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mardi 31 juillet 2012

Biographie sur Pie XII

Biographie sur Pie XII

Mgr Dominique Le Tourneau vient de publier une biographie complète de Pie XII, qui réhabilite ce grand pape. Il comprend huit chapitres : I - Le temps de la formation II - Le diplomate III - Le 260e pape IV - Le pape de la deuxième Guerre mondiale V - L'après-guerre (1945-1958) VI - Les Juifs et Pie XII VII - Le "silence de Pie XII" VIII - La béatification de Pie XII L'ouvrage en format électronique est disponible aux Editions Blanche de Peuterey au prix de 4,80 euros.

vendredi 27 juillet 2012

Marie-Madeleine (6)

Marie-Madeleine (6)

« Jésus lui dit : « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore remonté vers le Père ; mais va-t-en vers mes frères et dis-leur que je vais remonter vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20, 17). C’est vraiment surprenant, quand l’on sait le peu de prix que les Juifs attachaient au témoignage d’une femme. C’est un peu l’envoyer au casse-pipe. Une sorte de mission impossible. Comme dans le cas de Jérémie, quand Dieu s’adresse à lui et l’envoie auprès du peuple : « Tu leur diras tout cela, ils ne t’écouteront pas ; tu les appelleras, ils ne te répondront pas » (Jérémie 7, 27). Une femme envoyée porter la bonne nouvelle à des hommes ! « Marie-Madeleine s’en fut annoncer à ses disciples : « J’ai vu le Seigneur. Et voici ce qu’il m’a dit » (Jean 20, 18). Jean se borne à cet énoncé lapidaire, mais nous savons par saint Luc que ce qui devait arriver arriva : « Ses paroles leur parurent pure divagation, et ils ne la crurent pas » (Luc 24, 11). (lire la suite)
Le Seigneur se montrera aussi plus tard à ses disciples, conformément à la promesse formulée le Jeudi Saint : « Vous, vous me verrez, parce que moi, je suis vivant et que vous vivrez, vous aussi » (Jean 14, 19). La foi renaît plus vive et plus forte que jamais, désormais invincible, car fondée sur une expérience décisive : « La mort et la vie s’affrontèrent / en un duel prodigieux. / Le Maître de la vie mourut ; vivant, il règne ». Les signes de la résurrection attestent la victoire de la vie sur la mort, de l’amour sur la haine, de la miséricorde sur la vengeance : « Le sépulcre du Christ vivant, / la gloire du Christ ressuscité, / et les anges ses témoins, / le suaire et ses vêtements » ((Benoît XVI, Message pour le jour de Pâques, 8 avril 2012). Rendons grâce au Seigneur pour la fidélité des saintes femmes qui l’ont accompagné. Il est probable que Jésus les a appelées une par une, comme ses apôtres. Autrement, l’on ne s’expliquerait pas que des femmes le suivent : ce n’était pas dans les mœurs du temps. Remercions-leur de leur amour de Jésus-Christ et demandons-leur de nous aider à l’aimer dans l’épreuve, quand l’horizon semble bouché, à aller toujours vers le Seigneur, à revenir au tabernacle où il nous attend, et qui est le sépulcre permanent de sa présence parmi nous. (fin)

jeudi 26 juillet 2012

Marie-Madeleine (5)

Marie-Madeleine (5)

Quel bel exemple de prière nous donne Marie-Madeleine, et quelle assurance d’être exaucés au-delà de nos attentes nous apporte le Seigneur ! « Il faut mesurer avec quelle force l’amour avait embrasé l’âme de cette femme qui ne s’éloignait pas du tombeau du Seigneur, même lorsque les disciples l’avait quitté. Elle recherchait celui qu’elle ne trouvait pas, elle pleurait en le cherchant, et, embrasée par le feu de son amour, elle brûlait du désir de celui qu’elle croyait enlevé. C’est pour cela qu’elle a été la seule à le voir, elle qui était restée pour le chercher, car l’efficacité d’une œuvre bonne tient à la persévérance, et la Vérité dit cette parole : Celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé » (saint Grégoire le Grand, Homiliæ in Evangelia 25, 2). (lire la suite)
Le comportement tout entier de Marie-Madeleine était une prière. Pierre et Jean se sont contentés d’observer, bien que Jean « vit et il crut » (Jean 20, 8). Prient-ils ? Marie-Madeleine est restée à côté du tombeau, voulant accompagner celui qui n’était plus là et qui était cependant beaucoup plus présent qu’elle ne pouvait l’imaginer. Elle l’apprendra peu à peu : Dieu est présent dans l’âme en état de grâce. Car voici quelle « est la première parmi toutes les choses belles et honnêtes : toujours posséder Dieu » (saint Grégoire de Nazianze, Epistulæ 212). Notre Seigneur est en nous à demeure. Notre âme deviendra le temple du Saint-Esprit (cf. 1 Corinthiens 6, 19), quand elle recevra l’effusion de la Pentecôte. Elle sentira que ce Jésus qu’elle aime tant ne la quittera plus et qu’il l’aime, lui, infiniment plus qu’elle ne peut l’aimer. L’exemple de Marie-Madeleine qui persévère dans sa fidélité au Seigneur en des moments particulièrement difficiles nous apprend que celui qui cherche Jésus-Christ avec sincérité et constance finit par le trouver, car notre Dieu n’est pas un Dieu lointain. Et, malgré nos infidélités, Jésus nous appelle « frères » et « amis ». (à suivre…)

mercredi 25 juillet 2012

Marie-Madeleine (4)

Marie-Madeleine (4)

« Elle a donc commencé par chercher, et elle n’a rien trouvé ; elle a persévéré dans sa recherche, et c’est pourquoi elle devait trouver ; ce qui s’est produit, c’est que ses désirs ont grandi à cause de son attente, et en grandissant ils ont pu saisir ce qu’ils avaient trouvé. Car l’attente fait grandir les saints désirs. Si l’attente les fait tomber, ce ne sont pas de vrais désirs » (saint Grégoire le Grand, Homiliæ in Evangelia 25, 4). Nous disposons là d’un enseignement précieux pour notre vie de tous les jours : la persévérance dans la prière et dans l’effort est essentielle pour rencontrer vraiment le Christ. Sans la croix, cette rencontre ne saurait se produire, car le Christ est sur la Croix, « et pour monter sur la Croix il faut avoir le cœur libre, détaché des choses de la terre » (saint Josémaria, Chemin de Croix, dixième station). Les désirs de Dieu qui ne savent pas attendre et patienter sont certainement humains (lire la suite) et n’ont guère de valeur. Il faut insister. « C’est d’un tel amour qu’ont brûlé tous ceux qui ont pu atteindre la vérité. Aussi David dit-il : Mon âme a soif du Dieu vivant : Quand pourrai-je parvenir devant la face de Dieu ? Aussi l’Église dit-elle encore dans le Cantique des cantiques : Je suis blessée d’amour. Et plus loin : Mon âme a défailli. Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? On lui demande le motif de sa douleur, afin que son désir s’accroisse, et qu’en nommant celui qu’elle cherchait, elle rende plus ardent son amour pour lui » (saint Grégoire le Grand, Homiliæ in Evangelia 25, 4). C’est bien ce qui s’est passé. En même temps que son impatience grandissait, son désir de retrouver Jésus s’amplifiait. Or, la réponse à son amour ne va pas être de trouver le corps mort du Seigneur, comme elle le souhaite, mais de le rencontrer vivant, car Jésus est r
essuscité ! Il est vivant ! Marie aurait pu s’évanouir en s’entendant appeler par son prénom. La voix qu’elle entend, elle la reconnaîtrait entre mille : « Myriam ! » C’est la tonalité si affectueuse du Seigneur, avec sa sonorité et ca chaleur typiques. « Tout chrétien revit l’expérience de Marie de Magdala. C’est une rencontre qui change la vie : la rencontre avec un Homme unique, qui nous fait expérimenter toute la bonté et la vérité de Dieu, qui nous libère du mal, non pas d’une manière superficielle, momentanée, mais il nous en libère radicalement, nous guérit de tout et nous restitue notre dignité. Voilà pourquoi Madeleine appelle Jésus « mon espérance » : car c’est Lui qui l’a fait renaître, lui a donné un nouvel avenir, une existence bonne, libérée du mal. « Le Christ, mon espérance » signifie que tout mon désir de bien trouve en Lui une possibilité réelle : avec Lui, je peux espérer que ma vie sera bonne, et qu’elle sera pleine, éternelle, car c’est Dieu-même qui s’est fait proche jusqu’à entrer dans notre humanité » (Benoît XVI, Message pour le jour de Pâques, 8 avril 2012). (à suivre…)

mardi 24 juillet 2012

Marie-Madeleine (3)

Marie-Madeleine (3)

La présence de ces personnages mystérieux près de la tombe du Seigneur n’est pas faite pour rassurer Marie-Madeleine. Devant le surnaturel, c’est un sentiment de crainte qui s’impose d’abord. Mais ceux-ci « lui dirent : Femme, pourquoi pleures-tu ? » (Jean 20, 13). Elle répond brièvement, sans trop se demander qui sont ces personnages et ce qu’ils font dans le sépulcre vide : « Parce qu’on a enlevé mon Seigneur, leur dit-elle, et que je ne sais pas où on l’a mis » (Jean 20, 13). Mue alors par on ne sait quel ressort intérieur, elle se retourne instinctivement : « Ce disant, elle se retourna et vit Jésus qui était là debout, mais elle ne savait pas que ce fût Jésus » (Jean 20, 14). Elle doit se dire que, décidément, il y a soudain beaucoup de monde sur place, à une heure bien matinale. « Jésus lui dit : Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » (Jean 20, 15).
Marie-Madeleine ne sait toujours pas à qui elle a affaire. Elle répond toutefois, sans beaucoup de logique : « Pensant que c’était le jardinier, [elle] lui dit : Seigneur, si c’est toi (lire la suite) qui l’a emporté, dis-moi où tu l’as mis, pour que j’aille le reprendre » (Jean 20, 15). Elle ne répond pas exactement à la question et semble continuer la réponse donnée précédemment aux anges. Il est curieux qu’elle traite le jardinier de « seigneur ». Et sa demande n’est guère raisonnable. Car, si le jardinier en question a enlevé le corps de Jésus, il y a peu de chance qu’il veuille dire ce qu’il en a fait, et mois encore qu’il accède à le restituer. Mais c’est l’amour qui pousse Marie-Madeleine et l’amour peut pousser à un certain illogisme, à une sainte folie, comme le prouve la Croix du Christ (cf. 1 Corinthiens 1, 18)… « Jesus lui dit : Myriam ! » (Jean 20, 16). « Après qu’il l’eut appelée par le mot banal de « femme », sans être reconnu, il l’appelle par son nom. C’est comme s’il lui disait clairement : « Reconnais celui par qui tu es reconnue. Je ne te connais pas en général, comme les autres, je te connais d’une façon particulière » (saint Grégoire le Grand, Homiliæ in Evangelia 25, 5), ce qu’il pourrait nous dire aussi à chacun d’entre nous, à qui il a octroyé la grâce du baptême et qu’il a appelé à le suivre et à être son témoin dans le monde. « Elle, se retournant, lui dit en hébreu : « Rabbouni ! » - ce qui veut dire Maître » (Jean 20, 16). « Appelée par son nom, Marie reconnaît donc son créateur et elle l’appelle aussitôt Rabbouni, c’est-à-dire maître, parce que celui qu’elle cherchait intérieurement était celui-là même qui lui enseignait intérieurement à le chercher » (saint Grégoire le Grand, Homiliæ in Evangelia 25, 5). Et c’est toujours sous l’action du Saint-Esprit dans notre âme que nous recherchons nous aussi le Seigneur. Car, sans lui, nous en serions bien incapables (cf. Jean 15, 5) et nous nous laisserions entièrement accaparer par les soucis de ce monde. (à suivre…)

lundi 23 juillet 2012

Marie-Madeleine (2)

Marie-Madeleine (2)

« Comme les autres disciples, Marie de Magdala a dû voir Jésus rejeté par les chefs du peuple, arrêté, flagellé, condamné à mort et crucifié. Voir la Bonté en personne soumise à la méchanceté humaine, la Vérité raillée par le mensonge, la Miséricorde insultée par la vengeance, a dû être insupportable. Avec la mort de Jésus, l’espérance de ceux qui avaient mis leur confiance en Lui semblait perdue. Mais cette foi ne s’est jamais évanouie totalement : surtout dans le cœur de la Vierge Marie, la Mère de Jésus, la petite flamme est restée allumée d’une manière vive, même dans l’obscurité de la nuit. Dans ce monde, l’espérance ne peut pas ne pas tenir compte de la dureté du mal. Ce n’est pas seulement le mur de la mort qui lui fait obstacle, mais plus encore, ce sont les pointes acérées de la jalousie et de l’orgueil, du mensonge et de la violence. (lire la suite) Jésus est passé par cet enlacement mortel, pour nous ouvrir le passage vers le Royaume de la vie. Il y eut un moment où Jésus apparaissait vaincu : les ténèbres avaient couvert la terre, le silence de Dieu était total et l’espérance, une parole qui semblait désormais vaine » (Benoît XVI, Message pour le jour de Pâques, 8 avril 2012). Et maintenant, de surcroît, toute trace de Jésus a été effacée. Son corps n’est plus dans la tombe.
Marie-Madeleine est une des nombreuses femmes qui « avaient suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir » (Matthieu 27, 55) et qui ont assisté le Seigneur « de leurs biens » dans ses déplacements apostoliques (Luc 8, 1-3). Avec la Sainte Vierge, elle l’a suivi courageusement jusqu’à la Croix (Jean 19, 25) et elle a vu l’endroit où son corps a été déposé (Luc 23, 55). Maintenant, une fois écoulé le temps du sabbat et du repos prescrit, elle est venue au sépulcre, mue par son amour de Jésus. « Tout en pleurant, elle se pencha dans le tombeau » (Jean 20, 11). Assise, ne sachant que faire, elle pleure à chaudes larmes. Elle ne peut pas se rendre à l’évidence du tombeau vide. Les apôtres sont repartis. Mais elle reste. Elle attend. Elle-même ne sait pas quoi. Elle se penche dans le tombeau et alors « elle vit deux anges vêtus de blanc, assis à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus, l’un à la tête et l’autre aux pieds » (Jean 20, 12). Parce que « son corps dans le sépulcre y est encadré par deux Anges, qui doivent être les mêmes que les Chérubins du Temple qui étendaient leurs ailes de part et d’autre du propitiatoire » (Louis Bouyer, Eucharistie. Théologie et spiritualité de la prière eucharistique, Paris, Desclée, 1966, p. 221). (à suivre…)

dimanche 22 juillet 2012

Marie-Madeleine (1)

Marie-Madeleine (1)

« Le premier jour de la semaine, Marie la Magdaléenne vint au tombeau de grand matin, alors qu’il faisait encore noir » (Jean 20, 1). Cet empressement de Marie à se rendre au sépulcre dès que le repos du sabbat est terminé et qu’il est de nouveau permis de marcher est magnifique et traduit un amour intense. Un amour et une vénération qui la poussent à ne pas perdre une seconde pour aller retrouver le corps du Seigneur, achever de l’embaumer et le veiller. « Et elle vit que la pierre avait été enlevée du tombeau » (Jean 20, 1). C’était on ne peut plus inattendu, d’autant que cette pierre « était fort grosse » (Marc 16, 3) et qu’on l’avait fait rouler « devant l’entrée du tombeau » (Marc 15, 46), de sorte qu’elle l’obstruait complètement. Il fallait des gens costauds pour la remonter. (lire la suite)
Marie s’en est allée incontinent porter la nouvelle à « Simon-Pierre et à l’autre disciple que Jésus aimait » (Jean 20, 2). Ils se sont alors rendus sur place et ont constaté que les choses étaient bien comme elle l’avait dit, voyant « les bandelettes posées là, ainsi que le suaire, qui avait été sur sa tête, posé non avec les bandelettes, mais à part, en un autre endroit, tout enroulé » (Jean 20, 6-7), « mais lui, ils ne l’ont pas vu » (Luc 24, 24). Comme ils ne savent qu’en penser, « les disciples s’en retournèrent chez eux » Jean 20, 10), tout étonnés de ce qui était arrivé (cf. Luc 24, 12). « Marie cependant se tenait près du tombeau, et elle pleurait » (Jean 20, 11). Elle est là parce qu’elle est revenue avec Pierre et Jean. Si ceux-ci sont repartis, elle ne peut se résoudre à ce qui s’est passé. Elle stationne à côté du caveau, inconsolable. Nul, en dehors de la Vierge Marie à qui son Fils a très certainement apparu très tôt ce jour-là, nul ne sait encore qu’il est ressuscité. Tous sont sous le coup de sa mort tragique au Golgotha. Et voilà qu’en plus son corps a disparu. Il y a de quoi être anéanti, écrasé. Ce deuxième coup est peut-être plus difficile à encaisser que le premier. C’était bien la dernière chose à laquelle Marie-Madeleine s’attendait. Que quelqu’un ait osé profaner la tombe qui abritait son Seigneur et subtiliser son corps, voilà qui est insupportable et porte le désarroi à son comble. Marie ne pourra pas rendre à ce corps les derniers honneurs qu’elle avait prévus. Elle est privée de cette dernière consolation. (à suivre…)

jeudi 19 juillet 2012

Agonie de Jésus à Gethsémani

Jésus lutte avec le Père. Il lutte avec lui-même. Et il lutte pour nous. Il fait l’expérience de l’angoisse devant le pouvoir de la mort. Avant tout, c’est simplement le bouleversement de l’homme, ou même, de toute créature vivante, en présence de la mort. En Jésus, au contraire, il y a quelque chose de plus. Il étend son regard sur les nuits du mal. Il voit l’insalubre marée de tout le mensonge et de toute l’infamie, qui vient à sa rencontre dans cette coupe qu’il doit boire. C’est le bouleversement de Celui qui est totalement Pur et Saint face au flot du mal de ce monde, qui se déverse sur Lui. Il me voit aussi et il prie aussi pour moi. Ainsi, ce moment d’angoisse mortelle de Jésus est un élément essentiel dans le processus de la Rédemption. C’est pourquoi, la Lettre aux Hébreux a qualifié d’événement sacerdotal, la lutte de Jésus au Mont des Oliviers. Dans cette prière de Jésus, empreinte d’angoisse mortelle, le Seigneur remplit la fonction du prêtre : Il prend sur lui le péché de l’humanité, nous tous, et nous porte auprès du Père. Benoît XVI, Homélie de la messe In Cœna Domini
, 5 avril 2012.

mercredi 18 juillet 2012

Prière de Jésus à Gethsémani

Nous devons aussi prêter attention au contenu de la prière de Jésus au Mont des Oliviers. Jésus dit : « Père, tout est possible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! » (Mc 14, 36). La volonté naturelle de l’Homme-Jésus effrayée face à une chose si énorme recule. Toutefois, en tant que Fils, il dépose cette volonté humaine dans la volonté du Père : non pas moi, mais toi. Par cela, Il a transformé le comportement d’Adam, le péché primordial de l’homme, guérissant ainsi l’homme. L’attitude d’Adam avait été : Non pas ce que tu veux toi, Dieu ; moi-même je veux être dieu. Cet orgueil est la vraie essence du péché. Nous pensons être libres et vraiment nous-mêmes, seulement quand nous suivons exclusivement notre volonté. Dieu apparaît comme le contraire de notre liberté. Nous devons nous libérer de Lui, – c’est notre pensée – alors seulement nous serons libres. C’est cette rébellion fondamentale qui traverse l’histoire et le mensonge profond qui dénature notre vie. Quand l’homme s’érige contre Dieu, il s’érige contre sa propre vérité et par conséquent, il ne devient pas libre, mais aliéné par lui-même. Nous sommes libres seulement quand nous sommes dans notre vérité, quand nous sommes unis à Dieu. Alors, nous devenons vraiment « comme Dieu » - non pas en nous opposant à Dieu, non pas en nous débarrassant de Lui ou en Le reniant. Dans la lutte durant sa prière au Mont des Oliviers, Jésus a dénoué la fausse contradiction entre l’obéissance et la liberté, et il a ouvert le chemin vers la liberté. Demandons au Seigneur de nous introduire dans ce « oui » à la volonté de Dieu et de nous rendre ainsi vraiment libres. Amen Benoît XVI, Homélie de la messe In Cœna Domini
, 5 avril 2012.

mardi 17 juillet 2012

Le patriotisme (5)


Le patriotisme (5)

L’Église renforce l’union que nous donne notre commune nature d’être créé à l’image et à la ressemblance de Dieu (cf. Genèse 1, 26), et elle nous conduit tous dans une communauté de vie surnaturelle, celle du Corps mystique du Christ, où tout égoïsme, personnel ou de groupe, est ressenti comme une blessure, comme un ferment de mort. « Un chrétien n’est pas seulement une personne qui a la foi, mais aussi quelqu’un qui est appelé à être le levain et le sel de la société civile et politique dans laquelle il ou elle vit. L’Église par conséquent inculque à ses fidèles un profond sens de l’amour et du devoir à l’égard de leurs compatriotes et à l’égard de leur patrie. Elle les encourage à vivre en citoyens honnêtes et exemplaires et à travailler loyalement au progrès intégral de la nation dont ils sont fiers d’être les membres » (bienheureux Jean-Paul II, Discours aux évêques chinois en visite ad limina, 11 novembre 1980). Mais gardons bien présent à l’esprit que (lire la suite) « si nous nous vantons de ce que nous avons de meilleur, nous devons nous repentir de ce que nous avons de pire. Autrement, le patriotisme serait alors quelque chose de bien pauvre » (Chesterton, Praying for Patriotism, dans The Common Man, Londres-New York, Sheed and Ward, 1951, p. 52). « Cet amour fait de nous des serviteurs du bien commun. Prions tout spécialement pour ceux qui, dans l’exercice de leur pouvoir, sont appelés à ce service particulier » (bienheureux Jean-Paul II, Cycle de Jasna Góra, 25 décembre 1990).
Il doit être bien clair, non seulement dans la théorie mais aussi et surtout dans les faits, que « les chrétiens ne sont l’ennemi de personne, moins encore de l’empereur. Ils savent, en effet, que c’est Dieu qui l’a constitué dans sa charge ; c’est pourquoi ils l’aiment nécessairement, le respectent, l’honorent et ils désirent qu’il soit sauf ainsi que tout l’empire jusqu’à la fin des temps (…). Nous honorons donc l’empereur, mais nous le faisons de la façon qui est licite et utile pour lui-même : comme un homme qui est second après Dieu, qui a obtenu de Dieu tout ce qu’il est et qui n’est inférieur qu’à Dieu » (Tertullien, Liber ad Scapulam 2), c’est-à-dire, et c’est l’arrière-plan de ce rappel de la doctrine chrétienne, nous n’adorons pas le chef de l’État, car nous n’adorons que Dieu seul. Nous voyons en lui, certes, quelqu’un qui détient une autorité qui provient de Dieu, « car il n'y a point d'autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent ont été instituées par lui » (Romains 13, 1). « Dieu tout-puissant et éternel, qui avez établi l’empire des Francs pour être dans le monde l’instrument de votre sainte volonté, la gloire et le rempart de votre sainte Église, prévenez partout et toujours, de votre céleste lumière, les fils suppliants des Francs, afin qu’ils voient ce qu’il faut faire, pour étendre votre règne dans le monde, et qu’ils grandissent toujours en charité et en vaillance, pour accomplir ce que votre lumière leur aura révélé » (prière du IXe siècle citée par le bienheureux Charles de Foucauld, René Bazin, Charles de Foucauld, explorateur du Maroc, ermite au Sahara, Paris, Nouvelle Cité, nouvelle édition, 2003, p. 480).

(fin)

lundi 16 juillet 2012

Le patriotisme (4)


Le patriotisme (4)

« Quelle est l'origine du patriotisme ? Quelles sont les causes qui le créent dans l'âme de tous, quelles sont les raisons qui l'y font vivre ? Ces causes, ces raisons, sont de plusieurs sortes : il est indispensable d'y voir en premier lieu une sorte de patrimoine de race, qui porte l'homme à préférer tel peuple plutôt que tel autre ; on peut l'attribuer ensuite à l'amour naturel de chacun pour le sol qui l'a vu naître et grandir, pour les objets qui ont entouré son enfance et sa vie, pour la terre qui contient les cendres de ses aïeux ; une autre raison est encore la préférence de chacun pour les hommes dont le caractère, la langue, les mœurs, les traditions sont les mêmes que les siens. Enfin, surtout pour ceux qui, comme vous, ont le privilège d'étudier plus que d'autres, les grands exemples de l'Histoire, notre patriotisme est un amour profond pour une nation qui, à toute époque, a tiré son épée, (lire la suite) enfanté ses savants et ses théosophes, versé le plus pur de son sang pour toutes les grandes causes et renversé les obstacles que les peuples et les individus avaient jetés au travers de la civilisation » (Charles de Gaulle, Conférence devant des camarades officiers subalternes, probablement en 1913, Lettres, notes et carnets, vol. I, 1905-1918, Paris, 1980, p. 67-68).
Le patriotisme fait partie de la vertu de justice, avons-nous dit. Or, « la protestation contre Dieu au nom de la justice ne sert à rien. Un monde sans Dieu est un monde sans espérance (cf. Éphésiens 2, 12). Seul Dieu peut créer la justice. Et la foi nous donne la certitude qu'Il le fait. L'image du Jugement final est en premier lieu non pas une image terrifiante, mais une image d'espérance ; pour nous peut-être même l'image décisive de l'espérance » (Benoit XVI, encyclique Sauvés dans l’espérance, n° 44). Toute vertu est centrée sur Dieu : elle part de Dieu et conduit à lui. Présentant une finalité surnaturelle, elle requiert donc d’employer des moyens surnaturels eux aussi. À cet effet, Jésus-Christ a fondé son Église pour qu’elle travaille à assurer cette fin surnaturelle à tous les hommes de bonne volonté, tout en la proposant à tous, sans distinction. Il a fondé son Église pour que, par elle et en elle, nous puissions obtenir effectivement cette fin surnaturelle. Et comme la fin est la même pour tous les hommes – il n’y a « plus de juif ni de grec ; plus d’esclave ni d’homme libre ; plus d’homme ni de femme : vous tous, en effet, vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus » (Galates 3, 28) – Jésus-Christ a fondé son Église pour tous, voulant dès le premier instant qu’elle soit universelle, catholique. L’Église accueille la variété des différents peuples et des diverses patries, comme un patrimoine humain qui l’enrichit, jamais comme une source de division. C’est ainsi, par exemple, comme le pape Jean-Paul II le déclarait un jour, que « la révélation est annoncée de manière adéquate et se fait pleinement compréhensible quand le Christ parle la langue des divers peuples, et que ceux-ci peuvent lire l'Écriture et chanter la liturgie dans la langue et avec les expressions qui leur sont propres » (lettre apostolique Orientale lumen, n° 7, citée dans Discours à l'Assemblée plénière de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, 3 mai 1996).

(à suivre

dimanche 15 juillet 2012

Le patriotisme (3)


Le patriotisme (3)

Aimer sa patrie est donc une vertu chrétienne. Ne pas l’aimer, n’est pas une vertu. Si nous aimons notre patrie, nous aimons aussi ceux qui y vivent, et nous tâchons de contribuer à ce qu’ils mènent une vie heureuse, bien conscients de ce que la vie ici-bas n’est que transitoire et que ce qui compte avant tout, c’est de les aider à obtenir le bonheur véritable, c’est-à-dire à transformer vraiment notre pays en terrain qui prépare « aux destinées éternelles de l’homme ». Le plus grand bien que nous puissions souhaiter pour chacun est évidemment sa félicité éternelle, qui doit être préparée par la participation à la vie de la cité terrestre, chacun à la mesure de ses capacités et de ses possibilités, afin de rendre les conditions de vie plus favorables à l’accomplissement de la destinée ultime de l’homme et de permettre son meilleur épanouissement. « Les chrétiens sont plus utiles à la patrie que le reste des hommes : ils forment des citoyens ; ils enseignent la piété à l’égard de Dieu, gardien des cités ; ils font monter jusqu’à une cité divine et céleste ceux qui vivent bien dans les petites cités de la terre » (Origène, Contre Celse 8, 73-74). (lire la suite)
« Dieu, Rédempteur et Seigneur des nations (…) ; Dieu Tout-Puissant et Éternel, donne-nous un grand et profond amour envers nos frères et envers notre patrie, Mère bien-aimée, afin qu’après avoir oublié nos profits, nous puissions honnêtement te servir, ainsi que ton peuple. » Oui. (…) Et c’est précisément l’amour qui donne une juste signification et une direction : l’amour envers les frères de notre patrie et envers chaque homme sans exception selon la parole du Christ, c’est-à-dire l’amour des uns pour les autres ; l’amour pour le bien commun ; l’amour pour le patrie, que les ancêtres ont appelée Mère. Et c’est à travers l’amour pour notre patrie que naît le respect des droits de chaque nation et de chaque homme au sein de la grande famille européenne et de la famille humaine » (bienheureux Jean-Paul II, Cycle de Jasna Góra, 25 décembre 1990). Poussons plus loin encore : l’amour aussi de la grande famille surnaturelle qu’est l’Église. En effet, le plus grand bien commun des hommes, leur fin véritable est la fin surnaturelle : Dieu connu surnaturellement et aimé, servi, glorifié. C’est par conséquent le véritable et principal bien commun de la société, donc de la patrie.

(à suivre…)

samedi 14 juillet 2012

Le patriotisme (2)


Le patriotisme (2)

« La justice, en général, consiste à payer une dette à autrui, souligne saint Thomas d’Aquin ; payer une dette spéciale à une personne déterminée sera donc l’objet d’une vertu spéciale. Or, l’homme est débiteur, à un titre particulier, envers ce qui, par rapport à lui, est principe humain d’être et de gouvernement. C’est ce principe que considère la piété, par le fait qu’elle rend un culte et des devoirs aux parents et à la patrie et à ceux qui leur sont unis » (Somme Théologique II-II, q. 101, a. 3). Le patriotisme, en tant que vertu, s’appelle donc la piété, qui est une partie de la vertu de la justice, laquelle consiste à rendre à chacun ce qui lui est dû. Après la vertu de religion, par laquelle nous rendons à Dieu le culte que nous lui devons, vient la vertu de piété, par laquelle nous honorons d’abord nos parents, puis la patrie qui nous a vu naître : « La piété est une certaine expression de l’amour envers les parents et la patrie » (Ibid., ad 1). (lire la suite)
Le patriotisme du chrétien doit être informé par la charité : nous sommes appelés à aimer notre patrie par Dieu et pour Dieu, avec l’amour surnaturel que sa grâce a déposé dans notre cœur. C’est pourquoi il ne peut pas y avoir d’opposition ni de contradiction entre l’amour de Dieu, de l’Église et des chrétiens dans le Christ, et l’amour que nous éprouvons pour notre patrie et nos compatriotes, et enfin l’amour que nous vouons à tous les hommes et à toutes les femmes, y compris à ceux qui nous persécutent. Si une opposition surgissait, sous quelque forme que ce soit et de quelque signe que ce soit, ce serait la preuve que notre patriotisme a cessé d’être une vertu, car il s’agirait alors d’un amour désordonné ; ce ne serait plus une manifestation de la vertu de piété.
Le nationalisme est très certainement un péché, car il suppose un manque de justice envers les autres pays que le sien. Alors que le patriotisme est une vertu. Il est donc important de bien les distinguer. Le patriotisme n’est en rien répréhensible. Le nationalisme n’est pas chrétien.
« Dieu, Rédempteur et seigneur des nations, ne permets pas que nous tombions de tes mains et que nous abandonnions ta discipline. » « Nous avons hérité de nos ancêtres cette prière pour la patrie. Je prononce aujourd’hui les paroles de cette prière devant Vous, Notre-Dame de Jasna Góra. Par Vous, nous prions le Roi et Seigneur des nations : « Par l’intercession de la Très Sainte Vierge, notre Reine, bénis notre patrie, afin que, toujours fidèle à toi, elle rende gloire à ton nom, et guide ses enfants vers le bonheur. » Prions donc afin de rendre gloire au nom divin, reconnaissants pour le fait que « la gloire de Dieu est l’homme vivant » (cf. saint Irénée, Adversus hæreses 4, 20, 7) et pour que la nation vive une vie digne, dans la justice et l’amour de la vérité. Prions également pour que notre patrie, en tant que lieu de pèlerinage temporel, devienne pour tous le lieu de la préparation aux destinées éternelles de l’homme » (bienheureux Jean-Paul II, Cycle de Jasna Góra, 25 décembre 1990).

(à suivre…)

vendredi 13 juillet 2012

Le patriotisme (1)


Le patriotisme (1)

Saint Paul se demande ce qu’est la Loi mosaïque. Et il répond qu’« elle a été ajoutée pour qu’il y eût des transgressions jusqu’à ce que vînt la descendance à qui était destinée la promesse » (Galates 3, 19), « mais là où le péché avait abondé, la grâce a surabondé » (Romains 5, 20). La Loi était bonne en elle-même : « Si donc c’est ce que je ne veux pas que je fais, je reconnais par là que la Loi est bonne » (Romains 7, 15). Le salut est venu par la foi, qui nous a été donnée en Jésus-Christ. « Avant que vînt la foi, nous étions sous la garde de la Loi, enfermés, pour y attendre la révélation de la foi » (Galates 3, 23). Et la foi est venue. Désormais « tous, en effet, vous êtes fils de Dieu par la foi au Christ Jésus, car vous tous qui avez été baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ » (Galates 3, 26-27). Saint Paul tire comme conclusion (lire la suite) de tout ce qu’il vient d’affirmer qu’à partir de cette révélation de la foi en Jésus-Christ, « plus de juif ni de grec ; plus d’esclave ni d’homme libre ; plus d’homme ni de femme : vous tous, en effet, vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus » (Galates 3, 28). « Aussi bien, nous avons tous été baptisés en un http://www.blogger.com/img/blank.gifseul Esprit pour ne faire qu’un seul corps ; Juifs et Grecs, esclaves et hommes libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit » (1 Corinthiens 12, 13), de sorte qu’il y a « tout en tous, le Christ » (Colossiens 3, 11). « Ces paroles ont aujourd’hui la même valeur qu’hier : devant le Seigneur il n’existe pas de différence de nation, de race, de classe, d’état… Chacun d’entre nous est né de nouveau dans le Christ, pour devenir une nouvelle créature, un enfant de Dieu : nous sommes tous frères et c’est en toute fraternité que nous devons nous conduire ! » (saint Josémaria, Sillon, n° 317).
Tel est le point de départ de notre méditation. L’égalité que Dieu a établie entre tous les hommes, au-delà des différences de race, de culture, de formation, d’extraction sociale ou d’intérêts scientifiques, intellectuels ou autres.

(à suivre…)

jeudi 12 juillet 2012

Éditions en ligne

Éditions en ligne

L’un de mes amis a lancé il y a quelques mots une activité d’édition de livres numériques. Des ouvrages à lire sur Iphone, Ipad, smartphone ou autre, et que l’on peut trouver sur son site, www.peuterey-editions.com. Le catalogue se veut généraliste. Mais force est de constater que, pour l’instant, la quasi-majorité des ouvrages sont spirituels et catholiques : on y trouve la Bible (Crampon), le Saint Abandon, l’Imitation de Jésus-Christ, le Chemin de Croix de Newmann, des livres des Pères de l’Eglise (avec les lettres d’Ignace d’Antioche), des textes du Pape tels que les catéchèses sur les Pères Apostoliques, Porta Fidei, ou encore un opuscule consacré à saint Joseph. En préparation, l’éditeur se concentre sur les Manuscrits autobiographiques de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, et sur l’Introduction à la vie dévote de saint François de Sales. N’hésitez-pas vous abonnez à la « newsletter » pour être tenu informés des publications régulières.

mercredi 11 juillet 2012

Confiance en Dieu (7)

Confiance en Dieu (7)

Il nous est garanti que « la prière du juste agit avec une puissante efficacité » (Jacques 5, 16). Alors pourquoi douter, « homme de peu de foi » (Matthieu 13, 31) ? Laissons à Dieu en quelque sorte le soin de mettre les choses en place pour notre bonheur et notre glorification. Ne mettons pas la charrue avant les bœufs. Combien de fois faudra-t-il nous rappeler qu’il sait mieux que nous ce qui nous convient et qu’il œuvre toujours et en tout avec sagesse et merveilleusement bien. « Votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous ne le lui demandiez » (Matthieu 6, 8). Nous voudrions tout, tout de suite. Mais c’est un fort mauvais calcul. Car c’est avec le temps que le bon vin se bonifie…
C’est Dieu lui-même qui nous invite à une confiance active, (lire la suite) c’est-à-dire qui requiert que nous nous engagions résolument à rester fidèles au Seigneur, aux promesses de notre baptême, à l’alliance que nous avons passée avec Dieu. « Seulement fortifie-toi et aie bon courage, en t'appliquant à agir selon toute la loi que Moïse, mon serviteur, t'a prescrite. Ne t'en détourne ni à droite ni à gauche, afin que tu réussisses en tout ce que tu entreprendras. Que ce livre de la loi ne s'éloigne pas de ta bouche ; médite-le jour et nuit, en t'appliquant à agir selon tout ce qui y est écrit ; car alors tu prospéreras dans tes voies et tu réussiras. Ne te l'ai-je pas commandé : Fortifie-toi et prends courage ? Sois sans crainte et sans peur, car le Seigneur, ton Dieu, est avec toi partout où tu iras » (Josué 1, 7-9). Il nous sera plus facile de conserver toujours cette confiance inébranlable en notre Dieu, qui est un Dieu d’Amour (cf. 1 Jean 4, 16), si nous allons nous réfugier auprès de la très Sainte Vierge Marie pour lui demander son humilité et sa force d’âme, certains alors que « ni la mort, ni la vie, ni le anges, ni les principautés, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu dans le Christ Jésus Notre-Seigneur » (Romains 8, 38-39), et que le Seigneur fera aussi de grandes choses dans son humble serviteur, son humble servante que nous sommes (cf. Luc 1, 46-55). (fin)

mardi 10 juillet 2012

Inquisition et télévision

Inquisition et télévision

Comme vous le savez France 2 diffuse, à partir du 4 juillet, une série de l'été consacrée à l'Inquisition. Vous vous doutez bien que les amalgames et les contresens y sont nombreux. Pour répondre aux questions que pourraient se poser les téléspectateurs un site vient d'être créé, qui essaye d'aborder l'ensemble des points de l'inquisition. Il répondra certainement à vos attentes. Je vous invite à le faire connaître autour de vous, afin de rétablir la vérité. http://www.linquisitionpourlesnuls.com/

lundi 9 juillet 2012

Confiance en Dieu (6)

Confiance en Dieu (6)

L’âme « fait d’ardentes prières à Dieu pour obtenir de sa miséricorde que comme il lui a plu de se découvrir à elle, il lui plaise la conduire et lui faire connaître les moyens d’y arriver. Car comme c’est à Dieu qu’elle aspire, elle aspire encore à n’y arriver que par des moyens qui viennent de Dieu même, parce qu’elle veut qu’il soit lui-même son chemin, son objet et sa dernière fin » (Pascal, Sur la conversion du pécheur).
Nous doutons parfois de Dieu parce que nous avons l’impression que les événements ne tournent pas à notre avantage, et nous tombons dans « la mystique du si, faite de vains rêves et de faux idéalismes : ah ! si je ne m'étais pas marié ! si je n'avais pas cette profession, si j'avais un peu plus de santé, ou plus de temps, ou si j'étais plus jeune ! » (Entretiens avec Mgr Escriva, n° 88). (lire la suite) Nous avons du mal à comprendre que notre intérêt consiste à nous trouver exactement dans la situation qui est la nôtre, et non dans une autre qui nous apparaît plus favorable, selon notre conception humaine et limitée de la vie. Saint Augustin nous fait comprendre, par exemple, que si nous sommes malades, nous n’avons pas lieu d’envier ceux qui sont en bonne santé, parce qu’il serait peut-être préférable qu’ils soient eux-mêmes empêchés d’agir : « Il est bon, oui il est bon que tu ne t’affaires pas au sujet de la santé corporelle que pour la demander à Dieu. S’il sait qu’elle t’est utile, il te l’accordera ; s’il ne te l’a pas accordée, c’est qu’il ne te servirait pas de l’avoir. Combien gisent sur leur lit, malades et sans commettre de fautes, qui, s’ils étaient en bonne santé, se lanceraient dans le crime ? Le brigand qui se dirige vers un défilé pour tuer un homme, comme il vaudrait mieux pour lui qu’il soit malade ! Celui qui se lève la nuit pour percer le mur d’autrui, comme il vaudrait mieux pour lui qu’il soit secoué par la fièvre ! Malade, il serait sans faute ; en bonne santé, c’est un scélérat. Dieu sait donc ce qui nous est utile ; faisons seulement en sorte que notre cœur ne soit pas atteint par la maladie du péché et, quand il nous arrive d’être frappés dans notre corps, supplions-le » (saint Augustin, Homélies sur l’Évangile de saint Jean I-XVI, Paris, Institut des Études augustiniennes, 1993, Œuvres de saint Augustin, vol. 71, Tract. 7, 12, p. 433). (à suivre…)

samedi 7 juillet 2012

Confiance en Dieu (5)

Confiance en Dieu (5)

Nous sommes ainsi encouragés à nous tourner vers l’auteur de la vie, vers celui qui est la vraie Vie (Jean 14, 6). Mais nous risquons parfois de monnayer notre prière, de la formuler avec un certain manque d’assurance, une inquiétude qui lui fait perdre de son efficacité. Nous devrions nous étonner de constater que « quand nous louons Dieu ou Lui rendons grâce pour ses bienfaits en général, nous ne sommes guère inquiets de savoir si notre prière Lui est agréable. En revanche, nous exigeons de voir le résultat de notre demande. Quelle est donc l’image de Dieu qui motive notre prière : un moyen à utiliser ou le Père de notre Seigneur Jésus-Christ ? » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 2735).
Faisons-nous pleinement confiance à Dieu ou nous méfions-nous de lui, au chef que nous ne sommes pas pleinement assurés d’obtenir ce que nous lui demandons ? Pourtant, « celui qui demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe l’on ouvrira » (Matthieu 6, 10). Il vaut sans doute beaucoup mieux (lire la suite) de ne pas être exaucés exactement comme nous l’avons souhaité. Il est de notre intérêt le plus haut et le mieux compris de laisser l’initiative à Dieu et de nous en remettre à lui pour agir comme il faut : ce qu’il est fait est toujours un authentique chef-d’œuvre. « Le témoignage de l’Écriture est unanime : la sollicitude de la divine providence est concrète et immédiate, elle prend soin de tout, des moindres petites choses jusqu’aux grands événements du monde et de l’histoire. Avec force, les livres saints affirment la souveraineté absolue de Dieu dans le cours des événements : « Notre Dieu, au ciel et sur la terre, tout ce qui lui plaît, Il le fait » (Psaume 115, 3) ; et du Christ il est dit : « S’Il ouvre, nul ne fermera, et s’Il ferme, nul n’ouvrira » (Apocalypse 3, 7) ; « Il y a beaucoup de pensées dans le cœur de l’homme, seul le dessein de Dieu se réalisera » (Proverbes 19, 21) » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 303). Nous constatons que « mieux vaut chercher un refuge dans le Seigneur que de mettre sa confiance dans les hommes » (Psaume 117, 8). Qui n’a pas fait l’expérience du bien-fondé de cette affirmation ? Que de fois un ami nous a promis quelque chose, mais ce n’était qu’un engagement pris à la légère et aussitôt oublié par lui, mais pas par nous. Des promesses en l’air, Dieu n’en fait jamais. L’homme « qui se confie en l’homme » et « qui prend la chair pour son secours » est « comme un chardon dans la steppe, ne sentant pas quand le bonheur arrive » (Jérémie 17, 5-6). Alors que nous pouvons mettre toute notre confiance en Dieu. « J’ai la conviction que celui qui a commencé en vous cette belle œuvre [de notre sanctification] la mènera à son terme d’ici le Jour du Christ Jésus » (Philippiens 1, 6), car « il est fidèle celui qui vous appelle » (1 Thessaloniciens 5, 24). (à suivre…)

jeudi 5 juillet 2012

Confiance en Dieu (4)

Confiance en Dieu (4)

« Il n’y a pas de périls pour celui qui craint Dieu, mais pour celui qui ne le craint pas. Comment celui que la vertu élève au-dessus des souffrances, qui considère le présent comme une ombre fugitive, pourrait-il éprouver quelque mal ? Que craindrait-il ? Qu’est-ce qui pourrait être un mal pour lui ? Cherchons donc un asile sur ce roc inébranlable. Quand on nous construirait une ville entourée de murailles ; mieux encore, quand on nous transporterait dans une terre où nous serions à l’abri de tout trouble et au sein de l’abondance, en sorte que nous n’eussions rien à démêler avec personne, notre sécurité serait moins grande que celle où nous met le Christ » (saint Jean Chrysostome, Homélies sur les Actes des apôtres 13, 3). Si Dieu transcende infiniment sa création, il ne lui est pas moins présent, la conduisant vers sa perfection et son achèvement : « Dieu est infiniment plus grand que toutes ses œuvres » (cf. Siracide 43, 28). « Sa majesté est plus haute que les cieux » (Psaume 8, 2), « à sa grandeur point de mesure » (Psaume 145, 3). (lire la suite) Mais parce qu’il est le Créateur souverain et libre, cause première de tout ce qui existe, Il est présent au plus intime de ses créatures : « En lui nous avons la vie, le mouvement et l’être » (Actes 17, 28). Selon les paroles de saint Augustin, Il est « plus haut que le plus haut de moi, plus intime que le plus intime » (Confessions 3, 6, 11) » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 300). Mais Dieu ne donne pas seulement à la créature d’exister. Il ne l’abandonne pas à elle-même, ce qui serait la laisser aller droit à l’abîme, à sa perte. « Il la maintient à chaque moment dans l’être, lui donne d’agir et la porte à son terme. Reconnaître cette dépendance complète par rapport au Créateur est une source de sagesse et de liberté, de joie et de confiance » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 301). « Le Seigneur est bon envers tous, et sa compassion s’étend à toutes ses œuvres » (Psaume 145, 9). Et, comme l’auteur sacré le reconnaît dans le livre de la Sagesse (11, 24-26), « oui, tu aimes tout ce qui existe, et tu n’as de dégoût de rien de ce que tu as fait [même s’il pourrait en éprouver pour l’homme pécheur et rebelle !] ; car si tu avais haï quelque chose, tu ne l’aurais pas formé. Et comment une chose aurait-elle subsisté, si tu ne l’avais voulue ? Ou comment ce que tu n’aurais pas appelé aurait-il été conservé ? Mais tu épargnes tout, parce que tout est à toi, Maître ami de la vie », ou, selon une autre traduction, « toi, Seigneur, qui aime les âmes ». Voilà qui est bien dit et qui définit bien notre Dieu : ami de la vie, ami des âmes, de toutes les âmes, dont il veut qu’elles possèdent la vie et l’aient en abondance (cf. Jean 10, 10), et pour lesquelles il a donné sa propre vie (cf. Marc 10, 45). (à suivre…)

mardi 3 juillet 2012

Confiance en Dieu (3)

Confiance en Dieu (3)

Mais nous, « nous croyons fermement que Dieu est le Maître du monde et de l’histoire. Mais les chemins de sa providence nous sont souvent inconnus. Ce n’est qu’au terme, lorsque prendra fin notre connaissance partielle, lorsque nous verrons Dieu face à face (1 Corinthiens 13, 12), que les voies nous seront pleinement connues, par lesquelles, même à travers les drames du mal et du péché, Dieu aura conduit sa création jusqu’au repos de ce Sabbat définitif, en vue duquel Il a créé le ciel et la terre » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 314).
Alors oui « les affligés mangeront et se rassasieront ;ceux qui cherchent le Seigneur le loueront : que vos cœurs vivent à jamais ! Toutes les extrémités de la terre se souviendront et se tourneront vers le Seigneur ; toutes les familles des nations se prosterneront devant sa face. Car au Seigneur appartient l’empire, il domine sur les nations. Devant lui seul se prosterneront ceux qui dorment dans la terre, devant lui s’inclineront ceux qui descendent vers la poussière, et mon âme vivra par lui » (Psaume 22, 27-30). C’est le cri de joie et de victoire (lire la suite) de celui qui est resté fidèle jusqu’au bout à son Seigneur, envers et contre tout, et n’a pas cédé aux sirènes du monde ni n’a flanché dans l’adversité. Car le Seigneur a été son « rocher » (Psaume 71, 3) et son « bouclier » (Genèse 15, 1). Et aussi parce que « ce que Dieu commande, Il le rend possible par sa grâce » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 2082). Une grâce qui est communiquée en fonction de nos besoins réels de chaque moment, dans chaque circonstance. Cette considération doit nous remplir d’une grande paix intérieure ; extérieure aussi, naturellement. L’une ne va pas sans l’autre. La vertu de la foi, qui est comme le fondement de toute la vie chrétienne, puisque « le juste vit de la foi » (Romains 1, 17), nous amène à « faire confiance à Dieu en toute circonstance, même dans l’adversité. Une prière de sainte Thérèse de Jésus l’exprime admirablement : Que rien ne te trouble / Que rien ne t’effraie / Tout passe / Dieu ne change pas./ La patience obtient tout / Celui qui a Dieu / Ne manque de rien. / Dieu seul suffit » (Poésies 30) » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 227). Il suffit d’en faire l’expérience pour se convaincre du bien-fondé d’une telle affirmation, qui relève alors de l’ordre du constat pur et simple. (à suivre…)