père » (Jean 13, 1), que c'était l'heure du prince des ténèbres et que le Fils de l'homme s'en allait conformément à ce qui était écrit.
Alors elle fait ce qu'elle peut pour atténuer les souffrances de son Fils. C'est bien peu de chose. Mais elle y met toute son affection. Tout ce qui est en son pouvoir, elle le fait. C'est ainsi qu'elle suit son Fils sur la Via Dolorosa.

(à suivre…)

vendredi 7 mai 2010

Réponse de Weigel à Hans Küng

Réponse de Weigel à Hans Küng

Voici une lettre ouverte remarquable, qui remet les pendules à l'heure et Hans Küng à sa place...

Pédophilie de prêtres

Pédophilie de prêtres

A propos de la pédophilie des prêtres, des antécédents troublajavascript:void(0)nts :

Le Rosaire et les vertus


Le Rosaire et les vertus

« Avant tout il alimente la foi catholique, qui refleurit précisément par la méditation appropriée des saints mystères, et élève les esprits jusqu'aux vérités révélées par Dieu. (...) Quant à l'espérance des biens immortels, le Rosaire la ravive, lorsque le triomphe de Jésus-Christ et de sa Mère, médité par nous dans la dernière partie de sa récitation, nous montre le ciel ouvert et nous invite à la conquête de l'éternelle patrie. (...) Puisque chez beaucoup la charité s'est alanguie et refroidie, comment la méditation douloureuse des souffrances et de la mort de notre Rédempteur et des douleurs de sa Mère ne parviendrait-elle pas à raviver la flamme de notre amour ? » (Pie XI, encyclique Ingravescentibus malis, 29 septembre 1937).

jeudi 6 mai 2010

Universalité du Rosaire

Universalité du Rosaire

« Le Rosaire nous a été offert comme un secours à la portée de tous et plus facile qu'aucun autre. En effet, une connaissance même médiocre de la religion suffit pour qu'on puisse se servir du Rosaire avec fruit, et le temps qu'il exige n'est pas d'une durée telle qu'il soit pour les affaires une cause de retard » (Léon XIII, encyclique Fidentem piumque, 20 septembre 1896).
Promesses de la Sainte Vierge à saint Dominique et au Bienheureux Alain de la Roche en faveur de la dévotion au Saint Rosaire : (lire la suite) « 1. À tous ceux qui réciteront dévotement Mon rosaire, Je promets Ma protection toute spéciale et de très grandes grâces, / 2. Celui qui persévérera dans la récitation de Mon rosaire recevra quelques grâces signalées, / 3. Le rosaire sera une armure très puissante contre l'enfer ; il détruira les vices, délivrera du péché, dissipera les hérésies, / 4. Le rosaire fera fleurir les vertus et les bonnes œuvres et obtiendra aux âmes les miséricordes divines les plus abondantes ; il substituera dans les cœurs l'Amour de Dieu à l'amour du monde, les élevant au désir des biens célestes et éternels. Que d'âmes se sanctifieront par ce moyen ! / 5. Celui qui se confie en Moi, par le rosaire, ne périra pas, / 6. Celui qui récitera pieusement Mon rosaire, en considérant ses Mystères, ne sera pas accablé par le malheur. Pécheur, il se convertira ; juste, il croîtra en grâce et deviendra digne de la Vie éternelle,/ 7. Les vrais dévots de Mon Rosaire seront aidés à leur mort par les secours du ciel, / 8. Ceux qui récitent Mon Rosaire trouveront pendant leur vie et à leur mort la Lumière de Dieu, la plénitude de ses Grâces et ils participeront aux mérites des bienheureux, / 9. Je délivrerai très promptement du purgatoire les âmes dévotes à Mon rosaire, / 10. Les véritables enfants de Mon rosaire jouiront d'une grande gloire dans le ciel, / 11. Ce que vous Me demanderez par Mon rosaire, vous l'obtiendrez, / 12. Ceux qui propageront Mon rosaire seront secourus par Moi dans toutes leurs nécessités, / 13. J'ai obtenu de Mon Fils que tous les confrères du Rosaire aient pour frères, en la vie et à la mort, les saints du Ciel, / 14. Ceux qui récitent fidèlement Mon rosaire sont tous Mes fils bien-aimés, les frères et sœurs de Jésus-Christ, / 15. La dévotion à Mon Rosaire est un grand signe de prédestination. »

mercredi 5 mai 2010

Le Rosaire et les anges.

Le Rosaire et les anges.

« Toutes les fois que, par la récitation du Rosaire de Marie, nous méditons les mystères de notre salut, nous imitons en quelque manière la fonction très sainte confiée jadis à la milice céleste des anges » (Léon XIII, encyclique Augustissimæ Virginis, 12 septembre 1897). (lire la suite)

Le Rosaire et la pénitence

Parmi la pratique des vertus que la foi réclame « se trouve la pénitence, qui comprend elle-même l'abstinence, vertu nécessaire, à plus d'un titre et très efficace. Si l'Église, sur ce point, se montre de jour en jour plus clémente envers ses enfants, que ceux-ci, en retour, comprennent qu'ils doivent s'ingénier à compenser par d'autres œuvres cette indulgence maternelle. Dans ce but, il est bon de proposer en premier lieu la dévotion du Rosaire, qui peut également produire de bons fruits de pénitence, surtout par la méditation des souffrances du Christ et de sa Mère » (Léon XIII, encyclique Fidentem piumque, 20 septembre 1896).

Le Rosaire et les prêtres.
« Cette dévotion au Rosaire semble être propre aux prêtres. Nous leur proposons l'exemple de saint Jean-Baptiste Vianney, le curé d'Ars, (...) égrenant avec une profonde piété son chapelet entre ses doigts. Puissent les prêtres trouver là un encouragement pour parvenir à une sainteté digne de leur charge : de cette charge que Dieu nous a confiée de travailler au salut des âmes » (Jean XXIII, Lettre apostolique Œcumenicum Concilium, 28 avril 1962).

mardi 4 mai 2010

Le Rosaire et la foi

Le Rosaire et la foi

Le chapelet « offre un moyen pratique facile d'inculquer et de faire pénétrer dans les esprits les dogmes principaux de la foi chrétienne » (Léon XIII, encyclique Magnæ Dei Matris, 7 septembre 1892). Nous trouvons dans le Rosaire « un moyen excellent de confesser la foi. En effet, par les prières vocales qui en forment la trame, nous pouvons exprimer notre foi en Dieu, notre Père et notre Providence, en la vie du siècle futur, en la rémission des péchés ; nous confessons également les mystères de l'auguste Trinité, du Verbe fait homme, de la Maternité divine, etc. ; et personne n'ignore le prix et le mérite de la foi » (Léon XIII, encyclique Fidentem piumque, 20 septembre 1896). (lire la suite)
Le Rosaire et la piété.
« On ne se rappellera jamais assez que le Rosaire doit être récité, non seulement avec les lèvres, mais avec application de l'esprit aux sublimes vérités, avec un cœur tout embrasé de reconnaissance et d'amour » (Jean XXIII, Allocution aux pèlerins, 25 janvier 1962). C'est une « dévotion de l'Église » qui, « par son caractère populaire, par son esprit « christocentrique » et par la filiale dévotion qu'elle inspire envers la Vierge, peut ranimer la foi et la piété dans les milieux les plus différents et les plus ouverts à l'action pastorale : paroisses, écoles, familles, hôpitaux, etc. » (Paul VI, Allocution à des participants au IIIe Congrès international dominicain du Rosaire, 13 juillet 1963).