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samedi 28 février 2009

Vaincre le mal

Vaincre le mal

Le Saint-Père [Jean-Paul II], à travers ses paroles et ses œuvres, nous a donné de grandes choses ; mais la leçon qu'il nous a donnée de la chaire de la souffrance et du silence est tout aussi importante. Dans son dernier livre Mémoire et identité (Rizzoli 2005), il nous a laissé une interprétation de la souffrance qui n'est pas une théorie théologique ou philosophique, mais un fruit mûri au cours de son chemin personnel de souffrance, qu'il parcourut avec le soutien de la foi dans le Seigneur crucifié. Cette interprétation, qu'il avait élaborée dans la foi et qui donnait un sens à sa souffrance vécue en communion avec celle du Seigneur, parlait à travers sa douleur muette (lire la suite) en la transformant en un grand message. Que ce soit au début ou à la fin du livre susmentionné, le Pape se montra profondément touché par le spectacle du pouvoir du mal dont, au cours du siècle qui vient de se terminer, nous avons pu faire l'expérience de manière dramatique. Il dit textuellement : « Cela n'a pas été un mal à petite échelle. Cela a été un mal aux proportions gigantesques, un mal qui s'est servi des structures de l'État pour accomplir son œuvre néfaste, un mal érigé en système » (p. 198). Le mal est-il invincible ? Est-il la véritable puissance ultime de l'histoire? À cause de l'expérience du mal, la question de la rédemption était devenue pour le Pape Karol Wojtyla la question essentielle et centrale de sa vie et de sa pensée comme chrétien. Existe-t-il une limite contre laquelle se brise la puissance du mal ? Oui, elle existe, répond le Pape dans son livre, ainsi que dans son Encyclique sur la rédemption. Le pouvoir qui pose une limite au mal est la miséricorde divine. À la violence, à l'ostentation du mal s'oppose dans l'histoire — comme « le totalement autre » de Dieu, comme la puissance propre à Dieu — la miséricorde divine. L'agneau est plus fort que le dragon, pourrions-nous dire avec l'Apocalypse.
À la fin du livre, dans une vision rétrospective sur l'attentat du 13 mai 1981 et également sur la base de son chemin avec Dieu et avec le monde, Jean-Paul II a davantage approfondi cette réponse. La limite du pouvoir du mal, la puissance qui, en définitive, le vainc est, nous dit-il, la souffrance de Dieu, la souffrance du Fils de Dieu sur la Croix : « La souffrance de Dieu crucifié n'est pas seulement une forme de souffrance à côté des autres… Le Christ, en souffrant pour nous tous, a conféré un nouveau sens à la souffrance, il l'a introduite dans une nouvelle dimension, dans un nouvel ordre : celui de l'amour… La passion du Christ sur la Croix a donné un sens radicalement nouveau à la souffrance, l'a transformée de l'intérieur… C'est la souffrance qui brûle et consume le mal avec la flamme de l'amour… Chaque souffrance humaine, chaque douleur, chaque maladie contient une promesse de salut… Le mal… existe également dans le monde pour réveiller en nous l'amour, qui est don de soi… à celui qui est touché par la souffrance… Le Christ est le Rédempteur du monde : « Dans ses blessures nous trouvons la guérison » (Isaïe 53, 5) » (p. 198 sq). Tout cela n'est pas simplement une théologie érudite, mais l'expression d'une foi vécue et mûrie dans la souffrance. Assurément, nous devons faire tout notre possible pour atténuer la souffrance et empêcher l'injustice qui provoque la souffrance des innocents. Toutefois, nous devons également faire tout notre possible pour que les hommes puissent découvrir le sens de la souffrance, pour être ainsi en mesure d'accepter leur propre souffrance et l'unir à la souffrance du Christ. Ainsi, celle-ci se fond avec l'amour rédempteur et devient, en conséquence, une force contre le mal dans le monde. La réponse qui a été donnée dans le monde entier à la mort du Pape a été une manifestation bouleversante de reconnaissance pour le fait que, dans son ministère, il s'est totalement offert à Dieu pour le monde ; un remerciement pour le fait qu'il nous a enseigné à nouveau, dans un monde rempli de haine et de violence, à aimer et à souffrir au service des autres ; il nous a montré, pour ainsi dire, le Rédempteur vivant, la rédemption, et il nous a donné la certitude que, de fait, le mal n'a pas le dernier mot dans le monde.

Benoît XVI, Discours aux membres de la curie romaine, 22 décembre 2005.

vendredi 27 février 2009

Les jeunes et l'amitié « en ligne »

Les jeunes et l'amitié « en ligne »

Dans son Message pour la Journée mondiale des communications sociales, le pape Benoît XVI souligne que « l'accessibilité des téléphones portables et des ordinateurs, unie à la portée globale et à la capillarité d'internet, a créé une multiplicité de canaux à travers lesquels il est possible d’envoyer, de manière instantanée, des mots et des images aux angles les plus éloignés et les plus isolés du monde : c’est bien sûr une possibilité qui, pour les générations précédentes, était impensable. Les jeunes, en particulier, ont compris l’énorme capacité des nouveaux médias de favoriser la connexion, la communication et la compréhension entre les individus et les communautés ». Il ajoute que (lire la suite) « de nombreux avantages dérivent de cette nouvelle culture de la communication : les familles peuvent rester en contact, même si elles sont séparées par d'énormes distances, les étudiants et les chercheurs peuvent accéder plus facilement et immédiatement aux documents, aux sources et aux découvertes scientifiques et ils peuvent, par conséquent, travailler en équipe à partir de différents lieux ; en outre, la nature interactive des nouveaux médias facilite des formes plus dynamiques d'instruction et de communication, qui contribuent au progrès social ».
Le pape exprime ensuite son souhait de voir naître « une culture du respect, du dialogue, de l'amitié ». Les possibilités qu'offre le cyberespace doivent favoriser, et non entraver, la véritable amitié qui « a été considérée depuis toujours comme l’une des plus grandes richesses dont puisse jouir l'être humain ». « Il serait regrettable, ajoute le Pontife romain, que notre désir de consolider et développer des amitiés on-line se réalise au détriment de notre disponibilité envers la famille, envers les voisins et envers ceux que nous rencontrons dans notre existence quotidienne, sur notre lieu de travail, à l’école, pendant nos loisirs. En effet, lorsque le désir de connexion virtuelle devient obsessif, la conséquence en est que la personne s’isole, interrompant ainsi l’interaction sociale réelle. Cela finit par perturber aussi les modèles de repos, de silence et de réflexion nécessaires à un développement humain sain. »
Enfin il exhorte les jeunes catholiques « à apporter dans le monde digital le témoignage de leur foi ».

jeudi 26 février 2009


Nous sommes parents de deux jeunes séminaristes ; nous vous confions tous les jeunes qui osent répondre généreusement à l'appel du Seigneur Jésus le Christ.

La vie de X. papa d'un petit garçon de 3 mois, en phase terminale de cancer. La vie de F.-X. 20 ans, étudiant en médecine, récidive de cancer en traitement actuellement, fils unique.

Seigneur permets dans ta tendresse que J.-M. ouvre enfin un Évangile afin qu'il découvre toute la Sagesse et l'Amour de Jésus tellement loin des philosophes qu'il étudie et qu'il fréquente.

mercredi 25 février 2009

Entrée en Carême

Entrée en Carême

Comme la faiblesse humaine ne sait pas garder une démarche ferme en un monde si glissant, le bon médecin vous a encore montré les remèdes contre l’égarement, le juge miséricordieux n’a pas refusé l’espoir du pardon. Ce n’est donc pas sans motif que saint Luc a proposé trois paraboles de suite : la brebis qui s’était égarée et fut retrouvée, la drachme qui s’était perdue et qui s’est retrouvée, le fils qui était mort et a repris vie, pour que ce triple remède vous engage à soigner vos blessures ; car « une corde triple ne nourrira pas » (Siracide 4, 12). Qui sont ce père, ce pasteur, cette femme ? (lire la suite) N’est-ce pas Dieu le Père, le Christ, l’Église ? Le Christ vous porte en son corps, ayant pris sur Lui vos péchés ; l’Église vous cherche, le Père vous accueille. Pasteur Il rapporte, mère elle recherche, Père Il revêt : d’abord la miséricorde, puis l’assistance, en troisième lieu la réconciliation. Chaque détail est ajusté à chacun : le Rédempteur vient en aide, l’Église assiste, le Père se réconcilie. C’est la même miséricorde de l’œuvre divine, mais la grâce varie selon nos mérites. La brebis lasse est ramenée par le pasteur, la drachme égarée se retrouve, le fils rebrousse chemin vers son père, et revient pleine-ment repentant d’un égarement qu’il condamne. Aussi est-il justement écrit: « Vous sauverez hommes et bêtes, Seigneur » (Psaume 35, 7). Quelles sont ces bêtes ? Le Prophète a dit que la semence d’Israël sera une semence d’hommes, et celle de Juda semence d’animaux (Jérémie 31, 27) : ainsi Israël est sauvé comme un homme, Juda recueilli comme une brebis. J’aime donc mieux être fils que brebis: car la brebis est recherchée par le pasteur, le fils fêté par le père.

Ambroise de Milan, Traité sur l’Évangile de Luc 2, 7, 207-208.

mardi 24 février 2009

L'importance des Écritures

L'importance des Écritures

Je vous demande, mes frères et mes sœurs, dites-moi : que croyez-vous plus important, la Parole de Dieu ou le Corps du Christ ? Si vous voulez répondre la vérité, vous devez me dire : la Parole de Dieu n'est pas moins importante que le Corps du Christ. Aussi, comme nous prenons soi, lorsque le Corps du Christ nous est distribué, de n'en laisser rien tomber à terre de nos mains, pareillement devons-nous prendre autant de soin de ne pas laisser échapper de notre cœur la Parole de Dieu qui nous est adressée, en pensant ou en disant autre chose. Car il ne sera pas moins coupable celui qui entend la Parole de Dieu avec négligence, que celui qui laisse tomber part erre, par négligence, le Corps du Christ.

Saint Césaire d'Arles.

lundi 23 février 2009

Vocation à la sainteté (2)

Vocation à la sainteté (2)

Il faut que le Seigneur s'adresse enfin à eux, d'une voix qui domine le bruit des flots en furie et du vent qui hurle, pour qu'ils le reconnaissent, ou du moins aient un début d'espoir. « Confiance ! dit-il, c'est moi ! N'ayez pas peur ! » (Matthieu 14, 27).
Pierre, toujours spontané et rapide, prend la parole pour s'assurer qu'il ne rêve pas. Il demande, peut-être sans trop y réfléchir comme à l'accoutumée - l'heure n'est pas propice aux grandes délibérations - « Seigneur, si c'est toi, commande que j'aille à toi sur les eaux » (ibid., 28). Les autres restent dans l'expectative, avec une lueur d'espoir au cœur. D'un seul coup l'agitation de la barque, les vagues qui continuent de déferler, ne les inquiètent plus. « Et si c'était le Seigneur ! » Ils ont confiance en Lui. (lire la suite) Ils ont déjà été témoins de tant de miracles...
Stupéfiés, ils voient Pierre enjamber le rebord de la barque et se mettre à marcher sur la mer démontée ! La tempête n'a pas diminué d'intensité. La situation reste dramatique. Mais Pierre avance vers ce personnage qu'ils distinguent mal. Et puis, tout à coup, ses compagnons voient qu'il chancelle, qu'il commence à s'enfoncer. « Mon Dieu, Pierre va se noyer ! » Et nous allons tous périr, pensent-ils.
C'est que, « voyant la violence du vent », Pierre avait pris peur. « Comme il commençait à enfoncer, il s'écria : « Seigneur, sauve-moi ! » Aussitôt Jésus tendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » (ibid. 30-31). En un clin d'œil ils sont dans la barque. Et alors, mais alors seulement, Jésus commande au vent et à la mer et « le vent tomba » (ibid., 32).
Quelle belle leçon pour les tempêtes de notre vie. Celles que le démon suscite dans notre âme par toutes sortes de tentations ; celles aussi qui surgissent dans le monde, où il a beaucoup d'amis. « S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront, vous aussi » (Jean 15, 20). Mais « bienheureux serez-vous quand on vous insultera, qu'on vous persécutera et qu'on vous calomniera de toute manière à cause de moi ! Soyez dans la joie et l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux » (Matthieu 5, 11-12). Les tempêtes se calment tôt ou tard, et celui qui reste fidèle à Dieu, celui qui garde la foi en lui, en l'efficacité de sa grâce, est assuré de la victoire. Et ainsi, de petite victoire en petite victoire, son existence le rapproche de plus en plus du modèle qu'est Jésus-Christ. Il est en passe de devenir saint. Car, en définitive, comme le Seigneur l'a déclaré, « tout est possible à celui qui croit » (Marc 9, 22). La vie chrétienne, la recherche de la sainteté, est et sera toujours une affaire de foi, de foi vivante. (fin)é

dimanche 22 février 2009

Vocation à la sainteté (1)

Vocation à la sainteté (1)

Tout homme, mais à plus forte raison, tout baptisé est appelé à la sainteté. Il peut être certain que Dieu l'aideras à l'atteindre. C'est une certitude qui naît de la foi, car le Seigneur est fidèle à ses promesses : « Fidèle est le Seigneur : c'est lui qui le fera » (1 Thessaloniciens 5, 24), que nous soyons gardés irréprochables pour la venue de notre Seigneur Jésus-Christ (ibid., 23).
Or, Dieu a dit qu'il restait avec nous à jamais : « Et maintenant, moi, je sera avec vous pour toujours, jusqu'à la fin du monde » (Matthieu 28, 20). De plus, l'Esprit Saint est la « force d'en haut » (lire la suite) (Luc 24, 49) qui fait de nous des évangélisateurs. En outre Dieu « ne permettra pas que nous soyons tentés au-delà de nos forces » (1 Corinthiens 10, 13).
Nous avons donc toutes les raisons d'être optimistes et de nous engager dans les combats qui semblent les plus insensés, car « tout est possible à celui qui croit » (Marc 9, 22). Et nous croyons en Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, nous voulons croire comme celui qui croit le plus, ainsi que le désirait saint Josémaria. Et pareillement, il nous invitait à aimer comme celui qui aime le plus, à espérer comme celui qui espère le plus.
De quels combats s'agit-il ? Tout au plus une tempête, comme celle qui s'est abattue sur la mer de Galilée, alors que les apôtres du Seigneur cherchaient à gagner le rivage. Le Seigneur est allé vers eux au moment où la barque était sur le point de couler. Pas avant. Eux qui étaient pour la plupart des marins pêcheurs de métier, qui connaissaient le lac de Gennésareth comme leur poche, qui avaient déjà essuyé plus d'une bourrasque, se croient perdus. Leurs ressources humaines ne leur suffisent plus : ni leurs forces physiques qui s'épuisent, ni l'art de la navigation, pris en défaut. Humainement parlant, la situation est devenue soudainement désespérée. Ils ne s'y attendaient pas. Ils n'ont pas vu le coup venir. Et les voilà à toute extrémité.
Jésus les observe de loin, de la montagne où il s'est retiré pur prier (cf. Matthieu 14, 23), ou peut-être du rivage. Il les laisse peiner jusqu'au point de rupture. Et in extremis, au moment crucial, le voilà à côté d'eux, prêt à les secourir. Dans leur affolement et leur épuisement cette présence, loin de réconforter les apôtres, ajoute à leur confusion : "En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent pris d'effroi : « C'est un fantôme ! », dirent-ils, et ils poussèrent des cris d'effroi" (ibid., 26), qui prennent le relais des cris de panique. Comme les façons d'agir de Dieu sont déconcertantes pour notre petite cervelle... !

(à suivre...)

samedi 21 février 2009

Les distractions dans les prières

Les distractions dans les prières

Cet autre [prêtre], lorsqu’il entre au chœur pour la psalmodie ou lorsqu’il va y célébrer la messe, se plaint de ce que mille pensées représentent aussitôt à son esprit et le distraient de Dieu. Mais avant d’aller au chœur ou de célébrer la messe, qu’a-t-il fait à la sacristie,comment s’est-il préparé, quels moyens a-t-il pris pour maîtriser son attention ?
Veux-tu que je t’enseigne comment progresser sans cesse de vertu en vertu et, si déjà tu étais attentif au chœur, comment tu pourras l’être davantage une autre fois pour que tes hommages plaisent à Dieu encore plus ? Écoute-moi bien. Si un petit feu d’amour divin est déjà allumé en toi, ne le montre pas tout de suite, ne l’expose pas au vent ; garde fermée la porte du four, pour ne pas laisser perdre la chaleur. Cela veut dire : fuis, autant que possible, les distractions, demeure recueilli en Dieu, évite les conversations frivoles.

Saint Charles Borroéme, Homélie prononcée à son dernier synode.

vendredi 20 février 2009

Filiation divine

Filiation divine

« Le Seigneur m’a dit : “Tu es mon fils ; moi, aujourd’hui, je t’ai engendré” ». Par ces paroles du psaume 2, l’Église commence la Messe de la veillée de Noël, dans laquelle nous célébrons la naissance de notre Rédempteur Jésus Christ, dans l’étable de Bethléem. Autrefois, ce psaume appartenait au rituel du couronnement du roi de Juda. Le peuple d’Israël, en raison de son élection, se sentait de façon particulière fils de Dieu, adopté par Dieu. Comme le roi était la personnification de ce peuple, son intronisation était vécue comme un acte solennel d’adoption de la part de Dieu, (lire la suite) dans lequel le roi était, en quelque sorte, introduit dans le mystère même de Dieu. Dans la nuit de Bethléem, ces paroles, qui étaient en fait plutôt l’expression d’une espérance qu’une réalité présente, ont pris un sens nouveau et inattendu. L’Enfant dans la crèche est vraiment le Fils de Dieu. Dieu n’est pas solitude éternelle, mais cercle d’amour où il se donne et se redonne dans la réciprocité. Il est Père, Fils et Esprit Saint.
Plus encore: en Jésus Christ, le Fils de Dieu, Dieu lui-même s’est fait homme. C’est à Lui que le Père dit : « Tu es mon fils. » L’aujourd’hui éternel de Dieu est descendu dans l’aujourd’hui éphémère du monde et il entraîne notre aujourd’hui passager dans l’aujourd’hui éternel de Dieu. Dieu est si grand qu’il peut se faire petit. Dieu est si puissant qu’il peut se faire faible et venir à notre rencontre comme un enfant sans défense, afin que nous puissions l’aimer. Dieu est bon au point de renoncer à sa splendeur divine et descendre dans l’étable, afin que nous puissions le trouver et pour que, ainsi, sa bonté nous touche aussi, qu’elle se communique à nous et continue à agir par notre intermédiaire. C’est cela Noël : « Tu es mon fils; moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. » Dieu est devenu l’un de nous, afin que nous puissions être avec Lui, devenir semblables à Lui. Il a choisi comme signe l’Enfant dans la crèche: Il est ainsi. De cette façon nous apprenons à le connaître. Et sur chaque enfant resplendit quelque chose du rayon de cet aujourd’hui, de la proximité de Dieu que nous devons aimer et à laquelle nous devons nous soumettre – sur chaque enfant, même sur celui qui n’est pas encore né.

Benoît XVI, Homélie, 24 décembre 2005.

jeudi 19 février 2009

Religions et puissance publique en France

Religions et puissance publique en France

Lors d'un Colloque sur « Religions et puissance publique en France », organisé dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne, le 17 déembre 2008, Mme Michèle Alliot-Marie, minsitre de l'Intérieur, de l'Outre-mer et des Collectivités territoriales, a déclaré, entre autres, que « comme vous le savez, la place et le rôle de la foi au sein de la société constituent, en France, un enjeu de la plus haute importance, au cœur de notre pacte républicain. La laïcité est une valeur cardinale de notre pays. Articulée autour de trois idées force qui demeurent imbriquées par des liens indissolubles - la liberté de conscience, la liberté de pratiquer le culte de son choix ou celle de ne pas croire, et enfin l'égalité en droit de tous les citoyens -, la laïcité n'est pas le reniement (lire la suite) ou le cantonnement des religions. Elle n'est pas une option spirituelle particulière mais la condition de l'existence même de toutes les options. De même, elle n'est pas et ne saurait être une entreprise de nivellement où tout se vaudrait, tout serait égal. Elle est la condition du respect des choix personnels les plus profonds dans une société ouverte où histoire et patrimoine ont pu être, en partie, forgés par les grandes traditions spirituelles ou religieuses. (...)
C'est le sens pratique de la laïcité que les pouvoirs publics en France appellent de leurs vœux et qui figurait, bien que cela ne soit guère rappelé par les commentateurs, dans la loi du 9 décembre 1905. (...) »

mercredi 18 février 2009

Orientation sexuelle et identité des genres

Orientation sexuelle et identité des genres

À quel jeu la France joue-t-elle ?

L'Osservatore Romano en langue française a publié, sous le titre « Défense des droits et idéologie », un commentaire non signé, qui reflète donc la position officielle du saint-siège, à propos de l'intervention de la délégation du saint-siège, le 18 décembre dernier, à la 63e session de l'Assemblée générale des Nations-Unies, suite à la « Déclaration des droits humains, orientation sexuelle et identité de genre », promue par la présidence française de l'Union européenne :
« Le document français proposé aux Nations unies n'est pas un document finalisé, in primis, à la dépénalisation de l'homosexualité (lire la suite) dans les pays où ellle est encore passible de poursuites jucidiaires (..). S'il en était ainsi, il n'y aurait pas eu de raison que l'observateur permanent du Saint-Siège à New York critique ce document. L'Église catholique, du reste, en se fondant sur une saine laïcité de l'État, considère que les actes sexuels libres entre personnes adultes ne doivent pas être traités comme des délits (...). En réalité, le document parle d'autre chose, il promeut une idéologie, celle de l'« identité de genre » et de l'« orientation sexuelle ». Les catégories d'« orientation sexuelle » et d'« identité de genre », qui dans le droit international ne trouvent aucune définition claire, sont introduites comme de nouvelles catégories de discrimination et on cherche à les appliquer à l'exercice des droits humains. Il s'agit en réalité de concepts controversés au niveau international, et pas seulement par l'Église, dans la mesure où ils impliquent l'idée que l'identité sexuelle n'est définie que par la culture, et donc susceptible d'être transformée à son gré, selon le désir individuel ou les influences historiques et sociales. En substance, en introduisant ces catégories, on nie avant tout l'ancrage biologique de la différenciation sexuelle qui est perçu comme limite, plutôt que comme source de dignification, ce qu'il est en revanche. On donne un impulsion à la fausse conviction que l'identité sexuelle est le produit de choix individuels, sans appels, et, surtout, qui méritent en toute circonstance la reconnaissance publique. On promeut, en conséquence, une idée erronée d'égalité, qui entend définir les hommes et les femmes selon une idée abstraite d'individu » (...).
En plus de viser l'assimilation des unions du même sexe au mariage, « l'introduction de ces catégories met en danger d'autres droits humains : que l'on pense à la liberté d'expression, ou bien à celle de pensée, de conscience et de religion. Les religions, par exemple, pourraient voir limité leur droit de transmettre leur enseignement, lorsqu'elles considèrent que le libre comportement homosexuel des fidèles n'est pas pénalisable, mais qu'ells ne le trouvent toutefois pas moralement acceptable. Et l'on attaquerait ainsi l'un des droits humains primordiaux sur lequel se fonde la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 : celui à la liberté religieuse ».

mardi 17 février 2009

Après avoir effectué 48000 avortements...

Après avoir effectué 48000 avortements...

En 26 ans, Stojan Adasevic a pratiqué environ 48 000 avortements, allant jusqu'à en faire 35 en une seule journée. Les manuels de médecine du régime communiste enseignaient que l'avortement ne consistait qu'à arracher un bout de tissu. L'apparition des ultrasons dans les années 1980, permettant de voir les fœtus, ne lui firent pas changer d'opinion. Adasevic était donc le gynécologue le plus célèbre du Belgrade communiste. Il est devenu le principal dirigeant du mouvement pro-vie de Serbie à la suite de l'événement qu'il raconte : il commença à faire des cauchemards. Il voyait en rêve un magnifiqque champ, rempli d'enfants et de jeunes, de quatre à vingt-quatre ans, qui jouaient et riaient, mais qui le fuyaient terrorisés. Un homme vêtu de noir et blanc le regardait intensément, en silence. Le rêve se répétait chaque nuit, et Adasevic se réveillait avec des sueurs froides. Une nuit, il demanda son nom à l'homme en noir et blanc. L'homme du rêve lui répondit : « Je m'appelle Thomas d'Aquin. » La suite (en espagnol)

lundi 16 février 2009

Dieu rend à chacun selon ses œuvres (5)

Dieu rend à chacun selon ses œuvres (5)

Ils n'osent pas regarder la Vie en face. Ils ont pensé la tuer jadis. Et de nos jours ils font tout pour l'empêcher d'exister et pour y mettre un terme dès que possible. Ils ont la vie en horreur celle des autres, bien sûr, qu'ils veulent à tout prix empêcher d'être heureux. Cela leur serait insupportable. Alors comment pourraient-ils aimer Celui qui a dit : « Je suis la Vie » (Jean 14, 6). Comment pourraient-ils aimer Dieu ? C'est inconciliable, sauf intervention du Saint-Esprit, qui reste toujours possible, et conversion. (lire la suite)
Faire le pari de l'inexistence de Dieu est tout simplement absurde. On ne peut parier que sur ce qui n'existe pas et sa probabilité de se produire. Pas sur ce qui existe. On dit que c'est faire « l'esprit fort », mais la formule est malheureuse, car c'est une preuve d'esprit faible, incapable de se faire à la réalité la plus réelle et de s'ouvrir à ce qui seul peut satisfaire sa légitime curiosité. Il y a un dévoyement profond chez ceux qui réagissent avec si peu de bon sens.
Certes, il est toujours possible de jouer avec le feu (au sens propre du terme, en l'occurrence !). Mais c'est un jeu dangereux et irraisonnable, contrairement aux apparences : les beaux raisonnements ne sont que des sophismes, appelés à endormir sa conscience sous le poids des péchés.
Or, Dieu rend à chacun selon ses œuvres. N'oublions pas que « qui sème pour sa chair, de la chair récolte la corruption ; qui sème pour l'esprit, de l'esprit récolte la vie éternelle » (Galates 6, 8). Il n'existe pas d'autre alternative.
Alors la vie est à prendre au sérieux. Avec l'aide de la grâce de Dieu, qui ne manque jamais à celui qui la demande.

(fin)

dimanche 15 février 2009

Dieu rend à chacun selon ses œuvres (4)

Dieu rend à chacun selon ses œuvres (4)

Si nous y pensions ne serait-ce que deux secondes, nous agirions bien différemment, nous aurions davantage souci du vrai bien, non des vanités de ce monde, mais de ce qui permet de nouer des liens d'amitié infrangible avec Dieu. Certains ricanent en entendant parler de « vanités ». Pauvres gens. Oublient-ils qu'ils tombent facilement en disgrâce, malgré tous les équilibres imposés à leur conscience ? Ou qu'un revers de fortune les guette au détour des ans ? Quand ce n'est pas la maladie, la décrépitude, l'accident et, inexorablement, la mort ? (lire la suite) Malgré toutes les protestations, les gens ne sont guère réalistes ni objectifs. Ils se créent un monde artificiel, une sorte de bulle. Mais le tribunal de Dieu est à deux pas. Et quand il y convoque, aucune résistance, aucun retard n'est possible.
On y va avec ses dossiers. Le dossier des bonnes œuvres et celui des mauvaises. Quelle tête allons-nous faire ? Chanter Jésus-Christ et la très Sainte Vierge, et mettre notre confianec en eux ? Nous enflammer de colère et prétendre trouver de bonnes justifications à tous nos errements ? Pourquoi les gens ne regardent-ils pas la vie en face ?
Regarder la vie en face, c'est se rappeler qu'elle ne dure qu'un temps, et que nous devons être prêts pour le « grand oral ». La convocation partaît au « J.O. » et est exécutable séance tenante. Chaque jour, chaque matin, notre nom peut figurer au « J.O. ». Il n'y a pas moyen de le savoir avant. Mais cela viendra. Je ne peux pas vivre comme si le « J.O. » n'existait pas. Car il existe ! Il est tout ce qu'il y a de plus officiel, comme son nom l'indique.
Ils ne le regardent pas en face, parce qu'ils se livrent à leurs plus bas instincts, au point d'en être totalement esclaves, prisonniers des milieux qu'ils fréquent. Ils ne le regardent pas en face parce que, tout intelligents qu'ils soient, ils ne prennent pas le temps de s'arrêter et de réfléchir : ils vendent leur âme au diable qui se charge très vite de l'anesthésier pour qu'ils ne fassent pas machine arrière. Ils ne la regardent pas en face parce qu'ils contemplent éperdument leur nombril et font semblant de croire dur comme fer à la nouvelle théorie qu'ils ont élaborée et qui est censée remplacer définitivement toutes les précédentes, car c'est la seule « valable », l'unique ! Que de prétention ridicule, que d'orgueil et de sottise derrière une telle attitude ! L'histoire ne leur a donc rien appris ! Il n'y a pas de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Il n'y a pas non plus de pire aveugle que celui qui ne veut pas regarder la vérité telle qu'elle est.

(à suivre...)

samedi 14 février 2009

La Saint-Valentin

La Saint-Valentin


Un texte intéressant sur la Saint-Valentin.

Dieu rend à chacun selon ses œuvres (3)

Dieu rend à chacun selon ses œuvres (3)

Mais il faut pour cela que je me convertisse, en effet, chaque jour et, je peux le dire, à tout moment. Toi, tu es toujours juste, et moi, je ne suis qu'iniquité. Aide-moi à me convertir et à ne pas retomber dans le péché. Élihou disait à Job, en parlant de toi : « Suivant l'action de l'homme il le rétribue, et selon les voies de chacun il lui remet » (Job 31, 11).
L'enseignement est le même. Comment ne pourrait-il pas l'être ? À moi d'être prêt. Tout comme un élève attend dans le couloir de passer devant l'examinateur, je dois être en mesure aujourd'hui, maintenant de répondre à tes questions. Elles ne portent pas sur les sciences abstraites ni sur un savoir spéculatif. Non. Ce sera moi le sujet. (lire la suite) Ma vie. Mes œuvres. Mon histoire. Mon expérience existentielle. Mon amour de la Croix et du prochain. Mon amour de Dieu.
Je sais que ton Fils viendra dans la gloire, « avec ses anges, et alors il rendra à chacun selon ses œuvres » (Matthieu 16, 27). Mais cela, c'est à la fin des temps. La confrontation personnelle aura lieu avant, et elle sera décisive, définitive. « À chacun selon ses œuvres. » C'est le leit-motiv. C'est l'idée-force que tu veux faire entrer dans notre tête et, surtout, dans notre cœur si endurci et, de ce fait, insouciant du lendemain.
Nous sommes bien prévenus pourtant. Je « sonde les cœurs, dis-tu, et éprouve les reins, et cela pour rendre à chacun selon ses voies, selon le fruit de ses œuvres » (Jérémie 17, 10), ce qui, soit dit en passant, rappelle que je dois porter du fruit, faire œuvre utile, laisser une empreinte chrétienne là où je suis et dans tout ce que je fais (cf. Jean 15, 16). Des œuvres ! « Les œuvres sont amour, non les beaux discours ! » s'entendait dire un jeune prêtre qui prétendait aimer le Seigneur plus que les religieuses auxquelles il distribuait la sainte communion.
« Il faut que tous, tant que nous sommes, nous comparaissions devant le Tribunal du Christ, pour que chacun soit rétribué suivant ce qu'il aura fait en bien ou en mal pendant qu'il était dans son corps » « 2 Corinthiens 5, 10). « Il faut ! » C'est une loi de notre nature. C'est une loi à laquelle nul ne peut se soustraire. Ceux qui prétendent s'exempter de Dieu, devront alors ouvrir les yeux et se rende à l'évidence : Dieu existe, et il connaît tout, il les connaît à fond, mieux qu'eux-mêmes !

(à suivre...)

vendredi 13 février 2009

Dieu rend à chacun selon ses œuvres (2)

Dieu rend à chacun selon ses œuvres (2)

Oui, Seigneur, ta récompense ce n'est pas seulement la vie éternelle, mais, comme ton Fils nous l'a promis, c'est déjà le centuple ici-bas (cf. Matthieu 19, 29). Toi seul peux accomplir les miracles matériels, physiques, et les miracles de la grâce à plus forte raison. Parce que tu es le Tout-Puissant. Cela, bien peu l'ont compris. Ce qui fait que nous doutons souvent. Au fond, l'homme est un être qui passe son temps à douter de ce qui est sûr et dont la foi dure le temps d'un éclair. C'est terrifiant. N'es-tu pas mon roc et mon bouclier ? (Isaïe 40, 10). (lire la suite) « Voici que le Seigneur Yahvé vient avec puissance (...). Voici que sa récompense est avec lui » (cf. Psaume 31 (30), 4 ; 18 (17), 3 ; 71 (70), 3). N'est-ce pas en toi, en toi seul, que se trouve mon salut ? (cf. Actes 4, 12). N'as-tu pas toi, et toi seul, les Paroles de la Vie éternelle ? (cf. Jn 6, 68). Ton Corps n'est-il pas une vraie nourriture et ton Sang un vrai breuvage, porteurs de cette même Vie éternelle ? (cf. Jean 6, 55). Comment se fait-il que nous doutions à ce point ? « Hommes de peu de foi, pourquoi avez-vous douté ? » (Matthieu 14, 31 ; 8, 26). Dis-le-nous plus souvent, afin que nous réagissions et que nous nous resaisissions, que nous reprenions nos esprits.
C'est toi-même qui précises en ce sens : « Je vous jugerai chacun selon les voies (...). Convertissez-vous en renonçant à toutes vos infidélités, et que rien ne vous fasse tomber dans le péché » (Ézéchiel 18, 30). C'est bien mon désir. Mais toi seul, avec ta grâce, peux faire en sorte que ce soit une réalité ; que je ne récidive pas. Ah ! puissé-je faire l'économie du péché ! Il me semble que nous nous en porterions tous deux bien, même si tu n'as pas ton pareil pour retourner les situations et récolter du bien là où nous avons semé du mal. Heureusement que tu es là ! Cela paraît idiot de le dire. Mais c'est ainsi.
Ma voie, d'après laquelle tu me juges déjà, je veux que ce soit ta voie. C'est-à-dire être uni pleinement à toi, puisque tu es la Voie (cf. Jean 14, 6). Il n'en est pas d'autre que toi. Toute mon existence a pour objectif de te connaître, de te fréquenter, de t'aimer et de ne faire plus qu'un avec toi : Ut omnes unum sint, « afin que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, afin qu'eux aussi soient en nous » (Jean 17, 21). Ce n'est quand même pas moi qui l'invente. C'est ton propre Fils qui a prononcé ces mots. C'est sa prière à toi, notre Père. Et sa prière a un poids infini.

(à suivre...)

jeudi 12 février 2009

Dieu rend à chacun selon ses œuvres (1)

Dieu rend à chacun selon ses œuvres (1)

« La Puissance est à Dieu, et à toi, Seigneur, la bonté ; car tu rends à chacun selon ses œuvres » (Psaume 63 (62), 13). Tu n'y es nullement tenu. Mais c'est comme cela. C'est plus fort que toi. Tu aurais pu nous regarder de haut, d'un air sardonique. Car, vu de là où tu es - c'est-à-dire de partout, mais « d'en-haut » - nous devons te paraître bien ridicules, ou plutôt lamentables. Mais voilà, tu es Dieu, tu es notre Père. Et cela, ça te « colle à la peau », si je puis m'exprimer ainsi.
Alors, s'il est logique que les méchants aillent en enfer, (lire la suite) rien ne permettait d'attendre que les bons viennent te rejoindre au paradis. Nous n'avions pas de billet pour le ciel. Ça été une invention de génie, du génie de ton Amour. Tu as voulu nous avoir avec toi. Ça, c'est inouï ! Ce qui est rassurant en plus, c'est que tu ne reviens pas sur ce que tu as décidé. C'est une bonne fois pour toutes.
Donc, « tu rendras à chacun selon ses œuvres : la vie éternelle pour ceux qui, en persévérant dans les bonnes œuvres, recherchent gloire, honneur et immortalité ; la colère et le courroux, pour les esprits rebelles et pour ceux qui, indociles à la vérité, sont dociles à l'injustice » (Romains 2, 6-8). Et pour eux aussi ce sera pour l'éternité.
Je tremble en y pensant. L'éternité est entre nos mains et nous agissons comme s'il n'y avait que l'immédiat, le matériel, qui compte.
Nul ne pourra dire : « Mais nous ne le savions pas ! » Celui qui pèse les cœurs ne discerne-t-il pas ? celui qui surveille ton âme ne connaît-il pas et ne rend-il pas à chacun selon ses œuvres ? » (Psaume 24 (23), 12). Il n'y aura pas d'excuse pour ne pas avoir produit de bonnes œuvres, des œuvres de justice et de sainteté. Dieu « surveille » notre âme. Il en attend des sentiments d'amour et de contrition. Il espère toujours que nous nous laisserons toucher par son Esprit Saint, soit pour découvrir la Vérité, c'est-à-dire Dieu (cf. Jean 14, 6), soit pour nous remettre à pratiquer la foi, en dehors de laquelle il n'y a point de salut.

(à suivre...)

mercredi 11 février 2009

Pour comprendre Lourdes : lettre à Émile Zola

Pour comprendre Lourdes : lettre à Émile Zola

(En 1892), le Père rencontre Émile Zola qui prépare un livre sur Lourdes. (...) Eh ! bien, Monsieur Zola, ici, à Lourdes, le réel n'est pas le réalisme. Le réel ne fait qu'un avec la vérité, le réel est divin. Émile Zola prudent : Oui, sans doute. Toute la philosophie chrétienne, Monsieur Zola, se résume en ceci : La chair lutte contre l'esprit, l'esprit lutte contre la chair. Si la chair l'emporte, c'est la mort. Si l'esprit l'emporte, c'est la vie, la vie que Jésus-Christ a donnée au monde. Dites cela, Monsieur Zola, dites cela dans votre livre, et vous aurez traité de la vraie science que vous appelez humaine. L'homme est en Dieu une fleur, qui pousse et s'épanouit pour l'éternité. Très bien, mon Père. Je demande à Dieu que Lourdes soit votre chemin de Damas et que vous disiez bientôt à la France et au monde : (lire la suite) À Lourdes, j'ai trouvé le ciel ! Là, j'ai vu ce que mon œil n'avait jamais vu, entendu ce que mon oreille n'avait jamais entendu, et senti ce que mon cœur n'avait jamais senti. Il m'a serré affectueusement la main. Il était visiblement ému. Le P. Marie-Antoine enfonce le clou en lui écrivant peu après. Le fait de Lourdes est le grand fait divin de notre siècle, et le cœur seul comprend les choses divines. Mais pour les comprendre, il faut qu'il soit pur. Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Avant de prendre la plume, purifiez donc votre cœur. Purifiez-le par une bonne confession, et mettez-le ensuite en rapport avec Dieu par une sainte et fervente communion. Après cela, prenez la plume et commencez votre livre. Il n'aura jamais de réponse.

Jacqueline Baylé, Le saint de Toulouse s'en est allé... P. Marie-Antoine de Lavaur Capucin (1825-1907), Toulouse, Éditions du Carmel, 2006, p. 465-466.

mardi 10 février 2009

Pèlerinage à Lourdes

Pèlerinage à Lourdes

(août 1886, pèlerinage national à Lourdes) La Sainte Vierge, comme toujours prend l'intiative. Au moment où va être donnée la bénédiction du Saint-Sacrement et où le diacre se dispose à mettre l'Hostie dans l'ostensoir, le P. Marie-Antoine s'avance. Attendez ! Nous avons obtenu durant notre Pèlerinage national onze guérisons. Mettez-vous tous à genoux, baisez la terre, et tenez vos bras en croix ! Maintenant, demandons à Dieu, par Marie Immaculée, une douzième guérison en l'honneur des douze apôtres. Jésus est là. Le ton est impressionnant. Mes frères, criez-lui comme les foules de Judée. Fils de David, aie pitié de nous ! Aie pitié de nous ! crie la foule. Seigneur, fais que je voie ! Fais que je voie ? (lire la suite) Seigneur, fais que je marche ! Fais que je marche ! Seigneur, guéris-moi ! Seigneur, guéris-moi ! L'atmosphère est indescriptible, comme si Jésus venait d'apparaître au milieu de la foule, qui fond en larmes tout en répétant la litanie évangélique de supplication des malades. La custode est renfermée dans le taberncacle, et l'on prie toujours avec ferveur. Tout à coup, un mouvement se fait du côté des piscines : une miraculée ! L'émotion est à son comble. Dans la Grottte même, un malade se lève de sa couche. L'on crie au miracle. Le P. Marie-Antoine impose le silence d'un geste, et se met à entonner, avec une sorte de tendresse dans la voix, Tantum ergo, repris avec beaucoup de ferveur pas les pèlerins du Quercy. Une proccesion avec le Saint-Sacrement s'improvise autour de la Grotte. Ils seront treize, treize miraculés, à accompagner le Seigneur. Du transport sans solennité de la Grotte au Rosaire, la procession du Saint-Sacrement deviendra la grande et imposante manifestation de l'après-midi de tous les pèlerinages.

Jacqueline Baylé, Le saint de Toulouse s'en est allé... P. Marie-Antoine de Lavaur Capucin (1825-1907), Toulouse, Éditions du Carmel, 2006, p. 438-439.

lundi 9 février 2009

Une vie nouvelle

Une vie nouvelle

Le Seigneur, les (ses disciples) ayant avertis de fuir, où demeurer et à quoi prendre garde, a résumé l’ensemble dans une indication générale, en disant : « Où sera le corps, là se rassembleront les aigles. » Ainsi conjoncturons d’abord qui sont les aigles, afin de préciser ce qu’est le corps. Les âmes des justes sont comparées aux aigles : ils se portent vers les hauteurs, délaissent les bas-fonds, parviennent, dit-on, à un âge avancé ; aussi David dit-il à son âme : « Ta jeunesse sera renouvelée comme celle de l’aigle » (Psaume 102, 5). Si donc nous avons identifié les aigles, nous ne pouvons plus avoir de doute sur le corps, surtout en nous souvenant que Joseph a reçu de Pilate le corps (Jean 19, 38). Ne voyez-vous pas les aigles autour du corps : (lire la suite) Marie de Cléophas et Marie-Madeleine et Marie Mère du Seigneur et le groupe des Apôtres entourant le tombeau du Seigneur ? Ne voyez-vous pas les aigles autour du corps, lorsqu’avec les nuées spirituelles viendra le Fils de l’homme, et que « tous les yeux le verront, et ceux qui l’ont transpercé » (Apocalypse 1, 7) ? Il est aussi un corps dont il a été dit : « Ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang vraiment un breuvage » (Jean 6, 56). Autour de ce corps sont les aigles, volant à l’entour avec les ailes de l’esprit. Autour de ce corps sont encore les aigles qui croient que Jésus est venu dans la chair, puisque « tout esprit qui professe que Jésus-Christ est venu dans la chair, est de Dieu » (1 Jean 4, 2). Où donc il y a la foi, là se trouve le mystère, là le logis de la sainteté. C’est aussi un corps que l’Église : en elle la grâce du baptême nous donne le renouveau spirituel, et la vieillesse à son déclin reprend un âge et une vie nouvelle.

Ambroise de Milan, Traité sur l’Évangile de Luc 2, 8, 54-56.

dimanche 8 février 2009

Fidélité à l'Église

Fidélité à l'Église

Quitter l’Organisme qui est porteur de l’information créatrice, c’est se condamner soi-même à la mort, et d’abord à la stérilité. Le réalisme ontologique de la doctrine de l’Église, Corps dont Ieschoua est le principe d’information, la Pensée informatrice, est inscrit dans ces textes [Is 5, 1 ; Jr 2, 21 ; Osée 10, 1 ; Romains 12, 5 ; 1 Corinthiens 10, 17 ; 12, 13.20.27 ; Éphésiens 1, 23 ; 4, 4.12.16 ; 5, 30 ; Colossiens 1 , 18]. On ne peut bien comprendre ce réalisme ontologique que par analogie avec l’ordre biologique. Et c’est pourquoi Ieschoua prend presque toutes ses analogies, pour enseigner l’ontologie et l’ontogenèse du royaume de Dieu, dans l’ordre biologique. L’inintelligence, ou la méconnaissance, du réalisme de l’ontologie du royaume de Dieu en formation, qu’est l’Église, provient, (lire la suite) en partie, d’une ignorance de ce que sont les lois de la vie. On s’imagine parfois que l’Église est une réalité d’ordre juridique, ou conventionnel. On traite par exemple des problèmes d’autorité dans l’Église et d’obéissance comme s’il s’agissait de questions d’ordre juridique. On n’a pas compris qu’il s’agit de bien autre chose. Il s’agit d’une réalité qui a un statut ontologique propre, et la meilleure analogie pour comprendre les problèmes posés par cette réalité nouvelle qu’est l’Église, c’est encore l’ordre biologique qui la fournit, surtout aujourd’hui avec la meilleure connaissance que nous avons de ce qu’est l’information génétique.

Claude Tresmontant, L’Enseignement de Ieschoua de Nazareth, Paris, Seuil, 1970, p. 188.

samedi 7 février 2009

Marie et la joie

Marie et la joie

Le premier mot sur lequel que je voudrais méditer avec vous est le salut de l'Ange à Marie. Dans la traduction italienne, l'Ange dit : "Je te salue Marie". Mais la parole grecque qui est traduite, "Kaire", signifie en soi "réjouis-toi", "sois contente". Et il y a là un premier élément qui surprend : le salut entre les juifs était "Shalom", "paix", alors que le salut dans le monde grec était "Kaire", "réjouis-toi". Il est surprenant que l'Ange, en entrant dans la maison de Marie, salue avec le salut des Grecs : "Kaire", "réjouis-toi, sois contente". Et les Grecs, lorsqu'ils lurent cet Évangile quarante ans plus tard, ont pu voir ici un message important : ils ont pu comprendre qu'avec le début du Nouveau Testament, auquel cette page de Luc faisait référence, avait également eu lieu l'ouverture au monde des peuples, à l'universalité du Peuple de Dieu, qui désormais n'embrassait plus seulement le peuple juif, mais également le monde dans sa totalité, tous les peuples. La nouvelle universalité du Royaume du vrai Fils de David apparaît dans ce salut grec de l'Ange.

Benoît XVI, Homélie, 18 décembre 2005.

vendredi 6 février 2009

L'Église comparée à une vigne

L'Église comparée à une vigne

La vigne est notre figure. Car le peuple de Dieu, enraciné sur la souche de la vigne éternelle, s’élève au-dessus de terre, et, parure d’un sol sans beauté, tantôt pousse bourgeons et fleurs, tantôt s’entoure d’un vêtement de verdure, tantôt accueille le joug aimable, lorsqu’elle agrandi et que ses bras développés sont les sarments d’un vignoble fécond. Le vigneron est le Père tout-puissant, la vigne est le Christ, et nous, les sarments ; et si nous ne portons pas du fruit dans le Christ, la serpe du vigneron éternel nous retranche. (lire la suite) Il est donc juste d’appeler vigne le peuple du Christ, soit parce qu’il orne son front du signe de la Croix, soit parce qu’on récolte ses fruits à la dernière saison de l’année ; soit parce que, comme pour les rangées de la vigne, ainsi por tous, pauvres et riches, humbles et puissants, serviteurs et maîtres, il y a dans l’Église de Dieu mesure égale, nulle distinction. Comme la vigne épouse les arbres, ainsi le corps s’unit à l’âme, et l’âme au corps. Comme la vigne attachée redresse, comme l’émonder n’est pas l’amoindrir, mais la faire croître, ainsi le peuple saint lié se dépouille, humilié redresse ; la taille le couronne. Bien plus : comme le tendre rejeton, prélevé sur un vieil arbre,est greffé sur le surgeon d’une autre racine, ainsi le peuple saint,une fois débridées les cicatrices du vieux rejeton, nourri sur l’arbre de la Croix comme au sein d’une mère aimante, développe ; et l’Esprit Saint, comme répandu dans les sillons profond d’un terroir, se déverse dans la prison de ce corps, effaçant par le bain de l’eau salutaire tout ce qui est fétide, et redressant la tenue de nos membres vers une conduite céleste.

St Ambroise de Milan, Traité sur l’Évangile de Luc 2, 9, 29.

jeudi 5 février 2009

L'espérance chrétienne

L'espérance chrétienne

Le Psaume responsorial (121/122) et la deuxième Lecture (1 Jean 3, 1-2) ouvrent nos cœurs par l'émerveillement de l'espérance, à laquelle nous avons été appelés. Le Psalmiste nous la fait chanter comme une hymne à Jérusalem, en nous invitant à imiter spirituellement les pèlerins qui « montaient » vers la ville sainte et, après un long chemin, parvenaient remplis de joie à ses portes : « J'étais joyeux que l'on me dise : / Allons à la maison de Yahvé ! / Enfin nos pieds s'arrêtent / dans tes portes, Jérusalem » (Psaume 121, 1-2). Dans sa première Lettre, l'Apôtre Jean l'exprime en nous communiquant la certitude, mêlée de gratitude, d'être devenus des fils de Dieu et en même temps en nous rappelant l'attente de la pleine manifestation de cette réalité : « Bien-aimés, dès maintenant nous sommes enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté... Nous savons que lors de cette manifestation nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu'il est » (1 Jean 3, 2). Vénérés et chers frères, l'âme tournée vers ce mystère de salut.

Benoît XVI, Homélie, 11 novembre 2005.

mercredi 4 février 2009

Liberté, Égalité, Fraternité

Liberté, Égalité, Fraternité

On avait promis à la France une République de Liberté, d'Égalité, de Fraternité. Est-ce ainsi qu'on tient promesse ? Vous êtes magistrats français, vous êtes chargés de faire régner l'ordre et de rendre la justice, et vous feriez triompher le désordre et l'injustice ? Non, non ! On est venu violer mon domicile en disant : Je viens « au nom de la loi ». Nos persécuteurs parlent toujours de la loi. Il n'y a pas de loi contre le droit, il n'y a pas de loi contre l'éternelle loi ! N'enseignez pas à la France à mettre la loi humaine au-dessus de la loi de Dieu qui seul donne toute l'autorité à la loi, aucun homme n'ayant le droit de commander à l'homme, Dieu seul dispose de ce droit. (lire la suite) Persécuté au nom de la loi
Si l'homme est le roi et le maître de la cration, Dieu seul est le roi et le maître de l'homme. Je vous en suplie, épargnez cette honte à ma patrie et ne la rendez pas la risée des nations. Ne permettez pas qu'on attaque la propriété. Ce serait ébranler la base de la vie nationale et ouvrir la porte à l'anarchie. Ayez pitié de la France qui agonise ! Ayez pitié d'un vieillard qui aime la France et ce cher peuple de France ! N'attristez pas mes derniers jours !

Jacqueline Baylé, Le saint de Toulouse s'en est allé... P. Marie-Antoine de Lavaur Capucin (1825-1907), Toulouse, Éditions du Carmel, 2006, p. 539.

mardi 3 février 2009

Intentions de priere


Pour M., révoltée contre Dieu suite au départ de son mari du foyer conjugal. Qu'elle retrouve le chemin de la foi et de l'espérance.

Pour la foi de mon petit bonhomme de 7 ans et pour qu'il garde sa pureté.

Que N.S.J.C. amène l'amour et l'union dans nos familles désunies. Qu'il en chasse le péché et le mal.

Pour avoir la foi, la bonté, l'humilité.

lundi 2 février 2009

Christianisme et sens de la vie (2)

Christianisme et sens de la vie (2)

Ce qui peut apparaître ainsi quelque peu abstrait devient très concret du fait que Dieu s'est incarné : la deuxième Personne de la Très Sainte Trinité, Jésus-Christ, est venue partager notre existence humaine. Et, parce qu'il est à la fois « vrai Dieu et vrai homme » (symbole d'Athanase), Jésus « peut résoudre la question sur le sens de la vie et de l'histoire de l'homme. Jésus n'élimine pas la préoccupation normale pour la recherche de la nourriture quotidienne et de tout ce qui peut faire progresser la vie humaine et la rendre plus satisfaisante. Mais... la vie passe indéfectiblement ! Et Jésus nous montre que le vrai sens de notre existence se trouve dans l'éternité, que toute notre histoire humaine, avec ses drames et ses joies, doit être contemplée dans cette perspective éternelle. (lire la suite) L'homme a besoin de transcendance. L'homme a besoin de la présence de Dieu dans son histoire quotidienne. Ce n'est qu'ainsi qu'il peut donner un sens à sa vie. Jésus continue de nous dire à tous : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jean 14, 6) » (Jean-Paul II, Homélie, 5 août 1979), la Vie qui nous fait vivre, notamment dans le sacrement de l'Eucharistie, sacrement de la présence réelle de Dieu parmi nous et en nous.
On comprend alors que le chrétien, le catholique en particulier, soit quelqu'un qui vit dans l'espérance des biens éternels et qui est foncièrement joyeux et optimiste, quoi qu'il arrive, parce que le Salut nous est donné par Jésus-Christ, par Jésus triomphant sur la Croix.

(fin)

dimanche 1 février 2009

Christianisme et sens de la vie (1)

Christianisme et sens de la vie (1)

Nous disons parfois d'un de nos semblables qu'il « se démène comme un beau diable » face aux difficultés qui l'assaillent. L'expression est évidemment impropre, car le diable n'a rien de beau, même s'il peut se déguiser « en ange de lumière » (2 Corinthiens 11, 14). Il est l'auteur du mal, le Mal personnifié, le « Malin » dont nous demandons d'être délivrés dans le « Notre Père » (Matthieu 6, 13), le « père du mensonge » (Jean 8, 44). Or, ni le mal ni le mensonge ne sont beaux.
Ceci étant, nous nous interrogeons sur le sens de notre vie quand nous constatons à quel point il faut se battre et souffrir, pour finir par mourir un jour... Nous nous demandons si tout cela en vaut vraiment la peine, (lire la suite)
s'il y a « quelque chose » après notre mort, donc s'il existe un idéal supérieur aux simples intérêts matériels pour lequel il soit utile de s'investir, d'engager son existence tout entière. Bref, tôt ou tard, l'homme s'interroge : « D’où venons-nous ? » « Où allons-nous ? » « Quelle est notre origine ? » « Quelle est notre fin ? » « D’où vient et où va tout ce qui existe ? » Les deux questions, celle de l’origine et celle de la fin, sont inséparables. Elles sont décisives pour le sens et l’orientation de notre vie et de notre agir » (Catéchisme de l'Église catholique, n° 282).
Les différentes religions lui apportent des réponses multiples. Mais, en dehors du christianisme, elles ne sont que des recherches de l'homme qui se situe face à la divinité ou aux dieux dont il se fait une idée à sa façon, selon son invention. Seul le christianisme apporte une réponse satisfaisante, parce qu'elle n'est pas le résultat de la cogitation humaine, mais la Parole de Dieu qui s'adresse à l'homme, qui se révèle à lui et lui fait découvrir à la fois d'où il vient et où il va : créé par Dieu, il est fait pour aimer Dieu sur terre et parvenir ainsi à l'aimer éternellement au ciel. Dans la première hypothèse, Dieu « demeure totalement passif et seule compte le vécu de l'homme, l'homme expérimentant son identité avec l'être de tout ; dans la deuxième, on croit à l'activité de Dieu qui appelle les hommes » (J. Ratzinger, Foi, vérité, tolérance, Paris, 2005, p. 36).

(à suivre...)