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dimanche 31 juillet 2011

La pêche miraculeuse (10)

La pêche miraculeuse (10)

Alors Pierre lui dit : « Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t’aime » (Jean 21, 17). Tu le sais fort bien. Je t’aime imparfaitement, certes, c’est pourquoi je n’ose pas prononcer l’agapaô, mais je t’aime quand même. « Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t’aime, malgré mes misères ! Et j’ose ajouter : tu sais que je t’aime justement à cause de mes misères, car elles m’amènent à m’appuyer sur toi, toi qui es la force : quia Tu es, Deus, fortitudo mea (Psaume 42, 2). Et, à partir de là, nous recommençons » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 17). Et je ne puis aimer personne d’autre comme je t’aime, car « nous croyons et nous savons que tu est le Fils de Dieu » (Jean 6, 29).
Quelle est belle cette prière de Pierre, qui est à la fois un cri du cœur, (lire la suite) un acte de la vertu de charité, et une manifestation de sa foi en la seigneurerie de Jésus.
Oui, indéniablement Jésus le sait, car il sonde les cœurs et les reins (Psaume 7, 10). Mais il veut nous entendre l’assurer de notre fidélité. Il attend des preuves tangibles de notre amour, tout en connaissant bien notre fragilité qu’il assume. Et précisément à cause d’elle, pour nous prémunir contre elle, nous disons : « Jésus, je redis et redis encore, comme une litanie aigre-douce, ces paroles de ton Céphas. Parce que je sais que je t'aime, mais je suis si peu sûr de moi que je n'ose pas te le dire clairement. Il y a tant de négations dans ma vie perverse ! « Tu scis, Domine ! » — Tu sais que je t'aime ! — Que mes œuvres, Jésus, ne contredisent jamais ces élans de mon cœur » (saint Josémaria, Forge, n° 176), et que, de ce fait, j’emploie, moi aussi, le verbe agapaô. « Insiste dans cette prière, qu'Il entendra à coup sûr » (Ibid.). Il l’entendra au sens de « il l’exaucera ».
« Si donc vous, tout méchants que vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il ce qui est bon à ceux qui lui demandent » (Matthieu 7, 11). Et là, nous lui demandons quelque chose d’essentiellement bon. « Dieu m'aime... Et l'apôtre Jean écrit : « Aimons donc Dieu, puisque Dieu nous a aimés le premier. » — De plus, Jésus s'adresse à chacun d'entre nous, malgré nos misères si évidentes, pour nous demander, comme à Pierre, « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci ?... » — C'est alors qu'il faut répondre : « Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t'aime ! » ajoutant humblement : « Fais que je t'aime davantage, augmente mon Amour » (saint Josémaria, Ibid., n° 497). Nous demandons ainsi l’essentiel, disais-je, c’est-à-dire ce qui correspond le plus profondément à ce qui constitue notre être. Nous sommes des créatures faites pour aimer, dotées d’un cœur qui connaît une énorme capacité de dilatation. Nous ne nous épanouissons réellement qu’en aimant Dieu et en nous laissant aimer par lui. Et nous ne l’aimerons jamais ni trop ni assez.

(à suivre…)

samedi 30 juillet 2011

La pêche miraculeuse (9)

La pêche miraculeuse (9)

Mais la scène ne s’arrête pas là, car, « quand ils eurent fini de déjeuner, Jésus dit à Simon-Pierre » (Jean 21, 15). Il a attendu patiemment que ses disciples se soient reposés et détendus. Il agit toujours avec doigté et délicatesse. Alors il demande à Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que tous ceux-ci ? » (Jean 21, 15). La question est un peu embarrassante, car il faut se prononcer devant les autres et répondre au risque de passer pour un prétentieux. C’est pourquoi Simon se montre prudent dans sa réponse. Jésus a utilisé le verbe agapaô, qui implique un amour total, complet, inconditionnel poussé jusqu’au don de soi absolu. Pierre, lui, répond par un phileô, qui ne traduit qu’un attachement d’amitié, plus imparfait donc, affectueux et confiant. (lire la suite)
Evidemment, avec son passé, avec son passif, Pierre se sent incapable d’user de l’agapaô. Ce serait être en déphasage avec la réalité. Et même si le Seigneur l’invite à être audacieux, à viser plus haut, il ne s’en sent pas la force, du moins pas encore. Plus tard, sa vie sera un amour au sens le plus plénier du terme. Il pourra redire et répéter au Seigneur, dans sa prière fervente, avec une joie indescriptible : « Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que agapaô, tu sais bien que je t’aime à fond, de tout mon cœur, de tout mon esprit, et que, cette fois-ci, je suis prêt pour de bon à donner ma vie pour toi (cf. Jean 13, 37), parce que toi, tu as donné la tienne pour moi et pour nous tous. »
Mais pour l’instant, il doit se borner à dire : « Oui, Seigneur, lui dit-il, tu sais que je t’aime », au sens de phileô. « Il lui dit : « Pais mes agneaux. » Il lui redit pour la seconde fois : Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » (Jean 21, 15-16). Jésus continue d’employer le verbe agapaô, mais ne demande plus à Pierre s’il l’aime « plus que les autres ». Il se contentera de l’entendre dire qu’il l’aime. L’apôtre apporte exactement la même réponse, en faisant appel au même verbe limitatif phileô : « Oui, Seigneur, lui dit-il, tu sais que je t’aime. » Il lui dit : « Pais mes brebis. » Il lui dit pour la troisième foi : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Pierre fut attristé de ce qu’il lui eût dit une troisième fois : « M’aimes-tu ? » (Jean21, 16-17).
Il s’attriste parce qu’il a fini par comprendre où Jésus veut l’amener. Il a saisi que cette question par trois fois réitérée entend effacer son triple reniement. Et le souvenir si amer de ce triste épisode qu’il préférerait oublier, mais qui est encore frais d’une quinzaine de jours à peine. Il se rend peut-être aussi compte que Jésus a rabaissé son exigence et qu’il a employé cette fois-ci le même verbe que lui… Jésus se contentera du phileô

(à suivre…)

vendredi 29 juillet 2011

La pêche miraculeuse (8)

La pêche miraculeuse (8)

« Le Seigneur attend de toi un apostolat précis, comme cette pêche des cent cinquante trois grands poissons — pas un de plus — pris à la droite de la barque. Et tu me demandes : comment se fait-il que, me sachant pêcheur d’hommes, étant au contact de beaucoup de camarades et pouvant discerner à qui doit s’adresser mon apostolat spécifique, je ne pêche rien du tout ?… Est-ce que je manque d’Amour ?… Est-ce que je manque de vie intérieure ? Écoute la réponse de la bouche de Pierre, au cours de cette autre pêche miraculeuse : — « Maître, toute la nuit nous nous sommes fatigués et nous n’avons rien pris ; cependant, sur ta parole, je jetterai les filets. » Au nom de Jésus-Christ, recommence. Et, fortifié, chasse cette langueur paresseuse ! » (saint Josémaria, Sillon, n° 377). Oui, c’est un exemple que (lire la suite) le Seigneur veut nous laisser. Il n’agit pas comme il l’a fait uniquement pour fortifier ses apôtres dans la foi, une foi qui a été si chancelante quelques jours plus tôt. C’est à nous aussi qu’il s’adresse, puisqu’il a fait de nous également des pêcheurs d’hommes, et qu’il nous envoie dans les mers du monde : Duc in altum, « pousse en eau profonde, et lâchez les filets pour pêcher » (Luc 5, 4).
Cent cinquante-trois poissons. Les disciples ont pris le temps de les compter. Et ils sont dans l’admiration de la largesse avec laquelle le Seigneur est venu à leur aide. Le nombre de poissons est précisé ici, contrairement à la première pêche miraculeuse. Je ne m’attarderai pas sur l’explication entendue au bord du lac, selon laquelle cela correspondrait au nombre d’espèces de poissons présentes dans la mer de Galilée… Même avancée par un guide franciscain compétent, cela ne me semble pas très sérieux. En revanche, nous pouvons peut-être y trouver un sens plus profond. La première pêche se référerait à l’apostolat en général, à la tâche d’évangélisation que chacun doit réaliser pour engager les âmes sur la voie de la sainteté, tandis que la deuxième évoquerait davantage le prosélytisme, c’est-à-dire le nombre plus restreint de fidèles qui sont appelés à suivre le Seigneur de plus près pour se mettre au service des autres, en abandonnant tout (cf. Luc 5, 11).
« Jésus leur dit : « Venez déjeuner. » Aucun des disciples, sachant que c’était le Seigneur, n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » (Jean 21, 12). La question, en effet, serait superflue, puisqu’ils ont reconnu leur Maître. Tout doute s’est éloigné de leur esprit. « Jésus arrive, prend le pain, le leur donne, et pareillement du poisson » (Jean 21, 13), autant qu’ils en ont besoin, jusqu’à être rassasiés, comme lors de la multiplication des pains et des poissons (cf. Jean 6, 11).
« Ce fut la troisième fois que Jésus se montra à ses disciples, après être ressuscité d’entre les morts » (Jean 21, 14).

(à suivre…)

jeudi 28 juillet 2011

La pêche miraculeuse (7)

La pêche miraculeuse (7)

« Jésus interroge Pierre par trois fois, comme s’il voulait lui donner la possibilité répétée de réparer son triple reniement. Pierre a déjà appris ; il a fait l’expérience de sa misère personnelle : conscient de sa faiblesse, il est profondément convaincu de l’inutilité des déclarations téméraires. C’est pourquoi il remet tout entre les mains du Christ. « Oui Seigneur, tu sais que je t’aime. Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t’aime » (Jean 21, 15-17). Et que répond le Christ ? « Pais mes agneaux, pais mes brebis » (Jean 21, 15-17). Non pas les tiennes, ni les vôtres : les siennes ! Parce que c’est lui qui a créé l’homme, c’est lui qui l’a racheté, c’est lui qui a racheté toutes les âmes, une à une, je le répète, au prix de son Sang » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 267). Jésus est le Maître (lire la suite) de la pêche, tout comme il est le maître de la moisson. « Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson » (Luc 10, 2). C’est un besoin qui sera toujours actuel, et parce que chaque génération est à évangéliser, et parce que la population mondiale s’accroît sensiblement et requiert la présence de davantage d’« artisans de paix » (Matthieu 5, 9).
« Quand ils furent descendus à terre, ils virent qu’il y avait là un feu de braise, avec du poisson dessus, et du pain » (Jean 21, 9). De loin, ils ne l’avaient pas remarqué, parce que seule une mince fumée s’élevait du feu et qu’ils étaient tout affairés à leur pêche. Dans sa magnanimité, le Seigneur ne les a pas seulement comblés par une pêche merveilleuse, mais il a tout préparé pour que ses apôtres puissent se reposer et se restaurer. Le feu est prêt. Les poissons sont déjà cuits à point. Du pain est à leur disposition. Le Maître est aux petits soins avec ses disciples. Il se met à leur service pour leur rendre la vie agréable. « Je suis au milieu de vous comme celui qui sert » (Luc 22, 27), leur avait-il annoncé.
« Jésus leur dit : Apportez de ces poissons que vous venez de prendre » (Jean 21, 10). Comme un appoint à ce qu’il avait préparé. Pour les faire participer en quelque sorte au repas qu’ils vont prendre, pour qu’ils aient l’impression d’y être pour quelque chose. « Simon-Pierre remonta donc dans la barque et ramena à terre le filet plein de gros poissons : cent cinquante-trois » (Jean 21, 11). Nous pouvons supposer que les autres ne l’ont pas laissé faire le travail tout seul. Il pesait lourd ce filet ! Cent cinquante-trois poissons ! « Et bien qu’il y en eût tant, le filet ne se rompit pas » (Jean 21, 11), ce qui semble un autre miracle. Jean apporte cette précision en connaisseur. Pour lui, il eût été normal que le filet se déchirât. Et cela ne s’est pas produit. C’est encore une marque de délicatesse du Seigneur, qui leur évite d’avoir à le réparer. Le Seigneur fait tout très bien (Marc 7, 37). Cela, ils le savent, et la foule le commentait ici ou là.

(à suivre…)

mercredi 27 juillet 2011

La pêche miraculeuse (6)

La pêche miraculeuse (6)

Mais revenons un peu en arrière : « Simon-Pierre, Thomas, appelé Didyme, Nathanaël de Cana de Galilée, les fils de Zébédée et deux autres de ses disciples se trouvaient ensemble. Simon-Pierre leur dit : je vais pêcher. Ils lui disent : nous venons nous aussi avec toi. Ils sortirent, montèrent en barque ; cette nuit-là, ils ne prirent rien. Au lever du jour, Jésus parut sur le rivage » (Jean 21, 2-3). Il passe à côté de ses apôtres, à côté de ces âmes qui se sont données à lui : et ils ne s’en rendent pas compte. Combien de fois le Christ se trouve-t-il, non pas près de nous, mais en nous ; et nous menons une vie si terrestre ! Le Christ est tout proche et il ne reçoit de la part de ses enfants ni regard affectueux, ni parole d’amour, ni œuvre apostolique » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 265). Nous avons dit que c’est l’amour qui permet à Jean de discerner le Christ (lire la suite) dans ce personnage qui les attend sur le rivage. A contrario, ce qui nous empêche de reconnaître le Christ qui passe dans notre vie et qui vient à notre rencontre, qui nous interpelle, c’est notre manque d’amour, le manque d’amour que comporte tout péché. L’accumulation de nos fautes et le fait de ne pas nous en confesser régulièrement, fréquemment, font écran entre nous et Dieu. Notre amour de Dieu s’affaiblit, il perd de son intensité et nous courons le risque, bien réel, de nous aimer nous-mêmes en premier, au lieu de vivre le commandement de l’amour tel que le Seigneur nous l’a enseigné (cf. Luc 10, 25-28).
« Les disciples vinrent en barque, remorquant le filet et ses poissons : ils n’étaient guère qu’à deux cents coudées du rivage » (Jean 21, 8). « Ils déposent aussitôt la pêche aux pieds du Seigneur, parce qu’elle est à lui. Et ce, pour que nous apprenions que les âmes appartiennent à Dieu, que personne sur cette terre ne peut s’en attribuer la propriété, que l’apostolat de l’Église, son message et sa réalité de salut, ne repose pas sur le prestige de quelques personnes, mais sur la grâce divine.

(à suivre…)

mardi 26 juillet 2011

La pêche miraculeuse (5)


La pêche miraculeuse (5)

De ce fait, la charité est vraiment la vertu principale. Elle est caractéristique de la vie en Dieu, de la vie spirituelle. Elle est déjà vision de Dieu. Elle est participation à la vie même de notre Dieu trois fois Saint, puisque « Dieu est Amour ». Aimer, c’est vivre de Dieu et en Dieu. D’où notre demande empressée : « Seigneur, apprend-moi à aimer ! » Nous comprenons que c’est absolument vital. Que c’est ce qui compte avant tout et absolument.
Parce que Jean aime Jésus plus fortement, plus intimement que les autres – il peut aller jusqu’à reposer « à table contre le sein de Jésus » (Jean 13, 23) – sa foi est aussi plus robuste et il sait reconnaître le Seigneur à un signe avant tous les autres. Il a pu, surtout, surmonter l’épreuve du Jeudi Saint, (lire la suite) se ressaisir rapidement, s’amender auprès de Marie, ce qui lui a donné la vigueur nécessaire pour l’accompagner et se trouver avec elle au pied de la Croix, en représentation de l’humanité tout entière.
Nous devrions manifester une grande reconnaissance à saint Jean et éprouver une grande dévotion envers lui. Il était le plus jeune de la bande. Et pourtant, il s’est montré supérieur aux autres dans l’épreuve. « J’ai eu plus d’intelligence que les vieillards, car j’ai gardé tes préceptes » (Psaume 119, 100).
« Les disciples, écrit saint Jean, ne savaient pas que c’était lui. Jésus leur dit : « Les enfants, avez-vous quelque chose à manger ? » (Jean 21, 4) Pour ma part, cette scène familière de la vie du Christ me remplit de joie. Que ce soit Jésus-Christ, Dieu, qui dise cela ! Lui qui a déjà un corps glorieux ! « Jetez le filet à droite de la barque et vous trouverez. Ils le jetèrent donc et ils ne parvenaient plus à le relever tant il était plein de poissons » (Jean 21, 6). Maintenant ils comprennent. Ce qu’ils ont entendu si souvent de la bouche du Maître revient à l’esprit des disciples : pêcheurs d’hommes, apôtres. Ils comprennent que tout est possible, parce que c’est lui qui dirige la pêche » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 266). Des pêcheurs d’hommes, en effet. C’est ce que Jésus avait déjà dit à deux reprises. D’abord le jour où il appela Pierre et André, son frère, alors « qu’ils lançaient l’épervier à la mer – c’étaient, en effet, des pêcheurs. « Venez à ma suite, leur dit-il, et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes » (Matthieu 4, 18-19). Puis quelque temps plus tard, à l’issue de la première pêche miraculeuse, alors que Simon, prosterné à ses pieds, le supplie : « Eloigne-toi de moi, Seigneur, parce que je suis un pécheur ! (…) Jésus dit à Simon : « Ne crains rien ! Désormais ce sont des hommes que tu pêcheras » (Luc 5, 8.10).

(à suivre…)

lundi 25 juillet 2011

La pêche miraculeuse (4)

La pêche miraculeuse (4)

C’est la terrible stérilité de ceux qui s’agitent beaucoup, qui s’activent dans tous les sens, mais négligent la vie intérieure, la piété personnelle, qui n’ont pas de temps pour adorer le Seigneur et donc pour le reconnaître. « Le traître – c’est-à-dire le diable – sait que l’âme qui fait oraison avec persévérance est perdue pour lui » (sainte Thérèse d’Avila, Vie 19, 4). A contrario, celui qui s’entête à jeter ses filets sans consulter le Maître de la pêche rentre bredouille, « et toute sa vie sera une nuit », une nuit vaine et stérile, qui risque fort de le rendre esclave du démon et de ses passions.
Parce qu’ils ont obéi à l’injonction de ce personnage mystérieux qui se trouve sur le rivage, et qu’ils n’ont pas écouté ce que le bon sens leur dictait, (lire la suite) parce que, malgré leur fatigue et leur découragement, ils ont jeté leurs filets, voici qu’ils se remplissent enfin, à ne plus pouvoir les traîner tellement ils ont ramené de poissons.
Il n’en fallait pas plus, si l’on peut dire, pour que Jean saisisse aussitôt la qualité de ce personnage. « Le disciple que Jésus aimait dit alors à Pierre ; « C’est le Seigneur ! » (Jean 21, 7). Lui seul peut agir de la sorte. Personne d’autre que lui. C’est l’évidence même. « L’amour, l’amour le voit de loin. L’amour est le premier à percevoir ces délicatesses. L’apôtre adolescent, avec l’affection profonde qu’il ressent pour Jésus, parce qu’il aime le Christ avec toute la pureté et la tendresse d’un cœur innocent, s’écrie : c’est le Seigneur ! » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 266). L’amour crée une harmonie, une connivence avec l’être aimé. Il permet d’identifier rapidement l’interlocuteur ou de comprendre des événements. N’est-ce pas ce même Jean qui, au matin de la Résurrection, entrant dans le sépulcre vide après Pierre, qu’il a laissé passer le premier, déjà par déférence, peut affirmer de lui-même : « Il vit et il crut » (Jean 20, 8) ? « À ces mots : C’est le Seigneur ! Simon-Pierre mit son vêtement, car il était nu, et se jeta à l’eau » (Jean 21, 7). « Pierre, c’est la foi. Il se jette à la mer, plein d’une ardeur merveilleuse. Avec l’amour de Jean et la foi de Pierre, jusqu’où n’irons-nous pas » (saint Josémaria, Ibid.).
Ce sont cet amour et cette foi qu’il nous faut demander, conjointement à un surcroît d’espérance, les trois vertus théologales qui marchent la main dans la main tant que nous sommes en route vers la patrie céleste. Mais celle qui commande, c’est l’amour, c’est la charité. « La plus grande d’entre elles, c’est la charité » (1 Corinthiens 13, 13), et « la charité ne passera jamais » (1 Corinthiens 13, 8). Car « Dieu est Amour, et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui »(1 Jean 4, 16).

(à suivre…)
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dimanche 24 juillet 2011

La pêche miraculeuse (3)

La pêche miraculeuse (3)

Le Maître est là, à les attendre, « mais les disciples ignoraient que ce fût Jésus » (Jean 21, 4). Ils ne le reconnaissent pas de prime abord, pas plus qu’au soir de sa Résurrection, lorsqu’il s’était présenté à eux au Cénacle (cf. Luc 24n 36-49), pas plus que Marie-Madeleine très tôt ce jour-là (cf. Jean 20, 15), ou que les désormais célèbres disciples d’Emmaüs (cf. Luc 24, 16)…
Dès qu’ils sont à portée de voix, il s’adresse à eux : « Jésus leur dit : « Les enfants ! Avez-vous du poisson ? » (Jean 21, 5). Il emploie un ton familier avec eux, qui aurait déjà dû leur mettre la puce à l’oreille… Il sait ce qui s’est passé. Mais il faut amorcer le dialogue. (lire la suite) C’est pourquoi il pose cette question, somme toute logique. « Non, répondirent-ils » (Jean 21, 5). C’est la triste vérité. Elle est un peu humiliante, sans doute, mais il en est bien ainsi. Ils ont trimé. Et les filets sont remontés inexorablement vides à chaque fois, suscitant déception sur déception, et lassitude.
Alors Jésus leur dit : « Jetez les filets du côté droit de la barque, et vous en trouverez » (Jean 21, 6). Qu’en sait cet homme ? Curieusement, ces pêcheurs aguerris qui connaissant le lac comme leur poche ne se posent pas de question. ils ne semblent pas se demander qui est ce personnage qui leur donne cette instruction étonnante. Oui, qu’en sait-il ? Nous, nous n’avons rien pris de toute la nuit. Des poissons, si jamais il y en a, ce n’est pas à cette heure du jour que nous allons en prendre… Et puis, pourquoi à droite de la barque ? A quoi cela rime-t-il ?
Tel est le raisonnement humain qu’il serait logique qu’ils se fissent. Eh bien ! non. Contrairement à toute attente, ils obéissent. Bien leur en prend. « Ils le jetèrent donc, mais ils ne pouvaient plus le ramener, tant il y avait de poissons » (Jean 21, 6). Telle est la magnificence de Dieu. Quitte à faire un miracle, autant qu’il soit de première grandeur. Dieu donne avec largesse. « Je suis venu pour qu’ils aient la vie, et qu’ils l’aient surabondante » (Jean 10, 10). Et même pour des biens matériels il se montre d’une incroyable générosité.
Tel est le changement radical qui s’opère quand l’on agit en suivant la volonté de Dieu et non pas notre propre volonté, nos plans, même parfaitement huilés. « Tu t'obstines à avancer tout seul, en faisant ta propre volonté, guidé exclusivement par ton propre jugement... et, tu le vois, le fruit de tout cela s'appelle le manque de fécondité. Mon enfant, si tu ne soumets pas ton jugement, si tu es orgueilleux, si tu te consacres à « ton » apostolat, tu pourras travailler toute la nuit — et toute ta vie sera une nuit ! Et à la fin tu te réveilleras avec tes filets vides » (saint Josémaria, Forge, n° 574).

(à suivre…)

samedi 23 juillet 2011

La pêche miraculeuse (2)

La pêche miraculeuse (2)

L’apostolat, pour un chrétien, est donc quelque chose de très naturel, qu’il réalise au jour le jour, au gré des rencontres et du compagnonnage.
La vocation à la sainteté et à l’apostolat ne distrait pas de la vocation professionnelle. Elle conduit au contraire à la vivre plus intensément, avec un plus grand sens des responsabilités, en se sentant envoyé par Dieu auprès des hommes à partir des différentes circonstances de notre vie.
« Ils partirent donc et montèrent en barque. Mais ils ne prirent rien cette nuit-là » (Jean 21, 3). Tout comme lors de la première pêche miraculeuse, rapportée par les synoptiques (cf. Luc 5, 1-11), au terme de laquelle (lire la suite) Jésus avait annoncé à Simon que désormais, ce serait des hommes qu’il pêcherait (cf. Luc 5, 10). Ils ont peiné, trimé, toute une nuit durant. Les fruits ne viennent pas instantanément. Ils doivent venir cependant. Le Seigneur a dit : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis et qui vous ai établis pour que vous alliez, que vous donniez du fruit et que ce fruit soit durable » (Jean 16, 15). Mais si Dieu n’y met pas sa marque, s’il n’intervient pas en communiquant sa grâce, l’on ne prend rien, cette nuit-là, ce jour-là, cet autre jour et cet autre encore, même dans une mer très poissonneuse. Mais le Seigneur est le premier intéressé à ce que ce fruit vienne. Il nous a choisis, « dès avant la création du monde » (Ephésiens 1, 4) pour que nous portions du fruit.
C’est le risque inhérent au métier. Ne rien prendre en toute une nuit d’efforts n’est nullement synonyme d’incompétence. Les apôtres sont des pêcheurs patentés. Mais c’est comme cela : parfois, ils ne prennent aucun poisson. Ils ne le savent que trop bien. Nous ne devons pas davantage nous décourager dans l’apostolat lorsque les fruits tardent à venir. Cela ne veut pas dire que nous avons mal fait notre tâche d’évangélisateur, que nous avons travaillé à la légère, sans grand sérieux. Cela signifie simplement que ce n’est pas le moment de récolter les fruits, qu’ils viendront plus tard, et peut-être de façon inattendue, surprenante, comme en ce jour qui commence à poindre, alors que les apôtres rament pour regagner le rivage.
Or, voilà, « comme déjà le matin venait, Jésus se trouva sur le rivage » (Jean 21, 4). Dans d’autres circonstances, il était dans la barque, avec ses apôtres, prêt à les secourir si jamais une tempête se levait brutalement sur le lac de Tibériade, qu’ils préféraient appeler la mer de Galilée, ou le lac de Génnésareth, pour ne pas citer l’empereur romain (cf. Luc 8, 22-25).

(à suivre…)

vendredi 22 juillet 2011

La pêche miraculeuse (1)

La pêche miraculeuse (1)

« Après cela », c’est-à-dire après l’apparition destinée spécifiquement à l’apôtre incrédule, Thomas, « après cela, Jésus se montra de nouveau aux disciples sur la rive de la mer de Tibériade » (Jean 21, 1). Comme il le leur avait fait savoir sans qu’ils le comprissent, « une fois ressuscité, je vous précéderai en Galilée » (Matthieu 26, 32). Le jour de Pâques, il avait chargé les saintes femmes de leur rappeler cet engagement : « Partez en hâte pour dire à ses disciples : Il est ressuscité des morts, et il va vous précéder en Galilée (Matthieu 28, 7). Voici donc qui est fait. Sa promesse s’accomplit. « Voici comment il se montra » (Jean 21, 1). Suit le récit par le disciple que Jésus aimait (cf. Jean 13, 23) d’une nouvelle pêche miraculeuse. (lire la suite)
Tout d’abord, l’évangéliste campe le décor et le contexte. « Simon-Pierre, Thomas appelé Didyme – celui-là précisément qui avait provoqué une nouvelle venue du Maître au Cénacle (cf. Jean 20, 25-29) -, Nathanaël, de Cana en Galilée, les fils de Zébédée – à savoir Jacques et Jean, le chroniqueur de l’événement – et deux autres disciples se trouvaient ensemble » (Jean 21, 2). Ils ne sont pas tous là, mais seulement cinq apôtres et deux disciples anonymes. Saint Josémaria était ému en lisant ce passage ; il voyait dans ces deux disciples dont le nom nous est inconnu le modèle des chrétiens qui sont appelés à faire l’apostolat de Jésus-Christ dans les mers du monde, en passant inaperçus, sans en retirer le moins du monde de gloire personnelle, appelés à travailler au nom du Christ en s’effaçant devant lui, qui seul compte.
« Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais pêcher. » Ils lui dirent : « Nous y allons, nous aussi, avec toi » (Jean 21, 3). Nous voyons combien « l’apostolat, ce désir brûlant qui consume le cœur de tout chrétien, est intimement lié à son travail de tous les jours : il se confond avec le travail même, qui devient une occasion de rencontrer personnellement le Christ. Unissant nos efforts, au coude à coude avec nos compagnons, nos amis, nos parents, dont nous partageons les aspirations, nous pourrons au moyen de cette tâche les aider à arriver au Christ qui nous attend sur la rive du lac. Pêcheur avant d’être apôtre. Et une fois apôtre, pêcheur. La même profession après qu’avant » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n°264). L’apostolat revient à jeter les filets du Christ dans les eaux de la société. Pour faire de l’apostolat, pour évangéliser nos contemporains – ce qui est à la fois un droit et un devoir fondamentaux de tout baptisé – il suffit d’être à sa place, d’exercer sa profession avec la plus grande compétence et le plus grand sérieux possibles, d’être un chrétien crédible, parce que non seulement homme ou femme de prière, mais aussi modèle de professionnalisme. Le travail est le filet qui nous sert à retirer les âmes pour les amener aux pieds du Seigneur.

(à suivre…)

jeudi 21 juillet 2011

Arrêts sur christianisme (70)


Arrêts sur christianisme (70)


Le christianisme nous éclaire d’abord sur nos servitudes qui sont dures et humainement invincibles, puisqu’elles s’appellent la mort, la solitude, le péché ; mais ce même christianisme (et c’est exactement la Bonne Nouvelle) nous révèle que le Dieu libre est un Dieu libérateur, qui brise le faux destin de nos servitudes en nous appelant à l’éternité, à la communion, à la sainteté.

Etienne Borne, L’Eglise et la liberté, Semaine des Intellectuels catholiques, Paris, 1952, p. 103.

mercredi 20 juillet 2011

Pour téléphoner à Dieu

Pour téléphoner à Dieu

Voilà ce que suggère une employée des Postes. à quiconque souhaite téléphoner à Dieu :

1. Choisis le bon code régional. Ne compose pas à l’aveuglette.
2. Une conversation téléphonique avec Dieu n’est pas un monologue. Ne parle pas sans arrêt, mais écoute celui qui te parle à l’autre bout du fil.
3. Si la communication est interrompue, vérifie si ce n’est pas toi qui a coupé le contact.
4. Ne prends pas l’habitude d’appeler Dieu uniquement en cas d’urgence.
5. Ne téléphone pas seulement aux heures du « tarif réduit », c’est-à-dire en fin de semaine. Un court appel devrait être possible régulièrement.
6. Prends note que les appels auprès de dieu sont sans frais.
7. N’oublie pas de rappeler Dieu qui te laisse sans cesse des messages sur ton répondeur.
N.B. 1. Si malgré l’observation de ces règles, la communication s’avère difficile, adresse-toi en toute confiance à l’Esprit Saint : il rétablira la communication.
N.B. 2. Si ton appareil ne fonctionne plus du tout, apporte-le à l’atelier de réparation qu’on appelle également sacrement du pardon. Ton appareil est garanti à vie et sera remis à neuf par un traitement gratuit.

mardi 19 juillet 2011

Le silence de Jésus (5)

Le silence de Jésus (5)

« Dans la dynamique chrétienne, le silence apparaît comme une expression importante de la Parole de Dieu » (Benoît XVI, exhortation apostolique Verbum Domini, n° 21). Cette affirmation peut paraître paradoxale, mais elle dit bien ce qu’elle veut transmettre. Se mettre à l’écoute de Dieu est vital pour qui veut l’aimer et partager sa vie. Or, Dieu n’est pas dans le tonnerre ni dans les éclairs, mais dans la brise légère, qui n’a rien de trépidant : « Il y eut, devant Yahvé, un vent fort et violent qui déchirait les montagnes et brisait les rochers: Yahvé n'était pas dans le vent. Après le vent, il y eut un tremblement de terre : Yahvé n'était pas dans le tremblement de terre. Et après le tremblement de terre, un feu : Yahvé n'était pas dans le feu. Et après le feu, un murmure doux et léger » (1 Rois 19, 11). (lire la suite) Dieu ne se trouve pas principalement dans le brouhaha de la vie – même si nous devons savoir l’y trouver et l’y mettre, parce que les occupations habituelles sont, pour nous, une chemin privilégié de sainteté et de rencontre avec Dieu , mais il est surtout dans ce qui n’est pas clinquant ou tonitruant, dans ce qui ne fait pas de bruit et passe inaperçu des hommes, dans ce qui est paisible et apaisant.
C’est bien ainsi que se comportait la très Sainte Vierge. Les évangélistes ne nous rapportent d’elle que quelques paroles, rares et précises. En revanche, saint Luc souligne volontiers son silence, qui se traduit par le fait qu’elle médite dans son cœur les événements auxquels la divine Providence la mêle et ceux de son divin Fils. Autant dire qu’elle les contemple dans la présence de Dieu, qu’elle les confronte à la Parole de Dieu révélée aux patriarches et aux prophètes, qu’elle cherche à en pénétrer le sens.
Elle écoute. Elle se tait. Elle découvre. Elle aime. Elle aime la Volonté de Dieu et tout ce que celui-ci lui demande. Elle aime la vie dont elle découvre peu à peu la richesse et la portée. Elle aime ce Dieu qui est venu silencieusement en elle et qui commence son œuvre de salut silencieusement aussi, dans l’anonymat d’un petit enfant « couché dans une mangeoire » (Matthieu 2, 12).

(fin)

lundi 18 juillet 2011

Le silence de Jésus (4)

Le silence de Jésus (4)

L’amour de quelqu’un ne se mesure pas à un flot de paroles. Il est tout en nuances. Il se traduit par une grande complicité, par une harmonie intérieure qui débouche sur une même façon d’agir. Il amène à se fondre l’un dans l’autre. « Ils ne feront qu’une seule chair » (Genèse 2, 24). Ce qui est dit de l’homme et de la femme qui s’épousent mutuellement, vaut pour cette autre forme d’amour qu’est l’amitié profonde et pleinement désintéressée que l’on appelle encore amour de bienveillance, dans lequel celui qui aime se donne totalement à l’autre, plus encore que dans le mariage. (lire la suite)
« Le silence de Dieu prolonge les paroles précédemment énoncées » (Benoît XVI, exhortation apostolique Verbum Domini, n° 21), parce qu’il faut les intérioriser, il faut qu’elles pénètrent dans l’esprit et dans le cœur, et que l’homme les médite, les savoure, en tire une résolution concrète et pratique qui lui fait effectuer un pas en avant sur le chemin de la sainteté.
Si Dieu permet que l’âme fasse l’expérience de la déréliction que le Christ a connue sur la Croix, qu’elle ne s’inquiète pas. Car, « dans ces moments obscurs, (Dieu) parle dans le mystère de son silence » (Ibid.). il travaille dans l’âme : « Mon Père travaille jusqu’à présent, et moi aussi je ne cesse de travailler » (Jean 5, 17). Il travaille dans l’âme, pour qu’elle se conforme au Christ crucifié. Pour qu’elle apprenne à ne pas se raccrocher aux choses d’ici-bas, mais à s’abandonner pleinement entre les mains de Dieu son Père.
En réalité, ce silence est un besoin de l’âme. Nous sommes remplis de bruits variés. Nous sommes soumis à une sorte de trépidation intérieure, qui nous poursuit même quand nous cherchons à nous reposer. Ces clameurs mondaines sont un écran qui s’interpose entre nous et Dieu. Il faut faire taire tout cela, accepter un jeûne de l’agitation intérieure et de ses décibels. Et récupérer le calme intérieur, condition sine qua non d’une authentique présence de Dieu, d’un sentiment apaisant d’être enfant de Dieu.

(à suivre…)

dimanche 17 juillet 2011

Le silence de Jésus (3)


Le silence de Jésus (3)

Le Christ se tait face à ceux qui n’attendent rien de lui, ou dont il n’y a plus rien à attendre, car les jeux sont faits quant à eux. Ils ont pris leur parti et ne sont nullement disposés à en changer.
Jésus se tait. Mais voilà qu’il fait lui-même l’expérience du silence de Dieu, de son Père. De même que le silence de Jésus face à ses détracteurs et avec l’autorité politique nous parle et nous délivre un enseignement, le silence de son Père que Jésus expérimente sur la Croix est lui aussi éloquent : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Marc 15, 34). « Le silence de Dieu, l’expérience de l’éloignement du Tout-Puissant et du Père est l’étape décisive du parcours terrestre du Fils de Dieu, Parole incarnée » (Benoît XVI, exhortation apostolique Verbum Domini, n° 21). (lire la suite)
Malgré ce vide, cette absence apparente de réponse, ce délaissement au paroxysme de l’épreuve, Jésus s’en remet à son Père, « au moment du passage, à travers la mort, à la vie éternelle : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit » (Luc 23, 46) » (Ibid.). Le Seigneur n’a pas été coupé de son Père. Cela est impossible. Mais, dans son humanité, il a fait l’expérience de son absence. Comme Dieu l’a fait comprendre à des saints, qui se plaignaient de cette absence, par exemple à sainte Catherine de Sienne : « J'étais à côté de toi, qui prenais plaisir à te voir combattre». Dieu le Père ne pouvait trouver bonheur plus grand par conséquent que de voir son Fils lutter contre les puissances du mal afin d’apporter au genre humain le salut promis et si longtemps espéré.
La communication de Dieu à l’homme n’est pas faite que de paroles. Elle s’exprime fondamentalement et définitivement dans le Verbe de Dieu. L’exemple de sa vie est donc en lui-même un message essentiel, au contenu le plus riche. L’expérience que Jésus a faite du silence de son Père « est comparable à la situation de l’homme qui, après avoir écouté et reconnu la Parole de Dieu, doit aussi se mesurer avec son silence » (Benoît XVI, Ibid.).
La vie ne consiste pas uniquement à parler. Pour une bonne part, et peut-être même pour l’essentiel, elle est écoute, dans le recueillement et l’attitude d’ouverture à l’inspiration de l’Esprit Saint. Elle consiste à vivre ensemble ; à se retrouver côte à côte ou face à face, comme l’on voudra. « Aujourd'hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme je suis connu » (1 Corinthiens 13, 12). C’est déjà le cas ici-bas.

(à suivre…)

samedi 16 juillet 2011

Le silence de Jésus (2)

Le silence de Jésus (2)

Le Seigneur apprend le bon usage du silence et de la parole. Exercice périlleux, certes, mais indispensable.
Ceux qui connaissaient la Sainte Ecriture – ce qui devait être au tout premier chef le cas des grands prêtres – auraient dû se rappeler la prophétie relative au Serviteur de Yahvé : « Maltraité il s’inclinait, il n’ouvrait pas la bouche ; tel l’agneau conduit à la boucherie, et la brebis muette devant les tondeurs, il n’ouvrait pas la bouche » (Isaïe 53, 7). (lire la suite)
En écho le psalmiste reprend : « Et moi, je suis comme un sourd qui n’entend pas ; comme un muet qui n’ouvre pas la bouche. Je suis devenu comme un homme qui n’entend pas et qui n’a pas de réplique en la bouche » (Psaume 38, 14). « Je me tais, je n’ouvre pas la bouche, car c’est toi qui agis » (Psaume 39, 10). Cela correspond, en effet, aux plans rédempteurs. « Ne fallait-il pas que le Messie connût ces souffrances pour entrer dans sa gloire ? » (Luc 24, 26), et que s’accomplisse « pour le Fils de l’homme tout ce qui a été écrit par les prophètes » (Luc 18, 31).
C’est le passage d’Isaïe relatif à ce silence de Jésus que lisait l’eunuque de la reine Candace quand le diacre Philippe, envoyé par l’Esprit Saint, vint le rejoindre et « partant de ce passage de l’Ecriture, il lui annonça Jésus » (Actes 8, 32), au point que ce haut fonctionnaire éthiopien demanda à recevoir le baptême.
Silence de Jésus donc, mais silence éloquent, qui touche les cœurs nobles et les amène sur la voie de la vérité.

(à suivre…)

vendredi 15 juillet 2011

Le silence de Jésus (1)

Le silence de Jésus (1)

Les quatre évangélistes sont d’accord pour rapporter que Jésus se taisait face à ses accusateurs, lors de sa Passion. Matthieu et Marc remarquent, pour leur part, qu’il a adopté cette attitude aussi bien devant le sanhédrin qu’en présence de Pilate. Lorsque de « nombreux témoins se fussent présentés » (Matthieu 26, 60), dont les « témoignages n’étaient pas concordants » (Marc 14, 57), le grand prêtre s’impatiente du mutisme de Jésus : « Tu ne réponds rien ! lui dit-il. Qu’est-ce que ces gens déposent contre toi ? » Mais Jésus gardait le silence » (Matthieu 26, 62-63). Tout n’était qu’un tissu de mensonges et sa propre vie lui importait peu. Plus exactement, il était résolu à mourir pour nous sauver. (lire la suite)
Mais alors le grand prêtre lui enjoint, sur un ton solennel : « Je t’adjure de par le Dieu vivant de nous dire si c’est toi qui est le Messie, le Fils de Dieu » (Matthieu 26, 63).
Curieuse question, puisqu’il n’est d’emblée pas disposé à accepter la réponse qu’il devine. « Jésus lui dit : « C’est toi-même qui l’a dit » (Matthieu 26, 64). Cette fois, il ne s’agit plus de sa propre personne, mais de la vérité. Et lui, qui est la Vérité (cf. Jean 14, 6), ne peut se taire, même si la proclamation de cette vérité-là doit lui coûter la vie : « Il a blasphémé ! Qu’avons-nous besoin encore de témoins ? Maintenant vous venez d’entendre le blasphème. Quel est votre sentiment ? Ils répondirent : « Il mérite la mort » (Matthieu 26, 65-66).
Conduit chez Pilate, car seul l’occupant romain peut prononcer une sentence de mort, Jésus laisse ses accusateurs se déchaîner à nouveau. « Il ne répondit rien aux accusations portées contre lui par les grands prêtres et les Anciens. Alors Pilate lui dit : « Tu n’entends pas tout ce dont ils te chargent ? » Mais il ne lui répondit sur aucun point » (Matthieu 27, 12-14). Il a mieux à faire : il ne cesse de prier. « Si bien que le gouverneur était grandement étonné » (Matthieu 27, 14).
« Alors Pilate lui dit : « Tu refuses de me parler ? Tu ne sais pas que j’ai le pouvoir de te libérer et que j’ai le pouvoir de te faire crucifier ? » Jésus répondit : « Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir, s’il ne t’avait été donné d’en haut. Aussi le péché de celui qui m’a livré à toi n’en est-il que plus grand » (Jean 19, 10-11).
Pilate n’en fut pas renforcé dans sa conviction de l’innocence de Jésus. Il lui demanda : « Qu’est-ce que la vérité ? » (Jean 18, 38), sans comprendre qu’il avait précisément affaire à la Vérité personnifiée et que ce que lui disait ce Jésus de Nazareth était la vérité pure et simple, non un coquetèle invraisemblable de reproches haineux.

(à suivre…)

mercredi 13 juillet 2011

Un peu d'humour


Un peu d'humour

Lu chez un particulier :
La théorie, c'est quand on comprend tout et que rien ne marche;
la pratique, c'est quand tout marche, mais on ne sait pas pourquoi;
ici, nous avons réussi les deux : rien ne marche et personne ne sait pourquoi !


Et encore, chez un autre :

Une visite fait toujours plaisir. Si ce n'est en arrivant, c'est en partant...

mardi 12 juillet 2011

Devinez qui a écrit cela

Devinez qui a écrit cela


Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants,
lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles,
lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter,
lorsque finalement les jeunes gens méprisent les lois, parce qu'ils ne reconnaissent plus au-dessus d'eux l'autorité de rien ni de personne,
alors c'est là, en toute beauté et en toute jeunesse,
le début de la tyrannie.







Platon, République, VIII, 562b-563e.

lundi 11 juillet 2011

Arrêts sur christianisme (69)

Arrêts sur christianisme (69)

Quand l’Évangile dit que, dans le royaume de Dieu, il n’y ni Hellènes, ni Juifs, veut-il dire seulement que devant Dieu tous sont égaux ? Certainement pas : les philosophes de la Grèce, les moralistes romains, les prophètes de l’Ancien Testament le savaient avant lui. Mais il dit : Dans ce nouveau mode d’existence, dans ces nouveaux rapports entre les hommes, que le cœur a conçus et qui s’appellent le royaume de Dieu, il n’y a pas de peuples, il y a des personnes.
Tu viens de dire qu’un fait est vide de sens si on ne lui en donne pas un. Le christianisme, le mystère de la personne est justement ce dont il faut enrichir le fait pour que l’homme y trouve une signification.

Boris Pasternak, Le Docteur Jivago, Paris, N.R.F, 1959, p. 153.

dimanche 10 juillet 2011

Dérive : le gender au lycée

Dérive : le gender au lycée

lisez cet article sur l'introduction de la théorie du "gender" au lycée.

Carambouille

Carambouille



Dans notre monde il y a des gens sans scrupule.
Voici qu’ils déambulent avec pour tout pécule
Ce qu’ils ont su soustraire à la naïveté
De ceux qui croient encore à leur honnêteté.

Ils achètent sans les payer des marchandises
Qui les ont tentés comme autant de friandises
Puis ils les revendent au culot sans barguigner
A quelque charbonnier, cafetier ou banquier.

Quelle est cette convoitise à laquelle il se rend
Suivant de sa nature un horrible penchant ?
Expert en dépouille et roi de la débrouille
Dans le mal il barbouille en sinistre fripouille.

Sous un air patelin il spolie l’orphelin
Et ne paye qui se plaint que vers la saint-glinglin.
Maintenez vos distances avec ce personnage
Qui commet son forfait en tout libertinage.

Certes, il remet une inconsistante bafouille
A l’individu qu’il gruge et n’est que gribouille.
Il a l’extérieur de l’honorabilité,
De l’amabilité et sociabilité.

Ce sont des gens dangereux qui rendent malheureux
Ceux qui ont la candeur de dire au quémandeur
Un oui stimulé par l’appât du gain facile
Et embobine par des paroles graciles.

Ces gens sont experts à ne pas laisser de trace,
Virtuoses comme innés des tours de passe-passe.
Ils ont vite fait de s’enfuir dans la nature
Laissant leur fournisseur dans la déconfiture.

Ah ! l’attrait de Mammon ! Il semble irrésistible
Créé par le démon qui rend l’homme impassible
Le saisit au poumon et le pousse au forfait
Et prépare en amont de fructueux méfaits.

samedi 9 juillet 2011

L’apparition à Marie-Madeleine (8)

L’apparition à Marie-Madeleine (8)

Le Jeudi Saint, Jean, qui nous rapporte cette apparition à Marie-Madeleine, n’ a pas plus défendu son Maître que les autres. Après avoir suivi Jésus jusque chez le grand-prêtre et introduit Pierre dans la cour, il s’en est allé se réfugier auprès de Marie et lui demander pardon. La Sainte Vierge le console. Elle l’invite à avoir foi en son Fils, à espérer et à aimer les plans de Dieu. Elle l’incite à la patience et l’amène à prier. Puis elle l’emmène avec elle sur la Via Dolorosa, jusqu’au Calvaire.
Là se produit alors quelque chose d’inattendu : « Jésus ayant vu sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : « Femme, voilà votre fils. » Ensuite il dit au disciple : « Voilà ta mère. » Et depuis cette heure-là, le disciple la prit chez lui » (Jean 19, 26-27). La piété mariale de Jean est récompensée de la sorte. Nous voyons à quel point la filiation envers Marie (lire la suite) est source de bienfaits spirituels, pour soi et pour les autres, puisque, au-delà de la personne de Jean, ce sont tous les hommes et les femmes de toutes les générations qui sont l’objet de sa maternité spirituelle.
Restons toujours auprès de Marie, quoi qu’il arrive, certains que le Seigneur en tiendra compte et que, par elle, il nous accordera des grâces insignes. Comme l’apôtre, installons pour de bon Marie dans notre existence, vivons avec elle, et nous n’abandonnerons plus son Fils, mais nous saurons reconnaître sa voix chaude et affectueuse qui nous appelle par notre prénom et nous invite à le suivre sur les chemins de la terre pour les rendre saints.

(fin)

vendredi 8 juillet 2011

L’apparition à Marie-Madeleine (7)

L’apparition à Marie-Madeleine (7)

Le Christ envoie donc Marie-Madeleine auprès de ses apôtres incrédules. « Jésus lui dit : « Ne me touche point, car je ne suis pas encore remonté vers mon Père. Mais va à mes frères, et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu, et votre Dieu » (Jean 20, 17). Je disais que cette annonce est par avance vouée à l’échec. Qu’importe ! Il faut y aller. Car notre parole, même si elle n’est pas accueillie sur le moment, est voulue par le Seigneur comme une semence jetée en terre, comme un préalable nécessaire à ses interventions ultérieures. C’est lui qui donne la croissance (cf. 1 Corinthiens 3, 6). Rappelons-nous le jour où il envoya Moïse auprès de Pharaon pour lui demander de laisser le peuple aller dans le désert adorer Dieu, ce qu’il n’est pas disposé à faire, parce que Dieu lui-même a endurci son cœur ! (Exode 10, 1). Et cette autre fois où il envoya le prophète Jérémie : « Tu leur diras tout cela, ils ne t’écouteront pas ; tu les appelleras, et ils ne te répondront pas » (Jérémie 7, 27). Dieu écrit droit avec des lignes courbes, (lire la suite) comme le disait saint Jean de la Croix. Et sa Volonté finit toujours par l’emporter, envers et contre tout. Ce qui doit nous remplir d’optimisme. « Vous aurez des tribulations dans le monde, mais prenez confiance, j'ai vaincu le monde » (Jean 16, 33). Soyons calmes et sereins, saintement ambitieux et audacieux dans l’apostolat, que nous faisons in nomine Domini, « au nom du Seigneur ».
C’est la façon d’agir de notre Dieu. Nous ne devons donc pas nous inquiéter des réactions, ou de l’absence de réactions. Ce qui compte avant tout, c’est que nous annoncions effectivement le Seigneur, la foi qui nous a été transmise de la part de Dieu, même si nous avons l’impression de prêcher dans le désert. Quand il le voudra, le Seigneur pourra leur dire : « Paix à vous ! C’est moi, Jésus, votre Créateur et votre Rédempteur ! »
« Voici que je rénove toute chose » (Apocalypse 21, 5). Le cours du monde a effectivement changé. Il a été redressé, réorienté vers son Créateur. « Et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tous les hommes à moi » (Jean 12, 32). C’est ce qui commence à se réaliser. Et le Seigneur nous dit : « Que celui qui a soif vienne ; que celui qui le désire reçoive gratuitement de l’eau de la vie ! » (Apocalypse 22, 17), cette eau vivifiante de la grâce qui jaillit du Cœur transpercé de notre Seigneur.

(à suivre…)

jeudi 7 juillet 2011

L’apparition à Marie-Madeleine (6)

L’apparition à Marie-Madeleine (6)

La rencontre avec Jésus n’est jamais, ne peut jamais être un événement personnel, que l’on savoure et que l’on cache, comme le serviteur de la parabole a enfoui son unique talent en terre. Nous savons qu’il a été qualifié par le Seigneur de « serviteur bon à rien » et jeté « dans les ténèbres extérieures : là seront les pleurs et les grincements de dents » (Matthieu 25, 30). Nous en déduisons clairement que la rencontre personnelle avec le Christ est quelque chose que nous devons claironner aux carrefours des chemins, dans les amphithéâtres et les bureaux, sur tous les toits : « Ce que je vous dis en cachette, dites-le au grand jour, et ce que vous entendez à l’oreille, publiez-le sur les toits » (Matthieu 10, 27).
Nous annonçons que le Christ est vivant, qu’il est mort mais qu’il est ressuscité d’entre les morts. Qu’il vit éternellement. Et qu’il est le même hier, aujourd’hui et pour l’éternité (Hébreux 13, 8). Et nous pouvons proclamer qu’il nous est apparu et qu’il nous a parlé, que nous nous sommes entretenus avec lui : « Marie-Madeleine alla annoncer aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur, et qu'il lui avait dit ces choses » (Jean 20, 18). Voici ce qu’il m’a dit, une Parole qui vient projeter une lumière vive et optimiste sur toutes les circonstances de la vie, qui aide à en comprendre le sens le plus profond et à en voir le lien avec le plan amoureux de salut de l’humanité. (lire la suite)
La rencontre de Dieu demande donc que nous nous fassions les ambassadeurs de Dieu auprès des hommes, que nous allions leur annoncer ce qu’il nous a dit et ce que la Parole vivante ne cesse de nous dire au travers de notre prière, de notre vie sacramentelle, des moyens de formation chrétienne. L’apostolat est donc une dimension intrinsèque à la vie chrétienne.
« Malheur à moi si je n’évangélisais pas ! » (1 Corinthiens 9, 16). Et quant à nous, nous annonçons un Christ mort, mais ressuscité. « Je vous ai enseigné avant tout, comme je l'ai appris moi-même, que le Christ est mort pour nos péchés, conformément aux Ecritures qu'il a été enseveli et qu'il est ressuscité le troisième jour, conformément aux Ecritures ; et qu'il est apparu à Céphas, puis aux Douze. Après cela, il est apparu en une seule fois à plus de cinq cents frères, dont la plupart sont encore vivants, et quelques-uns se sont endormis. (…) Après eux tous, il m'est aussi apparu à moi, comme à l'avorton. (…) Or, si l'on prêche que le Christ est ressuscité des morts, comment quelques-uns parmi vous disent-ils qu'il n'y a point de résurrection des morts ? S'il n'y a point de résurrection des morts, le Christ non plus n'est pas ressuscité. Et si le Christ n'est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, vaine aussi est votre foi. Il se trouve même que nous sommes de faux témoins à l'égard de Dieu, puisque nous avons témoigné contre lui qu'il a ressuscité le Christ, tandis qu'il ne l'aurait pas ressuscité, s'il est vrai que les morts ne ressuscitent pas. (…) Mais maintenant le Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui se sont endormis. Car, puisque par un homme est venue la mort, c'est par un homme aussi que vient la résurrection des morts » (1 Corinthiens 15, 3-6.8.12-15.20-21).

(à suivre…)

mercredi 6 juillet 2011

L’apparition à Marie-Madeleine (5)

L’apparition à Marie-Madeleine (5)

Saint Josémaria disait que le Seigneur nous a appelés, chacun d’entre nous, par notre nomignolo, notre petit nom, celui que nos intimes emploient pour s’adresser à nous. car il est plus intime pour nous que nos intimes.
Il nous est plus intime à nous-mêmes que nous-mêmes, comme saint Augustin le soulignera (Les Confessions 3, 6, 11). Il nous a appelés par notre nom en disant : « Tu es à moi » (Psaume 2, 7). Et nous, nous répondons : Rabbouni ! Maître et Seigneur ! « Vous m’appelez « le Maître » et « le Seigneur », et vous dites juste : je le suis en effet » (Jean 13, 13). Et nous l’appelons « Jésus » : « N’aie pas peur d’appeler le Seigneur par son nom – Jésus – et de lui dire que tu l’aimes » (saint Josémaria, Chemin, n°303). Que tu l’aimes, mais que tu ne l’aimes pas assez et que tu voudrais l’aimer bien davantage, et ne jamais plus le laisser seul…
Elle est belle cette spontanéité de Marie-Madeleine, cette façon simple et directe de parler à notre Seigneur. Nous ne nous cachons pas dans l’anonymat pour prier (cf. saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 36), mais nous nous adressons à notre Dieu en tête-à-tête, (lire la suite) nous lui ouvrons notre cœur, nous lui faisons part de ce qui nous préoccupe ou nous peine éventuellement : « ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l'ont mis » (Jean 20, 13). Et, au contact de Dieu, la lumière se fait, tout s’éclaire. Parce que la Parole de Dieu, qui est un don de Dieu aux hommes, suscite un dialogue, qui appelle une réponse de notre part (cf. Benoît XVI, exhortation apostolique Verbum Domini, n° 21). Et cette Parole ne vient pas contrarier nos projets, entraver notre liberté, mais réorienter notre existence et répondre à toutes les interrogations profondes que nous nous posons. Parce que cette Parole est une Parole vivante. « Je suis la Vie » (Jean 14, 6). « Seigneur, toi seul a les paroles de la vie éternelle » (Jean 6, 68). Et c’est pour cette vie éternelle que la Parole nous a créés, pour que nous puissions vivre d’elle et en elle. « Celui qui croit en moi a la vie éternelle » (Jean 6, 47). Saint Jean dira : « Jésus a fait encore en présence de ses disciples beaucoup d'autres miracles qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-ci ont été écrits, afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant vous ayez la vie en son nom » (Jean 20, 30-31).
Rabbouni ! Jésus s’adresse à Marie-Madeleine et lui dit : « Va (…) trouver mes frères pour leur dire… » (Jean 20, 17). Jésus sait ce qu’il fait. Il sait bien que les Juifs n’accordaient aucun crédit au témoignage d’une femme. Il ne peut donc s’attendre qu’à un refus de croire de la part de ses disciples. Et c’est pourtant elle qu’il charge d’aller leur annoncer sa Résurrection, cet événement inouï auquel ils ne sont pas encore préparés. Les apôtres vont se moquer de ces femmes. Les paroles qu’elles leur dirent « leur parurent être une divagation et ils ne les crurent pas » (Luc 24, 12).

(à suivre…)

mardi 5 juillet 2011

L’apparition à Marie-Madeleine (4)


L’apparition à Marie-Madeleine (4)

« Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l'ont mis » (Jean 20, 13), répond Marie-Madeleine. Elle ne leur dit pas qu’elle les soupçonne dans son for intérieur d’être responsables de cet état de fait. Elle agit avec une grande délicatesse. Elle dit les choses simplement, comme ce qu’elles sont à ses yeux. Elle se sent malgré tout en confiance devant ces inconnus. Parce que les hommes de Dieu inspirent confiance, en effet.
Pour nous, les hommes de Dieu, ce sont ceux qui ont reçu le mandat de l’autorité ecclésiastique pour s’occuper de notre âme et qui, de ce fait, bénéficient d’une grâce d’état particulière pour nous guider sur la voie de la sainteté. En plus, pour nous, ce ne sont pas des inconnus. Mais nous leur ouvrons la porte de notre âme pour (lire la suite) qu’ils puissent y passer la tête, et nous sommes prêts à les écouter, à suivre leurs conseils, qui nous acheminent vers le Christ, vers une union plus forte et plus étroite avec lui.
C’est ce qui se passe avec Marie-Madeleine.
« Ayant dit ces mots, elle se retourna et vit Jésus debout ; et elle ne savait pas que c'était Jésus » (Jean 20, 14). La question des anges, ce jour-là, a suffi pour introduire Marie-Madeleine auprès du Christ. Elle ne le reconnaît pas, tout comme les disciples d’Emmaüs, et les apôtres quelques heures plus tard. Le corps a changé, il est glorieux, mais le ton de la voix reste le même, comme elle va en faire rapidement l’expérience.
« Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » (Jean 20, 15). Elle est toute à son émotion et à sa souffrance. Elle en reste d’abord à son idée que cet homme est le jardinier. Elle oublie les deux autres, avec qui la conversation a été très brève. Elle se dit que le jardinier doit être au courant de ce qui s’est passé : « Elle,
pensant que c'était le jardinier, lui dit : « Seigneur, si c'est vous qui l'avez emporté, dites-moi où vous l'avez mis, et j'irai le prendre » (Jean 20, 15). Sa demande est plutôt insensée, voire absurde, car si c’est le jardinier qui a subtilisé le corps de Jésus, il doit avoir ses raisons, et il n’est certainement pas disposé à revenir en arrière ni à se livrer à la première venue. Mais la demande est motivée une fois de plus par l’amour, par l’amour et la foi de Marie-Madeleine. Tandis qu’elle parlait, elle s’est remise à regarder l’ouverture béante du sépulcre.
« Jésus lui dit : Marie ! » (Jean 20, 16). Maria ! Quel coup au cœur de s’entendre appeler par son prénom d’une voix qu’elle ne connaît que trop bien et qui n’a pas son pareil. « Elle se retourna et lui dit en hébreu : « Rabboni ! » c'est-à-dire Maître ! » (Jean 20, 16). Oui, il ne fait pas l’ombre d’un doute pour elle qu’il s’agit bien de Jésus. Elle est en sa présence, et elle ne le savait pas ! Son cœur bat la chamade et est inondé de joie.

(à suivre…)

lundi 4 juillet 2011

L’apparition à Marie-Madeleine (3)

L’apparition à Marie-Madeleine (3)

Les saintes femmes ne s’attendent pas davantage à la Résurrection de Jésus.
« Ayant suivi (Joseph), les femmes qui étaient venues de la Galilée avec (Jésus), considérèrent le sépulcre et comment son corps (y) avait été déposé. S'en étant retournées, elles préparèrent des aromates et des parfums ; et, pendant le sabbat, elles demeurèrent en repos, selon le précepte » (Luc 23, 55-56). Tel est l’horizon dans lequel elles se situent, le contexte de leur piété, de leur dévotion. Marie-Madeleine à qui Jésus a tant pardonné, est inconsolable. Elle se rend au tombeau pour prier son Jésus, mort et enseveli. C’est l’amour qui la pousse à monter ainsi la garde auprès du tombeau, désormais vide… « C'est pourquoi, je te le dis, ses nombreux péchés lui sont pardonnés, parce qu'elle a beaucoup aimé ; mais celui à qui l'on pardonne peu, aime peu » (Luc 7, 47). (lire la suite)
« Cependant Marie se tenait près du sépulcre, en dehors, versant des larmes ; et, en pleurant, elle se pencha vers le sépulcre » (Jean 20, 11). Le tombeau est ouvert. C’est ce qu’elle a constaté « de grand matin » (Jean 20, 1). Elle a couru prévenir « Simon-Pierre et l'autre disciple que Jésus aimait, et leur dit : « Ils ont enlevé du sépulcre le Seigneur, et nous ne savons où ils l'ont mis » (Jean 20, 2). Elle avait juste pris acte du fait que le sépulcre était ouvert. Elle ne sait que penser ni que faire. C’est l’amour qui la pousse à s’asseoir près de la tombe. Et à pleurer. Toi et moi, « nous pleurons nos misères, ainsi que la terrible ingratitude du cœur humain » (saint Josémaria, Chemin de Croix, 3ème station).
Elle se penche alors et passe la tête par l’embrasure. Et alors « elle vit deux anges vêtus de blanc, assis à la place où avait été mis le corps de Jésus, l'un à la tête, l'autre aux pieds » (Jean 20, 12). Elle a dû se demander ce que ces hommes pouvaient bien faire dans le tombeau, et si ce n’était pas eux qui avaient enlevé le corps du Seigneur, et pourquoi, et où ils l’avaient emporté… Ces idées se bousculent à son esprit, tandis que les anges – elle ignore qu’il s’agit d’envoyés célestes – lui demandent, apparemment les deux à la fois : « Femme, pourquoi pleure-tu ? » (Jean 20, 13).
Le motif de ses pleurs lui paraît évident, tout comme les disciples d’Emmaüs ne pouvaient pas imaginer que quelqu’un arrivant de Jérusalem ignorât ce qui s’y était passé : « Il leur dit : « De quoi vous entretenez-vous ainsi en marchant ? » Et ils s'arrêtèrent tout tristes. L'un d'eux, nommé Cléophas, lui dit : « Tu es bien le seul qui, de passage à Jérusalem, ne sache pas ce qui s'y est passé ces jours-ci ! » (Luc 24, 17-18).

(à suivre…)

dimanche 3 juillet 2011

Droits et devoirs fondamentaux

Droits et devoirs fondamentaux


Un manuel unique au monde:
D. Le Tourneau, Droits et devoirs fondamentaux des fidèles et des laïcs dans l'Eglise
paru chez Wilson & Lafleur, à Montréal
diffusé en Europe par les Editions le Laurier
http://www.lelaurier.fr/
vendu a prix de 39 euros

A la suite du concile Vatican II, le droit canonique a intégré pour la première fois dans la législation de l'Eglise catholique une liste de droits et de devoirs fondamentaux des fidèles et des laïcs, qui ne sont pas conçus comme des sphères de revendication face à l'autorité mais comme concourant au salut des âmes, loi suprême de l'Eglise, et comme devant être vécus dans la communion, laquelle constitue d'ailleurs un devoir fondamental de tout baptisé.

Ce Manuel traite donc d'une question neuve, aux implications multiples dans la vie ecclésiale. Il est sans équivalent dans la littérature canonique.

Pie XII et la Shoah : a ne pas manquer

Pie XII et la Shoah : a ne pas manquer


Pie XII a été unanimement salué parle monde juif,tant pendant la guerre de 40 qu'à sa mort en1958, comme ayant contribué, avec l'Eglise catholique, à sauver des centaines de milliers de Juifs de l'extermination. Il a fallu la parution, en 1963, de la pièce le Vicaire, commandité et contrôlée par le K.G.B., les services secrets de la Russie soviétique, pour faire naître la suspicion sur le rôle effectif du Pontife romain alors qualifié de "pape d'Hitler" et lancer une polémique qui ne s'est pas encore éteinte.
L'intérêt de cet ouvrage est d'apporter un éclairage scientifique sur la question de la part d'historiens et de chercheurs. Outre le professeur Chenaux, spécialiste de la période, l'on appréciera le témoignage de Me Serge Klarsefld, bien connu comme "chasseur de nazi", et peut-être plus encore celui de Gary Krup, au départ résolument anti-Pie XII et dont on saluera l'honnêteté intellectuelle, car il a compris qu'il faisait fausse route et a su rectifier en devenant un ardent défenseur de la cause de Pie XII.
L'ouvrage est introduit par le P. Michel Viot, en tant que président de l'Association "Ecouter avec l'Eglise", qui a organisé le colloque donnant lieu au colloque dont les Actes sont ainsi publiés.

Manuel de Droit canonique

Manuel de Droit canonique

Nouveauté

D. Le Tourneau, Manuel de Droit canonique, Montréal, Wilson & Lafleur

Distribution en Europe : Ed. Le Laurier 19 passage Jean-Nicot 75007 Paris

www.lelaurier.fr

prix 39 euros

Ce Manuel présente le droit canonique, c’est-à-dire aussi bien latin qu’oriental, de manière systématique et accessible même au public non spécialisé. Il part du réalisme juridique et n’oublie pas que les droits fondamentaux des fidèles constituent une norme herméneutique d’interprétation du corpus canonique tout entier. Développant aussi la législation particulière des pays de langue française, il présente en ouverture un aperçu de la formation du droit canonique depuis les origines de l’Eglise et, en fermeture, un bref historique des relations entre l’Eglise et les communautés politiques. Si la bibliographie est limitée à l’aire francophone, il est toutefois largement fait appel à la doctrine canonique dans son ensemble.

Savoir lire la Bible

Savoir lire la Bible



Il s'agit d'un petit ouvrage, publié dans la collection des Cahiers du Laurier, par les Editions Le Laurier, qui veut répondre à l'invitation du pape Benoît XVI, dans son exhortation apostolique Verbum Domini sur la Parole de Dieu, à approfondir la connaissance et la fréquentation personnelle de cette Parole, qui n'est autre que le Verbe de Dieu en personne, le Seigneur Jésus-Christ.

L’apparition à Marie-Madeleine (2)

L’apparition à Marie-Madeleine (2)

Les apôtres n’étaient pas encore en mesure de comprendre la façon dont les plans de Dieu se déroulaient, car ils n’avaient pas reçu le Saint-Esprit : « Mais le Consolateur, l'Esprit-Saint, que mon Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit (Jean 14, 26).
C’est pourquoi ils ne vont pas davantage comprendre et admettre l’événement de la Résurrection du Seigneur. Nous, nous savons par la foi que le Christ « est vraiment ressuscité » (Luc 24, 34). Nous avons ainsi un avantage indéniable sur eux. Quant à eux, ils n’ont pas compris ni retenu les annonces de la mort de Jésus : « Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur fit ce commandement : « Ne parlez à personne de cette vision, jusqu'à ce que le Fils de l'homme soit ressuscité des morts » (Matthieu 17, 9). (lire la suite)
La foi s’éveillera progressivement en eux, très lentement : « Comme ils discouraient ainsi, lui se trouva au milieu d'eux et leur dit : « Paix à vous ! » Saisis de stupeur et d'effroi, ils croyaient voir un esprit. Et il leur dit : « Pourquoi êtes-vous troublés, et pourquoi des pensées s'élèvent-elles dans vos cœurs ? Voyez mes mains et mes pieds; c'est bien moi. Touchez-moi et constatez, car un esprit n'a ni chair ni os, comme vous voyez que j'en ai » (Luc 24, 36-39). Et nous savons que Thomas se montrera particulièrement rétif, amenant le Seigneur à revenir exprès pour lui : « Après ces paroles, il souffla sur eux et leur dit : « Recevez l'Esprit-Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. » Mais Thomas, l'un des douze, celui qu'on appelle Didyme, n'était pas avec eux lorsque Jésus vint. Les autres disciples lui dirent donc : « Nous avons vu le Seigneur. » Mais il leur dit : « Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt à la place des clous et ma main dans son côté, je ne croirai point. » Huit jours après, les disciples étant encore dans le même lieu, et Thomas avec eux, Jésus vint, les portes étant fermées, et se tenant au milieu d'eux, il leur dit : « Paix avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Mets ici ton doigt, et regarde mes mains ; approche aussi ta main, et mets-la dans mon côté ; et ne sois plus incrédule, mais croyant. » Thomas lui répondit : « Mon Seigneur, et mon Dieu ! » (Jean 20, 22-28).
La Résurrection du Seigneur est fondamentale pour notre foi. Le Christ est mort, mais il est vivant ! La vie a été plus forte que la mort, parce que le Christ est la Vie, il est « la Voie, la Vérité et la Vie » (Jean 14, 6).

(à suivre…)

samedi 2 juillet 2011

L’apparition à Marie-Madeleine (1)

L’apparition à Marie-Madeleine (1)

Il est toujours dur de vivre les heures difficiles de la Passion de notre Seigneur. Des heures tristes et douloureuses, qu’il avait annoncées et les prophètes aussi, en termes non voilés. Des heures au cours desquelles les apôtres ont senti la terre se dérober sous leurs pieds. Ils ont eu un terrible sentiment d’échec. Comme si le monde s’écroulait, une grande désillusion après trois ans de rêve.
Ils savaient bien que Jésus courait de grands risques : « Thomas, appelé Didyme, dit aux autres disciples : « Allons-y, nous aussi, afin de mourir avec lui » (Jean 11,16), parce que « Les Juifs ramassèrent de nouveau des pierres pour le lapider. (…) Là-dessus, ils cherchèrent de nouveau à se saisir de lui, mais il s'échappa de leurs mains » (Jean 10, 31.39). (lire la suite)
Ils connaissaient le danger, mais ils pensaient sans doute que Jésus s’en tirerait, comme il avait échappé à d’autres menaces contre sa vie : « En entendant cela, ils furent tous remplis de colère dans la synagogue, et s'étant levés, ils le poussèrent hors de la ville, et le menèrent jusqu'au sommet de la montagne, sur laquelle leur ville était bâtie, pour le précipiter. Mais lui, passant au milieu d'eux, s'en alla » (Luc 4, 28-30). Or, les événements avaient mal tourné, horriblement mal. Et ils se sentaient quelque peu responsables de ce qui était advenu de Jésus, parce que si Simon avait manié le glaive un court instant, de façon bien maladroite puisqu’il n’avait heureusement « que coupé une oreille à Malchus » (Jean 18, 10),il avait, comme prédit, renié son Maître par trois fois avant que le coq chantât ( cf. Luc 22, 54-62). Quant aux autres, « tous l’abandonnèrent et prirent la fuite » (Matthieu 26, 56) au moment de son arrestation à Gethsémani. Où était le courage de Thomas prêt à mourir ? où le courage de Simon se disant « prêt à aller avec toi et en prison et à la mort » (Luc 22,33) ?
Beaucoup de bons sentiments sans doute. Mais il faut aimer Dieu « en œuvres et en vérité » (2 Pierre 3, 18). Les bons désirs ne suffisent pas. On dit que l’enfer en est pavé. « Remplis-toi de bons désirs. C'est une chose sainte, et que Dieu encourage. Mais n'en reste pas là! Homme ou femme, tu dois être une âme sensible aux réalités. Pour que tes bons désirs aboutissent à quelque chose, il faut que tu formules des résolutions claires, précises. — Et ensuite, mon enfant, à toi de lutter à toi de les mettre en pratique, avec l'aide de Dieu ! (saint Josémaria, Forge, n° 116).

(à suivre…)

vendredi 1 juillet 2011

La guérison de l’aveugle de naissance (8)

La guérison de l’aveugle de naissance (8)

L’aveugle qui vient d’être guéri se prosterne alors devant Jésus, dans l’attitude d’adoration qui est l’attitude fondamentale, essentielle, de l’homme face à Dieu, quand il comprend qu’il lui doit tout et qu’il est aimé de lui.
L’objectif poursuivi par le Seigneur est atteint : cette cécité était vraiment pour la gloire du Père. Et le bénéficiaire du miracle le reconnaît et le proclame.
Jésus tire la leçon de l’événement : « Alors Jésus dit : « Je suis venu dans ce monde pour un jugement, afin que ceux qui ne voient pas voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles. » Quelques Pharisiens qui étaient avec lui, lui dirent : « Sommes-nous, nous aussi des aveugles ? » Jésus leur répondit : « Si vous étiez des aveugles, vous n'auriez point de péché ; mais maintenant vous dites : Nous voyons ; votre péché demeure » (Jean 9, 39-41). (lire la suite)
Si ce n’est pas le Seigneur lui-même, ce sont sans doute les apôtres qui rapportent à Marie chaque jour ce qui s’est passé et à quoi elle n’a pas directement assisté. Elle rend grâce à Dieu du bien que son Fils réalise au profit des hommes, et elle reprend son Magnificat, car le Seigneur fait des merveilles, non seulement en elle, mais aussi chez tant d’autres de ses semblables.

(fin)