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mercredi 30 juillet 2008

Le decret nazi de persecution des caholiques en 1943

Le décret nazi de persécution des caholiques en 1943

Ordonnance de Kaltenbrunner
chef de l'Office entral de sécurité du Reich
contre « l'activité de l'action catholique française parmi les travailleurs français dans le Reich »
Berlin, le 3 décembre 1943

cité par Mgr Charles Molette, La « Mission Saint Paul » traquée par la Gestapo. Persécution et déportation des militants de l'apostolat catholique français en Allemagne, Paris, François-Xavier de Guibert, 2003.

Du fait de la venue croissante de travailleurs civils français dans le Reich, l'Église catholique de France a essayé (lire la suite) d'obtenir, d'abord par voies de négociation, une assistance morale régulière à ses compatriotes en Allemagne par des prêtres français. Ces demandes ont été repoussées par principe, en raison de l'attitude germanophobe manifestée dès le début par les cardinaux, évêques et prêtres français et à cause du sabotage constant de leur emploi par les travailleurs français dans le Reich. Le secours religieux des travailleurs civils français, belges, hollandais, etc. par des ecclésiastiques de leur pays est et reste interdit et doit être jugulé par tous les moyens.
Par de nombreux renseignements récents il est désormais établi que l'Église catholique de France a entrepris sur une vaste échelle, non seulement par des procédés illégaux de gagner aux idées catholiques les travailleurs civils français, mais encore de les influencer d'une façon intensive dans le sens de leurs objectifs politiques anti-allemands et de les rassembler dans des groupes avec une association fortement organisée.
L'action catholique française cherche à atteindre son but :
1° par l'engagement de nouveaux prêtres et séminaristes français venus dans le Reich, camouflés en travailleurs civils volontaires ;
2° par l'association catholique de jeunes travailleurs « Jeunesse ouvrière chrétienne » (J.O.C., nommée aussi « jocistes »).

Suivent deux annexes et sept « mesures politiques », la dernière étant rédigée comme suit : « 7° Pour une efficace exécution des mesures édictées, il est requis qu'en ce domaine soient étendus et activés les services de répression. »

mardi 29 juillet 2008

Arrêts sur christianisme (26)

Arrêts sur christianisme (26)

Aujourd'hui, pour nous, qui, au moins en Europe, voyons se fermer une parenthèse ouverte dans l'histoire avec la conversion de Constantin, pour nous, qui nous retrouvons, pusillus grex, dispersés au sein d'un monde hostile ou indifférent, de jour en jour plus profondément déchristianisé, il est particulièrement utile d'entendre une voix venue d'aussi loin que de l'À Diognète, proclamer avec la tranquille audace que donne la sérénité de la foi... que « si les chrétiens ne se distinguent des autres hommes ni par leur pays, ni par leur langage, ni par leurs vêtements », ils n'en sont pas moins « dans le monde ce que l'âme est dans le corps. Ce sont eux qui soutiennent le monde.

H.-I. Marrou, Carnets posthumes, Paris, 2006, cité par Cl. Dagens, « Foi chrétienne en Dieu et pouvoir politique : De l'Empire chrétien à la République laïque », Institut des sources chrétiennes, Empire chrétien et Église aux IVe et Ve siècles. Intégration ou « concordat ? » Le témoignage du Code Théodosien. Textes rassemblés et édités par Jean-Noël Guinot et François Richard, Paris, Cerf histoire, 2008, p. 479.

lundi 28 juillet 2008

L'embaumement des momies

L'embaument des momies

L'embaumement de première classe commence par l'extraction du cerveau à travers les narines par un crochet de fer. Puis, à l'aide d'une pierre d'Éthiopie bien aiguisée, on fait une incisison dans le flanc et on retire les entrailles. On nettoie alors l'abdomen, on le lave avec du vin de palme et on le bourrre d'aromates. Après quoi, on plonge le corps dans un bain de bitume où on le laisse pendant soixante-dix jours. Ce délai expiré, on le retire du bitume, on le lave, on l'enroule dans des bandelettes de lin, après l'avoir enduit de gomme, et on le rend au parents qui le placent dans un cercueil, puis dans le tombeau.
L'embaumement de deuxième classe était moins compliqué. On se contentait d'injecter de e l'huile de cèdre dans le corps, par l'anus, sans le vider, et on le déposait dans le bain de bitume. À la sortie du bain, on débouchait l'orifice et l'huile de cèdre s'en échappait, emportant les entrailles devenues liquides.
La première méthode coûtait un talent d'argent évalué à 250 £, la deuxième vingt mines, soit 60 £. Pour une somme minime on n'avait qu'un bain de natron et un rincage de l'abdomen au syrmaea.

samedi 26 juillet 2008

La richesse des temples sous Ramses

La richesse des temples sous Ramsès

Enrichis par les fondations pieuses faites par les dynasties successives, comblés, depuis des siècles, de privilèges, de franchises et de prébendes, les temples possédaient une partie considérable de la fortune du pays. On a calculé que les temples d'Amon, à l'époque de Ramsès III (1198-1166), étaient propriétaires d'un territoire de près de 3000 kilomètres carrés. Ils possédaient près de 82000 esclaves et 421362 têtes de bétail. En plus des revenus de ses domaines, Amon de Thèbes, le plus riche des dieux, recevait chaque année à titre de contributions et de redevances, 52 kilos d'or, 100 kilos d'argent, et plus de 2000 kilos de cuivre ; 4000 pièces de vêtement et 350 kilos de fil. On imagine ce que devait être l'étendue des caves et des greniers, lorsqu'on sait qu'il y entrait chaque année 300000 sacs de grains, 64000 bottes de lin, 25000 pots de vin et plus de 1000 pots d'huile, de miel et d'encens. Près d'un millier de bœufs augmentaient annuellement son cheptel et l'on prenait au filet, pour les donner aux prêtres, 289530 oiseaux. Amos recevait, en outre, 82 bateaux.
Le clergé de Hiéropolis venait loin derrière avec 13000 esclaves, 441 kilomètres carrés et 46000 têtes de bétail.
Les prêtres de Memphis, moins favorisés encore, n'avaient que 3000 esclaves et 10000 têtes de bétail.

jeudi 24 juillet 2008

Dieu d'apres un cartouche de Karnak

Dieu d'après un cartouche de Karnak

Dieu est un seul, il n'y en a pas d'autres à côté de lui. Dieu est l'Unique, l'Unique qui a créé toutes choses. Dieu est un Esprit, un Esprit caché, l'Esprit des Esprits, le grand Esprit d'Égypte, l'Esprit Divin. Dieu est depuis le commencement, et il a existé dès le commencement. Il est l'Unique primordial et il existait alors qu'aucune autre chose n'existait. Il existait alors qu'il n'y avait rien d'autre, et ce qui existe, c'est lui qui l'a fait d'après ce qu'il était. Il est le Père des commencements. Dieu est éternel. Dieu est la toute durée et sans fin, le perpétuel, l'Éternel. Il existe depuis des temps infinis et il existera pour toujours. Dieu est caché, et nul n'a perçu sa forme, nul n'a sondé sa ressemblance. Il est caché aux yeux des dieux et des hommes, et il demeure un mystère pour ses créatures.

mercredi 23 juillet 2008

Arrêts sur christianisme (25)

Arrêts sur christianisme (25)

De tous côtés, le christianisme qui voudrait s'installer est refoulé vers son drame essentiel, vers sa condition natale : itinérance, faiblesse et pauvreté. Un peu partout, très spécialement en France, des chrétiens prennent conscience, depuis les grandes secousses de ce siècle impitoyable, d'une leçon qui les déborde largement : ils redécouvrent, en tâtonnant, la nature même, la nature paradoxale, du Royaume, désarmé et triomphant, insaissable et enraciné.

Emmanuel Mounier, Feu la chrétienté, Paris, 1950, p. 7-8, cité par Cl. Dagens, « Foi chrétienne en Dieu et pouvoir politique : De l'Empire chrétien à la République laïque », Institut des sources chrétiennes, Empire chrétien et Église aux IVe et Ve siècles. Intégration ou « concordat ? » Le témoignage du Code Théodosien. Textes rassemblés et édités par Jean-Noël Guinot et François Richard, Paris, Cerf histoire, 2008, p. 478.

mardi 22 juillet 2008

La sincerite (4)

La sincérité (4)

L'enseignement de la parabole des deux fils à qui leur père demande d'aller travailler à la vigne qui a servi de trame à notre réflexion de ces jours-ci (Matthieu 21, 28-32), vaut aussi pour nous. Nous nous disons catholiques, mais les sondages d'opinion montrent que beaucoup ne croient pas en l'existence de la Sainte Trinité, à la présence réelle de Dieu dans l'Eucharistie, à la virginité perpétuelle de la très Sainte Vierge, à l'existence du diable et de l'enfer, etc.
Nous sommes alors comme le fils qui dit « oui » et qui ne bouge pas, une pure façade, mais une façade qui, (lire la suite) sans doute, scandalise les autres, car ils sont en droit de trouver la vérité auprès de nous. « Voyant un figuier sur le chemin, il s'en approcha, mais il n'y trouva que des feuilles, et il lui dit : « Que jamais plus aucun fruit ne naisse de toi ! » Et sur le champ le figuier se dessécha » (Matthieu 21, 19). En réalité, comme le pape Benoît XVI le souligne dan son encyclique sur l'espérance Spe salvi, « nos existences sont en profonde communion entre elles, elles sont reliées l'une à l'autre au moyen de multiples interactions. Nul ne vit seul. Nul ne pèche seul. Nul n'est sauvé seul » (n° 48). Autrement dit, « notre agir n'est pas indifférent devant Dieu et il n'est donc pas non plus indifférent pour le déroulement de l'histoire » (Ibid., n° 35).
Apprenons donc à nous méfier de nous et de nos réactions. Ayons la sagesse de faire chaque soir un examen de conscience pour identifier nos torts, nos réactions trop humaines, et rectifier en demandant pardon à Dieu, qui nous l'accordera toujours, et en prenant une petite résolution.

(fin)

lundi 21 juillet 2008

juillet-aout


Juillet-août


À partir d'aujourd'hui, pendant le reste du mois de juillet et tout le mois d'août, je ne mettrai de texte que tous les deux jours, sauf exception éventuelle, au lieu de chaque jour. Je vous souhaite un bon et saint été.

dimanche 20 juillet 2008

La sincerite (3)

La sincérité (3)

Reconnaître ses limites, ses faiblesses, les tentations, est salutaire, parce que, en nous connaissant et en nous acceptant tels que nous sommes, nous pouvons, à l'aide des moyens surnaturels, réagir, rectifier et nous replonger intensément dans la tâche qui nous revient, et qui n'est pas seulement, le cas échéant, une nécessité inéluctable, mais avant tout, pour celui qui sait aimer, une occasion sans cesse renouvelée de se sanctifier, de sanctifier les autres et de sanctifier le monde, comme saint Josémaria n'a cessé de l'enseigner.
Le père de famille de la parabole ayant essuyé un refus de la part d'un de ses fils, adresse la même requête à l'autre, qui lui répond : « Je (vais), seigneur, » et il n'alla pas » (Matthieu 21, 29).
Voici quelqu'un qui est tout feu tout flamme, mais velléitaire. Il se peut qu'il manque aussi de sincérité, c'est-à-dire qu'il n'ait pas le courage de dire franchement à son père ce qu'il pense, à savoir qu'il n'a nullement l'intention de se rendre à la vigne parce qu'il a, par exemple, rendez-vous avec des amis. S'il le disait, tout serait clair et la confiance régnerait. Son père l'aurait compris et lui aurait dit de ne pas s'en faire. Face au premier qui refuse et au second qui est pris, il se serait peut-être résigné à aller lui-même travailler à la vigne, ou aurait attendu le lendemain pour reposer sa question.
« Coepit facere et docere », Jésus se mit d'abord à agir et, ensuite, à enseigner. Toi et moi, nous devons rendre ce témoignage de l'exemple, parce que nous ne pouvons mener une double vie : nous ne pouvons pas enseigner ce que nous ne pratiquons pas. En d'autres termes, nous devons enseigner ce que, pour le moins, nous nous efforçons de pratiquer » (saint Josémaria, Forge, n° 694). La cohérence de vie va de pair avec la sincérité. « Lequel des deux a fait la volonté du père ? demande Jésus à son auditoire — « Le dernier », disent-ils » (Matthieu 21, 30). La conclusion est abrupte : « Jésus leur dit : « Je vous le dis en vérité, les publicains et les courtisanes vous devancent dans le royaume de Dieu » (v. 31). Il s'explique : « Car Jean est venu à vous dans la voie de la justice, et vous n'avez pas cru en lui ; mais les publicains et les courtisanes ont cru en lui ; et vous, qui avez vu, vous ne vous êtes pas repentis même par la suite pour croire en lui » (v. 32). Les pharisiens disent qu'ils attendent le Messie. Mais quand celui-ce se présente à eux et réalise des prodiges qui accomplissent manifestement les promesses messianiques, ils refusent de croire en lui.

(à suivre...)

samedi 19 juillet 2008

Quarante

Quarante

Noé bâtit l'arche d'Alliance en toute hâte
Sur l'ordre divin y fit entrer deux par deux
Toutes les espèces à deux et quatre pattes
Avant que la pluie ne se déversât sur eux
Quarante jours et quarante nuits

Moïse grimpa seul sur la montagne sainte (lire la suite)
Dieu l'attendait pour lui donner les deux Tables
Il se tint en sa compagnie dans cette enceinte
Dans un commerce tant amoureux qu'ineffable
Quarante jours et quarante nuits

D'Égypte vers la Terre de promission
Celle-ci paraissait à portée de la main
Mais avant d'accéder à l'auguste Sion
Les Hébreux devaient parcourir un long chemin
Quarante ans

Élie le prophète fatigué n'en peut mais
Un pain cuit sous la cendre et une cruche d'eau
Par deux fois il boit et mange puis se remet
Il reprend sa marche et ne sent plus le fardeau
Quarante jours et quarante nuits

Juste avant d'entammer sa prédication
Celui qui est le Sauveur de l'humanité
Se soumet librement à la tentation
Laissant agir satan et son inanité
Quarante jours et quarante nuits

Mon cher ami, accepte donc sans avanie
Ce rappel historique mis en piètres vers
En guise d'accueil parmi notre compagnie
Il condense nos souhaits convergeant vers
tes Quarante ans

vendredi 18 juillet 2008

La sincerite (2)

La sincérité (2)

Le fils reconnaît qu'il a mal fait de refuser d'obéir à son père dans quelque chose qui, au fond, est simple à faire. Des pensées égocentriques lui étaient venues à l'esprit, comme autant de justifications, de bonne raisons pour agir à sa guise. Il a compris qu'il a tort. « Obéis sans toutes ces « cogitations » inutiles… Manifester de la tristesse ou un manque d’envie devant ce qui est commandé est une faute de taille. Mais le ressentir, sans plus, non seulement ce n’est pas une faute mais ce peut être l’occasion d’une grande victoire, le couronnement d’un acte de vertu héroïque. Ce n’est pas moi qui l’invente. (lire la suite) Tu te rappelles ? L’Évangile raconte qu’un père de famille donna la même charge à ses deux fils… Et malgré les difficultés qu’il avait lui-même soulevées, celui des deux qui l’accomplit remplit Jésus de joie ! Et il le réjouit parce que la discipline est le fruit de l’Amour » (saint Josémaria, Sillon, n° 378).
« Par la suite, s'étant repenti, il y alla » (Matthieu 21, 30). Il remporte une grande victoire sur lui-même et démontre, dans les faits, qu'en dépit de ses défauts évidents il sait aimer pour de bon, il sait rectifier.
Parfois, cette rébellion contre l'autorité, contre les dispositions concernant notre travail ou notre apostolat, peut intervenir alors que nous nous sommes déjà mis à la tâche. C'est l'envie de tout envoyer promener, de faire tout sauf ce que nous avons à faire, d'arrêter plus tôt que prévu ou de bâcler le travail, d'en faire le moins possible... Beaucoup de gens « envisagent leurs occupations comme une nécessité dont ils ne peuvent s’évader. Face à cette vision des choses étriquée, égoïste, terre à terre, nous devons, toi et moi, nous rappeler et rappeler aux autres que nous sommes des enfants de Dieu auxquels notre Père a adressé une invitation identique à celle que reçurent les personnages de la parabole évangélique : Mon enfant, va-t’en aujourd’hui travailler à ma vigne (Matthieu 21, 28) Je vous assure que si nous nous efforçons, jour après jour, d’envisager nos obligations personnelles comme une requête divine, nous apprendrons à terminer notre travail avec la plus grande perfection humaine et surnaturelle dont nous serons capables. Il se pourrait que nous nous rebellions, un jour, comme l’aîné qui répondit : Je ne veux pas (Matthieu 21, 29). Mais nous saurons réagir, repentis, et nous nous consacrerons alors avec une ardeur renouvelée à l’accomplissement de notre devoir » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 57).

(à suivre...)

jeudi 17 juillet 2008

Thierry Thierry BizotBizot, Catholique anonyme

Thierry Bizot, catholique anonyme

L'auteur, producteur de télévision, fait la rencontre de Jésus-Christ à l'occasion de séances de catéchèse pour adultes organisées par le Chemin Néo-Catéchuménal et auxquelles il a été invité par un professeur de son fils qu'il n'a rencontré qu'une fois. Son éditeur lui demande de rédiger le récit de son aventure à la première personne, sans faire de prosélytisme. « Ce qui est intéressant, lui dit-il, ce n'est pas ce qu'on t'a enseigné, mais l'effet produit sur toi. » (lire la suite)C'est ce qu'il fait avec finesse et drôlerie. Sa vie professionnelle et sa vie privée sont traitées avec une grande lucidité et avec sincérité totale, un sens aigu de l'observation et de l'autodérision.
Le résultat est impressionnant, car l'auteur est au début, et reste tout le long de son itinéraire, réticent, méfiant, tout en se rendant à une partie des cours de formation. Il y va, explique-t-il, « pour me cultiver, un peu comme si j'assistais à des cours de philo ». Jusqu'au jour où, à quarante-quatre ans, il fait une rencontre inattendue, la rencontre de Jésus-Christ, qui a changé toute sa vie. Fonceur et anxieux, voulant réussir en tout, il prend conscience qu'il n'est qu'un enfant, mais gagne en assurance, est capable d'aider les autres à se sortir de leurs problèmes, change de caractère, etc.
Cet itinéraire est instructif et ouvre des perspectives à ceux qui, comme Thierry Bizot, sont des catholiques non pratiquants, non convaincus et, n'étant pas « suicidaires de nature », ne revendiquent pas leur appartenance catholique, « afin de ne pas passer pour un ringard ».
Roman publié par Le Seuil en 2008.

mercredi 16 juillet 2008

La sincerite (1)

La sincérité (1)

Jésus nous demande de réfléchir, à l'aide d'une parabole : « Que vous en semble ? Un homme avait deux fils. Abordant le premier, il lui dit : « Mon fils, va travailler aujourd'hui dans la vigne. Il répondit : « Je ne veux pas » ; mais par la suite, s'étant repenti, il y alla » (Matthieu 21, 28.30). La demande de son père n'est pas du goût de son fils. Celui-ci avait envie de se reposer, il était occupé à une autre tâche ou, tout simplement, il n'avait pas envie de se fatiguer et de travailler à ce moment-là. Il n'éprouve pas de goût pour (lire la suite) ce qui constitue souvent son occupation. Mais la vigne ne peut pas attendre, il faut s'en occuper, aujourd'hui aussi. Et il le sait. Il a dit « non », mais il se ravise, « s'étant repenti ». Le texte latin dit paenitentia motus, poussé par un esprit de pénitence, c'est-à-dire regrettant profondément sa réponse précipitée. Il se rend compte qu'il a agi par égoïsme. Et il s'en veut d'avoir été aussi irréfléchi, aussi primaire. « La pénitence intérieure est une réorientation radicale de toute la vie, un retour, une conversion vers Dieu de tout notre cœur, une cessation du péché, une aversion du mal, avec une répugnance envers les mauvaises actions que nous avons commises. En même temps, elle comporte le désir et la résolution de changer de vie avec l’espérance de la miséricorde divine et la confiance en l’aide de sa grâce. Cette conversion du cœur est accompagnée d’une douleur et d’une tristesse salutaires que les Pères ont appelées animi cruciatus (affliction de l’esprit), compunctio cordis (repentir du cœur) (cf. Concile de Trente ; Catéchisme du concile de Trente).

mardi 15 juillet 2008

Arrets sur christianisme (24)


Arrêts sur christianisme (24)


La nouveauté du christianisme est de mettre en permanence ses critères d'analyse à notre disposition, en attirant l'attention sur deux écueils opposés à éviter : d'une part le retour à de nouvelles formes de conformisme idéologique, qu'il soit religieux ou antireligieux, et d'autre part, la suspicion par rapport à toute norme éthique universelle. Après une longue parenthèse constantinienne et théodosienne, voici le christianisme, dans sa grande diversité institutionnelle et historique, en position de proposer les valeurs qui fondent la dignité de la personne et le sens de l'aventure humaine commune. L'humanité globalisée du siècle en cours doit d'urgence concilier le respect des différences et la culture de la paix. Ces valeurs ne peuvent se renouveler qu'en se souvenant d'où elles viennent. Le christianisme, qui a mis à profit les ressources du droit romain et de la philosophie grecque, a montré qu'il pouvait aussi inspirer les droits de l'homme modernes.

Roland Minnerath, archevêque de Dijon, Préface à Gérard Guyon, Le choix du royaume, Genève, Ad Solem, 2008, p. 11.

lundi 14 juillet 2008

Intentions de priere

Intentions de prière

Nous sommes parents de deux jeunes séminaristes ; nous vous confions tous les jeunes qui osent répondre généreusement à l'appel du Seigneur Jésus le Christ.

La vie de X. papa d'un petit garçon de 3 mois, en phase terminale de cancer. La vie de F.-X. 20 ans, étudiant en médecine, récidive de cancer en traitement actuellement, fils unique.

Seigneur permets dans ta tendresse que J.-M. ouvre enfin un Évangile afin qu'il découvre toute la Sagesse et l'Amour de Jésus tellement loin des philosophes qu'il étudie et qu'il fréquente.

Pour mes enfants et petits-enfants. Pour mon fils P. (handicapé) accueilli en centre spécialisé. Tous très éloignés... Merci mon Dieu !

dimanche 13 juillet 2008

Le chevreuil porte-musc

Le chevreuil porte-musc

En bien des années, le chevreuil porte-musc des montagnes, le mushsikana, perçoit une odeur de parfum qui va le poursuivre. Ébranlé, secoué dans sa sensibilité de chevreuil, il court de forêt en forêt, bondit de rocher en rocher, de junge en jungle, poursuivant cette odeur de parfum qui l'attire comme la flûte de Krishna. Et puis, il ne trouve pas, comme un enfant qui cherche l'écho d'un côté de la montagne, alors que (lire la suite) l'écho lui parvient de l'autre côté. Le cheveuil bondit, tombe de rocher en rocher, s'épuise, finalement n'en pouvant plus, haletant, il s'abat, épuisé. Avant de mourir, il a un geste de pitié à l'agard de lui-même et, harassé, cassé, il a ce geste : il se lèche simplement le poitrail et voilà qu'il découvre que ce qu'il cherchait très loin, dans les ravins, les jungles... se trouvait en lui-même. La poche à musc s'était développée sous son poitrail.
Vivekananda conlut : « Oh, mon fils bien-aimé, ne cherche pas à l'extérieur ce qui est en toi. »

Cité par Bernard Bro, Les paraboles, tome 1. La Tour Eiffel et le Bottin, Paris, Cerf-Edifa/Mame, 2007, p. 79.

samedi 12 juillet 2008

Simplicite (3)

Simplicité (3)

Le catholique ne peut pas se cacher. « On n'allume pas la lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le support, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison » (Matthieu 5, 15). Nous avons une fâcheuse propension en France, dans notre France laïque, à mettre notre drapeau dans la poche et à veiller scrupuleusement à ce que notre foi ne se remarque pas, n'influence pas nos choix et nos décisions. Nombre d'entre nous sont de ces gens dont parlait saint Josémaria dans Chemin (n° 353) : « Laïcisme. Neutralité. — Vieux mythes (lire la suite) que l’on essaie toujours de rajeunir. As-tu pris la peine de penser à quel point il est absurde de dépouiller sa qualité de catholique, en entrant à l’université ou dans un groupement professionnel, à l’académie ou au parlement, comme on laisse un pardessus au vestiaire ? » C'est un véritable drame. Une démission. Une démission coupable. Il est quand même curieux de constater à quel point certains catholiques vivent consciencieusement la laïcité sans éprouver la moindre gêne de faire violence à leur conscience. Alors que les chauds partisans de la laïcité, souvent agressive, ne s'embarassent pas de préjugés et de principes pour essayer d'imposer leurs idées dans un soi-disant esprit de laïcité, qui ne fait, en réalité, qu'en donner une application unilatérale et viciée.
La simplicité que nous sommes appelés à vivre n'est pas simplisme. Or, le Seigneur nous a prévenus que « les enfants de ce monde-ci sont plus avisés vis-à-vis de leurs semblables que les enfants de la lumière » (Luc 16, 8), que les baptisés. Tâchons de vivre face à Dieu et non en tenant compte des appréciations humaines (d'ailleurs si changeantes). « Qu'y aurait-il en moi de caché pour toi, Seigneur, alors que devant tes yeux les profondeurs de la conscience humaine sont à nu, même si elle ne veut pas se l'avouer ? » (saint Augustin, Confessions 10, 2, 2).

(fin)

vendredi 11 juillet 2008

Le pendu de Rocamadour

Le pendu de Rocamadour

« Le jour où le roi René conduisit à Saint-Amadour la belle Aude de Toulouse, qu'il venait d'épouser dans Arles, les consuls voulurent lui offrir la régalade d'un pendu... (nous sommes en plein Moyen Âge). Quand la reine voit le condamné, les mains liées derrière le dos, la tête engagée dans la corde, elle pousse un cri et cache sa tête dans ses mains.
« Messieurs les consuls, dit le roi René à haute voix, Madame la reine vous demande en souhait de bienvenue de lui accorder la grâce de cet homme. » Les consuls répondent : « Cet homme a fabriqué de la fausse monnaie la loi veut qu'il soit pendu. » (lire la suite) Le conseiller du roi intervient et dit que, suivant la coutume de Saint-Amadour, un condamné pouvait racheter sa vie pour la somme de mille ducats ; « Il est vrai, répondirent les con-suls, mais où voulez-vous que ce gueux les sprenne, ces mille ducats ? »
« Le roi fouilla dans son escarcelle, il en sortit huit cents ducats. La reine cherche dans son aumônière, elle était pauvre, elle n'y trouva que cinquante ducats. « N'est-ce pas assez, Messieurs, supplia-t-elle, que huit cent cinquante ducats pour sauver la vie de ce pauvre homme ? » « La loi exige mille ducats, répondirent les consuls. Tous les seigneurs de la suite vidèrent leurs poches dans les mains des magistrats. « Neuf cent quatre-vingt-dix-neuf ducats », annoncèrent les consuls. Il manque encore trois ducats.
« Pour trois ducats, cet homme sera-t-il pendu ? », s'écrie la reine, indignée.
« Cet homme sera pendu », répondent les consuls inflexibles, et ils firent signe au bourreau.
« Arreêtez, arrêtez s'écrrie la reine. Qu'on fouille ce malheureux, il a peut-être sur lui trois ducats ! » Le bourreau fouille la culotte du pendu, il en retire trois ducats. Alors les consuls salurent la reine : « Madame, cet homme est libre ! »

Cité par Bernard Bro, Paraboles, tome 1. La Tour Eiffel et le Bottin, Paris, 2007, p. 107.

jeudi 10 juillet 2008

Simplicite (2)

Simplicité (2)

En outre, comme le pape est celui qui représente Dieu parmi nous et gouverne l'Église en son nom (il en est le « vicaire » sur la terre), il possède, dans certaines circonstances bien déterminées, le don de l'infaillibilité, c'est-à-dire qu'il prononce des énoncés de foi qui doivent être tenus comme révélés et auxquels tous les fidèles doivent apporter un assentiment intérieur et extérieur de foi.
Cette même vérité de la foi doit donc se retrouver dans toute vie chrétienne. Nous appuyant sur la grâce de Dieu, suivant avec amour filial les orientations qui viennent du pape (lire la suite) et des évêques en communion avec lui, notre vie est marquée du sceau de l'authenticité. Non que nous ne puissions pas nous tromper ni que nous soyons supérieurs aux autres : une telle pensée, qui serait du pur orgueil, nous est totalement étrangère et nous nous reconnaissons pécheurs. Mais des pécheurs qui s'efforcent de mener une vie droite, « vraie », cohérente. Une vie chrétienne vécue au milieu du monde, au coude à coude avec nos semblables, avec les collègues de profession, les membres de notre famille et les gens avec qui les circonstances - la divine Providence - nous mettent en relation.
« Un homme qui a la foi, et qui exerce une profession intellectuelle, technique ou manuelle, est et se sent uni aux autres, avec les mêmes devoirs, avec le même désir de s’améliorer, avec la même soif d’affronter les mêmes problèmes et d’en trouver la solution. Le catholique, en assumant tout cela, saura faire de sa vie quotidienne un témoignage de foi, d’espérance et de charité, un témoignage normal et simple, qui n’a pas besoin de manifestations voyantes. Il mettra ainsi en relief, par la cohérence de sa vie, la présence constante de l'Église dans le monde, puisque tous les catholiques sont eux-mêmes l'Église car ils sont de plein droit membres de l’unique peuple de Dieu » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 53).

(à suivre...)

mercredi 9 juillet 2008

Simplicite (1)

Simplicité (1)

Des problèmes d'informatique dus à un violent orage m'ont contraint à suspendre provisoirement la publication de textes. Veuillez m'en excuser.

Quand nous pensons à Dieu, à la fois unique et en trois Personnes distinctes, au fait qu'il est le Créateur du ciel et de la terre, des anges et des hommes, nous avons peut-être du mal à imaginer que Dieu est simple et non complexe. Et pourtant la simplicité est un attribut de Dieu, et même le plus beau, qui marque le fait qu'il n'existe pas de division en Dieu, qu'il n'est pas composé, par exemple qu'il n'est pas composé d'esprit et de matière comme nous : dès que l'âme quitte notre corps, celui-ci cesse de vivre. (lire la suite)
La simplicité est en relation étroite avec la véracité. Celui qui vit dans le vrai, qui dit la vérité, évite toute complication et les embrouilles que fait naître la duplicité. Le double langage, le mensonge, les cachotteries ne font que compliquer la vie, sans compter que celui qui en est l'auteur perd tout crédit aux yeux des autres.
Dieu est Simple et Vrai. C'est ce que révèle la Sainte Écriture, inspirée par lui, par le Saint-Esprit. Jésus-Christ affirme qu'il est « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jean 14, 6). Dieu est « le vrai Dieu » (Jérémie 10, 10). Il « est véridique » (Romains 3, 4). Nous pouvons donc faire pleinement confiance à Dieu. C'est pourquoi nous affirmons dans l'acte de foi que Dieu « ne peut ni se tromper ni nous tromper ». Ceci explique que la Sainte Écriture tout entière, l'Ancien et le Nouveau Testaments, dans la moindre de ses expressions, est inspirée par le Saint-Esprit et possède la propriété de l'inerrance : aucune erreur ne se trouve en elle. « La Sainte Écriture, c'est la parole de Dieu en tant qu'elle est consignée par écrit sous l'inspiration de l'Esprit divin » (concile Vatican II, constitution dogmatique sur la Révélation divine Dei Verbum, n° 9). « On doit maintenir comme affirmé par le Saint-Esprit tout ce qu'affirment les auteurs inspirés ou hagiographes, il s'ensuit qu'on doit confesser que les livres de l'Écriture enseignent nettement, fidèlement et sans erreur, la vérité telle que Dieu, en vue de notre salut, a voulu qu'elle fût consignée dans les Saintes Lettres » (Ibid., n° 11 ; le texte conciliaire renvoie ici à saint Augustin, Comment. litt. de la Genèse, 2, 9, 20 et Lettre 82, 3 ; saint Thomas d'Aquin, La Vérité, q. 12, art. 2, C. ; concile de Trente, session IV, Les Écritures canoniques ; Léon XIII, encyclique Providentissimus ; Pie XII, encyclique Divino afflante Spiritu).

(à suivre...)

samedi 5 juillet 2008

Intentions de priere


Intentions de prière


Pour les jeunes parents catholiques en difficulté avec les écoles où on pourrit l'âme de leurs enfants avec la laïcité, l'enseignement de la sexualité et de l'homosexualité, la Bible ridiculisée, etc.

Pour que chacun des membres de ma famille reconnaisse l'amour que Dieu lui porte.

Je vous confie une famille bien éprouvée par la maladie. Particulièrement mon fils schizophrène, ma fille qui souffre d'un lupus et moi-même avec un kyste à la colonne. Merci.

vendredi 4 juillet 2008

La vocation de l'homme

La vocation de l'homme

« Au cours de votre colloque, vous avez fait l’expérience que les sciences, la philosophie et la théologie peuvent s’aider pour percevoir l’identité de l’homme, qui est toujours en devenir. À partir d’une interrogation sur le nouvel être issu de la fusion cellulaire, qui est porteur d’un patrimoine génétique nouveau et spécifique, vous avez fait apparaître des éléments essentiels du mystère de l’homme, marqué par l’altérité : être créé par Dieu, être à l’image de Dieu, être aimé fait pour aimer. En tant qu’être humain, il n’est jamais clos sur lui-même ; (lire la suite) il est toujours porteur d’altérité et il se trouve dès son origine en interaction avec d’autres êtres humains, comme nous le révèlent de plus en plus les sciences humaines. Comment ne pas évoquer ici la merveilleuse méditation du psalmiste sur l’être humain tissé dans le secret du ventre de sa mère et en même temps connu, dans son identité et dans son mystère, de Dieu seul, qui l’aime et le protège (cf. Ps 138 [139], 1-16).
L’homme n’est pas le fruit du hasard, ni d’un faisceau de convergences, ni de déterminismes, ni d’interactions physico-chimiques ; il est un être jouissant d’une liberté qui, tout en prenant en compte sa nature, transcende cette dernière et qui est le signe du mystère d’altérité qui l’habite. C’est dans cette perspective que le grand penseur Pascal disait que « l’homme passe infiniment l’homme ». Cette liberté, qui est le propre de l’être-homme, fait que ce dernier peut orienter sa vie vers une fin, qu’il peut, par les actes qu’il pose, se diriger vers le bonheur auquel il est appelé pour l’éternité. Cette liberté fait apparaître que l’existence de l’homme a un sens. Dans l’exercice de son authentique liberté, la personne réalise sa vocation ; elle s’accomplit ; elle donne forme à son identité profonde. C’est aussi dans la mise en œuvre de sa liberté qu’elle exerce sa responsabilité propre sur ses actes. En ce sens, la dignité particulière de l’être humain est à la fois un don de Dieu et la promesse d’un avenir » (Benoît XVI, Discours au Colloque inter-académique promu par l'Académie des Sciences de Paris et l'Académie pontificale des Sciences, 28 janvier 2008).

jeudi 3 juillet 2008

L’acquittement de Lydie Debaine, une violence inouie !

L’acquittement de Lydie Debaine, une violence inouïe !

L’acquittement de Lydie Debaine, cette maman qui a tué sa fille Anne-Marie atteinte d’un grave handicap, est dramatique. Certes, chacun a pu être touché par la souffrance de cette maman, qui s’est peu à peu laissée enfermer dans une relation exclusive avec sa fille, ne trouvant aucun soutien ajusté, et craignant que sa fille ne soit mal traitée dans le seul établissement qu’elle ait pu trouver. (lire la suite)
Sans doute est-ce cette émotion qui a conduit le public à applaudir le verdict au moment de son énoncé ? Les commentaires de nombreux médias ont manifesté une forte approbation, épousant la justification de la maman lorsqu’elle exprime le sentiment d’avoir posé un acte juste. « Acte de compassion », « une mort donnée par amour » ...
Quelle que soit la compréhension dont on peut entourer cette maman, son acquittement, les applaudissements, les nombreux commentaires qui ont accompagné cette annonce, sont infiniment choquants. Cette décision renforce une idée qui chemine de plus en plus dans les esprits : « le permis de tuer par amour » la personne malade ou handicapée. Après le non lieu dont a bénéficié Marie Humbert, un pas dramatique vient d’être franchi par cette décision qui fera jurisprudence : le meurtre par amour devient un acte juste.
Après Nicolas Perruche, Vincent Humbert, Chantal Sebire, le message continue d’être martelé : la vie d’une personne gravement malade ou handicapée est un non sens. Il vaudrait mieux qu’elle ne soit pas née. Il vaudrait mieux qu’elle ne vive pas. L’aimer vraiment, c’est mettre fin à sa vie. Par compassion ! Quelle violence !
Violence de laisser entendre aussi explicitement à toutes les Anne-Marie que leur vie est sans valeur, et que leurs proches pourraient leur donner la mort par amour. Violence de laisser entendre aux parents qui, jour après jour, accompagnent leur enfant handicapé que leur combat est sans issue, que le véritable amour, la vraie compassion, seraient de mettre fin aux jours de leur enfant. Violence de laisser entendre à tous les aidants, médecins, éducateurs, qui agissent auprès de personnes gravement malades ou handicapées que leur élimination est aussi une alternative juste. Violence faite à tout un chacun, car au fond, ne sommes-nous pas, vous et moi, un jour ou l’autre, en risque de devenir radicalement dépendants ? Devrons-nous nous méfier de l’amour de nos proches ? Et réciproquement, le cas échéant, nos proches devront-ils se méfier de notre amour ?
Oui, par cette décision de justice, la société a fait plus que justifier un acte coupable, indépendamment de la compréhension que l’on peut avoir de son auteur. Elle risque d’ouvrir la porte à toutes les dérives à venir, puisqu’elle a justifié que la personne gravement malade ou handicapée soit éliminée, alors que le seul devoir est de l’accompagner. C’est ce que souligne le procureur général de la Cour d’appel de Versailles en décidant d’interjeter appel de cette décision : « ce verdict d’acquittement pourrait en effet être compris comme un encouragement à l’atteinte volontaire à la vie des handicapés, qui méritent notre protection et notre soutien » a-t-il déclaré.
Il y a presque 50 ans, il y eut en Belgique ce qu’on a appelé « le procès de Liège ». Là aussi, l’acquittement de parents qui avaient tué leur fille gravement handicapée. Des scènes de liesse dans la rue avaient accompagné ce verdict. La violence de cet événement provoqua un grand sursaut des sociétés belge et française, manifestant un mouvement de solidarité à l’égard des personnes gravement atteintes et de leurs parents. Très concrètement alors, Marie-Hélène Mathieu fonda l’Office chrétien des personnes handicapées pour soutenir les familles, susciter des réponses à leurs besoins, apporter un éclairage sur la valeur sacrée de la personne handicapée et sa place dans la société.
Aujourd’hui comme il y a 50 ans, d’un mal peut sortir un bien : le « oui » à la vie de toute personne, quelles que soient ses limites, l’appel à l’engagement de chacun et de toute la société pour son accompagnement, en particulier par la création de lieux de vie.

Philippe de Lachapelle
Directeur de l’Office Chrétien des Handicapés

mercredi 2 juillet 2008

Qui peut douter de la Presence reelle ?

Qui peut douter de la Présence réelle ?

En octobre 1995, pendant une visite de Jean-Paul II au séminaire St. Mary’s de Baltimore (États-Unis), l’horaire prévoyait qu’il s’adresse aux séminaristes placés debout sur les marches extérieures. Mais le pape choisit plutôt de traverser leurs rangs et d’entrer dans l’édifice, car il voulait rendre visite au Saint-Sacrement. Informés des intentions du Saint-Père, les agents de sécurité s’empressèrent d’entrer en action pour explorer les lieux avant le passage du pape. Ils utilisèrent à cette fin des chiens spécialement entraînés pour déceler toute présence humaine
Les chiens firent (lire la suite) rapidement leur tournée, puis on les envoya explorer l’intérieur de la chapelle. Ils parcourent les allées dans tous les sens et finalement arrivèrent dans la chapelle latérale où était gardé le saint Sacrement. Parvenus au tabernacle, les chiens renifleurs se mirent à geindre et restèrent obstinément sur place : ils avaient découvert QUELQU’UN. Nous, catholiques, savons bien que ces animaux ne se trompaient pas : une PERSONNE VIVANTE se cache dans le tabernacle. Jésus est véritablement présent dans la sainte Eucharistie, et c’est pourquoi nous venons à l’église l’adorer.
Apprendre ainsi que des animaux peuvent percevoir qu’il y une Personne vivante dans le tabernacle, alors que tant d’humains ne croient même pas en la Présence réelle, voilà qui m’a profondément touché. Faisons un acte de foi et croyons vraiment que Jésus est présent dans la sainte Eucharistie tel qu’il est au ciel. Jésus est là, lui le Seigneur ressuscité qui est notre Sauveur, a souffert et est mort pour payer le prix de nos fautes. Soyons-lui reconnaissants de nous avoir laissé le don merveilleux de la sainte Eucharistie.

Père Melvin

Traduction : RF

Samedi 7 juin 2008

mardi 1 juillet 2008

Arrets sur christianisme (23)


Arrêts sur christianisme (23)


Le christianisme a été et reste porteur d'une vision des rapports humains au sein de la société qui n'est pas réductible à des modèles politiques antérieurs. Le christianisme a profondément renouvelé le rapport du citoyen à l'État parce qu'il en a fait une personne irréductible à la collectivité.
La foi comme engagement personnel à la suite du Christ, la raison comme alliée de la foi pour la connaissance du réel ; la claire délimitation des domaines entre projets politiques et fins eschatologiques ; la distinction entre l'appartenance à une communauté de foi et l'appartenance à une communauté politique ; la référence de la vie politique à l'éthique et non à la religion sont autant d'innovations que le christianisme apporte au monde antique - et au nôtre.

Roland Minnerath, archevêque de Dijon, Préface à Gérard Guyon, Le choix du royaume, Genève, Ad Solem, 2008, p. 9-10.