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mercredi 28 mars 2012

Les deux annonciations (7)


Les deux annonciations (7)

Quoi qu’il en soit, Joseph assiste émerveillé à l’échange de salutations entre Élisabeth et Marie, où il est question d’une nouvelle effusion de l’Esprit Saint : « Dès que j’ai entendu ta salutation, mon enfant a tressailli de joie dans mon sein » (Luc 1, 44). Joseph recueille comme un trésor de grand prix l’acclamation d’Élisabeth : « Tu es bénie entre les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni » (Luc 1, 42). Il se la répétera intérieurement souvent, et peut-être à haute voix aussi quand il se trouvera seul. Et pourquoi ne la redirait-il pas avec une énorme affection et un immense respect à Marie, de temps à autre, en attendant que tous les baptisés la reformulent inlassablement au long des siècles ? (lire la suite)
Il se dit qu’au fond, il a bien fait d’accompagner Marie jusque chez Zacharie et Élisabeth. Et le chant du Magnificat reste gravé dans son cœur. Il était au septième ciel en entendant son épouse louer ainsi le Béni. Et il admire une fois de plus son humilité. Il va d’émerveillement en émerveillement. Il apprend que Zacharie est devenu muet (Luc 1, 23) parce que l’archange saint Gabriel lui est apparu, à lui aussi, lui annonçant la nouvelle de la naissance miraculeuse d’un fils alors que sa femme était âgée et stérile (Luc 1, 7) et qu’il a douté que cette annonce s’accomplirait, contrairement à sa chère Marie. Joseph remercie Dieu une nouvelle fois d’avoir mis sur sa route une femme aussi entière et intègre, tellement identifiée au vouloir divin.
« La vie de Marie consista à accomplir à fond le premier fiat prononcé au moment de l'Annonciation, tandis que Joseph, comme on 1'a dit, ne proféra aucune parole lors de son « annonciation »: il « fit » simplement « ce que l'Ange du Seigneur lui avait prescrit » (Matthieu 1, 24). Et ce premier « il fit » devint le commencement du « chemin de Joseph » (bx Jean-Paul II, exhortation apostolique Redemptoris Custos sur saint Joseph, 15 août 1989, n° 17).
Ce que l’ange attend et, au-delà de lui, le Tout-Puissant, c’est un oui de l’une et l’autre partie.

(fin)

mardi 27 mars 2012

Les deux annonciations (6)


Les deux annonciations (6)

« Il y a une analogie étroite entre « l'annonciation » du texte de Matthieu et celle du texte de Luc. Le messager divin introduit Joseph dans le mystère de la maternité de Marie. Celle qui est son « épouse » selon la loi, tout en restant vierge, est devenue mère par le fait de l'Esprit Saint. Et quand le Fils que Marie porte en son sein viendra au monde, il devra recevoir le nom de Jésus. C'était là un nom connu parmi les Israélites, et on le donnait parfois aux enfants. Mais ici il s'agit du Fils qui - selon la promesse divine - accomplira pleinement la signification de ce nom : Jésus, Yehosˇua', qui veut dire Dieu sauve » (bx Jean-Paul II, exhortation apostolique Redemptoris Custos sur saint Joseph, 15 août 1989, n° 3).
Cela a dû être un choc pour Joseph. Un choc positif, extrêmement joyeux. (lire la suite) Une lumière fulgurante qui a éclairé son esprit, un onde d’amour qui a envahi son cœur. Cet enfant que son épouse attend, c’est Jésus, « celui qui sauve son peuple ». C’est donc vraiment le Messie tant espéré !
Tout est clair maintenant. Joseph n’a pas besoin de s’esquiver sur la pointe des pieds et de s’exiler. Il peut prendre Marie chez lui. Mieux encore, il doit la prendre sans tarder. Leur hymen en sort renforcé. Il sera vécu désormais en compagnie de Dieu, de Celui qui sauvera son peuple.
Le rôle de Joseph s’en trouve accru, élargi. Le messager s’adresse à lui « Joseph en lui confiant les devoirs d'un Père terrestre à l'égard du Fils de Marie. « À son réveil, Joseph fit ce que l'Ange du Seigneur lui avait prescrit: il prit chez lui son épouse » (Matthieu 1, 24) » (bx Jean-Paul II, Ibid., n° 3). Il prend chez lui sa chère Marie transformée par l’Esprit Saint, habitée par la Très Sainte Trinité. « Il la prit avec tout le mystère de sa maternité, il la prit avec le Fils qui devait venir au monde par le fait de l'Esprit Saint : il manifesta ainsi une disponibilité de volonté semblable à celle de Marie à l'égard de ce que Dieu lui demandait par son messager » (Ibid.).
Joseph a dû s’ouvrir à son tour de ses sentiments à Marie, qui rend de nouveau grâce à Dieu pour son intervention et est soulagée, car elle voit que la peine de Joseph a disparu pour laisser la place à la plus énorme allégresse.
Pour Bernardin de Laredo, saint Joseph ne comprend ce qui s’est passé en Marie qu’une fois arrivé chez Zacharie, en entendant sainte Élisabeth saluer Marie comme « la Mère de mon Seigneur » (Luc 1, 43). C’est alors que, se jugeant indigne du mystère, il commence à penser prendre le large et s’éloigner de son épouse.

(à suivre…)

lundi 26 mars 2012

Les deux annonciations (5)


Les deux annonciations (5)

Alors que Joseph se trouve dans cet état d’esprit, l’ange du Seigneur vient le trouver nuitamment et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : ce qui a été engendré en elle vient de l'Esprit Saint et elle enfantera un fils auquel tu donneras le nom de Jésus, car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés» » (Matthieu 1, 20-21). C’est comme si l’ange lui disait : « Rassure-toi. Tu es bien celui que Dieu a choisi pour être l’époux de celle qui vient de concevoir par l’opération de l’Esprit Saint. Tu seras à la hauteur de ta mission. Époux de la Mère de Dieu, c’est une fonction qui serait écrasante pour les forces humaines. Mais ce qui n’est pas possible à un homme, est possible à Dieu. Tu recevras les grâces appropriées » (M. Gasnier, o.p., Les silences de saint Joseph, op. cit., p. 64). (lire la suite)
Le message de l’ange est une invitation adressée à Joseph à renouveler son choix de Marie, librement, mais dans un contexte nouveau, tellement plus élevé, qu’il n’aurait jamais pu l’envisager, et qui lui fait toucher du doigt le divin. Il n’est pas seulement un « homme juste », mais il est désormais en lien directissime avec la sainteté de Dieu. Dieu ratifie le choix que Joseph a fait de Marie en le réorientant vers un but plus élevé, plus sublime encore. Si le mariage est « la plus grande amitié », selon saint Thomas, il n’a jamais existé d’amitié humaine aussi forte que celle qui a uni Joseph à Marie, et ce, d’autant plus qu’elle était imprégnée de sens surnaturel et forgée dans l’amour réciproque de Dieu. Ce mariage, dont l’union corporelle est exclue, est cependant « un, mariage tout à fait vrai », car il est « l’union indissoluble des âmes » (Saint Thomas d’Aquin, Somme théologique, III, q. 29, a. 2). « Dans les paroles de 1' « annonciation » nocturne, non seulement Joseph entend la vérité divine sur la vocation ineffable de son épouse, mais il y réentend aussi la vérité sur sa propre vocation. Cet homme « juste », qui, dans l'esprit des plus nobles traditions du peuple élu, aimait la Vierge de Nazareth et s'était lié à elle d'un amour sponsal, est à nouveau appelé par Dieu à cet amour » (bx Jean-Paul II, exhortation apostolique Redemptoris Custos sur saint Jsoeph, 15 août 1989, n° 19). Et la vocation de Joseph n’est pas rien. Isidore de Isolanis n’hésite pas à la placer « au-dessus de celle des apôtres ; il remarque que celle-ci a pour but de prêcher l’Évangile, d’éclairer les âmes, de les réconcilier, mais que la vocation de Joseph est plus immédiatement relative au Christ lui-même, puisqu’il est l’époux de la Mère de Dieu, le nourricier et le défenseur du Sauveur (Summa de donis sancti Joseph) » (R. Garrigou-Lagrange, La Mère du Sauveur et notre vie intérieure, Lyon, Les Éditions de l’Abeille, 1941, p. 349).

(àsuivre…)

dimanche 25 mars 2012

Les deux annonciations (4)


Les deux annonciations (4)

Que s’est-il passé en cours de route, pendant la semaine ou presque que leur a pris le voyage de Nazareth à Aïn-Karim ? Que se sont dit Marie et Joseph ? Nous ne le saurons évidemment pas, si nous devons nous borner au texte évangélique. Mais notre piété peut nous amener à imaginer que Marie n’a pas tardé à fournir à Joseph une explication qui lui a fait comprendre le pourquoi de son rayonnement nouveau. Elle lui a appris l’ambassade extraordinaire dont elle a été favorisée et la forte impression de néant, de « bassesse » (Luc 1, 48), qu’elle a ressenti d’être appelée à une mission aussi haute, carrément divine. Elle lui a dit sa crainte et son émoi, et comment l’ange les avaient balayés en lui apprenant que sa virginité serait respectée et que c’était l’Esprit Saint qui l’obombrait : « Ne crains pas, Marie (lire la suite) – telles ont été les paroles de l’ange, qui s’est présenté comme étant Gabriel, « qui se tient devant Dieu » (Luc 1, 19) -, ne crains pas, Marie, car tu as trouvé faveur auprès de Dieu. Tu vas concevoir et tu enfanteras un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus. […] L’Esprit Saint viendra sur toi et l’ombre de la puissance du Très-Haut te couvrira ; aussi l’Enfant à naître qui est saint sera tenu pour Fils de Dieu » (Luc 1, 30.35).
Joseph s’émerveille du récit en même temps qu’il sent le rouge monter à son front. Il ne se sent pas digne d’être l’époux de la Mère du Fils de Dieu. Il ne fait pas part de ses sentiments à Marie sur-le-champ, pour ne pas l’inquiéter. Mais, la nuit venue, il a du mal à s’endormir en pensant à ce mystère qu’il partage maintenant avec Marie. Il réfléchit à l’attitude à prendre. Il se demande ce qu’il doit faire pour ne pas être un obstacle à l’accomplissement de la Volonté de Dieu. Puisque l’enfant qui doit naître n’est pas de lui, il en conclut que le mieux serait qu’il s’éclipse, qu’il disparaisse de la vie de Marie, bien à contrecœur, certes, car il l’aime tendrement. Il pense s’exiler, partir au loin.
Ce qui lui est ainsi révélé le dépasse complètement. Joseph ne se juge pas digne d’une mission aussi sublime. C’est pourquoi « Joseph, son époux, qui était un homme juste et ne voulait pas la dénoncer publiquement, résolut de la répudier secrètement » (Matthieu 1, 19). Aucune autre solution ne s’est présentée à son esprit. Et celle qu’il a prise est, en effet, sans doute la meilleure, la plus raisonnable, et celle qui témoigne le plus de sa délicatesse envers Marie et de sa foi humble en Dieu. Il baisse humblement la tête devant Dieu et demande des lumières.
Elles ne vont pas tarder à arriver, puisqu’il réagit comme Dieu l’attendait de lui, avec une telle piété et fidélité. Marie aussi prie de son côté pour que Dieu fasse comprendre à Joseph qu’elle est tout entièrement abandonnée entre les mains de Dieu et que le Fils de Dieu en personne est venu habiter en elle. Et le fruit de la prière de Marie et de Joseph est l’envoi de l’ange.

(à suivre…)

samedi 24 mars 2012

Les deux annonciations (3)


Les deux annonciations (3)

Il est tout à fait vraisemblable, on ne peut plus logique même, de penser que Joseph a accompagné son épouse pendant le voyage qu’elle a effectué pour se rendre auprès de sa cousine Élisabeth qui « vient, elle aussi, de concevoir un fils dans sa vieillesse, et elle en est à son sixième mois » (Luc 1, 36), comme elle l’avait appris de saint Gabriel. Ne pas aller avec elle aurait été un manque d’amour évident. Cet « homme juste » (Matthieu 1, 19) aurait-il pu laisser sa femme, si jeune et si pure, partir toute seule pour un déplacement qui était une véritable expédition ? Sans doute pouvait-il la confier à quelqu’un de sa connaissance dans la caravane qui se dirigeait vers Jérusalem et dont une partie allait se détacher pour se rendre dans la montagne, dans une ville de Juda » (Luc 1, 40). Mais son amour ardent et tendre pour Marie pouvait-il supporter un tel éloignement (lire la suite) sans être saisi d’inquiétude ? N’était-il pas désormais le chef de famille et donc pleinement responsable de tout ce qui pouvait arriver à Marie ?
L’idée que saint Joseph a accompagné Marie pour ce long trajet se trouve pour la première fois chez saint Éphrem. Elle entre dans la piété de l’Église latine grâce aux récits de Gerson (1363-1429) sur saint Joseph : « Était-elle seule pour ce voyage ? Je ne peux le croire ; et quoique l’Évangile garde le silence sur ce point, j’ose affirmer que Joseph était là » (Gerson, Josephina). C’est également l’opinion de Bernardin de Laredo (1482-1540) : « Il faut remarquer que s’il n’est pas écrit que son très saint époux l’a accompagnée sur ce chemin, ni que l’on ait écrit quelque raison ou idée qui nous empêche de penser qu’ils y sont allés tous deux ensemble, il n’est pas de bon sens, ni respectueux du saint, et l’on n’augmente pas l’honnêteté véritable de la très sainte Vierge, en pensant qu’il n’a pas été avec elle » (Bernardin de Laredo, Traité de saint Joseph).
Joseph la voyait transfigurée depuis quelques jours, sans en connaître la raison profonde. Son épouse était encore plus débordante de joie et d’allant que d’ordinaire, plus aimable et serviable que jamais. Elle rayonnait d’une grâce nouvelle. Et il l’en aimait encore plus, tout en sentant une réciprocité sans frein.
Ce jeune couple si soudé, dans lequel tout était complicité amoureuse et sainte, pouvait-il subir l’épreuve d’une séparation de quelques jours, pendant lesquels Joseph n’aurait pas pu dormir tranquille et Marie se serait inquiétée elle-même du souci de Joseph ? Certes, non. Ce n’est pas plausible.

(à suivre…)

vendredi 23 mars 2012

Les deux annonciations (2)


Les deux annonciations (2)

Quand Marie communique à son Joseph ce qui lui est arrivé, « elle le fit en posant sur lui son clair et doux regard. Elle parle avec la même simplicité dont elle devait user plus tard à l’égard de l’ange de l’Annonciation. Certaine que ses paroles auraient une résonnance profonde dans l’âme de ce juste, elle lui propose de suivre avec elle la voie virginale. Elle attendait de lui, son futur époux, plus qu’un assentiment : la promesse qu’il respecterait son vœu, sans que rien ne vienne le faire changer d’avis » (M. Gasnier, o.p., Les silences de saint Joseph, Paris, Le Laurier, 1996, p. 41). Cela a dû provoquer d’abord un choc chez le charpentier de Nazareth, qui n’envisageait pas leur union éventuelle sous cet angle. Mais rapidement, mis en face d’un tel détachement (lire la suite) et d’une telle passion pour le Béni, il n’en a aimé que davantage Marie, dont il admire la générosité. Il est prêt à lui emboîter le pas. C’est Marie qu’il aime, et pas une autre. Il l’aime d’autant plus qu’elle apparaît plus sainte à ses yeux, sans qu’il sache expressément qu’elle est l’Immaculée Conception, la toute sainte. Il adhère avec enthousiasme à l’engagement de Marie qu’il fait sien. Ils s’épouseront, c’est entendu. Ils vivront ensemble. Mais chacun fera de sa vie un véritable holocauste à Dieu. Joseph bénit le Tout-Puissant d’avoir mis une telle femme sur son chemin, une femme si chaste, si décidée, si éperdue d’amour de Dieu. Une femme qui a vraiment à cœur la réalisation du Chema Israël : « Écoute, Israël ! Le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur, et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton esprit et de toutes tes forces » (Marc 12, 29-30).
Il se dit également que par elle avec elle tous les biens vont lui advenir (cf. Sagesse 7, 11 ; Matthieu 6, 33).
« Autant l’amour divin est incorruptible, se disent-ils, autant notre amour est invincible puisque sa force s’alimente en Dieu. Ils s’appliquent donc d’autant plus à se plaire réciproquement que cette complaisance mutuelle, loin de les distraire de Dieu, ne fait que les aider à s’unir à lui davantage » (M. Gasnier, o.p., Les silences de saint Joseph, op. cit., p. 64). Et c’est l’illumination de la Visitation.
À peine Dieu a-t-il fait connaître son dessein à Marie qu’il l’incite discrètement à se rendre auprès de sa cousine Élisabeth, déjà âgée, qui « en est à son sixième mois, elle qu’on qualifiait de stérile » (Luc 1, 36). Marie est ainsi arrachée à Joseph, alors qu’ils sont dans l’attente de leur épousailles proches. Quoi qu’il puisse lui en coûter, Joseph accepte ce départ de Marie, dont il comprend le motif charitable.

(à suivre…)

jeudi 22 mars 2012

Les deux annonciations (1)


Les deux annonciations (1)

ou la double annonce de la venue du Messie, à Marie et à Joseph

L’évangéliste saint Matthieu nous offre une généalogie de Jésus : « Voici quelle fut l'origine de Jésus-Christ. Marie, sa mère, était accordée en mariage à Joseph; or, avant qu'ils aient habité ensemble, elle se trouva enceinte par le fait de l'Esprit Saint » (Matthieu 1, 18). Cette origine de Jésus « par le fait de l’Esprit Saint » est précisée et détaillée par saint Luc dans son récit de l’Annonciation faite à Marie : « L'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée du nom de Nazareth, à une jeune fille accordée en mariage à un homme nommé Joseph, de la famille de David ; cette jeune fille s'appelait Marie » (Luc 1, 26-27). L’archange saint Gabriel ajoute : « Réjouis-toi, (lire la suite) comblée de grâce, le Seigneur est avec toi » (Luc 1, 28), ce qui provoque un trouble intérieur bien compréhensible chez la Vierge de Nazareth. Mais le messager divin la rassure aussitôt en lui transmettant l’intégralité de la nouvelle dont Dieu l’a chargé : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas être enceinte, tu enfanteras un fils et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père » (Luc 1, 30-32).
Les évangélistes Matthieu et Luc coïncident pour dire que Marie « était accordée en mariage à un homme nommé Joseph, de la famille de David ». Il s’agit d’un vrai mariage, en bonne et due forme, mais d’une nature particulière, comme Marie le laisse entendre par sa réponse : « Comment cela se fera-t-il puisque je suis vierge » (Luc 1, 34). Il lui est alors révélé que « l'Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre ; c'est pourquoi celui qui va naître sera saint et sera appelé Fils de Dieu » (Luc 1, 35). Sa résolution de rester vierge au service de Dieu est pleinement respectée par Dieu, qui l’agrée. Marie restera vierge, car son enfant est conçu du Saint-Esprit. Elle accepte alors le plan de Dieu : « Que tout se passe pour moi comme tu l'as dit » (Luc 1, 38).
Joseph est fiancé à Marie. Un amour authentique, pur, sincère, est au fondement de cette relation. Un amour sans duplicité. Ce qui implique nécessairement que Marie a mis Joseph au courant de sa résolution de servir Dieu corps et âme et de demeurer vierge. Elle y était obligée, sous peine de rendre invalide leur mariage.

(à suivre…)

mardi 20 mars 2012

Saint Joseph et Marie (2)


Saint Joseph et Marie (1)

Or, voilà que Marie et Joseph vont en faire l’expérience inattendue avec la venue du Saint-Esprit en eux et, pour Marie, celle du Verbe de Dieu qui prend une chair humaine en ses entrailles. Nous allons nous arrêter ici à contempler ces deux personnages, qui ont marché la main dans la main, et nous chercherons à les découvrir dans leur union profonde.
Cette histoire commence par l’Annonciation que chacun reçoit d’un ange, porteur d’un message divin singulier. Pour cette phase préliminaire, qui campe les personnages dans leur rôle, il est comme obligatoire de partir du commentaire que le bienheureux Jean-Paul II fait des textes de l’Evangile de l’enfance (lire la suite) chez saint Matthieu et saint Luc, dans son exhortation apostolique sur le « Gardien du Rédempteur » (Jean-Paul II, exhort. ap. Redemptoris custos sur la figure et la mission de saint Joseph dans la vie du Christ et de l’Église, 15 août 1989. Le bienheureux Jean XXIII a rappelé, dans son encyclique Le voci, du 19 mars 1961, par laquelle il invoquait le patronage du saint patriarche pour l’heureuse tenue des travaux du concile Vatican II alors en préparation, les interventions de ses prédécesseurs sur le trône de Pierre en l’honneur de saint Joseph.
Nous y reviendrons plus en détail dans quelque temps.

(fin)

lundi 19 mars 2012

Saint Joseph et Marie (1)


Saint Joseph et Marie (1)

Avec Marie et Joseph, nous avons affaire avec deux personnages d’exception, deux figures phare de l’histoire de l’humanité ! D’eux émane une lumière d’une clarté singulière, qui n’est autre que la Lumière venue dans le monde qui éclaire tous les hommes (cf. Jean 1, 9). Dieu lui-même, « lumière née de la lumière », comme nous le professons dans le Credo, la lumière qui guide le monde vers Dieu : « Nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14, 6). Deux êtres d’exception, placés à la charnière de l’Ancienne et de la Nouvelle Alliances, dont la mission a été précisément de faire basculer l’humanité dans la Nouvelle Alliance, de permettre que le Dieu d’Amour (cf. 1 Jean 4, 16) inaugure la Loi d’Amour. Deux êtres sans pareil, mais deux créatures humaines cependant. Comme nous avons à apprendre d’eux ! (lire la suite)
Ils ont, en effet, pour mission de nous remettre Celui qui est « la Voie, la Vérité et la Vie » (Jean 14, 6), rien moins que cela ! Car c’est bien en Jésus que nous « avons la vie, le mouvement et l’être » (Actes des apôtres 17, 28). En Jésus, mais par Marie et Joseph.
« L’homme qui s'abandonne totalement entre les mains de Dieu ne devient pas une marionnette de Dieu, une personne consentante ennuyeuse ; il ne perd pas sa liberté. Seul l'homme qui se remet totalement à Dieu trouve la liberté véritable, l'ampleur vaste et créative de la liberté du bien. L'homme qui se tourne vers Dieu ne devient pas plus petit, mais plus grand, car grâce à Dieu et avec Lui, il devient grand, il devient divin, il devient vraiment lui-même. (…) Engage-toi avec Dieu, tu verras alors que c'est précisément grâce à cela que ta vie deviendra vaste et lumineuse, non pas ennuyeuse, mais pleine de surprises infinies, car la bonté infinie de Dieu ne se tarit jamais ! » (Benoît XVI, Homélie pour le 40ème anniversaire de la clôture du concile Vatican II, 8 décembre 2005). C’est évidemment le cas, tout spécialement, de Marie et de Joseph, entièrement abandonnés entre les mains de Dieu et dont le cœur n’abrite aucun projet personnel : ils n’attendent rien pour eux, mais aspirent après la venue du Rédempteur d’Israël. Et là, ils vont être exaucés au-delà de toute espérance, car Dieu est généreux et déverse « une bonne mesure, pressée, tassée, débordante ; car avec la mesure dont vous mesurez il vous sera mesuré en retour » (Luc 6, 38).

(à suivre…)

mercredi 14 mars 2012

Droiture d’intention (5)


Droiture d’intention (5)

Voilà où peut mener le manque de droiture. Alors que le cœur des hommes est fait pour Dieu, que Dieu y met une saine inquiétude pour les biens surnaturels, il peut refuser de se reposer en Dieu, de vivre de la grâce, de rester à travailler et à vivre au côtés de Jésus. C’est la triste fin d’une journée qui avait bien commencé : « tous, dans la synagogue, avaient les yeux attachés sur lui » (Luc 4, 20).
« La pureté d’intention consiste à viser la fin véritable de l’homme : d’un œil simple, le baptisé cherche à trouver et à accomplir en toutes choses la volonté de Dieu (cf. Romains 12, 2 ; Colossiens 1, 10) » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 2520). Est-ce que tu rectifies souvent ? Est-ce que tu te dis et te répètes : « À Dieu toute la gloire » ? Est-ce que tu offres fréquemment ton travail et toutes tes activités au seigneur, pour sa gloire et pour l’évangélisation ? (lire la suite) Est-ce que tu cherches à te comporter comme le Seigneur ? Comme les apôtres après la venue du Saint-Esprit. Comme nous aimerions accompli toutes nos actions faites s’il nous fallait nous présenter maintenant devant Dieu.
« Et il était surpris de leur incrédulité. Et il parcourait les bourgs à la ronde en enseignant » (Marc 6, 6). La même annonce produit des effets différents dans des cœurs différents : « C’est un fait que l’annonce de la vérité est différemment reçue selon les dispositions des auditeurs. Le Verbe présente pareillement à tous le bien et le mal ; de sorte que l’un, bien disposé envers ce qui leur est annoncé, a l’âme dans la lumière, tandis qu’un autre, disposé en sens contraire et non décidé à fixer le regard de son âme sur la lumière de la vérité, demeure dans les ténèbres de l’ignorance » (saint Grégoire de Nysse, De vita Moysis 2, 65).

(fin)

mardi 13 mars 2012

Droiture d’intention (4)


Droiture d’intention (4)

« Tu nous as fait pour toi, Seigneur, et comme notre cœur est inquiet tant qu’il ne repose pas en toi » (saint Augustin, Les Confessions 1, 1, 1). « Le cœur inquiet, dont nous avons parlé en nous reportant à saint Augustin, est le cœur qui, en fin de compte, ne se contente de rien de moins que de Dieu et, précisément ainsi, devient un cœur qui aime. Notre cœur est inquiet à l’égard de Dieu et il le reste, même si aujourd’hui on s’efforce, avec des « narcotiques » très efficaces, de libérer l’homme de cette inquiétude. Toutefois, ce ne sont pas seulement nous, les êtres humains, qui sommes inquiets par rapport à Dieu. Le cœur de Dieu est inquiet pour l’homme. Dieu nous attend. Il nous cherche. Il n’est pas tranquille lui non plus tant qu’il ne nous a pas trouvés. Le cœur de Dieu est inquiet, et c’est pour cela qu’il s’est mis en chemin vers nous – vers Bethléem, vers le Calvaire, de Jérusalem à la Galilée et jusqu’aux confins du monde. (lire la suite) Dieu est inquiet à notre égard, il est à la recherche de personnes qui se laissent gagner par son inquiétude, par sa passion pour nous. De personnes qui portent en elles la recherche qui est dans leur cœur et, en même temps, qui se laissent toucher dans leur cœur par la recherche de Dieu à notre égard. Chers amis, c’est la tâche des Apôtres d’accueillir l’inquiétude de Dieu à l’égard de l’homme et de porter Dieu lui-même aux hommes. Et c’est votre tâche sur les pas des Apôtres de vous laisser toucher par l’inquiétude de Dieu afin que le désir de Dieu à l’égard de l’homme puisse être satisfait » (Benoît XVI, Homélie pour la solennité de l’Épiphanie, 6 janvier 2012).
D’où ce conseil : « Ayez dans toutes vos œuvres les regards fixés sur Dieu, afin que vous puissiez rendre à chacun ce qui lui est dû : à Dieu la gloire, au prochain la bienveillance, et à vous-même la haine du vice et l’amour de la vertu » (sainte Catherine de Sienne, Lettre à Messire Charles de la Paix).
« Jésus leur dit : " Un prophète n'est sans honneur que dans sa patrie, dans sa parenté et dans sa maison. » (Marc 6, 4). C’est bien connu. Le Seigneur en fait lui-même l’expérience, et saint Marc note qu’il en est surpris, qu’il ne s’attendait pas à un accueil aussi glacial, qui va finir même par être franchement hostile : « Et il ne put faire aucun miracle, si ce n'est qu'il guérit quelques malades en leur
imposant les mains. Et il était surpris de leur incrédulité. Et il parcourait les bourgs à la ronde en enseignant » (Marc 6, 5-6).
Nous savons par saint Luc que cet enseignement finit par tourner mal et que le Seigneur ne doit son salut qu’à son autorité et au fait que son heure n’est pas encore venue : « En entendant cela, ils furent tous remplis de colère dans la synagogue, et s'étant levés, ils le poussèrent hors de la ville, et le menèrent jusqu'au sommet de la montagne, sur laquelle leur ville était bâtie, pour le précipiter. Mais lui, passant au milieu d'eux, s'en alla » (Luc 4, 28-30).

(à suivre…)

lundi 12 mars 2012

Droiture d’intention (3)


Droiture d’intention (3)

Nos manques de droiture d’intention portent habituellement sur de petites choses, sur des points subtils, difficiles à détecter, peut-être recouverts d’une certaine bonté, d’un certain savoir, comme dans le cas des concitoyens de Jésus, qui ont effectivement une certaine connaissance du Seigneur, mais imparfaite et insuffisante, et qui ne vont pas à l’essentiel, c’est-à-dire à ce qu’il est en train de leur annoncer.
La droiture d’intention est nécessaire pour être disponible à tout instant, pour que dès que l’on nous demande quelque chose, nous soyons prêts à le faire, disposés à laisser tomber une autre occupation, qui devient alors moins importante, en acceptant, s’il le faut, (lire la suite) de nous cacher et de disparaître. Rappelons-nous le commandement du Christ : « que votre lumière brille devant les hommes, afin que, voyant vos bonnes œuvres, ils glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Matthieu 5, 16). Autrement dit, pour que toute la gloire aille à Dieu. « Au Roi des siècles, au Dieu immortel, invisible, unique, (soient) honneur et gloire dans les siècles des siècles ! » (1 Timothée 1, 17). Nous ne devons pas chercher le succès humain en lui-même, mais le mettre au service du Seigneur. C’est pourquoi nous sommes heureux là où nous nous trouvons, parce que nous ne cherchons qu’à plaire à Dieu et à accomplir sa très sainte Volonté. En même temps, nous cherchons à atteindre le plus grand prestige professionnel possible, à bien terminer notre travail, à le mener jusqu’au bout avec sérieux et compétence, afin qu’il puisse être agréé par Dieu et serve alors nos frères les hommes.
« N'est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici, chez nous ? » Et il était pour eux une pierre d'achoppement » (Marc 6, 3). Notre Seigneur avait annoncé : « Heureux celui qui ne trébuchera pas à cause de moi » (Matthieu 11, 6). Voilà où conduit le manque de droiture : la Parole de Dieu qui devrait éclairer notre raison et nous amener à suivre le Christ avec empressement, se retourne contre nous et nous fait chuter. Cherchons à aimer Dieu toujours davantage, parce que toute la vie se ramène à cela : à aimer Dieu et à se sentir aimé de lui.

(à suivre…)

dimanche 11 mars 2012

Pour la Terre Sainte

Journées d'entraide au profit de la Terre Sainte


L'Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem

organise ses Journées annuelles d'entraide

dont le bénéfice est destiné à aider nos frères chrétiens de Terre Sainte

samedi 10 mars 2012, de 10h à 19h

dimanche 11 mars de 10h à 17h30


salle Rossini,
paroisse Notre-Dame-de-Grâce-de-Passy

Métros La Muette (9) et Passy (6)

comptoirs très diversifiés

Venez nombreux !

Droiture d’intention (2)


Droiture d’intention (2)

Il faut avoir l’humilité de celui qui veut apprendre. Nous connaissons la mésaventure de Paul à l’aréopage d’Athènes : « Lorsqu'ils entendirent parler de résurrection de morts, les uns se moquèrent, les autres dirent : Nous t'entendrons là-dessus encore une autre fois » (Actes 17, 32). Il s’en alla tout dépité.
Jésus voit ses concitoyens parler sous cape et échanger des commentaires dont le sens ne lui échappe pas. Ils ne l’écoutent plus. C’est ce qui peut nous arriver parfois, quand nous croyons déjà tout savoir ou quand nous avons décidé de ce qu’il faut faire. Nous ne tirons alors aucun profit de ce qui nous est dit, par exemple dans un sermon ou un cours de doctrine. C’est pourtant une parole autorisée qui nous est adressée, par quelqu’un qui est mandaté pour le faire… (lire la suite)
Nous devons essayer de cultiver la vision surnaturelle et de ne pas en rester aux aspects purement extérieurs. « N'est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici, chez nous ? » (Marc 6, 3). Celui qui nous parle est comme ci, il est comme ça. Il a tel défaut, il a fait une faute de français, ce qu’il dit est débile… Moi, en revanche… Faisons la guerre à toute manifestation d’autosuffisance, de nombrilisme.
Ô Saint-Esprit, aide-moi à découvrir mes manques de droiture d’intention. Car je suis vite aveuglé par mon orgueil, par mon autosatisfaction, par ma tendance à me diriger tout seul, à vouloir avoir raison même quand j’ai tort, et à ne pas vouloir rectifier rapidement. Il nous faut travailler pour la gloire de Dieu, non pour notre vaine gloire. Et nous avons tous envie de briller aux yeux des hommes, nous sommes comme une girouette placée au faîte d’un immeuble. Nous avons besoin de rectifier, probablement souvent même.
Rectifier et purifier notre intention est une condition nécessaire pour obéir promptement et de bon cœur. « La pureté de l’intention est essentielle pour que l’obéissance soit douce et profitable à celui qui s’y soumet. « Le Seigneur pèse les esprits » (Proverbes 16) « Le Seigneur pèse les cœurs » (Ibid. 21). « Dieu considère le cœur » (1 Rois 16). « Dieu pèse le cœur et non l’objet qui lui est offert et n’examine point ce qu’on lui présente en sacrifice, mais avec quelle ferveur on le lui offre » (saint Grégoire). « Ce n’est pas la valeur du sacrifice, mais l’intention de ceux qui l’offrent, qui le rend agréable à Dieu » (saint Jérôme). Sénèque a dit : « Peu importe ce qu’on donne, l’intention seule en fait le prix ; celui qui donne peu, mais de bon cœur a égalé les riches offrandes des rois. » « Le sacrifice est peu agréable à la Majesté divine, si la main qui le lui présente n’est pas pure » (saint Thomas d’Aquin, In libro de eruditionis principum, livre 5, chap. 39).

(à suivre…)


Il faut avoir l’humilité de celui qui veut apprendre. Nous connaissons la mésaventure de Paul à l’aréopage d’Athènes : « Lorsqu'ils entendirent parler de résurrection de morts, les uns se moquèrent, les autres dirent : Nous t'entendrons là-dessus encore une autre fois » (Actes 17, 32). Il s’en alla tout dépité.
Jésus voit ses concitoyens parler sous cape et échanger des commentaires dont le sens ne lui échappe pas. Ils ne l’écoutent plus. C’est ce qui peut nous arriver parfois, quand nous croyons déjà tout savoir ou quand nous avons décidé de ce qu’il faut faire. Nous ne tirons alors aucun profit de ce qui nous est dit, par exemple dans un sermon ou un cours de doctrine. C’est pourtant une parole autorisée qui nous est adressée, par quelqu’un qui est mandaté pour le faire…
Nous devons essayer de cultiver la vision surnaturelle et de ne pas en rester aux aspects purement extérieurs. « N'est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici, chez nous ? » (Marc 6, 3). Celui qui nous parle est comme ci, il est comme ça. Il a tel défaut, il a fait une faute de français, ce qu’il dit est débile… Moi, en revanche… Faisons la guerre à toute manifestation d’autosuffisance, de nombrilisme.
Ô Saint-Esprit, aide-moi à découvrir mes manques de droiture d’intention. Car je suis vite aveuglé par mon orgueil, par mon autosatisfaction, par ma tendance à me diriger tout seul, à vouloir avoir raison même quand j’ai tort, et à ne pas vouloir rectifier rapidement. Il nous faut travailler pour la gloire de Dieu, non pour notre vaine gloire. Et nous avons tous envie de briller aux yeux des hommes, nous sommes comme une girouette placée au faîte d’un immeuble. Nous avons besoin de rectifier, probablement souvent même.
Rectifier et purifier notre intention est une condition nécessaire pour obéir promptement et de bon cœur. « La pureté de l’intention est essentielle pour que l’obéissance soit douce et profitable à celui qui s’y soumet. « Le Seigneur pèse les esprits » (Proverbes 16) « Le Seigneur pèse les cœurs » (Ibid. 21). « Dieu considère le cœur » (1 Rois 16). « Dieu pèse le cœur et non l’objet qui lui est offert et n’examine point ce qu’on lui présente en sacrifice, mais avec quelle ferveur on le lui offre » (saint Grégoire). « Ce n’est pas la valeur du sacrifice, mais l’intention de ceux qui l’offrent, qui le rend agréable à Dieu » (saint Jérôme). Sénèque a dit : « Peu importe ce qu’on donne, l’intention seule en fait le prix ; celui qui donne peu, mais de bon cœur a égalé les riches offrandes des rois. » « Le sacrifice est peu agréable à la Majesté divine, si la main qui le lui présente n’est pas pure » (saint Thomas d’Aquin, In libro de eruditionis principum, livre 5, chap. 39).

(à suivre…)

jeudi 8 mars 2012

Droiture d’intention (1)


Droiture d’intention (1)

« Il partit de là » (Marc 6, 1). Jésus se trouvait au bord du lac de Génésareth, où il avait guéri une femme affligée d’un flux de sang et ressuscité la fille de Jaïre. L’émotion est grande. Aussi Jésus préfère-t-il s’éloigner du lieu des miracles pour se soustraire à la foule, comme le jour de la multiplication des pains. Cet enthousiasme n’est pas de bon aloi. Il est très humain. « Il partit de là. Il arrive dans son propre pays, lui avec ses disciples » (Marc 6, 1), c’est-à-dire qu’il »vint à Nazareth où il avait été élevé » (Luc 4, 16). « Selon sa coutume » (Luc 4, 16), « quand vint le sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue » (Matthieu 6, 2). Il attend le jour prévu par a Loi. Il ne bouscule pas les événements, malgré son envie folle de sauver tous les hommes. Il se met à prêcher, c’est-à-dire à lire un passage de la Torah et à le commenter. Nous avons par saint Luc que, ce jour-là, (lire la suite) il est tombé sur le passage où il est dit : « L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a oint pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres; il m'a envoyé publier aux captifs la délivrance, aux aveugles le retour à la vue, renvoyer libres les opprimés, publier l'année favorable du Seigneur » (Luc 4, 18-19).
En l’écoutant, « la plupart des auditeurs étaient frappés d’étonnement » (Marc 6, 2). D’ordinaire, cet étonnement amenait ses auditeurs à se demander si ce Jésus de Nazareth ne serait pas le Messie. Et les gens « étaient stupéfaits de son enseignement, car il les enseignait comme ayant
autorité, et non comme les scribes » (Marc 1, 22). C’était un étonnement sain, qui pouvait laisser la Parole de Dieu pénétrer dans les cœurs. Ici, à Nazareth, il n’en va pas de même. Nous sommes en présence de l’étonnement de ceux qui croient connaître Jésus et qui ignorent en fait qui il est réellement. Ils l’ont vu grandir sous leurs yeux et ils le jugent d’après les apparences. « D'où cela lui vient-il ? Quelle est cette science qui lui a été donnée ? Et de tels miracles qui s'opèrent par ses mains ? » (Marc 6, 2). D’où lui vient ce pouvoir, « N'est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici, chez nous ? » (Marc 6, 3).
Il leur manque une attitude fondamentale de l’esprit face à Dieu, qui doit être la droiture d’intention, la disposition à accueillir la Parole de Dieu pour ce qu’elle est, une Parole de Vie et de Vérité. La docilité à l’accepter pour la faire passer dans la vie courante, afin qu’elle commande les comportements de chaque instant. Une disposition à laisser Dieu travailler dans l’âme.

(à suivre…)