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lundi 30 septembre 2013

Les plans de Dieu (24)

Les plans de Dieu (24)

Donc, ceux qui pèchent contre l’Esprit ont choisi leur camp. Ce ne sont pas les seuls à l’avoir fait en ce sens, hélas. « Ne savez-vous pas que les injustes ne posséderont point le royaume de Dieu ? Ne vous y trompez point : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les avares, ni les ivrognes, ni les calomniateurs, ni les rapaces ne posséderont le royaume de Dieu » (1 Corinthiens 6, 9-10). S’ils ne se repentent pas de leur iniquité et ne me demandent pas pardon, cela va de soi. Là encore je retrouve souvent la main de la Mère de Jésus, qui s’est arrangée pour certains d’entre eux la prient de temps à autre. Et cela suffit à modifier leur sort éternel. Elle est vraiment forte la Mère que je vous ai donnée ! Assurément, elle est la toute-puissance suppliante. (lire la suite) Mais il est des crimes qui crient vengeance vers le ciel. « Jusques à quand, Maître saint et véridique, attendras-tu pour faire justice et venger notre sang sur les habitants de la terre ? (Apocalypse 6, 10). Écoute donc ce bel esprit : « Ma seule affaire était de me sauver – rien dans les mains, rien dans les poches – par le travail et par la foi. Du coup, ma pure option ne m’élevait au-dessus de personne : sans équipement, sans outillage, je me suis mis tout entier à l’œuvre pour me sauver tout entier. si je range l’impossible Salut au magasin des accessoires, que restera--t-il ? » (Jean-Paul Sartre, Les mots, dernière page). Tout ce qui allait arriver après ma création, je le savais par avance. Je n’ignore rien de ce qui se trame dans le cœur de l’homme, même pas ce qui est le plus caché (cf. Ecclésiastique 39, 24). C’est bien pour cela que j’ai voulu associer Marie au triomphe de son Fils sur le serpent infernal. Ipsa conteret (Genèse 3, 15). Quand Dieu dit : « Je mettrai des combats entre toi et la femme », il « promet une grande œuvre de sa grâce : il annonce que ce diable vainqueur – vainqueur par trahison – la femme actuellement vaincue le vaincra à son tour et par la force de Dieu. Quant aux combats prophétisés, ce n’est pas la femme qui les mènera elle-même, mais sa descendance ; et cela jusqu’à la victoire. D’ailleurs, après « je mettrai des combats entre toi et la femme », Dieu ajoute : « Ta descendance et sa descendance. » De quelle descendance peut-il être question ? D’une seule, le Christ seul, en effet, il est la descendance de la femme sans l’être aussi de l’homme ; si bien que la formule est irréprochable : « Je mettrai des combats entre toi et la femme, ta descendance et sa descendance » - sous-entendu le Christ. car c’est lui qui guerroie comme un vaillant ocntre l’antique serpent, et ne fut jamais son complice en quoi que ce soit. (à suivre…)

dimanche 29 septembre 2013

Les plans de Dieu (23)

Les plans de Dieu (23)

Celui qui s’adresse à moi en ces termes m’émeut, « et moi, je le ressusciterait au dernier jour » (Jean 6, 40). Il existe bien des esprits rationalistes pour ricaner quand ils entendent parler de résurrection des morts, de ces gens qui « passent la totalité de leur temps à dire ou à écouter les dernières nouvelles » (Actes 17, 21), mais qui refusent d’entendre, et donc s’interdisent d’accueillir, la Bonne Nouvelle. Car quelle nouvelle que l’annonce de la résurrection ! « Quelle raison est de dire qu’on ne peut ressusciter ? Quel est le plus difficile, de naître ou de ressusciter ? Que ce qui n’a jamais été soit ou que ce qui a été soit encore ? » (Pascal, Pensées 222). (lire la suite) Vous avez eu chez bon un de ces esprits forts justement, qui a décidé, un beau matin, en faisant sa toilette, que je n’existais pas. Ah ! la belle affaire ! Cela serait comique, dit Dieu, s’il n’avait pas entraîné dans son abjuration et son incroyance, dans son scepticisme, des milliers de mes enfants. Et cela, c’est difficilement pardonnable. Pourtant je m’y connais en matière de pardon, dit Dieu. Ma miséricorde est touchée quand j’entends mon Fils me supplier : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23, 34). Le plus fort, c’est qu’il n’arrête pas de me le dire. En plus Marie se met aussitôt de la partie. Elle en rajoute, si je puis dire. Il faut voir comme elle trouve toujours des éléments positifs en faveur des âmes les plus noircies par le péché. Elle n’est jamais à court d’arguments pour m’arracher ma décision. Ceci dit, je ne peux revenir sur ce que mon Fils a dit : il n’a d’ailleurs fait que vous répéter ce que je l’ai chargé de vous transmettre : « Ce n’est pas de mon propre chef que j’ai parlé ; mais le Père qui m’a envoyé, c’est lui qui m’a prescrit ce que j’avais à dire et à faire entendre » (Jean 12, 49). Ce qu’il vous a donc déclaré en mon nom, c’est que « tout péché, tout blasphème sera pardonné ; mais le blasphème contre l’Esprit ne sera pas pardonné. À qui aura parlé en mal du Fils de l’homme, il sera pardonné ; mais à qui aura parlé en mal de l’Esprit Saint, il ne sera pas pardonné ni dans ce monde-ci ni dans le monde à venir » (Matthieu 12, 31-32). Je ne fais qu’entériner la décision libre de l’homme. Il a opéré un choix, une « option fondamentale » comme vous dites. Je la respecte.c’est un coup de lance dans le Cœur de mon Fils et une dague plantée dans celui de la très Sainte Vierge. nous n’y pouvons mais. Si certains vont « à la fosse de perdition » (Psaume 55, 24), c’est bien parce qu’ils l’ont voulu délibérément. Moi, dit Dieu, je suis la Justice même. Certes, je la tempère autant que possible par ma Miséricorde. Et Marie s’y entend encore une fois pour m’y amener, elle que vous invoquez précisément en tant que Mère de Miséricorde. Mais la justice c’est la justice. Ne pas l’appliquer porterait atteinte à la dignité de ceux qui sont restés fidèles envers et contre tout, et leur causerait un tort considérable, en rendant en quelques sorte futiles et inutiles toute leur lutte ascétique, tous leurs efforts pour m’aimer par-dessus toute choses. (à suivre…)

samedi 28 septembre 2013

Les plans de Dieu (22)

Les plans de Dieu (22)

« Rappelez-vous d’où vous avez été appelés : à la croisée des chemins. Et qu’étiez-vous alors ? Des boiteux, des blessés de l’âme, ce qui est bien pire que d’être blessé dans votre corps. N’abusez pas de la bonté de celui qui vous a invités et que personne ne vienne avec un vêtement sale. Il faut prendre un très grand soin du vêtement de l’âme » (saint Jean Chrysostome, In Matthæum homiliæ 69, 2). Donc, je ne peux agir que par Amour et pour ma gloire. L’un d’entre vous qui a le mieux su parler de moi – bien que je l’aie laisser errer sur certains points, ce qui est toujours bon pour l’humilité – a écrit : « Dieu veut la totalité des créatures pour elles-mêmes (lire la suite) bien que ce soit pour lui-même qu’il veuille qu’elles soient » (saint Thomas d’Aquin, De Potentia, q. 5 a. 4). Il a bien compris le cœur du mystère. C’est bien vu. Mon Épouse, la sainte Église, me prie de son côté en disant : « Tu as fait le monde pour que toute créature soit comblée de tes bénédictions et que beaucoup se réjouissent de ta lumière » (Préface, 4e prière eucharistique). Encore devez-vous comprendre que ma gloire vous concerne directement puisque, comme je te l’ai rappelé, je vous ai créés pour que vous jouissiez de ma propre liesse. « Très bien ! bon et fidèle serviteur ! Tu as été fidèle pour de petites choses, je te mettrai à la tête d’une quantité. Entre à la fête de ton maître » (Matthieu 25, 23), partage la joie de ton seigneur. Et puis, vois-tu, « la gloire de Dieu, c’est l’homme, et la vie de l’homme, c’est la vision de Dieu » (saint Irénée, Adversus hæreses 4, 20, 7). Oui, je ne souhaite qu’une chose, c’est que vous possédiez la vie et que vous l’ayez surabondante (cf. Jean 10, 10). Et toi, si tu es sensé, ton cœur ne doit abriter aussi qu’une unique aspiration, comme le manifeste le psalmiste : « Je demande au Seigneur une chose, je la désire ardemment : je voudrais habiter dans la maison du Seigneur, tous les jours de ma vie, pour jouir des amabilités du Seigneur, pour contempler son sanctuaire » (Psaume 26, 4). Il est une prière qui me va droit au cœur, parce qu’elle traduit bien les sentiments d’un enfant envers son père. Il s’agit de envie de demeurer en ma présence, qui se traduit par ces mots : Vultum tuum, Domine, requiram, « je cherche ta face, Seigneur. Ne me cache pas ta face » (Psaume 26, 8-9). Ils peuvent se comprendre aussi au sens de : « Je voudrais voir ton visage, ô mon Dieu, te contempler face à face. » (à suivre…)

vendredi 27 septembre 2013

Les plans de Dieu (21)

Les plans de Dieu (21)

D’Adam et d’Ève, j’attendais qu’ils portâssent du fruit précisément. Celui que je leur destinai, un nouveau don gratuit de ma part, « et le meilleur – qui viendrait à son Heure et qu’il fallait attendre l’homme étant libre toutefois, l’arbre et son fruit à portée de la main. Son attitude à cet égard serait décisive pour sa propre destinée. Et la façon dont il y goûterait - l’acte privilégié de « connaissance » à travers lequel il y parviendrait – serait aussi révélateur de l’orientation « bonne ou mauvaise » de sa liberté. Ou bien, en vrai fils de Dieu, il attendrait du Père « de qui procède toute paternité au ciel et sur la terre » (Éphésiens 3, 15) de recevoir le Fruit, c’est-à-dire de devenir père lui-même dans l’écoute et le prolongement de la Parole créatrice : (lire la suite) et ce serait alors un fruit de vie, un race d’enfants du Dieu vivant… Ou bien il ne saurait pas attendre le don : il le devancerait, il ferait ses propres œuvres indépendamment du Père, et pour ainsi dire il le volerait, non sans avoir trafiqué pour l’obtenir par des moyens pseudo-scientifique : hélas ! le fruit ainsi extorqué se révélerait un fruit de mort, un fruit pourri, une race d’enfants du diable : car cette impatience orgueilleuse et possessive de créer la vie, d’être « comme Dieu », venait du « père du mensonge », elle venait en droite ligne de l’« envie du diable » (D. Debuisson, Mangeuse d’hommes). J’avoue que j’étais fier de ma création, et il y avait de quoi, à vrai dire. Elle est comme « le premier livre de ma Révélation » (G. de Menthière, Dix raisons de croire, p. 102). « Les cieux racontent la gloire de Dieu » (Proverbes 18, 1), et tous les autres êtres aussi d’ailleurs. Sauf les malheureux anges qui se sont rebellés contre moi, qui sont entrés dans une dissidence affichée à tout jamais. Sauf l’homme aussi, quand la folie le prend de me tourner le dos et de m’expulser de son horizon. Mais celui-là, sa faiblesse me fait pitié et je sors à sa rencontre pour lui pardonner et le serrer bien fort dans mes bras, afin qu’il comprenne bien qu’il est mon enfant et que je suis son Père (cf. Luc). je vous ai créés parce que je vous ai créés. C’est comme cela. C’est une conséquence de mon Amour fou et infini. Je vous ai créés pour ma gloire. Il ne pouvait pas en aller autrement, car, moi, je suis la Perfection infinie, dit Dieu. Je ne manque de rien. Or, si, par pure hypothèse, j’avais agi pour un autre motif que ma gloire, vous auriez cru que j’étais déficient, qu’il me fallait satisfaire un besoin quelconque. Mais tel n’est pas le cas. Je me suffis à moi-même, et largement. Car je ne suis pas seul : nous sommes Trois de la Trinité. Il ne m’était donc pas possible, métaphysiquement parlant, d’agir pour une cause qui me serait externe. Penser cela, ce serait m’enfermer dans des limites et des imperfections. Or moi, dit Dieu, je suis la Perfection absolue. (à suivre…)

jeudi 26 septembre 2013

Les plans de Dieu (20)

Les plans de Dieu (20

N’oublie pas que vous êtes tous abondamment et savamment dotés par moi, chacun selon ses capacités (cf. Matthieu 25, 15) et donc que vous êtes, chacun de vous autant que vous êtes, parfaitement en mesure de porter cette Croix et d’arriver à la dresser au vu et au su de tout le monde, en disant à la foule qui vous regarde : « N’ayez pas peur ! » « Nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour leur perte, mais de ceux qui gardent la foi pour sauver leur âme » (Hébreux 10, 39). Venez avec nous à la recherche de l’Amour. Dieu nous a tant aimé qu’il a « envoyé son Fils comme agent de propitiation pour nous » (1 Jean 4, 10). Et il est là sur la Croix, en Croix, qui nous attire à cet Amour, comme il l’a prédit : « Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tous les hommes à moi » (Jean 12, 32). Laissez-vous donc séduire par un tel Dieu, « le seul vrai Dieu » (Jean 17, 3). (lire la suite) L’heure est venue de « rassembler tout dans le Christ, ce qui est dans les cieux et ce qui est sur terre, tout en lui » (Éphésiens 1, 10) afin de réaliser « la restauration universelle dont Dieu a parlé par la bouche des saints Prophètes des temps passé » (Actes 3, 21), « les cieux nouveaux et la terre nouvelle que nous attendons d’après sa promesse » (1 Pierre 3, 13). Il doit en aller ainsi, car, de fait, mon Fils est venu redonner leur lettres de noblesse à toutes les professions et à toutes les situations humaines, en les assumant et en leur insufflant sa propre sainteté. Parce que vous êtes mes enfants, vous ne pouvez pas me décevoir. Prenez à cœur de me rendre présent dans les entrailles de la société des hommes et vous verrez à quel point vous êtes gagnants, car je suis prêt à faire fructifier vos efforts à trente, à soixante et même à cent pour un (cf. Marc 4, 21), et à vous donner par surcroît, par une surabondance de ma Bonté, la vie éternelle (cf. Luc 18, 30). (à suivre…)

mardi 24 septembre 2013

Les plans de Dieu (18)

Les plans de Dieu (18)

Mais si c’est le diable en personne qui vous présente une clé, un faux passe, vous le prenez, avec empressement même. Or, elle n’ouvre l’accès qu’aux divers chemins qui mènent en enfer. Son trousseau ne comportera jamais la clé du paradis. Parce que la clef du paradis – je m’y connais, dit Dieu – c’est la Croix de mon Fils. Tout simplement. Et la Croix signifie la déroute de satan. Il ne peut évidemment pas la supporter, même pas la voir. Si les Juifs sépharades crachent par terre chaque fois qu’ils voient une croix, car elle reste à leurs yeux l’expression d’un châtiment infamant, vous pouvez penser quelle répugnance elle inspire à tous les démons, qu’elle a définitivement vaincus. Le simple fait de la voir est une souffrance (lire la suite) atroce pour eux, un véritable déchirement. Ils s’en rouleraient par terre de convulsions. Mais laissons Lucifer à sa misère misérable. Ce n’est qu’un magnifique et grand luminaire, le plus grand de tous, définitivement éteint, qui ne sait que communiquer des ténèbres épaisses partout où il se rend maître des lieux. Il ne sait que tirer des écrans de fumée pour me cacher aux yeux des hommes et les tromper lamentablement, car il « est menteur et père du mensonge » (Jean 8, 44). En revanche, il y a vous tous, mes enfants. Et moi, di Dieu, « je veux que là où je suis, ils y soient avec moi, afin qu'ils voient la gloire que tu m'as donnée, parce que tu m'as aimé avant la création du monde » (Jean 17, 24), afin que « tous ils soient un, comme toi, mon Père, tu es en moi, et moi en toi, pour que, eux aussi, ils soient un en nous » (Jean 17, 21). Tiens, je vais te lire un texte d’un de mes serviteurs bon et fidèle (cf. Matthieu 25, 21) qui est déjà entré dans la joie de son maître : « 7 août 1931 : on célèbre aujourd’hui dans ce diocèse la fête de la Transfiguration de notre Seigneur Jésus-Christ. – Tandis que je priais, durant la sainte Messe, pour mes intentions, je me suis rendu compte du changement intérieur que Dieu a effectué en moi durant ces années de séjour dans l’ex-Cour… Et de bien malgré moi : sans ma collaboration, puis-je dire. Je crois que j’ai renouvelé ma résolution d’orienter toute ma vie vers l’accomplissement de la Volonté divine : l’Œuvre de Dieu. (Résolution que je renouvelle aussi, en cet instant, de tout mon cœur.) Vint le moment de la Consécration : lorsque j’élevais la sainte Hostie, sans perdre le recueillement voulu, sans me distraire – je venais de faire intérieurement l’offrande à l’Amour Miséricordieux – ces paroles de l’Écriture : « et si exaltatus fuero a terra, omnia traham ad meipsum » (Jean 12, 32) sont venues à mon esprit, avec une force et une clarté extraordinaire. D’habitude j’ai peur en présence du surnaturel. Mais, tout de suite après, il y a le ne timeas ! c’est Moi. J’ai alors compris qu’il appartenait aux hommes et aux femmes de Dieu de hisser la Croix au sommet de toutes les activités humaines, avec les enseignements du Christ… Et j’y ai vu le Seigneur triompher, attirant à lui toutes choses » (saint Josémaria, cité dans A. Vazquez de Prada, Le fondateur de l’Opus Dei, vol. I, p. 378-379). (à suivre…)

lundi 23 septembre 2013

Les plans de Dieu (17)

Les plans de Dieu (17)

Du moment que vous êtes devenus mes enfants de choix par votre baptême, votre destinée est toute tracée : c’est le ciel, éternellement, c’est-à-dire vivre avec moi par le Fils dans l’Esprit Saint à tout jamais… telle est la vocation des enfants de Dieu. C’est ce que j’avais en tête quand j’ai tiré Adam et Ève du néant, et c’est ce que j’avais commencé à vivre avec eux. C’était paradisiaque, comme vous dites. Mais voilà, ils se sont fourvoyés. Ils se sont décidés sur un coup de tête à se séparer de moi. Or, je vous le dis, il ne peut pas exister de plus grand malheur pour l’homme que de vivre en dehors de moi, sans moi. Car « sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jean15, 5). Et « qui n'est pas avec moi est contre moi, et qui n'amasse pas avec moi disperse » (Matthieu 12, 30). Je ne dramatise pas. (lire la suite) Je sais de quoi je parle. Croire en moi ne devrait pas vous être si difficile que cela quand même. Un de vos poètes que j’aime bien, parce qu’en plus il a su parler admirablement bien de ma Mère, me fait dire : « La foi ça ne m’étonne pas. Ca n’est pas étonnant. J’éclate tellement dans ma création. Dans le soleil et dans la lune et dans les étoiles. Dans toutes mes créatures. La foi va de soi. La foi marche toute seule. Pour croire il n’y a qu’à se laisser aller, il n’y a qu’à regarder » (Charles Péguy, Le porche du Mystère de la deuxième vertu). Eh bien ! il faut croire que pour vous ce n’est pas aussi limpide et immédiat que cela. Et puis, vous ne devriez pas hésiter à reprendre à votre compte la réaction de Dimas, qui m’est allée droit au cœur, qui m’a fait chaud au cœur, alors qu’il était glacé par la solitude dans laquelle je me trouvais, ayant l’impression que même le Père me délaissait : « Éli, Éli, lema sabachtani ? c’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27, 44). Dimas donc a repris son compagnon des mauvais coup qui m’agonisait d’injures et a tenté de le faire réfléchir en lui disant : « Pour nous, c’est justice, nous payons nos actes ; mais lui n’arien fait de mal » (Luc 23, 41). Je remercie l’Esprit Saint de le lui avoir fait comprendre, car ce Dimas ne me connaissait pas. Une telle réaction dans une circonstance aussi douloureuse pour moi ! Je n’ai fait ni une ni deux : « En vérité, je te le dis, dès aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23, 43). C’est le moins que je pouvais faire. Il est curieux de constater que des idées aussi claires et limpides n’arrivent pas à pénétrer en vous. Ne savez-vous pas qu’il « vaut mieux s’abriter dans le Seigneur que de se fier en l’homme » (Psaume 118, 8) ? Et que de se fier au diable, a fortiori, mille fois plus. Ces idées sont pourtant la clé du bonheur auquel vous aspirez. Je vous donne la clef, et vous n’en voulez pas, tout simplement parce que c’est moi. (à suivre…)

dimanche 22 septembre 2013

Les plans de Dieu (16)

Les plans de Dieu (16)

Vous êtes emballés par un beau spectacle ; vous êtes éberlués devant un paysage qui vous paraît splendide ; vous êtes tous emportés d’aise par un concert dirigé de main de maître et interprété avec brio. Pourtant je vous dis que vous n’avez rien vu. Vous croyez, mais vous verrez « de plus grandes choses que celle-là » (Jean 1, 50). Si vous arriviez à comprendre ce que veut dire être créé à mon image et à ma ressemblance (Genèse 1, 26), votre joie serait d’une autre nature, autrement profonde et durable, et vous acquériez « avec tous les saints la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur » de mon Amour (Éphésiens 3, 18). Vous vivez dans votre monde. Et il est originellement bon (lire la suite) (cf. Genèse 1, 31), car c’est moi qui l’ai créé, expressément pour vous, pour que vous le travailliez et le cultiviez (cf. Genèse 2, 15), dit le Seigneur, Dieu des armées célestes. Mais ce monde est nécessairement fini, limité, à perfectionner. S’il vous apporte beaucoup de satisfactions, il vous cause également nombre de tracas et il est source de bien des peines, car c’est par un travail pénible que tu en tires ta subsistance (cf. Genèse 3, 17). Mais vous, mes enfants, ceux que j’ai marqué d’un sceau pour l’éternité et à qui j’ai donné dans leur cœur l’Esprit Saint à titre d’arrhes (cf. 2 Corinthiens 1, 22), vous ne pouvez pas rester le nez collé aux réalités matérielles en vous enfermant dans l’horizon strictement terrestre. Ce n’est pas l’objectif que je vous ai assigné. Non. C’eût été en vérité très mesquin de ma part. et vous jouer un bien mauvais tour. Or, moi, dit Dieu, je ne peux ni me tromper ni vous tromper (cf. Actes de foi). Et je suis magnanime par nature. Réfléchis à cela : « Une femme oubliera-t-elle son nourrisson, n'aura-t-elle pas pitié du fruit de ses entrailles ? Quand même les mères oublieraient, moi, je ne t'oublierai point ! » (Isaïe 49, 15). « Y a-t-il parmi vous un père qui, si son fils lui demande du pain, lui donnera une pierre ? Ou, [s'il demande] un poisson, lui donnera-t-il, au lieu de poisson, un serpent ? Ou, s'il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion ? » (Luc 11, 11-12). (à suivre…)

samedi 21 septembre 2013

Les plans de Dieu (15)

Les plans de Dieu (15) (lire la suite) Je ne prononce pas cette sentence de gaieté de cœur. En réalité, ce n’est pas moi qui la formule, mais vous-mêmes. Mais c’est une autre affaire. Oublions-la pour le moment. Je repense souvent au jardin d’Éden. Ce n’est pas de la nostalgie, car ce genre de sentiment m’est totalement étranger. Mais c’est parce que tout est présent en même temps à mes yeux. J’embrasse d’un seul regard toute l’histoire, depuis ce que vous appelez le « big bang », expression qui me fait bien rire, jusqu’au « big boum » final. Certes, Adam et Ève m’ont forcé la main. Mais je ne regrette rien. Parce qu’ils nous ont donné l’occasion à nous Trois de vous prouver par a plus b que nous vous aimons vraiment et à avoir pour vous d’autres inventions d’Amour qui devraient vous couper le souffle. Au moins si vous vouliez bien vous donner un peu de peine pour chercher à comprendre les « signes des temps ». « Le soir venu, vous dites : Il fera beau, car le ciel est rouge ; et le matin : Aujourd'hui, de l'orage, car le ciel est d'un rouge sombre. Vous savez discerner l'aspect du ciel ; mais les signes des temps, vous ne le pouvez » (Matthieu 16, 2-3). Je disais donc que je repense au paradis terrestre. Et je revois l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Il est toujours là, planté dans mon jardin. Il est beau à voir. Tu penses si j’en prends bien soin. Après ce qui s’est passé, vous, vous auriez été capables de le placer derrière une vitre blindée… Avec moi, un chérubin suffit (cf. Genèse 3, 24). (à suivre…)

vendredi 20 septembre 2013

La Chapelle militaire de la base Navale de Toulon saccagée

La Chapelle militaire de la base Navale de Toulon saccagée

Communiqué de Monseigneur Poignard, vicaire général du diocèse aux Armées françaises : « Je viens d'apprendre ce samedi que la chapelle militaire de la base navale de Toulon (83) a été profanée. On s'en est pris aux quatre grands symboles de la foi catholique : - le Saint-Sacrement (tabernacle renversé et brisé), - les saintes espèces répandues sur le sol, - le baptistère totalement brisé, - l'ambon (la Parole de Dieu jetée à terre et piétinée). L'intolérance (dont chacun peut deviner l'origine !) pénètre maintenant à l'intérieur des enceintes militaires : il y a de quoi être vraiment très inquiets et incite à la réaction. Ils n'ont plus peurs de rien ! La guerre totale est engagée. » Commentaires: 1- Pas de réaction de : François HOLLANDE, chef des armées. Manuel VALLS, ministre de l’intérieur et des cultes. Jean-Yves LE DRIAN, ministre de la défense. Christiane TAUBIRA, ministre de la justice Grand silence des médias complices affidés au PS 2 - Cet événement, cette provocation, cette profanation des symboles religieux, cette attaque contre notre culture, et la déclaration indignée de l'évêque aux Armées sont confirmés par le site de La Croix et plusieurs autres journaux ; 3 - Quand on casse une chapelle catholique, silence assourdissant du ministre de l'intérieur et de la ministre de la justice et des grands média complices, gavés de subventions publiques, qui ont tous largement contribué à instaurer cette situation inique depuis 30 ans. 4 -Il faut bien comprendre de quoi il s'agit : nous entrons dans l'ère de la persécution des chrétiens dans toute l'Europe, tolérée et encouragée par l'État... FAITES CONNAITRE CET EVENEMENT ODIEUX

Les plans de Dieu (14)

Les plans de Dieu (14)

Sous les pieds du Christ gisent pêle-mêle des portes renversées, des chaînes brisées, des serrures disloquées qui marquent l’effondrement du pouvoir de la mort, symbolisées par son chef, satan, étendu ligoté entre les portes abattues de son royaume. Il est définitivement vaincu par « le premier-né d’entre les morts » (expression employée à plusieurs reprises par l’apôtre Paul) dont le passage par la mort physique arrache ses frères humains à leur destin de mort totale et les entraîne dans le sillage de sa résurrection. Rayonnant de l’énergie divine, (lire la suite) le Vivant bondit littéralement hors du gouffre des ténèbres » (É. Gondinet-Wallstein, Célébration de l’inespéré. Regards sur la résurrection, 2003, p. 48-51). Vous voyez ? Je ne suis nullement rancunier, moi. Je ne pouvais quand même pas me priver éternellement de leur compagnie. S’ils n’étaient pas entrés dans la Jérusalem céleste, celle-ci aurait dû logiquement rester fermée à toute leur descendance. Ce qui était impossible, puisque la Croix de mon Fils a été – est – on ne peut plus efficace. Il fallait bien que je les accueille dans ma gloire. Tout comme il était impératif, pour de toutes autres raisons, que la bonne Marie, celle que vous appelez la « très Sainte Vierge », vienne rejoindre mon Fils au ciel, et qu’elle s’y présente avec son âme et avec son corps, qui n’a pas plus connu la corruption du tombeau que celui de mon Fils, de son Fils. Pour une fête, ça a été une fête le jour de son arrivée, de son entrée triomphale. Nous avions mis les petits plats dans les grands, comme vous dites. L’on n’avait jamais rien vue de tel en paradis. Il fallait voir l’étonnement et l’émerveillement de toutes les légions des anges et des archanges, des chérubins et des séraphins, des trônes, des puissances et des dominations ! Moi, mon rêve, dit Dieu, ce serait de réunir l’humanité, tous les hommes et toutes les femmes de toutes les générations et de faire avec eux une fête continuelle : « Le festin est prêt (Isaïe 25, 6). Oui, ce serait vraiment formidable. Nous aurions tous ensemble une vie meilleure. Et puis, j’ai tellement de choses à raconter à mes enfants, j’ai tant de choses à leur dire, et eux tant à découvrir. Je suis inépuisable, vous savez. Mais voilà, je sais que c’est un rêve irréalisable. « Seulement quand le Fils de l’Homme viendra, trouvera-t-il la foi su terre ? » (Luc 18, 8). Je suis convaincu que oui. Mais l’interrogation a son fondement. Elle montre que beaucoup refusent l’offre que nous leur faisons, nous trois de la Trinité. Ils se sont fabriqués un cœur de pierre (cf. Ézéchiel 36, 26) à force de ne penser qu’à eux-mêmes. Ce qui fait qu’ils n’acceptent pas que quelqu’un d’autre qu’eux-mêmes les aime ; surtout si ce quelqu’un d’autre c’est moi. (à suivre…)

jeudi 19 septembre 2013

Les plans de Dieu (13)

Les plans de Dieu (13)

Voulez-vous un exemple ? Je vous donnerai celui d’Adam et Ève. Ils ont gravement fauté et, de surcroît, ils vous ont tous entraînés dans leur chute et dans leur disgrâce. Mais je n’allais pas abandonner ces deux enfants chéris. Ils ont compris leur faute et s’en sont repentis. Aussi quand mon Fils est ressuscité d’entre les morts, il les a aussitôt saisis par la main pour les réintroduire au paradis d’où ils n’auraient jamais dû sortir. « Par ma puissance, j’ordonne à ceux qui sont dans les chaînes : sortez. À ceux qui sont dans les ténèbres : soyez illuminés. À ceux quisont endormis : relevez-vous. […] Adam, je ne t’ai pas créé pour que tu demeures captif du séjour des morts. […] Lève-toi, partons d’ici » (Épiphane de Salamine, Homélie pour le grand et saint Samedi). (lire la suite) Cette scène émouvante a été illustrée dans l’immense fresque de La Descente aux enfers qu’une main pieuse et inspirée a exécutée dans l’abside de l’église Saint-Sauveur-in-Chora, à Constantinople, aujourd’hui Kariye Djami, à Istamboul. « Éclatant de lumière et de vie, mû par un dynamisme auquel rien n’est capable de résister, le Christ foule aux pieds les portes fracassées d’un abîme de ténèbres dont il jaillit victorieusement, entraînant dans sa remontée le vieil Adam vêtu de blanc et une Ève enveloppée de rouge qu’il extirpe de leurs tombes. Son énergie est telle qu’ils semblent littéralement se précipiter vers lui. Mais ce n’est pas d’eux que vient l’impulsion, elle vient du seul Ressuscité qui les sort du gouffre par la prise victorieuse qu’il exerce sur leurs poignets. Adam et Ève se contentent, en tendant vers lui leurs mains libres, d’acquiescer à l’avenir que leur ouvre leur sauveur. Autour d’eux se presse la foule de « ceux que Dieu est allé chercher parmi les morts pour en faire des vivants » (saint Cyrille de Jérusalem), et parmi ceux qui, dans les textes bibliques, avaient annoncé ou préfiguré la venue su Sauveur. À gauche les rois David et Salomon, reconnaissables à leurs couronnes, sont précédés par un saint Jean-Baptiste qui, comme au temps de sa vie terrestre, désigne Jésus de la main à ses accompagnateurs. À droite, juste derrière Ève, se dresse la première victime d’un meurtre, son fils Abel identifié par sa houlette de berger, suivi d’un groupe de justes et de prophètes. Ils se découpent sur des amas rocheux entre lesquels une fissure béante permet le surgissement du Maître de la Vie. (à suivre…)

mercredi 18 septembre 2013

Les plans de Dieu (12)

Les plans de Dieu (12)

Celui qui est véritablement mon enfant écoute et met en pratique ce que mon Fils a dit : « Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renonce lui-même, qu'il prenne sa croix chaque jour et me suive » (Luc 9, 23). Si la croix n’est pas inscrite au cœur de votre vie, vous passez à côté de l’essentiel. Vous ratez le principal. Car mon Fils vous a sauvés principalement et essentiellement par la Croix glorieuse. Par par sa prédication ou ses miracles, mais en mourant sur la Croix. Absolument. Toute sa vie, certes, avait une profonde valeur rédemptrice, dans ses moindres détails, dans tous ses aspects, même les plus minimes et les plus matériels. Mais là où vous a vraiment sauvés, c’est au Calvaire, quand il s’est écrié : Consummatum est ! « C’est accompli ! » (Jean 19, 30). J’ai mené ma mission à son terme. C’est maintenant l’affaire des hommes. À eux de jouer. (lire la suite) Si vous ne prenez pas la croix à la suite de mon Fils, votre prière aura beau multiplier les mots, je ne pourrai guère y répondre. « Si tu me demandes avec attention, mais sans persévérance… je te répondrai, mais si bas que tu n’entendras pas clairement ma réponse : car ton amour est trop faible pour obtenir ce que tu demandes » (Malebranche, Méditations chrétiennes, 3e méditation). Si vous voulez que je vous exauce,ne soyez donc pas timorés, irrésolus. Si vous me demandez, allez-y carrément ! Demandez-moi la lune. Demandez l’impossible, sachant que « rien n’est impossible à Dieu » (Luc 1, 37). Je l’ai amplement démontré ? « Je vous le dis, celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème abondamment moissonnera abondamment » (2 Corinthiens 9, 7). Pareillement, qui demande peu reçoit peu. Si vous voyez que je ne vous exauce pas, c’est bien de votre faute. Je n’aime pas les mous, les mollassons, les mouligasses. « Ne dis pas : « C’est mon tempérament…, ce sont des manifestations de mon caractère. » Ce sont des manifestations de ton manque de caractère : sois homme, esto vir » (saint Josémaria, Chemin, n° 4). Et vir desideriorum, « un homme de désirs » saints, comme mon serviteur Daniel (cf. Daniel 10, 11.19). qui fait état de ses souhaits sans complexe. J’aime que l’on soit exigeant avec moi. Cela me fait plaisir, parce que cela traduit un zèle dévorant pour la maison de Dieu (cf. Jean 2, 17) et pour l’évangélisation. Et ce n’est pas parce que vous péchez malgré vos protestations de fidélité que je ne vais pas satisfaire vos requêtes. Il me suffit que vous me demandiez pardon pour que mon Cœur se ramollise et qu’il se laisse fléchir. (à suivre…)

mardi 17 septembre 2013

Les plans de Dieu (11)

Les plans de Dieu (11)

Soyez donc dans la joie quand vous rencontrez des épreuves, te disais-je. « Car l’épreuve, qui vérifie la qualité de votre foi, produit en vous la persévérance, et la persévérance doit vous amener à une conduite parfaite ; ainsi vous serez vraiment parfaits, et vous ne manquerez de rien » (Jacques 1, 3-4). Parce que celui qui n’inscrit pas la croix dans sa vie est comme une sorte de pantin désarticulé. « Ce parler hâtif, qui ne laisse place à aucune réflexion, n’est que concert de casseroles. Et je te dirai, avec sainte Thérèse d’Avila, que je n’appelle pas cela prier, même si tu remues abondamment les lèvres » (saint Josémaria, Chemin, n° 85). L’homme pense qu’il lui faut pérorer pour être entendu de moi, qu’un verbiage abondant va lui ouvrir les portes de mon cœur. Et il se trompe de porte. « la Simple dévotion croit et se figure que le principal dans les prières, le point où elle doit insister, c’est que Dieu entende ce qu’elle demande. Et pourtant, au sens éternel de la vérité, c’est juste l’inverse : (lire la suite) dans le vrai rapport de la prière, ce n’est pas Dieu qui entend ce qu’on lui demande, mais l’orant qui continue de prier jusqu’à être lui-même l’entendeur, jusqu’à entendre ce que Dieu veut. Le dévot simple a besoin de beaucoup de mots, et c’est pourquoi le fond de ses prières n’est qu’exigences ; la vraie prière ne fait qu’entendre » (S. Kierkegaard, Journal, Extraits). Cette réflexion me plaît, car elle voit juste. En effet, je ne me retrouve pas dans ces longs monologues, qui font trop de bruit et occupent le terrain. Je me rends présent dans le silence. Et le silence de l’âme suppose une forme de prière qui est celle du corps : la mortification, la pénitence, la croix aimée. Mieux encore désirée : O Crux, diu amata, tamdiu desiderata, « Ô Croix, aimée depuis longtemps, désirée depuis plus longtemps encore » (saint André). C’étaient bien là les sentiments de mon Jésus tout au long de sa vie terrestre. « J'ai ardemment désiré manger cette pâque avec vous avant de souffrir » (Luc 22, 15). Vous aussi, il vous faut désirer la croix de tous les jours, qui fait participer votre corps à la tâche de votre sanctification, qui est quand même celle à laquelle vous devez vous atteler de toutes vos forces le temps qu’il vous reste à vivre chez vous. Pour éviter d’être ce pantin désarticulé auquel je faisais allusion. « Garde-toi de cette maladie du caractère qui a pour symptômes l’instabilité en tout, la légèreté en actes et en paroles, l’étourderie…: la frivolité, en un mot. Et si tu ne réagis pas à temps — pas demain, aujourd’hui ! — la frivolité qui rend tes jours si vides (« si pleins de vide ») fera de toi, ne l’oublie pas, un pantin désarticulé et inutile » (saint Josémaria, Chemin, n° 17). Le renoncement à vous-mêmes fait taire les aspirations du « vieil homme » (Romains 6, 6). En effet, « ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises » (Galates, 5, 24). (à suivre…)

lundi 16 septembre 2013

Les plans de Dieu (10)

Les plans de Dieu (10)

« Je redoute de scruter ce mystère : si tout pécheur doit faire un an de pénitence pour un jour de péché, nous qui péchons tous les jours, combien de siècles – ou de « siècles des siècles » nous faudra-t-il pour effacer nos péchés ? Ici, dira-t-on peut-être, Dieu se montre juste, mais non pas clément. Écoute un exemple matériel : quand le corps reçoit une blessure, si le coup n’a pris qu’un instant, combien faudra-t-il de temps et de douleur avant d’obtenir la guérison ? Et si tu passes des blessures du corps à celles de l’âme – qui est blessée chaque fois qu’elle pèche – combien de temps vois-tu nécessaire pour la guérir ? Si nous pouvions voir combien notre homme intérieur est blessé par le péché, nous résisterions, comme dit l’Écriture, « jusqu’à la mort ». […] (lire la suite) Mais du moment où tu te retournes vers Dieu, tu es sauvé : car tu trouves un avocat, qui pour toi intercède auprès du Père ; et il a beaucoup plus de poids que Moïse, qui cependant pria pour le peuple d’Israël et fut exaucé. Et peut-être cet épisode de Moïse se trouve-t-il dans les Écritures pour nous donner confiance, comme le dit saint Jean dans son épître : «‘Ne péchez pas ! Mais si l’un de vous pèche, nous avons un avocat auprès du Père : Jésus, le Juste…’ À lui la gloire dans les siècles des siècles » (Origène, Homélie 8 sur les Nombres). Tout cela est exact. En réalité, vous n’avez pas seulement un Avocat, le meilleur de tous les barreaux du monde, dont la plaidoirie fait mouche à tous les coups. Je vous ai donné aussi une Avocate hors catégorie, la Mère de mon Fils et votre propre Mère. Vous avez bien raison de l’invoquer en disant : « Ô vous, notre Avocate, tournez vers nous vos regard compatissants » (Salve Regina). Vous ne pouvez pas avoir de meilleure défense auprès de moi, tout pécheurs que vous soyez. J’en suis bien persuadé. Marie est la nouvelle Arche de l’Alliance grâce à laquelle tu te rends continuellement présent au milieu de ton peuple. Elle est le nouvel arc-en-ciel en union avec son Fils. Les sept couleurs de l'arc-en-ciel (Genèse 9, 12-17) renvoient aux sept dons du Saint-Esprit qui embellissent l'âme de Marie. Dieu a fait alliance avec notre nature en Marie, réunissant dans une même Personne la nature divine et la nature humaine. « L’arc, ou le prisme, signifie l’humanité du Christ et sa Passion. Cette humanité fut, dans sa Passion, tendue comme un arc (cf. Psaume 18, 35), et teintée de la couleur rouge du sang et de la couleur de l’eau lorsque l’eau jaillit du côté percé du Christ. dieu tend cet arc dans les nuées : il est signe de paix et d’alliance entre Dieu et les hommes, car le Christ, par le sang de sa crucifixion, a pacifié les chemins tant sur la terre qu’au ciel. Dieu le Père l’a regardé : le Fils montre en effet au Père son côté percé et ses plaies, et c’est pourquoi le Père fait miséricorde aux hommes » (Denys le Chartreux, In Genesis 9, 13). (à suivre…)

dimanche 15 septembre 2013

Les plans de Dieu (19)

Les plans de Dieu (19)

Qui donc va me dresser ainsi à la face du monde, au sommet de toutes les activités que vous accomplissez chaque sainte journée qui passe, vous les hommes ? Toi. Toi très précisément. Toi dont j’ai fait mon enfant précisément pour cela. « À une condition toutefois :c’est que vous demeuriez sur la base solide et ferme de la foi, sans vous laisser départir de l’espérance née de l’Évangile reçu par vous » (Colossiens 1, 23). Autrement tu échoueras stupidement et toutes tes œuvres se dissiperont comme de la paille emportée par le vent ou que l’on consume au feu qui ne s’éteint pas (cf. Luc 3, 17). Dis-toi bien que mon Fils vous a sauvés : non pas par des œuvres que vous auriez faites en état de justice, mais en raison de sa miséricorde, grâce au bain où l’Esprit régénère et rénove, l’Esprit qu’il a répandu sur vous en abondance, par Jésus-Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par sa grâce, vous deveniez en espérance héritiers de la vie éternelle » (Tite 3, 5-7). (lire la suite) Et tu me hisseras bien haut, bien droit, à la cime des occupations des hommes si tu sais étendre toi-même tes bras sur la Croix et accepter – plus encore et mieux « aimer » - les souffrances que la vie comporte inévitablement (mais moi, dit Dieu, j’aurais voulu vous les éviter…), souffrances qui t’identifient peu à peu à mon Fils ; si tu sais apprécier à sa juste valeur cette Croix qui vous apporte le Salut et donc l’accepter – plus encore et mieux l’« aimer » - avec paix, sérénité et reconnaissance ; si tu ne te plains pas de ce qui t’arrive, mais sais au contraire me l’offrir pacifiquement en union avec mon Unique et ainsi la rendre agréablement présente dans le monde pour que nombreux soient ceux qui apprennent à aimer la Croix que je leur envoie et qui découvrent le sens positif de leur existence, de toute existence, y compris de celles qui passent pour être funestes aux yeux des hommes, qui restent terrestres et ne savent pas être spirituels (cf. Romains 7, 14). « Ayez soin de toute chose par amour de Dieu, en embrassant avec joie la croix de chaque jour. Je l’ai répété des milliers de fois, parce que je pense que ces idées doivent être gravées dans le cœur des chrétiens : quand nous ne nous bornons pas à tolérer la contradiction, la douleur physique ou morale, mais qu’au contraire nous l’aimons et que nous l’offrons à Dieu en réparation pour nos péchés personnels et pour les péchés de tous les hommes, alors je vous assure que cette souffrance n’accable pas. Nous ne portons plus n’importe quelle croix, nous découvrons la Croix du Christ avec, en plus, la consolation de constater que le Rédempteur se charge d’en supporter le poids. Nous collaborons comme Simon de Cyrène qui se vit obligé de prêter ses épaules pour aider Jésus, alors qu’il revenait de travailler son champ et pensait à un repos mérité (cf. Marc 15, 21). Être volontairement le Cyrénéen du Christ, accompagner d’aussi près son Humanité souffrante, réduite à une loque, n’est pas un malheur pour une âme aimante, mais lui apporte la certitude de la proximité de Dieu qui, par ce choix, la bénit » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 132). (à suivre…)

Les plans de Dieu (9)

Les plans de Dieu (9)

Mon Dieu, je vois combien « ils te sont chers aussi, les peuples ; tous leurs saints, tu les protèges ; et eux se sont couchés à tes pieds, ont recueilli ta propre parole ! » (Deutéronome 33, 3), comme Marie de Béthanie, qui n’avait d’yeux et d’ouïe que pour la Parole divine qui sortait des lèvres de Jésus de Nazareth. Une parole qui transportait d’aise, qui mettait en contact direct avec toi, mon Dieu, qui présentait un panorama encourageant et optimiste pour la vie quotidienne. Qui donc chantera les merveilles que tu as réalisées pour ton peuple ? « Tu es sorti pour sauver ton peuple, pour sauver ton Messie. Tu as écrasé la tête de la Maison de l’impie, mis à nu ses fondements, jusqu’au cou ! » (Habacuc 3, 13). J’avais annoncé cet écrasement dans les temps anciens, à vos premiers parents. Je l’avais prédit, venant de la femme. Voilà qui est accompli désormais. « C’est moi, c’est moi qui suis le Seigneur : en dehors de moi, il n’est pas de Sauveur » (Isaïe 43, 11). (lire la suite) Oui, je confesse que « le salut n’est en nul autre ; car aucun autre Nom sous le ciel n’a été donné aux hommes par lequel nous puissions être sauvés » (Apocalypse 4, 12). Ah ! mon Dieu ! grande est ta bonté. Tu peux nous déclarer, avec Isaïe : « Je me suis laissé trouver par ceux qui ne me cherchaient pas, je me suis manifesté à ceux qui ne m’interrogeaient pas » (Romains 10, 20). Ne t’ai-je pas dit que je sors toujours à la rencontre de ma brebis perdue ? Suis-je ou ne suis-je pas ton Père ? Certes. Mais il me souvient de ce que tu as dit aux Juifs après le retour des explorateurs envoyés par Moïse prendre contact avec la terre que tu leur avait promise, la « Terre promise », alors qu’ils se mirent à dénigrer ce pays où coulaient le miel et le lait à profusion (Exode 3, 8). Tu as prononcé alors la sentence contre les rebelles : « Selon les jours que vous avez mis à explorer le pays, quarante jours – autant de jours, autant d’années – vous porterez la peine de vos fautes quarante années, et vous saurez ce que c’est que mon aversion » (Nombres 14, 34). (à suivre…)

vendredi 13 septembre 2013

Les plans de Dieu (8)

Les plans de Dieu (8)

Si tu t’es égaré sur un sentier de traverse, si tu as voulu « reprendre ta liberté » selon l’expression consacrée et t’affranchir de mon joug qui est doux, tout comme mon fardeau – le fardeau de mes commandements – est léger (Matthieu 11, 30), si tu penses être irrémédiablement perdu, n’oublies pas ce que mon Fils t’a enseigné : « Que vous en semble ? Si un homme a cent brebis, et qu'une d'elles vienne à s'égarer, ne laissera-t-il pas sur les montagnes les quatre-vingt-dix-neuf autres pour aller à la recherche de celle qui s'est égarée ? » (Matthieu 18, 12). Je pars toujours à la recherche de la brebis égarée. Et je la retrouve immanquablement. Et une fois que nous nous sommes retrouvés, je ne lui refuse jamais toutes les grâces (lire la suite) dont il a besoin pour recommencer. Vous pouvez dire assurément que « dans son grand amour pour l’humanité, Dieu vole au secours de l’homme, comme la mère veille sur son oisillon lorsqu’il vient à tomber du nid ; et si le serpent la dévore, ‘la mère déploie ses ailes et le prend’ (Deutéronome 32, 11). C’est ainsi que Dieu recherche sa créature comme un père, il la soigne après la chute, il poursuit la bête sauvage et reprend l’(oiseau en l’encourageant à revenir au nid » (saint Clément d’Alexandrie, Protrepticus 10). Après, à toi de réagir. À toi d’avoir l’humilité de reconnaître ton péché. À toi d’être docile et de te laisser guider pour réintégrer le bercail et rejoindre les autres brebis du troupeau. Réagis ! Rien n’est définitif dans votre monde, hormis la mort, qui vous fait passer dans un autre univers. Tout a une solution, pourvu que tu y mettes un minimum de bonne volonté, que tu y mettes du tien. Parce que moi, dit Dieu, j’y ai mis du mien, et comment donc ! Du mien surabondamment. Ne crois-tu pas qu’il n’existe pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime (cf. Jean 15, 13) ? Et comment donc que je vous aime, tout autant que vous êtes, et chacun d’entre vous individuellement, comme si vous étiez mon unique ! Ne savoures-tu pas ces mots : « C’est toi qui es mon roi, ô mon Dieu, toi qui [donne] la victoire » (Psaume 44, 7) ? Tout ce que je te dis là n’est pas feint, comme pour te tromper. Loi de moi pareille pensée ! La suite de la parabole de mon Jésus te le prouve : « Et s'il lui arrive de la retrouver, je vous le dis en vérité, il a plus de joie pour elle que pour les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées » (Matthieu 18, 13). Cela peut sembler paradoxal. Mais c’est que ton éloignement volontaire me brise le cœur. Les autres ne me créent pas de souci – du moins pour le moment -, ne m’enlèvent pas la paix. Mais toi, que j’ai introduit dans ma compagnie, que tu sois perdu, voilà qui met mon cœur en émoi. Réagis ! Tu en as les moyens. Ne me prives pas de la joie des retrouvailles, du plaisir de rentrer ensemble à la maison et de reprendre la vie commune. (à suivre…)

jeudi 12 septembre 2013

Les plans de Dieu (7)

Les plans de Dieu (7)

C’est cela que j’attends de vous, pour vous combler de mes bienfaits. Écoutez ce que l’apôtre vous dit : « Mes frères, quand vous buttez sur des épreuves, pensez que c’est une grande joie » (Jacques 1, 2), car c’est ma façon de vous bénir. Et puis, là où est la croix, là se trouve mon Fils bien-aimé, les bras grand ouverts, prêt à vous accueillir, et qui, en échange du don de sa vie, quémande un peu d’amour de votre part, des égards envers son corps sacré qu’il vous livre et qui vous est donné dans la Sainte Eucharistie. Un des plus grands malheurs qui vous arrive à vous, mes enfants – et le comble, c’est que (lire la suite) vous ne semblez même pas vous en rendre compte ! – c’est la façon dont vous traitez mon Fils dans cet auguste sacrement. Vous le recevez avec beaucoup de froideur et de distractions, par routine bien souvent. Sans parler de tous ceux d’entre vous qui le reçoivent indignement. N’avez-vous pas retenu ce que l’Apôtre dit à ce propos ? « Celui qui mangera le pain ou boira le calice du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange de ce pain et boive de ce calice ; car celui qui mange et boit [indignement], sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit son propre jugement » (1 Corinthiens 10, 27-29) L’avertissement est solennel. Or, il est curieux que vous ne preniez pas davantage soin de votre âme et, partant, comment vous pouvez maltraiter à ce point celui qui a assumé en toute conscience des tourments atroces dans la joie de donner sa vie pour que vous, vous ayez la vie sans restriction : « Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, et qu'elles soient dans l'abondance. » (Jean 10, 10). Rectifiez donc le plus rapidement possible. Révisez votre comportement. Convertissez-vous une bonne fois pour toutes. Cessez ces pratiques infâmes, qui sont un simulacre de piété et qui me sont particulièrement odieuses : « En agissant ainsi, tu amasseras des charbons de feu sur sa tête » (Romains 12, 20). Si vous ne rectifiez pas cette conduite insensée, vous aurez beau dire : « Seigneur ! Seigneur ! » je vous répondrai « hautement », pour que tous soient au courant : « Je ne vous ai jamais connus. Éloignez-vous de moi, artisans d'iniquité ! » (Matthieu 7, 23). (à suivre…)

mercredi 11 septembre 2013

Les plans de Dieu (6)

Les plans de Dieu (6)

À l’origine, j’aimais me promener dans le jardin d’Éden « à la brise du jour » (Genèse 3, 8), pour faire une surprise à vos premiers parents. Eh bien ! l’âme de Marie est comme un nouveau paradis terrestre, où je suis content de me promener, car je me trouve en pays connu et j’y suis reconnu pour ce que je suis. Comme l’a dit un de mes bons enfants de par chez vous, « la très sainte Vierge est le vrai paradis terrestre du nouvel Adam, et que l'ancien paradis terrestre n'en était que la figure. Il y a donc, dans ce paradis terrestre, des richesses, des beautés, des raretés et des douceurs inexplicables, que le nouvel Adam, Jésus-Christ, y a laissées. C'est en ce paradis qu'il a pris ses complaisances pendant neuf mois, (lire la suite) qu'il a opéré ses merveilles et qu'il a étalé ses richesses avec la magnificence d'un Dieu. Ce très saint lieu n'est composé que d'une terre vierge et immaculée, dont a été formé et nourri le nouvel Adam, sans aucune tache ni souillure, par l'opération du Saint-Esprit, qui y habite. C'est en ce paradis terrestre où est véritablement l'arbre de vie qui a porté Jésus-Christ, le fruit de vie ; l'arbre de la science du bien et du mal, qui a donné la lumière au monde. Il y a, en ce lieu divin, des arbres plantés de la main de Dieu et arrosés de son onction divine, qui ont porté et portent tous les jours des fruits d'un goût divin » (saint Louis-Marie Grignion de Montfort, Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, n° 261). À l’homme j’ai dit : « Tu comptes beaucoup à mes yeux, tu as du prix, et moi je t’aime » (Isaïe 43, 4). Je ne l’ai pas dit aux poissons de la mer, aux oiseaux du ciel, ni aux bestiaux ou à toutes les bêtes sauvages et toutes les bestioles qui rampent sur la terre (cf. Genèse 1, 26). Non, dit Dieu. Mais c’est à l’homme, et à l’homme seul, cet autre moi-même, que j’ai fait cette déclaration enflammée. Quand il s’est agi de Marie, alors mon amour est devenu débordant, exubérant. Je le pousse jusqu’à la folie du Sacrifice de mon Fils, de l’envoyer s’abaisser : « Il s'est anéanti lui-même, en prenant la condition d'esclave, en se rendant semblable aux hommes, et reconnu pour homme par tout ce qui a paru de lui ; il s'est abaissé lui-même, se faisant obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la croix » (Philippiens 2, 7-8). Il est né dans le sein très chaste de la Vierge pour élever les hommes vers les réalités célestes et les attirer à moi (cf. Jean 12, 32). Mais vous, le moindre effort vous fatigue. Vous cherchez à esquiver tout ce qui demande de lutter, de renoncer à vous faire plaisir, comme vous dites. Et là, vous vous fourvoyez. Vous avez oublié que ce que vous avez à faire c’est de pouvoir dire, comme mon Fils : « Je fais toujours ce qui lui plaît » (Jean 8, 29). (à suivre…)

mardi 10 septembre 2013

Les plans de Dieu (5)

Les plans de Dieu (5)

Aussi, quand j’ai préparé Marie, j’ai repensé à ce moment des origines de l’humanité, je me suis replacé au commencement, à ce moment où j’ai tiré l’homme de « la glaise du sol » (Genèse 2, 7). Je me suis remémoré cet instant émouvant. Et je l’ai en quelque sorte reproduit en Marie de Nazareth, à ceci près qu’il a quand même fallu que mon Fils prenne sur lui d’effacer déjà le péché originel pour qu’il ne l’atteigne pas, et que notre Esprit Saint la remplisse d’un zèle ardent pour les affaires et la maison de son Père (cf. Luc 2, 49). Ca n’a pas été difficile, à vrai dire, parce que mon bras ne s’est pas raccourci entre-temps (lire la suite) (non est abbreviatum), c’est-à-dire depuis la grosse déconvenue du jardin d’Éden. Je suis Éternel, moi, dit Dieu. Je ne change pas. J’ai vraiment pris un grand plaisir à m’investir ainsi en Marie. À m’investir pour vous, car c’est à vous tous que je pensais, à votre bien, à votre Salut, qui était devenu hors de votre portée. Je peux bien dire de Marie : « Celle-ci est ma Fille bien-aimée, qui a toute ma complaisance » (cf. Matthieu 3, 17). Car, évidemment, je me complais dans la compagnie de ceux avec qui je ne forme qu’un seul Dieu, le Fils et l’Esprit. Mais je le retrouve de façon unique et bien à leur place en la jeune fille qui va devenir la nouvelle et éternelle Fille de Sion. Nous avons pris possession de son âme, résolument, sans hésiter. De façon irréversible. À elle plus qu’à tout autre mortel s’applique ce que j’ai dit par la bouche du prophète, à savoir que je mets « mes délices à fréquenter les enfants des hommes » (Proverbes 8, 31). Avec elle au moins, il n’y a pas de déboire à craindre, pas de déconvenues ni de surprises désagréables à attendre. Tout en elle est harmonie et progrès dans l’Amour, c’est-à-dire dans la sainteté. Oui, je suis vraiment chez moi chez elle. Vous ne louerez jamais assez cette femme fidèle entre toutes. Mes enfants orientaux emploient des superlatifs, au carré et même au cube, ils sont prodigues et inventifs dans leurs éloges. C’est pourquoi je les aime bien. Mais de toute façon, ils restent très en-deçà de la réalité, car celle-ci est indicible, ne peut être rendue dans votre langage à vous, les hommes. Car voyez-vous, Marie touche à la divinité. Elle la frôle de près. Seule le langage de l’Amour peut le comprendre, intuitivement, sans qu’il soit nécessaire d’en formuler une expression écrite ou orale qui, de toute façon, serait comparable à de la paille face à de l’or. (à suivre…)

lundi 9 septembre 2013

Les plans de Dieu (4)

Les plans de Dieu (4)

Ah ! ces deux-là ! [Adam et Ève] J’avais de grands projets pour eux. Je me réjouissais de les introduire dans ma famille divine et de leur faire partager la joie qui nous est connaturelle à nous trois. Je voulais qu’ils soient comme Dieu, et c’est pour cela que je les avais créés à mon image et à ma ressemblance (Genèse 1, 26). Mais eux, ils ont prétendu être « comme des dieux » (Genèse 3, 5), c’est-à-dire me détrôner, se mettre à ma place, usurper mon pouvoir. Prétention vaine, s’il en est, bien sûr. Mais quand même…Bien mal leur en a pris. Ca a été une grande déception, je dois le reconnaître. Je savais que cela pouvait arriver, évidemment. Car j’ai laissé à satan un certain pouvoir (cf. Job 2, 6). Mais j’escomptais quand même que mes deux chefs-d’œuvre m’aimeraient plus qu’un simple fruit ! Je ne voulais pas qu’ils me servent en automates, comme des robots. J’avais tout organisé (lire la suite) – là aussi – pour qu’ils soient heureux, vraiment heureux, parfaitement heureux, mais librement, sans y être forcé en quoique ce soit. S’ils avaient été des robots, ils n’auraient pas pu être heureux. Ils n’auraient pas fauté, certes – encore qu’il faille se méfier des machines, qui deviennent parfois folles - ; mais ils n’auraient pas communs le bonheur. Et moi, dit Dieu, je les destinais au bonheur. Tandis que vous, les hommes, dit le Béni, vous avez péché et vous continuez de transgresser mes commandements, mais vous pouvez être heureux et connaître un bonheur authentique et impérissable, parce que je vous ai envoyé mon Fils, « né » d’une femme, ni sujet de la Loi » (Galates 4, 4). Et cette femme, c’est la jeune épousée de Nazareth (cf. Matthieu 1, 20). J’ai donc décoré son âme de toutes mes vertus. Ce qui fait beaucoup, il faut le reconnaître. De plus, je les lui ai communiquées au degré le plus élevé que sa condition de créature pouvait supporter. Au-delà, elle en serait morte. Que personne ne vienne donc récriminer. En créant l’homme et la femme « pour qu’ils travaillent » (Genèse 2, 15) le reste de ma création que je mettais libéralement à leur disposition, j’avais bien constaté que ce nouvel être était très bon (cf. Genèse 1, 31), exceptionnellement bon par rapport à tout le reste de ma création. Car si ma création comporte des vestiges de mes perfections (cf. Romains 1, 20) suffisants pour que les hommes puissent me reconnaître, m’identifient comme leur Auteur, chez l’homme et la femme, il ne s’agit plus d’une trace, mais d’une participation véritable à mon être et à ma vie. Je les ai fait à mon image et à ma ressemblance, dit Dieu (Genèse 1, 26). (à suivre…)

dimanche 8 septembre 2013

Les plans de Dieu (3)

Les plans de Dieu (3)

De toute façon, je l’avais dotée de toutes les qualités possibles et imaginables. Et même de celles que vous ne pouviez pas imaginer, car vous n’êtes pas inventifs, comme moi je le suis. Je me suis en quelque sorte surpassé. J’ai fait pour elle tout ce que j’ai pu. Vraiment, « c’était très bon » (Genèse 1, 31). Je ne sais pas ce que j’aurais pu faire de mieux ou lui donner d’autre. En elle, mon image et ma ressemblance (cf. Genèse 1, 26) ont atteint leur sommet. Personne ne m’est plus proche qu’elle. Il ne m’était pas possible d’aller au-delà. Car cela aurait supposé qu’elle était l’égale de Dieu. C’eut été s’affranchir de sa condition de créature, ce que celle-ci ne permettait pas. Mais en la disposant à être la Mère de mon Fils, je la préparais à pénétrer autrement dans notre vie à nous ; (lire la suite) les trois Personnes de la Très Sainte Trinité. Je lui destinais une place de choix ; qu’elle devait déjà commencer à occuper alors qu’elle était sur terre, avant que j’envoie mes anges la chercher pour l’élever corps et âme à la gloire du ciel. Vraiment j’ai fait pour Marie de Nazareth ce que je n’ai fait – et ne ferai – pour nul autre. C’était nécessaire vu ce à quoi je la destinais de toute éternité. Non, en vérité, je ne vois pas, dit Dieu, comment j’aurai pu m’y prendre autrement. Si quelqu’un d’entre vous pense que j’aurais pu en rajouter, qu’il me le dise. Mais si quelque chose m’a échappé, je m’en serais aperçu, car je suis Omniscient, moi, dit le Seigneur. Et je sais ce que je fais. Je n’improvise pas. Je n’agis pas à la légère. Si vous pouviez choisir votre mère, ne chercheriez-vous pas une femme belle, intelligente, aimable, serviable, humble, disponible, fidèle, souriante, dévouée, laborieuse, ouverte aux autres, charitable, entreprenante, dynamique, sportive… ? Eh bien ! tout cela je l’ai fait pour Marie de Nazareth, et beaucoup plus, bien mieux. Je suis allé beaucoup plus loin, parce que je suis Tout-Puissant, moi, dit le Seigneur. Ce que nous avons fait, nous, les trois de la Trinité, c’est en vérité infiniment mieux, infiniment plus. Ce que nous décidé à nous trois, c'est de la racheter par avance du péché, de cette souillure terrible que vous, les hommes, vous héritez de vos premiers parents et qui fait de vous des « enfants de colère » (Éphésiens 2, 3). Nous l’avons préservée afin qu’elle ne fût pas le moins du monde, pas même une fraction de seconde, un millième de seconde, mêlée au péché, souillée par la tache originelle, par la faute d’Adam et Ève. Ce fut un jeu d’enfant pour nous, et il faut reconnaître que ça a été un bon tour de joué à Lucifer, qui ne s’en remettra jamais. (à suivre…)

samedi 7 septembre 2013

Les plans de Dieu (2)

Les plans de Dieu(2)

Mon fils tu es, mon fils du restes, peut nous dire le Seigneur. Que tu le veuilles ou non. C’est ta condition ontologique. La « vérité la plus intime » de ton existence (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 26). Et nul ne peut revenir sur cela. Car, s’il vit, c’est parce que moi, son Père, j’ai créé son âme, expressément pour lui et que, par cette âme, j’ai mis en lui comme jamais mon image et ma ressemblance (cf. Genèse 1, 26). Et moi, dit Dieu, vous ayant créés, je suis votre Père. Je ne sais pas faire autre chose que d’être votre Père. C’est comme cela. Vous ne pouvez pas m’enlever cela. C’est dans l’ordre de la nature. Ou plutôt de la surnature. Mais c’est quelque chose de constitutif, dont on ne peut se débarrasse comme vous enlevez votre veste. Je suis ton Père, vois-tu, et toi, tu es mon enfant. Si tu faisais un petit effort chaque jour pour te le rappeler, comme tu serais heureux. Et moi aussi du coup, parce que la plus grande joie d’un père, et aussi d’une mère – mais moi je suis les deux à la fois – c’est de constater que ses enfants sont heureux, nagent dans le bonheur, comme vous dites si joliment. (lire la suite) Je voulais me constituer une race d’enfants qui me fussent fidèles et, de ce fait, connussent la joie immense de ma compagnie. Mais Adam et Ève n’nt pas voulu de moi. Ils ont préféré un fruit à la nourriture de ma Parole de Vie. C’est quand même fou de penser à cela… Mais moi, dit Dieu, je n’abandonne pas la partie comme cela. Non, je ne me laisse pas décourager. J’ai dit alors à mon Fils d’aller vers les hommes, puisqu’ils ne voulaient plus venir à moi. Et je lui ai même prescrit de devenir leur nourriture supersubstantielle. Un aliment qui est le gage de la vie éternelle, puisque mon Fils est la Vie (Jean 14, 6). C’est pourquoi « le fruit qu’en paradis Adam ne goûta pas fut aujourd’hui, sur vos lèvres, déposé en grande joie : c’est le corps de notre Sauveur, qui fut préfiguré dans l’arbre : Adam, parce qu’il pécha, n’y put goûter » (saint Éphrem, Hymne 13 sur l’Épiphanie). Et ce fruit, c’est Marie qui vous le donne !Vous voyez combien vous devez lui être reconnaissants et combien vous devez l’aimer. Je savais de quelle trempe elle était quand je l’ai choisie pour être la Mère de mon Fils. Oui, je savais à qui j’avais à faire et qu’elle ferait l’affaire, très largement, magnifiquement bien, on ne peut plus largement et magnifiquement. Je le savais. Il faut dire que je m’étais arrangé et que je l’avais apprêtée pour qu’il en fût ainsi. Je lui avais choisi des parents exemplaires par leur sainteté, Joachim et Anne. Elle ne pouvait pas naître et grandir dans un environnement meilleur. Dans des conditions matérielles qui ne risquaient pas de la griser. (à suivre…)

vendredi 6 septembre 2013

Les plans de Dieu (1)

Les plans de Dieu (1)

« ‘Que recherche l’Un ?’ - Une postérité divine » (Matthieu 2, 15). Dieu veut une descendance d’enfants fidèles, aussi nombreuse que « les étoiles du ciel et […] le sable qui est au bord de la mer » (Genèse 22, 17). C’est en vue de cela qu’il a créé l’homme « à son image et à sa ressemblance » (Genèse 1, 26), et qu’il l’a créé « mâle et femelle » (Genèse 1, 27). Or, l’homme n’a pas voulu s’en (lire la suite) tenir aux plans établis par son Créateur, et il s’est laissé prendre aux rets du séducteur qui a flatté son orgueil (Genèse 3). L’homme avait à portée de la main « l’arbre de la connaissance du bien et du mal » (Genèse 2, 9), dont Dieu lui avait vivement conseillé de ne pas cueillir du fruit, « car le jour où tu en mangerais, tu encourais la mort » (Genèse 2, 17). Quelle idée Adam pouvait-il se faire de la mort, lui qui était appelé à ne pas mourir, et qui vivait dans la gloire de Dieu, dans la lumière de Dieu ? Qu’importe. Il perçoit bien que ce n’est pas une amie, contrairement à Dieu. L’avertissement était suffisamment solennel pour qu’il en tînt compte. Las ! Ce ne fut pas le cas… Cet arbre « était corporel et visible, comme tous les autres arbres. Plus j’y réfléchis, plus je suis d’avis que cet arbre n’était pas une mauvaise nourriture. Car Celui qui a fait « toutes choses très bonnes » n’avait pu établir rien de mauvais dans le paradis. Le mal consiste dans la transgression du précepte. Il fallait que l’homme reçût un commandement, sinon il n’aurait pas pensé ni compris qu’il y avait un Seigneur au-dessus de lui. L’arbre n’était donc pas mauvais ; mais il fut appelé « arbre de la connaissance du bien et du mal » parce que sis l’homme transgressait le précepte il apprendrait, par l’expérience du châtiment, quelle différence il y a entre le bien et l’obéissance et le mal et la désobéissance » (saint Augustin, De Genesis ad litteram 8, 5 ; P.L. 34, 377). L’homme n’en reste pas moins enfant de Dieu, comme le montre à la perfection la parabole du fils prodigue (cf. Luc 15). C’est pourquoi Dieu s’empresse de se porter au secours de sa créature dont l’harmonie vient de se briser. Il avait mis un grand espoir en lui, pensant à une descendance qui ne provienne pas seulement « du sang, de la chair et du vouloir de l’homme » (Jean 1, 13), mais qui proviendrait bien de lui, de qui procède toute paternité, au ciel et sur la terre (Éphésiens 3, 15). Mais si satan lui-même ne peut faire échouer les plans divins – il s’attaque à l’Église, mais « les portes de l’enfer – autrement dit la puissance du diable - ne l’emporteront pas sur elle » (Matthieu 16, 18) – à combien plus forte raison n’est-ce pas l’homme qui va en empêcher la réalisation. (à suivre…)

jeudi 5 septembre 2013

Arrêt sur christianisme (75)

Arrêt sur christianisme (75)

Il n’y a que la religion chrétienne qui consiste dans l’amour de Dieu. Les autres religions ont consisté dans la crainte des dieux qu’on voulait apaiser, et dans l’espérance de leurs bienfaits, qu’on tâchait de se procurer par des honneurs, des prières et des sacrifices. Mais la seule religion enseignée par Jésus-Christ nous oblige à aimer Dieu plus que nous-mêmes, et à ne nous aimer que pour l’amour de lui. Elle nous propose pour paradis le parfait et éternel amour. Fénelon, Lettres sur divers sujets de métaphysique et de religion.

mercredi 4 septembre 2013

Mission impossible (5)

Mission impossible (5)

Dieu qui « est riche en miséricorde » (Éphésiens 2, 4). « Celui qui trône dans les cieux se rit, le Seigneur se moque d’eux » (Psaume 2, 4). Écouteront-ils le prophète les presser de rendre hommage à Dieu en tremblant, « de peur qu’il ne s’irrite contre vous et que vous ne périssiez hors de la voie, car sa colère s’enflamme vite » (Psaume 2, 12). Or donc, « qu’une armée vienne camper contre moi, mon cœur ne craindra point ; que contre moi s’engage le combat, alors même j’aurai confiance » (Psaume 27, 3), car « le Seigneur est ma lumière et mon salut, qui craindrais-je ? » (Psaume 27, 1). C’est un langage que les mondains ne comprennent pas,car ils vivent dans la peur permanente d’être déboulonnés par quelqu’un de plus fort qu’eux, par un concurrent, comme Hérode tremble à la simple annonce qu’un nouveau-né puisse lui disputer un jour le trône… (lire la suite) La fidélité de Moïse et les humiliations subies de la part du pharaon finissent par être récompensées, comme Dieu le lui a annoncé : « Tu verras bientôt ce que je ferai à Pharaon [moi, et non toi, qui n’es que mon haut-parleur] : forcé par une main puissante, il les laissera aller [les fils d’Israël] ; forcé par une main puissante, il les chassera de son pays » (Exode 6, 1). Et s’il se repens par la suite : « Qu’avons-nous fait de laisser aller Israël qui ne nous servir a plus ? » (Exode 14, 5), c’est trop tard. Il a beau prendre la tête de ses chars et de ses cavaliers, c’est inutile. Ils seront engloutis dans les eaux de la mer Rouge, « et il n’en resta pas un seul » (Exode 14, 29). L’heure n’est pas éloignée où Moïse et tout le peuple pourront chanter à pleins poumons à la louange du Tout-Puissant : « Il a jeté à l’eau cheval et cavalier » (Exode 15, 1). Ce jour-là, « Israël vit sur le rivage de la mer les Égyptiens morts » (Exode 14, 30). Avec le prophète Jérémie, nous avons un autre exemple de mission impossible. Le Seigneur attire son attention sur la situation de son peuple : « As-tu vu ce qu’a fait Israël la schismatique ? Elle est allée sur toute montagne élevée et sous tout arbre vert – sous-entendu, elle a sacrifié à des divinités étrangères, ce que je lui avais formellement interdit parce que « c'est moi, moi qui suis Dieu, et qu'il n'y a point de Dieu à côté de moi » (Deutéronome 32, 39) –, et elle s’y est prostituée » (Jérémie 3, 6). Dieu chargea lors Jérémie d’un message de conversion, une conversion que la bonté de Dieu devrait faciliter grandement : « Reviens, schismatique Israël. Je ne vous fera pas un mauvais visage, car je suis bienveillant – oracle du Seigneur – et je ne conserve pas [ma colère] à jamais » (Jérémie 3, 12). (à suivre…)

mardi 3 septembre 2013

Mission impossible (4)

Mission impossible (4)

Alors qu’importe si les hommes s’acharnent à ne pas écouter ce que nous avons à leur dire de la part de Dieu, et même durcissent leurs positions au lieu de se convertir à la Vérité . Nous sommes suréquipés pour notre mission. En outre, nous ne parlons pas de nous-mêmes, mais c’est l’Esprit Saint qui parlera en nous (cf. Matthieu 10, 20). Il n’en reste pas moins que Dieu ne joue pas la carte de la facilité. Jamais. Ou pratiquement jamais. Ce serait sans doute une mauvaise affaire pour nous. Ce n’est pas pour rien qu’il est resté dans l’auguste sacrement de l’Eucharistie. Il nous rappelle ainsi continuellement son Sacrifice. Et ce mémorial est une invitation constante à faire de notre vie aussi un sacrifice uni au sien, qui ne fasse qu’un avec le sien, de sorte que nous ne soyons qu’un avec lui et le Père dans l’Esprit (cf. Jean 17, 22). Les pharaons du monde contemporain, (lire la suite) ceux qui régentent nos peuples aujourd’hui, ne nous intimident pas et ne nous font pas peur. Ils sont la cause de nouveaux massacres d’innocents, comme en Égypte, lorsque l’ange exterminateur frappa « les premiers-nés dans le pays d’Égypte ; le premier-né de Pharaon, qui devait s’asseoir sur son trône, aussi bien que le premier-né du captif dans sa prison, et tous les premiers-nés du bétail » (Exode 12, 29) ; ou comme lorsqu’Hérode le sanguinaire « envoya tuer, dans Bethléem et tout son territoire, tous les enfants de moins de deux ans » (Matthieu 2, 16), afin de s’assurer que le roi que venait de naître, comme les Rois Mages le lui avaient annoncé (cf. Matthieu 2, 2), était bien éliminé. Tôt ou tard, de nouvelles « plaies d’Égypte » s’abattront sur eux. Prions pour qu’ils aient le temps et la force de se convertir au moins lorsqu’ils comparaîtront devant le vrai et l’unique Souverain du ciel et de la terre. En attendant, pleins d’arrogance, ils disent comme pharaon : « Qui est le Seigneur pour que j’obéisse à sa voix, en laissant aller Israël ? » Je vous réponds : Il est le créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible » (Credo de Nicée-Constantinople). Mais cela ne leur suffit pas. « Je en connais pas le Seigneur et je ne laissera donc pas aller Israël » (Exode 5, 2). « Il ne vous suffit [donc] pas de fatiguer les hommes, que nous fatiguiez aussi mon Dieu ? » (Isaïe 7, 13). (à suivre…)

lundi 2 septembre 2013

Mission impossible (3)

Mission impossible (3)

Le comble, pour ainsi dire, est que le Béni fait une annonce on ne peut plus déconcertante : « Moi, j’ai endurci son cœur » (Exode 4, 21). C’est comme si Dieu demandait à Moïse et à Aaron d’aller s’adresser de sa part à pharaon et qu’il se rangeait du côté de ce dernier, tout en leur promettant qu’il leur indiquera tout ce qu’ils devront faire (cf. Exode 4, 16). C’est d’une logique déroutante, assez impénétrable, il faut le reconnaître. Mais comme il s’agit de la logique de Dieu, nous devons l’accepter par principe sans barguigner. Parce que Dieu assure quand même que sa Volonté finira par l’emporter. Le Seigneur nous enseigne par là qu’il est raisonnable contre toute apparence de lui faire confiance envers et contre tout. Mais aussi qu’être à son service suppose immanquablement de se laisser clouer avec lui sur la Croix. Car le Serviteur n’est pas au-dessus de son maître (cf. Jean 13, 16). (lire la suite) Il lui en a coûté à notre Seigneur de nous racheter. Il est au fond bien normal qu’il nous en coûte aussi à nous de coracheter avec lui. D’autant que nous nous heurtons aux mêmes obstacles que lui, notamment à l’action du diable se servant lui aussi de la médiation d’être humains, que nous appelons ses suppôts. Moïse ne réussira donc pas à convaincre pharaon du premier coup, loin de là, et surtout pas par ses propres forces. Il doit en être bien conscient. Nous aussi. Car le principe fondamental « sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jean 15, 5) ne perdra jamais de son actualité. Et ce n’est pas sans conséquences négatives pour les coreligionnaires de Moïse, dont la condition est aggravée après les mesures de rétorsion prises par pharaon : « Ce sont des paresseux. C’est pourquoi ils crient : ‘Allons sacrifier à notre Dieu.’ Qu’on alourdisse le travail de ces gens, qu’ils le fassent et ne prêtent plus attention à ces paroles trompeuses » (Exode 5, 8-9), celles de Moïse et d’Aaron, au nom du Dieu de leurs pères. Cette situation vaut la peine d’être méditée, pour ne pas nous rebeller quand la tournure des événements est nettement défavorable, et que cela ne s’arrête pas rapidement. Cela aussi fait partie du plan salvifique de Dieu. Dieu est « notre bouclier » (Psaume 59, 12), le rempart de notre vie (cf. Psaume 27, 1), « notre refuge et notre force » (Psaume 46, 2). Il est le « Dieu avec nous » (Matthieu 1, 23). Et « si Dieu est avec nous, qui est contre nous ? » (cf. Romains 8, 31). Il nous envoie « grâce sur grâce » (Jean 1, 16). La tentation ne surpassera jamais nos forces (cf. 1 Corinthiens 10, 13), nous assure-t-il. (à suivre…)

dimanche 1 septembre 2013

Moral et légal

Moral et légal

Il faut bien faire comprendre que le moral n’est pas le légal. Il faut cultiver la lucidité sur les slogans qui se répandent comme des évidences alors qu’ils sont souvent faux. Il faut convainque quel a vérité n’est pas forcément l’affaire du grand nombre, qu’elle ne coïncide pas avec le pourcentage élevé des sondages, avec l’attitude de « l’homme moyen » ; il faut faire prendre conscience de l’esclavage de l’opinion. De même on doit apprendre à évaluer ce que vaut la spontanéité du jugement et du désir ; il faut libérer des prisons du subjectivisme et du néo-positivisme. Jean-Paul II, Discours aux évêques français de la Région de l’Est en visite « ad limina », 1er avril 1982, n° 4.