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dimanche 30 décembre 2012

Filiation divine (2)

Filiation divine (2)

Dieu a pris sur lui la dette de nos offenses (cf. 1 Jean 4, 10) et il a offert à son Père le seul sacrifice que celui-ci pouvait agréer, le Sacrifice de son propre Fils. Or, Jésus s’est fait égal à nous en tout, hormis le péché (cf. Hébreux 6,14). Il a réalisé ce coup de force surnaturel extraordinaire, inouï, de nous faire pénétrer dans la vie même de Dieu, de nous hisser vers les hauteurs de l’Amour insondable du Père et du Fils dans l’Esprit Saint.
Il la fait en se laissant clouer sur la Croix. C’était nécessaire. telle était la Volonté de la Très Sainte Trinité, par Amour pour nous. Et Jésus n’avait d’autre nourriture que de faire en tout, et jusqu’au bout, la Volonté de Celui qui l’avait envoyé (cf. Jean 4, 34). La Croix désormais unit la terre au ciel. (lire la suite) « Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi » (Jean 12, 32). J’en ferai des enfants du Père ? des hommes et des femmes qui puissent s’adresser avec confiance à Dieu en lui disant : « Notre Père qui es dans les cieux, que ton nom soit sanctifié » (Matthieu 5, 9). Nous comprenons bien les sentiments qui saisissent l’apôtre Jean et qui l’amènent à s’exclamer, comme une vérité irrépressible : « Voyez quel grand amour nous témoigne le Père, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu » (1 Jean 3, 1), car tous, « vous êtres fils de Dieu par la foi au Christ Jésus » (Galates 3, 26). De fait, « à ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jean 1, 12). Ce n’est pas pure hypothèse, ou une simple possibilité. C’est devenu une réalité par le baptême, réalité renforcée par le sacrement de la confirmation, réalité réactualisée par la communion sacramentelle. Il est donc logique, surnaturellement logique, qu’après avoir dit que nous sommes « appelés enfants de Dieu », saint Jean s’écrie : « Ce que nous sommes ! » (1 Jean 3, 1). (fin)

samedi 29 décembre 2012

Filiation divine (1)

Filiation divine (1)

« Fils de Dieu » est un titre donné non seulement à Pharaon, mais aussi à Daniel, par le prophète Nathan : « Je serai pour lui un père, et lui sera pour moi un fils » (2 Samuel 7, 14). Cela est affirmé dans la perspective messianique, qui est celle du psaume 2, 7 : « Le Seigneur m’a dit : Tu es mon Fils ; moi-même, aujourd’hui, je t’ai engendré », ce qui est réaffirmé dans la prière pour la restauration du trône de David : » Il me dira : Tu es mon père, mon Dieu, mon rocher, mon sauveur » (Paume 89, 27).
Le Christ ne déniera pas ce titre de « fils de Dieu » à tous les hommes : « J’ai dit : Vous êtes des dieux, et les fils du Très-Haut, vous tous » (Psaume 82, 6). Telle est l’immense dignité de la créature humaine, dignité très peu souvent mise en avant, et pourtant constitutive de notre « être en Dieu ». Réalité qui (lire la suite) donne un fondement ferme à toute notre existence. Réalité pleinement consolante et rempart contre le pessimisme et la désespérance. Ne soyons donc pas de ceux « qui mettent leur gloire dans leur honte, n’appréciant que les choses de la terre – et manifestant par là de n’être que des fils des hommes -, car pour nous, notre cité se trouve dans les cieux » -Philippiens 3, 19-20). Nous, c’est à une patrie meilleure que le monde terrestre à laquelle nous aspirons, « à savoir la patrie céleste. Aussi Dieu ne rougit-il pas de s’appeler [notre] Dieu : en fait, il [nous] a préparé une cité (Hébreux 11, 16). Et il ne rougit pas, mais se réjouit au plus profond de son être d’Amour, de nous entendre l’appeler « Père », de nous voir vivre en ayant une claire conscience de notre dépendance filiale à son égard. C’est entièrement le fruit de sa Bonté infinie, d’un bout à l’autre. En effet, « Dieu, dans la richesse de sa miséricorde, poussé par le grand amour dont il nous a aimés – et avec lequel il ne cesse de nous aimer dans son présent éternel – nous a fait revivre avec le Christ, alors que nous étions en l’état de mort pour nos fautes » (Éphésiens 2, 4-5), par suite de nos péchés dont nous sommes pleinement responsables. Nous en étions redevables devant la Justice divine. Au lieu de cela, Dieu a envoyé son propre Fils, comme « victime de propitiation pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais pour ceux du monde entier » (1 Jean 2, 2). « C’étaient vraiment nos souffrances qu’il portait, et nos douleurs dont il s’était chargé » (Isaïe 53, 4). (à suivre…)

mardi 25 décembre 2012

Jésus et la Sainte Famille (6)

Jésus et la Sainte Famille (6)

Et qu’est-ce que posséder la vie sinon avoir Jésus avec nous, pour nous, lui qui est « la Voie, la Vérité et la Vie » (Jean 14, 6) ? Auprès de Jésus nous entrons dans la Vie, et nous l’entendons nous parler du Père, parce que, comme il l’affirme lui-même, « Je vous ai fait connaître tout ce que j’ai entendu de mon Père » (Jean 15, 15). Une fois en présence de Dieu le Père, nous avons accès à Dieu le Saint-Esprit. Jésus nous a promis, en effet : « Lorsque le Consolateur que je vous enverrai d’auprès du Père, l’Esprit de Vérité qui procède du Père, sera venu, il me rendra témoignage » (Jean 15, 26).
(lire la suite) Nous croyons ainsi que, grâce à Marie et à Joseph, nous pouvons entrer en relation directe et intime avec la Très Sainte Trinité tout entière. Ce n’est pas un effet voulu de façon consciente, mais une conséquence nécessaire, et fort heureuse, du climat surnaturel qu’ils savent créer autour d’eux. La « trinité de la terre » se présente alors à nous comme un raccourci pour accéder à la « Trinité du ciel ». Cette expression correspond à notre façon de parler, parce que Dieu, Un et Trine, est « créateur du ciel et de la terre » (Credo) et se trouve omniprésent dans la création. Il n’est pas confiné au ciel, qui n’est d’ailleurs pas un lieu repérable mais un état de bonheur absolu. Mais enfin c’est bien en présence de cette Trinité ineffable que nous nous trouverons, si Dieu nous en juge digne dans sa grande miséricorde, dans la « patrie céleste », dans l’au-delà de notre monde. Et à cela, encore une fois, Marie et Joseph ne seront pas étrangers. Nous avons contracté envers eux une grande dette de gratitude ? la façon la plus simple d’apurer cette dette consiste à proclamer les grandeurs et les bontés de sainte Marie et de saint Joseph aux quatre vents, afin que celui qui a des oreilles pour entendre, entende (cf. Matthieu 13, 9). (fin)

lundi 24 décembre 2012

Jésus et la Sainte Famille (5)

Jésus et la Sainte Famille (5)

C’est l’attitude qui nous convient également. Adorer le Fils de Dieu. Le contempler. Apprendre à son école, qui est une école de vertus vécues à la perfection. L’atmosphère du foyer de Nazareth est singulièrement porteuse. Elle aide puissamment à se maintenir au contact de Dieu. « Il est bon de penser à la petite maison de Nazareth et à l’existence simple qu’on y mène, de célébrer en chatant l’humble simplicité qui entoure Jésus, sa vie cachée ; c’est là qu’enfant il apprit le métier de Joseph ; c’est là qu’il grandit et qu’il partagea son travail d’artisan. Près de lui s’asseyait sa douce Mère ; près de Joseph vivait son épouse très aimée, heureuse de pouvoir l’aider et de lui offrir ses services » (hymne des matines pour Noël, forme extraordinaire). (lire la suite)
Nous voulons nous aussi nous mettre à la disposition du Seigneur et de la Sainte Famille tout entière. « Toi, tu es dans cette maison tout ce que tu voudras : un ami, un serviteur, un curieux, un voisin… » (saint Josémaria, Saint Rosaire, « L’Annonciation »). En servant, d’ailleurs, nous ne faisons rien d’extraordinaire. Nous imitons tout simplement le Maître : « Partout où tu te trouveras, souviens-toi que le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi mais pour servir; il faut t'en convaincre : celui qui veut Le suivre ne doit pas avoir d'autre ligne de conduite » (saint Josémaria, Forge, n° 612). C’est là encore l’enseignement qui découle de la vie courante à Nazareth. Servir dans la joie, parce que le « Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous – et nous avons contemplé sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père unique – plein de grâce et de vérité » (Jean 1, 14). « Je suis un petit serviteur de Joseph. – Comme il est bon, Joseph ! Il me traite comme un père. – Et même il me pardonne si je prends l’enfant dans mes bras et passe des heures entières à lui dire des choses douces et ardentes !... » (saint Josémaria, Saint Rosaire,, « La Naissance de Jésus »). Non seulement il me laisse faire, mais il m’y encourage parce qu’il sait tout le bien que je puis en tirer. Il me regarde avec attendrissement. Jésus ne m’appartient-il pas tout autant qu’à lui ? C’est « mon Jésus » à moi ! Il est venu sur la terre pour moi, tout comme pour que « tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Timothée 2,4), et que nous possédions la vie en plénitude, surabondante (cf. Jean 10, 10). (à suivre…)

dimanche 23 décembre 2012

Jésus et la Sainte Famille (4)

Jésus et la Sainte Famille (4)

Si les grands saints rayonnent de sainteté et font vibrer ceux qui s’approchent d’eux, ou qui s’imprègnent de leur spiritualité, que dire du contact permanent avec l’Enfant-Dieu, vingt-quatre heures sur vingt-quatre ? D’ailleurs que constatons-nous dans la famille de Jésus ? À partir des Évangiles apocryphes, selon lesquels sa grand-mère, sainte Anne se serait mariée trois fois, la représentation de la « Sainte parenté » du Seigneur s’élargit jusqu’à vingt-quatre personnages, dont beaucoup sont saints : Mathan, père d’Hismérie (qui épouse Penter, dont elle a sainte Élisabeth, mariée à Zacharie et mère de saint Jean-Baptiste) et sainte Anne. Anne épouse en premières noces saint Joachim (qui engendre Sainte Marie, mère de Jésus), en deuxièmes noces Cléophas (leur fille, Marie-Cléophas, épouse Alphée, dont elle a saint Jacques le Mineur, saint Joseph le Juste, saint Simon et saint Jude), enfin, en troisièmes noces, Salomé (leur fille Salomé, mariée à Zébédée, met au monde saint Jacques le Majeur et saint Jean l’Évangéliste), sans compter que Marie-Cléophas et Salomé sont qualifiées de « saintes femmes ».
(lire la suite) Il est ainsi impressionnant de constater à quel point la sainteté de Jésus rejaillit sur les siens, y compris en amont, c’est-à-dire dans les générations qui le précèdent. Assurément, l’on ne se contente pas dans la Sainte Famille des prières et des pratiques cultuelles prescrites par le Loi mosaïque. Jésus est venu parfaire la Loi et la porter à sa plénitude : «Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes; je ne suis pas venu abolir, mais parfaire » (Matthieu 5, 17). C’est déjà ce qu’il réalise à Nazareth. Marie et Joseph apprennent de façon graphique en le contemplant ce qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de tout son esprit veut dire. Nul doute qu’ils réaffirment souventes fois leur résolution de tout faire pour Dieu et seulement pour Dieu, et d’apporter toutes leurs énergies à servir le Fils de Dieu et la mission qu’il est venu accomplir parmi nous : le Père « m'a envoyé publier aux captifs la délivrance, aux aveugles le retour à la vue, renvoyer libres les opprimés, publier l'année favorable du Seigneur » (Luc 4, 18-19). Nous sommes invités à contempler nous aussi ce Seigneur, qui s’est incarné en prenant notre nature quand vint la plénitude des temps (cf. Galates 4, 4). Jusqu’aux révélations reçues par sainte Brigitte (1303-1373), co-patronne de l’Europe, les représentations de la Nativité du Seigneur montraient Marie en gésine (de gésir, synonyme d’accoucher). Autrement dit, Marie en couches, alitée, tandis que deux sages-femmes au pied du lit lavaient le nouveau-né. Désormais, la scène montrera Marie et Joseph agenouillés devant l’Enfant-Dieu couché dans la crèche. (à suivre…)

samedi 22 décembre 2012

Jésus et la Sainte Famille (3)

Jésus et la Sainte Famille (3)

Je dis que Jésus ne posait d’ordinaire pas de problèmes à ses parents, car, nous le savons bien, il leur en a posé involontairement de sérieux, quand il leur a fallu s’expatrier nuitamment en toute hâte pour le soustraire à la furie infanticide d’Hérode : l’ange dit à Joseph dans son sommeil : « Lève toi, prends l'enfant et sa mère, fuis en Égypte et restes-y jusqu'à ce que je t'avertisse; car Hérode va rechercher l'enfant pour le faire périr » (Matthieu 2, 13). Et, plus directement, le jour où il est resté dans le Temple de Jérusalem à leur insu, parce qu’il se devait en priorité d’être aux affaires de son Père : « Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu'il me faut être dans les choses de mon Père ? » (Luc 2, 49), c’est-à-dire, plus précisément, « chez mon Père ».(lire la suite) Mais de telles circonstances particulièrement douloureuses et angoissantes n’ont fait que renforcer Marie et Joseph dans la prière, une prière d’adaptation à la Volonté de dieu et de pleine acceptation de cette Volonté parfaite, quoi qu’il eût pu leur en coûter et combien même n’arrivaient-ils pas à la comprendre pleinement : « Mon enfant, pourquoi nous avez-vous fait cela? Voyez, votre père et moi, nous vous cherchions tout affligés » (Luc 2, 48). Mais dans la vie de tous les jours, Marie et Joseph sont continuellement édifiés par la sagesse, la sainteté, la piété de leur Jésus. Au Temple, « tous ceux qui l'entendaient étaient ravis de son intelligence et de ses réponses » (Luc 2, 47). Et eux donc ! Il s’émerveillaient aussi, disons-le, de la normalité avec laquelle ils voyaient le Fils de Dieu partager pleinement l’existence humaine, montrant par là qu’il était bien « vrai Dieu et vrai Homme » (symbole d’Athanase).
Ce qui émane de la personne de Jésus – de façon intensément communicative – c’est la présence de Dieu, son Père. C’est une façon d’agir et de parler qui met directement en contact avec Dieu, sans rien faire de bizarre, sans s’abstraire des tâches de chaque instant ni s’évader de l’accomplissement de ses devoirs quotidiens. Bien au contraire, la présence de Jésus aide à tout réaliser par amour de Dieu, à garder le sourire dans les difficultés et les contrariétés, à se fixer sur un objectif surnaturel en tout qui, outre la gloire de Dieu, encore une fois, est la rédemption de l’humanité. Ce qui est une façon concrète et pratique de vivre le double commandement de l’amour : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit, et ton proche comme toi-même » (Luc 10, 27). Notre sainteté est appelée à croître. C’est aussi le cas de la très Sainte Vierge, bien qu’elle partît d’une plénitude de grâces (cf. Luc 1, 28) qui était adaptée, proportionnée à la Maternité divine à laquelle la Très Sainte Trinité la destinait de toute éternité. (à suivre…)

vendredi 21 décembre 2012

Jésus et la Sainte Famille (2)

Jésus et la Sainte Famille (2)

Nous apprendrons à faire de notre existence tout entière une prière qui dure vingt-quatre heures. Car la prière ne consiste pas seulement à répéter des formules toutes faites. C’est aussi cela, et même en tout premier lieu, puisqu’en réponse à la question de ses apôtres notre Seigneur leur enseigne le « Notre Père » : « Lorsque vous priez, dites : Père, que votre nom soit sanctifié ; que votre règne arrive. Donnez-nous chaque jour le pain nécessaire à notre subsistance ; et remettez-nous nos péchés, car nous remettons nous-mêmes à tous ceux qui nous doivent ; et ne nous induisez pas en tentation » (Luc 11, 2-4).
Notre prière est aussi une prière liturgique, que Dieu avait réglé méticuleusement et dans ses moindres détails sous le régime de l’Ancienne Alliance, prière liturgique renouvelée par Jésus-Christ et (lire la suite) centrée désormais sur les sacrements, notamment sur l’auguste sacrement de l’Eucharistie, source et sommet de toute la liturgie. Mais ce que Jésus nous apprend par sa vie ordinaire au foyer familial et à l’atelier de charpentier, c’est à faire de notre propre vie une liturgie à la gloire de son Père : «Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, ou quelque autre chose que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » (1 Corinthiens 10, 31). Car il n’existe rien chez lui, bien évidemment, qui soit vécu en marge du plan de la Rédemption. Et si, selon la légende, le roi Midas changeait en or tout ce qu’il touchait – ce qui était catastrophique pour lui, malgré les apparences, puisqu’il ne trouvait plus rien à boire ou à manger –chez notre seigneur, tout ce qu’il réalisait se transformait en prière et en sainteté. Non pour lui, puisqu’il est la source de toute sainteté, étant la Sainteté même, absolue, totale, infinie. Mais pour nous, tout à notre avantage. Toutes ses œuvres, les plus banales fussent-elles, étaient donc infiniment saintes. Et si les œuvres des saints sont leurs prières qui montent vers Dieu – « la fumée des parfums, formés des prières des saints, monta de la main de l'ange devant Dieu » (Apocalypse 8, 4) -, à combien plus forte raison, l’activité incessante du Fils de Dieu était-elle une prière pour la glorification de son Père, et le nôtre, par lui, avec lui et en lui. C’est cela que Joseph et Marie percevaient chez l’Enfant Jésus. Un enfant normal, certes, qui, comme les autres, avait besoin de leurs soins attentifs et de toute leur affection, mais un enfant qui, d’ordinaire, ne leur posait pas de problème. (à suivre…)

jeudi 20 décembre 2012

Jésus et la Sainte Famille (1)

Jésus et la Sainte Famille (1)

Plus d’une fois j’ai entendu saint Josémaria, le fondateur de l’Opus Dei, dire qu’il voulait toujours apprendre des autres. Or, ceux-ci étaient bien moins saints que lui. À combien plus forte raison Joseph et Marie apprenaient-ils à tout moment de Jésus, plus saint, infiniment plus saint qu’eux. Certes, ils étaient chargés de l’instruire et de l’élever du point de vue humain, mais même dans ce domaine il leur donnait continuellement un exemple quant à la façon de vivre toutes les vertus humaines sur un mode héroïque.
Et s’ils ont dû aussi lui apprendre les prières que tout Juif pieux répétait régulièrement, nul doute qu’il ne leur ait enseigné, par son comportement de tous les instants, à formuler une prière ininterrompue et fervente. Les apôtres ont été progressivement gagnés par l’habitude de prière de leur Maître, au point de ne plus pouvoir tenir et de lui demander un jour tout de go : « Seigneur, apprends-nous à prier comme Jean l’a appris à ses disciples » (Luc 1, 11). (lire la suite) Nous pouvons imaginer sans mal que l’attitude de prière de notre Seigneur a déteint sur Marie et Joseph, et les a unis encore davantage à la Volonté de Dieu dont l’accomplissement était leur unique objectif, et entre eux, qui se rejoignaient ainsi une fois de plus sur l’essentiel. En nous mettant à l’école de Jésus, c’est-à-dire en prenant la place qui nous revient de plein droit dans la Sainte Famille, puisque par le baptême nous sommes devenus domestici Dei, « concitoyens des saints et membres de la famille de Dieu » (Éphésiens 2, 19), nous apprendrons nous aussi à prier. Sans rien faire de bizarre ni de strident, mais dans la normalité d’une vie vécue, comme à Nazareth, au contact de Dieu et par amour de Dieu. Avec Marie et Joseph, nous sommes en terrain de connaissance puisque nous faisons partie de la famille, non comme des pièces rapportées, mais à part entière. Nous avançons sur un chemin bien balisé, sûr, qui conduit à bon port, car Marie et Joseph font tout ce qu’ils peuvent pour que nous restions constamment avec Jésus, pour que nous ne nous séparions pas un seul instant de lui, mais pour que nous travaillons et jouions, que nous prions et mangions, que nous nous réunissions et nous reposions avec lui. (à suivre…)

jeudi 6 décembre 2012

Nom chrétien

Nom chrétien

Nous avons reçu à notre baptême un prénom qui traduit notre condition nouvelle d’enfant de Dieu. C’est pourquoi, « les parents, les parrains et le curé veilleront à ce que ne soit pas donné de prénom étranger au sens chrétien » (Code de droit canonique, canon 855). C’est un nomen gratiæ, le « nom de la grâce » reçue qui transforme profondément notre être, d’humain le rendant « divin », en lui communiquant une véritable participation à la vie même de Dieu. Il s’agit du « nom nouveau » qu’Isaïe annonçait dans son message de joie (Isaïe 62, 8). « On t’appellera peuple saint » (Isaïe 62, 52), car racheté par celui qui est trois fois saint. « Les survivants de Jérusalem seront appelés saints, tous ceux qui sont inscrits ourla vie dans Jérusalem » (Isaïe 4, 3). Celui qui reste fidèle à Dieu, à celui-là il donnera « un caillou blanc, un caillou sur lequel est inscrit un nom nouveau,
(lire la suite) que nul ne connaît, excepté celui qui le reçoit » (Apocalypse 2, 17). C’est « le nom de mon Dieu, et le nomade la cité de mon Dieu – la Jérusalem nouvelle, qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu – ainsi que mon nom, le nouveau » (Apocalypse 3, 12). Exultons de joie et de reconnaissance, parce que Dieu appelle « ses serviteurs d’un autre nom » (Isaïe 65, 15). « Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous prescris. Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; vous, je vous ai appelés mes amis parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père » (Jean 14, 14-15). Nous sommes amis de Dieu ! Nous sommes à lui, de sa famille ! « Tu es à moi, aujourd’hui, je t’ai engendré (Psaume 2, 7), à la vie divine, à la vie de la grâce. Ton premier titre de gloire, c’est d’être chrétien, d’être mon enfant, un luminaire à moi dans les ténèbres du monde, bien mis en évidence et que « brilliez comme des astres dans le monde » (Philippiens 2, 15), afin que vos semblables « voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Matthieu 5, 16), « le jour où il les visitera » (1 Pierre 2, 12).

mardi 4 décembre 2012

Temple de Dieu (5)

Temple de Dieu (5)

Les gardiens du troupeau « prirent la fuite, s’en allèrent dans la ville – et dans les fermes Marc 5, 14) - et y racontèrent tout, y compris l’affaire des démoniaques » (Matthieu 8, 33). Mais ce ne semble pas être la préoccupation première des Gadaréniens. Obnubilés qu’ils sont par leurs porcs, et la perte matérielle qui en découle, ils passent à côté du miracle éclatant de l’expulsion des démons. Ils « trouvèrent l’homme, de qui les démons étaient sortis, assis, vêtu et sensé, aux pieds de Jésus, et ils furent pris de peur. Et ceux qui avaient été spectateurs leur rapportèrent comment l’ex-démoniaque avait été guéri » (Luc 8, 35-36). Quel contraste ! Quel contraste avec celui qui cultive la présence de son Dieu en lui, de ce Dieu qui s’est fait connaître comme étant le Dieu d’Amour (lire la suite) (cf. 1 Jean 4, 16). Et comment donc qu’il l’est ! Comme l’âme en fait l’expérience ! Chaque jour qui commence, c’est comme si le Christ nous demandait, et ce, a fortiori et avec encore plus d’insistance si nous le recevons dans la sainte Eucharistie : « Voudrais-tu travailler avec moi ? Cela te dirait-il que nous passions la journée ensemble à travailler pour notre Père, chez lui ? Voudrais-tu me rendre service, car il y a beaucoup à faire dans la vigne du Seigneur ? » Ainsi, en travaillant à l’œuvre de Dieu nous imitons le Christ, qui fait l’œuvre de son Père. Et comme il affirme souvent cela, les foules se sentent portées à lui demander : « Que devons-nous faire pour faire l’œuvre de Dieu ? » (Jean 6, 28). Quel contraste ! Pour l’un, la désespérance éternelle. Pour l’autre, l’espérance fondée dans les biens éternels, en réalité dans le seul vrai bien, Dieu lui-même, qui rassasie (cf. Exode 16, 12). Le fait d’héberger Dieu dans notre âme en état de grâce et de travailler ensemble fait monter à notre cœur et sur nos lèvres des actes de foi, d’espérance et de charité, de ces trois vertus fondamentales dans la vie d’un chrétien : « Je crois en Dieu le Père, je crois en Dieu le Fils, je crois en Dieu le Saint-Esprit. J’aime Dieu le Père, j’aime Dieu le Fils, j’aime Dieu le Saint-Esprit. J’espère en Dieu le Père, j’espère en Dieu le Fils, j’espère en Dieu le Saint-Esprit. Je crois en la Très Sainte Trinité, j’aime la Très Sainte Trinité, j’espère en la Très Sainte Trinité » (saint Josémaria, Forge, n° 296). Saint Josémaria ajoutait parfois : « Je veux croire comme celui qui croit le plus. Je veux aimer comme celui qui aime le plus. Je veux espérer comme celui qui espère le plus. » Nous voyons ainsi combien cette présence d’inhabitation de la Très Sainte Trinité en notre âme élève celle-ci et la comble d’une joie et d’une paix que le monde ne peut donner. Dieu avec nous ! Et « si Dieu est avec nous, qui sera contre nous ? » (Romains 8, 31). Rien ne peut nous inquiéter, car rien ne peut faire échec à Dieu. « j'ai l'assurance que ni la mort, ni la vie, ni le anges, ni les principautés, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu dans le Christ Jésus Notre-Seigneur » (Romains 8, 38-39). « " Le royaume de Dieu ne vient pas avec (des signes) à observer ; et on ne dira pas : " Il est ici ! " ou : " Il est là ! " car voici que le royaume de Dieu est au dedans de vous. » (Luc 17, 22-22). (fin)

dimanche 2 décembre 2012

Temple de Dieu (4)

Temple de Dieu (4)

Cependant, quand ils arrivent à destination, chez eux à Emmaüs, alors qu’« il feignait de vouloir se rendre plus loin » (Luc 25, 28), eux « firent pression sur lui en disant : Reste avec nous, car on arrive au soir et déjà il décline » (Luc 25, 29). S’ils en viennent là, c’est parce que le simple fait d’écouter notre Seigneur, « commençant par Moïse et continuant par tous les Prophètes », leur expliquer « ce qui, dans les Écritures, le concernait » (Luc 25, 27) leur a découvert des horizons qui restaient voilés à leurs yeux et leur a ouvert des perspectives insoupçonnées. Au point que de l’abattement ils sont passés insensiblement à l’enthousiasme. Et, comme ils le reconnaissent eux-mêmes, « n’avions-nous pas le cœur tout brûlant au dedans de nous, quand il nous parlait en chemin nous expliquant les Écritures ? » (Luc 25, 32). D’où leur invitation pressante : « Reste avec nous ! » Ils ont enfin compris de quoi il en retourne.
(lire la suite) Quel contraste avec la réaction des Gadaréniens. Pourtant leur vie était rendue impossible par « deux démoniaques qui sortaient des tombeaux. Ils étaient si méchants – c’est-à-dire si dangereux – que personne ne pouvait passer par ce chemin » (Matthieu 8, 28). C’était singulièrement gênant, car il ne devait pas exister trente-six mille chemins… Or, voilà que Jésus arrive dans les parages. Ces possédés l’apostrophent effrontément : « Laisse-nous tranquilles, Fils de Dieu ! Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant l’heure ? » (Matthieu 8, 29). Ce qui est surprenant, c’est que ces suppôts de satan reconnaissent la divinité de Jésus. Mais ils ne savent pas ce qu’ils disent. Car si le diable comprenait vraiment ce que « Fils de Dieu » veut dire, il aurait pris la fuite sur le champ. S’il ne peut pas rester là où Marie est présente, comme le montrent, par exemple, les apparitions de la Sainte Vierge à Estelle Faguette, à Pellevoisin, à combien plus forte raison ne pourrait-il pas supporter de se trouver au même lieu que Dieu, dont la seule présence est une gifle morale atroce, une torture auto-infligée insupportable. La conséquence épouvantable de l’absence voulue de Dieu. Tout le contraire du temple de Dieu que nous, les hommes, nous devons être. Les démoniaques sont donc comme contraints malgré eux à proclamer la vérité. En même temps, ils avouent savoir aussi que leur sort consistera en des tourments éternels et que leur action nocive dans notre monde est limitée, qu’elle doit s’achever un jour. Jésus expulse d’eux leurs démons, les nombreux démons qui les tiennent prisonniers, et qui prennent possession, à leur demande, d’un troupeau de porcs évalué à deux mille bêtes environ (voir Marc 5, 13). Qui se ressemble s’assemble ! Le monde démoniaque n’est qu’une immense porcherie… (à suivre…)