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jeudi 30 septembre 2010

Les trois archanges (2)

Les trois archanges (2)

Notre ange est de bon conseil. Nous le voyons avec Tobie. C’est fou ce qu’il connaît comme monde ! On a l’impression qu’il connaît tous les gens qui comptent dans notre vie. Il connaît la famille de Ragouel et à travaillé avec elle. Il sait où ils habitent. Il est au courant de l’histoire de Sara, qui a été mariée sept fois et dont sept fois le mari est mort du fait « d’Asmodée, le démon malfaisant » (Tobie 3, 8), mais il dit à Tobie de l’épouser et de ne pas s’inquiéter, car en faisant brûler le cœur et le foie du poisson qui avait failli engloutir Tobie junior et dont Raphaël l’avait délivré, lui enjoignant d’en prélever les organes, « l’odeur du poisson arrêta le démon, qui courut dans les régions de la Haute-Egypte : Raphaël s’y rendit aussitôt, l’y enchaîna et le lia » (Tobie 8, 2-3). Toutes les craintes s’évanouissent donc, et le mariage a lieu (lire la suite) dans la liesse et la reconnaissance. Avec cela, Tobie junior continue de se promener avec dans ses bagages le fiel du poisson. Cela devait sentir un peu fort…
Qu’il y ait des dangers sur la route de notre vie, suscités par le diable, est un fait réel ; que le démon intervienne pour essayer de gâcher les entreprises les plus belles, est la vérité. Mais saint Raphaël veille, prévient, dispose, arrange. Il est omniprésent, pense à tout. Il guide et tient compagnie. Il aide à se rappeler que Dieu doit passer en premier.
Nous voyons saint Gabriel agir en deux occasions. Toutes deux étroitement liées à la Rédemption de l’humanité. C’est d’abord l’apparition au grand prêtre Zacharie et l’annonce de la naissance miraculeuse d’un fils de sa femme Elisabeth, dans sa vieillesse, « que tu appelleras Jean. Il y aura pour toi de la joie et de l’allégresse. Et bien des gens auront à se réjouir de sa naissance » (Luc 1, 13-14).Ce sera le Précurseur, la « voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur » (Luc 3, 4). Mais Zacharie doute. Elisabeth est sainte. Nous ne disons pas la même chose de Zacharie, même s’il l’est probablement aussi, d’autant que la naissance de Jean-Baptiste est une réponse à ses prières ferventes (Luc 1, 13). Mais il a eu ce doute ? Un doute compréhensible du point de vue humain. Mais alors, pourquoi demandait-il que sa femme ait un enfant ? Mais si Dieu envoie un des anges qui sont continuellement devant son trône, ce n’est pas pour annoncer des réalités humaines. Pour cela, les hommes suffisent. Zacharie voit bien que ce n’est pas l’affaire des hommes, et pourtant il hésite. Mais ce n’est pas un homme, fût-il le prêtre choisi pour pénétrer dans le Saint des saints, qui fait échouer les plans de Dieu…

(à suivre…)
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mercredi 29 septembre 2010

29 septembre : Les trois archanges (1)

29 septembre : Les trois archanges (1)

C’est avec une grande joie que nous célébrons les trois archanges saint Michel, saint Gabriel et saint Raphaël, joie parce qu’il s’agit de trois anges qui constamment « se tiennent et entrent devant la gloire du Seigneur » (Tobie 12, 15), sont toujours en sa présence, joie parce que leur pouvoir d’intercession et de protection est très grand. Allons continuellement à eux, avec une grande confiance, puisque Dieu se sert d’eux pour notre bien.
Nous voyons dans la Sainte Ecriture l’intervention des trois archanges, une intervention très mesurée, c’est-à-dire peu fréquente, réservée à des missions particulières, aux grandes occasions. Bien sûr, nous nous rappelons l’aide précieuse que l’archange saint Raphaël apporte à Tobie junior, (lire la suite) non seulement pour recouvrer une créance de Ragouel, à Ecbatane en Médie à l’égard de son père, Tobie senior (Tobie 4, 1-21), mais aussi pour épouser sa fille Sara, et pour guérir la cécité de Tobie senior (Tobie 11, 1-19). C’est une belle histoire, qui montre que l’ange nous guide sur le chemin de la vie. Pour nous, c’est notre ange gardien qui joue ce rôle. Mais saint Raphaël nous aide à discerner notre vocation : « Tu ris parce que je te dis que tu as la « vocation du mariage » ? — Eh bien, tu l’as. Et c’est bel et bien une vocation. Mets-toi sous la protection de saint Raphaël pour qu’il te conduise dans la chasteté jusqu’au bout du chemin, comme il guida Tobie » (saint Josémaria, Chemin, n° 27).
Quand nous avons offensé le Seigneur, notre ange gardien nous aide à nous repentir. Son rôle consiste à nous apporter les motions de Dieu, à nous y rendre sensibles en faisant en sorte que notre conscience découvre ce qui ne va pas et offense le Seigneur. « Le Christ est le centre du monde angélique. Ce sont ses anges à Lui : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire avec tous ses anges... » (Matthieu 25, 31). Ils sont à Lui parce que créés par et pour lui : « Car c’est en lui qu’ont été créées toutes choses, dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles : trônes, seigneuries, principautés, puissances ; tout a été créé par lui et pour lui » (Colossiens 1, 16). Ils sont à Lui plus encore parce qu’Il les a faits messagers de son dessein de salut : « Est-ce que tous ne sont pas des esprits chargés d’un ministère, envoyés en service pour ceux qui doivent hériter le salut ? » (Hébreux 1, 14) » (Catéchisme de l’Eglise catholique, n° 311).

(à suivre…)

mardi 28 septembre 2010

Arrêts sur christianisme (63)

Arrêts sur christianisme -63)

Refuser le sacré, c’est refuser à Dieu toute possibilité de se manifester dans le monde qu’il a créé. Vouloir donc un christianisme où toute sacralité serait dépassée ou abolie, c’est vouloir un christianisme où Dieu ne serait plus nommé ni nommable ni exprimable, fût-ce pas simple allusion. Qu’on le veuille ou non, le rejet du sacré aboutit donc à ce qu’on a appelé « la mort de Dieu », mais qu’il faudrait appeler tout simplement l’oubli de Dieu.

Louis Bouyer, Le métier de théologien. Entretiens avec Georges Daix, Genève, Ad Solem, 2005, p. 103.

lundi 27 septembre 2010

L’urgence de l’apostolat

L’urgence de l’apostolat

« La grâce de Dieu n’admet pas de lenteur » (saint Ambroise, Exposition de l’Evangile selon saint Luc 2, 19). Il faut la mettre en œuvre sans tarder, la faire fructifier sans délai. Elle n’est pas faite pour être mise sous le boisseau ou pour être enterrée, mais bien pour qu’elle produise des fruits au profit de notre prochain.
C’est ce que nous constatons chez Marie. Elle, que l’archange saint Gabriel salue comme la « pleine de grâce », ou encore la « comblée de grâces », elle reçoit au moment de l’Annonciation une grâce nouvelle et sublime, celle de devenir la Mère du Fils de Dieu, si elle accepte (lire la suite) la mission qui lui est annoncée. Mais une fois qu’elle a dit « oui », qu’elle a prononcé son fiat (Luc 1, 38), elle se hâte de communiquer cette grâce à qui peut la comprendre et en profiter : « En ce temps-là Marie partit pour se rendre en hâte dans la montagne dans une ville de Juda » (Luc 1, 39). Nous n’observons pas de lenteur chez Marie, bien au contraire. « En nous disant cela, l’évangéliste veut souligner que pour Marie, suivre sa vocation, docile à l’Esprit de Dieu qui a réalisé en elle l’incarnation du Verbe, signifie parcourir un nouveau sentier et entreprendre aussitôt un chemin en dehors de chez elle, en ne se laissant conduire que par Dieu » (Benoît XVI, Homélie pour la solennité de l’Assomption, 15 août 2009).
Marie part en hâte se mettre, certes, à la disposition de sa cousine Elisabeth, qui en est à son sixième mois (Luc 1, 36), mais aussi pour lui faire partager sa joie, pour la faire entrer davantage encore dans les plans merveilleux et surnaturels de Dieu, qui sont les plans du salut. Marie annonce ce qu’elle sait pour qu’Elisabeth, puis Zacharie dans un deuxième temps, puissent en bénéficier à leur tour. Elle les évangélise, en leur apportant la bonne nouvelle du salut qui est en train de s’accomplir, d’abord en elle. C’est ce même empressement que nous sommes comme invités à mettre pour communiquer aux autres les bienfaits que Dieu opère en nous et qui sont des moyens dont il se sert pour, par nous, parvenir à d’autres âmes. Il faut agir avec rapidité, ne pas reporter au lendemain, à un « plus tard » qui risque de ne jamais se présenter. Nous devons ressentir l’urgence de l’apostolat, d’annoncer Jésus-Christ à nos contemporains.

dimanche 26 septembre 2010

La confiance en Dieu

La confiance en Dieu

Après que le Seigneur a multiplié les pains et les poissons et donné à manger à une foule évaluée à cinq mille hommes, sans compter les femmes et les enfants (Matthieu 14, 21), il renvoie ses disciples, tandis qu’il se retire à l’écart pour prier (Matthieu 14, 23). Les apôtres montent dans la barque pour gagner la rive opposée du lac. Or, voilà qu’un fort vent se lève et agite l’esquif. Pêcheurs pour la plupart d’entre eux, ils triment dur pour maintenir le bateau à flot. Et voilà que « vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer » (Matthieu 14, 26).
En le voyant arriver, ses disciples ne le reconnurent pas, et ils prirent peur, car ils crurent avoir affaire à un fantôme. Jésus leur dit, pour les rassurer : (lire la suite) « C’est moi ; n’ayez pas peur ! » (Matthieu 14, 28). Alors Simon-Pierre, toujours aussi spontané, lui dit : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir à toi sur l’eau. Jésus lui dit : Viens ! Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus « (Matthieu 14, 28-29). Il n’a pas hésité. Il a confiance dans le Seigneur. Si c’est bien lui qui vient sur les eaux, il peut, lui aussi, marcher sur l’eau, même agitée. Seulement, il prend conscience justement de ce que le lac est déchaîné, et sa belle assurance disparaît aussitôt : « Voyant qu’il y avait du vent, il eut peur ; et comme il commençait à enfoncer, il cria : Seigneur, sauve-moi ! » (Matthieu 14, 30).
Tant qu’il a eu confiance en Dieu, tout allait bien. Il pouvait se jouer des éléments, défier les lois de la nature, surmonter les obstacles. Mais dès que sa confiance disparaît, dès qu’il donne libre cours à la vision humaine des choses, il perd pied et est sur le point de couler à pic. Il avait pourtant constaté qu’il marchait bien sur les flots… Ne nous laissons pas impressionner par les difficultés du milieu ambiant. Si nous avons foi en Dieu, en l’efficacité de sa grâce, en son assistance permanente - « Je serai avec vous toujours, jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28, 20) – rien ne devrait nous arrêter, ni nous faire chavirer. « Seigneur, je n'aurai de confiance qu'en Toi. Aide-moi, pour que je te sois fidèle, car je sais que je peux tout attendre de cette fidélité à ton service, si je remets entre tes mains toutes mes préoccupations et tous mes soucis » (saint Josémaria, Forge, n° 903).

samedi 25 septembre 2010

L’apostolat de Marie

L’apostolat de Marie

Marie est la première évangélisatrice. « L’Esprit Saint viendra sur toi et l’ombre du Très-Haut te couvrira » (Luc 1, 354). Marie est remplie de l’Esprit Saint qui est Esprit de Vérité. L’Esprit qui pousse Jean à inviter au repentir, « car le royaume des cieux est proche » (Matthieu 3, 2).
L’ange lui dit : « Ne crains pas, Marie, car tu as trouvé faveur auprès de Dieu. Tu vas concevoir et tu enfanteras un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus » (Luc 1, 30-31). La parole qu’elle accueille va se transformer en annonce, en prophétie, protégée par l’ombre du Saint-Esprit. (lire la suite) « Mon âme magnifie le Seigneur, et mon esprit exulte de joie en Dieu mon Sauveur (…), car le Puissant a fait pour moi de grandes choses » (Luc 1, 46-47.49).
Marie se fait l’écho de la joie qui retentit à l’annonce de la libération de Jérusalem : « Qu’ils sont beaux sur les montagnes les pieds du messager qui publie la paix ; du messager de la bonne nouvelle qui publie le salut » (Isaïe 52, 7).
Lors de la révélation de « l’heure de Jésus » à Cana, Marie apprend qu’il faut accueillir la parole dans l’obéissance et la disponibilité à la mettre en pratique. Elle n’est pas rebutée par la réponse de Jésus : « femme, laisse-moi tranquille, mon heure n’est pas encore venue », mais se tourne au contraire vers les serviteurs pour leur indiquer ce qu’ils doivent faire, en leur disant : « Faites tout ce qu’il vous dira » (Jean 2, 4-5). Elle nous apprend ainsi à nous laisser guider par la Parole de Dieu, à répondre avec empressement à la Volonté de Dieu, à être des serviteurs fidèles dans les petites tâches de la vie ordinaire.
« Le Puissant à fait pour moi de grandes choses » (Luc 1, 49), car « il est venu en aide à Israël, son serviteur, se souvenant de sa miséricorde – ainsi qu’il l’avait promis à nos pères – en faveur d’Abraham et de sa descendance, à jamais » (Luc 1, 54-55). Par son Magnificat, Marie nous montre qu’il est bon de « célébrer avec honneur les œuvres de Dieu » (Tobie 12, 11), et comment nous devons accueillir la révélation de Dieu pour, après avoir médité toutes ces choses dans notre cœur (cf. Luc 2, 19), être en mesure de le communiquer adéquatement aux autres à notre tour.
Nous devons, comme Marie, accueillir cette révélation dans la plénitude de la foi et en étant capables, à partir de notre méditation assidue, de transformer l’accueil de la Parole en proclamation pleine de zèle pour les affaires de Dieu. Magnificat anima mea, parce que le Seigneur a fait, fait aujourd’hui, de grandes choses !
Nous trouvons ainsi en Marie un point de repère sûr pour notre apostolat. Sa mission évangélisatrice se poursuit jusqu’à la fin des temps. Dans la radicalité de son acceptation de la Parole – fiat mihi secundum Verbum tuum (Luc 1, 38) -, dans sa fidélité à cette même Parole – ecce ancilla Domini (Ibid.) -, dans sa passion pour la faire connaître et la partager avec tous les hommes de bonne volonté, nous trouvons l’exemple le plus parfait de l’apostolat chrétien, de ce que nous, fidèles de base, devons accomplir dans notre milieu habituel, à l’imitation de Marie, qui réalise sa mission d’évangélisation en tant que laïque et dans le contexte laïc qui est le sien.



vendredi 24 septembre 2010

A contre-courant

A contre-courant

« Quant à la barque, elle était déjà loin de la terre, et à pas mal de stades, tourmentée par les vagues, le vent étant contraire » (Matthieu 14, 24). Le vent du monde, l’esprit du monde souffle dans une direction qui est rarement celle qui conduit à bon port, c’est-à-dire à Dieu. Ce Dieu dont on bannit même le nom de la vie publique. Les chrétiens vivent dans le monde, et ils l’aiment, car il a été créé par Dieu et il est le lieu privilégié de leur sanctification. Mais ils sont du monde sans être mondains. « Comprends-moi bien : être dans le monde et être du monde, cela ne veut pas dire que l'on soit mondain » (saint Josémaria, Forge, n° 569). Il faut rester sur ses gardes pour ne pas se laisser influencer par l’esprit de frivolité ambiant, de matérialisme à tout crin où seul compte ce qui concerne l’assouvissement des besoins du corps. (lire la suite)
Le chrétien doit ramer à contre-courant, comme les apôtres sur le lac de Galilée. Jésus n’a pas flatté ses auditeurs. Quand il leur parle du Pain de vie, en affirmant « C’est moi qui suis le Pain de vie. Celui qui viendra à moi n’aura jamais faim » (Jean 6, 35), et que la foule est choquée par ses propos, il ne s’empresse pas de leur ôter de leur importance, de les édulcorer pour qu’ils passent mieux, mais il les réaffirme avec plus de force : « C’est moi qui suis le pain vivant descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c’est ma chair, pour la vie du monde » (Jean 6, 51).
L’annonce de l’Evangile dérange toujours. Les apôtres, les premiers chrétiens et tous ceux qui, au long des siècles, ont voulu être fidèles au Christ, sont allés à contre-courant des idées reçues, du « politiquement correct » du moment, souvent au prix de leur vie. De nos jours encore, ils sont souvent persécutés. « Pitié, mon Dieu ! Des hommes s’acharnent contre moi ; tout le jour, ils me combattent, ils me harcèlent. Ils s’acharnent, ils me guettent tout le jour » (Psaume 55, 2-3).
Mais il n’y a pas d’autre solution, parce que ce n’est pas l’homme qui a inventé la foi, contrairement à toutes les religions païennes. Elle nous a été révélée par Dieu, et par Dieu en la Personne de Jésus-Christ, le Verbe incarné. Aussi bien n’est-ce pas la doctrine de Jésus-Christ qui doit s’adapter à chaque époque et se mettre au goût du jour, mais c’est à chaque époque à s’adapter, à se mettre au goût de Dieu en s’ouvrant à la lumière du Dieu Sauveur et Rédempteur, détenteur de la seule Vérité à même d’apporter la paix et la joie.
Qu’importe d’être mal compris de tel ou tel ? Les actons d’intimidation ne doivent pas nous faire dévier de l’annonce inlassable de la vérité. Il faut proclamer que Dieu est Père, Fils et Saint-Esprit, qu’il est Amour, qu’il est venu sur terre pour nous racheter de nos péchés, qu’il est resté présent dans l’Eucharistie, qu’il agit dans les sacrements, qu’il est parmi nous, qu’il s’intéresse à nous, qu’il veut notre bonheur, qu’il est mort et ressuscité, et donc qu’il est vainqueur de la mort et de la souffrance. A temps et à contretemps (2 Timothée 4, 2).

jeudi 23 septembre 2010

Humour

Ma fille, quel est le mois où vous parlez le moins ? », demandait-il, rééditant une plaisanterie bien connue, à une personne qui l’avait importuné déjà par d’insipides bavardages. Et comme cette perruche répondait qu’elle n’en savait rien : « Ce doit être le mois de février, expliqua le saint, en atténuant par un bon sourire ce que la malice aurait pu avoir de blessant, le mois de février, parce qu’il a trois jours de moins que les autres. »

Fr. Trochu, Le Curé d’Ars Saint Jean-Maris-Baptiste Vianney (1786-1859), Lyon-Paris, Emmanuel Vitte, 1929, p. 493.

mercredi 22 septembre 2010

Les perquisitions à l'archevêché de Malines-Bruxelles

Les perquisitions à l'archevêché de Malines-Bruxelles

Les perquisitions spectaculaires effectuées le 24 juin dernier à l'archevêché de Malines-Bruxelles ont été déclarées irrégulières. Tous les documents saisis doivent être restitués. La presse fait curieusement le silence sur cette décision. Voir le communiqué publié par Zenit.

mardi 21 septembre 2010

Arrêts sur christianisme (62)

Arrêts sur christianisme (62)

La vie éternelle rendrait de nulle valeur, et donc de nulle importance, la vie présente si elle en était indépendante. Mais, bien loin de là, le christianisme ne connaît pas d’autre vie éternelle que celle que l’on prépare, et même en un certain sens que l’on fait, au cours de la vie présente. Une telle vue de la vie éternelle, loin de nullifier la vie présente lui donne donc une valeur infinie. Jamais la vie présente, si elle devait ou pouvait cesser demain, sans espoir d’au-delà, n’aurait l’importance pour nous, dans chacune de ses minutes, que lui confère la perspective chrétienne non seulement d’une éternité, mais plus précisément du jugement et de la résurrection éternels.

Louis Bouyer, Initiation chrétienne, Paris, Plon, 1958, p. 161.

lundi 20 septembre 2010

La louange de Dieu (5)

La louange de Dieu (5)

« Que tout ce qui respire loue Yahvé ! Alléluia ! » (Psaume 150, 6). C’est la conséquence logique de l’invitation lancée. Les instruments ne suffisent pas. D’ailleurs, il faut bien quelqu’un pour les actionner, il fait un musicien derrière – ou devant – chacun. « Et toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre et sur la mer, tous les êtres qui s’y trouvent, je les entendis qui disaient : « A Celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau soient la bénédiction, l’honneur, la gloire et la domination pour les siècles des siècles » (Apocalypse 5, 13). La création tout entière. Nul ne doit faire défaut. Du moins de ceux qui sont destinés à aller au ciel, des élus. Ces harmonies couvrent les bruits incohérents des fauteurs du mal, leurs sons discordants, semeurs de discorde ou fruit de la discorde. « Que ma bouche dise la louange de Yahvé, et que toute chair bénisse ton saint nom, toujours et jamais ! » (Psaume 145, 21). (lire la suite) Que tout homme, tout homme de bien, chante en l’honneur de son Dieu. « Les fidèles triomphent dans la gloire, ils poussent des cris de joie sur leurs couches. Que les louanges de Dieu soient sur leurs lèvres, et un glaive à deux tranchants dans leurs mains » (Psaume149, 5-6). Car « éternel est son amour » (Psaume 136), éternelle est sa bonté.
« Bénissez Yahvé, vous, toutes ses œuvres, dans tous les lieux où s’exerce sa puissance ! Mon âme, bénis Yahvé ! » (Psaume103, 22). « Que toutes tes œuvres te louent, Yahvé, et que tes fidèles te bénissent ! Qu’ils disent la gloire de ton règne, et qu’ils parlent de ta puissance » (Psaume 145, 10-11). « Béni sois-tu, d’éternité en éternité, Yahvé, Dieu de notre père Israël ! A toi, Yahvé, la grandeur, la puissance, la magnificence, la splendeur et la gloire, car tout, au ciel et sur la terre, est à toi ; à toi, Yahvé, la royauté ; à toi de t’élever souverainement au-dessus de tout. De toi viennent la richesse et la gloire ; tu domines sur tout ; dans ta main est la force et la puissance, et ta main donne à toute chose grandeur et solidité. Maintenant donc, ô notre Dieu, nous te louons et nous célébrons ton nom glorieux » (1 Chroniques 29, 10-13).

(fin)

dimanche 19 septembre 2010

La louange de Dieu (4)

La louange de Dieu (4)

« Louez-le pour l’immensité de sa grandeur » (Psaume 150, 2). Cette grandeur qui se manifeste aussi dans le pardon que Dieu accorde à ses créatures repentantes. Grandeur et magnanimité. Il lui dit : « Seigneur, tu sais tout : tu sais que je t’aime » (Jean 21, 17). Et parce que je t’aime, je te rends grâce, dans une louange éternelle. Eternelle, car toute imparfaite qu’elle soit à présent, elle ne doit désormais jamais cesser. Ne permets pas, Seigneur, que je me laisse séduire par l’Adversaire, qui voudrait que je te dérobe ce que je te dois. Je ne veux pas devenir un voleur de gloire, mais t’apporter sans trêve l’offrande de ma louange.
Quand je me vois si peu avancé sur le chemin de la sainteté je me dis que tout ce qu’il y a de bon en moi vient de toi, mon Dieu. Dire cela, ce n’est pas limiter ta puissance. Ce qui la limite, ou ce qui en réduit l’efficace, (lire la suite) ce sont mes péchés et mes imperfections, qui empêchent les rayons de ta grâce de passer. Je veux te louer en dépit de ma faiblesse, et dans ma faiblesse, car « c’est dans la faiblesse que ma force a sa pleine efficacité », dis-tu. « Très volontiers donc je me glorifierai surtout de mes faiblesses, afin que la force du Christ repose sur moi » (2 Corinthiens 12, 9).C’est comme cela que brille ton action bienfaisante. Qu’au-delà de ma petitesse éclate la grandeur de tes œuvres. « Que tes œuvres sont grandes, Yahvé » (Psaume 92, 6).
« Louez-le au son de la trompette ! Louez-le sur la cithare et sur la harpe ! Louez-le par le tambourin et par la danse ! Louez-le avec les instruments à cordes et le chalumeau ! » (Psaume 150, 3-4). Au son de tous les instruments, le tambour et le fifrelin, la flûte traversière et le trombone. Tous les instruments sont bons pour louer Dieu. C’est-à-dire que toutes les vertus peuvent manifester la gloire de Dieu et la manifestent de fait, car toutes sont un reflet de la perfection divine, de la magnificence de notre grand Dieu. C’est pourquoi le psalmiste ajoute : « Louez-le avec des cymbales sonores ! Louez-le avec des cymbales retentissantes ! Que tout ce qui respire loue Yahvé ! Alléluia ! » (Psaume 150, 5-6). Ce n’est pas que plus cela fera de bruit, mieux ce sera. L’harmonie est préférable. Mais le concert se construit avec le concours de tous les instruments. Il est des vertus plus importantes que d’autres, plus sollicitées que d’autres, mais chacune, même la plus modeste, apporte sa touche, sa nuance, qui rehausse le tout.

(à suivre…)

samedi 18 septembre 2010

La louange de Dieu (3)

La louange de Dieu (3)

« Louez-le pour ses hauts faits ! Louez-le pour l’immensité de sa grandeur ! » (Psaume 150, 2). Personne ne peur donner à Dieu quelque chose qui ne lui appartienne pas déjà. A toi la louange, la puissance et la gloire pour les siècles des siècles. « Amen ! Que la bénédiction, la gloire, la sagesse, l’action de grâces, l’honneur, la puissance et la force soient à notre Dieu pour les siècles des siècles ! Amen ! » (Apocalypse 7, 12). Mais du fait que nous pouvons refuser à Dieu la louange que nous lui devons, c’est que nous pouvons la lui donner. Tout comme nous pouvons lui ouvrir l’accès à notre cœur ou le fermer à son amour. « Chantez à Yahvé, bénissez son nom ; annoncez jour après jour le salut qui vient de lui. Racontez parmi les nations sa gloire, parmi tous les peuples ses miracles. Yahvé, en effet, est grand et très digne de louange, (lire la suite) il est redoutable par-dessus tous les dieux : car tous les dieux des peuples sont des êtres de néant, tandis que Yahvé a fait les cieux » (Psaume 96, 2-5). Quelle tristesse que si peu de gens connaissent le vrai Dieu et reconnaissent en notre Dieu le vrai Dieu ! Pourtant l’injonction est claire : « Louez notre Dieu, vous tous, ses serviteurs, et vous qui le craignez, petits et grands ! » (Apocalypse 19, 5). Ce qui se passe, c’est que peu nombreux sont ceux qui le craignent, qui voient en lui leur Père, à la Bonté indescriptible, dont les pensées sont des pensées de paix, non d’affliction (Jérémie 29, 11). Ils ont une pauvre idée de lui, une idée tellement erronée, à mille lieues de la réalité. « De la foule, quelques pharisiens lui dirent : « Maître, réprimande fermement tes disciples ! » Mais il répondit : « Je vous le dis, si eux se taisent, ce sont les pierres qui crieront « (Luc 19, 39-40). Vous le voyez ? Les pierres elles-mêmes, la création tout entière est disposée à rendre hommage à son Dieu. Et de fait, lorsque Jésus meurt au Golgotha, « la terre trembla, les rochers se fendirent » (Matthieu 27, 51). Elle s’associe à la complainte des hommes droits, elle hurle sa douleur, car on a tué notre Seigneur, elle « gémit et connaît les douleurs de l’enfantement » (Romains 8, 22), car c’est une nouvelle création qui s’opère ainsi, la restauration dans l’ordre originel d’amitié avec Dieu, bien qu’avec la cédule du péché et ses conséquences lamentables.
« Je suis au milieu de vous comme celui qui sert » (Luc 22, 27). C’est l’humilité qui me porte à rendre gloire à Dieu, une louange incessante, car alors je reconnais aisément la grandeur de Dieu et la petitesse de ma condition humaine. L’attitude contraire conduit l’homme à ériger sa statue à la place de celle de Dieu, et à venir s’ébattre devant elle, acceptant ainsi de faire toutes sortes de concessions au prince de ce monde, de capituler devant lui. Car l’homme est soit avec Dieu soit contre Dieu. Ou bien il rend gloire à Dieu ou bien il glorifie le Mal en se glorifiant bêtement lui-même.

(à suivre…)

vendredi 17 septembre 2010

Sept douleurs et sept joies de Marie (3)

Sept douleurs et sept joies de Marie (3)

Le bienheureux Alain de la Roche (v. 1428-1475) répand un chapelet des douleurs de Marie, qui en comprend cent cinquante. Voir Chapelet des sept douleurs de Marie. Jean de Coudenberghe, curé du Saint-Sauveur, à Bruges, de Saint-Gilles, à Abbenbroeck et de Saint-Pierre-Saint-Paul, à Reimerswal, fait placer dans ces sanctuaires, après les troubles occasionnés par la mort de Marie de Bourgogne, en 1482, une image de la Sainte Vierge assistant à l'ensevelissement de son Fils. Une confrérie de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs voit le jour, en 1492, et est approuvée par Alexandre VI, en 1495. Vers la fin du XVe s., les artistes flamands figurent ces sept douleurs par autant de glaives plantés dans la poitrine de Marie, comme cela se voit déjà dans un livre de 1495, du P. Michel-François de Lille, O.P. (lire la suite) Sainte Brigitte (1303-1373) affirme avoir entendu de la bouche de Marie : « Sa douleur était ma douleur et son Cœur était mon Cœur. Comme Adam et Ève vendirent le monde pour un fruit, mon Fils et moi nous avons racheté le monde presque avec un seul cœur » (Sermo angelicus 1, 35). « Ce que Jésus souffrait dans sa chair, Marie le souffrait dans son Cœur » (bx Amédée, cité par saint Alphonse de Liguori, Les Vertus de Marie). Notre-Dame-des-Douleurs. Elle est célébrée déjà à Cologne, en 1423, sous le titre de « Commemoratio angustiæ et doloribus Beatæ Mariæ Virginis », en réparation des outrages commis par les hussites aux images du Crucifié et de la Sainte Vierge au pied de la Croix. Pie VII étend cette fête à l'Église universelle, en 1814 : c'est Notre-Dame-des-Douleurs, célébrée le 15 septembre, qui, de nos jours, n’est qu’une simple mémoire liturgique. Un décret de 1744 permet d'exposer, le soir du Jeudi Saint, la statue de la Vierge Marie voilée de noir et tenant le corps du Christ sur ses genoux. Le Stabat Mater chante ces douleurs.

(fin)

jeudi 16 septembre 2010

Sept douleurs et sept joies de Marie (2)

Sept douleurs et sept joies de Marie (2)

Les trois premières douleurs sont contemporaines de l'enfance de Jésus, les quatre autres de sa Passion et de sa mort. Elles n'envisagent pas la période intermédiaire, ce qui ne veut pas dire qu'elle fut exempte d'épreuves et de renoncements. On en trouve une première trace écrite dans un manuscrit français de la fin du XIVe s. « Ô plaies d'Amour, je vous adore et je me réjouis à votre vue parce que par Vous le Salut est donné au monde. Vous resterez ouvertes dans le corps de mon Fils pour être le refuge de ceux qui recourent à Vous. Oh ! que d'âmes recevront par Vous le pardon de leurs péchés et par Vous s'enflammeront d'amour pour le souverain Bien » (saint Alphonse-Marie de Liguori). Marie révéla à sainte Brigitte : « Chaque fois que j'apercevais mon Fils, chaque fois que je l'enveloppai de langes, chaque fois que je considérais ses mains et ses pieds, chaque fois aussi mon âme était transpercée en j'étais en proie à une douleur nouvelle, (lire la suite) car il me semblait déjà le voir entre les mains des bourreaux qui le crucifiaient » (Revelationes 6, 57). D'après une révélation à sainte Élisabeth, l'apôtre saint Jean désira revoir Marie après son Assomption. Cette grâce lui fut accordée. Elle lui apparut avec Jésus. « Marie demandait à son Fils de récompenser, par quelque grâce particulière, ceux qui pratiqueraient la dévotion à des douleurs et notre Seigneur lui promit pour eux quatre grâces principales : La première : Ceux qui prient la sainte Vierge au nom de ses douleurs, mériteront de faire, avant leur mort, une vraie pénitence de leurs péchés. La seconde : notre Seigneur les protègera dans leurs tribulations, spécialement à l'heure de la mort. La troisième : il imprimera dans leur cœur le souvenir de sa Passion, pour leur en donner la récompense dans le ciel. La quatrième : il les remettra lui-même entre les mains de Marie, afin qu'elle en dispose à son gré et leur obtienne toutes les grâces quelle voudra » (Les gloires, 9e discours). Si Jésus a voulu faire l'expérience de la déréliction au point de se sentir abandonné par son Père : « Mon Dieu, mon Dieu ! Pourquoi m'as-tu abandonné ? » (Matthieu 27, 46), nous pouvons penser qu'il fait participer sa Mère à de tels sentiments. « Mon Fils, pourquoi nous as-tu fait cela ? » (Luc 2, 48) demande-t-elle quand elle le recouvre au Temple. Or, à la réponse de Jésus, ni elle ni Joseph « ne comprirent la parole qu'il leur avait dite » (Luc 2, 50). L'ordre des Servites contribue puissamment à répandre cette dévotion, ainsi que les Franciscains.

(à suivre…)

mercredi 15 septembre 2010

Sept douleurs et sept joies de Marie (1)

Sept douleurs et sept joies de Marie (1)

Marie ne peut être mieux lotie que Jésus. Conformément au plan arrêté par la Très Sainte Trinité, celui-ci déclare : « Il est un baptême dont je dois être baptisé, et comme je suis dans l'angoisse jusqu'à ce que ce soit chose faite » (Luc 12, 50). Le calice qui ne s'est pas éloigné de ses lèvres, il le présente à sa Mère. Il lui demande de sacrifier son amour sensible, son amour de Mère, pour brûler de la charité spirituelle qui conduit à aimer les siens « jusqu'au bout » (Jean 13, 1). Dieu a toujours traité les saints avec une dureté qui peut étonner. Il en va de même, a fortiori, avec Marie, dont il exige tout : « À qui on aura beaucoup donné, on réclamera davantage » (Luc 12, 48). La capacité de Marie à souffrir n'a pas diminué, mais a augmenté du fait de sa Maternité : (lire la suite) elle n'a négligé aucune souffrance, mais les a toutes offertes au Père unies à celles de son Fils. La dévotion envers les douleurs de la Vierge Marie apparaît dès les origines du christianisme. Certains auteurs (Origène, saint Basile, saint Grégoire de Nysse, saint Cyrille d’Alexandrie, etc.) interprètent l’épée qui transperce le Cœur de Marie comme « l’épée de l’infidélité et du doute » qui aurait assailli Marie pendant la Passion de son Fils, interprétation vite abandonnée. Saint Ephrem et, à sa suite, saint Ambroise, saint Augustin, saint Jean Damascène puis, à compter du VIIIe siècle, pratiquement tous les auteurs, l’interprètent comme la représentation des douleurs qui affligent le Cœur de Marie. La piété s'y arrête à la moitié du XIe s. et, dans un premier temps, considère cinq douleurs en hommage aux cinq Plaies de Jésus-Christ en Croix, certains auteurs (Anselme de Lucques, saint Anselme de Canterbury) se proposant de « con-souffrir » avec Marie les douleurs qu’elle « con-souffrait » avec son Fils. Au XIIIe siècle, le chiffre est fixé à sept : 1) prophétie de Siméon. Marie comprend au-delà de la littéralité des paroles de Siméon et entrevoit ce que sera sa vie. « Ne m'appelez pas Belle, mais Amère, car il m'a rempli de grande amertume, Celui qui est tout-puissant. » 2) fuite en Égypte. Un jour viendra où la parole d'Osée : « C'est d'Égypte que j'ai rappelé mon Fils » (11, 1), recevra un sens nouveau. 3) Jésus perdu et retrouvé au Temple. Marie fait comme la science expérimentale de la douleur qui sépare. 4) La rencontre de Jésus et de sa Mère sur la Via dolorosa. Elle doit respecter et partager la déréliction de son Fils. 5) La Crucifixion. Jésus veut mourir pauvre et sans Mère et la donne à l'humanité pécheresse. 6) La descente de Croix. Jésus est dans les bras de Marie, et ne lui appartient que pour un bref instant. 7) L'ensevelissement du Seigneur. La Vierge doit abandonner maintenant pleinement son Fils.

(à suivre…)

mardi 14 septembre 2010

Le 14 septembre

Le 14 septembre

L’Eglise commémore aujourd’hui la Croix glorieuse de notre Seigneur Jésus-Christ, jadis fêtée sous le nom d’Exaltation de la Sainte Croix, qui coexistait avec une fête de l’Invention, c’est-à-dire de la « découvert », de la sainte Croix, célébration qui a été supprimée par la réforme liturgique du concile Vatican II.
Le sens de cette Croix, sur laquelle et par laquelle Jésus-Christ a racheté de la mort éternelle tous ceux qui acceptent de se laisser gagner par l’amour de Dieu, nous est donné par saint Jean Chrysostome, dans ses homélies sur saint Matthieu (54, 4) : « Que personne n’ait honte des symboles sacrés de notre salut, (lire la suite) de la somme de tous les biens, de ce à quoi nous devons la vie et l’être ; portons plutôt partout, et comme une couronne, la Croix du Christ. En effet, tout se fait en nous par la Croix. Lorsque nous devons renaître, la Croix est là ; lorsque nous nous nourrissons de l’aliment mystique, lorsque nous sommes consacrés ministres de l’autel, lorsqu’on accomplit tout ministère, là se trouve toujours ce symbole de la victoire. Aussi nous l’inscrivons, nous la dessinons sur nos maisons, sur nos murs, sur nos fenêtres et sur nos fronts et sur nos cœurs. Parce qu’elle est le signe de notre salut, le signe de la liberté du genre humain, le signe de la bonté du Seigneur envers nous. »
Rappelons-nous que in hoc signum vinces, c’est par ce signe, et uniquement par ce signe, que nous l’emportons sur le démon et sur le mal (ce qui es la même chose). « Pourquoi cette Croix de bois, me demandes-tu ? — Et je te cite ce passage d’une lettre : « En levant les yeux du microscope, le regard tombe sur la Croix noire et vide. Cette Croix sans Crucifié est un symbole. Elle a un sens que les autres ne verront pas. Et celui qui, fatigué, était sur le point d’abandonner la tâche, se remet à l’oculaire et poursuit son travail, parce que la Croix vide appelle des épaules qui la portent » (saint Josémaria, Chemin, n° 277).



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lundi 13 septembre 2010

La louange de Dieu (2)

La louange de Dieu (2)

« Maintenant le Fils de l’homme a été glorifiée, et Dieu a été glorifié en lui. Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui-même, et c’est bientôt qu’il va le glorifier » (Jean 13, 31-32). « Moi, je t’ai glorifié sur la terre, en menant à bonne fin l’œuvre que tu m’avais donné à faire » (Jean 17, 4). « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et de mener son œuvre à bonne fin » (Jean4, 34). A aucun moment Jésus n’a autant rendu gloire au Père qu’au Calvaire, que lorsqu’il a été hissé sur la Croix, unissant le ciel et la terre, et faisant descendre la grâce d’en-haut sur les hommes en manifestant sa puissance divine. Pour nous, c’est la messe, actualisation du Sacrifice de la Croix, qui permet de rendre la louange la meilleure et la plus complète à Dieu. (lire la suite) La messe qui est la racine de la vie spirituelle du chrétien, l’aboutissement de toute la liturgie de l’Eglise, source et sommet de la vie d’union véritable à Dieu. « Quelle est la grande nation qui ait des dieux aussi près d’elle que Yahvé, notre Dieu, toutes les fois que nous nous tournons vers lui ? Et quelle est la grande nation qui ait des lois et des ordonnances justes, comme toute cette loi que je vous expose aujourd’hui ? » (Deutéronome 4, 7-8). Et quelle est la nation qui a un Dieu présent au milieu d’elle comme l’est notre Dieu dans l’Eucharistie, dans le sacrement de sa présence réelle précisément ? Et quelle est la nation dont le Dieu se donne en nourriture pour fortifier les âmes, qui est gage de vie éternelle ? « Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts. Tel est le pain qui descend du ciel que celui qui en mange ne mourra pas. C’est moi qui suis le pain vivant descendu du ciel : si quelqu’une mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c’est ma chair, pour la vie du monde » (Jean 6, 49-51).
« Louez-le au firmament, œuvre de sa puissance » (Psaume 150, 1), car « les cieux racontent la gloire de Dieu, et le firmament fait connaître l’œuvre de ses mains » (Psaume 19, 2). Et « depuis la création du monde ses attributs invisibles deviennent, par ses œuvres, visibles à l’intelligence, sa puissance éternelle comme sa divinité, aussi sont-ils inexcusables, puisque, connaissant Dieu, ils ne l’ont ni glorifié ni remercié comme Dieu ; au contraire, ils se sont perdus en de vaines pensées et leur cœur intelligent s’est enténébré » (Romains 1, 20-21) et ils n’ont pas rendu à Dieu le culte qui lui est dû. Pire encore, ils se sont détournés de lui et « se flattant d’être des sages, ils sont devenus fous, à la gloire du Dieu immortel ils ont substitué des images représentant l’homme mortel, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles » (Romains 1, 22-23). Voilà quels sont les dieux de l’homme, qu’il honore à la place du Dieu Tout-Puissant ! Un veau d’or, à l’occasion, en ayant de plus le toupet de se prosterner devant lui en disant : « Voici ton dieu, qui t’a tiré du pays d’Egypte » (Exode 32, 8). Ô insensés et ingrats que nous sommes !

(à suivre…)

dimanche 12 septembre 2010

La louange de Dieu (1)

La louange de Dieu (1)

« Alléluia ! » (Psaume 150, 1). Alléluia ! Les psaumes de louange de Dieu commencent presque tous par cette acclamation joyeuse. Alléluia ! qui retentit continuellement dans les cieux, où elle fait partie du fond commun de la glorification de notre Dieu Tout-Puissant. C’est le cri de joie qui jaillit dans le matin de Pâques dans les cœurs jusque-là oppressés par la mort et les souffrances du Messie Seigneur. C’est l’heure de la décompression qui se traduit par ce cri, bref et dense d’alléluia. Il rejoint les acclamations du peuple lors de l’entrée messianique de Jésus à Jérusalem. Alléluia !
Et tout de suite après, après que ce mot a claqué dans le vent, commence l’invitation à louer Dieu : « Louez Yahvé dans son sanctuaire ! » (Psaume 150, 1), (lire la suite) « vous qui êtes de service dans la maison de Yahvé, dans les parvis de la maison de notre Dieu. Louez Yahvé, car il est bon, Yahvé ; chantez son nom sur la harpe, car il est suave » (Psaume 135, 2-3). Il est la bonté même, dit-on de certaines gens. C’est le cas de Dieu. Il est la Bonté en personne. « Célébrez Yahvé, car il est bon, car sa bienveillance est éternelle » (Psaume 106, 1). Le psalmiste ne cesse de rappeler cette vérité consolante, qui est comme une doigtée de miel fondant dans notre bouche chaque fois que nous la répétons : « Louez Yahvé, car il est bon, car sa miséricorde dure à jamais » (1 Chronique 16, 34). Imprégnons-nous de cette grande réalité. Dieu seul est saint. Dieu seul est bon. Ce qui revient au même. Car le saint est quelqu’un de foncièrement bon, qui aime le bien et fait le bien, à tout le monde, sans discrimination aucune. « Ah ! Yahvé, je suis ton serviteur, oui, ton serviteur, fils de ta servante : tu as détaché mes liens. Je t’offrirai un sacrifice en action de grâces, et j’invoquerai le nom de Yahvé en présence de tout le peuple, dans les parvis de la maison de Yahvé, dans ton enceinte, Jérusalem » (Psaume 116, 16-19).
Dans ton sanctuaire, dans cet édifice qui est destiné au culte par sa consécration, qui en a fait un lieu saint, à toi réservé, au culte que nous te devons. Certes, ce culte n’est pas uniquement de louange et d’action de grâce, il est aussi d’expiation, d’adoration et d’impétration. Mais est-ce que, en définitive, tout ne revient pas à cette louange, sous une forme ou sous une autre, tout ne résume pas en la reconnaissance de ta majesté, qui mérite l’adoration, et que nous réparions les offenses qu’elle subit ? Cette toute-puissance qui est à même d’exaucer toutes nos supplications, ce qui entraîne une recrudescence de notre louange, de notre action de grâce.

(à suivre…)

samedi 11 septembre 2010

Arrêts sur christianisme (61)


Arrêts sur christianisme (61)

Dans le christianisme – tout comme dans la tradition juive qui le précède – la prière implique non seulement une claire conscience de la vérité du Dieu vivant et de la possibilité d’entrer en relation avec lui, mais qu’elle provient non de l’homme mais de Dieu. Elle n’est pas le résultat ou la conséquence du fait de prendre conscience de l’existence de Dieu à laquelle l’esprit parvient après un processus rationnel, mais la réponse à la parole que Dieu, intervenant dans l’histoire, a adressée à l’homme.

J. L. Illanes, Tratado de Teologia espiritual, Pampelune, Eunsa, 2007, p. 432.

vendredi 10 septembre 2010

Confiance dans l’épreuve (7)

Confiance dans l’épreuve (7)

« Ô Dieu, des orgueilleux se sont levés contre moi, une troupe d’hommes violents en veulent à ma vie, sans tenir aucun compte de toi » (Psaume 86, 14), qui « ne se soucient pas de Dieu » (Psaume 54, 5). Pauvres hommes, ils font pitié. Si nous en avons pitié, nous qui sommes comme eux, n’en auras-tu pas pitié, car « toi, Seigneur, tu es un Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité » (Psaume 86, 15). Je dois le proclamer haut et fort. Car une telle attitude est inconnue parmi nous, les hommes. Tu es vraiment « débordant de bonté et fidèle » (Exode 34, 6), « riche en bienveillance » et tu « pardonnes le péché et l’offense » (Nombres 14, 18). Quelle bonté que la tienne. Pour autant, tu n’accordes « pas l’impunité, (lire la suite) punissant le péché des pères sur les enfants, jusqu’à la troisième et à la quatrième génération. Pardonne donc le péché de ce peuple selon la grandeur de ta bienveillance, comme tu as pardonné à ce peuple depuis l’Egypte jusqu’ici » (Nombres 14, 18-19). Pardonne les péchés, les nombreux péchés, de ton peuple, de ton peuple d’aujourd’hui, de ceux de tes enfants qui se comportent comme s’ils n’en étaient pas, de ceux de tes ministres qui agissent comme s’ils n’en étaient pas…
Et je te prie pour moi, pauvre pécheur aussi, « indigent. Mais le Seigneur pense à moi ! Tu es mon aide et mon libérateur, mon Dieu, ne tarde pas ! » (Psaume 40, 18). J’ai confiance que tel sera bien le cas. « Tourne-toi vers moi et aie pitié de moi : donne ta force à ton serviteur, et sauve le fils de ta servante ! Accorde-moi un signe de ta faveur, et ceux qui me haïssent verront avec confusion que toi, Yahvé, tu m’assistes et me consoles » (Psaume 86, 16-17). Non pour les humilier, mais pour les amener à résipiscence, pour qu’ils comprennent enfin que tu es Dieu, qu’à toi et à toi seul sont dus tout honneur et toute gloire, que de toi nous ne recevons que grâces et bienfaits, qu’auprès de toi se trouvent la paix et la joie.

(fin)

jeudi 9 septembre 2010

La Nativité de Marie (2)

La Nativité de Marie (2)

Saint Boniface (+ 755) introduisit la fête de la Nativité de la Vierge en Allemagne où la prescrivit le concile de Salzbourg (799). Avec le concours du roi Robert II le Pieux (970-1031), Fulbert, évêque de Chartres (+ 1028) introduisit cette fête dans le nord du Royaume : « Après d'autres fêtes plus anciennes de la sainte Vierge, la piété des fidèles n'a été satisfaite que quand on a jouté la fête solennelle de ce jour « (Fulbert de Chartres : sermon pour la Nativité de la Vierge). Sa cathédrale ayant été ravagée par un incendie la nuit de ladite fête, il en fit construire une nouvelle, dédiée à la Nativité de Notre-Dame. Saint Bernard d'écrire aux chanoines de Lyon : La sainte Église ne se trompe pas quand elle considère ce jour comme saint et le célèbre chaque année à la joie de toute la terre. (lire la suite) À la mort le pape Célestin IV (1243), Frédéric II retint prisonniers des cardinaux pour empêcher la réunion du conclave ; les prisonniers firent le vœu solennel de donner une octave à cette fête s'ils étaient rendus à la liberté ; libérés, ils élurent Innocent IV qui, au concile de Lyon I (1245) accomplit le vœu. Grégoire XI fit une vigile qui fut célébrée à Anagni. Grégoire X en célébra la vigile en 1377, à Agnani.
L'Écriture ne parle pas de la naissance de la Sainte Vierge et il faut se rapporter aux traditions, comme les textes apocryphes l'ont fait en termes merveilleux. « Venez, hommes de toutes races, venez célébrer la fête de la naissance de la Mère de Dieu et de la Corédemptrice de l'humanité. Si on fête le jour de la naissance des hommes, comment ne célébrerions-nous pas la naissance de cette femme qui transforma en joie la tristesse de notre Mère Ève ? (...) Aujourd'hui a commencé le salut du monde... En effet, dans la « maison probatique », c'est-à-dire la maison des brebis, est née le Mère de Dieu, de qui devait naître l'Agneau de Dieu, qui ôte les péchés du monde. Aujourd'hui le Verbe divin, Créateur de toute chose, crée un nouveau Livre (Marie) qui est sortie du cœur de son Père, et qui est écrit par l'Esprit Saint » (saint Jean Damascène, Sermon pour la Nativité a Bienheureuse Vierge Marie). « Elle naît à petit bruit, sans que le monde en parle et sans qu'Israël même y pense, bien qu'elle soit la fleur d'Israël et la plus éminente de la terre ; mais, si la terre n'y pense pas, le ciel la regarde et la vénère comme celle que Dieu a fait naître pour un si grand sujet et pour rendre un si grand service à sa propre personne, c'est-à-dire pour le revêtir un jour d'une nouvelle nature (Pierre de Bérulle, Vie de Jésus 5).

(fin)

mercredi 8 septembre 2010

La Nativité de Marie (1)

La Nativité de Marie (1)

La fête de la Nativité de la Sainte Vierge apparaît en Orient, où le synaxaire de Constantinople l'indique au 8 septembre selon le décret de l’empereur Maurice (582-602). L’Église de Jérusalem est probablement la première Église à honorer le souvenir de la Nativité de Notre Dame qu’elle célébrait dans une basilique proche de la piscine probatique, sur l’emplacement de la maison où, suivant la tradition, Marie serait née. Saint André de Crète (660-740) mentionne la Nativité dans ses homélies : « Aujourd'hui comme pour des noces, l'Église se pare de la perle inviolée, de la vraie pureté. Aujourd'hui, dans tout l'éclat de sa noblesse immaculée, l'humanité retrouve, grâce aux mains divines, son premier état et son ancienne beauté. (lire la suite) Les hontes du péché avaient obscurci la splendeur et les charmes de la nature humaine ; mais, lorsque naît la Mère de celui qui est la Beauté par excellence, cette nature recouvre en elle ses anciens privilèges, elle est façonnée suivant un modèle parfait et entièrement digne de Dieu. Et cette formation est une parfaite restauration et cette restauration est une divinisation et cette divinisation, une assimilation à l'état primitif. Aujourd'hui, contre toute espérance, la femme stérile devient mère et cette mère, donnant naissance à une descendance qui n'a pas de mère, née elle-même de l'infécondité, a consacré tous les enfantements de la nature. Aujourd'hui est apparu l'éclat de la pourpre divine, aujourd'hui la misérable nature humaine a revêtu la dignité royale. Aujourd'hui, selon la prophétie, le sceptre de David a fleuri en même temps que le rameau toujours vert d'Aaron, qui, pour nous, a produit le Christ rameau de la force. Aujourd'hui, une jeune vierge est sortie de Juda et de David, portant la marque du règne et du sacerdoce de celui qui a reçu, suivant l'ordre de Melchisédech, le sacerdoce d'Aaron. Pour tout dire en un mot, aujourd'hui commence la régénération de notre nature, et le monde vieilli, soumis à une transformation divine, reçoit les prémices de la seconde création. »
À Rome, la fête apparaît sous Serge Ier (687-701) : le pape, en sandales, se rend en procession de la basilique Saint-Adrien à celle de Sainte-Marie-Majeure, le 1er janvier, pour le « Natale Sanctæ Mariæ ». Benoît XIV (1740-1758) raconte que chaque année, au 8 septembre, un solitaire entendait des chants célestes. En ayant demandé la raison à Dieu, il lui fut répondu que c'était en l'honneur de la naissance de la Vierge Marie qui se célébrait au ciel et qu'il en était averti, car Marie étant née pour les hommes, il devrait faire en sorte que cette fête fût aussi célébrée sur terre. Le solitaire s'en ouvrit au pape qui institua alors la fête de la Nativité de la Sainte Vierge (Histoire des Mystères et des fêtes). Saint Bède le Vénérable (673-735) connaissait la fête en Angleterre, mais elle était absente de la liturgie Mozarabe de Tolède jusqu'au le X° siècle. En France, la fête la Nativité de la Sainte Vierge porta longtemps le titre de Notre-Dame Angevine, rappelant que la Vierge Marie, apparut, en 430, près de Saint-Florent, au saint évêque Maurille d'Angers pour lui demander d'instituer la fête de sa Nativité.


(à suivre…)

mardi 7 septembre 2010

Confiance dans l’épreuve (6)

Confiance dans l’épreuve (6)

C’est par le signe de la Croix que je l’emporte. Mais nul ne vient au Père si tu ne l’attires pas toi-même (Jean 14, 6). Ne permets pas que je sois séparé de toi.
Il est écrit qu’un « cœur contrit et humilié, ô Dieu, tu ne le dédaignes pas » (Psaume 51, 19), tu ne le repousses pas. C’est pourquoi je m’humilie en ta présence. Je me reconnais ton serviteur. Mais n’est-ce pas le plus beau titre de gloire ?
« Voici la Servante du Seigneur » (Luc 1, 38). C’est comme cela que Marie se définit lorsqu’elle dit son « oui » et qu’elle s’engage corps et âme à assumer notre Rédempteur. Il n’y a rien d’humiliant au fond à être un serviteur, un bon petit âne fidèle. Un bourricot t’a servi de trône pour entrer à Jérusalem (Luc 19, 35). Je veux être ton trône et je veux être ton petit âne, ta bête de somme, qui te porte fidèlement, avec fierté, partout, à la rencontre des hommes. (lire la suite)
C’est sans interruption que je veux te servir. Même de nuit. « Je dors, mais mon cœur veille » (Cantique des cantiques 5, 2). L’on peut prier en dormant. Il y a tout intérêt à prier en dormant, autrement nous risquons de nous refroidir. Ou bien c’est le signe d’une vie de piété rachitique.
Mon cœur veille, c’est-à-dire qu’il continue d’aimer, et de rechercher l’unique Bien désirable, toi, mon grand Dieu. « Qui sème peu récoltera peu ; qui sème largement récoltera largement » (2 Corinthiens 9, 6). Je n’entends pas récolter peu, mais la vie éternelle, la gloire céleste, la vision béatifique. C’est pourquoi je veux aimer de toutes mes forces, me dépenser entièrement aux affaires de Dieu, rester avec Dieu, envers et contre tout, ou contre tous ceux qui complotent contre la foi et contre ton Oint.

(à suivre…)

lundi 6 septembre 2010

Confiance dans l’épreuve (5)

Confiance dans l’épreuve (5)

J’ai confiance que si chacun se convertit à toi et se fie à toi, si chacun de nous te reconnaît pour Maître et Seigneur, alors, tôt ou tard, « toutes les nations que tu as créées viendront se prosterner devant toi, Seigneur, et rendre gloire à ton nom » (Psaume 86, 9). Nous n’en sommes pas là. Il semble même que le moment où cela doit se produire s’éloigne de plus en plus. Mais il arrivera. Tu le veux toi-même. Tu l’as annoncé : « Toutes les extrémités de la terre se souviendront et se tourneront vers Yahvé ; toutes les familles des nations se prosterneront devant sa face » (Psaume 22, 28). Au moins au moment du jugement dernier ce sera chose faite. « Toutes les nations viendront se prosterner devant toi, parce que tes jugements se sont manifestés » (Apocalypse 15, 4). (lire la suite)
Toutes les nations reconnaissent que tu es le vrai Dieu et que toi seul es Dieu. Qu’elles veuillent te servir ou pas, te rendre gloire ou pas, elles devront se rendre à l’évidence, « car tu es grand et tu opères des prodiges » (Psaume 86, 10), et toi seul « tu as manifesté ta puissance parmi les nations » (Psaume 77, 15), et « toi seul es Dieu » (Psaume 86, 10). Je le dis et le répète, car notre monde a besoin d’entendre une telle affirmation, que cette vérité retentisse à ses oreilles, trop avides d’entendre toutes sortes de nouveautés de la fausse science (1 Timothée 6, 20) pour évacuer Dieu de leur vie. Eh bien ! moi, je veux l’y remettre, lui redonner toute sa place, refaire prendre conscience aux hommes de ce temps que sans Dieu ils font fausse route, qu’ils courent droit vers le précipice, sur le chemin de la perdition.
Je ne me sens pas pleinement assuré pourtant. C’est pourquoi je m’adresse une fois de plus à mon Dieu : « Enseigne-moi ta voie, Yahvé, pour que je marche dans ta vérité » (Psaume 86, 11), « car tu es le Dieu qui me sauve » (Psaume 25, 5). Fais-toi connaître de moi, puisqu’aussi bien tu es « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jean 14, 6), le chemin que je dois emprunter pour accéder à mon Père : « Attache mon cœur à la crainte de ton nom ! » (Psaume 86, 11), ce nom en dehors duquel il ne nous en est donné aucun autre par lequel nous puissions être sauvés (Actes 4, 12). Il faut qu’à l’énoncé de ce nom, « tout genou fléchisse dans le monde céleste, terrestre et infernal » (Philippiens 2, 10), que toutes les nations le vénèrent et t’adorent, ô mon Dieu ineffable, ô mon Amour. « Je te louerai, Seigneur mon Dieu, de tout mon cœur, et je glorifierai ton nom à jamais » (Psaume 86, 12). « Je te louerai, Yahvé, de tout mon cœur, je raconterai toutes tes merveilles. Je me réjouirai et j’exulterai en toi, je chanterai ton nom, ô Très-Haut » (Psaume 9, 2-3), « car ta bonté a été grande envers moi, et tu as tiré mon âme du fond du shéol » (Psaume 86, 13), « tu m’as sauvé d’entre ceux qui descendent dans la fosse » (Psaume 30, 4). C’est en ton nom que je suis sauvé.


(à suivre…)

dimanche 5 septembre 2010

Confiance dans l’épreuve (4)

Confiance dans l’épreuve (4)

« Tu n’es pas un Dieu qui se plaise au mal » (Psaume 5, 5). Ce serait l’antithèse du Dieu de perfection et de bonté que tu es. Tu vois ma petitesse et ma faiblesse. « Prête l’oreille, Yahvé, à ma prière, et sois attentif à la voix de ma supplication » (Psaume 86, 6). Seulement je cours le risque de n’en rester qu’au désir et de ne pas passer aux actes. Fais que ma prière soit bien réelle, nourrie, fervente. Qu’elle monte sans interruption vers toi. Que ce soit une prière confiante, qui se fonde sur l’expérience universelle, constamment vérifiée : « Au jour de ma détresse je t’invoque, et tu m’exauceras » (Psaume 86, 7). Je m’adresse inlassablement à toi dans tous mes besoins. Je me permets de faire ton siège, car tu dois m’écouter. (lire la suite) Ce que je te demande, c’est ce que tu veux toi-même, c’est que tu fasses de moi un saint. Or, « ce que Dieu veut, c’est notre sanctification » (1 Thessaloniciens 4, 3). Comment pourrais-tu dans ces conditions ne pas faire cas de ma supplication ? Je n’entends pas relâcher ma pression : ma voix s’élève vers toi, et je crie ; ma voix s’élève vers toi pour que tu m’entendes (Psaume 77, 2).
Je me tourne vers toi à tout moment, parce que « c’est maintenant le temps favorable » (2 Corinthiens 6, 9). « Le soir, le matin, au milieu du jour, je me lamente et gémis, et il entendra ma voix. Il me donnera la paix en délivrant mon âme de ceux qui m’assaillent, car ils sont nombreux contre moi » (Psaume 55, 18-19). A vrai dire, ils sont légion (Marc 5, 9). Mais toi tu es le Dieu fort, le Dieu saint, le Dieu Tout-Puissant. Rien ne te résiste. Et ces adversaires de mon âme, « tu les régiras avec une houlette de fer ; comme le vase du potier tu les mettras en pièces » (Psaume 2, 9).
« Au jour de ma détresse, je cherche le Seigneur ; mes mains sont levées la nuit sans me lasser ; mon âme refuse d’être consolée » (Psaume 77, 3), si ce n’est par toi, Seigneur. Je te vois dans l’attitude du jardiner penché sur ses fleurs, qui leur prête toute son attention : « Incline vers moi ton oreille, écoute mes paroles » (Psaume 17, 6).
« Nul ne t’égale parmi les dieux, Seigneur » (Psaume 86, 8). Et comment pourrait-il en aller autrement, puisque toi seul est Dieu, toi seul est saint ? « Qui est comme toi, majestueux en sainteté, terrifiant la louange, auteur de prodiges ? » (Exode 15, 11). Question presque superflue. C’est plus une affirmation qu’une interrogation, car la réponse ne fait pas de doute, n’admet aucune hésitation. Ecoute, Israël, je suis ton Dieu, « et tu ne serviras que lui » (Deutéronome 6, 13).Tu as montré que tu es le Dieu unique, Père de ton peuple, « et tes œuvres sont sans pareil » (Psaume 86, 6). Nous n’avons jamais rien vu de semblable.

(à suivre…)

samedi 4 septembre 2010

Confiance dans l’épreuve (3)

Confiance dans l’épreuve (3)

Comment puis-je douter de toi, de ta bonté ? Ce serait de l’ingratitude, alors que tu affirmes : « J’étais prêt à répondre à qui ne m’interrogeais pas ; je me laissais trouver par qui ne me cherchait pas ; je disais : « Me voici ! Me voici ! » à une nation qui ne portait pas mon nom » (Isaïe 65, 1). Or, je te cherche. Je te cherche de toutes les forces, car sans toi je suis démuni de tout et sans défense. Et je crie vers toi. Ecoute le cri de ma prière (Psaume 66, 19). Que ton oreille se fasse attentive. C’est toi qui nous à invités en ces termes : « Demandez et vous obtiendrez, cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira » (Luc 11, 9).
« Réjouis l’âme de ton serviteur, car vers toi, Seigneur, j’élève mon âme » (Psaume 86, 4). Et je me reconnais pécheur, (lire la suite) le « premier d’être eux » (1 Timothée 1, 15). Je sais que toutes les grâces que tu m’octroies, toutes les vertus que tu fais fructifier en moi, je les porte « dans un vase d’argile » (2 Corinthiens 4, 7). Et que je dois constamment me méfier de moi-même, car j’ai une capacité étonnante, déconcertante, à me détourner de toi pour m’attacher à tout ce qu’il y a de clinquant autour de moi.
Je te parle comme à mon intime, et tu es « plus intime à moi que moi-même » (saint Augustin, Les Confessions 3, 6, 11). Je ne devrais pas m’approcher de toi, pauvre pécheur que je suis. Mais encore une fois, je suis ton fils et, plus encore, tu es mon Père. Et puis, dans ton illogisme divin, heureux illogisme ! « là où le péché a abondé, la grâce a surabondé (Romains 5, 20).C’est ta justice distributive à Toi. Tu rends le bien pour le mal.
Tu te présentes à ton Père avec les traces des Plaies, les stigmates de ta Passion. Non pour éveiller en lui je ne sais quels sentiments de vengeance, mais pour l’émouvoir et attirer sur nous sa miséricorde et son pardon. Tu montres ton Cœur blessé, qui reste un Cœur qui aime les hommes à la folie. C’est tout juste si tu ne pleures pas en pensant à nous, à moi. Et, de fait, tu as pleuré, et plus que pleuré, tu as sangloté lourdement en approchant de Jérusalem, parce que « tu n’auras pas reconnu le moment où tu étais visitée » (Luc 19, 44). Je motive ces pleurs… Alors du fond de ma misère, je crie vers toi, Seigneur.
« Car tu es bon et clément, Seigneur, et plein de compassion pour tous ceux qui t’invoquent » (Psaume 86, 5). Oui, « tu es lent à la colère et riche en bonté » (Psaume 103, 8), et si tu te mets en colère, c’est que nous t’avons vraiment poussé à bout. Mais il se trouvera toujours un juste pour intercéder en notre faveur et détourner ta colère, un Abraham, un Moïse… Il y aura toujours le Juste par excellence, ton propre Fils, qui se dressera sur ta route et te suppliera : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23, 34). Purifie mon cœur, « asperge-moi avec l’hysope, et je serai pur, lave-moi, et je serai plus blanc que neige » (Psaume 51, 9).

(à suivre…)

vendredi 3 septembre 2010

Confiance dans l’épreuve (2)

Confiance dans l’épreuve (2)

Ton serviteur, dis-je. C’est peut-être un bien grand mot. Mais il recouvre quand même une réalité, que je réaffirme de temps à autre : « Ah ! Yahvé, je suis ton serviteur, oui, ton serviteur, le fils de ta servante » (Psaume 116, 16), qui n’est autre que Marie.
C’est comme cela que je t’aime. En voyant que tu es mon tout et que moi je ne suis rien ; en considérant que tu peux tout et que moi je ne puis rien ; en me rappelant qu’auprès de toi se trouve le pardon et que, bien que ne le méritant pas, je puis m’en prévaloir auprès de ton Cœur très aimant. (lire la suite)
Je sais qu’en me remettant pleinement à toi je ne serai pas déçu. Jamais. Non seulement tu viendras à mon aide et tu m’accorderas ce dont j’ai besoin, mais tu le fais chaque fois avec plus de générosité que je ne m’y attends, avec de ces inventions de ton Amour qui étonnent et émeuvent. En cela je vois bien qu’il n’y a que toi qui saches aimer réellement, en toute vérité, de façon totalement désintéressée. Tu aimes « jusqu’au bout » (Jean 13, 1), c’est-à-dire jusqu’à nous rendre saints, à nous transformer, en déversant dans notre cœur la liqueur de la Sagesse, le bon vin des noces de Cana.
« Tu es mon Dieu : aie pitié de moi » (Psaume 86, 3). Tu dois me prendre en pitié parce que je suis faible et misérable. Tu dois me prendre en pitié plus encore parce que tu es mon Père et que je t’appartiens. C’est toi qui l’as dit et ta Parole ne peut pas être prise en défaut : « Tu es mon Fils, moi-même aujourd’hui je t’ai engendré » (Psaume 2, 7). Je me raccroche à cette grande réalité : « Aie pitié de moi, ô Dieu, dans ta bonté ; dans ta grande miséricorde, efface mes transgressions » (Psaume 55, 3). C’est ce que j’attends de tes sentiments paternels : que tu ne tiennes pas compte de nos fautes, « si tu gardes le souvenir des iniquités, Seigneur, qui pourra subsister ? » (Psaume 130, 3). Quand on t’a présente une femme surprise en train de commettre l’adultère pour que tu la condamnes, tu as gardé le silence, puis devant l’insistance de ses accusateurs, tu t’es résolu à déclarer : « Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette la première pierre » (Jean 8, 7). Alors tous se sont apaisés ; ils ont pris conscience de leur condition de pécheurs et, ils « se retirèrent un à un, à commencer par les plus âgés, jusqu’aux derniers » (Jean 8, 9). « Aie pitié de moi, Seigneur, car je crie vers toi tout le jour » (Psaume 86, 3), et même « la nuit je me lamente devant toi » (Psaume 88, 2). Et moi, il se peut que par manque de vibration, par manque de vision surnaturelle, j’aie l’impression que « tu ne fais pas attention à moi » (Psaume 23, 2). C’est presque un blasphème.

(à suivre…)

jeudi 2 septembre 2010

Confiance dans l’épreuve (1)

Confiance dans l’épreuve (1)

Le psaume 86 commence par ces mots : « Prête l’oreille, Yahvé, exauce-moi » (v. 1). C’est une prière confiante dans l’épreuve. La prière de l’enfant qui s’adresse à son père qu’il sait tout-puissant, dont il est certain par conséquent d’être exaucé. Non qu’il le mérite. En aucun cas. Envers Dieu, nous ne pouvons prétendre recevoir quoi que ce soit. Car rien ne nous est dû. Et pourtant, nous osons attendre son secours, car nous sommes ses enfants. Et de la sorte, nous avons droit aux secours surnaturels nécessaires pour nous comporter en dignes enfants de Dieu, car sans lui nous ne pouvons rien faire (Jean 15, 5). Oui, nous avons droit d’être secourus par Dieu. C’est paradoxal. Mais cela fait partie des paradoxes de la vie humaine (lire la suite) vécue au plan de la foi, qui cesse d’être purement humain pour devenir surnaturel, pour se diviniser.
« Exauce-moi, car je suis malheureux et indigent ! » (Psaume 86, 1). Qui donc, voyant quelqu’un dans le malheur, pourrait lui fermer son cœur et le laisser dans sa misère sans lui venir en aide ? Tu as dit : « Si donc vous, tout mauvais que vous êtes, vous savez donner à vos enfants des choses qui sont bonnes, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint ceux qui le lui demanderont » (Luc 11, 13). Tu ne peux manquer à ta Parole, Seigneur, car tu es un Dieu fidèle. Tu ne peux manquer de t’émouvoir au spectacle de notre misère. N’est-ce pas ton propre Fils, en proie à des souffrances indicibles, qui trouve encore une réserve d’Amour pour te supplier : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » ? (Luc 23, 34).Tu es pris à ton propre jeu, si je puis m’exprimer ainsi. Tu es tout Amour (1 Jean 4, 16). Et donc, si je ne me trompe, tu ne peux qu’aimer. Tu ne te complais pas dans la mort d’un impie, mais tu veux qu’il se convertisse et qu’il vive (Ezéchiel 18, 23).
Alors, regarde-moi, qui suis « malheureux et indigent » (Psaume 86, 1). Je ne peux rien faire par moi-même. Rien, absolument rien. C’est dire à quel point j’ai besoin de toi. J’ai besoin de ton Esprit, cet Esprit que tu as promis d’envoyer (Luc 11, 13), pour m’adresser à toi dans une prière confiante et te dire : « Abba ! Père ! » (Galates 4, 6).Tu as dit : « Sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jean 15, 5). C’est vrai ! C’est bien pourquoi je me tourne vers toi, avec l’espoir, la certitude même, d’être exaucé. « Protège-moi, car je suis pieux » (Psaume 86, 2), ou du moins je souhaite l’être, arriver à l’être. Il est vrai que ma journée est jalonnée de pratiques de piété, que je reviens sans cesse vers toi, parce que tu es « notre refuge et notre force » (Psaume 46, 2), « ma force et mon cantique » (Exode 15, 2). « En toi, Yahvé, j’ai placé mon refuge : que jamais je ne sois confondu ! » (Psaume 31, 2). Je suis persuadé – c’est ma conviction intime – qu’« aucun de ceux qui espèrent en toi ne sera confondu » (Psaume 25, 3). Alors, Seigneur, « sauve ton serviteur, qui met en toi son espoir » (Psaume 86, 2).

(à suivre…)

mercredi 1 septembre 2010

Arrêts sur christianisme (60)

Arrêts sur christianisme (60)

(la grâce du Christ peut) dans certains cas, n’être pas communiquée par les moyens habituels et visibles de l’Eglise terrestre. Il peut donc y avoir une vie spirituelle des non-catholiques et des non-chrétiens, et un chrétien doit être prêt à la reconnaître. C’est ce qui fonde l’existence d’une mystique musulmane, ou hindoue. Mais, d’un autre côté, un chrétien ne peut pas non plus tout mettre sur le même plan. Le monde ne saurait être pour lui une nébuleuse de religions égales et se rejoignant dans une expérience de Dieu d’égale portée. Au centre de tout se trouve l’Eglise catholique, et l’expérience spirituelle première se situe normalement en son sein, par la rencontre et la manifestation de Jésus.

R. Darricau et B. Peyrous, La spiritualité, Paris, 2e éd., 1990, p. 24.