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mardi 31 mai 2011

« Heureuse, toi qui as cru »

« Heureuse, toi qui as cru »

Lorsque l'ange annonce à Marie le mystère de sa maternité virginale, il lui apprend, pour éclairer sa foi par un exemple, qu'une femme âgée et stérile a conçu, ce qui fait comprendre que Dieu peut accomplir tout ce qu'il a décidé.
Dès que Marie l'eut appris, elle partit vers la montagne de Judée. Ce n'était de sa part ni incrédulité en la prophétie, ni incertitude sur cette annonce, ni doute sur l'exemple proposé. Elle partait dans l'allégresse de son désir, pour l'accomplissement d'un service, avec l'empressement de sa joie.
Elle qui était maintenant remplie de Dieu, où pouvait-elle se rendre avec empressement, sinon vers les hauteurs ? (lire la suite) La grâce du Saint-Esprit ne connaît pas les hésitations ni les retards. ~ L'arrivée de Marie et la présence du Seigneur manifestent aussitôt leurs bienfaits, car, au moment même où Élisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit en elle, et elle fut remplie de l'Esprit Saint.
Remarquez les nuances et l'exactitude de chaque mot. Élisabeth fut la première à entendre la parole, mais Jean fut le premier à ressentir la grâce : la mère a entendu selon l'ordre naturel des choses, l'enfant a tressailli en raison du mystère ; elle a constaté l'arrivée de Marie, lui, celle du Seigneur ; la femme, l'arrivée de la femme, l'enfant, celle de l'enfant ; les deux femmes échangent des paroles de grâce, les deux enfants agissent au-dedans d'elles et commencent à réaliser le mystère de la piété en y faisant progresser leurs mères ; enfin, par un double miracle, les deux mères prophétisent sous l'inspiration de leur enfant.
Jean a tressailli, la mère a été comblée. La mère n'a pas été comblée avant son fils, mais, comme le fils était comblé de l'Esprit Saint, il en a aussi comblé sa mère. Jean a exulté, et l'esprit de Marie a exulté, lui aussi. L'exultation de Jean comble Élisabeth ; cependant, pour Marie, on ne nous dit pas que son esprit exulte parce qu'il est comblé, car celui qu'on ne peut comprendre agissait en sa mère d'une manière qu'on ne peut comprendre. Élisabeth est comblée après avoir conçu, Marie, avant d'avoir conçu. Heureuse, lui dit Élisabeth, toi qui as cru.
Heureux, vous aussi qui avez entendu et qui avez cru ; car toute âme qui croit conçoit et engendre le Verbe et le reconnaît à ses œuvres.
Que l'âme de Marie soit en chacun de vous, pour qu'elle exalte le Seigneur ; que l'esprit de Marie soit en chacun de vous, pour qu'il exulte en Dieu. S'il n'y a, selon la chair, qu'une seule mère du Christ, tous engendrent le Christ selon la foi. Car toute âme reçoit le Verbe de Dieu, pourvu qu'elle soit irréprochable et préservée des vices en gardant la chasteté dans une pureté intégrale.
Toute âme qui peut vivre ainsi exalte le Seigneur, comme l'âme de Marie a exalté le Seigneur, et comme son esprit a exulté en Dieu son Sauveur.
En effet, le Seigneur est exalté, comme vous l'avez lu ailleurs : Exaltez le Seigneur avec moi. Certes, la parole humaine ne peut faire grandir le Seigneur, mais c'est en nous qu'il est exalté ; en effet, le Christ est l'image de Dieu. Par conséquent, Si l'âme agit de façon juste et religieuse, elle exalte cette image de Dieu, à la ressemblance de qui elle a été créée ; et par conséquent, en exaltant cette image, elle s'élève par une certaine participation à sa sublimité (saint Ambroise).

lundi 30 mai 2011

Jésus travaille toujours (4)

Jésus travaille toujours (4)

« Je suis descendu du ciel pour faire non pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé » (Jean 6, 38). Cela nous surprend, habitués que nous sommes à suivre nos caprices et à refuser plus ou moins ouvertement toute espèce d’autorité. Par là, Jésus montre qu’il ne cherche aucun avantage à son profit, ni à plaire aux gens. D’ailleurs, il avertit clairement son auditoire : « Malheur à vous, quand tous les gens diront du bien, de vous. C’est de cette manière, en effet, que leurs pères agissaient avec les faux prophètes » (Luc 6, 26). « Si je n’avais pas fait chez eux ces œuvres que nul n’a faites, ils seraient sans péché ; mais maintenant, non seulement ils les ont vues, mais ils me haïssent ainsi que mon Père » (Jean 15, 24). (lire la suite) « Je vous l’ai dit, et vous n’y croyez pas. Les ouvres que je fais au nom de mon Père, ce sont elles qui témoignent pour moi » (Jean 10, 25). « Si vous étiez des aveugles, vous seriez sans péché ; mais précisément parce que vous dites : Nous voyons ! votre péché dure » (Jean 9, 41). Ils présument d’être justes et dans le vrai alors qu’ils sont dans l’erreur. « Si nous recevons les témoignage des hommes ; le témoignage de Dieu lui est supérieur, car voici le témoignage de Dieu : Il a témoigné au sujet de son Fils » (1 Jean 5, 9), mais « les siens ne l’ont pas reçu » (Jean 1, 11).
A chacun de nous le Seigneur peut demander : « Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de mon propre chef ; mais c’est le Père, qui est en moi à demeure, qui lui-même accomplit ses œuvres » (Jean 14, 10). Autrement dit, les œuvres du Fils sont en même temps celles du Père. Elles sont de l’un comme de l’autre, parce que le Père et lui ne font qu’un (cf. Jean 17, 21).
« C’est ce que j’ai vu auprès de mon Père que je dis » (Jean 8, 38).car, « je ne puis rien faire de moi-même » (Jean 5, 30). Je n’ai pas de volonté distincte de celle du Père et du Saint-Esprit. Nous agissons ensemble, d’un commun accord, parce que nous formons un seul et même Dieu. « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé » (Jean 4, 14). « C’est ce que nous savons que nous disons, et ce que nous avons vu que nous attestons » (Jean 3, 11).
« C’est parce que je t’ai dit : Je t’ai vu sous le figuier, que tu crois ! Tu verras bien plus fort que cela » (Jean 1, 50), dit le Seigneur à Nathanaël. Et Nicodème de confesser : « C’est de la part de Dieu, nous le savons, que tu es venu en docteur. Personne, en effet, ne peut faire les miracles que tu fais, si Dieu n’est pas avec lui » (Jean 3, 2).

(à suivre...)

dimanche 29 mai 2011

Jésus travaille toujours (3)

Jésus travaille toujours(3)

« Tandis qu’il était à Jérusalem pendant la Pâque, durant la fête, beaucoup crurent en lui, en voyant les miracles qu’il accomplissait » (Jean 2, 23). Mais pas seulement à ce moment-là. Ces miracles ne suffisaient pas à ouvrir pleinement les yeux de ses contemporains, qui se demandaient : « Quand le Messie viendra, fera-t-il plus de miracles que n’en a fait celui-ci ? » (Jean 7, 31). Le prophète avait annoncé : « Malheur à ceux qui se croient sages, et se prennent pour intelligents » (Isaïe 5, 21),ce qui est le propre des esprits forts, manifestement si nombreux à l’époque du Christ. et de nos jours encore, parmi nos rationalistes fieffés.
Jésus, tout en gardant patience, en appelle au témoignage de tout ce qu’il fait : (lire la suite) « Quand même vous ne me croiriez pas, du moins croyez en ces œuvres, et vous saurez de science sûre que le Père est en moi et que je suis dans le Père » (Jean 10, 38). De science sûre. Encore faut-il ne pas avoir la « nuque raide » (Exode 32, 9), ni un « cœur de pierre » (Ezéchiel 36, 26) pour croire. « Mon enseignement n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé. Si quelqu’un veut faire la volonté de Dieu, il saura, pour ce qui est de cet enseignement, s’il vient de Dieu, ou si je parle de mon propre chef » (Jean 7, 16-17). Tout le problème est là : que les gens veuillent effectivement faire la Volonté de Dieu et ne cherchent pas leur « gloire personnelle » (Jean 7, 18).
Peut-être était-il trop tôt pour que les interlocuteurs de Jésus le comprennent ? Lui-même annonce : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, vous reconnaîtrez alors que c’est Moi, et que je ne fais rien de mon propre chef, mais que ce que je dis est cela même que le Père m’a enseigné » (Jean 8, 28).
Jésus enseigne inlassablement et accompagne sa prédication de signes sensibles, de faits prodigieux, qui constituent ce que nous appelons des « motifs de crédibilité ». ils sont corroborés ; avalisés par le témoignage même de Dieu le Père. « Moi, le témoignage que j’ai est plus grand que celui de Jean : les œuvres que le Père m’a donné à accomplir, ces œuvres mêmes que je fais me rendent témoignage que c’est le Père qui m’a envoyé. Et le Père qui m’a envoyé m’a rendu lui-même témoignage » (Jean 5, 36-37).
Il l’a fait au jour du baptême de Jésus par son cousin Jean-Baptiste : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur » (Matthieu 3, 17). Il l’a renouvelé lors de la transfiguration de Jésus dans la gloire qu’il tient du Père, sur le mont Thabor : « Celui-ci est mon Fils élu : écoutez-le ! » (Luc 9, 35). Il est « mon élu, que j’agrée ; j’ai mis tout ma joie en lui » (Isaïe 42, 1). « Moi-même, aujourd’hui je t’ai engendré » (Psaume 2, 7), dans l’aujourd’hui éternel qui est l’aujourd’hui permanent de Dieu.

(à suivre…)

samedi 28 mai 2011

Jésus travaille toujours (2)

Jésus travaille toujours (2)

Tandis qu’il était à Jérusalem pendant la Pâque, durant la fête, aux Juifs qui l’attaquent parce qu’il effectue des guérisons le jour du sabbat, Jésus rétorque : « Mon Père ne s’arrête pas d’œuvrer et j’œuvre moi aussi » (Jean 5, 17). Il ne cherche pas à se justifier. Il en appelle au témoignage de son Père qui ne cesse de travailler, d’agir, car il est Acte Pur, et, puisqu’il est son Fils, indissociablement uni à lui, il travaille également en continu. Le sabbat ne peut l’arrêter. « Le sabbat a été fait pour l’homme, leur disait-il, et non l’homme pour le sabbat, si bien que le Fils de l’homme est maître même su sabbat » (Marc 2, 27-28). (lire la suite)
Le Père travaille, le Fils travaille aussi. « En vérité, en vérité, je vous le dis : le Fils ne peut rien faire de lui-même qu’il ne le voie faire au Père, car ce que fait celui-là, le Fils le fait pareillement » (Jean 5, 19). Et si Jésus réalise des prodiges, le Père « montrera des œuvres encore plus grandes que celles-ci, au point que vous serez dans l’étonnement » (Jean 5, 20).
C’est pourquoi, après la multiplication des pains et des poissons, les gens disaient : « C’est vraiment lui le Prophète qui doit venir dans le monde », et ils voulaient s’emparer de lui « pour le faire roi » (Jean 6, 14-15).
« Le Père aime le Fils, et il a tout remis entre ses mains » (Jean 3, 35). Il lui a confié un message à révéler aux nations : « C’est ce que j’ai appris de lui que je dis au monde » (Jean 8, 26). « Ce n’est pas, en effet, de mon propre chef que j’ai parlé ; mais le Père qui m’a envoyé, c’est lui qui m’a prescrit ce que j’avais à dire et à faire entendre. Et je sais que le commandement donné par lui est la vie éternelle. Ainsi donc, ce que je dis, je le dis tel que le Père me l’a dit » (Jean 12, 49-50), dans une fidélité extrême, car le Christ profère la Parole même du Père.
Jésus a « fait et enseigné » (Actes 1, 1). Il a accompli des miracles « afin que les œuvres de Dieu apparaissent au grand jour » (Jean 9, 3). Il ajoute qu’il doit, tant qu’il fait jour, accomplir les œuvres de celui qui l’a envoyé. « La nuit va venir, alors personne ne pourra plus mes accomplir » (Jean 9, 4). Mais même en agissant en plein jour, nombreux sont ceux qui ne le reconnaissent pas : « C’est pour exercer un jugement que je suis venu en ce monde : pour que ceux qui ne voient pas voient et que ceux qui voient deviennent aveugles » (Jean 9, 39). « Tu crois parce que tu m’as vu ! Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! » (Jean 20, 29).

(à suivre…)

vendredi 27 mai 2011

Jésus travaille toujours (1)

Jésus travaille toujours (1)

Aux Juifs qui l’attaquent parce qu’il effectue des guérisons le jour du sabbat, Jésus rétorque : « Mon Père ne s’arrête pas d’œuvrer et j’œuvre moi aussi » (Jean 5, 17). Il ne cherche pas à se justifier. Il en appelle au témoignage de son Père qui ne cesse de travailler, d’agir, car il est Acte Pur, et, puisqu’il est son Fils, indissociablement uni à lui, il travaille également en continu. Le sabbat ne peut l’arrêter. « Le sabbat a été fait pour l’homme, leur disait-il, et non l’homme pour le sabbat, si bien que le Fils de l’homme est maître même su sabbat » (Marc 2, 27-28).
Le Père travaille, le Fils travaille aussi. « En vérité, en vérité, je vous le dis : le Fils ne peut rien faire de lui-même qu’il ne le voie faire au Père, car ce que fait celui-là, le Fils le fait pareillement » (Jean 5, 19). Et si Jésus réalise des prodiges, le Père « montrera des œuvres encore plus grandes que celles-ci, au point que vous serez dans l’étonnement » (Jean 5, 20). (lire la suite)
C’est pourquoi, après la multiplication des pains et des poissons, les gens disaient : « C’est vraiment lui le Prophète qui doit venir dans le monde », et ils voulaient s’emparer de lui « pour le faire roi » (Jean 6, 14-15).
« Le Père aime le Fils, et il a tout remis entre ses mains » (Jean 3, 35). Il lui a confié un message à révéler aux nations : « C’est ce que j’ai appris de lui que je dis au monde » (Jean 8, 26). « Ce n’est pas, en effet, de mon propre chef que j’ai parlé ; mais le Père qui m’a envoyé, c’est lui qui m’a prescrit ce que j’avais à dire et à faire entendre. Et je sais que le commandement donné par lui est la vie éternelle. Ainsi donc, ce que je dis, je le dis tel que le Père me l’a dit » (Jean 12, 49-50), dans une fidélité extrême, car le Christ profère la Parole même du Père.
Jésus a « fait et enseigné » (Actes 1, 1). Il a accompli des miracles « afin que les œuvres de Dieu apparaissent au grand jour » (Jean 9, 3). Il ajoute qu’il doit, tant qu’il fait jour, accomplir les œuvres de celui qui l’a envoyé. « La nuit va venir, alors personne ne pourra plus les accomplir » (Jean 9, 4). Mais même en agissant en plein jour, nombreux sont ceux qui ne le reconnaissent pas : « C’est pour exercer un jugement que je suis venu en ce monde : pour que ceux qui ne voient pas voient et que ceux qui voient deviennent aveugles » (Jean 9, 39). « Tu crois parce que tu m’as vu ! Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! » (Jean 20, 29).

(à suivre…)

jeudi 26 mai 2011

La guérison de l’aveugle de naissance (1)

La guérison de l’aveugle de naissance (1)

« Jésus vit, en passant, un aveugle de naissance » (Jean 9, 1). Jésus se trouve à Jérusalem pour la fête des tabernacles, qui dure sept jours et au cours de laquelle les Juifs rendent grâce au Tout-Puissant pour les récoltes qu’ils ont obtenues (cf. Exode 16, 13-15). Jésus aimait venir dans la Cité sainte, même s’il n’était pas tenu en tant que Messie par les prescriptions de la Loi mosaïque relatives aux pèlerinages annuels. Cependant, il aurait scandalisé les Juifs, et même ses disciples, s’il ne s’était pas conduit en Juif observant de la Loi. D’ailleurs les Juifs se demandaient : « Qu’en pensez-vous ? Est-ce qu’il ne viendra pas pour la fête ? » (Jean 11, 56). Alors même que l’on « cherchait à le faire mourir », il s’y rend, « non pas ouvertement, mais comme en cachette, quasi in occulto » (Jean 7, 10), tandis que les Juifs le cherchaient et disaient : « Où est-il, celui-là ? » (Jean 7, 11)(lire la suite)
Il aime se rendre au Temple, car c’est « une maison de prière » (Luc 19, 46), la maison de son Père (cf. Jean 2, 16). Certes, le Seigneur se plaît en tout lieu, mais, en tant qu’homme, il montre qu’il ressent le besoin de revenir vers son Père, d’être « chez son Père », comme il l’explique à Marie et à Joseph (Luc 2, 49). Il nous montre par là l’importance de venir prier à l’église, devant le saint-sacrement. C’est lui qui est désormais présent dans ce temple consacré, qui en fait un lieu privilégié de prière, où il nous est bon de nous retrouver avec lui, avec le Père et le Saint-Esprit.
Le Seigneur rencontre donc un aveugle de naissance. « Maître, lui demandèrent ses disciples, est-ce que cet homme a péché, ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » (Jean 9, 2). Les apôtres ont une conception erronée du mal physique : celui-ci n’est pas la conséquence du péché, ni personnel, ni de ses parents. En revanche, c’est l’infirmité morale qui découle du péché. « Jésus répondit : « Ni lui, ni ses parents n'ont péché, mais c'est afin que les œuvres de
Dieu soient manifestées en lui » (Jean 9, 3).
Cet homme est aveugle pour que, dans le dessein de Dieu, sa propre gloire éclate aux yeux des hommes. Le Seigneur apparaît tout au long des Evangiles comme désireux de rendre gloire à son Père. Il dira pareillement de la maladie de Lazare qu’elle est « pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié » (Jean 11, 4). C’est une gloire qu’il veut nous faire partager : « Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu », demande-t-il à Marthe, la sœur de Lazare (Jean 11, 40). Et, dans sa prière sacerdotale, au cours de laquelle il épanche son cœur d’homme, il formule cette exigence : « Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je serai, ils soient aussi avec moi, afin qu’ils puissent voir ma gloire, cette gloire dont tu m’as fait don, parce que tu m’as aimé avant la création du monde » (Jean 17, 24).

(à suivre…)

Marie, la « femme eucharistique » (15)


Marie, la « femme eucharistique » (15)

Marie est présente, avec l'Église et comme Mère de l'Église, dans chacune de nos célébrations eucharistiques. « C'est pourquoi personne mieux qu'elle ne peut nous apprendre à comprendre et à vivre avec foi et amour la messe, en nous unissant au sacrifice rédempteur du Christ. Lorsque nous communions, nous aussi, comme Marie et unis à elle, nous nous unissons au bois de la Croix que Jésus, à travers son amour, a transformé en instrument de salut, et nous prononçons notre « Amen », notre « oui » à l'Amour crucifié et ressuscité » (Benoît XVI, Angélus, 11 septembre 2005). (lire la suite)
« Que Marie très sainte, Vierge immaculée, arche de l'alliance nouvelle et éternelle, nous accompagne sur ce chemin de la rencontre avec le Seigneur qui vient. En elle, se réalise de la manière la plus parfaite l'essence de l'Église. L'Église voit en Marie (…) son icône la mieux réussie et elle la contemple comme modèle irremplaçable de vie eucharistique. C'est pourquoi, en présence du « verum Corpus natum de Maria Virgine » sur l'autel, le prêtre, au nom de l'assemblée liturgique, affirme avec les paroles du Canon : « Nous voulons nommer en premier lieu la bienheureuse Marie toujours Vierge, Mère de notre Dieu et Seigneur, Jésus-Christ » (Prière eucharistique I). Son saint nom est invoqué et vénéré aussi dans les canons des traditions chrétiennes orientales. Les fidèles, quant à eux, « recommandent à Marie, Mère de l'Église, leur existence et leur travail. S'efforçant d'avoir les mêmes sentiments que Marie, ils aident toute la communauté à vivre en offrande vivante, agréable au Père ». Elle est la Tota pulchra, la Toute-belle, puisque resplendit en elle la splendeur de la gloire de Dieu. La beauté de la liturgie céleste, qui doit se refléter aussi dans nos assemblées, trouve en elle un miroir fidèle. Nous devons apprendre d'elle à devenir nous-mêmes des personnes eucharistiques et ecclésiales pour pouvoir nous aussi, selon la parole de saint Paul, nous présenter « sans tache » devant le Seigneur, comme celui-ci a voulu que nous soyons dès le commencement » (Benoît XVI, encyclique Sacramentum caritatis, n° 96).
Saint Joseph n’a pas eu la possibilité de communier. En revanche, il a possédé le privilège d’être le père nourricier de Jésus et de devoir veiller attentivement sur lui. C’est donc par lui, comme par Marie, que nous devons passer pour nous approcher de notre Seigneur. Nous pouvons appliquer à saint Joseph ces mots de l’Écriture à propos d’un autre Joseph, le patriarche de l’Ancien Testament, que ses frères avaient vendu par jalousie et goût du lucre, et qui avait fini premier ministre du pharaon d’Égypte (Genèse 37). Ayant interprété un songe de pharaon, il comprit qu’à sept années d’abondance succèderaient sept années de disette (Genèse 41, 1-36), il fit emmagasiner de grandes quantités de froment et de ressources alimentaires variées. Si bien que, la famine venue, quand les gens demandaient de quoi manger à pharaon, celui-ci leur disait : « Allez à Joseph », il vous donnera du pain (Genèse 41, 55). Allons nous aussi à Joseph, mais à l’époux de Marie cette fois, et il nous donnera également du pain. Non seulement du pain, mais « le Pain descendu du ciel » (Jean 6, 41). Ce qui fait que saint Joseph est bien présent à nos communions, qu’il préside à la répartition des espèces sacrées, ce dont nous lui sommes très reconnaissants.

(fin)

mercredi 25 mai 2011

Marie, la « femme eucharistique » (14)

Marie, la « femme eucharistique » (14)

Le Père Gabriel-Maria, confesseur de sainte Jeanne de France (1464-1505), rapporte qu’une « fois qu’elle priait et demandait, selon son habitude, à la Vierge de lui enseigner comment lui plaire, ne demandant pas d’autre grâce que de lui plaire et, par elle, à la bienheureuse Trinité, elle entendit en elle-même, très consolée dans son cœur, la Vierge lui dire : Il y a trois choses qui me plaisent par-dessus tout et qui m’ont toujours beaucoup plu quand je vivais sur cette terre, ce sont celles qui se rapportent à la croix de mon Fils, et tu les posséderais si, avec St Paul, tu avais la pratique et la science de la croix. La première : c’est d’écouter mon Fils, ses Paroles et ses enseignements. Pour les entendre, je Le suivais avec les autres femmes, à travers la Galilée et partout où c’était possible. La seconde : c’est de méditer sur ses Blessures, sur sa croix, et sa Passion. C’est pourquoi, j’allais fréquemment, après son Ascension, dans les lieux où il avait souffert. La troisième : c’est le très Saint Sacrement de l’Autel ou la Messe, pour laquelle j’eus les plus grands respects et dévotion. C’est pourquoi, j’entendais la messe chaque jour et j’y communiais ». (lire la suite)
Marie pouvait dire en outre à Estelle Faguette, en 1876, « ce qui m'afflige le plus, c'est le manque de respect qu'on a pour mon Fils dans la sainte communion, et l'attitude de prière que l'on prend, quand l'esprit est occupé d'autres choses, je dis ceci, pour les personnes qui prétendent être pieuses » (cinquième apparition).
« Marie n'a d'autre désir que de conduire les hommes au Christ, de les introduire au cœur du mystère central du christianisme, celui de la Rédemption. Ce Fils qu'elle a déjà mis au monde (...), elle continue maintenant à le donner à l'Église. Si elle aime voir ses enfants rassemblés pour une vibrante manifestation de foi et d'amour, c'est pour les conduire ensemble vers le Pain mystique, symbole de l'unité, de la paix et de la joie éternelle du ciel » (Pie XII, Radio-message au Congrès marial belge, 5 septembre 1954).
Il faut professer que « Marie inaugure la participation de l'Église au sacrifice du Rédempteur ». Elle est l'Immaculée qui accueille inconditionnellement le don de Dieu et, de cette façon, elle est associée à l'œuvre du salut. Marie de Nazareth, icône de l'Église naissante, nous montre que chacun de nous est appelé à accueillir le don que Jésus fait de lui-même dans l'Eucharistie » (Benoît XVI, encyclique Sacramentum caritatis, n° 33). La piété du peuple chrétien a toujours vu « un lien profond entre la dévotion à la Sainte Vierge et le culte de l’Eucharistie ; c’est là un fait que l’on peut observer dans la liturgie tant occidentale qu’orientale, dans la tradition des familles religieuses, dans la spiritualité des mouvements contemporains, même dans ceux des jeunes, et dans la pastorale des sanctuaires marials. Marie conduit les fidèles à l’Eucharistie » (Jean-Paul II, encyclique Redemptoris Mater, n° 44).

(à suivre…)

mardi 24 mai 2011

Marie, la « femme eucharistique » (13)


Marie, la « femme eucharistique » (13)

Marie « nous enseigne véritablement ce que signifie entrer en communion avec le Christ : Marie a offert sa propre chair, son propre sang à Jésus et elle est devenue la tente vivante du Verbe (le tabernacle vivant), se laissant pénétrer dans le corps et l’esprit par sa présence. Nous la prions, Elle notre sainte Mère, pour qu’elle nous aide à ouvrir toujours davantage tout notre être à la présence du Christ ; pour qu’elle nous aide à le suivre fidèlement, jour après jour, sur les routes de notre vie » (Benoît XVI, Homélie pour la Fête du précieux Corps et du précieux Sang de Jésus-Christ, 26 mai 2005). (lire la suite)
Donner une dimension eucharistique à notre existence veut dire aussi expier et réparer pour nos fautes et pour celles de tous les hommes, auxquels nous unissent des liens de la solidarité commune dans la même aventure. Cela signifie également de ne jamais cesser d’adresser à Dieu des demandes pressantes pour qu’il nous prenne en pitié et vienne à notre aide dans tous nos besoins. Cela implique surtout que nous adoptions une attitude d’adoration, humble et fervente.
Marie est là qui nous accueille à chaque Eucharistie, comme elle accueillait les convives de Cana. Moyennant quoi, c’est par son intercession que nous sommes unis au Christ par la grâce : « En moi est toute espérance de vie et de force » (Siracide 24, 25 ».
Marie dans la liturgie eucharistique se présente comme la Mère glorieuse qui dévoile les qualités divines du Pain céleste. Chemin des divins Mystères, Marie est appelée la « Mère mystagogique ». Et, comme l’Esprit a agi en Marie à l’Annonciation en la sanctifiant, de même il opère par les dons eucharistiques en ceux qui y communient. Saint Jean Damascène dit : « Tu demandes comment le pain devient Corps du Christ, et le vin... Sang du Christ ? Moi, je te dis : le Saint-Esprit fait irruption et accomplit cela qui surpasse toute parole et toute pensée... Qu’il te suffise d’entendre que c’est par le Saint-Esprit, de même que c’est de la Sainte Vierge et par le Saint-Esprit que le Seigneur, par lui-même et en lui-même, assuma la chair » (saint Jean Damascène, L’Exposé de la Foi orthodoxe 4, 13). Saint Éphrem dit pour sa part : « Voilà le Feu de l’Esprit dans le sein de sa Mère, voilà le Feu de l’Esprit dans le fleuve du Jourdain. Feu et Esprit dans notre baptême, dans le Pain et dans le Calice, Feu et Esprit » (saint Éphrem, Commentaire de la Genèse).

(à suivre…)

lundi 23 mai 2011

Marie, la « femme eucharistique » (12)


Marie, la « femme eucharistique » (12)

« Un but à atteindre : que ta vie devienne essentiellement — totalement ! — eucharistique » (saint Josémaria, Forge, n° 826). Pour atteindre cet objectif, le meilleur chemin est la très Sainte Vierge. Elle, et elle seule, peut nous aider efficacement à devenir totalement eucharistiques, puisqu’elle l’est elle-même. Il s’agit pour nous de prendre pleinement conscience de ce que nous sommes aussi des tabernacles du Dieu vivant, que nous abritons dans notre âme. Notre vie est appelée à s’imprégner de plus en plus de cette réalité, qui doit lui donner du volume et de la consistance, de la largeur, de la longueur, de la profondeur et de la hauteur, comme disait saint Paul (cf. Ephésiens 3, 18). (lire la suite)
Marie accueillit l’Enfant et devint Mère. En accueillant le Christ à notre tour, nous sommes également transformées et devenons frères et sœurs du Seigneur, car, « à ceux qui l’ont reçu il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jean 1, 12). Il avait déclaré un jour que « quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, c’est lui qui est mon frère et ma sœur et ma mère » (Matthieu12, 50). Et « la Volonté de Dieu, c’est votre sanctification » (1 Thessaloniciens 4, 3). Or, après le baptême, cette sanctification se réalise le plus directement et avec le plus de perfection dans le sacrement de l’Eucharistie, vers lequel toute notre vie spirituelle converge, comme vers sa « source et (son) sommet » (concile Vatican II, const. dogm. Lumen Gentium 11/a).
Cette divinisation consiste à se laisser mouler en Dieu, selon Grignion de Montfort : « Remarquez, s’il vous plaît, que je dis que les saints sont moulés en Marie. Il y a une grande différence entre faire une figure en relief, à coups de marteau et de ciseau, et faire une figure en la jetant en moule : les sculpteurs et statuaires travaillent beaucoup à faire les figures dans la première manière, et il leur faut beaucoup de temps. Mais à les faire dans la seconde manière, ils travaillent peu et les font en fort peu de temps. Saint Augustin appelle la Sainte Vierge « forma Dei : le moule de Dieu ». Celui qui est jeté dans ce moule divin est bientôt formé et moulé en Jésus-Christ, et Jésus-Christ en lui. A peu de frais et en peu de temps il deviendra Dieu, puisqu’il est jeté dans le même moule qui a formé un Dieu. (…) Pour ceux qui embrassent ce secret de la grâce que je leur présente, je les compare avec raison à ces fondeurs et mouleurs qui, ayant trouvé le beau moule de Marie, où Jésus-Christ a été naturellement et divinement formé, sans se fier à leur propre industrie mais uniquement à la beauté du moule, se jettent et se perdent en Marie pour devenir le portrait au naturel de Jésus-Christ » (saint Louis-Marie Grignion de Montfort, Le Secret de Marie, nos 219-220).
Par l’Eucharistie, et donc grâce à Marie, « nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, cohéritiers du Christ » (Romains 8, 17). Nous n’avons alors qu’un seul cœur et une seule âme (cf. Actes 4, 32), parce que, insensiblement mais réellement, s’opère en nous un changement vital, grâce auquel « ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Galates 2, 20).

(à suivre…)

dimanche 22 mai 2011

Marie, la « femme eucharistique » (11)


Marie, la « femme eucharistique » (11)

La participation de Marie à la Passion de Jésus a été bien réelle, et l’iconographie représentant le Cœur de Marie transpercé de sept glaives illustre la douleur qui a été la sienne. En même temps, est-il imaginable que le Cœur de Jésus et celui de Marie aient été plongés dans la tristesse, alors qu’ils étaient en train d’accomplir pleinement la Volonté de Dieu, qui ne peut être qu’aimable, alors qu’ils apportaient le Salut à l’humanité assoiffée de pardon, alors qu’ils donnaient leur vie pour cela ? Et donner sa vie pour en sauver d’autres, la multitude en l’occurrence (Matthieu 26, 28), ne peut se faire dans la tristesse. (lire la suite)
Si le Magnificat traduit la véritable attitude eucharistique, alors nous pouvons supposer qu’au milieu du déchirement que suppose la vision de la mise à mort de son Fils dans des conditions aussi atroces et inhumaines par tous les hommes pécheurs, Marie chantait quand même en elle-même ce chant de louange de Dieu et de reconnaissance, qu’elle magnifiait cette œuvre de Dieu sans précédent et inouïe qu’est la Rédemption de l’humanité opérée par Jésus.
Alors que son Fils était lui tout à la joie d’arriver au terme du travail qu’il avait entrepris trente-trois ans plus tôt en venant parmi nous. « Père, je te rends grâce de ce que tu m’as exaucé » (Jean 11, 41). Il éprouve la satisfaction du devoir accompli, du travail mené à terme avec succès, et qui a aboutit à un véritable chef-d’œuvre. Son Cœur – il n’est pas de Cœur plus amoureux, plus épris que le sien – doit être débordant de joie. Cette joie dont saint Josémaria disait qu’elle a les racines en forme de croix (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 43).
Remercions Marie dans l’Eucharistie, lorsque nous sommes avec son Fils. « Efforce-toi de rendre grâces à Jésus dans l'Eucharistie en chantant les louanges de Notre-Dame, de la Vierge pure, sans tache, de celle qui a mis au monde le Seigneur. — Et, audacieux comme un enfant, ose dire ces paroles à Jésus : mon bel amour, bénie soit la Mère qui t'a mis au monde ! Cela lui fera plaisir à coup sûr, et il n'en mettra que plus d'amour dans ton âme » (saint Josémaria, Forge, n° 70).
Marie est le modèle de toutes les vertus, vécues dans la plus grande perfection possible pour une créature. C’est l’avis unanime des théologiens. Pour l’Aquinate, « la Vierge accomplit les œuvres de toutes les vertus. Les autres saints excellèrent en quelques-unes d’entre elles. (…) Mais la Bienheureuse Vierge, elle, est le modèle et l’exemplaire de toutes les vertus. En Elle, vous trouvez un modèle d’humilité. Ecoutez ses paroles : « Voici la servante du Seigneur » (Luc 1, 18). Et encore : « Le Seigneur a regardé la bassesse de sa servante » (Luc 1, 48). Elle est aussi un modèle de chasteté ; de son propre aveu en effet elle ne connaît pas d’homme (cf. Luc 1, 34). Et comme il est facile de le constater, elle donne l’exemple de toutes les vertus » (saint Thomas d’Aquin, In Salutationem Angelicam 7).

(à suivre…)

samedi 21 mai 2011

Marie, la « femme eucharistique » (10)

Marie, la « femme eucharistique » (10)

Si Marie nous a donné l’Eucharistie, en nous donnant son Fils et en participant à sa Passion et à la Croix, l’Eucharistie nous donne aussi Marie. En effet, c’est lorsque le Sacrifice rédempteur, anticipé sous forme sacramentelle le Jeudi Saint, est achevé que Jésus nous donne sa Mère et que s’inaugure sa Maternité spirituelle envers toute l’humanité. Il y a réciprocité. Jésus met un terme à la maternité humaine de Marie et lui substitue la maternité spirituelle.
Ici aussi Jésus appelle Marie « femme », toujours pour souligner la nouvelle maternité qui lui est conférée. Marie avait donné naissance à Jésus, maintenant, elle reçoit une nouvelle naissance du Verbe crucifié. Elle entre désormais dans la Jérusalem céleste, dans le temple de la Nouvelle Alliance, qui est le corps et le sang de son Jésus versés pour le pardon des hommes. Mieux encore, (lire la suite) elle devient elle-même cette Jérusalem nouvelle, l’Église sainte vivifiée par les sacrements, en premier lieu par le Christ eucharistique.
Mais Jésus ne pouvait pas nous donner Marie si Marie ne nous avait pas donné d’abord Jésus. Notre Dame est ainsi dès le premier instant très étroitement unie à l’œuvre de la Rédemption, très directement impliquée, et nous comprenons bien qu’elle soit devenue la Médiatrice de toutes les grâces. Cela semble aller de soi. Dès les premières vêpres de l'office des très précieux Corps et Sang du Christ, en invitant à célébrer l'institution de l'Eucharistie, l'hymne Pange lingua parle de la Vierge Marie : « Chante, ô ma langue, le mystère de ce corps glorieux et du précieux sang, fruit d'un illustre sein. (...) Il nous a été donné, il nous est né d'une Vierge intacte. » L'Ave verum commence et finit par Marie : « Salut, ô corps vraiment né de la Vierge Marie ; corps vraiment immolé sur la Croix pour le salut de l'homme ; dont le côté ouvert a laissé couler l'eau et le sang. (...) Ô doux Jésus, ô bon Jésus, ô Jésus Fils de la Vierge Marie ! » Nous pouvons dire à bon droit que « dans la Vierge Marie tout est rapporté au Christ et tout dépend de lui » (Paul VI, exhort. ap. Marialis cultus, 2 février 1974, n° 25).
« Dans l'Eucharistie, l'Église s'unit pleinement au Christ et à son sacrifice, faisant sien l'esprit de Marie. C'est une vérité que l'on peut approfondir en relisant le Magnificat dans une perspective eucharistique. En effet, comme le cantique de Marie, l'Eucharistie est avant tout une louange et une action de grâce. Quand Marie s'exclame : « Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur », Jésus est présent en son sein. Elle loue le Père « pour » Jésus, mais elle le loue aussi « en » Jésus et « avec » Jésus. Telle est précisément la véritable « attitude eucharistique » (EE, n° 58). La Passion du Christ a été une réalité extrêmement cruelle pour lui, au point de suer du sang et de l’eau (cf. Luc 22, 44) durant son Agonie, et de supplier son Père d’éloigner ce calice de souffrance de lui (Luc 22, 42).

(à suivre…)

vendredi 20 mai 2011

Marie, la « femme eucharistique » (9)

Marie, la « femme eucharistique » (9)

C’est tout au long de sa vie que Marie fait sienne la dimension eucharistique de l’existence de Jésus. Car elle s’est par avance, et continuellement, unie au Sacrifice par un sacrifice de sa propre vie qui, non seulement lui a été prédit par le vieillard Siméon (Luc 2, 34-35), mais a été vécu avant même de par les circonstances dramatiques de la naissance du Sauveur, dans cette misérable grotte de Bethléem, qui est devenue un lieu sacré entre tous. Étymologiquement, Bethléem est « la maison du pain », devenue un jour mémorable la maison du vrai Pain de Vie, grâce à Marie. C’est la maison qui abrite la Sainte Famille, une famille dont nous faisons partie depuis que nous avons été baptisés. Nous sommes ainsi placés sous la protection de Joseph et de Marie, comme l’Enfant Jésus. « Sous l'abri de votre miséricorde, nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu. Ne méprisez pas nos prières quand nous sommes dans l'épreuve, mais de tous les dangers délivrez-nous toujours, Vierge glorieuse, Vierge bienheureuse » (prière Sub tuum praesidium). Et c’est vers ce foyer béni que nous revenons continuellement. Parce que nous savons d’expérience que « c’est toujours par Marie que l’on va et que l’on « revient » à Jésus » (saint Josémaria, Chemin, n° 495). (lire la suite)
« Se préparant jour après jour au Calvaire, Marie vit une sorte « d'Eucharistie anticipée », à savoir une « communion spirituelle » de désir et d'offrande, dont l'accomplissement se réalisera par l'union avec son Fils au moment de la passion et qui s'exprimera ensuite, dans le temps après Pâques, par sa participation à la Célébration eucharistique, présidée par les Apôtres, en tant que « mémorial » de la passion » (EE, n° 56). S’unissant ainsi au Sacrifice de son Fils, « Marie apporte à l’œuvre du salut sa contribution maternelle, qui prend la forme d’un enfantement douloureux, l’enfantement de l’humanité nouvelle » (Jean-Paul II, Audience générale, 17 septembre 1997).
Nous voyons ainsi comment Marie est inséparable de l’Eucharistie. Le Christ nous donne sa Mère. « Vivre dans l'Eucharistie le mémorial de la mort du Christ suppose aussi de recevoir continuellement ce don. Cela signifie prendre chez nous – à l'exemple de Jean – celle qui chaque fois nous est donnée comme Mère. Cela signifie en même temps nous engager à nous conformer au Christ, en nous mettant à l'école de sa Mère et en nous laissant accompagner par elle. Marie est présente, avec l'Église et comme Mère de l'Église, en chacune de nos Célébrations eucharistiques. Si Église et Eucharistie constituent un binôme inséparable, il faut en dire autant du binôme Marie et Eucharistie. C'est pourquoi aussi la mémoire de Marie dans la Célébration eucharistique se fait de manière unanime, depuis l'antiquité, dans les Églises d'Orient et d'Occident » (EE, n° 57).

(à suivre…)

jeudi 19 mai 2011

Marie, la « femme eucharistique » (8)

Marie, la « femme eucharistique » (8)

« C’est en communion avec la Très Sainte Vierge Marie et en faisant mémoire d’elle, ainsi que de tous les saints et toutes les saintes, que l’Église offre le sacrifice eucharistique » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1370).
La puissance d’intercession de Marie est très grande. Nous pourrions dire illimitée, parce que, comme le soulignait saint Josémaria, Jésus ne peut pas lui dire non, car elle ne lui a jamais rien refusé. Comme le prêchait le saint Curé d’Ars, « Notre Seigneur est là comme victime... aussi, tenez, une prière bien agréable à Dieu, c'est de demander à la Sainte Vierge d'offrir au Père Éternel son divin Fils, tout sanglant, tout déchiré pour la conversion des pécheurs : c'est la meilleure prière que l'on puisse faire, puisque enfin toutes les prières se font au nom et par les mérites de Jésus-Christ. Mes enfants, écoutez bien ça : toutes les fois que j'ai obtenu une grâce, je l'ai demandée de cette manière, cela n'a jamais manqué » (Mgr René Fourrey, Ce que prêchait le Curé d'Ars). (lire la suite)
Mais, au-delà de cette participation, le pape Jean-Paul II nous a montré que l’on « peut deviner indirectement le rapport entre Marie et l’Eucharistie à partir de son attitude intérieure. Par sa vie tout entière, Marie est une “femme eucharistique”» (EE, nos 53-58), celle qui ne fait vraiment qu’un avec son divin Fils, puisqu’il est la chair de sa chair, et qu’il tient d’elle son sang, versé pour le salut du monde. O admirabile commercium ! « ô échange admirable ! » Et il précisait que lorsque le prêtre refait le geste du Christ à la dernière Cène, en obéissant à son commandement rappelé à l’instant, « nous accueillons en même temps l'invitation de Marie à lui obéir sans hésitation : « Faites tout ce qu'il vous dira » (Jean 2, 5). Avec la sollicitude maternelle dont elle témoigne aux noces de Cana, Marie semble nous dire : « N'ayez aucune hésitation, ayez confiance dans la parole de mon Fils. Lui, qui fut capable de changer l'eau en vin, est capable également de faire du pain et du vin son corps et son sang, transmettant aux croyants, dans ce mystère, la mémoire vivante de sa Pâque, pour se faire ainsi “pain de vie” » (Ibid., n° 54).
Cana est le début de la nouvelle économie que le Seigneur vient inaugurer et dont l’Eucharistie est le centre. Jésus y appelle Marie « femme » et non « Mère », indiquant par là qu’elle devient la tête d’une nouvelle génération d’hommes et de femmes, celle des baptisés qui s’alimentent de la nourriture eucharistique.

(à suivre…)

mercredi 18 mai 2011

Marie, la « femme eucharistique » (7)


Marie, la « femme eucharistique » (7)

« En communiant sa Mère, Jésus-Christ lui rend, dans une restitution pleine d’amour, le don sacré qu’il en a reçu. Il lui redonne cette chair, ce sang qu’elle lui a offerts à son entrée dans le monde. Toujours plus magnifique en sa grâce, il les multiplie dans l’effusion de ses largesses, et il donne le centuple de ce qu’il a reçu. Marie avait offert à Jésus une chair de victime. Jésus lui rend une chair déifiée ; Elle lui avait fourni un sang humble et passible, il le lui rend immortel et glorieux. A la place de ce lait virginal, avec lequel Marie avait alimenté la vie mortelle de son Enfant, Jésus l’abreuve d’un calice qui porte aux lèvres de Marie des flots de vie divine. Ainsi, l’Eucharistie devient la récompense de la maternité de la Très Sainte Vierge ; et après avoir préparé le froment des élus à Nazareth, la Mère de Jésus s’en nourrit sur le Mont Sion, recevant sous cette forme sacrée le juste prix de son dévouement maternel » (abbé Perdreau, Les dernières années de la Très Sainte Vierge). (lire la suite)
L’Eucharistie étant une action trinitaire, « lorsque Marie communiait, les divines personnes descendaient en Elle, comme au jour de l’Incarnation, et Elles se faisaient un nouveau sanctuaire du Cœur de Marie. Le Père y était par concomitance, le Fils par sa réelle présence, et le Saint-Esprit par infusion. Chose admirable : alors le Verbe Incarné opérait sur le Saint-Esprit dans le Saint-Sacrement, par rapport à Marie, ce que le Saint-Esprit a opéré sur le Verbe Incarné dans le sein de sa Mère. Dans le mystère de l’Incarnation, le Saint-Esprit a formé un Dieu Incarné pour rendre Marie une même chose avec son Fils en unité de chair, selon cette belle parole de saint Augustin : « La chair de Marie est la chair de Jésus-Christ » ; et le Verbe Incarné en l’Eucharistie donne le Saint-Esprit à sa Mère pour se l’unir en l’unité d’amour et d’esprit » (T.R.P. Clovis de Provins, o.m.c., Notre-Dame de la Trinité).
Marie n’était pas présente seulement pendant la célébration eucharistique de la première communauté chrétienne à Jérusalem, puis à Éphèse ; elle l’est tout autant, quoique de façon différente, à toute messe qui est célébrée dans le monde. « Celle qui est présente aux desseins divins, celle qui veille avec son Fils au déploiement de l’économie de salut, et qui, avec lui, en est le couronnement, est certainement présente aussi au sommet des sacrements, le mystère eucharistique ; on y entre avec Elle et par Elle comme au Paradis ; Elle est là, du Gloria au Communicantes, à la consécration, nouvelle venue de son Fils dans l’Église et dans les âmes. La consécration inspire à Daniélou, en tant que prêtre, un nécessaire recours à la Sainte Vierge pour lui demander l’humilité dont elle proclame, lors de la Visitation, qu’elle fut regardée par Dieu, et la foi, aussi. La Sainte Vierge est celle en qui « la Passion existait déjà », avant même que l’heure ne fût venue, présente à l’Eucharistie comme au Golgotha, où dans le Cœur de Jésus c’est le sien qu’un glaive avait déjà percé, par la parole du vieillard Siméon ».

(à suivre…)

mardi 17 mai 2011

Marie, la « femme eucharistique » (6)

Marie, la « femme eucharistique » (6)

Les Evangiles ne nous disent pas que Marie ait été présente lors de l’institution de l’Eucharistie. Celle-ci se passe apparemment entre Jésus et ses apôtres, les Douze, appelés à « faire cela en mémoire de moi » (Luc 22, 19), à rendre présente dans le temps cette célébration de la Pâque salutaire. Sans doute Marie était-elle là, dans la maison, avec les saintes femmes, veillant à ce que le repas se déroule bien. Pour Édith Stein, « il n'y a pas à douter que la Mère de Dieu était présente. Cette présence est d’autant moins exclue que la tradition voulait que ce fût la mère de famille qui allumât les lumières.
Sûrement elle est venue à Jérusalem comme toujours pour la fête de Pâques et a célébré le repas pascal avec tout le groupe qui suivait Jésus. (lire la suite)
Elle qui gardait toutes les paroles de Jésus dans son cœur - combien elle aura dû accueillir en elle Son discours d'adieu : « J'ai désiré ardemment célébrer ce repas pascal avec vous » (Luc 12, 25).
Ne pensait-elle pas à ce moment-là aux noces de Cana (cf. Jean 2, 1-12) ? Maintenant son heure était venue. Maintenant Il pouvait donner ce qu'alors Il ne pouvait suggérer qu'en symbole.
Le lavement des pieds : Il était parmi eux comme celui qui sert (Jean 13). Ainsi l'avait-elle vu durant toute sa vie. Ainsi avait-elle elle-même vécu et vivrait-elle encore.
Elle comprenait le sens mystique du lavement des pieds (cf. Jean 13, 2-11) : celui qui s'approche du saint repas doit être complètement pur. Mais seule Sa grâce peut donner cette pureté.
Ta Sainte communion, ma Mère ! N'était-elle pas comme un retour à cette unité insaisissable, lorsque tu Le nourrissais de Ta chair et de Ton sang ? Mais maintenant, c'est Lui qui Te nourrit.
Ne vois-Tu pas en cette heure le corps mystique tout entier devant Toi, celui qui doit croître par ce saint repas ? Ne le reçois-Tu pas déjà maintenant en tant que Mère, comme demain au pied de la Croix il Te sera remis ?
Ne vois-Tu pas aussi toutes les offenses qui seront faites au Seigneur dans ces espèces, et n’offres-Tu pas satisfaction pour cela ?
Ô Mère, apprends-nous à recevoir le Corps du Seigneur comme Tu l’as reçu » (É. Stein, Le Secret de la Croix).
En revanche, une fois l’Église constituée, après la Pentecôte, il ne fait pas doute que la Sainte Vierge est présente dans les célébrations eucharistiques, au milieu des fidèles assidus « à la fraction du pain » (Actes 2, 42) et qu’elle communie au Corps de son Fils.

(à suivre…)

lundi 16 mai 2011

Droits et devoirs fondamentaux des fidèles et des laïcs dans l'Eglise

Droits et devoirs fondamentaux des fidèles et des laïcs dans l'Eglise


Un nouveau Manuel de droit canonique, sur un sujet encore peu exploré

par Mgr Dominique Le Tourneau, publié chez Wilson & Lafleur, Montréal
distribué en Europe par les Editions Le Laurier
prix de vente 39 euros

Le concile Vatican II a innové en reconnaissant des droits et des devoirs fondamentaux des fidèles et des laïcs dans l'Église. Ils ont trouvé leur place dans le droit canonique, tant latin qu'oriental. Ayant une importance d'ordre constitutionnel et commandant de ce fait l'interprétation et l'application de l'ensemble du droit canonique, leur étude s'imposait. C'est cette étude qui est proposée ici pour la première fois de façon approfondie et systématique.

Marie, la « femme eucharistique » (5)

Marie, la « femme eucharistique » (5)

Marie est tabernacle, ciboire, custode. Même s’il est recommandé que la sainte communion soit distribuée, au moins en partie, avec des hosties consacrées au cours de la messe, pour bien signifier la participation active des fidèles au saint Sacrifice, néanmoins, surtout si l’assemblée est fournie, le prêtre puisera dans la sainte Réserve conservée dans le tabernacle. Nous retrouvons là encore le rôle actif de la Très Sainte Vierge dans l’Eucharistie, puisqu’elle est le « premier tabernacle de l’histoire » (Jean-Paul II, encyclique Ecclesia de Eucharistia (EE), n° 55), qu’elle contient en elle Celui que le monde ne peut contenir. Elle est ce ciboire dans lequel le célébrant, qui est le Christ lui-même à l’autel, vient prendre le saint-sacrement. C’est à Marie qu’il a recours, parce qu’elle seule peut nous donner Celui qu’elle abrite en son sein, (lire la suite) elle qui est la « première custode qui porta en elle le Verbe incarné » (Jean-Paul II, Homélie à Montevideo, 7 mai 1988). Nous pourrions dire aussi la « première monstrance » ou « premier ostensoir », qui présente le Seigneur Jésus à notre adoration, à une contemplation éperdue de tous les instants. Le Christ avec nous, grâce à Marie !
« Lorsque l’Église, devant le Saint-Sacrement, chante la célèbre séquence Ave verum, elle s’écrie : « Je vous salue, ô Corps véritable né de Marie ! » L’Eucharistie et Marie sont inséparables : elle devient un ostensoir où brille le Corps du Sauveur ; c’est un ciboire qui contient l’Hostie sacro-sainte, après être devenue le calice vivant qui le reçut d’abord, en son Incarnation, pour le livrer au jour de sa Rédemption, au Calvaire » (Dom E. Vandeur, Marie et la Sainte Messe). En tant qu’habitacle du Fils de Dieu, que tabernacle vivant, « Marie a exercé sa foi avant même l’institution de l’Eucharistie » (EE, n° 55). Car, si l’Eucharistie découle de la Passion et de la Résurrection de notre Seigneur, elle s’inscrit inévitablement dans le prolongement de l’Incarnation. Il a fallu d’abord que Marie donne sa chair à Jésus pour que Jésus puisse nous donner sa propre chair à manger, nourriture qui non seulement nous unit directement à lui mais aussi indirectement à Marie. Ainsi Marie a été la première à expérimenter ce que nous vivons dans la sainte communion : « Marie a conçu le Fils de Dieu dans la vérité même physique du corps et du sang, anticipant en elle ce qui dans une certaine mesure se réalise sacramentellement en tout croyant qui reçoit, sous les espèces du pain et du vin, le corps et le sang du Seigneur » (Ibid.). « Oserai-je dire davantage ? Pourquoi ne pourrais-je pas communier dans le Cœur de Marie ? Ne pourrais-je pas, après la triple confession, ici, de mon indignité, Domine nom sum dignus, pénétrer dans ce sanctuaire de l’Immaculée Conception, dans ce Temple de Dieu consacré comme nul autre, Autel d’or du Sacrifice auguste de notre Rédempteur, et recevoir, là, en cet abîme de la grâce, recevoir Celui que le monde entier ne pouvait contenir, et qui remplit un jour les entrailles d’une Vierge-Mère ? » (Dom E. Vandeur, Marie et la Sainte Messe).

(à suivre…)

dimanche 15 mai 2011

Marie, la « femme eucharistique » (4)


Marie, la « femme eucharistique » (4)

Le Christ s’est offert « une fois pour toutes » (Romains 6,10). Son Sacrifice rédempteur a été surabondant. C’est l’unique Sacrifice qui nous rachète. Il n’y a qu’une seule messe, celle que le Seigneur a officiée sur la Croix, messe unique, exemplaire, qui est rendue présente dans chaque célébration eucharistique. Et puisqu’il n’y a qu’une seule messe, il va de soi que Marie prend pleinement part à chaque célébration eucharistique, avec les mêmes sentiments qui étaient les siens au Calvaire. Ils ne sauraient être autres. L’Église accomplit le Sacrifice « en communion avec les saints du ciel et, en tout premier lieu, avec la Bienheureuse Vierge, dont elle imite la charité ardente et la foi inébranlable » (Paul VI, exhort. ap. Marialis cultus, 2 février 1974, n° 20). (lire la suite)
Nous sommes ainsi invités à rester debout, au pied de la Croix, avec Marie (Stabat Mater Dolorosa iuxta Crucem lacrymosa dum pendebat Filium, séquence de Jacopone de Todi). Toute la foi de l’Église en l’Eucharistie se concentre en Marie.
Aussi, quand le prêtre dit, en présentant l’Hostie sainte aux fidèles, « le Corps du Christ », en réalité, nous pouvons préciser que c’est la Sainte Vierge qui nous le dit, à chacun de nous, qui intervient personnellement pour nous donner une nouvelle fois son Fils, afin qu’il nous transforme de l’intérieur, qu’il nous sanctifie en demeurant en nous. Quelle autre aspiration Marie pourrait-elle avoir ? De même qu’elle a toujours coopéré parfaitement à l’œuvre de la Rédemption, en adhérant pleinement à la Volonté de Dieu, pareillement elle poursuit cette coopération en rendant le Christ présent dans notre vie, en nous communiquant la Vie à laquelle elle a elle-même donné la vie.
C’est le mystère transcendant de la participation de Marie au rachat de l’humanité et à l’œuvre de notre sanctification, participation active et en première ligne. Marie ne saurait mieux remplir on rôle maternel qu’en contribuant à nous identifier à son Fils, pour que nous arrivions à ne faire qu’un avec lui, dans le Père par l’Esprit Saint, ce qui est l’essence même de notre vocation à la sainteté.

(à suivre…)

samedi 14 mai 2011

Marie, la « femme eucharistique » (3)

Marie, la « femme eucharistique » (3)

Le très saint corps de Jésus a souffert sur la croix, et Marie était associée à son sacrifice.
« Ce divin Corps et Sang, qui après que la consécration sur l'autel, est offert au Père, et devient Communion d'amour pour tous, en nous fortifiant dans l'unité de l'Esprit afin de fonder l'Église, conserve son origine maternelle de Marie. C’est elle qui a préparé ce Corps et ce Sang avant de les offrir au Verbe, comme un don de la famille humaine toute entière, pour que le Verbe s’en revête en devenant notre rédempteur, Grand Prêtre et Victime. A la racine de l'Eucharistie, il y a donc la vie virginale et maternelle de Marie, son expérience débordante de Dieu, son parcours de foi et d'amour, qui à travers le travail de l'Esprit Saint fit de sa chair un temple et de son cœur un autel : car elle a conçu non selon la nature, mais à travers la foi, par un acte libre et conscient : un acte d'obéissance. Et si le Corps que nous mangeons et le Sang que nous buvons est le don inestimable du Seigneur ressuscité pour nous qui sommes de passage sur la terre, il a toujours en lui-même, en tant que Pain embaumé, le goût et l'arôme de la Vierge Mère. (lire la suite) Vere passum, immolatum in Cruce pro homine. Ce Corps a vraiment souffert et a été immolé pour nous les hommes. Né de la Vierge pour être une oblation pure, sainte et immaculée, le Christ offrit sur l’autel de la Croix le Sacrifice unique et parfait que chaque Messe, d'une manière non sanglante, renouvelle et rend présent. A ce sacrifice unique, Marie a pris une part active, elle qui est la première sauvée, la Mère de l’Église. « Elle était debout (cf. Jean 19, 25 ), souffrant cruellement avec son Fils unique, associée d’un cœur maternel à son sacrifice, donnant à l’immolation de la victime, née de sa chair, le consentement de son amour » (cf. Lumen Gentium, n° 58 ; Paul VI, exhort. ap. Marialis cultus, n° 20) : elle l'offrit et elle s'offrit elle-même au Père. Chaque Eucharistie est un mémorial de ce Sacrifice et de cette Pâque qui rend la vie au monde, chaque Messe nous met en communion intime avec elle, la Mère, dont le Sacrifice « devient présent » tout comme le Sacrifice de son Fils « devient présent », aux mots de consécration du pain et du vin prononcés par le prêtre » (Jean-Paul II, Angélus, 5 juin 1983).

(à suivre…)

vendredi 13 mai 2011

Marie, la « femme eucharistique » (2)


Marie, la « femme eucharistique » (2)

Marie est la « nouvelle Ève ». Elle a renversé la situation corrompue par Ève (et par Adam). Elle est la nouvelle Ève : « La désobéissance dont le diable avait été le principe prit fin de la même façon qu'elle avait commencé. Vierge encore et sans corruption, Ève reçut dans son cœur la parole du Serpent et, par là, enfanta la désobéissance et la mort. Mais Marie, la Vierge, l'âme pleine de foi et d'allégresse, répondit à l'Ange qui lui annonçait l'heureux message : Qu'il me soit fait selon votre parole ! C'est d'elle qu'est né Celui par qui Dieu renverse le Serpent, ainsi que les anges et les hommes qui lui ressemblent, tandis qu'il délivre de la mort ceux qui font pénitence de leurs fautes et qui croient en lui » (saint Justin, Dialogue avec Triphon 100). (lire la suite)
« La grâce qui parvient à l'humanité à travers Marie est beaucoup plus abondante que les dommages qui proviennent du péché de nos premiers parents. En Marie, comme en aucune autre créature humaine, nous voyons le triomphe de la grâce sur le péché, nous voyons s'accomplir la prophétie de la Genèse « de la descendance de la femme » qui « écrase la tête » du serpent infernal » (Jean-Paul II, Homélie à Sainte-Marie-Majeure, 8 décembre 1985).
Marie, l’Immaculée conception, était le digne réceptacle préparé de toute éternité par la Très Sainte Trinité, en qui nul obstacle ne s’opposait à la venue de Dieu en elle, tout comme il en allait pour nos premiers parents avant qu’ils ne commissent le péché originel. Mais nous, il importe que nous suivions le conseil de l’écrivain ecclésiastique de dire au Seigneur « que vous ne mettez aucunement votre confiance dans vos mérites, votre force et vos préparations, comme Ésaü, mais dans celles de Marie, votre chère Mère, comme le petit Jacob dans les soins de Rébecca ; que, tout pécheur et Ésaü que vous êtes, vous osez vous approcher de sa sainteté, appuyé et orné des mérites et vertus de sa sainte Mère » (saint Louis-Marie Grignion de Montfort, Traité de la vraie dévotion, n° 268).

(à suivre…)

jeudi 12 mai 2011

Marie, la « femme eucharistique » (1)

Marie, la « femme eucharistique » (1)

La Maternité spirituelle de la Vierge Marie, dont nous avons hérité au pied de la Croix, « est particulièrement vécue par le peuple chrétien dans la célébration eucharistique – célébration liturgique du mystère de la Rédemption – où se rend présent le Christ, en son vrai corps né de la Vierge Marie » (Jean-Paul II, encyclique Redemptoris Mater, n° 44).
C’est bien le corps du Christ qui nous est donné en nourriture pour la vie éternelle, comme le Christ l’avait annoncé par avance dans son discours sur le Pain de vie, prononcé dans la synagogue de Capharnaüm (cf. Jean 6, 54). Mais il s’agit du corps que Jésus a reçu de Marie à l’Incarnation. Il n’en a pas d’autre. C’est son corps humain, qui fait de lui véritablement un homme. Ce corps, nous le devons au « oui » de Marie. (lire la suite) C’est donc elle qui nous le donne. Et ce, non seulement à Bethléem, mais dans toute célébration eucharistique.
Jésus est vraiment fils de Marie, et non de Joseph, ce que l’évangéliste saint Matthieu prend bien soin de consigner, au terme d’une généalogie qui aurait dû, en bonne logique, s’achever par une dernière mention d’une ascendance masculine : « Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qu’on appelle Christ » (Matthieu 1, 16). L’arbre de Jessé illustre bien cette filiation particulière, qui finit par placer Marie à son sommet. « La branche qui sort de la racine, c'est Marie qui descend de David ; la fleur qui naît de la tige, c'est le fils de Marie » (Tertullien, De carne Christi 21).
« Ainsi partout où est Jésus, au ciel ou en terre, dans nos tabernacles ou dans nos cœurs, il est vrai de dire qu'il y est le fruit et le rapport de Marie, que Marie seule est l'arbre de vie, et que Jésus seul en est le fruit. Quiconque donc veut avoir ce fruit admirable dans son cœur doit avoir l'arbre qui le produit : qui veut avoir Jésus doit avoir Marie » (Ch. Besnard, L’Amour de la Sagesse éternelle, n° 204, à tort attribué à Grignion de Montfort). Mais pour que l’arbre de vie se développe et bénéficie au plus grand nombre, « il faut arroser continuellement cet arbre divin de ses communions, ses messes et autres prières publiques et particulières ; sans quoi cet arbre cesserait de porter du fruit » (saint Louis-Marie Grignion de Montfort, Le Secret de Marie, n° 76).

(à suivre…)

mercredi 11 mai 2011

Sainte Jeanne d’Arc


Sainte Jeanne d’Arc

La mission de Jeanne d’Arc et la manière dont elle la présentait étaient assez particulières pour susciter, avant même son arrestation, questions et controverses. Ses ennemis politiques, les Bourguignons et les Anglais, et même des gens de la maison du roi, ne manquaient pas de l’attaquer.
C’est d’abord à Paris, par Gerson, le célèbre et écouté chancelier de l’Université, que Jeanne reçoit la caution de l’Eglise. Comme il l’a fait pour les doctrines spirituelles de Catherine de Sienne et pour Brigitte de Suède, il étudie son cas et il proclame que sa mission est divine, que sa foi est sans faille. Au moment de son procès, quand l’Université, à la demande de Cauchon, donne un avis qui la condamne, il est mort, à Lyon, exilé par les Bourguignons. (lire la suite)
Deux ans avant la sentence de l’Université, un tribunal ecclésiastique réuni à Poitiers a reconnu Jeanne comme étant une envoyée de Dieu. Au moment où elle est prisonnière, les évêques français se divisent à son sujet. Un fait est alors tout à fait remarquable : Mgr Gelu, l’archevêque d’Embrun, fait composer une messe pour la délivrance de Jeanne, tandis que l’archevêque de Rouen plaide en sa faveur. En voici la prière après la communion : « Exaucez, Dieu tout-puissant, les prières de votre peuple et par le sacrement que nous avons pris, avec l’intercession de la Bienheureuse Marie toujours Vierge, et de tous les saints, brisez les chaînes de la Pucelle qui, accomplissant les œuvres que vous lui avez ordonnées, est aujourd’hui emprisonnée par nos ennemis, et pour qu’elle achève sa mission accordez-lui d’échapper sauve par votre très sainte pitié et miséricorde, par notre Seigneur Jésus-Christ . »
L’Université manifestera, dans les années qui suivent, une culpabilité tardive, mais qui n’est pas sans expliquer certains aspects non seulement de sa perte de prestige, mais de ses malaises et de la difficulté à s’en remettre.

B. Violle, Paris, son Eglise, 1. Histoire, Paris, Cerf, 2004, p. 107-109.

samedi 7 mai 2011

L’Ascension (6)

L’Ascension (6)

Grâce à l’Esprit Saint nous pouvons nous sanctifier à partir des réalités temporelles, mais en ayant le cœur ancré déjà au ciel, dans les réalités célestes. « Cherchez les choses d’en haut. C’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Ayez le sens des choses d’en haut, non de celles de la terre » (Colossiens 3, 1-2). « Vultum tuum, Domine, requiram… » « Sur cette terre, la contemplation des réalités surnaturelles, l’action de la grâce dans nos âmes, l’amour du prochain, fruit savoureux de l’amour de Dieu, supposent déjà une anticipation du ciel, le début de quelque chose qui doit croître de jour en jour. Nous, chrétiens, nous n’admettons pas de double vie, nous maintenons dans notre vie une unité simple et forte, dans laquelle se fondent et se mêlent toutes nos actions. Le Christ nous attend. « Nous vivons déjà comme des citoyens du ciel » (Philippiens 3, 20), tout en étant (lire la suite) pleinement citoyens de la terre, au milieu des difficultés, des injustices et des incompréhensions, mais aussi avec la joie et dans la sérénité de qui se sait l’enfant bien-aimé de Dieu. Persévérons au service de notre Dieu et nous verrons augmenter en nombre et en sainteté cette armée chrétienne de paix, ce peuple de corédempteurs. Soyons des âmes contemplatives, à tout moment en dialogue constant avec le Seigneur: de la première pensée de la journée à la dernière, dirigeant sans cesse notre cœur vers Jésus-Christ Notre Seigneur, auquel nous parvenons par notre Mère Sainte Marie, et, par Lui, au Père et à l’Esprit Saint. Si, malgré tout, l’Ascension de Jésus au ciel nous laisse dans l’âme un arrière-goût d’amertume et de tristesse, accourons à sa Mère, comme le firent les apôtres : ils retournèrent alors à Jérusalem... et ils priaient d’un seul cœur... avec Marie, Mère de Jésus (Actes 1, 12-14) » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 126).

(fin)

vendredi 6 mai 2011

L’Ascension (5)

L’Ascension (5)

« L'Ascension du Christ au ciel nous a été plus utile que sa présence corporelle ne l'aurait été. Premièrement, pour l'accroissement de notre foi, qui porte précisément sur les choses qu'on ne voit pas. Voilà pourquoi le Seigneur lui-même dit en Jean (16, 8) que l'Esprit Saint, lors de sa venue, « confondra le monde en matière de justice ». Comme l'explique saint Augustin dans ses Homélies sur S. Jean, « (il s'agit de la justice) de ceux qui croient, car la comparaison même avec ceux qui croient est la condamnation de ceux qui ne croient pas. C'est pourquoi le Seigneur ajoute (Jean 16, 10) : « Parce que je vais au Père et que vous ne me verrez plus. » « Bienheureux » sont en effet « ceux qui ne voient pas et qui croient » (Jean 20, 29) ; voici quelle sera notre justice par laquelle le monde sera confondu, puisque vous croirez en moi que vous ne verrez pas. » (lire la suite)
Deuxièmement, (l'ascension) soulève notre espérance. D'où ce que dit le Seigneur en Jean (4, 3 Vg) : « Si je m'en vais, je vous préparerai une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, et là où je suis, vous serez vous aussi. » Du fait même que le Christ a placé dans le ciel la nature humaine qu'il a assumée, il nous a donné l'espoir d'y parvenir nous-mêmes, car selon ce qui est dit en Matthieu (24, 28 Vg), « là où sera le corps, là aussi se rassembleront les aigles ». D'où ce qui est dit aussi en Michée (2, 13 Vg) : « Il est monté, ouvrant le chemin devant eux. »
Troisièmement, (l'ascension) élève vers les réalités célestes l'affection de notre charité. D'où ce que dit l'Apôtre aux Colossiens (3, 1-2) : « Recherchez les choses d'en haut, là où se trouve le Christ, assis à la droite de Dieu. Songez aux choses d'en haut, non à celles de la terre. » En effet, comme il est dit en Matthieu (6, 21) : « Là où est ton trésor, là aussi est ton cœur. » Et puisque l'Esprit Saint est l'amour qui nous entraîne vers les choses célestes, le Seigneur dit donc à ses disciples (Jean 16, 7) : « Il vous est bon que je m'en aille. Car si je ne m'en vais pas le Paraclet ne viendra pas à vous. Mais si je m'en vais, je vous l'enverrai. » Ce qu'Augustin commente ainsi dans ses Homélies sur saint Jean : « Vous ne pouvez pas recevoir l'Esprit Saint tant que vous persistez à connaître le Christ selon la chair. Le Christ s'éloignant corporellement des disciples, non seulement l'Esprit Saint, mais le Père et le Fils furent avec eux spirituellement » (saint Thomas d'Aquin, Somme théologique, III, q. 57, a. 5, ad 3).

(à suivre…)

jeudi 5 mai 2011

L’Ascension (4)

L’Ascension (4)

Avec la montée du seigneur au ciel, nous avons le gage de notre résurrection future et l’assurance que notre corps gagnera, lui aussi, le paradis à la résurrection finale.
« C’est en ces jours – qui s’écoulent entre la Résurrection et l’Ascension – qu’est abolie la crainte d’une mort redoutée et qu’est proclamée non seulement l’immortalité de l’âme, mais même celle de la chair. C’est en ces jours-ci que le Saint-Esprit est infusé à tous les apôtres par l’insufflation du Seigneur (Jean 20, 22) et que, après avoir reçu les clefs du royaume, le bienheureux apôtre Pierre se voit confier, de préférence aux autres, le soin du bercail du Seigneur (Jean 21, 15-17). C’est en ces jours-là que le Seigneur s’adjoint en tiers (lire la suite) à deux disciples en chemin (Luc 24, 13-35) et que, pour nous débarrasser entièrement des ténèbres du doute, il reproche à ceux qui s’ effraient et qui tremblent leur lenteur à croire. Les cœurs qu’illumine sentent s’allumer la flamme de la foi, et ceux qui étaient tièdes deviennent brûlants lorsque le Seigneur leur ouvre les Ecritures. Lors de la fraction du pain, les regards aussi s’éclairent de ceux qui sont assis à table ; leurs yeux s’ouvrent pour voir manifestée la gloire de sa nature, bien plus heureusement que ceux des princes de notre race à qui leur crime apporte la confusion » (saint Léon le Grand, Sermon I sur l’Ascension 2).
En remontant au ciel rejoindre son Père – dont il ne s’est jamais séparé en fait par l’union hypostatique -, mais en se réunissant à lui avec son corps glorieux, il nous enverra l’Esprit Paraclet sous dix jours. Et il nous prépare une place. Nous comprenons donc que, malgré tout, son départ est nécessaire et nous convient grandement.

(à suivre…)

mercredi 4 mai 2011

Le célibat sacerdotal

Le célibat sacerdotal


Une conférence sur le sujet est organisée par l'Association "Ecouter avec l'Eglise", le 4 mai prochain.

SAINT-LOUIS D’ANTIN – ESPACE BERNANOS
4, Rue du Havre - 75009 PARIS

le mercredi 4 mai 2011 à 18 h 30

CONFERENCE
« A quoi sert le célibat sacerdotal ? »
Par

Monsieur l’Abbé Laurent TOUZE(*)
Professeur de théologie spirituelle
A l’Université pontificale de la Sainte-Croix à Rome

Intervention
du Père Gérard REYNAUD, orthodoxe
et
du Pasteur Alain JOLY, luthérien

Conférence organisée par l’Association « Ecouter avec l’Eglise »
et parrainée par l’Association « Des Prêtres pour toutes les Nations »

Renseignements : treomoric@orange.fr

(*) auteur du livre « L’avenir du célibat sacerdotal et sa logique sacramentelle»
(livre disponible lors de la Conférence)
*****
Mgr Dominique LE TOURNEAU présentera et pourra dédicacer ses dernières parutions :
Manuel de Droit Canonique
Droits et Devoirs Fondamentaux des Fidèles et des Laïcs dans l’Eglise
Poèmes Mystiques

Le Père Michel VIOT vous proposera et dédicacera ses Livres:
Le Vrai et le Faux – Comprendre la Pensée de Benoît XVI (commentaire de sa deuxième encyclique)
De LUTHER à BENOÎT XVI – Itinéraire d’un ancien Franc-Maçon (qui sortira fin avril)

Information de dernière minute
Suite à la Conférence sur PIE XII le 7 novembre 2010 Salle Rossini Paris XVIe les textes des Conférenciers ont donné lieu à l’édition d’un livre ayant pour titre « PIE XII et la Shoah le choix du silence ? » Des Juifs et des historiens témoignent. Disponible le jour de la Conférence au prix de 10 euros.

L’Ascension (3)

L’Ascension (3)

La solennité de l’Ascension nous rappelle que « nous n’avons pas ici-bas de cité permanente » (Hébreux 13, 14) et qu’en remontant auprès du Père, Jésus est allé nous préparer une place comme il l’avait annoncé à ses apôtres le Jeudi Saint (cf. Jean 14, 3). C’est cette place que nous convoitons, d’où nous verrons Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit en face à face, et non plus comme en énigme (cf. 1 Corinthiens 13, 12). « Vultum tuum, domine, requiram… »
« L’Ascension du Christ est notre propre élévation et, là où a précédé la gloire de la tête, là aussi est appelée l’espérance du corps : laissons donc éclater notre joie ; et réjouissons-nous dans une pieuse action de grâces. Aujourd’hui, en effet, (lire la suite) non seulement sous sommes confirmés dans la possession du paradis, mais nous avons pénétré avec le Christ dans les hauteurs des cieux ; nous avons reçu davantage par la grâce du Christ que nous n’avions perdu par la haine du diable. Car ceux que cet ennemi venimeux avait chassés du premier séjour du bonheur, le Fils de Dieu se les a incorporés pour les placer ensuite à la droite du Père » (saint Léon le Grand, Sermon I sur l’Ascension 4).
Nous voudrions que le Christ reste parmi nous : mane nobiscum (Luc 24, 28) Une façon de maintenir cette présence, c’est d’être fidèle au commandement du Seigneur : « Si vous mettez mes commandements en pratique, vous demeurerez dans mon amour, tout comme moi j’ai mis en pratique les commandements de mon Père et je demeure en son amour » (Jean 15, 10). Demeurer dans son amour et, pour cela, observer ses commandements, qui sont des commandements d’amour, la Loi de l’Amour, et qui de ce fait « ne sont pas écrasants » (1 Jean 5, 3). La fidélité à nos engagements d’amour est donc le meilleur moyen de fortifier, de renforcer et d’intensifier cette présence de Dieu, non seulement en chacun de nous, mais aussi dans notre famille et autour de nous. « Si vous m’aimez, vous mettrez mes commandements en pratique. Et moi je demanderai au Père de vous donner un autre Intercesseur qui soit à demeure avec vous pour toujours » (Jean 14, 15-16).
Le Seigneur dit encore : « Celui qui m’aime mettra en pratique ce que je dis, et mon Père l’aimera, et nous viendrons à lui, et nous nous établirons chez lui à demeure » (Jean 14, 23). Le même Jean dira, comme en écho, ces mots merveilleux qu’il met dans la bouche du Seigneur : « Voici que je me tiens à la porte et je frappe : si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je dînerai avec lui et lui avec moi » (Apocalypse 3, 20).

(à suivre…)

mardi 3 mai 2011

L’Ascension (2)

L’Ascension (2)

Nous aimerions contempler notre Seigneur « encore lorsqu’Il s’assied à côté du puits, fatigué par la dureté du chemin (cf. Jean 4, ), quand il pleure sur Lazare (cf. Jean 11, 35), quand il prie longuement (Luc 6, 12), quand il a pitié de la foule (cf. Matthieu 15, 32 ; Marc 8, 2). Il m’a toujours paru logique que la Très Sainte Humanité de Jésus-Christ monte dans la gloire du Père, et cela m’a toujours rempli de joie, mais je pense aussi que cette tristesse, propre au jour de l’Ascension, est une marque de l’amour que nous ressentons pour Jésus Notre Seigneur. Lui qui, étant Dieu parfait, s’est fait homme, homme parfait, chair de notre chair et sang de notre sang. Et Il nous quitte pour aller au ciel. Comment ne nous manquerait-il pas ? » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 117). Un jour de fête, mais où se mélangent donc la joie et la tristesse. (lire la suite) Mais Jésus avait ajouté à l’annonce de la tristesse que ses apôtres allaient ressentir légitimement, qu’elle se transformerait en joie (Jean 16, 20). C’est pourquoi notre tristesse est de courte durée. D’autant que nous faisons un acte de foi dans la présence réelle de notre Seigneur parmi nous. Nous venons devant le tabernacle, et nous savons que nous y rencontrons Celui qui a vécu il y a deux mille ans parmi les hommes et qui, depuis, demeure parmi eux, le même hier, aujourd’hui et pour les siècles (Hébreux 13, 8).
« Ici se cache aussi l’humanité » (hymne Adoro te, devote). C’est une réalité que nous ne pouvons pas nous cacher. Une réalité visible. L’évidence de la non évidence de Dieu. « Je crois et confesse toutefois les deux », la divinité et l’humanité (ibid.), sans conteste possible. Il n’y a pas l’ombre d’un doute. Bien sûr, nous aimerions pouvoir dévisager le Christ avec nos yeux de chair, l’avoir devant nous, l’écouter, le voir agir et réaliser des miracles. Des miracles, nous en voyons, en fait. Qui nous confirment que Jésus est bien parmi nous. Mais nous ne le verrons pas. C’est l’âme qui est appelée à voir le Christ, le moment venu : vultum tuum, Domine, requiram, « je cherche ton visage, Seigneur », car je voudrais le voir (Psaume 27, 8). Il est bon de le redire souvent. C’est là aussi une preuve d’amour. Quoi de plus logique, puisque nous avons été créés, chacun de nous, pour connaître et aimer Dieu, le servir, l’adorer et lui rendre gloire ?
Il est bien normal que nous désirions que s’accomplisse ce qui est l’aspiration profonde de notre être, que Dieu lui-même y a mise. Nous devons la développer, l’alimenter, l’intensifier.

(à suivre…)