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dimanche 9 février 2014

Arrêt sur christianisme (83)

Arrêt sur christianisme (83)

Dans un monde où vous ne connaissez le oui et le non de rien, où il ,n’y a pas de loi, morale ni intellectuelle, où toute chose est permise, où il n’y a rien à espérer et rien à perdre, où le mal n’apporte pas de punition et le bien pas de récompense, dans un tel monde il n’y a pas de drame parce qu’il n’y a pas de lutte, et il n’y a pas de lutte parce qu’il n’y a rien qui en vaille la peine. Mais avec la Révélation chrétienne, avec ses immenses et énormes idées du Ciel et de l’Enfer, les actions humaines, la destinée humaine sont investies d’une valeur prodigieuse. Nous sommes capables de faire un bien infini et un mal infini. Nous avons à trouver notre route vers des sommets de lumière ou des abîmes de misère. Nous sommes comme les acteurs d’un drame où nous tenons un rôle essentiel. Pour nous, la vie est toujours nouvelle et toujours intéressante parce qu’à chaque seconde nous avons quelque chose de nouveau à apprendre et quelque chose de nécessaire à accomplir. Le dernier acte, comme dit Pascal, est toujours sanglant, mais aussi il est toujours magnifique, car la Religion n’a pas seulement mis le Drame dans la vie, elle l’a mis à son terme, dans la Mort. B. Bro, Le pouvoir du mal. 5. On demande des pécheurs, Paris, Éditions Bayard-Presse, 1976, p. 7-8.

vendredi 7 février 2014

Arrêt sur christianisme (82)

Arrêt sur christianisme (82)

[le Christ] ‘n’est pas venu pour détruire la Croix, mais pour s’étendre dessus. De tous les privilèges spécifiques de l’humanité, c’est celui-là que Dieu a choisi pour lui-même’ (P. Claudel, Dialogues sur la souffrance). Voilà donc ce que découvrent de Dieu tous ceux qui acceptent la confiance crucifiée. C’est que le Verbe de Dieu qui s’est fait chair s’est mis personnellement au cœur de la douleur. Qu’au moment où dans la personne du Christ s’est réalisée l’union fantastique de Dieu et de la douleur, toute la réalité de la douleur, toute la réalité de la douleur et du mal était épuisée par Dieu. Et que ‘celui qui s’est fait malédiction pour nous’ l’avait fait par amour. Que la puissance de souffrir est en nous la même que la puissance d’aimer : nous le savions, mais que la crucifixion de Jésus et des croyants et de tous ceux qui choisissent la confiance, et qui nous paraît chose tellement inacceptable, était la crucifixion même de Dieu, que c’était son secret, qu’il est lui-même crucifié par le mal : voilà la nouveauté radicale, voilà la bouleversante nouveauté du christianisme. À tous ceux qui acceptent la confiance, Dieu se dévoile comme le premier crucifié et plus crucifié qu’eux encore dans le mal. ‘L’Agneau qui se laisse mener à la boucherie sans se défendre’ : ce n’est pas seulement Jésus, c’est Dieu lui-même que Jésus est en personne. L’obscurité est plus grande que jamais, mais nous savons que la lumière n’est donnée qu’à ceux qui vont jusque-là. B. Bro, Le pouvoir du mal. 3. Le Dieu crucifié, Paris, Éditions Bayard-Presse, 1976, p. 16-17.