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mardi 31 janvier 2012

La sainteté (3)


La sainteté (3)

« Ce que Dieu veut, c’est votre sanctification » (1 Thessaloniciens 4, 3). Le Seigneur nous manifeste par là un amour de prédilection, qui attend en retour aussi un amour de prédilection de notre part, c’est-à-dire un amour qui porte en premier et avant tout sur Dieu et tout ce qui se rapporte à lui. Notre sanctification est la Volonté de Dieu arrêtée de toute éternité ou, plus exactement, puisque Dieu est au présent, est sa Volonté opérante en permanence. Mais c’est une sainteté que nous pourrions qualifier de « sainteté ouverte », en ce sens qu’elle conduit nécessairement à nous intéresser à autrui, à vouloir que les hommes se sanctifient eux aussi : « la vocation chrétienne est aussi, par nature, vocation à l'apostolat » (concile Vatican II, décret sur l’apostolat des laïcs, n°2). (lire la suite) « Afin que votre témoignage soit crédible, vos vies doivent rayonner de joie et de courage, même face à l’adversité. Cela n’est possible que si votre vie intérieure est caractérisée par une communion étroite avec le Christ, qui est alimentée par la prière personnelle et la pratique de la charité (…). Plus vous grandirez selon le modèle du Christ et plus vous serez transformés à son image. Vous deviendrez un signe d’espérance et une proclamation vivante de la Résurrection » (Jean-Paul II, Discours à Jakarta, 10 octobre 1898).
Personne, certes, n’est saint sur terre : nous sommes tous pécheurs. Mais cette vérité est de nature à nous renforcer dans notre amour de Dieu et à nous aider à mieux mesurer à quel point Dieu nous aime, envers et contre tout. « Tu éprouves rigoureusement tes amis, mais c’est, je croix, pour mieux faire éclater, dans l’excès de la souffrance, l’excès plus grand encore de ton amour » (saint Thérèse d’Avila, Vie 25, 17). « C’est pourquoi, explique saint Thomas, les anges gardiens ne s’affligent jamais des épreuves ni même des fautes de leurs protégés. Non par indifférence, mais grâce à la vue pénétrante qu’ils ont du déroulement de l’histoire. Ils croient vraiment que la Providence agence toutes choses pour le vrai bien de ses enfants (saint Thomas d’Aquin, Somme théologique I, q. 113, a. 7) » (P. Descouvremont, Peut-on croire à la Providence ? Paris, Éditions de l’Emmanuel, 2007, p. 63). Nous pouvons en dire autant des saints.
« Je suis convaincu que ni mort ni vie, ni anges ni Principautés, ni présent ni futur, ni Puissances, ni hauteur ni profondeur, ni rien d’autre de créé ne pourra nous séparer de l’amour que Dieu a pour nous dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Romains 8, 38-39). « Je ne puis pas accepter qu’il y ait rien en vous de médiocre ; je voudrais que tout fut grand éminent, parfait » (saint Jérôme, Lettre 22, à Paulin de Nole). Manifestons ce désir personnel à notre Seigneur, et nous pouvons être certains qu’il ne repoussera pas notre demande. Cela ne nous sera pas enlevé (Luc 10, 42).

(fin)

lundi 30 janvier 2012

La sainteté (2)


La sainteté (2)

Notre vocation chrétienne, de baptisé, est une vocation à la sainteté : « Si donc dans l'Eglise tous ne cheminent pas en suivant la même voie, tous cependant sont appelés à la sainteté et ont reçu en partage une foi du même prix par la justice de Dieu (cf. 2 Pierre 1, 1) » (concile Vatican II, constitution dogmatique sur l’Église, n° 32). Nous serions impardonnables de ne pas parvenir à cette sainteté alors que nous disposons d’une autoroute toute tracée, de la carte nécessaire pour nous orienter et du carburant plus que suffisant pour aller jusqu’au terme de notre voyage. Le point de repère sur le chemin, pour être sûr de se trouver sur le bon chemin et de ne pas faire fausse route, c’est la Croix du Christ, qui ne cesse d’éclairer notre route, comme la colonne de nuée qui accompagnait l’exode du peuple hébreux à sa sortie d’Égypte (Exode 14, 19). (lire la suite) Cette croix nous accompagne. Elle est pour nous l’instrument de notre salut. Elle donne tout leur sens aux difficultés inhérentes au chemin de notre vie, aux poursuites peut-être que lancent les Pharaons modernes contre les chrétiens. Ce ne sont pas des problèmes, mais seulement autant d’occasions d’avancer, de prouver à Dieu notre amour, de nous unir à cette Croix qui se dresse là, au bord du chemin ou se découpe sur l’horizon, et d’où le Seigneur nous tend les bras.
Au nombre des moyens dont nous disposons pour avancer dans la clarté, avec assurance, figure la formation dans la foi chrétienne, l’approfondissement des vérités révélées par Dieu et, dernièrement, par Jésus-Christ (cf. Hébreux 1, 1). « La sainteté avec l’ignorance n’est bonne qu’à elle seule, et si elle édifie l’Église de Dieu, elle peut lui nuire aussi, quand elle ne sait pas repousser les attaques. C’est pourquoi le prophète Aggée, ou plutôt le Seigneur par la bouche de ce prophète dit : Interroge les prêtres sur la loi ; tant c’est le devoir du prêtre de répondre quand on l’interroge sur la Loi. Et dans la description qu’il fait de l’homme juste, David, qui le compare à l’arbre de vie du paradis, énumère, parmi les vertus qu’il lui prête, celle-ci : Sa volonté est dans la loi du Seigneur, et il la médite jour et nuit. De même, Daniel, à la fin de sa mystérieuse vision, dit que les justes brillent comme des étoiles, et que ceux qui ont l’intelligence et la science resplendissent comme le firmament. Voyez-vous quelle distance il y a entre la sainteté sans la science et la sainteté accompagnée du savoir ? L’une est comparée aux simples étoiles, l’autre au ciel lui-même » (saint Jérôme, Lettre 31, à Paulin de Nole).

(à suivre…)

dimanche 29 janvier 2012

La sainteté (1)


La sainteté (1)

« Qui nous séparera de l’amour du Christ ? Tribulation, angoisse, persécution, faim, nudité, péril, glaive ? (…) Mais en tout cela nous sommes plus que vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés ; car je suis convaincu que ni mort ni vie, ni anges ni Principautés, ni présent ni futur, ni Puissances, ni hauteur ni profondeur, ni rien d’autre de créé ne pourra nous séparer de l’amour que Dieu a pour nous dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Romains 8, 35.37-39). L’amour de Dieu est plus fort que tout. Partons donc de cette affirmation paulinienne, qui ne nous étonne pas parce que Dieu est la Sainteté même, la source de toute sainteté. « Voici comment est apparu parmi nous l’amour de Dieu : Dieu a envoyé dans le monde son Fils unique afin que nous ayons la vie par Lui. Voici en quoi est l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est Lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils comme agent de propitiation pour nos péchés » (1 Jean 4, 9-10). (lire la suite) Puisque cet amour vient de Dieu – est Dieu en Personne (cf. 1 Jean 4, 16) – alors, en effet, « je suis convaincu que ni mort ni vie, ni anges ni Principautés, ni présent ni futur, ni Puissances, ni hauteur ni profondeur, ni rien d’autre de créé ne pourra nous séparer de l’amour que Dieu a pour nous dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Romains 8, 38-39).
Saint Paul a cité en passant un texte de la Sainte Écriture : « Comme il est écrit : À cause de toi nous sommes mis à mort à longueur de journée. On nous a traités comme des brebis pour l’abattoir » (Romains 8, 36). Et il enchaîne en disant : « « Je suis convaincu que ni mort ni vie, ni anges ni Principautés, ni présent ni futur, ni Puissances… » Autrement dit, rien ne peut sérieusement faire obstacle à la quête de sainteté de celui qui cherche sérieusement à plaire à Dieu en tout.
Jésus faisait remarquer un jour à Marthe, la sœur de Lazare, qu’« une seule chose est nécessaire » (Luc 10, 42), sous-entendu être avec lui comme Marie le faisait, qui « s’était assise aux pieds du Seigneur et l’écoutait parler » (Luc 10, 39), ajoutant que « cela ne lui sera pas enlevé » (Luc 10, 42). Ce qui compte avant tout, c’est de vivre dans la compagnie du Seigneur. Et c’est bien en cela que consiste la sainteté. La sainteté à laquelle nous aspirons n’est autre qu’une participation à la vie divine, un début de participation à cette vie appelée à se prolonger pour l’éternité dans l’au-delà. C’est entrer dans l’intimité des trois Personnes divines, engager avec elles une conversation qui n’a pas de terme.

(à suivre…)

vendredi 27 janvier 2012

Vie de foi (3)


Vie de foi (3)

« Dans la lumière de la foi, je deviens plus forte, plus constante et persévérante. Dans la lumière de la foi, je trouve l’espérance que vous ne me laisserez pas défaillir sur le chemin ; c’est aussi cette lumière qui m’enseigne la voie par où je dois passer, sans cette lumière je marcherais dans les ténèbres ; et voilà pourquoi je vous ai demandé, Père éternel, de m’éclairer de la lumière de la très sainte foi. Oui, cette lumière est vraiment océan, où l’âme trouve sa nourriture, jusqu’à ce qu’elle se perde tout entière en vous, ô océan de paix, Trinité éternelle. L’eau de cet océan n’est point troublée, aussi n’inspire-t-elle pas de crainte, et donne-t-elle au contraire la connaissance de la vérité. Cette eau, d’absolue pureté, laisse entrevoir les mystères de ses profondeurs, de là vient que là où surabonde la lumière de votre foi, l’âme a comme des clartés sur ce qu’elle croit » (Bx Raymond de Capoue, Vie de sainte Catherine de Sienne, Paris, 2000, p. 356). (lire la suite)
« Seigneur, si le monde est séduit par tant de prodiges, s’il connaît aujourd’hui un tel retour offensif du paganisme, c’est que nous avons laissé s’affadir le sel de votre doctrine. Seigneur, aujourd’hui comme hier et comme en tout temps, il n’est de salut qu’en Vous – et qui sommes-nous pour oser discuter ou réviser vos enseignements ? Seigneur, gardez-nous d’une telle tromperie et rendez-nous, s’il en est besoin, non seulement une foi soumise, mais l’estime ardente et concrète de votre Évangile ! » (H. de Lubac, Le drame de l’humanisme athée, Paris, Spes, 1959, p. 132). Cette supplique est toujours d’actualité, hélas. Elle demande que nous sachions bien expliquer les vérités de la foi et que notre interlocuteur sache bien écouter et accueillir ce que nous lui disons de la part de Dieu. Nous avons besoin du don des langues qui fut si efficace le jour de la Pentecôte. À nous, avec l’aide du Saint-Esprit, de savoir répondre à la soif de Dieu qui est enfouie dans le cœur de tout homme et de toute femme que nous rencontrons sur notre chemin.
Caritas Christi urget nos (2 Corinthiens 5, 14) : « C’est l’amour du Christ qui remplit nos cœurs et nous pousse à évangéliser. Aujourd’hui comme alors, il nous envoie par les routes du monde pour proclamer son Évangile à tous les peuples de la terre (cf. Matthieu 28, 19). Par son amour, Jésus-Christ attire à lui les hommes de toutes générations : en tous temps il convoque l’Église lui confiant l’annonce de l’Évangile, avec un mandat qui est toujours nouveau. C’est pourquoi aujourd’hui aussi un engagement ecclésial plus convaincu en faveur d’une nouvelle évangélisation pour redécouvrir la joie de croire et retrouver l’enthousiasme de communiquer la foi est nécessaire. L’engagement missionnaire des croyants, qui ne peut jamais manquer, puise force et vigueur dans la redécouverte quotidienne de son amour. En effet, la foi grandit quand elle est vécue comme expérience d’un amour reçu et quand elle est communiquée comme expérience de grâce et de joie. Elle rend fécond, parce qu’elle élargit le cœur dans l’espérance et permet d’offrir un témoignage capable d’engendrer : en effet elle ouvre le cœur et l’esprit de tous ceux qui écoutent à accueillir l’invitation du Seigneur à adhérer à sa Parole pour devenir ses disciples. Les croyants, atteste saint Augustin, ”se fortifient en croyant” » (Benoît XVI, lettre apostolique La Porte de la foi, n° 7).

(fin)

jeudi 26 janvier 2012

Vie de foi (2)


Vie de foi (2)


C’est un défi à relever. Une invitation à grandir dans la foi. Ce que nous devons demander à Dieu, pour nous et pour les autres : « Seigneur, augmente en nous la foi » (Luc 17, 5). Que Dieu nous rende plus forts dans la foi, « fermes dans la foi » (1 Corinthiens 16, 13). « L’homme contemporain connaît beaucoup de choses sur les structures et les mécanismes qui conditionnent les processus de sa vie et de son activité. Il a poussé son regard investigateur jusqu’aux secrets les plus cachés du micro et du macrocosme. Et toutefois il ignore souvent la réponse aux interrogations suprêmes qui concernent le sens ultime des choses et de son existence même. Il demeure pour lui-même et pour les autres une incompréhensible énigme. La foi seule possède la réponse pleinement satisfaisante, capable d’apaiser l’obsession de l’intelligence et de réconforter ce besoin de certitude qui tourmente l’esprit de toute personne qui réfléchit sur sa propre destinée » (Jean-Paul II, Homélie pour les séminaristes de la Toscane, 26 janvier 1982, n° 2). (lire la suite)
La foi est faire pour être vécue. « Si elle n’a pas les œuvres, elle est morte en elle-même » (Jacques 2, 17). Autrement dit, notre attitude habituelle doit être empreinte de foi, en toutes circonstances, dans tous les aspects de la vie. Nous devons nous définir comme des hommes et des femmes de foi. C’était le cas de saint Josémaria qui disait que Dieu lui avait donné une foi tellement épaisse qu’on pouvait la couper au couteau. Demandons-lui de nous obtenir cette grâce singulière.
La foi part du fait que nous avons été rachetés par Jésus-Christ, de la reconnaissance pour tous les dons que nous recevons de Dieu. Elle nous conduit à le remercier sans cesse pour tout. Être une homme, une femme, de foi, c’est être un homme ou une femme de prière, un homme ou une femme qui s’efforce de vivre intégralement les normes de piété qu’il s’est fixé, de les soigner avec délicatesse, de les « broder » en quelque sorte pour qu’elles soient agréables à Dieu et agréées par lui. Une homme et une femme qui vivent unis à tous leurs frères et leurs sœurs dans la foi et au Saint-Père. Vivre de foi, c’est précisément demander à Dieu d’augmenter leur foi, de donner aux pécheurs la grâce de la conversion, et aux non baptisés celle de la vraie foi. Nous pouvons l’obtenir en grandissant personnellement dans la foi et en ne doutant pas que Dieu peut effectivement le faire.

(à suivre…)

mercredi 25 janvier 2012

Vie de foi (1)


Vie de foi (1)

« Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance au sujet des morts, pour que vous ne vous abandonniez pas au chagrin, comme le font les autres, ceux qui n’ont aucune espérance » (1 Thessaloniciens 4, 13). Nous devons avoir une grande confiance dans les âmes du purgatoire. La considération des fins dernières ravive notre foi dans les biens à venir : « Si, en effet, c’est notre espérance, Jésus est mort et est ressuscité, pareillement aussi Dieu ramènera par Jésus ceux qui seront morts en lui. Ceci, nous le disons en nous appuyant sur une parole du Seigneur : Nous, les vivants, les survivants lors de la venue du Seigneur, nous n’aurons pas priorité sur ceux qui seront morts. Le Seigneur lui-même, au commandement, à la voix de l’archange et au son de la trompette divine, descendra du ciel et les morts qui sont dans le Christ ressusciteront tout d’abord. Ensuite, nous les vivants, (lire la suite) les survivants, nous serons emportés avec eux dans les nuées, à la rencontre du Seigneur, dans les airs. Et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. Réconfortez-vous donc mutuellement avec ce que je viens de vous dire » (1 Thessaloniciens 4, 14-18). Nous sommes en marche vers la patrie céleste, nous croyons en la vie dans l’au-delà. Nous vivons de foi : « Le juste vivra par la foi » (Romains 1, 14), parce que nous ne voyons pas encore Dieu face à face : « Maintenant nous voyons dans un miroir, d'une manière obscure, mais alors nous verrons face à face; aujourd'hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme je suis connu » (1 Corinthiens 13, 12).
« Nous ne pouvons accepter que le sel devienne insipide et que la lumière soit tenue cachée (cf. Matthieu 5, 13-16). Comme la Samaritaine, l’homme d’aujourd’hui peut aussi sentir de nouveau le besoin de se rendre au puits pour écouter Jésus qui invite à croire en lui et à puiser à sa source, jaillissante d’eau vive (cf. Jean 4, 14). Nous devons retrouver le goût de nous nourrir de la Parole de Dieu, transmise par l’Église de façon fidèle, et du Pain de la vie, offerts en soutien de tous ceux qui sont ses disciples (cf. Jean 6, 51). L’enseignement de Jésus, en effet, résonne encore de nos jours avec la même force : « Travaillez non pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure en vie éternelle » (Jean 6, 27). L’interrogation posée par tous ceux qui l’écoutaient est la même aussi pour nous aujourd’hui : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » (Jean 6, 28). Nous connaissons la réponse de Jésus : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qui l’a envoyé » (Jean 6, 29). Croire en Jésus Christ est donc le chemin pour pouvoir atteindre de façon définitive le salut » (Benoît XVI, lettre apostolique La Porte de la foi, n° 3).

(à suivre…)

mardi 24 janvier 2012

L’humilité (3)


L’humilité (3)

« Il peut très bien arriver que ce sentiment si profond de votre misère soit parfois un acte d’humilité, une vertu véritable ; mais parfois aussi ce peut être une très grave tentation. (…) L’humilité, si grande qu’elle soit, n’inquiète pas, ne trouble pas, n’agite pas l’âme, mais elle est accompagnée de paix, de joie et de repos. (…) Elle ne trouble ni n’étreint l’âme d’aucune angoisse ; elle la dilate, au contraire, et la rend plus apte au service de Dieu. Il n’en est pas ainsi de l’autre peine. Elle trouble tout, elle agite tout ; elle bouleverse complètement l’âme ; elle est remplie d’amertume » (sainte Thérèse d’Avila, Le Chemin de la perfection 41).
Parce que danger existe bel et bien, nous avons besoin d’être transparents dans l’accompagnement spirituel, et de dire en toute sincérité ce que nous avons détecté dans notre âme, afin que l’on puisse nous aider à discerner le bon grain de l’ivraie, (lire la suite) ce qui est de Dieu et ce qui provient du démon. Appliquons-nous ce que disait saint Philippe Néri : « Mon Dieu, méfiez-vous de Philippe ; autrement il vous trahirait. »
Parfois, nous avons envie de tout régenter, nous ne nous sentons pas compris, nous voudrions tout mener à la baguette. Nous faisons nôtre sans le savoir la devise de l’ancienne maison d’Autriche : A.E.I.O.U., Austriæ est imperare orbi universo, « l’Autriche doit commander au monde entier ».
Pour grandir en humilité, demandons-le au Seigneur, avec insistance et confiance, comme un bien très précieux qui nous est absolument indispensable, parce qu’autrement, nous sommes perdus. Et rectifions chaque fois que notre orgueil se manifeste, c’est-à-dire très souvent. Mais une bonne façon d’apprendre à vivre cette vertu, c’est de faire le contraire de ce que faisaient les scribes et les pharisiens, comme le Seigneur le leur reprochait. Une bonne façon, dis-je, d’être humble, c’est de nous dépenser au service des autres : « Venez, les bénis de mon Père, prenez possession du royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire ; j’ai été sans foyer, et vous m’avez recueilli ; nu, et vous m’avez vêtu ; malade, et vous m’avez visité ; en prison, et vous êtes venus me voir » (Matthieu 25, 34-36).

(fin)

lundi 23 janvier 2012

L’humilité (2)


L’humilité (2)

C’est autre chose que le festin que Dieu nous destine : « Le Seigneur des armées fera pour tous les peuples, sur cette montagne, un festin de viandes grasses, un festin de vins de première cuvée, de viandes grasses et pleines de moelle, de fins bien dépouillés » (Isaïe 25, 6).
Les pharisiens se croyaient sans doute très vertueux. « Si tu comptes sur tes mérites, regarde tes péchés, écoute la sentence portée contre l’homme prévaricateur : « Tu es poussière et tu retourneras à la poussière » (Genèse 3, 19). Car (lire la suite) cette sentence a été suivie d’une menace : « Du jour où vous toucherez à ce fruit, vous mourrez. » En fait de mérite, tu n’as que celui de tes péchés ; et, à ce titre, que peut attendre autre chose que le châtiment ? Oublie donc tes mérites, pour n’avoir pas à trembler ; ou plutôt rappelle-toi tes mérites pour empêcher l’orgueil de faire obstacle à la miséricorde et que notre recommandation auprès de Dieu, frères, soit nos œuvres de miséricorde » (saint Augustin, Sermon 259, 3). Parce que nous sommes, sans nous en méfier, orgueilleux. L’orgueil est notre grand ennemi. Nous le sommes sans le savoir, car il ne semble pas que l’humilité soit une leçon que nous apprenions facilement et durablement. Il nous faut recommencer sans cesse à nous exercer à elle. Il nous faut rectifier. Prenons cette résolution, afin de nous débarrasser le plus possible de ce véritable fléau de la vie intérieure qu’est l’orgueil, de ce travers qui amène Dieu à se détourner de ses créatures, de ses propres enfants.
Nous devenons humbles, non pas tant lorsque nous nous le proposons, que lorsque les autres ou la vie nous humilient, c’est-à-dire non pas tant quand nous en choisissons les moyens que lorsque les circonstances se chargent de nous y amener. C’est l’humilité véritable, qui est évidemment plus dure que quand nous en avons pris l’initiative, mais qui a plus de prix et qui est plus efficace en même temps.
Il n’existe pas de progrès dans la vie spirituelle sans humilité. Et l’humilité, c’est nous connaître tels que nous sommes. Vaste programme, s’il en est ! Un programme pour toute la vie. C’est plus difficile que de réussir un examen ou de remporter un concours, qui n’arrive peut-être qu’une fois dans la vie. Pour l’humilité, c’est une épreuve de tous les instants, qu’il faut remporter sans cesse.
Notre point de vue tend à s’imposer comme l’unique solution, la vérité absolue. Bien souvent, notre orgueil est caché, et il faudra qu’on nous fasse voir nos erreurs, que l’on attire notre attention sur notre superbe. Tâchons d’être très délicats et exigeants dans notre examen de conscience, en demandant au Saint-Esprit ses lumières pour détecter tout ce qui, de près ou de loin, peut s’apparenter à de l’orgueil. Nous avons besoin de lui pour bien nous connaître, car « sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15, 5). Et aussi du fait que tout dans la vie spirituelle peut être tordu par le diable.

(à suivre…)

dimanche 22 janvier 2012

L’humilité (1)


L’humilité (1)

« Malheur à vous, Pharisiens, qui payez la dîme de la menthe, de la rue et de tout légume, et qui allez à l’encontre de la justice et de l’amour de Dieu ! Il fallait mettre ceci en pratique sans omettre cela. Malheur à vous, Pharisiens, qui tenez à avoir les sièges d’honneur dans les synagogues et les salutations sur les places publiques » (Luc 11, 42-43). L’attitude de satisfaction et d’orgueil des Pharisiens leur vaut d’être fustigés comme jamais par Jésus. C’est une hypocrisie dont il a horreur, qui lui répugne profondément, lui qui « s’est anéanti lui-même, en prenant la condition d’esclave » (Philippiens 2, 7). Le Seigneur dénonce vigoureusement leur comportement : « Malheur à vous, qui êtes comme les tombeaux qu’on ne voit pas et sur lesquels passent les hommes sans le savoir » (Luc 11, 44). « Malheur à vous, (lire la suite) scribes et Pharisiens hypocrites, qui ressemblez à des tombeaux recrépis ! Au dehors, ils ont belle apparence ; mais, au-dedans, ils sont pleins de morts et d’immondices de toute sorte. Ainsi de vous : au dehors, vous paraissez aux gens être des justes ; mais, au-dedans, vous êtes remplis d’hypocrisie et d’iniquité » (Matthieu 23, 27-28). Sous des aspects de droiture morale, c’est une vraie pourriture qui ronge leur cœur. Ils adoptent des airs de sainteté, de moralité, alors qu’en réalité ils sont tout autres. Ils ne sont qu’apparence, pure façade. Il ne s’agit pas ici de paraboles, mais bien d’exemples concrets, qui s’étalent sous les yeux de tous.
L’orgueil est le gros obstacle à la sainteté, l’obstacle premier et le plus considérable. « Vous tous, dans vos rapports mutuels, revêtez-vous d’humilité, car Dieu résiste aux orgueilleux, alors qu’il accorde sa faveur aux humbles » (1 Pierre 5, 5). Il leur résiste ! C’est fort. Il n’écoute pas leur prière. Il détourne son regard d’eux. Il rejette leurs sacrifices. « Que m’importe la multitude de vos sacrifices ? dit le Seigneur. Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux gras ; je n’agrée pas le sang des taureaux, des brebis et des boucs. Quand vous venez me voir, qui vous a demandé de fouler mes parvis ? Ne continuez pas de m’apporter de vaines oblations ; ce sont pour moi fumées d’abomination ; quant aux nouvelles lunes, aux sabbats et aux convocations, je ne puis supporter l’impiété avec les solennités. Mon âme hait vos nouvelles lunes et vos fêtes ; elles me sont à charge, je suis las de les supporter. Quand vous étendez vos mains, je me voile les yeux pour ne pas vous voir ; quand vous multipliez les prières, je ne vous écoute pas » (Isaïe 1, 11-15). Voilà qui a l’avantage d’être net et précis. Dieu qui se voile la face, qui n’écoute pas, qui détourne son regard… « Alors il dira à ceux qui sont à sa gauche : Allez-vous-en loin de moi, maudits, au feu éternel préparé pour le diable et pour ses anges » (Matthieu 25, 41).

(à suivre…)

samedi 21 janvier 2012

Désirs de sainteté (4)


Désirs de sainteté (4)

« Quand vinrent les premiers, ils crurent qu’ils recevraient davantage ; ils reçurent, eux aussi, chacun un denier. En le recevant, ils murmuraient contre le propriétaire. « Ces derniers, disaient-ils, n’ont fait qu’une heure, et tu les a traités comme nous qui avons supporté le poids du jour et de la grande chaleur. » Mais il répliqua à l’un d’eux : « Ami, je ne te fais aucun tort. N’est-ce pas d’un denier que tu es convenu avec Moi ? Prends ton dû et va-t’en. Je veux donner à ce denier autant qu’à toi. Ne m’est-il pas permis de faire ce que je veux de ce qui est mien ? » (Matthieu 20, 10-15). Dieu agit avec magnanimité. Il ne se laisse pas gagner en générosité. Donnons à Dieu la possibilité d’être magnanime avec nous en travaillant avec opiniâtreté à son service, dans sa vigne, à la place qui nous revient dans l’Église. (lire la suite)
Nous pouvons toujours passer par l’intercession des saints, qui ont dû lutter comme nous et qui nous marquent la route à suivre :
« Il y a des jours dans l’existence où on sent qu’on ne peut se contenter des saints patrons et qu’il faut monter plus haut.
Il y a des jours où les patrons et les saints ne suffisent plus.
Les grands patrons et les grands saints.
Les patrons ordinaires et les saints ordinaires.
Et où il faut monter, monter encore, monter toujours…
Jusqu’à la dernière sainteté, la dernière pureté,
La dernière beauté, le patronage dernier…
Et s’adresser directement à Celle qui est au-dessus de tout…
À celle qui est infiniment belle,
Parce que aussi elle est infiniment bonne.
À celle qui intercède.
La seule qui puisse parler avec l’autorité d’une mère » (Charles Péguy, Saints de France, Paris, 1941, p. 65-67).

(fin)

vendredi 20 janvier 2012

Désirs de sainteté (3)


Désirs de sainteté (3)

« Homme, si le Paradis n’est pas d’abord en toi, tu n’y entreras jamais. Dieu n’apprécie point le bien que tu fais, mais la façon dont tu le fais, il ne regarde pas le fruit mais seulement le noyau et la racine » (Angelus Silesius, Le voyageur chérubinique). « J’ai de l’ambition, mais plus noble et plus belle », répond Polyeucte à Pauline. C’est vrai du chrétien conséquent avec les engagements de son baptême. « L’homme sanctifié, lavé de ses péchés, recréé par la grâce, s’avance vers lui [Dieu], aspirant à la plus intime union. Il parcourt successivement les cinq degrés qui sont : le serviteur, l’ami, le fils, le fiancé et l’époux. Quelles vertus lui permettront d’atteindre ces diverses étapes, sinon l’amour avant tout ? [… Il faut] être enceint de Dieu » (Marcel Brion, « Angelus Silesius : Le voyageur chérubinique », Orplid ou Une certaine idée de l’Allemagne, Paris, Klinsieck, Cahier Marcel Brion (IV), 2002, p. 11-12). (lire la suite)
Notre suite du Christ n’est pas pure apparence, quelque chose de superficiel ou de surfait. « Suivre le Christ ne peut être une imitation extérieure, parce que cela concerne l’homme dans son intimité profonde. Être disciple de Jésus veut dire être rendus conformes à lui (…), et ainsi le disciple est assimilé au Seigneur et lui est configuré » (Jean-Paul II, encyclique Veritatis splendor, n° 21). Nous devenons ce que nous voulons être. « Le ciel est en toi et aussi le tourment de l’enfer. Ce que tu veux et ce que tu choisis, tu l’auras partout » (Angelus Silesius, Le voyageur chérubinique).
Dans la vie courante, nous constatons souvent que les gens se grandissent, murissent en présence des difficultés qu’ils rencontrent et des épreuves qu’ils traversent. Il doit en aller de même dans la vie spirituelle. C’est le Christ que nous cherchons activement, avec insistance. Et nous, nous nous efforçons d’être saints parce que nous pensons à tant d’hommes et de femmes qu’il nous faut approcher de Dieu, à tant d’hommes et de femmes dont la sainteté et le bonheur éternel dépendent en partie de notre générosité. « C’est pour eux que je me sanctifie » (Jean 17, 19). Nous devons être un saint qui s’ignore, qui ne se prend pas pour un saint, mais qui cherche de toutes ses forces la perfection : qui entend être le meilleur, parce que c’est cela être saint. « Les personnes ne se laissent plus convaincre par notre prédication, mais face à la sainteté, elles croient encore, elles s’agenouillent encore, elles prient encore. Si un saint passe, qu’il soit vivant ou mort, tous accourent. (…) Le diable n’a pas peur de nos terrains de sport, de nos cinémas, il a peur de notre sainteté. Soyez saints ! » (bienheureux card. Schuster). Car, comme le disait déjà saint Grégoire le Grand, « quand quelqu’un s’attache à un saint, l’assiduité à le regarder, l’avantage de sa parole, l’exemple de ses actes lui valent de s’enflammer d’amour pour la vérité, de fuir les ténèbres de ses péchés, de s’embraser du désir de la lumière, et de brûler déjà de l’amour véritable, lui qui gisait jusque-là dans l’iniquité, tout froid, mort » (Homélies sur Ézéquiel 5, 6).

(à suivre…)

jeudi 19 janvier 2012

Désirs de sainteté (2)


Désirs de sainteté (2)

La sainteté n’a rien à voir avec la meringue. C’est du solide, quelque chose à construire en dur, qui demande des efforts http://www.blogger.com/img/blank.gifsoutenus. « Laissant tout là, ils le suivirent » (Luc 5, 11). Cela suppose de rechercher la présence de Dieu au long de la journée, de maintenir un dialogue permanent avec notre Seigneur, et de reprendre continuellement l’effort en ce sens. « Sois convaincu, mon enfant, que Dieu a le droit de nous dire : penses-tu à moi ? Restes-tu en ma présence ? Me cherches-tu pour appui ? Me cherches-tu comme la Lumière de ta vie, comme une cuirasse..., comme un tout ? » (saint Josémaria, Forge, n° 506).
Et ce, quel que soit le milieu ambiant. D’autant plus qu’il est plus hostile ou indifférent. (lire la suite) « Rien de tout cela [la situation du milieu ambiant] ne saurait nous nuire, si nous avons notre intérêt vraiment à cœur. Abraham avait un père idolâtre, mais il n’imita pas son impiété ; Ézéchias était fils de l’exécrable roi Achaz, et cela ne l’empêcha pas de devenir l’ami de Dieu ; Joseph, en pleine Égypte de son temps, ceignit la couronne de chasteté. Les trois jeunes Hébreux de Babylone, au milieu de la cour et des tables sybaritiques, pratiquèrent la plus haute philosophie ; Moïse de même en Égypte, et Paul dans le monde entier. Aucun de ceux-ci n’y trouva un obstacle à la vertu. À la vue de ces exemples, repoussons tous les vains prétextes et excuses, et affrontons généreusement les fatigues et les sueurs de la vertu. Par là nous obligerons Dieu à nous aimer davantage, et à nous soutenir de sa grâce, afin d’acquérir les couronnes éternelles » (saint Jean Chrysostome, In Matthæum homiliæ 8, 4).
Nous avons été créés pour être saints, pour participer à la sainteté de Dieu dès ici-bas, et recevoir un denier comme prix du travail accompli dans la vigne du Seigneur (cf. Matthieu 21, 10). Il n’existe pas de sainteté médiocre. Il ne peut y avoir de cote mal taillée. Le modèle, c’est Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. Désirer aller au paradis, c’est nous unir au Christ, car la Croix en est la clé. « Ce n’est pas en récitant de nombreuses prières, en faisant des neuvaines, en allumant des cierges ou en mangeant du poisson le vendredi que nous répondons à l’appel du Christ, ni même en assistant à la messe ou en accomplissant certains actes d’abnégation. Toutes ces pratiques sont excellentes dans le contexte de la vie chrétienne : mais, isolées, elles sont dénuées de tout sens religieux ; ce sont des gestes vides. C’est en portant notre croix que nous répondons au Christ, c’est-à-dire en assumant la responsabilité de chercher et de faire, en tout, la volonté du Père. Voilà ce qui été essentiel dans la vie du Christ sur la terre, de Sa mort à Sa résurrection. Tout a été fait pour obéir au Père. C’est pourquoi le Christ déclare à chaque chrétien : « Ce n’est pas en disant : « Seigneur, Seigneur » qu’on entrera dans le Royaume des Cieux, mais en faisant la volonté de mon Père qui est dans les Cieux » (Matthieu 7, 21) » (Thomas Merton, Vie et sainteté, Paris, Éditions du Seuil, 1966, p. 44-45).

(à suivre…)

mercredi 18 janvier 2012

Désirs de sainteté (1)


Désirs de sainteté (1)

« À la nouvelle qu’il avait clos la bouche aux Sadducéens » (Matthieu 22, 34) au sujet de la résurrection des morts à laquelle il ne croyaient pas, « les Pharisiens se rassemblèrent » (Ibid.). Ils devraient être contents et satisfaits de la réponse du Seigneur, car, eux, ils y croyaient. Eh bien ! non ! Ils sont apparemment déçus. Ils espéraient secrètement que les Sadducéens mettraient Jésus dans l’embarras. Aussi « l’un d’eux, un légiste, lui demanda pour le mettre à l’épreuve : « Maître, quel commandement est le plus grand dans la Loi ? » (Matthieu 22, 35-36). Il faut qu’ils aient une bien piètre idée de notre Seigneur pour qu’ils imaginent qu’ils puisse caler sur une telle question à laquelle n’importe quel enfant était capable de répondre correctement. C’est tellement essentiel et central dans la Loi. Le Shema Israël. Tout le monde le connaît par cœur. Et ils pensent tendre un piège (lire la suite) au Maître ! « Il lui dit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. C’est là le plus grand commandement et le premier. Mais un second lui est égal : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. C’est sur ces deux commandements que reposent toute la Loi et aussi les Prophètes » (Matthieu 22, 37-40).
L’amour de Dieu ne peut donc pas connaître de limite. Cet amour se traduit, dans notre vie, par la recherche assidue de la sainteté, en nous efforçant de vivre toutes les vertus à un degré héroïque. « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. » Ce rappel nous invite à intensifier nos désirs de sainteté et à nous montrer magnanimes dans notre lutte, dans notre réponse à la grâce de Dieu. La sainteté est unique, mais chacun doit répondre à l’appel selon sa personnalité, les circonstances qui sont les siennes et, surtout, les grâces qu’il reçoit. « C’est au prix de son sang, non avec le sang des boucs et des veaux, qu’il [Jésus-Christ] est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire, nous rachetant pour l’éternité » (Hébreux 9, 12). La traduction « nous rachetant pour l’éternité » rend imparfaitement la réalité, car, du fait du contexte et de l’arrière-fond hébreu, il faut comprendre que le Christ a cherché activement la rédemption des hommes et l’a trouvée et obtenue moyennant son sacrifice au Calvaire. Il l’a désirée activement, ardemment : « J’ai désiré ardemment manger cette Pâque avec vous avant de mourir » (Luc 22, 15). Désirer être saint, c’est être prêt à emboîter le pas au Seigneur.

(à suivre…)

mardi 17 janvier 2012

L’Amour de Dieu (3)


L’Amour de Dieu (3)

Nous devons imiter dans notre apostolat la façon de faire de notre Dieu : ne cherchons pas notre satisfaction personnelle mais à faire plaisir à l’autre, à lui apporter quelque chose, à l’enrichir. Nous savons que nous lui apportons les biens essentiels. Nous n’agissons pas pour nous, mais de façon gratuite, comme Dieu envers nous, de façon désintéressée, en étant prêts à tous les sacrifices nécessaires, comme Dieu aussi, qui nous envoie son propre Fils, lequel, « après avoir aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout » (Jean 13, 1). Il n’existe pas de limite aux efforts à consentir. Nous voyons que les racines de notre apostolat sont profondes, très profondes : l’amour de Dieu pour nous, sans condition, qui n’attend rien en retour, si ce n’est peut-être, très certainement, des déceptions… (lire la suite)
Aimer Dieu implique aussi que nous prenions les moyens de la lutte ascétique et que nous cherchions de façon pratique comment montrer cet amour dans les faits. « Nous avons deux principaux exercices de notre amour envers Dieu, l’un effectif et l’autre affectif. Par celui-là, nous affectionnons Dieu et ce qu’il affectionne ; par celui-ci, nous servons Dieu et faisons ce qu’il nous ordonne » (saint François de Sales, Traité de l’Amour de Dieu, l. 6, chap. 1).
Que ce soit donc un amour pratique. « De tous les mouvements de l’âme, de ses sentiments et de ses affections, l’amour est le seul qui permette à la créature de répondre à son créateur, sinon d’égal à égal, du moins de semblable à semblable. Si par exemple Dieu est irrité contre moi, je ne répliquera pas par la même colère, mais par la crainte, le tremblement, l’imploration du pardon. S’il m’accuse, je ne l’accuserai pas à mon tour, je chercherai à me justifier. Et s’il me juge, je ne le jugerai pas, je l’adorerai. En me sauvant, il ne me demande pas de le sauver en retour, et celui qui nous libère tous n’a besoin d’être libéré par personne. S’il me parle en maître, j’ai à lui obéir, non à exiger de lui qu’il se fasse mon serviteur. Vous voyez bien vous-mêmes qu’il en va tout autrement de l’amour. Lorsque Dieu aime, il ne veut rien d’autre qu’être aimé, car il n’aime que pour qu’on l’aime, sachant que ceux qui l’aimeront accèderont par là-même à la béatitude » (saint Bernard, In Cantica, sermon 83, 4, trad. d’A. Béguin, Paris, Le Seuil, 1953, p. 849-850).

(fin)

lundi 16 janvier 2012

L’Amour de Dieu (2)


L’Amour de Dieu (2)

Un Amour gratuit qui demande une réponse de notre part. C’est bien la moindre des choses. Toute notre vie se ramène à cela en réalité. Nous n’avons rien d’autre à faire qu’aimer Dieu. À la mesure de Dieu : « Je vous donne un commandement nouveau : que vous vous aimiez les uns les autres, et que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés. C’est à cela que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jean 13, 34-35). Mais « si quelqu’un dit : « j’aime Dieu », et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur. Celui, en effet, qui n’aime pas son frère, qu’il voit, ne peut aimer Dieu, qu’il ne voit pas ! » (1 Jean 4, 20-21). N’oublions pas que le plus grand commandement et le premier est : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit » (Matthieu 22, 37). (lire la suite)
Il s’agit d’aimer Dieu dans tout ce que nous entreprenons. C’est la raison d’être de toute notre existence. Aimer Dieu dès ici-bas, en attendant de l’aimer sans restriction dans les cieux nouveaux et la terre nouvelle. « On acquerrait de grands mérites auprès de Dieu, si on faisait pour gagner son amitié la moitié de ce que l’on fait pour obtenir celle du monde. L’amitié du monde est très funeste à ceux qui la recherchent, parce qu’elle leur fait perdre celle de Dieu, qui est bien plus précieuse. L’amitié de Dieu a pour prix le royaume du ciel, d’après Romains 5 : « La grâce de Dieu est la vie éternelle », et au 52e psaume : « Ceux qui plaisent aux hommes ont été confondus, parce que Dieu les a méprisés ». Et dans Galates 5 : « Si je plaisais aux hommes, je ne serais pas le serviteur de Dieu. » Saint Jacques 4 : « Adultères, vous ne savez pas que l’amitié de ce monde est ennemie de Dieu ? Or quiconque veut être l’ami de ce siècle, devient l’ennemi de Dieu » (saint Thomas d’Aquin, In libro eruditionis principum, l. 1, cap. 11, Paris, Viviès, 1857, p. 214-215).
Que faisons-nous pour aimer Dieu ? Rectifions-nous l’intention chaque fois que nous nous rendons compte que nous cherchons notre propre gloire ? Nous assignons-nous pour objectif de faire la Volonté de Dieu en toute chose ? « Seigneur, que ferais-tu à ma place ? Donne-moi l’amour avec lequel tu veux que je t’aime et apprends-moi à aimer les autres. » Il est dit que tu trouves tes « délices parmi les enfants des hommes » (Proverbes 8, 31). C’est vraiment étonnant. Que peux-tu trouver de si bon, de si intéressant auprès de nous ? Je le sais : tu cherches simplement notre bien.

(à suivre…)

dimanche 15 janvier 2012

L’Amour de Dieu (1)


L’Amour de Dieu (1)

« Puisque toutes choses seront ainsi dissoutes, combien sainte doit être votre vie et grande votre piété ! Comme vous devez attendre et hâter l’avènement du Jour de Dieu, où seront dissous les cieux enflammés et se fondront les éléments embrasés. Mais ce sont des cieux nouveaux et une terre nouvelle que nous attendons d’après sa promesse : la justice y résidera. C’est pourquoi, mes bien-aimés, en vivant dans cette attente, faites tous vos efforts pour qu’il vous trouve sans tache et sans reproche dans la paix » (2 Pierre 3, 11-14). C’est une invitation joyeuse et empressée à nous préparer pour la venue du Seigneur. Il est question ici de son retour à la fin des temps, mais nous nous préparons d’abord à l’avent qui nous tend vers l’incarnation de Jésus-Christ à Bethléem, et à cette autre venue qu’est la sainte communion, le Seigneur également réellement présent dans l’Eucharistie. Ce sont autant de preuves éclatantes de l’Amour que Dieu nous porte. (lire la suite) Dieu est Amour (1 Jean 4, 16). Il ne peut qu’aimer. C’est toute sa vie. Dieu aime. Dieu s’aime si puissamment, si parfaitement, que cet Amour est la troisième Personne de la Très Sainte Trinité, le Saint-Esprit. Mais l’amour, nous le savons, est inventif, a de véritables trouvailles, afin de s’exprimer plus et mieux, différemment, d’aller toujours plus loin dans les marques d’affection. De plus, l’amour authentique est gratuit, c’est-à-dire qu’il se communique sans rien attendre en retour. Il agit par pure bonté, en ayant le souci du bien d’autrui, le désir de rendre les autres heureux, de leur faire plaisir…
C’est ce que nous voyons en Dieu. Il s’aime intensément, absolument, pleinement. Mais, en quelque sorte, cela ne lui a pas suffi. Puisque l’amour veut se dépenser gratuitement au service d’autrui, Dieu a eu ce trait de génie, pour ainsi dire, de créer des êtres nouveaux qu’il appelaient à participer à son bonheur, à entrer dans son intimité. C’est fabuleux. Totalement inattendu. C’est la pure gratuité de son Amour. Dieu n’en attend rien, sinon notre bonheur. Il n’a besoin de rien puisqu’il est parfait, la Perfection même. Le manque, si petit soit-il, est un défaut, et il ne peut y avoir de défaut en Dieu. C’est donc tout à notre avantage. Nous pourrions dire même que la création ne lui a apporté que des ennuis. Déjà avec les anges et ce satané Lucifer… Pouvait-il s’attendre à cette rébellion si terrible ? Et puis avec l’homme, qu’il avait pourtant créé à son image et à sa ressemblance (Genèse 1, 26), contrairement aux anges, avec un Amour infini… eh bien ! lui aussi s’est rebellé et il a fallu envoyer le Fils pour que la dette contractée par nos péchés nous soit remise. « Voyez quel grand amour pour nous a témoigné le Père, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu, ce que nous sommes. La raison pour laquelle le monde ne nous connaît pas, c’est qu’il ne L’a pas connu. Mes bien-aimés, nous sommes dès à présent enfants de Dieu » (1 Jean 3, 1-2).

(à suivre…)

mardi 10 janvier 2012

Variations sur le corps humain


Variations sur le corps humain

Si je lis dans les lignes de la main, je me dis que me mettre à plat-ventre devant lui c’est me rendre pieds et poings liés. Je n’ai pas une dent contre lui, et je ne veux pas dire du mal de lui dans son dos, mais c’est une grande gueule. Ca se lit dans ses yeux. J’en ai le cœur gros, quand ce n’est pas les larmes aux yeux. On peut compter ses faveurs sur les doigts d’une main. Avec lui, je ne signe pas les yeux fermés. Je ne suis pas prêt à aller bras dessus bras dessous. Je veux bien mette mon cœur à l’ouvrage, mais il ne faut pas me prendre à contre-pied, ni me faire des croc-en-jambe. Jeu de main, jeu de vilain, m’a-t-on enseigné. Et je ne suis pas dur d’oreille. (lire la suite)
Il peut se faire tirer les oreilles, je fais le gros dos. Sa dernière sortie, et on ne les compte pas sur les doigts d’une main, sa dernière sortie donc m’est restée sur l’estomac et ça me fait froid dans le dos rien que d’y penser. Il fourre son nez partout. C’est vraiment une forte tête. Une main de fer dans un gant de velours. À mon corps défendant, je ferme les yeux. Non vraiment, le cœur n’y est pas. Pourtant, j’ai l’estomac bien accroché et le cœur sur la main. Mais mon petit doigt me dit : attention, bientôt tu n’auras plus que les os sur la peau et tu auras un pied dans la tombe. Mes cheveux se dressent sur ma tête à l’idée. Sortir les pieds devants ? En un tour de main ? C’est avoir une épine dans le pied. Je le dis du bout des lèvres, autrement il me tombe dessus à bras raccourcis. Aïe ! j’ai la tête qui éclate et un haut le cœur. Je suis au pied du mur.
Allons donc, assez de coups sous la ceinture ; balayons cela d’un revers de manche. Je préfère être bien dans ma peau, ne pas avoir de fil à la patte et rire à gorge déployée, même si cela n’a ni queue ni tête.

dimanche 8 janvier 2012

Épiphanie (3)


Épiphanie (3)

Nous offrons aussi à notre Seigneur « (…) la myrrhe, c’est-à-dire le sacrifice indispensable à la vie chrétienne. La myrrhe nous rappelle le souvenir de la passion du Seigneur : sur la Croix on Lui donne à boire de la myrrhe mêlée à du vin (cf. Marc 15, 23), et c’est avec de la myrrhe que son corps est oint pour la sépulture (cf. Jean19, 39). Mais ne pensez pas que de réfléchir à la nécessité du sacrifice et de la mortification puisse ajouter une note de tristesse à la joie de cette fête que nous célébrons aujourd’hui. La mortification n’est ni pessimisme ni aigreur. La mortification ne vaut rien sans la charité : c’est pourquoi nous devons chercher des mortifications qui, en nous aidant à dominer les choses de la terre, ne mortifient pas ceux qui vivent avec nous. Le chrétien ne peut être ni un bourreau ni un misérable ; c’est un homme qui sait à la fois aimer et le montrer, (lire la suite)http://www.blogger.com/img/blank.gif et pour qui la douleur est la pierre de touche de l’amour. Mais j’ajoute, encore une fois, que cette mortification ne saurait consister en de grands renoncements, qui d’ailleurs se présentent rarement. Il doit s’agir plutôt de petites luttes: sourire à qui nous importune, refuser au corps les caprices de biens superflus, nous habituer à écouter autrui, faire fructifier le temps que Dieu met à notre disposition... Et tant d’autres détails, insignifiants en apparence, qui surgissent sans que nous les cherchions — contrariétés, difficultés, chagrins — au fil de chaque jour » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 37). Nous offrons ce que nous sommes, en réaffirmant notre désir profond de nous renouveler continuellement, d’être de vrais apôtres du Christ, en étant aussi bien unis à celui qui représente le Christ sur terre, notre très Saint-Père le pape Benoît XVI.

(fin)

samedi 7 janvier 2012

Épiphanie (2)


Épiphanie (2)

Nous vivons dans le monde, mais nous ne sommes pas du monde (cf. Jean 15, 19). Et nous devons donc vivre en tant que tels, c’est-à-dire détaché des biens matériels, comme Jésus, en faisant attention à ne pas nous laisser enivrer par les possibilités qu’ils offrent. « Le progrès, lorsqu'il est entre de mauvaises mains, peut devenir, et est devenu de fait, un progrès terrible dans le mal. Si au progrès technique ne correspond pas un progrès dans la formation éthique de l'homme, dans la croissance de l'homme intérieur (cf. Éphésiens 3, 16 ; 2 Corinthiens 4, 16), alors ce n'est pas un progrès, mais une menace pour l'homme et pour le monde » (Benoît XVI, encyclique Spe salvi, n° 22). Nous savons que cette menace (lire la suite) n’est pas hypothétique, mais qu’elle existe vraiment. Nous avons pris le parti de nous éloigner radicalement des mirages humains, de faire comme les Rois mages, c’est-à-dire de tout laisser pour partir à la recherche de Dieu, du vrai Dieu.
« Nous lui offrons de l’encens: nos désirs, qui s’élèvent vers le Seigneur, de mener une vie noble, d’où se dégage le bonus odor Christi (2 Corinthiens 2, 15), le parfum du Christ. Imprégner http://www.blogger.com/img/blank.gifnos paroles et nos actions de ce bonus odor, c’est semer la compréhension, l’amitié Que notre vie accompagne la vie des autres hommes, pour que personne ne se trouve ou ne se sente seul. Notre charité doit aussi être faite d’affection, de chaleur humaine » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 36). Sachons sacrifier notre confort personnel pour servir nos frères, mais plus encore pour nous mettre à la disposition du Seigneur, tel que nous sommes. Avec le désir sincère de devenir saint, de servir notre Dieu tout au long de l’année qui vient de commencer, en désirant arriver plus loin, plus haut dans le bien, plus vite. Avec l’envie de prier plus et mieux, pour que l’Incarnation du Fils de Dieu produise davantage de fruits de sainteté dans le monde. Recherchons avant tout les biens célestes, les biens spirituels. « Cherchez son royaume, et [le reste] vous sera donné par surcroît » (Luc 12, 31). « Cherchez les choses d’en haut ; c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Ayez le sens des choses d’en haut, non de celles de la terre » (Colossiens 3, 2-3)

(à suivre…)

vendredi 6 janvier 2012

Épiphanie (1)


Épiphanie (1)

Ayant obtenu d’Hérode les renseignements dont ils avaient besoin, les Rois mages se remirent en route, « et l’étoile qu’ils avaient vue en Orient allait devant eux jusqu’à ce qu’elle vint s’arrêter au-dessus du lieu où se trouvait l’enfant » Jésus, à Bethléem (Matthieu 2, 9). Cette étoile les avait guidés depuis la Mésopotamie dans leur longue, très longue quête de Dieu. « À la vue de l’étoile, ils ressentirent une grande joie » (Matthieu 2, 10). L’étoile s’arrête au-dessus du logement où la sainte Famille est réunie. C’est pourquoi une étoile brille au-dessus de nos crèches. « Et, entrant dans la maison, ils virent l’Enfant, avec Marie sa Mère » (Matthieu 2, 11) et avec celui qui lui faisait office de père, saint Joseph. « Aux âges précédents, ce mystère n’avait pas été découvert aux hommes » (Éphésiens 3, 15). (lire la suite)
Venons adorer le Seigneur avec les Rois mages, avec la foule des enfants de Dieu, de tous les baptisés, de tous les hommes de bonne volonté, pour la paix desquels les anges ont formé des vœux pendant la nuit de Noël (cf. Luc 2, 14).
Qu’il y ait de la place pour nous ou pas, peu importe. Ce qui compte, c’est d’être sur place, c’est de prier ensemble, c’est de nous émerveiller devant notre Rédempteur, c’est de lui apporter nos pauvres petits cadeaux, c’est de travailler pour le Seigneur : « Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, et quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » (1 Corinthiens 10, 31).
Accompagnons les Rois mages. Ce sont eux qui, aujourd’hui, occupent le devant de la scène. Il est normal que nous leur cédions la première place, après un aussi long voyage. Et ils sont autrement importants que nous ! Ils déballent leurhttp://www.blogger.com/img/blank.gifs cadeaux : « Se prosternant, ils l’adorèrent » d’abord. C’est ce qui compte avant tout, puis, « ouvrant leurs trésors, ils lui offrirent des présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe » (Matthieu 2, 11). Chacun apporte ce qu’il possède de plus précieux. Et nous, qui ne disposons pas de grand-chose, nous donnons tout ce que nous avons. Cela revient à réaffirmer que nous n’avons rien en propre : « Qu’as-tu que tu ne l’aies reçu ? » (1 Corinthiens 4, 7). Nous sommes aussi pauvres que l’Enfant Jésus… Nous pouvons cependant offrir à ce Dieu enfant « l’or fin de notre détachement de la fortune et des biens matériels. N’oublions pas que ce sont des choses bonnes, puisqu’elles viennent de Dieu. Mais le Seigneur a voulu que nous les utilisions sans y attacher notre cœur, en les faisant fructifier pour le bien de l’humanité » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 35).

(à suivre…)

jeudi 5 janvier 2012

Nouvelles variations sur les animaux


Nouvelles variations sur les animaux


Il hurlait avec les loups et enfourchait son cheval de bataille en ruant dans les brancards. Il n’est pas possible de courir deux lièvres à la fois, grommelait-il. Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs, autrement une chatte n’y retrouverait pas ses petits. Qui veut voyager loin ménage sa monture, prend peut-être une allure d’escargot, s’arrête pour chasser les papillons et tisse sa toile d’araignée. De temps à autre il fait le paon et pousse un cocorico. (lire la suite)
C’est à se demander si c’est du lard ou du cochon. Tiens, j’ai une faim de loup et, dans ce panier de crabes, il n’y a pas même un pigeon voyageur. Entre chien et loup, il fait une toilette de chat et te reçoit comme un chien dans un jeu de quilles. De la mort au rat, voilà ce qu’il mérite. Je ne vais pas attacher mon chien avec des saucisses ni faire l’andouille arrivé à la patte d’oie, mais jouer à chat perché. Quand le chat n’est pas là, les souris dansent. Eh bien ! imitons les moutons de la mer. Et si je deviens sa bête noire, je hurlerai avec les loups et le ferai tourner en bourrique. Pas question d’être comme chien et chat. Je suis à cheval sur les principes, moi. Et je préfère faire cavalier seul que tomber dans la gueule du loup. De toute façon, je mets ma tenue léopard et lui garde un coup de pied de ma mule. Il se croit malin comme un signe, mais moi, je frétille comme un gardon et fais des sauts de puce, car je sais que je n’ai pas misé sur le mauvais cheval et je ne parle pas comme une pie.
Je suis plutôt du genre oiseau rare et pas le chienchien à sa mémère. Je lui donnerai de la mort aux rats, cela fera bon ménage avec son venin de vipère. Chat échaudé craint l’eau froide ! À ce chameau-la, je lui garde un chien de ma chienne. Et il n’a pas intérêt à réveiller le chat qui dort, car si les chiens aboient, la caravane passe. Je ne suis pas le genre sangsue. S’il fait un temps à ne pas mettre un chien dehors, j’écris avec une plume d’oie, dors comme une marmotte, joue à saute-mouton, mais n’échange pas un cheval borgne contre un cheval aveugle. Pas folle la guêpe !

mardi 3 janvier 2012

Colloque : la nouvelle évangélisation

L’Association Écouter avec l’Église

vous invite à participer au Colloque sur

La nouvelle évangélisation

qui aura lieu le dimanche 18 mars 2012

de 15 heures à 18 heures

avec la participation de

François Brossier, L’Interprétation de l’Écriture Sainte
dans l’Église de Pie XII à Benoît XVI

César Ortiz, Comment Dieu se révèle

Samuel Pruvot, L’annonce de la Parole de Dieu
dans la nouvelle évangélisation en France


Salle Rossini, église Notre-Dame-de-Grâces-de-Passy
10 rue de l’Annonciation, 75016 Paris

métro : Passy - RER : av. du Pt-Kennedy

lundi 2 janvier 2012

Harry


Harry

C’est tout un chant d’oiseau que ce prénom d’Harry.
À quoi ressemble-t-il ? Est-ce à un canari
Ou à quelque hâbleur, joyeux, riche en couleurs
Qui, du lointain pays, nous apporte les couleurs ?

Je pencherais plutôt, si vous le permettez,
Pour un air de fraîcheur venu en plein été,
Un air, mieux un bouquet, ou encore une aubade
Qui, dans l’onirique, a produit une escapade.

Je murmure à mi-voix ce prénom d’Harry.
Une cascade de sens sitôt m’envahit.
Ils jaillissent d’ici delà, oui, de Paris
Et je vois la colombe encore de l’Esprit. (lire la suite)

C’est un chant, c’est le verbe ouvert à tous les champs,
C’est une mélodie aussi belle que tendre
Qui sur notre chemin le jour vient nous attendre
Pour nous rendre heureux et flatter nos bons penchants.

Ah ! qu’il est doux ce nom à la saveur de miel
Qui déjà projette en direction du ciel.
J’entend tout un concert aux mille musiciens,
Je vois tout un parterre aux mille magiciens.

Magnifique et féérique à nos chastes oreilles,
C’est l’Orient qui de nos sens provoque l’éveil.
C’est le charme éclectique aux saveurs nuancées
Qui nous invite à rire, à chanter et danser.

Je laisse les sons dans le lointain s’évanouir,
Effleurer mon esprit, poser au souvenir
Et embrasser mon cœur, y camper la senteur
Du bien et de l’honneur, la senteur du bonheur.

Il s’élève ce chant, monte comme l’encens,
Porteur de vrai bonheur garanti cent pour cent.
Voyez-le : il éclate et puis il s’enhardit
Et fait échec et mat à la mélancolie.

Je l’aime ce prénom à la fleur d’oranger
Qui vient se couler dans mon modeste verger.
Pour son vol si léger et sa belle éclaircie
Je rends grâce à mon Dieu et je vous dis merci.

dimanche 1 janvier 2012

Voeux 2012


Chers internautes,

A vous tous je présente mes meilleurs voeux d'une sainte année 2012.

Que le Seigneur et sa très Sainte Mère nous accompagnent tout au long de ces douze mois et nous fassent entrer, avec le Saint-Père le pape Benoît XVI et toute l'Eglise dans une année de la foi pleine de richesses spirituelles pour nous et pour notre monde.

Recevez ma bénédiction de pauvre prêtre.