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dimanche 31 mai 2009

La Pentecôte : les dons du Saint-Esprit et la charité

La Pentecôte : les dons du Saint-Esprit et la charité

Le Saint-Esprit qui habite en nous, voulant rendre notre âme souple, maniable et obéissante à ses divins mouvements et célestes aspirations qui sont des lois de son amour, en l'observation desquelles consiste la félicité surnaturelle de cette vie présente, il nous donne sept propritétés et perfections, pareilles presque aux sept (vertus) que nous venons de réciter, qui, en l'Écriture Sainte et ès livres des théologiens, sont appelés dons du Saint-Esprit. Or ils ne sont pas seulement inséparables de la charité, mais, toutes choses bien considérées et à proprement parler, ils sont les principales vertus, propriétés et qualités de la charité. (...) Ainsi la charité nous sera une autre échelle de Jacob, composée des sept dons du Saint-Esprit comme autant d'échelons sacrés, par lesquels les hommes angéliques monteront de la terre au ciel pour aller s'unir à la poitrine du Dieu tout-puissant, et descendront du ciel en terre pour venir prendre le prochain par la main et le conduire au ciel.

St François de Sales, Traité de l'Amour de Dieu, livre 11, ch. 15.

samedi 30 mai 2009

Plus de Saint-Esprit (2)

Plus de Saint-Esprit (2)

Les crises de la société civile sont le reflet des crises de la société ecclésiale. Quand nous invoquons l'Esprit Saint en lui demandant : « Viens, Esprit Saint, emplis le cœur de tes fidèles, allume en eux le feu de ton Amour. Envoie ton Esprit, et ils seront créés, et tu renouvellera la face de la terre », il s'agit d'abord de régénérer, de revigorer, de rajeunir notre sainte Mère l'Église. Pour que sa sainteté accrue, la puissance de conviction de son message d'Amour, la persuasion de la Vérité qui l'habite soient accueillies les bras ouverts par les masses qui ont délaissé les voies de Dieu pour l'attrait du monde, ou n'ont pas encore reçu la Lumière de la foi.
Notre monde a besoin de plus d'Esprit Saint, de ce qu'il soit plus actif, (lire la suite) qu'il nous guide d'une main ferme et sûre, comme il a orienté l'action pastorale d'un Paul et d'un Silas à l'aube de l'Église, pour ne citer qu'un exemple : « Ils tentaient d'aller en Bithynie, quand l'Esprit de Jésus le leur défendit. Ils longèrent alors la Mysie et descendirent à Troas. Pendant la nuit, Paul eut une vision : un Macédonien se tenait là, qui lui adressait cette prière : « Passe en Macédoine, et viens à notre aide ! » Aussitôt après cette vision, nous cherchâmes à partir pour la Macédoine, convaincus que Dieu nous appelait à y porter la Bonne Nouvelle » (Actes 16, 9-10).
Que l'Esprit Saint fasse rayonner notre vie chrétienne là où il veut qu'elle parvienne. Mais pour cela, à nous d'implorer vraiment l'Esprit Saint, de le prier souvent, de le prendre réellement pour guide de notre vie. « Viens, Esprit Saint, emplis le cœur de ton fidèle que je suis, allume en moi le feu de ton Amour. Viens, Esprit Saint, viens ! » Il est le « doux hôte de notre âme », une « lumière ineffable », sans laquelle rien n'est sain en l'homme, et qui seul peut nous faire raisonner avec droiture, correctement, et nous apporter la vraie joie et la consolation véritable qui naissent au contact de notre Dieu d'Amour.
Viens, et fait naître un nouveau printemps, une nouvelle Pentecôte dans ton Église, et donc dans le monde.

(fin)

vendredi 29 mai 2009

Plus de Saint-Esprit (1)

Plus de Saint-Esprit (1)

En ces jours de préparation à la venue de l'Esprit Saint à la Pentecôte, nous considérons à quel point nous avons besoin de cet Esprit Paraclet, du Consolateur, de Celui que Jésus a qualifié de « force d'en-haut » (Actes 1, 8). C'est le sens du message que Dieu a délivré à une humble religieuse des alentours de Lorette, que se fond dans l'anonymat et veut céder la place, toute la place, au Dieu d'Amour qui, lui, veut nous faire connaître sa douce Volonté envers nous, ses projets pour un accroissement du bonheur des hommes. Voici la teneur du message reçu le 10 novembre 1965 : (lire la suite)
« Je désire que l'Église, Mère et Maîtresse de tous les croyants, mette plus en relief l'action du Saint-Esprit, Esprit de vie, de vérité, de justice et d'amour. Il est la force, la charité, le feu qui gouverne tout dans sa miséricordieuse puissance et en union substantielle avec les autres Personnes divines, dans un même unique et ineffable amour. De toute éternité, je t'ai choisie pour cette mission. Et toi, comme un instrument inutile, tu ne feras que transmettre à mon ministre (son confesseur) tout ce que je te dirai. Cependant, pour l'instant, garde tout dans le secret de ton cœur. Quand tu rencontreras mon ministre, tu lui diras, de ma part, que c'est le désir de mon Père et de mon Cœur à moi, que le Saint-Esprit soit désormais mieux connu et aimé dans l'Église, mon Épouse ; et je t'assure qu'alors s'ouvrira une ère de plus grande sainteté dans les âmes et de fraternité entre les peuples. Mais, pour l'instant, cela doit encore rester dans le secret » (extrait d'André Triclot, Du nouveau sur l'Esprit Saint, Paris, Téqui, 1997, p. 44).

(à suivre...)

jeudi 28 mai 2009

Dieu le Saint-Esprit


À cause de sa puissance infinie dans l'ordre de la charité, Il (Dieu) a dû se communiquer avec toute ses perfections, et cet amour, étant tel, si intense et infini, n'a pas pu être réservé, dirais-Je, à une seule Personne toute divine infinie aussi, dans le Père même ; mais Il a eu besoin de produire le Verbe, et comme si cette puissance d'amour redoublait dans les deux Personnes divines, l'Amour même a dû se personnifier dans le Saint-Esprit, produisant alors cet Être de Charité, ce Feu du même feu dévorant entre le Père et le Fils, formant le lien d'union qui les réjouit, qui les délecte, qui les unifie et reflète en toute plénitude leurs perfections.

Michel-Marie Philippon, o. p., Conchita. Journal spirituel d'une mère de famille, Éditions de l'Emmanuel, 2003, p. 291.

mercredi 27 mai 2009

La Pentecôte

La Pentecôte

Maintenant que l'Église est rassemblée par le Saint-Esprit, c'est son unité qui parle toutes les langues.
Par conséquent, si quelqu'un dit à l'un de nous : "Est-ce que tu as reçu le Saint-Esprit, car tu ne parles pas toutes les langues ?" voici ce qu'il faut répondre : "Parfaitement, je parle toutes les langues. Car je suis dans le corps du Christ, qui est l'Église, laquelle parle toutes les langues. En effet, par la présence du Saint-Esprit qu'est-ce que Dieu a voulu manifester, sinon que son Église parlerait toutes les langues ?"

Homélie africaine du Vème siècle pour la Pentecôte.

lundi 25 mai 2009

Un conseil pour la Pentecôte

Un conseil pour la Pentecôte

À l'approche de la Pentecôte et de l'effusion de l'Esprit Saint, voici un conseil qui peut nous aider à contribuer à répandre l'Évangile de Jésus-Christ là où nous vivons :

"Prends l'habitude de confier à son Ange Gardien chaque personne que tu fréquentes, afin qu'il l'aide à être bonne et fidèle, et joyeuse ; afin qu'elle puisse recevoir, le moment venu, l'étreinte éternelle de l'Amour de Dieu le Père, de Dieu le Fils, de Dieu le Saint-Esprit et de Sainte Marie."

Saint Josémaria, Sillon, n° 1012.

dimanche 24 mai 2009

Ce qu'est la liturgie

Ce qu'est la liturgie

Loin d’être une simple prière mentale, (la liturgie) s’exprime par les lèvres, elles se traduit par des attitudes corporelles, par des gestes ; attitudes et gestes qui ne sont pas laissés à la libre spontanéité de chacun, mais qui sont fixés par des lois constantes. C’est que la Révélation et les saintes Écritures nous apprennent non à dissocier le corps et l’âme, mais à discerner l’unité du composé humain, tel que Dieu l’a créé et que Dieu le sauve. « Dans l’homme, note Dom Capelle, le matériel et le spirituel ne sont pas juxtaposés, ils sont unis et cette union n’est pas une composition de deux choses distinctes, mais (lire la suite) la corrélation interne de deux éléments d’un seul et même être ; cette union est proprement une unité, et une unité substantielle ; c’est pourquoi un culte purement spirituel non seulement ne serait pas humain et devrait être rejeté, mais il est impossible ». Le corps, destiné à la Résurrection glorieuse, est déjà devenu ici-bas temple du Saint-Esprit par le baptême, il est nourri par l’Eucharistie, et Tertullien soulignait dès le début du IIIe siècle que les sacrements sont accomplis sur le corps pour sanctifier l’âme (De resurrectione 8, 3, CCL 2, p. 931). D’ailleurs, il n’est pas de sentiment authentique qui ne se traduise spontanément par l’attitude ou le geste ; en retour, l’attitude, le geste, l’action commandent un tel engagement de tout l’homme qu’ils expriment, intensifient ou même provoquent l’attitude intérieure : sur ce point, la psychologie et la pédagogie modernes confirment avec éclat la tradition des théologiens. Enfin ces signes sont requis par le caractère communautaire de la liturgie : l’unanimité des cœurs s’exprime au moins autant par les attitudes corporelles que par le chant, du moins c’en est une manifestation plus facile ; le langage de la parole, surtout de la parole du célébrant, reçoit une intelligence accrue par le geste. Le Christ a utilisé des gestes pour faire des miracles qu’un seul mot pouvait réaliser : il pouvait guérir l’aveugle-né sans salive et sans boue.

A. G. Martimort, L’Église en prière. Introduction à la Liturgie. I. Principes de la Liturgie, Desclée, édition nouvelle 1984, p.185-186.

samedi 23 mai 2009

Le père de Dolly fait machine arrière

Le Dolly fait machine arrière

ZENIT.org publie la nouvelle suivante : « Les recherches sur l'embryon et le clonage sont-elles encore nécessaires après la découverte des cellules iPS ? », a demandé « Gènéthique » , la synthèse de presse de la Fondation Jérôme Lejeune, au Prof. Ian Wilmut, pionnier du clonage et père de la brebis Dolly.

Après avoir parlé de ses recherches, l'auteur conclut :

"La technique du clonage n'est donc plus une technique d'actualité. Comme je l'ai expérimenté avec la brebis Dolly, cloner demande un temps considérable pour obtenir des cellules souches. De plus, cette technique implique forcément l'hyperstimulation ovarienne chez la femme : celle-ci doit subir un traitement hormonal intensif et pénible pour produire un grand nombre d'ovocytes et pour finalement n'obtenir que quelques embryons clonés.

Si la science offre des pistes plus rapides, intéressantes et efficaces, je suis d'avis de les suivre."

vendredi 22 mai 2009

Le blog de votre serviteur

Le blog de votre serviteur

Le blog de votre serviteur est présenté, avec quatre autres "blogs chrétiens" dans le numéro de Famille chrétienne de cette semaine.

Benoit XVI sur YouTub

Benoit XVI sur YouTub

L'agence ZENIT.org informe que le Conseil pour les communications sociales mettra en ligne un nouveau site Internet, le 21 mai. Destiné aux jeunes, www.pope2you.net a été préparé en vue de la 43e Journée mondiale des communications sociales qui sera célébrée le 24 mai prochain.

« Nous voulions que ce soit un site adressé aux jeunes et vous le voyez immédiatement dans le graphisme », a expliqué le 19 mai sur Radio Vatican, le président du Conseil pontifical pour les communications sociales, Mgr Claudio Maria Celli. « Je crois que c'est la première tentative valable d'un site qui s'adresse aux jeunes et cherche à avoir avec les jeunes un dialogue riche, agréable, ouvert, cordial ».

jeudi 21 mai 2009

La confiance en Dieu (2)

La confiance en Dieu (2)

Tu prends fait et cause pour nous. Et tu dis : « Je chercherai celle (des brebis) qui était perdue, je ramènerai celle qui était égarée ; je panserai celle qui est blessée, et je rendrai force à celle qui est infime » (Ézéchiel 34, 16). Cela reste subordonné toutefois à notre réponse, au fait de nous laisser trouver, ramener, panser et fortifier. Car autrement, « celle qui s'épaissit et s'endurcit, je la détruirai » (Ibid.).
Gloire à toi, Seigneur, Dieu de l'univers. Sois béni pour ta grande bonté. Sois loué éternellement. Et donne-moi ta grâce pour que je me laisse façonner par ton Amour. (lire la suite) Seigneur, tu as rempli de joie le cœur de tes disciples en même temps que tu remplissais de confusion les gardes préposés à ton Saint Sépulcre (cf. Prières des Laudes, lundi de Pâques). Je te demande de confondre encore tous ceux qui prétendent s'opposer à la manifestation de ta toute-puissance : « Daigne confondre les ennemis de ta Sainte Église, nous t'en prions, écoute-nous ! » (Litanies). Je sais que tu aimes nous entendre t'adresser cette demande. Ils ne peuvent rien contre toi. Mais contre nous, ils possèdent toute la force de tous les diables. Et c'est beaucoup.
Mais nous sommes avec toi. Et cela nous donne une joie immense et l'assurance que tu l'emportes contre les forces du mal. « Tu vaincras par ce signe ! » celui de la Croix. C'est fait ! La victoire est remportée, définitivement. Elle n'est pas à attendre. Elle est là. Sur la Croix. À l'autel. « J'irai à l'autel de Dieu, au Dieu qui est ma joie et mon allégresse » (Psaume 43 (42), 4).
« Ils n'auront pas à rougir ceux qui se fient à toi » (Daniel 3, 40). « Non, aucun de ceux qui espèrent en toi ne sera confondu » (Psaume 25 (24), 3). Quelle assurance ! Quelle paix ! Quelle consolation aussi. Avec toi, Seigneur, aucune hésitation, nul doute à avoir. Tu me guides nécessairement sur le droit chemin. Tu n'es que prévenance et bonté à mon égard.
Quand je reste auprès de toi, il y a « dans mon cœur comme un feu dévorant, se pressant dans mes os » (Jérémie 20, 9), et je comprends bien que c'est le feu de ton Amour, la chaleur d'amitié que ta compagnie dégage, une chaleur fusionnelle.
Et je vois, je redécouvre, que tu es toujours disponible, que tu attends que je prête attention à toi pour déverser ta grâce dans mon cœur. « Je me laisserai trouver par vous », as-tu dit (Jérémie 29, 14). Dès qu'on te cherche, on te trouve. Parce que tu n'es pas un Dieu lointain. Comme je suis heureux de t'avoir pour Dieu et de te connaître, bien qu'imparfaitement. Je suis fier de toi. Et je veux que l'on proclame que tu es le vrai Dieu. Écoutons ce que proclame un païen : « Que dans l'étendue de mon royaume on craigne et on tremble devant le Dieu de Daniel ; car il est le Dieu vivant, qui subsiste à jamais ; son royaume ne sera jamais détruit et son empire n'aura jamais de fin » (Daniel 6, 27).

(fin)

mercredi 20 mai 2009

La confiance en Dieu (1)

La confiance en Dieu (1)

« Tu t'es approché au jour où je t'ai invoqué, et tu as dit : « Ne crains pas ! » (Lamentations 3, 57). Voilà qui est réconfortant et plus que rassurant. Le Seigneur n'abandonne pas celui qui l'implore dans le besoin. Il n'est pas nécessaire de se trouver en situation de détresse pour faire appel à Dieu. Nous sommes toujours dans le besoin. Son aide nous est nécessaire à tout instant. « Ne crains pas ! » nous dit-il avec empressement.
Et il ajoute, à propos du pécheur que je suis, pécheur mais repentant : (lire la suite) « On ne se rappellera plus aucun des péchés qu'il a commis » (Ézéchiel 33, 16). N'est-ce pas magnifique ? C'est une pensée qui doit nous pousser à chercher d'éviter le péché. Dieu est si bon ! Qu'il puisse oublier mes nombreux péchés ! Voilà qui est inouï. Dieu seul peut agir de la sorte, avec une telle magnanimité.
Et il le peut, parce que, assure-t-il, « je suis un Dieu proche, et non un Dieu lointain » (Jérémie 23, 23), et qu'à celui qui revient vers lui, il ne montrera « pas un mauvais visage, car je suis bienveillant » (Jérémie 3, 12). Je t'invoque donc : viens-moi en aide, viens à mon secours et ne tiens pas compte de mes iniquités.
« Ne crains pas ! » « Je suis un Dieu proche », si proche que je suis partout où tu te trouves, prêt à intervenir ; guettant un signe d'intérêt de ta part, ton appel, car « je suis las de me repentir » (Jérémie 15, 6), d'avoir prodigué mes bienfaits et j'attends avec impatience un mot, un geste, un rien pour me porter à votre secours.
Seigneur, j'ai confiance en toi. Je sais bien que je ne mérite pas ta confiance. Mais à toi je peut faire entière confiance. Il est dit que tu te chargeras toi-même de défendre notre cause (cf. Jérémie 50, 34), pourtant si peu défendable.
Mais tu nous aimes, voilà tout. C'est aussi simple que cela. Tu nous défends auprès du Père. D'ailleurs, « ce n'est pas de plein gré qu'il tourmente et qu'il afflige les enfants des hommes » (Lamentations 3, 33). Le sachant de surcroît, tu en profites. Et tu te ranges de notre côté.

(à suivre...)

mardi 19 mai 2009

La première apparition de Marie

La première apparition de Marie

La première apparition de la Sainte Vierge dont nous conservons une trace écrite est rapportée par Grégoire le Thaumaturge (v. 213-275), disciple d'Origène.
« Une nuit, Grégoire réfléchissant sur la foi chrétienne... Voici qu'apparaît devant lui un vieillard à l'aspect solennel et religieux. Effrayé, il se leva et demanda à l'apparition : « Qui es-tu et que me veux-tu ? » L'inconnu lui parla doucement de la foi. Grégoire le regardait avec un sentiment mêlé de joie et de frayuer... L'apparition étendit le bras dans la direction opposée. Grégoire regarda de ce côté et vit une autre personne, une femme d'une beauté surnaturelle. Il ne pouvait supporter l'éclat de cette vision. Or, il entendit les deux personnages converser entre eux du point de doctrine qui l'avait préoccupé et se désigner chacun par son nom. La femme demandait à l'évangéliste Jean d'expliquer à Grégoire le mystère de la foi. Le vieillard répondit qu'il le ferait pour le bon plaisir de la Mère de Dieu. Puis l'apparition prit fin et Grégoire s'empressa d'écrire ce qui lui avait été enseigné et d'en faire part à son Église, affirmant qu'une leçon du ciel avait été donnée en héritage. »

Cité par Robert Pannet, Marie dans l'Église et dans le monde, Chambray-lès-Tours, C.L.D., 1987, p. 34-35.

lundi 18 mai 2009

Arret sur christianisme (34)

Arrêt sur christianisme (34)

Comme il ressort du Nouveau Testament et en particulier des Lettres aux Apôtres, une nouvelle espérance distingua les chrétiens de ceux qui vivaient la religiosité païenne. En écrivant aux Éphésiens, saint Paul leur rappelle qu'avant d'embrasser la foi dans le Christ, ils étaient « sans espérance, et, dans le monde, étaient sans Dieu » (cf. Éphésiens 2, 12). Cette expression apparaît plus que jamais actuelle pour le paganisme de nos jours : on peut en particulier l'appliquer au nihilisme contemporain, qui ronge l'espérance dans le cœur de l'homme, le poussant à penser qu'en lui et autour de lui ne règne que le néant : le néant avant la naissance, le néant après la mort. En réalité, sans Dieu, il n'y a pas d'espérance. Toute chose perd son « épaisseur ». C'est comme si venait à manquer la dimension de la profondeur et que chaque chose s'aplatissait, privée de son relief symbolique, de son « ressaut » par rapport au pur matérialisme. Le rapport entre l'existence, ici et maintenant, et ce que nous appelons « l'au-delà » est en jeu : il ne s'agit plus d'un lieu où nous finirons après la mort, mais c'est en revanche la réalité de Dieu, la plénitude de la vie vers laquelle, pour ainsi dire, tend chaque être humain. À cette attente de l'homme, Dieu a répondu dans le Christ avec le don de l'espérance.

Benoît XVI, Homélie, 1er décembre 2007.

dimanche 17 mai 2009

L'amour de Dieu (2)

L'amour de Dieu (2)

Seigneur, nous t'avons vu mourir sur la Croix. Et nous contemplons aussi des masses amorphes et sans Dieu, plus nombreuses que jamais. Tu ne t'imposes pas, tu ne t'imposes jamais. C'est un mystère de ton Amour.
Tu te proposes de nous faire du bien, le plus grand bien qui soit. Tu te proposes toi-même à notre amour. De l'âme pécheresse que nous sommes, que je suis, tu dis : « Peut-être écouteront-ils et se convertiront-ils chacun de leur voie mauvaise ; alors je me repentirai du mal que j'ai le dessein de leur faire à cause (lire la suite) de la perversité de leurs actions » (Jérémie 26, 3). Mais tu n'en es pas sûr. L'expérience - l'expérience de la Croix précisément - t'a appris que ce n'est pas souvent le cas...
Je veux t'aimer, t'aimer et le prouver par une conversion sincère. Je veux técouter et me laisser toucher par tant d'affection. Je ne mérite pas cet Amour, je ne mérite pas ce pardon, mais puisque tu me les offres, je les accepte avec empressement et je m'y raccroche. Et je te dis merci du fond du cœur.
« Pareille chose est-elle arrivé de vos jours, ou au jour de vos pères ? » (Joël 1, 2). Que le Fils de Dieu soit « tel l'agneau conduit à la boucherie » (Isaïe 53, 7). Qui l'eût dit ! Et pourtant, rien n'est plus vrai.
Il marche droit vers l'abattoir. Nous sommes aussi debout. Du moins le croyons-nous. En réalité, nous sommes souvent vautrés par terre, du fait de nos péchés, nous sommes étalés, nous sommes allongés sans volonté pour nous redresser.
Alors le Seigneur tombe une fois, deux fois, trois fois, pour se mettre à notre niveau de pécheur. Il fixe son regard sur nous. Un regard d'Amour, un regard éploré aussi, de quelqu'un qui souffre pour nous et qui voudrait bien que nous n'en rajoutions pas.
Relevons-nous avec le Seigneur. Avec lui, nous pouvons être vainqueurs !

(fin)

samedi 16 mai 2009

L'amour de Dieu (1)

L'amour de Dieu (1)

Dieu est loin, mais le Christ est proche. Sa très sainte Humanité est le chemin pour aimer Dieu. Je veux aimer Dieu non pour être débarrassé de mes défauts, même si ce devrait en être une conséquence logique, du moins de mes défauts les plus grossiers, car, des défauts j'en conserverai toujours, des péchés, j'en commettrai toujours. Je veux aimer tout simplement pour aimer Dieu, car Il est plus qu'aimable et désirable. Et il a tant fait pour moi, y compris dans sa très sainte Humanité, qu'il est logique que je l'aime de tout mon cœur, et gratuitement encore. « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Matthieu 10, 8). C'est-à-dire sans attendre (lire la suite) aucune récompense, parce que je ne mérite rien ; ou plutôt, si je mérite quelque chose, c'est le châtiment de Dieu. J'aime parce que Dieu est mon Dieu, tout bonnement. Et je sais que si je l'aime, il ne permettra pas que je sois séparé de lui.
Il peut nous arriver de penser : « Yahvé m'a abandonné, le Seigneur m'a délaissé ! » (Isaïe 49, 14), et d'avoir l'impression que « ma force est disparue, ainsi que mon espérance en Yahvé » (Lamentations 3, 18) en présence des difficultés extérieures et intérieures objectives. « C'en est fait de nous ! » (Ézéchiel 37, 11), tel est notre cri de détresse. Peu raisonnable, il faut bien l'avouer. Mais nous sommes comme cela. Dès qu'une difficulté surgit, nous perdons pied au lieu de mettre notre confiance en Dieu.
Il nous répond : « Une femme peut-elle oublier son nourrisson, n'ayant pas pitié du fruit de ses entrailles ? » (Isaïe 49, 15). Hélas la réponse est « oui » : « Des femmes, au cœur tendre, ont de leurs mains fait cuire leurs enfants ; ils ont servi de nourriture dans l'effondrement de la fille de mon peuple » (Lamentations 4, 10). Et ce n'est qu'un exemple.
Mais Dieu insiste : eh bien ! « si même celles-ci oubliaient, moi, je n'oublierai pas » (Isaïe 49, 15). Non, je ne le pourrai pas. « Mon alliance de paix ne sera pas ébralnée » (Isaïe 54, 10). Tu me trouveras toujours à côté de toi aux moments difficiles. Je ne serai pas visible. Mais pas moins présent pour autant. Si tu gardes la foi, tu feras l'expérience de ce que « mon salut durera éternellement, et ma justice demeurera entière » (Isaïe 51, 6).

(à suivre...)


vendredi 15 mai 2009

La tiédeur (5)

La tiédeur (5)

Nous avons examiné quatre personnages tirés des Évangiles, deux provenant des paraboles et les deux autres de la vie de Jésus : le frère aîné du fils prodigue, le pharisien qui méprise le publicain, le jeune homme riche, et Marthe, la sœur de Lazare et de Marie. Et nous nous sommes demandés dans quelle mesure ils pouvaient nous aider à comprendre ce qu'être chrétien veut dire.
Quatre exemples qui ont du bon, mais à n'imiter que partiellement. Oui, il faut être fidèle sans rien demander pour soi en échange. Oui, il faut prier Dieu et se montrer généreux envers son prochain. Oui, il faut observer (lire la suite) les commandements. Oui, il faut travailler au service du Seigneur.
Mais attention : il se pourrait que la colère, l'orgueil, la tristesse, la jalousie ou d'autres vices couvent sous les apparences du bien, et soient prêts à se manifester à la moindre contrariété... « Il fallait mettre ceci en pratique sans omettre cela » (Luc 11, 42), dira Jésus. Il convient, en effet, d'agir comme ces personnages, réels ou fictifs, peu importe, mais en rectifiant l'intention et en ne visant que la gloire de Dieu.
Être chrétien, en définitive, c'est être sur nos gardes pour éviter ces écueils qui risquent de conduire droit au naufrage de la vie intérieure ; c'est avoir l'humilité de reconnaître nos imperfections et nos limites, et les confesser ; c'est rectifier aussi l'intention aussi souvent que de besoin afin de suivre le précepte de l'apôtre : « Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, et quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » (1 Corinthiens 10, 31).

(fin)

jeudi 14 mai 2009

La tiédeur (4)

La tiédeur (4)

J'ajoute un quatrième personnage, également pris sur le vif. Il s'agit cette fois-ci de quelqu'un qui sert Dieu directement, qui travaille pour le Seigneur. C'est une amie de Jésus, Marthe, une des sœurs de Lazare chez qui il est descendu comme chaque fois qu'il passe par Béthanie. Jésus sait qu'il y trouvera toujours le gîte et le couvert, mais surtout l'affection de la famille. Ses arrivées ne sont pas vraiment programmées. Elles dépendent de ses virées évangélisatrices qui le sollicitent parfois plus que prévu et (lire la suite) se prolongent, car « partout où il entrait, dans les bourgs, dans les villes comme dans les fermes, on mettait les malades sur les places. Ils le priaient de les laisser toucher ne fût-ce que le bord de son vêtement, et tous ceux qui pouvaient le toucher étaient guéris » (Marc 6, 56).
Dès qu'elle a su que Jésus arrivait avec ses apôtres, Marthe s'est mise au travail. Cela faisait beaucoup de bouches à nourrir. Il n'y avait pas de temps à perdre. Elle s'active donc, et sa sœur Marie avec elle. Mais une fois le Seigneur dans leurs murs, et les salutations et les signes de bienvenue échangés, Marthe retourne à son fourneau tandis que Marie « s'était assise aux pieds du Seigneur et l'écoutait parler » (Luc 10, 39). Marthe a beau lui lancer des clins d'œil et traîner les pieds quand elle passe à proximité, rien n'y fait. Sa sœur l'ignore complètement. Elle boit les paroles du Maître.
Alors, voyant qu'elle n'arriverait pas à bout de tout le travail en temps voulu, excédée, Marthe, sans aucun ménagement - ce qui est malgré témoigne du degré de confiance qu'elle a avec Jésus -, « dit brusquement : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur me laisse faire le service toute seule ? » (Luc 10, 40). Elle s'enhardit même à commander : « Dis-lui donc de me venir en aide » (Ibid.).
Jésus s'est amusé de son manège puéril. Mais là, il ne laisse pas passer l'occasion de former ses amis - et nous-mêmes - en montrant quel est l'ordre des priorités : « Marthe, Marthe, tu t'inquiètes pour bien des choses, alors qu'il n'est besoin que d'une seule » (Luc 10, 41-42), sous-entendu la sainteté, vivre dans ma compagnie. Le reste peut attendre, et même doit attendre. Si tu m'écoutais comme Marie, nous aurions tous mis la main à la pâte avec toi, et tout aurait été réglé en un quart de tour. Mais au lieu de cela, te voilà jalouse. « C'est Marie qui a choisi la meilleure part, et elle ne lui sera pas enlevée » (Luc 10, 42).
Marthe pensait bien faire et mettait tout son cœur à préparer le repas, ou presque tout son cœur, parce que la jalousie y nichait, qui enlevait toute valeur surnaturelle à son travail. Elle agissait en définitive plus pour être contente d'elle-même que pour Jésus, pour montrer ce dont elle était capable que pour permettre au Seigneur de se reposer.
Là non plus, nous n'avons pas un exemple de christianisme. Cette fois, nous voyons qu'il ne suffit pas de travailler réellement pour Dieu pour lui plaire. Il faut le faire dans une droiture d'intention totale, vraiment pour la gloire de Dieu, de façon désintéressée, non pour briller aux yeux des hommes, fussent-ils Jésus et ses apôtres.

(à suivre...)

mercredi 13 mai 2009

La tiédeur (3)

La tiédeur (3)

Le troisième exemple est tiré, cette fois-ci, de la vie. Un jour, un jeune homme, dont les évangélistes nous disent qu'il est un riche notable du lieu, aborde Jésus en lui demandant : « Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? » (Matthieu 19, 16). Cela commence bien. Par rapport aux deux exemples précédents, nous avons là au moins quelqu'un qui est désireux de progresser sur la voie de la perfection. La suite du récit le confirme. Jésus lui rappelle les commandements. (lire la suite) Ce à quoi l'homme répond : « Tout cela, je l'ai observé depuis ma jeunesse » (Luc 18, 21). « Que me manque-t-il encore ? » (Matthieu 19, 20). Il ressent vraiment une soif d'absolu, de dépassement, qui l'honore.
C'est encourageant. Enfin, serions-nous enclins à dire, voici un exemple positif. Oui, mais... Jésus répond à cette attente qui est, soulignons-le, un fort désir de faire plus, d'aller au-delà de ce que les commandements de Dieu exigent. Il lui dit : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donnes-en le produit aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux ; puis, viens et suis-moi » (Matthieu 18, 21).
Voilà qui est clair et qui répond parfaitement à la question. Une exigence avec, à la clé, une promesse : celle d'entrer dans le royaume des cieux, qui était précisément l'aspiration du jeune homme. Mais voilà, ce dernier ne s'attendait pas à cela. Il n'avait pas envisagé un seul instant que la sainteté dont il rêvait pouvait passer par le dépouillement de ses richesses : « Ayant entendu ces paroles, le jeune homme s'en alla tout affligé, car il avait beaucoup de biens » (Matthieu 18, 22).
Le christianisme n'est évidemment pas cela. Ce n'est pas un service à la carte, selon nos penchants et qui flatte nos goûts. Le christianisme c'est, comme Jésus l'indique à ce pauvre jeune déjà vieilli, suivre le Christ en renonçant à soi-même et aux biens de ce monde, pour s'attacher à lui et recevoir les biens impérissables.
Quand on refuse de franchir le pas, d'accomplir en tout la Volonté sainte de Dieu, alors l'âme s'emplit de tristesse et d'amertume. Elle laisse passer ici le trésor incalculable des cieux pour accorder plus de valeur aux pacotilles de la terre. Ce danger de nous attacher aux choses matérielles existe bel et bien. La société de consommation fait entièrement pression sur nous en ce sens.
Il ne suffit donc pas d'être un homme droit et sincère. Car le risque de blocage est réel : si l'on nous demande au nom de Dieu ce à quoi nous ne nous attendons pas, ce que nous n'avons ni prévu ni programmé, alors c'est « tout, mais pax cela » ! Eh bien si ! C'est justement cela que Dieu demande. Et si nous refusons de le suivre dans sa logique, l'âme broie du noir et perd espoir. Quel gâchis !

(à suivre...)

mardi 12 mai 2009

La tiédeur (2)

La tiédeur (2)

Le deuxième exemple provient, lui aussi, d'une parabole. Un pharisien monte au Temple de Jérusalem en même temps qu'un publicain, « et il se mit à prier ainsi en lui-même : « Ô Dieu ! Je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont rapaces, malhonnêtes, adultères, ni encore comme ce publicain » (Luc 18, 11), sous-entendu un voleur et un pécheur de première catégorie, dont il est exclu qu'il puisse se sauver, Moi, « je jeûne deux fois la semaine, je paye la dîme sur tout ce que j'acquiers » (Luc 18, 12). Il aurait pu ajouter : (lire la suite) « En plus de cela, je monte régulièrement au Temple pour prier. »
Vu de l'extérieur, nous avons affaire à quelqu'un d'exemplaire, à un modèle de fidélité à la Loi et de sainteté. Telles sont les apparences, en effet. Mais tout cela est ruiné par un orgueil fou, démesuré, par la prétention - ridicule en elle-même, mais l'orgueil aveugle toujours sur son propre cas - d'être un exemple unique de perfection. Tous les autres hommes ne sont que des chenapans et des misérables, alors que moi, et moi seul, je suis quelqu'un de bien !
Là aussi la fidélité est réelle, comme dans le cas du frère aîné du fils prodigue. Le pharisien va même au-delà de ce que la Loi lui demande. Ce n'est sans doute pas par nature qu'il jeûne et se montre généreux avec ses biens. Mais s'il se prive de nourriture et d'argent, ce n'est nullement pour rendre gloire à Dieu et lui offrir un sacrifice d'agréable odeur (cf. Éphésiens 5, 2), pas plus que pour venir en aide aux besoins de son prochain. C'est uniquement pour pouvoir se gargariser de ses actes, se déclarer satisfait de ce qu'il a accompli, s'ériger en juge bienveillant et complaisant de sa vie. Aussi ne redescendit-il pas justifié chez lui (cf. Luc 18, 14).
Être chrétien, ce n'est évidemment pas cela. Ce n'est pas un vernis trompeur qui recouvre de la vermine. Mais nous courrons le risque de nous décerner des satisfecit au prétexte que nous prions plus, que nous nous sacrifions plus que tel ou tel, sans nous soucier de savoir si Dieu n'attend pas autre chose, davantage, ni de faire à Dieu une petite place dans notre vie pour détrôner notre superbe. À quoi bon être infatué de soi et jouer au paon, si c'est pour se condamner ! Quel profit tirera-t-il de ses jeûnes, de ses aumônes et de ses prières s'ils n'ont servi quà aiguiser son appétit d'égocentrisme ?

(à suivre...)

lundi 11 mai 2009

La tiédeur (1)

La tiédeur (1)

Que veut dire « être chrétien » ? Être bon ? Non, cela vaut pour tout le monde. Être très bon alors ? Non plus. Qu'est-ce donc ? Être chrétien, c'est viser la sainteté, la perfection en toute chose, l'héroïsme dans toutes les vertus. C'est chercher à se dépasser, à progresser. C'est donc ne pas se contenter d'être ce que l'on est. Car qui n'avance pas recule. Que je sache, la stagnation n'est pas l'objectif d'un chef d'entreprise, d'un sportif, d'un étudiant...
Nous trouvons dans l'Évangile des exemples de personnes, bonnes en apparence, mais qui manquent d'ambition ou qui se sentent incapables de suivre l'ambition de la sainteté à laquelle elles aspirent. Arrêtons-nous à trois personnages, (lire la suite) pour voir les conséquences qu'entraînent un tel comportement frileux et une commodité répréhensible.
Tout d'abord le fils aîné de la parabole du « fils prodigue ». Nous apprenons de sa bouche qu'il a toujours été fidèle à son père : « Voilà tant d'annnées que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé un de tes ordres » (Luc 15, 29). Cest est bien, très bien, mais insuffisant. Il eût peut-être été préférable qu'il transgressât ses ordres de temps à autre, plutôt que de se croire supérieur à son cadet : « À moi, tu ne m'as jamais donné un chevreau pour festoyer avec mes amis ! Mais quand est revenu ton fils que voilà, lui qui a dévoré ton avoir avec des courtisanes, pour lui tu as fait tuer le veau gras ! » (Luc 15, 29-30).
Et alors même que son père, son propre père qu'il prétendait servir sans jamais lui désobéir, le prie instamment de prendre part au banquet et de se « réjouir, puisque ton frère que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé » (Luc 15, 32), « il se mit en colère, et il ne voulait pas entrer » (Luc 15, 28).
Sa fidélité est réelle. Mais ce n'est qu'une apparence de vertu, une façade qui cache un cœur orgueilleux, fier de lui, impitoyable envers son frère, incapable de pardonner. Un cœur froid, dur, de pierre.
Cela n'est évidemment pas être chrétien. Mais c'et un danger auquel nous sommes exposés, de nous croire parfaits et de ne voir des défauts que chez les autres. Ce n'est pas ainsi que l'on devient saint et que l'on est agréable à Dieu.

(à suivre...)

dimanche 10 mai 2009

Liturgie et chant

Liturgie et chant

L’antiquité chrétienne n’a eu qu’à suivre les conseils de l’apôtre Paul faisant suite à la tradition biblique, pour faire du chant un mode normal d’expression de la prière liturgique : « Chantez à Dieu de tout votre cœur avec reconnaissance, par des psaumes, des hymnes et des cantiques inspirés » (Colossiens 3, 16) ; « Récitez entre vous des psaumes, des hymnes et des cantiques inspirés ; chantez et célébrez le Seigneur de tout votre cœur » (Éphésiens 5, 1) ; dans l’Église de Corinthe, toujours au témoignage de saint Paul, se produisaient peut-être même des improvisations charismatiques (1 Corinthiens 14, 26) ; de plus, (lire la suite) les épîtres nous livrent de précieux restes de chants liturgiques de la première communauté. Le chant apparaît là comme signe de joie, particulièrement adapté au sentiment de l’action de grâces, ce que suggère de son côté Jacques 5, 13 : « Quelqu’un est-il joyeux ? qu’il entonne un cantique. » Et dans le même sens, l’Église du Ciel, selon l’Apocalypse, exprime par le chant sa reconnaissance pour la rédemption et sa louange envers le Seigneur (Apocalypse 4, 8.11 ; 5, 9-10 ; 14, 3 ; 15, 3-4 ; 19, 1-8 ; etc.). Le chant est aussi considéré comme un moyen de manifester l’unanimité des sentiments, parce qu’il provoque, par son rythme et sa mélodie, une telle fusion des voix qu’il semblerait qu’il n’y en ait qu’une. […] Les Pères soulignent également que le chant donne aux paroles une plus grande force et intelligibilité, permettant, par conséquent d’y apporter une adhésion plus intense et de les méditer. Enfin la musique, soit vocale soit instrumentale, peut créer un cadre de fête ; donner à certaines manifestations l’éclat du triomphe, et c’est de cette façon qu’elle intervenait dans les grands moments de la liturgie d’Israël.

A. G. Martimort, dans A. G. Martimort, L’Église en prière. Introduction à la Liturgie. I. Principes de la Liturgie, Desclée, édition nouvelle 1984, p. 151-152.

samedi 9 mai 2009

Abraham, père de Jésus-Christ

Abraham, père de Jésus-Christ

Deux cents ans après le déluge, peu après la division des peuples, avant que l'Europe et l'Afrique soient peuplées, et en Asie, c'est-à-dire en la partie du monde la première habitée, Abraham est choisi par la sagesse éternelle pour père du Fils de Dieu, qui daigne à l'avenir être le fils d'Abraham, dit l'Évangile en ces premières paroles (Matthieu 1, 1). Et c'est la première qualité que le premier évangéliste donne au Fils de Dieu au monde : car c'est ainsi que Dieu abaisse son propre Fils et élèvre son serviteur Abraham. (lire la suite) Dieu fait miracle en Abraham pour le rendre père de son Fils et des croyants, car il était stérile en son mariage. Et, parce que Abraham a honoré Dieu en la terre, il le rend si ilustre en la terre, que c'est lui qui donne à la terre le Roi d'Israël et les enfants d'Israël, c'est-à-dire le roi et les sujets, étant le père et le prince et de l'État tout ensemble, et d'un État le plus important qui sera jamais au monde, car c'est un peuple et un État qui portent le salut et la bénédiction de l'univers. Dieu donc, fertile en merveilles et en faveurs envers les siens, ne se contente pas de rendre la stérilité d'Abraham si heureuse que de faire naître de lui le Messie, mais il la rend encore si féconde qu'il fait naître un peuple de lui, et il le fait naître pour croire en ce Messie et publier au monde sa venue et son attente, et pour donner comme autant de vassaux et de sujets naturels à son empire. Car cette fécondité d'Abraham et toute cette lignée descendant de l'Isaac immolé à Dieu ne regarde que le Messie dans le dessein de Dieu, qui opère tout pour son Fils, et opère ces choses grandes et dignes par son serviteur Abraham.

Card. de Bérulle, « Vie de Jésus », Les Mystères de Marie, Paris, Grasset, coll. Lettres chrétiennes, 1961, p. 40-41.

vendredi 8 mai 2009

La vie sans Dieu (3)

La vie sans Dieu (3)

« À quels critères peut-on discerner le chrétien qui est en authentique communion avec Dieu de celui qui vit dans l'illusion ? La réponse de Jean est la suivante. Dieu est lumière (1, 5) ; le chrétien attaché aux ténèbres du péché, et dans l'existence duquel Dieu-lumière ne se reflète pas, vit dans l'illusion. Dieu est amour (4, 8.10) ; le chrétien qui n'aime pas, et dans l'existence duquel le Dieu d'amour ne se reflète pas, vit dans l'illusion » (A. Feuillet, Le sacerdoce du Christ et de ses ministres, Paris, 1997, p. 116). C'est bien ce que dit Jésus : (lire la suite) « Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il sera jeté dehors comme les sarments, et il deviendra sec : les sarments secs sont ramassés et jetés au feu, où ils brûlent » (Jean 15, 6). Pas dans n'importe quel feu. La description que Jésus fait du jugement dernier ou universel montre de quel feu il s'agit : « Allez-vous-en loi de moi, maudits » (puisque vous n'avez pas voulu demeurer en moi », « au feu éternel » (qui a pour nom « enfer »), « préparé pour le diable et pour ses anges » (Matthieu 25, 41). Celui qui n'a pas fait fructifier le talent reçu - qui n'a pas porté de fruits malgré les grâces qui lui ont été octroyées en abondance - s'entendra dire : « Jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là seront les pleurs et les grincements de dents » (Matthieu 25, 30).
Prions pour que tous ceux qui préfèrent les ténèbres à la Lumière (cf. Jean 1, 5) deviennent une lumière qui éclaire la conscience des hommes et des femmes de notre temps, les conduisant sur le chemin de l'accomplissement de la vraie vocation de l'homme et du bien commun véritable.

(fin)

jeudi 7 mai 2009

La vie sans Dieu (2)

La vie sans Dieu (2)

Jésus précise sa pensée par une affirmation qui est d'une extraordinaire utilité : « C'est moi qui suis la vigne, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruits. C'est que sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jean 15, 5), rien, absolument rien qui tienne la route de la vie éternelle.
Il faut nous convaincre de ce que la vie sans Dieu est un non-sens. (lire la suite) Pour tout homme, car tout homme porte en lui l'aspiration à Dieu, l'ouverture sur Dieu. Son âme, qui a été créée à l'image et à la ressemblance de Dieu (cf. Genèse 1, 26), lui fait une ardente obligation de rechercher ses racines spirituelles, d'effectuer une recherche en paternité. « Tous les hommes, d'autre part, sont tenus de chercher la vérité, surtout en ce qui concerne Dieu et son Église; et, quand ils l'ont connue, de l'embrasser et de lui être fidèles » (concile Vatican II, déclaration Dignitatis humanae sur la liberté religieuse, n° 1).
Mais la vie sans Dieu est bien plus grave pour celui qui a reçu la grâce du baptême et qui est devenu chrétien. Celui qui renie la foi qui lui a été octroyée gratuitement par Dieu avec tant d'Amour, celui qui, sans la renier explicitement, la rejette de fait parce qu'elle n'inspire pas ses décisions et son comportement, celui-là porte une énorme responsabilité. « Celui qui m'aura renié devant les hommes, je le renierai devant mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 10, 33). « De celui qui aura eu honte de moi et mes paroles au sein de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l'homme aussi en aura honte, quand il viendra dans la gloire de son Père avec les saints anges » (Marc 8, 38).

(à suivre...)

mercredi 6 mai 2009

La vie sans Dieu (1)

La vie sans Dieu (1)

Alors qu'il s'entretient pour la dernière fois avec ses apôtres avant de se livrer à la Passion, Jésus-Christ développe l'allégorie de la vigne et des sarments. Il explique : « C'est moi qui suis la vraie vigne », sous-entendu : « Il existe des vignes qui ne sont pas d'authentiques vignes et qui, au lieu de donner du bon vin, ne produisent que du verjus (cf. Isaïe 5, 2). » « Et mon Père est le vigneron » (Jean 15, 1). Et il ajoute : « Demeurez en moi, et moi je demeurerai en vous. (lire la suite) Comme le sarment ne peut donner du fruit par lui-même, s'il ne demeure pas sur la vigne, ainsi vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi » (Jean 15, 4).
L'affirmation est claire et ne laisse pas place à des demi-teintes. Celui qui n'est pas uni au Christ ne produira pas des fruits secs ou verts, ou pourris, ni en petite quantité, ni même du verjus : il ne donnera aucun fruit. Aucun ! L'avertissement est à prendre au sérieux. En dehors de Dieu, c'est la stérilité garantie, absolue. L'homme ne produit rien qui vaille la peine de s'y arrêter : ce n'est que de la paille, de la pacotille, du cliquant, mais rien qui ait une valeur d'éternité.
On aura beau s'époumoner, se défoncer, s'activer sur tous les fronts à la fois, chercher à être médiatiquement intéressant et donc vu et connu par des millions de téléspectateurs et d'internautes, des milliards si possible même, si l'on est un sarment coupé de la vigne, sans lien avec Dieu, cela ne sert à rien. On est une brindille de bois mort, tout juste bonne à être jetée au feu, et qui, le plus souvent, est écrasée par les hommes en marchant. « Vanité des vanités, disait l'Ecclésiaste, vanité des vanités ! Tout est vanité » (Ecclésiaste 1, 2 ; 12, 8). « J'ai regardé toutes les actions qui se font sous le soleil : et voici, tout est vanité et poursuite du vent » (Ibid. 1, 14). « J'ai vu que tout travail et que toute réussite dans les activités est jalousie contre un homme de la part de nos proches ; cela aussi est vanité et poursuite du vent » (Ibid. 4, 4).

(à suivre...)

mardi 5 mai 2009

Vie intérieure et silence

Vie intérieure et silence

La vie intérieure de relation avec Dieu ne tient pas à l'abondance des paroles ou de la récitation de prières toutes faites, malgré leur importance. Elle requiert d'abord un état d'esprit, le silence de l'âme, qui fait taire ses passions et l'agitation du monde afin d'être en mesure d'écouter la voix de Dieu.
« Tout homme qui se plaît dans l'abondance des paroles, même s'il dit des choses admirables, est vide au-dedans. Si vous aimez la vérité, soyez un amant du silence. Le silence comme la lumière du soleil vous illuminera en Dieu et vous délivrera des fantômes de l'ignorance. Le silence vous unira à Dieu lui-même. (...) Aimez le silence plus que tout ; il vous apporte un fruit que la langue ne peut décrire. Au début, il faut nous forcer pour être silencieux. Mais alors quelques chose naît qui nous porte au silence. Veuille Dieu nous donner l'expérience de ce « quelque chose » qui est né du silence. Si seulement vous pratiquez cela, une lumière indicible se lèvera sur vous en conséquence » (Isaac de Ninive, cité par Thomas Merton, Les voies de la vraie prière, Paris, Cerf, 1969, p. 29).

lundi 4 mai 2009

Le regard de Joseph sur Marie (4)

Le regard de Joseph sur Marie (4)

Marie est l'aurore d'une grande rutilance, la colonne ferme, la grande ville, la fleur des champs, la terre vierge, le magnifique olivier du champ, la montagne de Dieu, la porte des régions élevées, la tour de David, le jardin clos, la source scellée, le miroir sans tâche, l'étoile de l'Orient, la mer immense, le lys parmi les épines, le cyprès dans Sion, le vaisseau dans la tempête, le palmier d'Engaddi...
Toutes les images de la Vierge Marie que (lire la suite) je viens d'énumérer, et qui sont tirées de la Sainte Écriture, ne peuvent pas ne pas monter à la mémoire de Joseph. Elles remplissent son cœur de douceur et viennent mourir sur ses lèvres comme les vagues sur la grève tandis qu'il observe sa bien-aimée. C'est dans le silence de son âme qu'il exprime sa reconnaissance et sa gratitude envers Dieu. Qu'ajouteraient des mots qui, de toute façon, risqueraient de froisser l'humilité de Marie ? Ne se connaissent-ils pas assez pour s'apprécier ? Ils sont bien faits l'un pour l'autre. C'est Dieu qui en a décidé ainsi. C'est Dieu qui en a disposé ainsi, ornant Marie de toutes les perfections possibles et imaginables qu'une créature pouvait supporter sans être aussitôt ravie au ciel, et pourvoyant Joseph de la grandeur la plus sublime à laquelle une créature marquée par le péché originel pourvait atteindre.
Joseph-Marie, Marie-Joseph. Chacun s'étonne de ce qu'il voit dans l'autre. Chacun se remplit d'admiration. « L'heure vient, et elle est déjà là » (Jean 4, 23), où l'un comme l'autre connaîtra l'ineffable et vont découvrir la part qui leur échoit dans les plans de la Rédemption, la raison de toutes ces qualités qu'ils se reconnaissent mutuellement. « Ne crains pas, Marie (...). Tu vas concevoir et tu enfanteras un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus » (Luc 1, 30.31). « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, car la conception, chez elle, est le fait de l'Esprit Saint » (Matthieu 1, 20).

(fin)

dimanche 3 mai 2009

Le regard de Joseph sur Marie (3)

Le regard de Joseph sur Marie (3)

« Celui qui acquiert une femme commence par là ses acquisitions, une aide semblable à lui et une colonne d'appui » (Ecclésiastique 36, 26). Joseph ne cesse de rendre grâce à Dieu d'avoir fait la connaissance d'une fille comme Marie, qui n'a pas son pareil, il en est bien persuadé. Elle est resplendissante comme le soleil, parée de tous les ornements des vertus célestes. Une vraie fille de Sion. Un inestimable cadeau de Dieu. « Je ne la mérite pas, se dit Joseph, mais puisque tu me l'as fait rencontrer, Seigneur, je l'accueille avec empressement et, en la prenant sous mon toit, (lire la suite) je dresse une tente en ton honneur. Vraiment, magnifique es-tu, tois qui fais de telles merveilles ! « Que tes œuvres sont nombreuses, Yahvé ; tu les as toutes faites avec sagesse (...). Voici la mer, grande et vaste en tous sens » (Psaume 104 (103), 24-25).
Marie et Joseph se voient et se fréquentent. C'est toujours trop rapide, trop peu, trop court pour Joseph. Pour Marie aussi, même si sa proximité de Dieu est pour elle source de délices constants. Mais ils sont d'un autre ordre.
Joseph ne cesse de percevoir des nuances nouvelles dans tous les talents de sa future. Il s'étonne qu'il soit possible d'atteindree un tel degré de perfection. Cela l'aiguillonne et le stimule constamment à améliorer sa propre conduite.
Par Marie, Dieu semble lui dire : « Venez à moi, vous tous qui me désirez, et rassasiez-vosu de mes produits » (Ecclésiastique 24, 18). Des flots de paroles ne sont pas nécessaires. Pas plus que des manifestations impulsives de leur amour. D'un regard, d'un mot ils se comprennent et se respectent. Chacun se sait aimé de l'autre et cela lui suffit. Chacun sent son âme se remplir davantage de Dieu et cela le réjouit. « Comme la vigne j'ai poussé en grâce, et mes fleurs ont donné des fruits de gloire et de richesse » (Ecclésiastique 24, 17).

(à suivre...)

samedi 2 mai 2009

Le regard de Joseph sur Marie (2)

Le regard de Joseph sur Marie (2)

Marie, elle, est la toute-sainte. peut la saluer avec les termes affectueux et admiratifs de l'Écriture : « Ton cou est comme la tour de JosephDavid, bâtie en forteresse » (Cantique des cantiques 4, 4). En vérité, « comme le lis au milieu des chardons, telle est mon amie parmi les jeunes femmes ». Et elle de répondre, « comme un pommier au milieu des arbres de la forêt, tel est mon bien-aimé parmi les jeunes hommes », et moi « je suis le narcisse au milieu des chardons, le lis des vallées » (Cantique des cantiques 2, 2-3.1). (lire la suite)
Joseph appartient à Marie et elle à lui. Leur union le propulse dans un courant très fort qui s'écoule avec l'impétuosité de l'Amour. Quel bien immense lui cause la simple présence de l'amie si naturelle et si fidèle, si douce et attentionnée ! Comme il est bon de se retrouver, « car elle est le resplendissement de la sagesse éternelle, le miroir sans tache des opérations de Dieu et l'image de sa bonté » (Sagesse 7, 26).
Le regard de saine convoitise porte au-delà de la chair. Ce sont des replis cachés du cœur qu'il affouille et dont il se nourrit. Joseph ne s'habitue pas à la société de Marie. J'ai pu constater quelque chose de semblable aussi chez monseigneur del Portillo, le plus proche collaborateur de saint Josémaria, puis son premier successeur à la tête de l'Opus Dei. Bien que partageant continuellement son existence quotidienne et travaillant de concert avec lui, il était insatiable de le voir et de l'écouter. Plus, plus ! Il en voulait toujours plus, conscient d'avoir affaire à un très grand saint.
Et Joseph alors ! Sa soif de Marie était intarissable, car c'était une soif de Dieu. Et il ignorait que Marie la comblerait au-delà de toute espérance prévisible en mettant au monde le propre Fils de Dieu !
« C'est un jardin fermé que ma sœur fiancée, une source fermée, un jardin bien clos » (Cantique des cantiques 4, 12).

(à suivre...)

vendredi 1 mai 2009

Le regard de Joseph sur Marie (1)

Le regard de Joseph sur Marie (1)

Quel pouvait bien être le regard de sur JosephMarie, son épouse ? En présence d'une femme aussi belle, dont la sainteté spirituelle rejaillissait sur le port et la prestance naturelle.
Car, plus que toute autre qualité, c'est bien la sainteté de Marie qui a séduit Joseph, rejoignant au plus profond de lui-même sa propre aspiration à la perfection. Ils se sont donc très vite entendus et compris. La connivence (lire la suite) était parfaite entre eux. Ils sont tombés d'accord sur le fait que l'essentiel pour eux consistait à accomplir la Volonté du Béni. C'est ce qu'ils se sont proposé en se mariant.
Plus il observe Marie, plus Joseph se persuade que Dieu lui a envoyé un cadeau sans pareil, inestimable. Marie surclasse toutes les femmes qu'il peut voir à Nazareth, tant par sa finesse intérieure que par son abord très humain, emprunt d'humilité et de grande bonté.
Joseph contemple Marie et ne se lasse pas de considérer semblable créature qui est un pur reflet de son Créateur. Auprès d'elle, il se sent proche de Dieu. Lui parler, l'écouter, ou tout simplement rester côte à côte a quelque chose de divin qui n'étanche pas sa soif d'absolu, mais dont il s'imprègne, car il se rend compte qu'il devient davantage lui-même, que des profondeurs de son être montent et se développent des qualités qui y étaient enfouies à l'état de germe. Elle lui apparaît « telle la lumière du matin, quand le soleil se lève, un matin sans nuages, étincelant » (2 Samuel 23, 4).
C'est le rayonnement des âmes saintes, dont la seule présence donne envie de faire quelque chose de plus pour Dieu, de prier, dont la proximité est un vecteur de l'amour de Dieu. « Mon souvenir est plus doux que le miel, et ma possession plus douce que le rayon de miel » (Ecclésiastique 24, 19), peuvent-ils se dire l'un à l'autre. J'ai personnellement perçu cet effet bienfaisant au contact de saint Josémaria, qui nous projetait vers les hauteurs de la sainteté, faisait naître en nous des désirs sincères de lutte spirituelle. Et il n'était qu'un pécheur, bien qu'un pécheur aimant Jésus à la folie, comme il le disait lui-même.

(à suivre...)