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vendredi 31 août 2007

La jeunesse s'engage (4)

 title=Béatification d'Ozanam

La jeunesse s'engage (4)

C'est le raisonnement que beaucoup font, plus ou moins explicitement, de nos jours. S'engager pour une action humanitaire pendant un ou deux ans, on le fait facilement. D'autant plus aisément, que c'est bien perçu et même valorisant du point de vue personnel. Cela donne bonne conscience aussi. Mais ce n'est pas rechercher la sainteté résolument, ni nécessairement répondre à Dieu avec un « oui » empressé, et selon son dessein amoureux. (lire la suite)
À l'Amour de Dieu envers nous nous ne pouvons que répondre par de l'amour. Ou alors nous sommes tristes, nous aussi. Le regard que Jésus pose sur le jeune homme riche est un regard d'amour, parce qu'il a demandé, après que Jésus lui a énuméré les commandements, « que me manque-t-il encore ? » (Matthieu 19, 20), puisque je les observe tous depuis ma jeunesse. Que dois-je faire d'autre pour avoir la vie éternelle ? Car c'est bien de cela dont il s'agit. Nous devons envisager toute notre vie dans cette perspective essentielle et objective : la vie éternelle.
J'ai déjà parlé du regard du Christ aux mois de juillet et août 2006. L'évangéliste fait remarquer qu'après cette question du jeune homme, « Jésus fixa son regard sur lui et l'aima » (Marc 10, 21). Ce regard d'amour introduit la suite de la conversation entre Jésus et le jeune homme. « Que me manque-t-il encore ? » Cette aspiration à se dépasser se retrouve un peu partout. Cependant, Jean-Paul II faisait remarquer que si le bouddhisme, l'hindouisme, ou l'islam « se dressent comme un exemple vivant pour leurs contemporains, devant qui ils illustrent par leur conduite même le primat des valeurs éternelles sur les valeurs fugitives et parfois ambiguës qu'offre la société où ils vivent », il n'en demeure pas moins que « c'est l'Évangile qui représente un point d'appui tout à fait clair pour l'aspiration à la perfection, à « quelque chose de plus ». Tout dans la vie chrétienne est ordonné à l'amour et part de l'amour compris, « non seulement en tant que commandement, mais aussi comme don : « L'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous fut donné » (Romains 5, 5) » (Jean-Paul II, Lettre aux jeunes Dilecti amici, n° 8). Don de Dieu, mais aussi don de chacun de nous en retour, surtout si Dieu appelle, comme il appelait ce jeune homme au cœur duquel il avait fait naître cette aspiration à « quelque chose de plus » que sa vie, déjà bien fidèle à Dieu. À notre réponse, Dieu répond à son tour « d'une façon totalement gratuite par « le don de soi », que le langage biblique nomme la « grâce » (Ibid., n°14).

(à suivre...)

jeudi 30 août 2007

La jeunesse s'engage (3)

Jeunesse (3)

S'engager. Ce verbe n'est pas à la mode de nos jours quand il s'agit de s'engager pour la vie, qu'il s'agisse d'une réponse à un appel de Dieu à le servir tout spécialement ou du mariage, indissoluble par nature. Il semble que les jeunes de notre temps manquent d'assurance, de confiance en eux-mêmes et en Dieu. Car, si Dieu appelle, il donne les moyens de répondre et de rester fidèle ensuite à la parole donnée. Pareillement, pour des baptisés, le mariage est élevé au rang de sacrement, (lire la suite) ce qui suppose tout un ensemble de grâces qui accompagnent les époux tout au long de leur vie et leur permet de faire face à toute éventualité.
S'engager est donc une question de foi. Et aussi le signe que l'on fréquente Dieu. Il est important, en effet, d'acquérir une connaissance de Dieu à partir de l'intimité qui naît dans la prière. « Seules la lumière de la foi et la méditation de la Parole de Dieu peuvent permettre toujours et partout de reconnaître Dieu « en qui nous avons la vie, le mouvement et l'être » (Actes 17, 28). C'est ainsi seulement que l'on pourra chercher en tout sa volonté, discerner le Christ dans tous les hommes, proches ou étrangers, juger sainement du vrai sens et de la valeur des réalités temporelles » (concile Vatican II, décret sur l'apostolat des laïcs, n° 4).
Nous avons vu avec Jean-Paul II comment aborder ces réalités temporelles au cours de la jeunesse, qui est en elle-même une richesse, un trésor confié par Dieu pour vivre en harmonie avec lui, conformément à son image et à sa ressemblance qu'il a inscrites au plus profond de notre être.
« Que vaut la terre entière ? Que vaut toute la mer ? Que valent le soleil et la lune ? Que vaut l'armée des anges ? Pour ma part, j'ai soif du Créateur de toutes choses ; j'ai faim de lui ; j'ai soif de lui » (saint Augustin, Sermon 158, 7). Si nous cultivons cette soif de Dieu, nous nous rendons alors compte qu'il vaut la peine de s'engager à le suivre. Le jeune homme riche qui s'avoue vaincu, incapable de se libérer des nombreux biens qui l'encombrent et le tiennent prisonnier, « s'en alla tout affligé » (Marc 10, 22), tout triste. Il éprouve, certes, une aspiration à quelque chose de meilleur, une inquiétude surnaturelle, qui naît en lui sous l'inspiration de l'Esprit Saint. Il veut s'engager, mais... Il y a un « mais ». Il y met des conditions. « M'engager, oui, mais pas en sacrifiant mes biens. pas en choisssant le chemin auquel Dieu m'appelle. Je ne veux pas me compliquer l'existence. »

(à suivre...)

mercredi 29 août 2007

Saint Jean-Baptiste


Saint Jean-Baptiste

À la jonction entre l’Ancien et le Nouveau Testament, se dresse la figure imposante de Jean, fils de Zacharie et d’Élisabeth, qui étaient tous les deux des "justes devant Dieu" (Luc 1, 6) ; il est l’un des plus grands personnages de l’histoire du salut. Alors qu’il était encore dans le sein de sa mère, Jean reconnut le Sauveur, lui aussi caché dans le sein de la Vierge Marie (cf. Luc 1, 39-45) ; sa naissance fut marquée par de grands prodiges (cf. Luc 1, 57-66) ; il grandit dans le désert en menant (lire la suite) une vie austère et pénitente (cf. Luc 1, 80 ; Mt 3, 4) ; "prophète du Très-Haut" (Luc 1, 76), la parole de Dieu lui fut adressée (cf. Luc 3, 2) ; "il parcourut toute la région du Jourdain en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés" (Luc 3, 3) ; tel un nouvel Élie, humble et fort, il prépara le peuple à recevoir le Seigneur (cf. Luc 1, 17) ; conformément au dessein de Dieu, il baptisa, dans les eaux du Jourdain, le Sauveur du monde lui-même (cf. Matthieu 3, 13-16) ; il présenta Jésus à ses disciples en le désignant comme "l’Agneau de Dieu" (Jean 1, 29), le "Fils de Dieu" (Jean 1, 34) et l’Époux de la nouvelle communauté messianique (cf. Jean 3, 28-30) ; le témoignage courageux qu’il rendit à la vérité lui valut d’être emprisonné par Hérode, qui le fit décapiter (cf. Marc 6, 14-29) ; sa mort violente, tout comme auparavant sa naissance miraculeuse et sa prédication prophétique, firent de lui le précurseur du Seigneur. Jésus lui rendit un hommage incomparable en proclamant que "parmi les hommes, aucun n’est plus grand que Jean" (Luc 7, 28).
Depuis les premiers siècles de l’Église, les fidèles célèbrent avec ferveur le culte de saint Jean-Baptiste ; il s’est même enrichi d’éléments provenant de la culture populaire. Outre la célébration de sa mort (le 29 août), au même titre que tous les autres saints, saint Jean-Baptiste est le seul dont on célèbre aussi solennellement la naissance (24 juin), comme pour le Christ et la sainte Vierge Marie.
On peut constater que beaucoup de baptistères sont dédiés à saint Jean-Baptiste, ce qui permet de souligner son rôle essentiel lors du baptême de Jésus ; de même, de nombreuses fontaines baptismales évoquent sa figure en le représentant en train de baptiser. Son emprisonnement éprouvant et sa mort violente font aussi de lui le patron de ceux qui sont en prison, ainsi que des condamnés à mort, ou de ceux qui subissent de lourdes peines à cause de leur foi.
Il est très probable que la date de naissance de saint Jean-Baptiste (24 juin) fut fixée en fonction de celle de la conception du Christ (25 mars), et de sa naissance (25 décembre) : selon le signe donné par l’ange Gabriel au moment où Marie conçut le Sauveur, la mère du Précurseur était déjà enceinte depuis six mois (cf. Luc 1, 26. 36). Dans l’hémisphère nord, la solennité du 24 juin est aussi liée au cycle solaire. Elle se célèbre, en effet, au moment où le soleil, en se dirigeant vers le sud du zodiaque, commence à descendre à l’horizon : ce phénomène céleste est devenu le symbole de la figure de Jean-Baptiste, qui, à propos du Christ et de lui-même, déclara : "Lui, il faut qu’il grandisse; et moi, que je diminue" (Jean 3, 30)
La mission de Jean, qui était venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité (cf. Jean 1, 7), a donné naissance à la coutume d’allumer des feux dans la nuit du 23 au 24 juin, et, là où cette tradition existait déjà, elle a permis de lui donner une signification chrétienne : de fait, l’Église bénit ces feux en priant pour que les fidèles passent des ténèbres du monde à la Lumière de Dieu qui ne s’éteindra jamais.

Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements, Directoire sur la piété populaire et la liturgie, 17 décembre 2001, n. 224-225.

mardi 28 août 2007

La jeunesse s'engage (2)


La jeunesse s'engage (2)

C'est par rapport à Dieu que nous devons nous situer et envisager notre vie. Jésus répond au jeune homme : « Nul n'est bon que Dieu seul » (Matthieu 18, 19). C'est auprès de lui et de lui seul, fréquenté dans la prière et les sacrements, que nous pouvons trouver la réponse aux questions que nous nous posons et, notamment, à cette question essentielle : « Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en partage ? » « Dieu seul est bon, ce qui signifie qu'en lui, et en lui seul, toutes les valeurs (lire la suite) ont leur source première et leur accomplissement dernier. Sans la référence à Dieu, « tout le monde des valeurs créées reste comme en suspens dans un vide absolu » (Jean-Paul II, Lettre aux jeunes Dilecti amici, n° 4). Nous venons de Dieu et nous sommes appelés à retourner à lui. Toute la création nous est confiée pour que nous la fassions fructifier au profit de la gloire de Dieu et de notre sanctification, nous pour la satisfaction égoïste d'intérêts personnels. Dieu seul est bon « parce qu'il est amour. Le Christ donne cette réponse par les paroles de l'Évangile et, par-dessus tout, par le témoignage de sa vie et de sa mort : « Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique » (Jean 3, 16) » (Ibid.). Chacun d'entre nous est quelqu'un que Dieu aime en lui-même et pour lui-même. Dieu seul est bon. Or, « qui me voit, voit le Père », affirme Jésus (Jean 14, 9).
Aux questions que les jeunes, et que tout homme, se posent sur les valeurs, sur le sens de la vie, sur la vérité, sur le bien et le mal, le Christ répond en nous plaçant face à son Père, en nous rappelant qu'il nous a créés « à son image et à sa ressemblance » (Genèse 1, 26). Ce sont justement cette image et cette ressemblance « qui vous font poser ces questions que vous devez vous poser. Elles montrent à quel point l'homme sans Dieu ne peut se comprendre lui-même, et qu'il ne peut pas non plus s'accomplir sans Dieu » (Ibid.). D'où l'appel à s'engager résolument du côté de Dieu.

(à suivre...)

lundi 27 août 2007

Sainte Monique

Sainte Monique

Nous rappelons aujourd'hui, 27 août, la mémoire de sainte Monique et demain, nous rappellerons celle de son fils saint Augustin : leur témoignage peuvent être d'un grand réconfort et d'une grande aide pour tant de familles à notre époque également. Monique, née à Tagaste, aujourd'hui Souk-Aharàs, en Algérie, au sein d'une famille chrétienne, vécut (lire la suite) de façon exemplaire sa mission d'épouse et de mère, aidant son mari Patrice à découvrir la beauté de la foi dans le Christ et la force de l'amour évangélique, capable de vaincre le mal par le bien. Après la mort de celui-ci, survenue de façon prématurée, Monique se consacra avec courage au soin de ses trois enfants, parmi lesquels Augustin, qui au début, la fit souffrir par son tempérament plutôt rebelle. Comme le dira Augustin lui-même par la suite, sa mère l'engendra deux fois ; la seconde exigea un long travail spirituel, fait de prière et de larmes, mais couronné à la fin par la joie de le voir non seulement embrasser la foi et recevoir le baptême, mais également se consacrer entièrement au service du Christ. Combien de difficultés existent aujourd'hui également dans les relations familiales et combien de mères sont préoccupées parce que leurs enfants empruntent de mauvais chemins! Monique, femme sage et solide dans la foi, les invite à ne pas se décourager, mais à persévérer dans leur mission d'épouses et de mères, en conservant fermement la confiance en Dieu et en se raccrochant avec persévérance à la prière.
Quant à Augustin, toute son existence fut une recherche passionnée de la vérité. À la fin, non sans un long tourment intérieur, il découvrit dans le Christ le sens ultime et plénier de sa vie et de toute l'histoire humaine. Au cours de son adolescence, attiré par la beauté terrestre, "il se jeta" sur elle - comme il le confie lui-même (cf. Confessions 10, 27-38) - de façon égoïste et possessive, à travers des comportements qui furent la cause d'une grande douleur pour sa pieuse mère. Mais, à travers un parcours difficile, notamment grâce aux prières de sa mère, Augustin s'ouvrit toujours plus à la plénitude de la vérité et de l'amour, jusqu'à sa conversion, qui eut lieu à Milan sous la direction de l'évêque saint Ambroise. Il demeurera ainsi le modèle du chemin vers Dieu, Vérité et Bien suprême. "Je vous ai aimée tard - écrit-il dans le célèbre livre des Confessions - beauté si ancienne, beauté si nouvelle, je vous ai aimée tard. Mais quoi! Vous étiez au dedans, moi au dehors de moi-même ; et c'est au dehors que je vous cherchais [...] Vous étiez avec moi; et je n'étais pas avec vous... Vous m'appelez, et voilà que votre cri force la surdité de mon oreille, votre splendeur rayonne, elle chasse mon aveuglement" (ibid.). Que saint Augustin obtienne le don d'une rencontre sincère et profonde avec le Christ à tous les jeunes qui, assoiffés de bonheur, la recherchent en parcourant les mauvais sentiers et se perdent dans des voies sans issue.
Sainte Monique et saint Augustin nous invitent à nous adresser avec confiance à Marie, siège de la Sagesse. Nous lui confions les parents chrétiens afin que, comme Monique, ils accompagnent par l'exemple et la prière le chemin de leurs enfants. Nous confions la jeunesse à la Vierge Mère de Dieu, afin que, comme Augustin, elle tende toujours vers la plénitude de la Vérité et de l'Amour, qui est le Christ : Lui seul peut satisfaire les désirs profonds du cœur humain.

Benoît XVI, Angélus, 27 août 2006.

dimanche 26 août 2007

La jeunesse s'engage (1)

 title=Eglise de Saint-Lyphard, Loire-Atlantique

La jeunesse s'engage (1)

La jeunesse est « le moment d'une découverte particulièrement intense du « moi » humain, des qualités et des capacités » dont le jeune est doué, écrivait Jean-Paul II. Faisant allusion à la parabole des talents, de ces qualités et capacités que nous avons reçus de Dieu en même temps que notre nature humaine, il précisait que « la jeunesse en elle-même (indépendamment de tout bien matériel) est une richesse unique de l'homme » (lire la suite) (Lettre aux jeunes Dilecti amici, n° 3). C'est la période où le jeune homme ou la jeune fille engage le projet de son existence, de sa vie. C'est une époque d'autoéducation.
Si la jeunesse est une richesse, « cette richesse consiste à découvrir et en même temps à planifier, à choisir, à prévoir et à assumer les premières décisions personnelles », qui vont orienter toute la vie de façon décisive, et préparer aussi la voie à la vie éternelle (Jean-Paul II, Ibid.). Dans cette Lettre que le pape Jean-Paul II avait adressée « à tous les jeunes du monde », le 31 mars 1985, à l'occasion de l'année internationale de la jeunesse, il développait la scène du jeune homme riche qui s'approche de Jésus en quête d'un idéal, précisément de cette vie éternelle, qu'il désire ardemment posséder : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en partage ? » (Luc 18, 18). Nous savons que Jésus lui rappelle d'abord l'observance des commandements de Dieu et que le jeune homme répond qu'il les vit depuis sa jeunesse. Sur quoi Jésus ajoute : « Il te manque encore une chose : vends tout ce que tu as, distribues-en le produit aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; puis viens, et suis-moi » (Luc 18, 22). Or, « en entendant cela, il en fut affligé, car il était fort riche » (Luc 18, 23), et très attaché à ces biens matériels, qui ne devaient pas lui ouvrir la porte du ciel. Il n'était pas disposé à prendre le risque de s'en défaire, à troquer les biens terrestres contre le trésor spirituel que Jésus lui proposait. Aussi « il s'en alla tout affligé » (Matthieu 19, 22).
« Seules les richesses extérieures ont pesé sur sa décision de s'éloigner du Christ, c'est-à-dire « les biens », ce que le jeune homme possédait. Non pas ce qu'il était ! Ce qu'il était, précisément en tant que jeune homme - c'est-à-dire la richesse intérieure qui se cache dans la jeunesse humaine -, cela l'avait conduit à Jésus » (Jean-Paul II, Ibid.). Ce que nous détenons n'est pas la même chose que ce que nous sommes. Nous sommes enfants de Dieu par le baptême et ce sont toutes les grâces que Dieu nous envoie qui constituent notre vrai trésor. « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Matthieu 6, 21).

(à suivre...)

samedi 25 août 2007

Paris et la conversation

Paris et la conversation

Voici une réflexion de Madame de Staël sur Paris et la conversation, tirée de son ouvrage De l’Allemagne.

« Il me semble reconnu que Paris est la ville du monde où l’esprit et le goût de la conversation sont le plus généralement répandus ; et ce qu’on appelle le mal du pays, ce regret indéfinissable de la patrie […] s’applique particulièrement à ce plaisir de causer que les Français ne retrouvent nulle part au même degré que chez eux. […]
La parole n’y est pas seulement, comme ailleurs, un moyen de communiquer ses idées, ses sentiments et ses affaires, mais c’est un instrument dont on aime à jouer, et qui ranime les esprits, comme la musique chez quelques peuples, et les liqueurs fortes chez quelques autres. »

vendredi 24 août 2007

Saint Barthelemy (fin)


Saint Barthélemy (fin)

En revenant à la scène de vocation, l'évangéliste nous rapporte que, lorsque Jésus voit Nathanaël s'approcher, il s'exclame : "Voici un véritable fils d'Israël, un homme qui ne sait pas mentir" (Jn 1, 47). Il s'agit d'un éloge qui rappelle le texte d'un Psaume : "Heureux l'homme... dont l'esprit est sans fraude" (Ps 32, 2), mais qui suscite la curiosité de Nathanaël, qui réplique avec étonnement : "Comment me connais-tu ?" (Jn 1, 48a). La réponse de Jésus n'est pas immédiatement compréhensible. (lire la suite) Il dit : "Avant que Philippe te parle, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu" (Jn 1, 48b). Nous ne savons pas ce qu'il s'est passé sous ce figuier. Il est évident qu'il s'agit d'un moment décisif dans la vie de Nathanaël. Il se sent touché au plus profond du coeur par ces paroles de Jésus, il se sent compris et comprend : cet homme sait tout sur moi, Il sait et connaît le chemin de la vie, je peux réellement m'abandonner à cet homme. Et ainsi, il répond par une confession de foi claire et belle, en disant : "Rabbi, c'est toi le Fils de Dieu ! C'est toi le roi d'Israël !" (Jn 1, 49). Dans cette confession apparaît un premier pas important dans l'itinéraire d'adhésion à Jésus. Les paroles de Nathanaël mettent en lumière un double aspect complémentaire de l'identité de Jésus : Il est reconnu aussi bien dans sa relation spéciale avec Dieu le Père, dont il est le Fils unique, que dans celle avec le peuple d'Israël, dont il est déclaré le roi, une qualification propre au Messie attendu. Nous ne devons jamais perdre de vue ni l'une ni l'autre de ces deux composantes, car si nous ne proclamons que la dimension céleste de Jésus, nous risquons d'en faire un être éthéré et évanescent, et si au contraire nous ne reconnaissons que sa situation concrète dans l'histoire, nous finissons par négliger la dimension divine qui le qualifie précisément.
Nous ne possédons pas d'informations précises sur l'activité apostolique successive de Barthélemy-Nathanaël. Selon une information rapportée par l'historien Eusèbe au IVème siècle,
un certain Pantenus aurait trouvé jusqu'en Inde les signes d'une présence de Barthélemy (cf. Hist. eccl. V, 10, 3). Dans la tradition postérieure, à partir du Moyen Age, s'imposa le récit de sa mort par écorchement, qui devint ensuite très populaire. Il suffit de penser à la très célèbre scène du Jugement dernier dans la Chapelle Sixtine, dans laquelle Michel-Ange peignit saint Barthélemy qui tient sa propre peau dans la main gauche, sur laquelle l'artiste laissa son autoportrait. Ses reliques sont vénérées ici à Rome, dans l'église qui lui est consacrée sur l'Ile Tibérine, où elles furent apportées par l'empereur allemand Otton III en l'an 983. En conclusion, nous pouvons dire que la figure de saint Barthélemy, malgré le manque d'information le concernant, demeure cependant face à nous pour nous dire que l'on peut également vivre l'adhésion à Jésus et en témoigner sans accomplir d'œuvres sensationnelles. C'est Jésus qui est et reste extraordinaire, Lui à qui chacun de nous est appelé à consacrer sa propre vie et sa propre mort.

Benoît XVI, Audience générale, 4 octobre 2006.

jeudi 23 août 2007

Saint Barthelemy (1)

 title=Martyre de saint Barthélemy

Saint Barthélemy (1)

Dans la série des apôtres appelés par Jésus au cours de sa vie terrestre, c'est aujourd'hui l'apôtre Barthélemy qui retient notre attention. Dans les antiques listes des Douze, il est toujours placé avant Matthieu, alors que le nom de celui qui le précède varie et peut être Philippe (cf. Matthieu 10, 3 ; Marc 3, 18; Luc 6, 14) ou bien Thomas (cf. Actes 1, 13). Son nom est clairement un patronyme, car il est formulé avec une référence explicite au nom de son père. En effet, il s'agit probablement d'un nom (lire la suite) d'origine araméenne, bar Talmay, qui signifie précisément "fils de Talmay".
Nous ne possédons pas d'informations importantes sur Barthélemy ; en effet, son nom revient toujours et seulement au sein des listes des Douze susmentionnées et ne se trouve donc au centre d'aucun récit. Cependant, il est traditionnellement identifié avec Nathanaël : un nom qui signifie "Dieu a donné". Ce Nathanaël provenait de Cana (cf. Jean 21, 2) et il est donc possible qu'il ait été témoin du grand "signe" accompli par Jésus en ce lieu (cf. Jean 2, 1-11). L'identification des deux personnages est probablement motivée par le fait que ce Nathanaël, dans la scène de vocation rapportée par l'Évangile de Jean, est placé à côté de Philippe, c'est-à-dire à la place qu'occupe Barthélemy dans les listes des apôtres rapportées par les autres Évangiles. Philippe avait dit à ce Nathanaël qu'il avait trouvé "Celui dont parle la loi de Moïse et les Prophètes [...] c'est Jésus fils de Joseph, de Nazareth" (Jn 1, 45). Comme nous le savons, Nathanaël lui opposa un préjugé plutôt grave : "De Nazareth ! Peut-il sortir de là quelque chose de bon ?" (Jean 1, 46a). Cette sorte de contestation est, à sa façon, importante pour nous. En effet, elle nous fait voir que, selon les attentes des Juifs, le Messie ne pouvait pas provenir d'un village aussi obscur, comme l'était précisément Nazareth (voir également Jean 7, 42). Cependant, dans le même temps, elle met en évidence la liberté de Dieu, qui surprend nos attentes en se faisant trouver précisément là où nous ne l'attendrions pas. D'autre part, nous savons qu'en réalité, Jésus n'était pas exclusivement "de Nazareth", mais qu'il était né à Bethléem (cf. Matthieu 2, 1 ; Luc 2, 4), et qu'en définitive, il venait du ciel, du Père qui est aux cieux.
L'épisode de Nathanaël nous inspire une autre réflexion : dans notre relation avec Jésus, nous ne devons pas seulement nous contenter de paroles. Philippe, dans sa réponse, adresse une invitation significative à Nathanaël : "Viens et tu verras !" (Jean 1, 46b). Notre connaissance de Jésus a surtout besoin d'une expérience vivante : le témoignage d'autrui est bien sûr important, car généralement, toute notre vie chrétienne commence par une annonce qui parvient jusqu'à nous à travers un ou plusieurs témoins. Mais nous devons ensuite personnellement participer à une relation intime et profonde avec Jésus; de manière analogue, les Samaritains, après avoir entendu le témoignage de leur concitoyenne que Jésus avait rencontrée près du puits de Jacob, voulurent parler directement avec Lui et, après cet entretien, dirent à la femme : "Ce n'est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant ; nous l'avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c'est vraiment lui le Sauveur du monde !" (Jean 4, 42).

(à suivre...)

mercredi 22 août 2007

La soif de Dieu (fin)


La soif de Dieu (fin)

Il serait facile de multiplier les citations, qui répondent bien à une réalité dont Dieu, en se servant des écrivains sacrés, a voulu laisser un témoignage multiple. Mais comme en toutes choses, Dieu ne s’impose pas. Si l’homme n’y met pas du sien, cette aspiration restera pratiquement lettre morte. Il doit la manifester à Dieu dans sa prière, lui demander sa grâce pour qu’elle grandisse en lui. Ce qui invite à mener une vie cohérente avec elle et à vouloir aussi la faire partager par d’autres. Ce peut être pour beaucoup la découverte de l’aspiration au bonheur (lire la suite) que nous abritons tous en nous mais qu’il nous est si difficile bien souvent de combler de façon satisfaisante. Il convient donc de chercher la présence de Dieu, mais à partir des pratiques de piété chrétienne et de la lecture méditée de la Sainte Écriture. « Je pense, en effet, qu’un grand danger de s’égarer menace ceux qui se jettent dans l’action — dans l’activisme ! — et se passent de la prière, du sacrifice et des moyens indispensables pour obtenir une piété solide, c’est-à-dire du recours fréquent aux sacrements, de la méditation, de l’examen de conscience, de la lecture spirituelle, de la fréquentation assidue de la très Sainte Vierge et des anges gardiens… Tout ceci contribue en outre, avec une efficacité irremplaçable, à rendre la journée du chrétien tellement agréable, car c’est de la richesse de sa vie intérieure que proviennent la douceur et le bonheur de Dieu, comme le miel coule du rayon » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 18).

mardi 21 août 2007

La soif de Dieu (1)

 title=Calvaire, Saint-Laurent-sur-Sevre (Vendée)

La soif de Dieu (1)

La soif de Dieu est inscrite dans la nature de l’homme, car l’homme a été créé « à l’image et à la ressemblance » de Dieu (Genèse 1, 27). Par conséquent, toute créature qu’il soit, il est « capable de Dieu ».
Son aspiration au bien et au bonheur n’est qu’une tendance, souvent désordonnée et erronée, au Bien suprême qu’est Dieu et au bonheur (lire la suite) qui ne se trouve qu’en Dieu. Que d’hommes n’ont fait cette découverte qu’à la dernière heure, celle de se présenter devant Dieu. C’est le cas de Charles Baudelaire :
« Nous avons blasphémé Jésus,
des dieux le plus incontestable ! […]
Ah ! Seigneur ! donnez-moi la force et le courage
De contempler mon cœur et mon corps sans dégoût ! »
Saint Augustin disait : « Tu nous a faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en Toi » (Confessions 1, 1). C’est le sentiment qu’exprime le psalmiste : « Mon âme a soif de Dieu, le Dieu Vivant ; quand pourrai-je contempler le visage de Dieu ? Mes larmes sont ma nourriture nuit et jour. […] Pourquoi es-tu abattue, ô mon âme, et gémis-tu en moi ? Espère en Dieu, car je le louerai, lui, le salut de mon visage et mon Dieu » (Psaume 42, 3-4.6-7). Et ailleurs, nous lisons : « Il est une chose que je demande à Yahvé, je la désire ardemment : c’est d’habiter dans la maison de Yahvé tout le temps de ma vie, pour jouir de la douceur de Yahvé et pour contempler son sanctuaire » (Psaume 27, 4). Le thème est récurant : « Je voudrais à jamais être l’hôte de ta tente, me réfugier à l’abri de tes ailes » (Psaume 61, 5). « Heureux celui que tu choisis et que tu attires à toi : il habite en tes parvis. Puissions-nous être rassasiés des biens de ta maison, de la sainteté de ton temple ! » (Psaume 65, 5). « Aie pitié de moi, ô mon Dieu, aie pitié de moi, car en toi mon âme cherche un refuge » (Psaume 57, 2). « À l’ombre de tes ailes je laisse éclater ma joie » (Psaume 63, 8). « Je veux chaque jour te bénir, et louer ton nom pour toujours et à jamais » (Psaume 145, 2).

(à suivre...)

lundi 20 août 2007

Saint Bernard

Saint Bernard

Aujourd'hui, le calendrier cite, parmi les saints du jour, saint Bernard de Clairvaux, grand docteur de l'Eglise, qui a vécu entre le XI et le XII siècle (1091-1153). Son exemple et ses enseignements se révèlent particulièrement utiles à notre époque également. S'étant retiré du monde après une période de profond tourment intérieur, il fut, à l'âge de 25 ans, élu abbé du monastère cistercien de Clairvaux, qu'il dirigea pendant 38 ans, jusqu'à sa mort. La consécration au silence et à la contemplation ne l'empêcha pas de mener une intense activité apostolique. Il fut également exemplaire (lire la suite) dans sa manière de lutter pour maîtriser son tempérament impétueux, et par l'humilité avec laquelle il sut reconnaître ses propres limites et ses défauts.
La richesse et la qualité de sa théologie ne résident pas tant dans le fait d'avoir parcouru des voies nouvelles, que dans celui d'avoir réussi à proposer les vérités de la foi avec un style si clair et si pénétrant qu'il fascinait l'auditeur et disposait l'âme au recueillement et à la prière. Dans chacun de ses écrits, on perçoit l'écho d'une riche expérience intérieure, qu'il réussissait à transmettre aux autres avec une étonnante capacité de persuasion. L'amour était pour lui la plus grande force de la vie spirituelle. Dieu, qui est Amour, crée l'homme par amour, et par amour il le rachète; le salut de tous les êtres humains, mortellement blessés par la faute originelle et accablés par les péchés personnels, consiste à adhérer fermement à la charité divine, que le Christ crucifié et ressuscité nous a pleinement révélée. Dans son amour, Dieu guérit notre volonté et guérit notre intelligence malade en les élevant au plus haut degré d'union avec Lui, c'est-à-dire à la sainteté, et également à l'union mystique. Saint Bernard évoque cela, entre autres, dans son bref mais dense Liber de diligendo Deo (De l'amour de Dieu). Je voudrais également signaler un autre de ses écrits, le De consideratione, adressé au Pape Eugène III. Ici, dans ce livre très personnel, le thème dominant est l'importance du recueillement intérieur - et il le dit au Pape -, un élément essentiel de la piété. Il est nécessaire, observe le saint, de se préserver des dangers d'une activité excessive, quelles que soient la situation ou la charge que l'on occupe car - dit-il au Pape de l'époque et à tous les Papes, à nous tous - les nombreuses occupations conduisent souvent à la "dureté du coeur", elles ne font que "tourmenter l'esprit, épuiser le coeur et... faire perdre la grâce" (II, 3). Cette mise en garde vaut pour tout type d'occupations, y compris celles qui sont inhérentes au gouvernement de l'Eglise. La parole que Bernard adresse à ce propos au Souverain Pontife, son ancien disciple à Clairvaux, est provocatrice: "Voilà, écrit-il, où toutes ces maudites occupations qui vous absorbent ne peuvent manquer de vous conduire, si vous continuez... à vous y livrer tout entier, sans rien réserver de vous-même" (ibid.). Combien ce rappel de la primauté de la prière et de la contemplation est utile pour nous également ! Que saint Bernard, qui sut concilier l'aspiration du moine à la solitude et au silence du cloître avec l'urgence de missions importantes et complexes au service de l'Eglise, nous aide à concrétiser cette primauté dans notre vie.
Confions ce désir difficile de trouver l'équilibre entre l'intériorité et le travail nécessaire à l'intercession de la Vierge Marie, qu'il aima dès son enfance avec une dévotion tendre et filiale, au point de mériter le titre de "Docteur marial". Invoquons-la afin qu'elle obtienne le don de la paix véritable et durable pour le monde entier. Dans un célèbre discours, saint Bernard compare Marie à l'étoile que les navigateurs scrutent du regard pour ne pas faire fausse route : "O vous qui flottez sur les eaux agitées de la vaste mer, et qui allez à la dérive plutôt que vous n'avancez au milieu des orages et des tempêtes, regardez cette étoile, fixez vos yeux sur elle, et vous ne serez point engloutis par les flots... levez les yeux vers l'étoile, invoquez Marie... En suivant Marie, on ne s'égare point... si elle vous protège, vous n'aurez rien à craindre, si elle vous conduit, vous ne connaîtrez point la fatigue, et si elle vous est favorable, vous êtes sûr d'arriver" (Hom. super Missus est, II, 17).
Benoît XVI, Angélus, 20 août 2006.

dimanche 19 août 2007

Le vrai Amour ! (Christ l'a fait pour nous)


Le vrai Amour ! (Christ l'a fait pour nous)

Ceci est une histoire vraie !!!
Après quelques moments de louanges et la lecture de la parole de Dieu au début de la célébration eucharistique du Dimanche, un prêtre se lève lentement et se dirige vers l'autel.
Avant de donner son homélie, il présente brièvement un fidèle de l'église présent à la messe ce jour-la, disant qu'il était l'un de ses amis d'enfance les plus chers. Il lui demandait alors de présenter ses salutations à l'assemblée et de partager la parole de Dieu avec lui. On aperçut alors un homme assez âgé se lever et se diriger vers l'autel.
Voici ce qu'il partagea :
« Un père, son fils et un ami à son fils voguaient paisiblement (lire la suite) sur la côte du pacifique. Brusquement, une tempête violente s'abattit, rendant impossible tout retour vers la cote. Les vagues étaient tellement hautes que toutes les années d'expérience du marin ne suffirent pas pour maintenir la barque en équilibre et la voila qui se renverse, les précipitant tous dans l'océan déchaîné.
Le vieil homme hésita un moment, alors que son regard tombait sur deux adolescents qui, pour la première fois depuis le début de la messe, le regardaient fixement, un peu un plus intéressés pour comprendre ou il voulait en venir.
L'homme poursuivit : « Saisissant au vol le cordage de secours, le père avait à prendre la décision la plus déchirante de sa vie : A quel enfant devait-il lancer l'autre bout du cordage de secours ? Il n'avait que quelques secondes pour décider.
Le père savait que son fils était chrétien (converti) et il savait aussi que l'ami de son fils ne l'était pas. Avec une douleur qui n'avait de comparable que la hauteur de ces vagues meurtrières, il lança à son fils : 'Je t'aime, mon fils', et lança le cordage à l'ami de son fils, le ramena à la barque qu'il arriva tant bien que mal à retourner.
Pendant ce temps, son fils disparaissait dans les profondeurs de l'océan dans la noirceur de la nuit. Son corps n'a jamais été retrouvé. »
En ce moment, les deux adolescents, assis tout droit sur leurs sièges, attendaient anxieusement la suite de cette histoire.
« Le père », poursuivit-il, « savait que son fils serait dans l'éternité avec Jésus et ne pouvait se faire à l'idée que l'ami de son fils puisse passer l'éternité sans Jésus. Ainsi donc, il sacrifia son fils afin de sauver son ami. Combien grand peut être l'amour de Dieu pour qu'il ait fait autant pour nous ! Notre père céleste a sacrifié son fils unique afin que nous soyons sauvés. Je vous supplie d'accepter son offre de vous secourir et de saisir ce cordage de secours qu'il vous lance dans ce service.
Sur ce, le vieil homme s'en retourna à sa place ; un long silence remplit la salle. Le prêtre se leva encore, se dirigea vers l'autel, fit son homélie et lanca un appel à la fin pour ceux qui voulaient donner leur cœur à Jésus. Personne ne répondit à l'appel.
A la fin de la messe, les deux adolescents se dirigèrent vers le vieil homme: « C'était une belle histoire », signifia poliment l'un d'eux. « Mais, je ne pense pas que cela ait été vraiment réaliste de la part du père de sacrifier la vie de son fils unique dans l'espoir que l'autre garçon devienne chrétien (converti) ! »
« Bien, vous venez de taper en plein dans le mile », dit le vieil homme, portant son regard sur la vieille bible qu'il avait en mains. Un large sourire se dessina sur sa face étroite et il regarda encore une fois les deux adolescents, avant de lancer : « Ce n'est sûrement pas réaliste n'est-ce pas ? Mais je me tiens aujourd'hui devant vous pour vous dire que cette histoire me donne un aperçu du moment que cela a pu être dur pour Dieu de sacrifier son fils unique Jésus pour moi. Vous voyez, je suis l'homme de cette histoire et votre prêtre actuel était l'ami de mon fils
Prenez 60 secondes à réfléchir, ensuite, faites tout simplement ceci : 1) Une courte prière pour la personne qui vous a envoyé ce message : "Père, bénis cette personne qui m'a envoyé ce message ainsi que ceux qui le liront et comble-les chaque jour de tout ce dont ils auront besoin. Fais que tous, nous puissions nous identifier véritablement au Christ Jésus, modèle parfait de l'Amour. Amen."

samedi 18 août 2007

Nous sommes des animaux mais on n'est pas des betes

Nous sommes des animaux mais on n'est pas des bêtes

Jean-Marie Meyer Entretiens avec Patrice de Plunkett, Nous sommes des animaux mais on n'est pas des bêtes. Libres propos d'un philosophe sur les animaux et les hommes, Paris, Presses de la Renaissance, 2007.
Voici un ouvrage d'un philosophe en colère contre les déviations qu'il constate dans notre société occidentale où l'animal est de plus en plus assimilé à l'homme quand ce n'est pas surévalué par rapport à lui. Des groupes de pression établissent, et font approuver, des listes de droit des animaux, auxquels on prête une similitude avec l'homme dont ils s'étonneraient (lire la suite) s'ils pouvaient nous comprendre... Notre époque, souligne Jean-Marie Meyer, condamne violemment l'anthropocentrisme, consistant à mettre l'homme au « centre » du monde, ce qui est pourtant légitime du point de vue scientifique, mais pratique l'anthropomorphisme à outrance, en croyant, ou voulant croire, que les animaux ont la même vision des choses que l'homme, et en interprétant leurs comportements comme des conduites humaines.
La première partie de ce livre est consacrée au psychisme de la bête. Il est incontestable que les animaux communiquent, mais la question est de savoir quoi ? et comment ? Nos contemporains ne se trompent-ils pas lorsqu'ils prêtent ses propres émotions aux bêtes ? La deuxième partie étudie les relations de l'homme avec les animaux. « Peut-on dire qu'un chat nous « sort de la solitude », alors qu'il n'est pas un humain ? Notre éthique a-t-elle quelque chose à voir avec le fonctionnement des sociétés animales ? Est-il vrai que les animaux ont une morale, dont serait issue la morale humaine ? » Ces questions ne nous laissent pas indifférents.
Les auteurs dénoncent dans cet ouvrage, exemples à l'appui, « une crise de l'humain » que notre société secrète sous couvert de « respecter l'animal ». Cette crise a de multiples manifestations : dépenses de luxe pour les chiens, boom des traitements au Prozac pour animaux, influence du darwinisme, revendications de droits civils et politiques pour cétacés.
J'écris ceci alors que j'ai sous les yeux un hebdomadaire dont un article demande « à quoi pensent les animaux ? » Un ouvrage décapant, qui nous aidera à redécouvrir qui nous sommes !

vendredi 17 août 2007

La situation du monde et la foi (2)

La situation du monde et la foi (2)

Quelles que soient les épreuves - et le XXème siècle a été gâté avec, entre autres, ses deux guerres mondiales et ses dizaines de millions de martyrs de la foi un peu partout sur les cinq continents -, le plan de salut est en train de s'accomplir. Le Bien est plus fort que le mal.
Nous éprouvons des difficultés à comprendre que la victoire est acquise une fois pour toutes. Ce qu'il nous revient de faire, c'est (lire la suite) de croire, de faire confiance à Dieu, de demander sa force à l'Esprit Saint, et de nous unir au Sacrifice du Fils, en faisant de notre journée "une messe qui dure vingt-quatre heures", comme le disait saint Josémaria, dans l'attente de celle du lendemain, qui durera aussi vingt-quatre heures, et ainsi de suite jusqu'à la fin des temps, jusqu'à ce que prenne place la liturgie céleste hors du temps, pour l'éternité.
Il convient donc de nous efforcer d'ajuster nos raisonnements à cette réalité de Dieu. Et quand nous ne comprenons pas le mal qui survient, comme dans le cas de Job qui perd successivement ses troupeaux, ses récoltes, ses greniers, ses fils et ses filles, et jusqu'à la santé, nous comprendrons qu'il y a un sens caché qui nous échappe, que de ces maux le Seigneur tire de grands biens, pourvu que nous lui restions fidèles, que notre foi ne défaille pas. Qu'il n'y a au fond qu'une seule attitude "raisonnable", celle de Job qui, du fond de sa détresse, énonce un principe fondamental : "Yahvé a donné, et Yahvé a enlevé ; que le nom de Yahvé soit béni !" (Job 1, 21).
Quelle n'était pas, par exemple, la souffrance d'un saint Cyprien de Carthage, en charge de la chrétienté alors que le pape était mort martyr, de voir tant de chrétiens, et même d'évêques, accepter de sacrifier aux dieux païens pour avoir la vie sauve ! Que pouvait-il comprendre au cours tragique que prenaient les événements ? Il lui appartenait, ce qu'il fit, de tenir le flambeau de la foi, d'affermir ses frères, alors même que la foule scandait sous ses fenêtres : "Cyprien aux lions, Cyprien aux lions !" (Anne Bernet, Les chrétiens dans l'Empire romain des persécutions à la conversion. Ier-IVème siècle, Paris, 2003, p. 324). Entre-temps, le sang des martyrs était la semence des chrétiens à venir...
Il n'est pas donné à tout le monde de réagir de la sorte, me direz-vous. Si nous prions et offrons notre vie au Seigneur, avec foi, il nous aidera à passer le cap, à offrir, s'il le faut, notre vie dans le martyre - Il est alors à côté de ses frères, Lui, le Martyr par excellence, Martyr par Amour pour nous sauver.
Mais qu'il est long le chemin pour nous, Seigneur ! Ne perdons surtout pas pied. Quelle que soit notre souffrance ou notre détresse, rappelons-nous que le Christ est bien mort pour nous et qu'Il est vivant : Il a vaincu pour nous sur la Croix. Et nous ne sommes jamais seuls.
Cheminons collés au Christ et à sa très Sainte Mère, portant notre croix avec la conviction d'être en train de co-racheter les hommes avec le Christ. Aimons sa Volonté, même si nous ne la comprenons pas. "C'est seulement ainsi que nous savourerons la douceur de la Croix du Christ et que nous l'embrasserons avec la force de l'Amour, la portant en triomphe sur tous les chemins de la terre" (saint Josémaria, Chemin de Croix, 4ème station).

jeudi 16 août 2007

La situation du monde et la foi (1)

La situation du monde et la foi (1)

J'ai traité de la question du mal et du succès apparemment scandaleux des méchants. Quant on étudie l'histoire de l'humanité, depuis Adam et Ève, quand on observe l'histoire de l'Église au cours des deux millénaires écoulés, force est de constater que le Mal, autrement dit le démon, est actif, ne prend jamais de repos et cause des ravages imposants. Nous ne pouvons pas comprendre pourquoi Dieu le permet. Plus étonnant encore est le fait que ce soit Dieu (lire la suite) lui-même qui attire l'attention de satan sur son fidèle serviteur Job : "As-tu fait attention à mon serviteur Job ? Il n'y a personne comme lui sur la terre, parfait, droit, craignant Dieu et évitant le mal" (Job 1, 8). Le démon croit avoir trouvé une réponse facile dans le fait que Job est heureux, comblé de bienfaits : "Tu as béni l'œuvre de ses mains, et ses troupeaux se sont répandus dans le pays. Mais étend donc la main, touche à tout ce qui lui appartient : sûrement il te bénira" (Job 1, 10-11). Alors, aussi surprenant que cela puisse paraître, Dieu donne pouvoir à satan sur tous les biens de Job, sa famille y compris, avec une seule restriction : sauvegarde son âme" (Job 1, 12 ; 2, 6).
Le sens caché et ultime des événements nous échappe, tout comme la place et le rôle qu'ils sont amenés à jouer dans les plans de Dieu. Pourquoi ceci plus que cela ? Pourquoi la guerre de préférence à la paix ? Pourquoi un échec au lieu d'un succès ? Nous savons toutefois que "tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu" (Romains 8, 28).
Or, la foi "est la réalité de ce que l'on espère, la preuve de ce que l'on ne voit pas" (Hébreux 11, 1). La foi s'inscrit donc dans le temps, dans la durée. Or, Dieu, Lui, est en dehors du temps : il est éternel, il est L'Éternel. C'est pourquoi notre façon d'appréhender la réalité n'est pas la même. Dieu ne voit pas les hommes et les événements comme nous les voyons et les percevons. Nous sentons le poids de la fatigue, de la misère, des guerres et des tragédies sans nombres qu'elles entraînent. Nous voyons les crises qui se succèdent les unes aux autres et qui durent tandis que des générations s'évertuent, apparemment en vain à y remédier ou à y mettre fin. Nous voyons les épreuves se succéder et le temps qu'il faut pour obtenir des résultats... Mais pour Dieu, il n'en va pas de même. Toute l'histoire du monde, depuis qu'Il l'a créé jusqu'à ce qu'Il récapitule toutes choses en Jésus-Christ (cf. Colossiens 1, 20) lui est présent d'une connaissance actuelle et éternelle.
C'est pourquoi il ne peut pas y avoir d'échec pour Dieu. L'échec, comme la victoire, suppose un "avant" et un "après". Mais Dieu EST, au présent. La Croix de Jésus est un passage que le Père, le Fils et le Saint-Esprit ont voulu de toute éternité et d'un commun accord pour qu'à partir d'un moment donné du temps créé les hommes aient la possibilité de recouvrer l'Amour perdu par Adam et Ève pour eux et pour leur descendance. Elle est donc le signe éclatant de la victoire sur le Mal : sur satan et ses démons, sur tout péché, sur le monde et ses séductions, sur la mort elle-même.
Nous raisonnons dans le temps comme si Dieu était logé à la même enseigne que nous... Et nous risquons de nous décourager. Or, Dieu ne perd pas de bataille. Il convient de nous replacer sans cesse dans le contexte de la foi en notre Dieu Tout-Puissant.

(à suivre...)

mercredi 15 août 2007

15 août : l'Assomption de Marie


15 aout : l'Assomption de Marie

Durant le Temps ordinaire, la solennité de l’Assomption de la bienheureuse Vierge Marie se détache en raison de ses multiples significations d’ordre théologique. Cette célébration de la Mère du Seigneur, qui remonte aux premiers siècles de l’Église, rassemble et unit de nombreuses vérités de la foi. En effet, l’Assomption de la Vierge Marie dans le ciel rappelle que : (lire la suite)
- la Vierge Marie apparaît comme "le fruit le plus excellent de la Rédemption", le témoignage suprême de l’amplitude et de l’efficacité de l’œuvre de salut opérée par le Christ (signification sotériologique) ;
- l’Assomption constitue le gage de la participation future de tous les membres du Corps mystique à la gloire pascale du Ressuscité (aspect christologique) ;
- l’Assomption est pour tous les hommes "la confirmation consolante que se réalisera l’espérance finale : cette glorification totale est en effet le destin de tous ceux que le Christ a fait frères, ayant avec eux "en commun le sang et la chair" (Hébreux 2, 14 ; cf. Galates 4, 4)" (aspect anthropologique) ;
- la Vierge Marie est l’icône eschatologique de tout ce que l’Église "désire et espère être tout entière" (aspect ecclésiologique) ;
- Elle est enfin la preuve vivante de la fidélité du Seigneur à sa promesse : en effet, celui-ci a préparé à son humble Servante une récompense magnifique en réponse à son adhésion fidèle au projet divin, c’est-à-dire une destinée de plénitude et de bonheur éternel, de glorification de son âme immaculée et de son corps virginal, et de parfaite configuration à son Fils ressuscité (aspect mariologique).
La piété populaire est très sensible à la fête mariale du 15 août. De fait, en de nombreux endroits, elle est considérée comme la fête par antonomase de la Vierge, car elle est connue sous le nom de "jour de sainte Marie", ou comme l’Immaculée pour l’Espagne ou pour l’Amérique latine.
Dans les pays de culture germanique, la coutume s’est répandue de bénir des herbes aromatiques, le 15 août. Cette bénédiction, qui fut accueillie à une certaine époque dans le Rituale Romanum, constitue un exemple incontestable d’une évangélisation adéquate des rites et des croyances pré-chrétiennes : pour obtenir ce que les païens désiraient en recourant aux rites magiques, en particulier atténuer les dommages dus aux plantes nuisibles et accroître l’efficacité des herbes curatives, il est indispensable de se tourner vers Dieu, puisque, c’est par sa Parole que "la terre produisit l’herbe, les plantes qui portent leurs semences [...] et les arbres qui donnent, selon leur espèce, le fruit qui porte sa semence" (Genèse 1, 12).
De même, il est possible de rattacher, pour une part, à cette même démarche d’inculturation, l’usage antique d’attribuer à la Sainte Vierge, en s’inspirant de la Sainte Écriture, des symboles et des titres empruntés au monde végétal, comme ceux de la vigne, de l’épi, du cèdre et du lys, et de voir en elle une fleur odoriférante pour ses vertus et plus encore le "rameau sorti de la souche de Jessé" (Isaïe 11, 1), qui a généré le fruit béni, Jésus.

Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements, Directoire sur la piété populaire et la liturgie, 17 décembre 2001, n°180-181.

mardi 14 août 2007

L'adhésion de Marie aux plans de Dieu (3)


L'adhésion de Marie aux plans de Dieu (3)


Quand Jésus, déjà entré en agonie, dit à son Père : Non mea voluntas..., « que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne » (Luc 22, 42), Marie, de son côté, répète sans doute une prière très semblable, voire identique. Deux êtres aussi proches spirituellement ne peuvent qu'être à l'unisson en de pareils moments.
Marie, vous qui êtes (lire la suite) Refugium nostrum et Virtus, notre Refuge et notre Force, mettez en nous, à l'aide de l'Esprit Saint, ces mêmes sentiments, qui étaient dans le Cœur de votre divin Fils et qu'il exprimait ainsi dans sa prière à son Père. Que nous voulions accomplir la Volonté de Dieu et que nous sachions l'accomplir de fait...
Nous avons sans cesse le choix entre un « oui » et un « non ». Il n'existe pas de voie médiane, une espèce de « ni » comme disent les Italiens pour éviter d'avoir à se prononcer clairement. Nous avons la grâce de Dieu pour le choisir, Lui, dans toutes nos décisions, afin qu'elles contribuent à nous sanctifier et à sanctifier le monde. Marie, à qui le croyant fait sans cesse appel, le prend par la main, comme une mère le fait avec son petit enfant. Et Marie nous conduit à notre tour vers la Croix.
Notre oui initial, de baptisé, notre oui ultérieur, réaffirmé tout au long de notre existence, portent sur des faits, sur des événements que nous ignorons. Mais nous les acceptons d'entrée de jeu, comme Marie au jour de l'Annonciation. « Regardez Marie. Aucune créature ne s’est jamais abandonnée avec plus d’humilité aux desseins de Dieu. L’humilité de l’ancilla Domini (Luc 1, 38), de la servante du Seigneur, est la raison pour laquelle nous l’invoquons comme causa nostra lætitiæ, cause de notre joie. Ève, après avoir commis le péché insensé de vouloir s’égaler à Dieu, se cachait du Seigneur, toute honteuse : elle était triste. Marie, parce qu’elle s’avoue la servante du Seigneur, devient Mère du Verbe divin et se remplit de joie. Que son allégresse de bonne Mère se communique à nous tous : imitons totalement Sainte Marie en cela, pour ainsi ressembler davantage au Christ » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 109).

lundi 13 août 2007

L'adhesion de Marie aux plans de Dieu (2)

L'adhésion de Marie aux plans de Dieu (2)

Il se peut qu'en bonne connaisseuse des Saintes Écritures et avec la finesse d'âme et l'intelligence qui étaient le propre d'une nature non marquée par le péché originel, Marie ait eu une certaine intuition de l'avenir. Elle a pu s'interroger sur les poèmes du Serviteur souffrant d'Isaïe.
Mais même comme cela, elle ne pouvait pas imaginer (lire la suite) ce qu'a été la Croix. Seule l'expérience de l'épreuve dans sa chair lui a permis d'en mesurer l'intensité.
Or, il a fallu attendre trente-trois ans pour que le Salut soit enfin accompli. Consummatum est ! « Tout est achevé », s'écrie Jésus sur la Croix (Jean 19, 30). Au fur et à mesure que le temps passe, notamment les années de la « vie publique » du Seigneur, l'issue est de plus en plus claire. Même s'il est difficile d'imaginer qu'un homme qui ne fait que du bien, qui guérit les malades et même ressuscite des morts, et dont la prédication suscite l'émerveillement des foules, puisse être condamné, Marie n'ignore pas, au moins à partir de la résurrection de Lazare, que les Juifs ont décidé de faire périr son fils. Le Fils de Dieu ! (cf. Jean 11, 53).
Face à une telle situation, Marie ne peut que se réfugier dans la prière, méditer ces textes qui sont si explicites, si expressifs, et reformuler intérieurement son acceptation de la Volonté de Dieu : Fiat ! « qu'il me soit fait selon ta parole ». Et non plus seulement fiat mihi, mais un fiat pour l'humanité pécheresse. Que la très sainte Volonté de Dieu s'accomplisse jusqu'au bout, si tel est le prix à payer pour arracher les hommes au péché et à la damnation éternelle.

(à suivre...)

dimanche 12 août 2007

L'adhesion de Marie aux plans de Dieu

L'adhésion de Marie aux plans de Dieu

"Ne crains pas, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu" (Luc 1, 30). C'est en ces termes que l'archange saint Gabriel l'invite à accueillir l'annonce inouïe qu'il lui fait, de la part de Dieu : "Tu vas concevoir et tu enfanteras un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus. Il sera grand et on le tiendra pour Fils du Très-Haut" (ibid., 31-32).
Marie ne doute pas un instant que cette annonce vient de Dieu. (lire la suite) Dieu lui-même lui en donne l'assurance intérieure. Aussi peut-elle apporter une adhésion dans délai ni détour. Peu importent les conséquences de son "oui". Elle le donne sous l'inspiration de l'Esprit Saint qui, à ce moment précis, devient son Époux divin, car, comme Gabriel le lui révèle, "l'Esprit Saint viendra sur toi, et l'ombre de la puissance du Très-Haut te couvrira ; aussi l'enfant à naître, (qui est saint), sera-t-il tenu pour Fils de Dieu" (ibid., 35). On ne peut être plus explicite...
Or, par son "oui", Marie permet, sans le savoir, la Croix salvatrice, qui sera dressée quelque trente-trois ans plus tard à la face des nations. C'est à Elle que nous la devons. À Elle et au Christ, bien sûr, qui l'a voulue, qui est venu au monde pour donner sa vie en rançon pour la multitude (cf. Matthieu 20, 28).
Mais son sacrifice suprême était subordonné à la réponse de Marie. L'acceptation de quelque chose qui la dépassait totalement, mais qui pouvait paraître exaltant : devenir la Mère du Sauveur, du Messie !
Accepter de devenir la Mère du Rédempteur comportait l'acceptation implicite de la Croix. Nous ne savons pas de quoi demain sera fait, disons-nous. C'était vrai aussi pour Marie.

(à suivre...)

samedi 11 août 2007

Un remede à tout


Un remède à tout

« On lui amène un sourd, qui de plus parlait difficilement, et on le prie de lui imposer la main. Le prenant hors de la foule, à part, il lui mit ses doigts dans les oreilles et avec sa salive lui toucha la langue. Puis, levant les yeux au ciel, il poussa un gémissement et lui dit : « Ephpatha », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! » Et ses oreilles s’ouvrirent et aussitôt le lien de sa langue se dénoua et il parlait correctement » (Marc 7, 32-35).
Les multiples guérisons d’ordre varié que (lire la suite) le Seigneur réalise montrent que tout problème a sa solution en lui. Il n’existe pas de difficulté d’ordre spirituel, de maladie de l’âme, qu’il ne puisse guérir. Mais il faut se placer en tête à tête avec lui, dans le cadre de la prière personnelle, pour lui demander sa grâce et le laisser agir : nous aider à entendre et à parler en enfant de Dieu, non en mondain.
Quand on amène un jour un épileptique pour que Jésus le guérisse, le père de l’enfant dit au Seigneur :
« Ah ! si tu y peux quelque chose, viens-nous en aide, par pitié pour nous ! » Jésus relève immédiatement le manque de foi qu’implique cette demande : « Ce « si tu peux », lui dit Jésus. Tout est possible à celui qui croit » (Marc 9, 22-23). Il montre par là que, pour celui qui a la foi, tout peut trouver un remède, mais aussi que celui qui reconnaît et confesse ses péchés avec humilité et foi obtiendra miséricorde, quelle qu’ait été la masse de ses fautes. De la femme adultère, Jésus dit : « Ses nombreux péchés lui sont pardonnés, puisqu’elle a montré beaucoup d’amour » (Luc 7, 47). Il pardonne son reniement à saint Pierre. Il aurait également pardonné sa trahison à Judas, si celui-ci n’avait pas désespéré de son salut, ce qui est un péché contre l’Esprit.
Nous ne prendrons jamais la justice et la miséricorde de Dieu en défaut, et Dieu ne se lasse pas de nous pardonner. Lui-même nous invite à pardonner à notre prochain, non pas sept fois, « mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois » (Matthieu 18, 22), ce qui veut dire indéfiniment, autant de fois que l’occasion s’en présentera. Il nous fait comprendre par là combien il est disposé à nous pardonner toujours. Croire que Dieu se lasserait de le faire, c’est penser d’une façon humaine et mettre des limites en Dieu : étant infini et immuable, il n’y a pas de maladie de l’âme qu’il ne puisse guérir, aussi fréquente soit-elle. Et, de plus, il se montre prêt à pardonner à la dernière minute, au moment de la mort, quand l’âme se présente à lui pour être jugée sur toute sa vie. C’est ce que nous constatons avec le « Bon larron », crucifié avec lui et qui lui demande : « Jésus,souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. » Et il lui dit : « En vérité,je te le dis : Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23, 42-43). Il est devenu du coup, lui un malfaiteur, le premier saint de la Nouvelle Alliance.

vendredi 10 août 2007

Le Christ est le Chemin

Le Christ est le Chemin

Le chemin, c'est le Christ lui-même, et c'est pourquoi il dit : Moi, je suis le chemin. Cela se comprend bien, puisque par lui nous avons accès auprès du Père.
Mais parce que ce chemin n'est pas éloigné du terme, parce qu'il y est joint, au contraire, Jésus ajoute : La vérité et la vie ; et c'est ainsi que lui-même est à la fois le chemin et le terme. Le chemin en tant qu'homme : (lire la suite) Moi je suis le chemin ; en tant que Dieu, il ajoute : la vérité et la vie. Ces deux derniers mots désignent parfaitement le terme du chemin.
Car le terme de ce chemin, c'est la fin que recherche le désir humain. Or, l'homme désire principalement deux choses : d'abord la connaissance de la vérité, ce qui lui est propre ; ensuite la continuation de son existence, ce qui est commun à tous les êtres. Or, le Christ est le chemin pour parvenir à la connaissance de la vérité, alors pourtant qu'il est lui-même la vérité : Conduis-moi, Seigneur, dans ta vérité, et j'entrerai sur ton chemin. Et le Christ est le chemin pour parvenir à la vie, alors pourtant qu'il est lui-même la vie : Tu m'as fait connaître les chemins de la vie.
C'est pourquoi il a désigné le terme de ce chemin par la vérité et la vie. L'une et l'autre, plus haut, ont été attribuées au Christ. D'abord, il est lui-même la vie : En lui était la vie ; ensuite, il est la vérité, puisqu'il était la lumière des hommes ; or la lumière, c'est la vérité. (...)
Si donc tu cherches par où passer, prends le Christ, puisque lui-même est le chemin : C'est le chemin, suivez-le. Et Augustin commente : « Marche en suivant l'homme et tu parviendras à Dieu ». Car il vaut mieux boiter sur le chemin que marcher à grands pas hors du chemin. Car celui qui boite sur le chemin, même s'il n'avance guère, se rapproche du terme ; mais celui qui marche hors du chemin, plus il court vaillamment, plus il s'éloigne du terme.
Si tu cherches où aller, sois uni au Christ, parce qu'il est en personne la vérité à laquelle nous désirons parvenir : C'est la vérité que ma bouche proclame. Si tu cherches où demeurer, sois uni au Christ, parce qu'il est en personne la vie : Celui qui me trouvera trouvera la vie, et il obtiendra du Seigneur le salut.
Sois donc uni au Christ, si tu veux être en sûreté : tu ne pourras pas t'égarer puisque lui-même est le chemin. C'est pourquoi ceux qui sont unis à lui ne marchent pas dans un pays sans routes, mais par un chemin droit. En outre, le Christ ne peut pas se tromper, parce qu'il est lui-même la vérité et enseigne toute vérité. Il dit en effet : Je suis né, je suis venu pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Enfin il ne peut être mis en échec, parce que c'est lui-même qui est la vie et qui donne la vie, ainsi qu'il le dit : Moi, je suis venu pour qu'ils aient la vie, pour qu'ils l'aient en abondance.

Saint Thomas d'Aquin, Commentaire sur l'Évangile de Jean.

jeudi 9 août 2007

Notre activite au ciel (fin)


Notre activité au ciel (fin)

Mais sur terre comme les hommes sont plus faibles constitutivement que les anges, car, en plus de la composante spirituelle - l'âme - ils sont aussi dépendants de la matière ­ le corps -, là Dieu décida, toujours mû par cet amour incommensurable, de venir à la rescousse des humains, en envoyant son Fils bien-aimé, Jésus-Christ, nous libérer des attaches du péché et donnant sa vie en rançon pour nous afin de nous rétablir dans la condition d'enfants de Dieu le Père, de nous (lire la suite) permettre de regagner l'Amour perdu ; Et tant que nous pérégrinons sur terre, satan n'a de cesse d'essayer de nous prendre dans ses pièges subtils. C'est pourquoi le Père et le Fils nous ont envoyé leur Esprit d'Amour pour que nous puissions rester fidèles à l'alliance passée avec Dieu au moment de notre baptême.
Cette vie d'Amour et dans l'Amour sur terre, nourrie aux sacrements d'Amour que sont notamment l'Eucharistie et la confession, est comme le ciel commencé ici-bas, un début de bonheur et de gloire, une vie en Dieu et pour Dieu.
Nous ne voyons Dieu qu'avec les yeux de la foi. Et nous continuons de le chercher sans cesse, ardemment désireux d'arriver à la vision céleste.
Et voilà que cette quête d'ici-bas se poursuivra d'une certaine façon au ciel ! Non pas que nous chercherons Dieu, puisque nous l'aurons trouvé et que nous serons établis définitivement en la présence du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Mais en ce sens que, d'une part, aimer sera notre seule activité, la charité étant la seule vertu qui garde sa raison d'être devant Dieu (cf. 1 Corinthiens 13, 13), et, comme l'amour appelle l'amour, comme celui qui se trouve avec l'aimé l'aime de plus en plus intensément, cet amour dans l'Amour ne fera que croître indéfiniment. Et, d'autre part, en ce sens aussi que notre connaissance du Dieu trinitaire ne pourra que croître, tout comme la fréquentation de l'ami nous permet de le connaître de mieux en mieux, de découvrir ou d'approfondir des aspects de sa personnalité, les richesses de sa nature. À fortiori s'agissant de Dieu, des trois Personnes divines, dont les qualités sont infinies et parfaites et s'offrent à des explorations sans fin.
Tibi laus, tibi glori, tibi gratiarum actio in saecula sempiterna, o Beata Trinitas, chante l'Église lors de la solennité de la Très Sainte Trinité : "À toi la louange, à toi la gloire, à toi l'action de grâces, dans les siècles des siècles, ô Trinité bienheureuse." Et pour que notre contemplation soit plus plénière et plus intense, dès ici-bas, demandons à la très Sainte Vierge de nous introduire dans la vie intra-trinitaire, de nous parler de Dieu le Père, de Dieu le Fils et de Dieu le Saint-Esprit, dont Elle connaît plus que quiconque la hauteur, la largeur, la profondeur de l'Amour de Dieu (cf. Romains 8, 29).

mercredi 8 août 2007

Saint Dominique

Saint Dominique

Le Fils que j’ai engendré par nature et de toute éternité, ayant pris une nature humaine, m’a obéi parfaitement en toutes choses, jusqu’à la mort. Dominique, mon fils adoptif, a mis lui aussi, dans toutes ses œuvres, depuis son enfance jusqu’à la fin de sa vie, la règle de l’obéissance à mes préceptes. Il n’a jamais une seule fois transgressé aucun de mes commandements, il a gardé intacte la virginité de son corps et de son âme, et toujours conservé la grâce du baptême en laquelle il avait trouvé sa renaissance spirituelle. Mon Fils par nature, Verbe éternel de ma bouche, a publiquement annoncé au monde les enseignements dont je l’avais chargé. Il a rendu témoignage à la vérité, ainsi qu’il l’a dit à Pilate (cf. Jean 18, 37). Dominique, mon fils adoptif, (lire la suite) a de même prêché publiquement aux hommes la vérité de mes paroles, tant aux hérétiques qu’aux catholiques, par lui-même ou par d’autres, non seulement pendant sa vie, mais par ses successeurs, car par eux il prêche et prêchera encore. Mon Fils par nature a envoyé ses disciples, mon fils adoptif a envoyé ses frères. Mon Fils par nature est mon Verbe, mon fils adoptif est le héraut, le porte-parole de mon Verbe. Voilà pourquoi, par une grâce toute spéciale, il lui a été donné, ainsi qu’à ses frères, de comprendre la vérité de mes paroles et de ne s’en point s’écarter. Mon Fils par nature a consacré toute sa vie, toutes ses actions, ses enseignements comme ses exemples, au salut des âmes. Dominique, mon fils adoptif, a mis toute sa passion, tous ses efforts, à délivrer les âmes des lacets de l’erreur et du vice. Sauver les âmes, telle est la fin principalement pour laquelle il a planté et arrosé son ordre. Voilà pourquoi je te dis qu’en tous ses actes il peut être comparé à mon Fils par nature ; voilà pourquoi je te montre aujourd’hui l’image de son corps, qui a eu beaucoup de ressemblance avec le très saint Corps de mon Fils unique.

Dieu dans une vision à sainte Catherine de Sienne, dans Bienheureux Raymond de Capoue, Vie de sainte Catherine de Sienne, Paris, 200, p. 210-211.