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dimanche 30 septembre 2007

L'Eglise et la sexualite

L'Église et la sexualité

Voici le compte rendu d'un ouvrage très actuel : Guy Bedouelle, Jean-Louis Bruguès, Philippe Becquart, L'Église et la sexualité. Repères historiques et regards actuels, Paris, Cerf, 2006, 271 p.

Jean-Louis Bruguès est évêque d'Angers. Jadis membre de la Commission théologie internationale, il a appartenu également au Comité national consultatif d'éthique. Guy Bedouelle, professeur d'histoire de l'Église à l'Université de Fribourg, en Suisse, et président du Centre dominicain d'études du Saulchoir est, depuis peu, Recteur de l'Université catholique de l'Ouest, à Angers. Philippe Becquart est moraliste et historien, assistant à la faculté de théologie de Fribourg. Il est marié et père de famille.
L'objectif de l'ouvrage, est-il dit en quatrième de couverture, est « de fournir quelques clés pour comprendre comment la parole de l'Église est à la fois enracinée dans une expérience historique collective avec ses bouleversements et une compréhension aimante de la condition sexuée de l'humanité ». Pour cela, (lire la suite) la part belle est donnée à la dimension historique des problèmes étudiés. Le premier d'entre eux est la notion de mariage, à partir des deux types de mariage de la société antique (le modèle de l'Ancien Testament et le monde grec), puis de l'avènement du mariage chrétien et la doctrine qu'en élabore le Moyen Âge, suivie de la sécularisation du mariage du XVIème au XXème siècles. Une « petite théologie du mariage » et de l'amour est présentée ensuite à partir des questionnements qui se posent de nos jours. L'ouvrage souligne que « la réflexion théologique du sacrement de mariage s'est profondément enrichie ces trente dernières années d'un renouvellement de perspective grâce à la doctrine philosophique (voit « l'on-do-logie » de Cl. Bruaire) et théologique des « dons ». Cette perspective nouvelle, intégrant davantage les notions de « liberté », de « personne », de « dignité humaine », est de toute évidence une ligne de recherche féconde tant pour la vie concrète des couples que pour l'enseignement ecclésial.
Le chap. 2 étudie la période « des fiançailles aux relations préconjugales ». Le point de vue historique situe les origines d'une exigence, à savoir la prohibition des relations hors mariage dans l'Écriture et la Tradition, puis décrit les fiançailles qui institutionnalisent le lien et la sexualité avant mariage. Une évaluation morale de la sexualité hors mariage est donnée ensuite qui, partant de la prolifération du concubinage actuelle, rappelle que l'Église a pris la défense de la sexualité, en particulier contre une culture philosophique marquée par le dualisme tenant la suprématie de l'esprit sur un « corps prison » ou encore des déviances théologiques récurrentes interdisant l'exercice de la sexualité et niant la bonté du corps humain. « Si la sexualité ne peut être vécue que dans le mariage, c'est qu'elle exprime un des aspects fondamentaux de la révélation judéo-chrétienne : l'alliance entre l'homme et la femme réfère directement à la relation du Christ-Époux à son Église-Épouse ».
Le chap. suivant aborde la question de « la contraception », d'abord à partir d'une brève histoire du désir de l'homme et de la femme de maîtriser leur fécondité, puis d'un exposé de la maîtrise de la fertilité selon le magistère contemporain et du sens de la sexualité suivant la théologie du corps développée par le pape Jean-Paul II, où l'accent est mis sur l'amour conjugal comme don total de soi. Les auteurs estiment qu'« évangéliser la sexualité humaine est une tâche exaltante confiée à chaque chrétien. Elle ouvre un chemin de vérité et de liberté. L'attrait réel, mais relatif, des méthodes naturelles de régulation des naissances, leur fiabilité aujourd'hui remarquable offrent un apport substantiel à la crédibilité de la parole de l'Église sur la fécondité humaine ».
« L'avortement » est un autre sujet brûlant. Il est déjà pratiqué dans l'Antiquité païenne et judéo-chrétienne ; il l'est encore à l'époque médiévale, qui discute autour de l'animation de l'embryon, et moderne. L'Église reste un « signe de contradiction » en défendant la vie. Mais l'avortement continue de jeter un défi éthique. « La permanence d'un nombre élevé d'avortements (...) oblige à repenser la question du statut de l'embryon au regard des sciences, du droit et de l'éthique. Quelle est la définition scientifique de l'embryon ? Les découvertes de la biologie contemporaine ne permettent-elles pas de relancer la réflexion philosophique sur le caractère humain de la vie embryonnaire ? Enfin, comment répondre aux défis éthiques soulevés par la maîtrise de la vie de l'homme par l'homme ? » Telles sont les questions brièvement abordées ici.
Le chap. suivant porte sur « la masturbation », d'abord selon les sources de l'antiquité, puis avec, du XIIème au XVIIème siècles, un raidissement doctrinal qu'accompagne une indifférence des fidèles. On assiste ensuite à un « flux et reflux » de la lutte anti-masturbatoire, la masturbation étant présentée par des ouvrages, puis des médecins, comme source de nombreuses maladies. Elle est présentée comme un vice redoutable qui met en cause la société tout entière. C'est « le discours d'apparence scientifique et rationnel qui l'emporte sur le discours religieux ». Au XXème siècle, les anciennes conceptions disparaissent pour laisser la place à des idées parfois très contradictoires, sous l'effet d'une évolution sans chef de file véritable. « Une fois les idées traditionnelles mises en doute, par contagion intellectuelle, on abandonne ce que l'on considère désormais comme des préjugés. » Le sens moral de la masturbation est présenté à la fin du chapitre : c'est d'abord le rappel de la doctrine traditionnelle, qui n'a jamais été directement une des préoccupations de l'Église, puis l'inflexion personnaliste dans les années 1950 et 1960, qui ne se centre plus seulement sur l'acte mais cherche à comprendre les raisons qui poussent la personne et les circonstances pouvant atténuer la responsabilité de la personne. La Congrégation pour la doctrine de la Foi publie l'instruction Persona humana, en 1975, et la Congrégation pour l'éducation catholique l'instruction Orientations éducatives sur l'amour humain, en 1983. En conclusion, « il est clair que l'acte qui consiste à se donner à soi-même, de manière solitaire ou même avec d'autres, le plaisir vénérien est en contradiction avec le sens de la sexualité compris comme une alliance d'amour ».
Nous en arrivons à « l'homosexualité et la différence sexuelle ». L'homosexualité est vue successivement durant l'Antiquité, à l'ère chrétienne et aujourd'hui. Bien que largement inexpliquée, l'homosexualité, après avoir été cachée et pourchassée, est désormais revendiquée et se trouve légitimée par la loi dans un certain nombre de pays. La Congrégation pour la doctrine de la Foi a publié l'instruction Au sujet des propositions de loi sur la non-discrimination des personnes homosexuelles, en 1992. Il est relevé que l'homosexualité ne peut pas être source de droits, mais que ce sont les personnes qui sont des sujets de droits et de devoirs. Le respect des personnes homosexuelles n'implique pas d'approuver leurs « unions » et mois encore leur reconnaissance juridique. La position de l'Église catholique est présentée à partir de Persona humana, des « directives pour le ministère auprès des homosexuels » de la Commission théologique des évêques suisses, de 1979, des Orientations éducatives sur l'amour humain, déjà citées, de la Lettre aux évêques de l'Église catholique sur la pastorale à l'égard des personnes homosexuelles, de 1986, et du Catéchisme de l'Église catholique. « L'Église ne renonce pas à affirmer la dignité plénière de toute personne quelle que soit sa tendance sexuelle, et donc à reconnaître la liberté qui est la sienne dans chaque acte de sa vie affective. »
Un dernier chapitre aborde la question de « la chasteté et la pudeur », avec une brève synthèse d'une conception chrétienne de la sexualité. La Bible offre quatre caractéristiques essentielles de la sexualité : elle est bonne et source de jubilation, elles est promesse de bonheur, la différence et la pluralité des sexes est constitutive de l'identité de l'être individuel, avec l'œuvre rédemptrice du Christ le mariage retrouve la pureté et l'exigence des origines. Les auteurs proposent trois « attitudes » pour un nouvel art de vivre sa sexualité : la chasteté, qui consiste à « mettre de l'amour dans l'amour », la continence, vue comme une « épreuve transformante » et la pudeur ou le « tact de l'âme ». « Si la chasteté, comme vertu chrétienne, déplace la sexualité dans le temps du salut, auquel le baptême incorpore, la pudeur en est, en quelque sorte, le signe antécédent. L'une et l'autre rappellent que l'amour n'est pas seulement un désir de jouissance, mais aussi et d'abord un désir de l'autre découvert et accueilli comme une personne. »
Une brève conclusion souligne que c'est dans le mystère trinitaire « que se comprend l'amour humain total, unitif et fécond ». Suit une bibliographie comportant des ouvrages généraux et d'autres ouvrages spécifiques à chaque chapitre.
Cet ouvrage a le mérite de la clarté. Les auteurs n'éludent pas les problèmes posés par la crise de la civilisation contemporaine, notamment en Occident. Si les énoncés historiques auraient pu être parfois un peu simplifiés, ils contribuent à faire comprendre les positions de l'Église catholique et la doctrine qu'elle continue d'annoncer pour défendre la dignité de la personne humaine.

samedi 29 septembre 2007

Les anges (4)

Les anges (4)

La piété populaire a contribué, d’une manière particulière, au développement de la dévotion envers l’Ange Gardien. Saint Basile le Grand (+379) enseignait déjà que « chaque fidèle a, près de lui, un Ange qui le protège et le conduit sur le chemin qui mène à la vie éternelle ». Cette doctrine vénérable s’est peu à peu consolidée tout au long des siècles en se rattachant à des fondements bibliques (lire la suite) et patristiques, et elle a donné naissance à des expressions variées de la piété populaire, jusqu’à l’œuvre de saint Bernard de Clairvaux (+ 1153), qui est considéré comme le grand docteur et l’apôtre éminent de la dévotion envers les Anges Gardiens. Pour saint Bernard, les Anges Gardiens sont la preuve que « le ciel ne néglige rien de ce qui peut nous être utile », c’est pourquoi il place « à nos côtés ces esprits célestes qui ont pour mission de nous protéger, de nous instruire et de nous guider ».
La dévotion envers les Anges Gardiens suscite aussi un style de vie qui est caractérisé par :
- l’action de grâces adressée à Dieu qui accepte de placer des esprits d’une si grande sainteté et dignité au service des hommes ;
- une attitude de droiture et de piété, suscitée par la conscience de vivre constamment en présence des saints Anges ;
- une confiance sereine dans les situations difficiles, inspirée par la conviction que le Seigneur guide et assiste le fidèle sur le chemin de la justice, en recourant en particulier au ministère des Anges.
Parmi les prières adressées à l’Ange Gardien, celle de l’Angele Dei est particulièrement répandue ; dans de nombreuses familles, elle fait partie de la prière du matin et du soir, et, en de nombreux endroits, elle accompagne aussi la prière de l’Angelus Domini.

Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements, Directoire sur la piété populaire et la liturgie, 17 décembre 2001, nos 213-217.

vendredi 28 septembre 2007

Les anges (3)

Les anges (3)

L’Église qui, à ses débuts, fut gardée et défendue par le ministère des Anges (Actes 5, 17-20 ; 12, 6-11) expérimente constamment la « protection mystérieuse et puissante » de ces esprits célestes, qu’elle vénère et dont elle sollicite l’intercession.
Au cours de l’Année liturgique, l’Église célèbre la participation des Anges aux événements du salut ; elle consacre aussi (lire la suite) à leur mémoire certains jours particuliers : le 29 septembre (fête des Archanges Michel, Gabriel et Raphaël) et le 2 octobre (mémoire des Anges Gardiens). L’Église célèbre encore en leur honneur une Messe votive, dont la préface proclame que « la gloire de Dieu resplendit dans les Anges » ; dans la célébration des mystères divins, elle s’associe au chant des Anges pour proclamer la gloire du Dieu trois fois saint (cf. Isaïe 6, 3) et elle sollicite leur aide pour porter l’offrande eucharistique « sur l’autel céleste, en présence de la gloire de Dieu » ; elle célèbre l’office de louange en leur présence (cf. Psaume 137, 1) ; elle confie les prières des fidèles au ministère des Anges (cf. Apocalypse 5, 8 ; 8, 3), ainsi que la douleur des pénitents, et la défense des innocents contre les attaques du Malin ; à la fin de chaque journée, elle implore Dieu d’envoyer ses anges pour garder ceux qui prient dans la paix ; elle prie les esprits célestes de venir en aide aux agonisants ; et, au cours du rite des obsèques, elle supplie les Anges d’accompagner l’âme du défunt jusqu’au paradis et de garder son tombeau.
Tout au long des siècles, les fidèles ont exprimé leur foi dans le ministère des Anges en recourant à de nombreuses formes de piété : ainsi, ils ont choisi les Anges comme patrons des villes et protecteurs des corporations; ils ont érigé en leur honneur des sanctuaires célèbres (le Mont-Saint-Michel en Normandie, Saint-Michel de Cluse dans le Piémont, et dans les Saint-Michel du Mont-Gargan dans les Pouilles), et fixé des jours de fête ; enfin, ils ont composé des hymnes et des pieux exercices.

(à suivre...)

jeudi 27 septembre 2007

Les anges (2)


Les anges (2)


Les fidèles savent aussi que les anges sont présents dans un certain nombre d’épisodes de la vie de Jésus, où ils exercent une fonction particulière : ainsi, l’Ange Gabriel annonce à Marie qu’elle concevra et donnera naissance au Fils du Très-Haut (cf. Luc 1, 26-38), et, de même, un Ange révèle à Joseph l’origine surnaturelle de la maternité de la Vierge (cf. Matthieu 1, 18-25) ; les Anges annoncent (lire la suite) aux bergers de Bethléem la joyeuse nouvelle de la naissance du Sauveur (cf. Luc 2, 8-14) ; « l’Ange du Seigneur » protège la vie de l’enfant Jésus menacée par Hérode (cf. Matthieu 2, 13-20) ; les Anges assistent Jésus pendant son séjour dans le désert (cf. Matthieu 4, 11) et ils le réconfortent durant son agonie (cf. Luc 22, 43) ; enfin, ils annoncent aux femmes, qui se rendent au tombeau du Christ, que celui-ci est « ressuscité » (cf. Marc 16, 1-8), et ils interviennent encore au moment de l’Ascension pour révéler aux disciples le sens de cet événement et pour annoncer que « Jésus... reviendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel » (Actes 1, 11).
Les fidèles comprennent l’importance de l’avertissement de Jésus de ne pas mépriser un seul des petits qui croient en lui, « parce que leurs Anges dans les cieux contemplent sans cesse la face de mon Père » (Matthieu 18, 10), ainsi que la parole réconfortante selon laquelle « il y a de la joie chez les Anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit » (Luc 15, 10). Enfin, les fidèles savent que « le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les Anges avec lui » (Matthieu 25, 31) pour juger les vivants et les morts, et mettre un point final à l’histoire.

(à suivre...)

mercredi 26 septembre 2007

Les anges (1)

Les anges (1)

L’Église, dans son enseignement, présente, dans un langage clair et sobre, « l’existence des êtres spirituels et incorporels, que la Sainte Écriture appelle les Anges, comme une vérité de foi. À ce témoignage explicite de l’Écriture correspond l’unanimité de la Tradition. »
Selon l’Écriture Sainte, les Anges sont les messagers de Dieu, « invincibles porteurs de ses ordres, attentifs au son de sa parole » (Psaume 103, 20), placés au service de son dessein de salut, « envoyés en service pour ceux qui (lire la suite) doivent hériter du salut » (Hébreux 1, 14).
Les fidèles n’ignorent pas généralement les nombreux épisodes de l’Ancienne et de la Nouvelle alliance, dans lesquels les saints Anges manifestent leur présence. Ainsi, ils savent notamment que les Anges gardent les portes du paradis terrestre (cf. Genèse 3, 24), qu’ils sauvent Agar
et son enfant Ismaël (cf. Genèse 21, 17), qu’ils retiennent la main d’Abraham qui s’apprête à sacrifier Isaac (cf. Genèse 22, 11), qu’ils annoncent des naissances prodigieuses (cf. Juges 13, 3-7), qu’ils gardent les pas du juste (cf. Psaume 91, 11), qu’ils louent sans cesse le Seigneur (cf. Is 6, 1-4), et qu’ils présentent à Dieu les prières des saints (cf. Apocalypse 8, 3-4). Ils se souviennent aussi de l’Ange qui intervint en faveur du prophète Élie, en fuite et à bout de forces (cf. 1 Rois 19, 4-8), d’Azarias et de ses compagnons jetés dans la fournaise (cf. Daniel 3, 49-50), de Daniel enfermé dans la fosse aux lions (cf. Daniel 6, 23). Enfin, l’histoire de Tobie leur est familière : Raphaël « l’un des sept Anges qui se tiennent devant le Seigneur » (Tobie 12, 15), rendit de nombreux services à Tobie, au jeune Tobie, son fils, et à Sara, la femme de ce dernier.

(à suivre...)

mardi 25 septembre 2007

Le bon Samaritain (4)

Le bon Samaritain (4)

Quel exemple pour nous, qui fuyons si facilement les pauvres et les mendiants, de peur de nous attirer des complications, de perdre notre précieux temps ! Il y a longtemps que la « place du pauvre » a disparu de nos foyers, malheureusement. C'est un appauvrissement de notre humanité : elle est devenue moins humaine du fait qu'elle est plus tributaire du matériel.
Nous ne savons pas nous compliquer l'existence pour autrui, si ce n'est peut-être (lire la suite) rapidement, en passant, l'espace de quelques heures, et encore... Le Samaritain, lui, montre qu'il ne cesse de penser à un homme auquel rien ne l'attache, si ce n'est le lien de l'amour. Et c'est l'essentiel.
Si au moins nous sachions prier pour ceux qui sont dans le besoin et que nous ne pouvons pas aider directement, ce serait déjà quelque chose de bon, de très bon. Nous ne pouvons pas remédier à toutes les misères du monde. Jésus lui-même n'y es pas parvenu : « Vous aurez toujours des pauvres avec vous » (Jean 12, 8). Mais Jésus nous a appris que la façon d'y porter remède consiste à aimer et que l'amour vrai implique de donner sa vie pour les autres : Jésus, « après avoir aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'à la fin » (Jean 13, 1).
Tirer cinq euros de son porte-monnaie paraît déjà à beaucoup une folie... Ils ont donné pour se débarrasser de celui que nous considérions comme un importun et pour se donner bonne conscience. Quand nous n'avons pas détourné la tête, exactement comme le prêtre et le lévite de la parabole, alors que le mendiant, qui ne s'attend pas à recevoir une aumône de chaque passant, aurait apprécié un sourire ou que nous nous arrêtions quelques instants à nous intéresser à lui de plus près.
À nous de voir si nous sommes le lévite ou le Samaritain, et à en tirer les conséquences. Parce que, de toute façon, Dieu les tirera un jour pour nous : « Venez, les bénis de mon Père : prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la création du monde.
Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger ; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli ; nu, et vous m'avez vêtu ; j'ai été malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus à moi. (...) Allez-vous-en loin de moi, les maudits, au feu éternel, qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. Car j'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ; j'étais étranger, et vous ne m'avez pas recueilli ; nu, et vous ne m'avez pas vêtu ; malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité » (Matthieu 25, 34-36.41-43).

(fin)

lundi 24 septembre 2007

Le bon Samaritain (3)

Le bon Samaritain (3)

Il faut reconnaître aussi qu'au contact de Jésus la souffrance change de signe : de négative elle devient le signe plus, le signe de l'affirmatif, du positif, de la victoire du Christ.
Il ne nous appartient pas de juger le prêtre et le lévite, qui ont sans doute agi selon leur conscience, (lire la suite) peut-être mal formée. Le Samaritain a fait face à la situation avec grandeur d'âmes, en acceptant les complications que cette situation comportait pour lui, le surcroît de fatigue qu'elle entraînait. Cette petite croix, courageusement acceptée, lui aura été aussi favorable. Car, nous devons nous rendre compte que la douleur, physique ou morale, n'est pas seulement utile à celui qui en souffre, en ce sens qu'il peut l'offrir, notamment à la messe, et participe ainsi à la Croix rédemptrice du Christ. Mais cette douleur permet aussi à quelqu'un, ou à plusieurs, de venir en aide à celui qui souffre, de vivre la charité envers lui, et d'imiter ainsi le Christ qui a donné sa vie pour nous (cf. 1 Jean 3, 16 : « A ceci nous avons connu l'amour, c'est que Lui a donné sa vie pour nous »). Et en plus, même s'il n'y pense pas sur le moment et s'il agit de façon purement désintéressée, c'est le Seigneur souffrant auquel il vient en aide : « Tout ce que vous avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait » (Matthieu 25, 40).
Arrivé à l'hôtellerie, le Samaritain ne pense pas à son repos : « Il prend soin » (Luc 10, 34) du blessé, qui n'est qu'un inconnu pour lui, mais en qui il a vue un autre lui-même. Il reste attentif aux besoins de ce malheureux, refait ses pansements, l'aide à manger et l'installe du mieux qu'il peut pour qu'il se repose. Sans doute le met-il dans la meilleure chambre, celle à laquelle il aurait pu légitimement prétendre, se contentant d'un habitacle plus modeste. Il ne va prendre un repos bien mérité qu'une fois que le malade s'est endormi.
« Le lendemain, tirant deux deniers, il les donna à l'hôtelier et lui dit : « Prends soin de lui, et ce que tu pourrais dépenser en plus, c'est moi qui te le rembourserai à mon retour » (Luc 10, 35). Il aurait pu en rester là et se désintéresser de la suite. Après tout, ce qu'il a fait est déjà beaucoup. Eh bien non ! Son amour du prochain est sincère et large. Il sait que l'amour ne peut être calculateur ni se limiter à la stricte justice, mais qu'il est un torrent que rien ne peut arrêter.
Le Samaritain doit repasser dans quelques jours. L'homme détroussé et blessé, sans doute parce qu'il a essayé de défendre ses biens, ne sera pas encore pleinement rétabli. Alors le Samaritain verse des arrhes d'après un calcul qu'il a dû faire avec largesse, et demande à l'hôtelier de faire tout le nécessaire pour que son client ne manque de rien.

(à suivre...)

dimanche 23 septembre 2007

Le bon Samaritain (2)

Le bon Samaritain (2)

Le Samaritain interrompt donc son voyage, probablement un voyage d'affaires plus que d'agrément. Cela l'oblige à changer ses plans. Il pensait pouvoir faire étape dans une bourgade déterminée : il devra s'arrêter avant. Il est pris de compassion. C'est l'aspect décisif. Cet homme a du cœur. Il a un cœur de chair, non de pierre (cf. Ézéchiel 11, 19 : « Je leur donnerai un seul cœur ; je mettrai au-dedans d'eux un esprit nouveau ; et j'ôterai de leur chair le cœur de pierre, et je leur donnerai un cœur de chair »), un cœur qui sait aimer pour de bon, un cœur qui ne reste pas insensible face à la détresse d'autrui : « Nous trouvons à l’intérieur du christianisme la vraie lumière, qui apporte toujours une réponse à tous les problèmes : (lire la suite) il suffit que vous vous efforciez d’être sincèrement catholiques, non verbo neque lingua, sed opere et veritate (1 Jean 3, 18) non pas avec des mots, ou avec la langue mais en actes et en vérité. Dites-le, sans faux-fuyants, sans crainte, chaque fois que l’occasion se présentera, et recherchez-la si c’est nécessaire (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 171). Voilà qui est dit !
C'est ce qui avait amené Jésus à intervenir quand, approchant de la ville de Naïm, il avait rencontré un cortège éploré menant au cimetière le fils unique d'une veuve. L'évangéliste remarque que Jésus est ému de compassion : « Comme il approchait de la porte de la ville, voilà qu'on emportait un mort, fils unique de sa mère, laquelle était veuve, et une foule considérable (de gens) de la ville étaient avec elle. Le Seigneur l'ayant vue, fut touché de compassion pour elle, et il lui dit : « Ne pleurez pas. » Et s'approchant, il toucha le cercueil, et les porteurs s'arrêtèrent ; et il dit : « Jeune homme, je te le dis, lève-toi ! » (Luc 7, 12-14).
Cette fois-là, personne n'a formulé de demande, nul ne s'est adressé à lui pour lui demander un miracle. C'est de sa propre initiative qu'il intervient. Son cœur de chair, son Cœur Sacré, ne peut pas supporter la situation, et Jésus vole au secours de cette femme qui va se retrouver toute seule.
Dieu aurait pu éviter que l'enfant meure. Bien sûr ? Mais en intervenant a posteriori, le miracle est plus grand et manifeste le pouvoir de Dieu, qui s'étend même à la mort. « Jésus est venu sur la terre pour souffrir..., et pour éviter aux autres les souffrances — même terrestre » (saint Josémaria, Forge, n° 1044). Pas toutes, évidemment. Ce n'est pas possible. Ni concevable, car la souffrance nous unit à la Croix rédemptrice et renferme donc une extraordinaire valeur expiatrice et sanctificatrice.

(à suivre...)

samedi 22 septembre 2007

Le bon Samaritain (1)

Le bon Samaritain (1)

Le prêtre et le lévite passent leur chemin, indifférents à cet homme qui gît sur le bord de la route, bien mal en point. Leur cœur ne s'émeut pas ou, s'il est touché, ils ne le laissent pas voir, car des raisons impérieuses, à ce qu'il semble, leur commandent de poursuivre leur route. On peut chercher plusieurs explications à une telle attitude que nous qualifierions de nos jours de non-assistance à personne en danger : des affaires urgentes ne supportant pas (lire la suite) le moindre retard, la crainte de contracter une impureté légale en touchant un blessé sanguinolent... Quel que soit le cas de figure, nous sommes loin de la mise en pratique du grand commandement de l'amour : « Écoute Israël : le Seigneur notre Dieu, le Seigneur est un. Et tu aimeras donc le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit, et de toute ta force. Le second est celui-ci : Tu aimeras ton proche comme toi-même. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là » (Marc 12, 29-31). Si l'homme n'est pas capable d'aimer son prochain quand il a besoin d'aide, comment peut-il aimer Dieu ? « Si quelqu'un dit : « J'aime Dieu », et qu'il haisse son frère, c'est un menteur ; comment celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas ? Et nous avons reçu de lui ce commandement : « Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère » (1 Jean 4, 20-21).
Le Samaritain, lui, s'arrête. Transposant à nos catégories actuelles, disons que ce n'est pas le catholique officiel, ou le pratiquant habituel, mais plutôt quelqu'un qui n'est pas spécialement porté sur la religion. Il s'arrête pourtant. Il n'est pas dit qu'il est moins pressé que le prêtre ou que le lévite, ni qu'il flânait sur le chemin et qu'il avait dont tout loisir de venir en aide au blessé. Il prend sur son temps. Il s'arrangera plus tard, en veillant, ou en se levant plus tôt le lendemain et en parcourant une étape plus longue, et donc plus fatigante. Qu'importe. Ce qui compte pour l'instant à ses yeux, c'est de porter assistance à quelqu'un qui, autrement, risque de mourir faute de soins prodigués à temps.

(à suivre...)

vendredi 21 septembre 2007

Saint Matthieu (3)

Saint Matthieu (3)

Une autre réflexion, qui apparaît dans le récit évangélique, est que Matthieu répond immédiatement à l'appel de Jésus : « Il se leva et le suivit. » La concision de la phrase met clairement en évidence la rapidité de Matthieu à répondre à l'appel. Cela signifiait pour lui l'abandon de toute chose, en particulier de ce qui lui garantissait une source de revenus sûrs, même si souvent injuste et peu honorable. De toute évidence, Matthieu comprit qu'être proche de Jésus ne lui permettait pas de poursuivre des activités (lire la suite) désapprouvées par Dieu. On peut facilement appliquer cela au présent : aujourd'hui aussi, il n'est pas admissible de rester attachés à des choses incompatibles avec la « sequela » de Jésus, comme c'est le cas des richesses malhonnêtes. A un moment, Il dit sans détour : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi » (Matthieu 19, 21). C'est précisément ce que fit Matthieu : il se leva et le suivit ! Dans cette action de « se lever », il est légitime de lire le détachement d'une situation de péché et, en même temps, l'adhésion consciente à une nouvelle existence, honnête, dans la communion avec Jésus.
Rappelons enfin que la tradition de l'Église antique s'accorde de façon unanime à attribuer à Matthieu la paternité du premier Évangile. Cela est déjà le cas à partir de Papia, évêque de Hiérapolis en Phrygie, autour de l'an 130. Il écrit : « Matthieu recueillit les paroles (du Seigneur) en langue hébraïque, et chacun les interpréta comme il le pouvait » (in Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique III, 39, 16). L'historien Eusèbe ajoute cette information : « Matthieu, qui avait tout d'abord prêché parmi les Juifs, lorsqu'il décida de se rendre également auprès d'autres peuples, écrivit dans sa langue maternelle l'Évangile qu'il avait annoncé; il chercha ainsi à remplacer par un écrit, auprès de ceux dont il se séparait, ce que ces derniers perdaient avec son départ » (Ibid., III, 24, 6). Nous ne possédons plus l'Évangile écrit par Matthieu en hébreu ou en araméen, mais, dans l'Évangile grec que nous possédons, nous continuons à entendre encore, d'une certaine façon, la voix persuasive du publicain Matthieu qui, devenu apôtre, continue à nous annoncer la miséricorde salvatrice de Dieu et écoutons ce message de saint Matthieu, méditons-le toujours à nouveau pour apprendre nous aussi à nous lever et à suivre Jésus de façon décidée. »

Benoît XVI, Audience générale, 30 août 2006.

jeudi 20 septembre 2007

Saint Matthieu (2)

Saint Matthieu (2)

Sur la base de ces simples constatations, qui apparaissent dans l'Évangile, nous pouvons effectuer deux réflexions. La première est que Jésus accueille dans le groupe de ses proches un homme qui, selon les conceptions en vigueur à l'époque en Israël, était considéré comme un pécheur public. En effet, Matthieu manipulait non seulement de l'argent considéré impur en raison de sa provenance de personnes étrangères au peuple de Dieu, mais il collaborait également avec une autorité étrangère (lire la suite) odieusement avide, dont les impôts pouvaient également être déterminés de manière arbitraire. C'est pour ces motifs que, plus d'une fois, les Évangiles parlent à la fois de « publicains et pécheurs » (Matthieu 9, 10 ; Luc 15, 1), de « publicains et de prostituées » (Matthieu 21, 31). En outre, ils voient chez les publicains un exemple de mesquinerie (cf. Matthieu 5, 46 : ils aiment seulement ceux qui les aiment) et ils mentionnent l'un d'eux, Zachée, comme le « chef des collecteurs d'impôts et [...] quelqu'un de riche » (Luc 19, 2), alors que l'opinion populaire les associait aux « voleurs, injustes, adultères » (Luc 18, 11). Sur la base de ces éléments, un premier fait saute aux yeux : Jésus n'exclut personne de son amitié. Au contraire, alors qu'il se trouve à table dans la maison de Matthieu-Levi, en réponse à ceux qui trouvaient scandaleux le fait qu'il fréquentât des compagnies peu recommandables, il prononce cette déclaration importante : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs » (Marc 2, 17).
La bonne annonce de l'Évangile consiste précisément en cela : dans l'offrande de la grâce de Dieu au pécheur ! Ailleurs, dans la célèbre parabole du pharisien et du publicain montés au Temple pour prier, Jésus indique même un publicain anonyme comme exemple appréciable d'humble confiance dans la miséricorde divine : alors que le pharisien se vante de sa propre perfection morale, « le publicain... n'osait même pas lever les yeux vers le ciel, mais il se frappait la poitrine en disant : « Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis ! » Et Jésus commente : « Quand ce dernier rentra chez lui, c'est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste. Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé » (Luc 18, 13-14). Dans la figure de Matthieu, les Évangiles nous proposent donc un véritable paradoxe : celui qui est apparemment le plus éloigné de la sainteté peut même devenir un modèle d'accueil de la miséricorde de Dieu et en laisser entrevoir les merveilleux effets dans sa propre existence. À ce propos, saint Jean Chrysostome formule une remarque significative : il observe que c'est seulement dans le récit de certains appels qu'est mentionné le travail que les appelés effectuaient. Pierre, André, Jacques et Jean sont appelés alors qu'ils pêchent, Matthieu précisément alors qu'il lève l'impôt. Il s'agit de fonctions peu importantes - commente Jean Chrysostome - « car il n'y a rien de plus détestable que le percepteur d'impôt et rien de plus commun que la pêche » (In Matth. Hom. ; PL 57, 363). L'appel de Jésus parvient donc également à des personnes de basse extraction sociale, alors qu'elles effectuent un travail ordinaire.

(à suivre...)

mercredi 19 septembre 2007

Saint Matthieu (1)

Saint Matthieu (1)

En poursuivant avec Benoît XVI la série de portraits des douze apôtres, nous nous arrêtons aujourd'hui sur Matthieu. Les informations qui le concernent sont peu nombreuses et fragmentaires. « Cependant, ce que nous pouvons faire n'est pas tant de retracer sa biographie, mais plutôt d'en établir le profil que l'Évangile nous transmet.
Pour commencer, il est toujours présent dans les listes des Douze choisis par Jésus (cf. Matthieu 10, 3 ; Marc 3, 18 ; Luc 6, 15 ; Actes 1, 13). Son nom juif signifie « don de Dieu ». (lire la suite) Le premier Évangile canonique, qui porte son nom, nous le présente dans la liste des Douze avec une qualification bien précise : « le publicain » (Matthieu 10, 3). De cette façon, il est identifié avec l'homme assis à son bureau de publicain, que Jésus appelle à sa suite : « Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de publicain. Il lui dit : « Suis-moi. » L'homme se leva et le suivit » (Matthieu 9, 9). Marc (cf. 2, 13-17) et Luc (cf. 5, 27-30) racontent eux aussi l'appel de l'homme assis à son bureau de publicain, mais ils l'appellent « Levi ». Pour imaginer la scène décrite dans Matthieu 9, 9, il suffit de se rappeler le magnifique tableau du Caravage, conservé ici, à Rome, dans l'église Saint-Louis-des-Français. Dans les Évangiles, un détail biographique supplémentaire apparaît : dans le passage qui précède immédiatement le récit de l'appel, nous est rapporté un miracle accompli par Jésus à Capharnaüm (cf. Matthieu 9, 1-8 ; Marc 2, 1-12) et l'on mentionne la proximité de la mer de Galilée, c'est-à-dire du Lac de Tibériade (cf. Marc 2, 13-14). On peut déduire de cela que Matthieu exerçait la fonction de percepteur à Capharnaüm, ville située précisément « au bord du lac » (Matthieu 4, 13), où Jésus était un hôte permanent dans la maison de Pierre.

(à suivre...)

mardi 18 septembre 2007

Escriva et Franco

Escriva et Franco

Escriva et Franco, pour ceux qui n'auraient pas encore compris... C'est ce qu'écrit un membre de l'Opus Dei sur son blog. Il m'a semblé intéressant de renvoyer à cet article sur les relations entre le fondateur de l'Opus Dei et le maître de la dictature franquiste, article qui répond à des amalgames qui pouvaient se comprendre à la rigueur quand j'étais étudiant, mais qui sont vraiment tout ce qu'il y a de plus éculés de nos jours et traduisent la paresse mentale de ceux qui ne cherchent pas le moins du monde à s'informer.

lundi 17 septembre 2007

Le travail le dimanche (2)

Le travail le dimanche (2)

Je termine ici les réflexions sur le travail le dimanche :
« On invoque enfin pour une exception immédiate à la règle de fermeture des magasins le dimanche, le prétexte de l’« accès aux biens et aux services culturels ». Notons que cette demande, à première vue, pourrait s’autoriser de la distinction entre « œuvres serviles » et « non serviles » établie par les moralistes catholiques du passé ! Les obligations culturelles relèveraient alors du genre (lire la suite) « non servile » et pourraient être accomplies le dimanche ! Il faut préciser ici que certains services culturels sont déjà offerts le dimanche : musées, cinémas, théâtres, concerts, vie associative, etc. Quant à « l’accès aux biens et aux services culturels » dont il est question dans le débat actuel, on peut toujours se demander qu’est-ce qui est « culturel » ? Acheter un livre ou le lire ? Acheter un disque ou l’écouter ? Il n’est pas indifférent, certes, d’aller dans une librairie ou chez un disquaire. Mais reconnaissons-le : ce geste n’a de portée que par les actes qui le suivent. Or lire, écrire, faire de la musique, participer à la vie associative, visiter sa ville ou son village, faire du sport, participer à la vie de l’Église… et tant d’autres activités, ne peuvent être assurées que par la sauvegarde d’un temps social libre et protégé. Pour garantir l’« accès aux biens et services culturels », les pouvoirs publics ont d’abord à respecter le temps socialement libre et protégé de notre tradition française : le dimanche.
La portée sociale du débat sur l’ouverture des commerces le dimanche contredit l’apparence d’indifférence et de neutralité politique et culturelle que revêt, à première vue, une telle question. Si une décision générale est prise pour notre société, celle-ci entrera dans une nouvelle phase de destructuration du temps social.
Si elle intervient, une telle mesure fera aussi toucher du doigt le risque d’absurdité de la décision de portée inverse, relative à la semaine continue du travail scolaire pour les écoliers et leurs éducateurs. En effet, pourquoi libérer les « week-ends » des enfants si cette mesure coïncide pour les parents avec des probabilités plus nombreuses de travailler précisément ces jours-là ?
Les chrétiens et les pasteurs ne peuvent pas ne pas s’interroger sur ce problème. À terme très rapproché, « le jour du Seigneur » sera encore moins « le jour du Seigneur ». Puis ce sera le tour des jours de fête, déjà bien mis à mal. Le temps social atteindra alors le degré maximum de sécularisation. Que nous ne disions rien et ne fassions rien n’est pas dans l’esprit de notre foi et de notre responsabilité. Certes, avec près de trois millions de chômeurs, notre pays ne connaît pas là son seul problème. Mais ce débat est un signe parmi d’autres de la dérive de notre société vers une liberté mal comprise, entraînant plus d’effets pervers que de bénéfices moraux, culturels et spirituels. »

Paru dans L'Aquitaine, 10 janvier 1992.

dimanche 16 septembre 2007

Le travail du dimanche (1)

Le travail du dimanche (1)

Je reprends ici les réflexions de Monseigneur Pierre Eyt, alors archevêque de Bordeaux, sur le travail le dimanche, réflexions qui me semblent conserver leur actualité :
"Il paraîtrait qu’il y a déjà huit millions de Français qui travailleraient le dimanche. Chacun connaît en effet les professions des transports, des services publics, de l’hôtellerie, de la presse, des urgences médicales, etc., qui exigent une permanence obligatoire des prestations et donc des astreintes correspondantes pour leurs personnels.
Par ailleurs, on est conduit à penser : s’il en est déjà ainsi, pourquoi y aurait-il abus quand, à une règle historiquement vulnérable, mais socialement énigmatique, se dénombrent tant d’exceptions ? Faut-il donc continuer de réglementer le travail du dimanche ? (lire la suite) De plus, dans la situation de beaucoup, les horaires de la semaine sont si remplis que le dimanche devient le jour où s’exprime pour chacun la liberté d’aller et de venir, et donc d’accomplir ses démarches et ses achats. Au dimanche conviendrait plus particulièrement, reconnaît-on, les achats de biens culturels ou les démarches vers des services de cette même nature. D’où l’idée qui a germé puis grandi de demander l’ouverture, le dimanche, des commerces de biens et de services culturels, comme les livres, les disques, le matériel TV, Hifi, etc.
L’Église catholique a toujours attaché une grande importance au dimanche. Justin le relève déjà dès le IIe siècle. Le « jour du Seigneur », dies dominicalis, Pâque hebdomadaire de la résurrection, premier jour de la semaine, le dimanche de nos calendriers est à célébrer et à sanctifier par les chrétiens qui y voient aussi le jour de repos demandé par Dieu dès la création du monde. L’Église catholique a spontanément associé sanctification et repos du dimanche. À ses yeux, il y a donc un motif non seulement religieux mais social pour que les chrétiens soient attentifs au dimanche. Aussi les changements légaux qui pourraient intervenir appellent-ils, de plein droit, notre vigilance pastorale, comme ils appellent, sur un autre plan, l’action des organisations syndicales.
La demande de l’ouverture des commerces le dimanche s’étendra des commerces et services culturels à tous les commerces : rien ne dit qu’elle ne s’élargisse pas encore à une requête visant l’ensemble de l’économie. L’argumentation qui circule est « globalisante ». Son motif principal est lié à la liberté plus grande des consommateurs.
Pourtant, les sophismes qui s’attachent à de telles considérations sont tout à fait discutables. On invoque en effet, pour l’extension du travail du dimanche, le chiffre élevé de ceux et celles qui y sont déjà astreints. Mais pourquoi donc faudrait-il étendre à tous les travailleurs, ou du moins à de nouvelles catégories d’entre eux, des charges indues et socialement injustifiées ? Ce qui constitue pour certains une obligation socialement nécessaire n’en représente pas moins une contrainte très lourde et plus d’une fois pénalisante pour la vie des personnes, des couples, des familles.
On invoque surtout, pour l’extension du travail du dimanche, la plus grande liberté où l’on serait, ce jour-là, de bénéficier d’horaires plus propices aux démarches et aux achats. Certes, il y a un problème de temps disponible les jours ouvrables. Mais a-t-on simultanément pensé à ceci : quand tout le monde sera susceptible de travailler le dimanche, ce jour qui aujourd’hui est encore préservé, ne présentera alors pas plus d’intérêt que n’importe quel autre jour ouvrable."

(à suivre...)

samedi 15 septembre 2007

15 septembre : Notre-Dame des Douleurs

15 septembre : Notre-Dame des Douleurs

Pour la troisième fois en huit jours, nous nous tournons vers Marie. Après la Nativité de la Vierge Marie célébrée le 8 septembre et le saint Nom de Marie vénéré le 12 de ce mois, nous rappelons aujourd'hui les douleurs que Notre Dame a endurées au cours de sa vie.
Le culte à la Mater Dolorosa apparaît officiellement en 1221, au Monastère de Schönau, en Allemagne. En 1239, dans le diocèse de Florence, en Italie, l'Ordre des Servites de Marie (Ordo Servorum Mariae) fixe la fête de Notre-Dame des douleurs au 15 septembre. (lire la suite) Marie est appelée Notre-Dame des sept Douleurs en raison des sept douleurs qu'elle a connues, selon la piété populaire : La prophétie de Siméon relative Jésus (Luc, 2, 34-35) ; la fuite de la Sainte Famille en Égypte (Matthieu 2, 13-21) ; Jésus perdu et retrouvé au Temple (Luc, 2, 41-51) ; la rencontre de Marie et de Jésus sur la Via dolorosa (Luc, 23, 27-31) ; Marie au pied de la Croix (Jean, 19, 25-27) ; Marie accueille son fils mort dans ses bras lors de la déposition de Croix ; la mise de Jésus au tombeau (Jean 19, 41-42). En 1814, Pie VII a étendu le culte à Notre-Dame des Douleurs à l'Église universelle. Cette fête suit immédiatement la solennité de l'Exaltation de la Sainte Croix, par laquelle les baptisés manifestent à Dieu leur reconnaissance pour le Salut qu'il leur a obtenu en envoyant son Fils mourir pour nos péchés sur la Croix, et nous manifestons notre amour de la Croix, comme moyen de participer avec Jésus-Christ au rachat de l'humanité pécheresse.

PRIÈRE À NOTRE DAME DES SEPT DOULEURS

Ô la plus désolée de toutes les mères, quel glaive terrible a pénétré votre âme !
Tous les coups qui attaquaient Jésus sont tombés sur vous, toutes ses douleurs vous ont abattue, toutes ses plaies vous ont déchirée, mais surtout le dernier adieu qu’il vous adressa rouvrit toutes vos blessures, et quand vous lui vîtes rendre le dernier soupir, quelle force surnaturelle vint donc soutenir votre âme ?
Ô Mère d’amour et de douleur faites que j’aime et que je souffre à votre exemple !
Reine des martyrs, donnez-moi part à votre martyre.
L’amour vous a donné la croix, faites que la croix me donne l’amour, et si pour aimer, il faut souffrir et mourir, obtenez-moi cette grâce que j’aime tout ce qui me vient de Dieu, jusqu’à la souffrance et la mort.

Stabat Mater



Stabat Mater

En ce 15 septembre, jour de Notre-Dame des Douleurs, je suis heureux de fournir le texte latin et français du Stabat Mater, "séquence du franciscain Jacopone de Todi (v. 1236-1306), rappelant la douleur de la Vierge Marie, aux côtés de son Fils crucifié, Jésus". Cette séquenec a inspiré de nombreux compositeurs. (D. Le Tourneau, "Stabat Mater", Les mots du christianisme. Catholicisme - Orthodoxie - Protestantisme, Paris, 2005, p. 593-594). Elle est particulièrement belle et émouvante et propre à nourrir la méditation.
Latin
Stabat mater dolorosa
Iuxta Crucem lacrimosa,
dum pendebat Filius.
Cuius animam gementem,
contristatam et dolentem,
pertransivit gladius.(lire la suite)
O quam tristis et afflicta
fuit illa benedicta
Mater Unigeniti.
Quae maerebat et dolebat,
Pia Mater cum videbat
Nati poenas incliti.
Quis est homo qui non fleret,
Matrem Christi si videret
in tanto supplicio?
Quis non posset contristari,
Christi Matrem contemplari
dolentem cum Filio?
Pro peccatis suae gentis
vidit Iesum in tormentis
et flagellis subditum.
Vidit suum dulcem natum
moriendo desolatum,
dum emisit spiritum.
Eia Mater, fons amoris,
me sentire vim doloris
fac, ut tecum lugeam.
Fac ut ardeat cor meum
in amando Christum Deum,
ut sibi complaceam.
Sancta mater, istud agas,
crucifixi fige plagas
cordi meo valide.
Tui nati vulnerati,
tam dignati pro me pati,
poenas mecum divide.
Fac me tecum pie flere,
crucifixo condolere,
donec ego vixero.
Iuxta crucem tecum stare,
et me tibi sociare
in planctu desidero.
Virgo virginum praeclara,
mihi iam non sis amara:
fac me tecum plangere.
Fac ut portem Christi mortem,
passionis fac consortem,
et plagas recolere.
Fac me plagis vulnerari,
fac me cruce inebriari,
et cruore Filii.
Flammis ne urar succensus
per te Virgo, sim defensus
in die judicii
Christe, cum sit hinc exire,
da per matrem me venire
ad palmam victoriae.
Quando corpus morietur,
fac ut animae donetur
Paradisi gloria.
Amen! In sempiterna saecula. Amen.
Français
Debout, la Mère des douleurs,
Près de la croix était en larmes,
Quand son Fils pendait au bois.
Alors, son âme gémissante,
Toute triste et toute dolente,
Un glaive le transperça.
Qu'elle était triste, anéantie,
La femme entre toutes bénie,
La Mère du Fils de Dieu !
Dans le chagrin qui la poignait,
Cette tendre Mère pleurait
Son Fils mourant sous ses yeux.
Quel homme sans verser de pleurs
Verrait la Mère du Seigneur
Endurer si grand supplice ?
Qui pourrait dans l'indifférence
Contempler en cette souffrance
La Mère auprès de son Fils ?
Pour toutes les fautes humaines,
Elle vit Jésus dans la peine
Et sous les fouets meurtri.
Elle vit l'Enfant bien-aimé
Mourir tout seul, abandonné,
Et soudain rendre l'esprit.
Ô Christ, à l'heure de partir,
Puisse ta Mère me conduire
À la palme des vainqueurs.
Ô Mère, source de tendresse,
Fais-moi sentir grande tristesse
Pour que je pleure avec toi.
Fais que mon âme soit de feu
Dans l'amour du Seigneur mon Dieu :
Que je lui plaise avec toi.
Mère sainte, daigne imprimer
Les plaies de Jésus crucifié
En mon cœur très fortement.
Pour moi, ton Fils voulut mourir,
Aussi donne-moi de souffrir
Une part de ses tourments.
Donne-moi de pleurer en toute vérité,
Comme toi près du crucifié,
Tant que je vivrai !
Je désire auprès de la croix
Me tenir, debout avec toi,
Dans ta plainte et ta souffrance.
À l'heure où mon corps va mourir,
À mon âme, fais obtenir
La gloire du paradis.

vendredi 14 septembre 2007

14 septembre : Exaltation de la Sainte Croix


14 septembre : Exaltation de la Sainte Croix

Aujourd'hui entre en vigueur le motu proprio du pape Benoît XVI sur la liturgie, qui redonne de l'éclat au missel de Jean XXIII, de 1963, jamais aboli depuis. Le missel promulgué par Paul VI reste le mode ordinaire de célébration de la messe, l'antérieur étant un mode extraordinaire. Au vu de certaines réactions, plus épidermiques que raisonnées, prions pour que cette réforme soit bien comprise et serve l'unité de l'Église, ce qui est, il convient de ne pas l'oublier, un de ses objectifs.
Aujourd'hui l'Église acclame la Sainte Croix, la Croix glorieuse sur laquelle le Christ est mort et nous a gagné le salut, nous a rachetés (lire la suite) de nos péchés, ouvrant la porte du ciel et offrant ainsi à tous les hommes de bonne volonté la possibilité d'être enfants de Dieu et de gagner le paradis au terme de leur vie terrestre.
Quelqu'un pourrait penser que notre religion est curieuse, qui vénère un crucifié et vante une croix ! Cependant, comme le dit saint Paul, « pour nous, toute notre gloire est dans la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, en qui est notre salut, notre vie et notre résurrection, par qui nous avons été sauvés et libérés » (Galates 6, 14). « Si vous entendez quelqu'un vous dire : Tu adores le Crucifié ? N'en rougissez pas, ne baissez pas les yeux, mais soyez-en glorieux et fiers, et recevez le reproche, l'œil serein et le front haut. Et s'il vous répète encore : Tu adores le Crucifé ? Répondez-lui : Oui, et non un adultère, ni un parricide, ni un meurtrier de ses enfants (car tels sont les dieux des païens) ; mais celui qui par sa croix a fermé la bouche aux démons et détruit leurs innombrables artifices. Car la croix est l'œuvre d'un ineffable amour pour nous, la preuve d'une immense tendresse (Saint Jean Chrysostome, Homélies sur l'épître aux Romains, 2, 6).
En vérité, « ta Croix, Seigneur, nous la vénérons, et ta sainte résurrection, nous la chantons. C'est par le bois de la Croix que la joie est venue sur le monde » (liturgie du Vendredi Saint).

jeudi 13 septembre 2007

Les jeux video (fin)


Les jeux vidéo (fin)


2. Contrôler le temps et le moment
On ne peut parler d'un temps acceptable de jeu, car cela dépend du type de jeu : s'il peut suffire d'à peine un quart d'heure d'arcade, un jeu de stratégie demande au moins une heure. En tout cas, l'on gérera ce temps comme on le fait pour le sport ou la lecture : personne ne s'étonnera que l'enfant y consacre une part importante de la fin de semaine, mais il faudra veiller à ce qu'il fasse aussi d'autres choses, à ce qu'il ne reste pas trop d'heures d'affilée devant l'écran, à ce qu'il ne néglige pas ses autres obligations.
Il convient d'être attentif aux changements de comportement (lire la suite) que cette consommation peut produire. Ces problèmes préexistaient sans doute aux jeux vidéo et soulèvent un défi éducatif. Voici des aspects qui doivent mettre les parents en garde : mensonge sur le temps passé à jouer, insistance excessive pour rester à la page en ce domaine (gadgets informatiques, revues, accessoires de toute sorte...), accumulation de jeux non utilisés (qu'ils soient achetés ou copiés de façon illégale), et surtout utilisation compulsive de l'ordinateur (l'enfant profite de toutes les occasions pour jouer, ne veut pas arrêter, se fâche de façon exagérée si l'on insiste...), alors qu'il peut se détendre d'autres manières.
À ce moment-là il faut agir, faute de quoi l'intempérance s'installera dans tous les domaines et les activités prioritaires seront négligées. Une bonne pratique consiste à passer un accord avec les enfants, après les avoir écoutés (en précisant les conséquences du non-accomplissement), sur les moments où ils peuvent jouer et le temps à y consacrer. Il est bon d'offrir d'autres activités de loisirs, intéressantes et en nombre suffisant, ce qui demande de l’initiative et de l’esprit de sacrifice chez les parents. Cela est toujours plus éducatif qu'interdire.

(fin)

mercredi 12 septembre 2007

L'abbe Pierre Lefresne

L'abbé Pierre Lefresne : servir en passant inaperçu

Voici la notice biographique mise sur le site de l'Opus Dei à la suite du décès de l'abbé Lefresne, prêtre de la prélature de l'Opus Dei :
L'abbé Pierre Lefresne (le jour de son ordination sacerdotale sur la photo de L'Osservatore Romano) est décédé le 6 septembre, après avoir fait une
chute dans un sentier de montagne du massif de la Chartreuse. Des messes
de funérailles sont organisées dans plusieurs villes.
Plusieurs messes de funérailles auront lieu en ce mois de septembre (lire la suite)
Mardi 11 à 14h30, en l'église paroissiale de Saint-Laurent-du-Pont (Isère) : messe et inhumation ;
mercredi 19 à 18h45, en l'église du Vœux à Nice ;
lundi 17 à 19h en la basilique du Sacré-Cœur de Marseille ;
lundi 24 à 18h30 en l'église Saint-Melaine à Rennes

Pierre Lefresne est né en 1944 à Redon (Ille-et-Vilaine). Docteur ès sciences et diplômé en pharmacie, il avait travaillé comme attaché de recherches au CNRS, avant de suivre des études de théologie à Rome et à l'Université de NavarrePampelune, Espagne.) Il avait été ordonné prêtre par Jean-Paul II, avec 31 autres fidèles de la Prélature de l'Opus Dei, le 6 juin 1982.
Il avait connu l'Opus Dei à Paris, dans les années 70, alors qu'il
débutait dans la vie professionnelle. Deux ans après son ordination, il avait été nommé Vicaire de l'Opus Dei en France par mgr Alvaro del Portillo, prélat de l'Opus Dei. Il le demeura jusqu'en 1988.

Au moment de son décès, il était l'aumônier des centres de l'Opus Dei à Marseille, après avoir exercé des fonctions similaires à Paris, Strasbourg et à Rennes. Il avait aussi prêché, confessé et assuré la directionspirituelle de nombreuses personnes à Metz, Nancy, Mulhouse et Nice.
Les personnes qui ont connu l'abbé Lefresne soulignent sa bonté, le sérieux et la constance avec lesquels il s'acquittait des tâches qui lui étaient confiées, et sa totale disponibilité. Il apparaissait toujours très souriant, et il n'imposait jamais son point de vue, même quand le sujet était d'importance, se contentant de poser quelques questions en guise d'objection. Il réagissait très souvent avec un grand sens de
l'humour.
Outre son engagement dévoué pour assurer les charges pastorales qui lui avaient été confiées par la prélature de l'Opus Dei, il a rendu de nombreux services à des paroisses, dans toutes les villes où il s'est trouvé, ainsi qu'aux communautés de religieuses. Il se montrait particulièrement disponible pour les séminaristes, qu'il confortait dans leur vocation sacerdotale, et pour ses confrères prêtres.
Servir en passant inaperçu, telle a été la constante de sa vie.

http://www.opusdei.fr/art.php?p=24281

12 septembre : le doux nom de Marie


12 septembre : le doux nom de Marie


En ce 12 septembre, l'Église se réjouit de fêter une nouvelle fois la très Sainte Vierge Marie. Voici quatre jours, elles célébrait la Nativité de la Vierge Marie. Aujourd'hui, elle chante le « saint nom de Marie ». « Ô Marie, votre nom est un parfum qui répand la suave odeur de la divine grâce, s'exclame saint Ambroise de Milan. Qu’il descende donc sur moi, ce parfum céleste et qu’il pénètre jusqu’aux dernières fibres de mon âme ! » (De institutione virginis et S. Mariae virginitate perpetua, Liber unus, cap. 13).
C'est par ce doux nom que l'archange saint Gabriel a commencé (lire la suite) son ambassade de la part de Dieu. C'est ce doux nom que Jésus n'a cessé de répéter au long de sa vie. « Lui seul, peut, comme il faudrait, s'adresser à sa Mère, à la Vierge des vierges, à l'Immaculée Conception, à la nouvelle Ève, Mère des vivants et de tous ceux qui ne doivent pas périr. Marie !... Lui seul comprend ce nom, qu'il lui réservait depuis les siècles infinis, le nom conçu depuis l'éternité au sein du Père, quand Celui-ci se résolvait à visiter le monde et à le sauver par Jésus, Fils de Dieu, et né de Marie » (Dom Eugène Vandeur, Pour aider à faire oraison, brèves élévations, Bruges, 1953, p. 47-48). C'est un nom qui est synonyme de sainteté, car tout en Marie parle de perfection, de vertus vécues au plus haut degré atteignable par un être humain. « Réjouissez-vous Marie, vous seule avez détruit toutes les hérésies, vous seule avez cru aux paroles de l'archange Gabriel, puisque vierge vous avez enfanté le Dieu-Homme et qu'après l'enfantement vous êtes restée inviolée » (Répons de l'Annonciation, IXème siècle).
Cette fête du saint Nom de Marie a été établie par le pape Innocent XI, en 1683, en reconnaissance pour la protection spéciale pour la protection dont Vienne avait été l'objet au cours de la guerre avec les Turcs. La Reine du ciel était manifestement intervenue, alors que l'on se trouvait dans l'octave de sa Nativité. Cent cinquante mille Turcs s'étaient avancés jusque sous les murs de Vienne et menaçaient l'Europe tout entière. Sobieski, roi de Pologne, vint au secours de la ville assiégée. Le roi fit d'abord célébrer la messe, qu'il servit lui-même, les bras en croix. Celle-ci terminée, il s'écria : « Marchons avec confiance sous la protection du ciel et avec l'assistance de la très Sainte Vierge. » De fait, les Turcs furent frappés d'une terreur panique et s'enfuirent dans le plus grand désordre.
« Ô Glorieuse Reine ! nos cœurs louent votre puissance avec des transports de joie : la douceur de votre Nom répand la consolation dans notre âme. Envoyez-nous du haut de votre Trône la sagesse, dont la douce lumière nous fasse voir toute vérité. (...) Votre miséricorde soulage et relève le pauvre dans sa misère : et l'invocation de votre Nom plus délicieux que le miel, le remplit d'une douce confiance. (...) Votre Nom est glorieux et admirable : ceux qui le gardent imprimé au fond de leur cœur , ne seront point troublés de crainte à l'heure de la mort » (saint Bonaventure, Psautier de la glorieuse Vierge Marie).

mardi 11 septembre 2007

Les jeux video (7)

Les jeux vidéo (7)
d) Le rôle des éducateurs
En plus de perdre leur temps, il semble donc évident que par les jeux indiqués nombre de jeunes déforment leur affectivité et leur capacité à découvrir la beauté de l'amour, l'amitié et le service. Les contenus agressivement sexuels ou exaltant le mépris ou la violence comme moyens de résoudre les problèmes obligent les éducateurs à considérer certains de ces produits comme présentant des inconvénients graves. Il est instructif de jeter un coup d'œil sur les revues spécialisées : en plus de la publicité (lire la suite) pour toute sorte de jeux, avec les images suggestives de ceux destinés aux adultes, elles proposent des images immorales ou des liens vers de sites pornographiques. Il vaut mieux donc d'éviter les démos ou jeux gratuits qu'elles offrent souvent.

1. Connaître les jeux vidéo
Les parents font attention aux fréquentations de leurs enfants, à ce qu'ils mangent ou boivent, s'ils fument ou non, quels films ils regardent, etc. À cela il faut de nos jours ajouter le contenus des jeux vidéo. Les jeunes seront beaucoup plus enclins à suivre les conseils de leurs parents si ceux-ci s'intéressent vraiment à leurs jeux. L'idéal serait qu'ils jouent de temps en temps avec leurs enfants, en assumant le risque plus que probable de se faire battre de façon humiliante.
En tout état de cause, il convient au moins en parler avec les enfants, ou avec d'autres parents ou éducateurs. De l'information peut être glanée dans des revues ou sites internet spécialisés. Les fabricants eux-mêmes proposent une qualification des produits mais la proportion des parents qui vérifient la cote des jeux vidéo auxquels leurs enfants jouent est faible. De plus, il est utile d'écouter des observateurs indépendants, attentifs aux critiques des parents et des joueurs. Le plus complet et fiable est www.commonsensemedia.org (en anglais), mais l'on peut aussi regarder www.pegi.info ou www.guiavideojuegos.es (en espagnol), www.mercatornet.com ou www.esrb.com (en anglais), Le site canadien http://www.media-awareness.ca/francais/parents/jeux_video/index.cfm propose d’autres conseils avisés pour les parents.

(à suivre...)

lundi 10 septembre 2007

Les jeux video (6)

Les jeux vidéo (6)

c) Sexisme et éducation de l'affectivité

Tous les experts s'accordent à constater que l'image de l'homme et de la femme est stéréotypé et défiguré, avec un désavantage clair pour le sexe féminin :
- à l'homme sont associées des valeurs connotant la domination : la force, le courage, le pouvoir, l'honneur, la vengeance, le défi, le mépris et l'orgueil.
- à la femme sont réservées la fragilité, la passivité, la lâcheté ou le conformisme, bref la soumission au mâle. Dans le cas des simulateurs type Sims 2 (lire la suite) on pourrait ajouter l'hystérie et l'incapacité à résoudre les problèmes.
Cela fait que, dans un marché visant principalement les garçons, les jeux qui attirent les filles peuvent être difficiles à trouver. Celles-ci ne s'intéressent généralement pas aux jeux violents de combats préférés par les garçons. D'autre part, plusieurs des jeux conçus pour les filles font la promotion d'intérêts stéréotypés comme le maquillage et la mode.
À ces lieux communs, l'on pourrait ajouter l'érotisme explicite dans de nombreux jeux. La figure féminine mélange les modèles de la B.D. et de la pornographie de sorte que, presque partout (même dans des jeux innocents) la femme est reconnaissable à son corps voluptueux. Dans les jeux d'action, son apparition est perçue comme celle d'un objet sexuel. à cela s'ajoute la publicité des jeux pour adultes, que l'on trouve dans les revues spécialisées. Need for Speed Most Wanted, propose de classiques courses de voitures, permises aux majeurs de 3 ans, alors qu’elles sont agrémentées d'images suggestives représentant de vraies professionnelles du cinéma X. Parmi d'autres jeux de cette nature citons : L.A. Rush, Seven Sins (au titre suggestif !), Torrente, The Warriors, Killer 7, Gun, SimCity 4 et Leisure Suit Larry.
Ces images modèlent la sensibilité et l'imagination du garçon qui se fait une idée bien particulière de la femme. Il est étonnant de constater que ce danger est moins soulevé par les critiques des jeux ou par les familles. Ceci dit, ces contenus sont rarement omniprésents et le spectateur occasionnel peut les ignorer totalement.

(à suivre...)

dimanche 9 septembre 2007

Les jeux vidéo (5)

Les jeux vidéo (5)

b) Le traitement de la violence

La violence a été la deuxième accusation portée contre les jeux vidéo par les pédagogues et psychologues de l'enfance. Au Canada, selon l'Institut national pour la famille et les médias : a) les adolescents qui jouent à des jeux vidéo violents réussissent moins bien à l'école que ceux qui ne le font pas ; b) les adolescents à risque passent 60 % plus de temps à jouer à des jeux vidéo et préfèrent davantage les jeux violents que les autres adolescents ; c) les jeunes qui préfèrent les jeux vidéo violents sont plus portés à (lire la suite) se disputer avec leurs enseignants et à d'être impliqués dans des altercations physiques, qu'ils soient garçons ou filles.
L’incrimination, peut-être exagérée, révèle la tendance de ces logiciels à présenter la violence comme seule réponse face au danger, ignorant les sentiments, brisant les règles sociales, proposant une vision chaotique du monde où tout est permis et les attitudes non solidaires récompensées. C'est inquiétant, surtout dans le cas de certains produits qui fomentent les actions brutales, associant le plaisir à la destruction de l'ennemi de la façon la plus sauvage possible, qui plus est avec des adversaires très réalistes, dont l'élimination n'a moralement rien à voir avec celle des petits martiens des débuts. Outlaw Tennis est un simulateur de tennis avec des marginaux pour joueurs. Les majeurs de 16 ans à qui il est permis, pourront frapper celui qui ramasse les balles, boire de la vodka et s’exercer à d’autres actions, certes peu exemplaires, mais mieux récompensées que l’adresse sportive elle-même... « Dans le tristement célèbre Mortal Kombat, par exemple, les héros sont des spécialistes du décapitage et de l'éviscération, et ils font couler sur l'écran des litres et des litres d'hémoglobine digitalisée. Ce jeu vidéo incroyablement brutal a scandalisé de nombreux parents et pourtant, on peut se le procurer un peu partout. D'autres exemples sanguinaires : l'horrible Night Trap, où des femmes en petite tenue se font assassiner avant d'être suspendues par leurs bourreaux à des crochets de boucher, et le funeste Skatin' Skitchin' Hictchin' où des adeptes du patin à roues alignées s'accrochent à des pare-chocs de voitures en marche et démolissent leurs adversaires à coups de bâton de baseball » (Nadeau 1997).
Bien qu'on ne puisse pas établir un rapport direct entre ces pratiques et l'apparition de conduites violentes dans la vie réelle, la méfiance est de mise. Tout dépendra du type de jeu. Certains d'entre eux peuvent s'avérer très positifs et structurants. D'autres, sans doute actuellement la plupart, ne contribuent pas à inculquer les normes élémentaires de la vie sociale, le respect de l'éthique et des droits de l'homme.
Or, c'est important, notamment avec les plus jeunes, qui ont du mal à discerner la réalité de la fiction, ce qui les rend plus vulnérables aux effets de la violence dans les médias. Ils peuvent devenir plus agressifs et craintifs s'ils sont exposés à des niveaux élevés de violence dans les jeux vidéo. Cela arrive facilement, par manque de vigilance des parents et parce que l'industrie du divertissement fait une vive promotion de produits violents auprès des plus jeunes, directement ou, par exemple, à travers des produits dérivés. Duke Nukem, un jeu vidéo ultraviolent pour des joueurs de 17 ans et plus, est la vedette de figurines dont la promotion vise les enfants de 8 ans et moins.

(à suivre...)