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dimanche 30 septembre 2012

Charité et pardon (2)

Charité et pardon (2)

Voilà ce que sont les sentiments du Christ, que nous devons faire nôtres. Ce qui, il faut bien l’admettre, n’a rien d’évident. Car nous réagissons facilement en écorchés vif pour un oui ou pour un non. L’écorché pourtant, c’est Lui, pas nous. À méditer sérieusement.
Et quand il apparaît dans le Cénacle, le soir de sa Résurrection glorieuse, il ne reproche pas davantage leur attitude honteuse et leur trahison à ses apôtres. Mais il leur dit et leur répète : « Paix avec vous ! » Et il leur fait une explication de texte. Il leur montre tout ce qui le concernait dans les Saintes Écritures et comment il fallait que tout cela s’accomplisse (cf. Luc 24, 45-47). Leurs yeux s’ouvrent alors à l’évidence, de même que leur cœur est embrasé à la vue de cet amour sans limite de Dieu : « N’avions-nous pas le cœur tout brûlant en dedans de nous, quand il nous parlait …, nous expliquant les Écritures ? » (Luc 23, 32). (lire la suite) Que chacun ait donc égard, non à ses propres intérêts, mais à ceux des autres (cf. Philippiens 2, 4). « Veillez à faire ce qui est bien devant tous les hommes » (Romains 12, 17). Le Seigneur nous montre la façon concrète et précise de nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés, selon le précepte qu’il nous a laissé (cf. Jean 13, 34-35). Aimer autrui en comprenant ses erreurs, car « la charité excuse tout, croit tout, espère tout supporte tout » (1 Corinthiens 13, 7). Aimer en étant positif, en donnant aux autres le goût de vivre. Ils tireront eux-mêmes les conséquences de leurs égarements éventuels. Mais au moins nous ne les aurons pas enfoncés dans leur misère jusqu’au cou. Au lieu de les écraser, nous leur aurons tendu, sans qu’ils s’en rendent compte, une main secourable, au prix sans doute d’un effort sérieux de notre part, que Dieu apprécie et qu’il perçoit, lui, en nous souriant et en nous encourageant à son tour à poursuivre dans cette direction. « Paix avec vous ! » Puissions-nous être des artisans de paix. « Bienheureux les pacifiques –c’est-à-dire précisément les artisans de paix – car ils seront appelés enfants de Dieu » (Matthieu 5, 9). Ce qui est consolant à l’extrême. Et ce qui peut être une réalité dès à présent. « Voyez quel amour le Père nous a témoignés, que nous soyons appelés enfants de Dieu, et que nous le soyons en effet ! » (1 Jean 3, 1). (fin)

samedi 29 septembre 2012

Charité et pardon (1)

Charité et pardon (1)

Quand notre Seigneur apparaît le soir du dimanche de la Résurrection à ses apôtres, encore pleinement démoralisés, en plein désarroi et le cœur brisé de douleur, ses premiers mots sont : « Paix avec vous ! » (Jean 20, 19). Il leur apporte la paix. « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix; je ne la donne pas comme la donne le monde » (Jean 14, 27). Il l’avait annoncé par avance. Pourtant, il avait proclamé solennellement : « Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je suis venu apporter, non la paix, mais le glaive. Car je suis venu séparer le fils de son père, la fille de sa mère, et la bru de sa belle-mère ; et on aura pour ennemis les gens de sa propre maison » (Matthieu 10, 34-36). Ne nous trouvons-nous pas en pleine contradiction ? (lire la suite) La guerre dont le Seigneur parle est celle que nous devons mener contre nous-mêmes,
contre nos tendances désordonnées. C’est à ce prix que nous pouvons accéder à la vraie paix, qui est alors la conséquence nécessaire de la victoire sur le mal. « prenez confiance, j'ai vaincu le monde » (Jean 16, 33). Et nous alors avec Jésus. C’est la paix qui suit le combat mené au nom du Seigneur et avec lui, le « Prince de la Paix » (Isaïe 9, 5). Les apôtres sont stupéfaits de voir Jésus surgissant au milieu d’eux. Ils se demandent s’ils n’ont pas affaire à un fantôme (cf. Luc 24, 37). Leur étonnement est sans doute mêlé de honte, car ils n’ont pas lieu d’être fiers de leur comportement les jours écoulés, et de crainte de se faire rabrouer et réprimander vertement. Il y a de quoi. Ce serait la moindre des choses, de notre point de vue. Chacun d’entre eux sait qu’il le mérite bien, et Simon-Pierre plus que les autres encore. Mais les sentiments du Christ ne sont pas les nôtres. « Mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies » (Isaïe 55, 8). « Je connais les pensées que j'ai pour vous, dit le Seigneur, pensées de paix, et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l'espérance » (Jérémie 29, 11). Il ne veut pas ajouter à leur peine. « Paix avec vous », répète-t-il (Jean 20, 21). Et nous, nous devons avoir les mêmes sentiments d’après le Christ (Romains 15, 5). Pas d’autres, mais les siens. Des sentiments de paix et de pardon, qui visent à la réconciliation. Qui se veulent encourageants, stimulants. « Rendez ma joie parfaite : ayez une même pensée, un même amour, une même âme, un même sentiment » (Philippiens 2, 2). Qu’avons-nous entendu ? Quand il est sur la Croix, où nos péchés l’ont cloué – dire cela, ce n’est pas du dolorisme, mais du réalisme ; c’est reconnaître la vérité pure et dure -, quand il est sur la Croix, le Seigneur ne condamne pas les hommes ; il ne laisse même pas échapper une plainte ou un seul mot de lamentation. Il n’en veut apparemment ni à ses apôtres, ni à nous, les hommes. Ses sentiments sont d’une toute autre nature, sont d’une autre volée, on ne peut plus surnaturelle : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23, 34). (à suivre…)

jeudi 27 septembre 2012

Être humble (9)

Être humble (9)

« Car celui qui voudra sauver sa vie, la perdra ; et celui qui perdra sa vie à cause de moi, la trouvera » (Matthieu 16, 25). Ce n’est pas à coup de jeux d’esprit, de promesses vides, de discours creux et d’esbroufe que l’on gagne l’estime de Dieu, en dépit de toute sa bonne volonté, de ses bonnes dispositions à notre égard. Il faut être vrai, authentique, c’est-à-dire vivre tels que nous sommes : un enfant de Dieu qui lui doit tout, et qui a les pieds fragiles. Nous pouvons avoir indéniablement beaucoup de qualités, mais nos pieds sont en argile. Rappelons-nous la statue du songe de Nabuchodonosor. « Toi, ô roi, tu regardais, et voici une grande statue. Cette statue était immense et sa splendeur extraordinaire; elle se dressait devant toi, et son aspect était terrible. Cette statue avait la tête d'or fin, la poitrine et les bras d'argent, le ventre et les cuisses d'airain, les jambes de fer, les pieds en partie de fer et en partie d'argile. Tu regardais, jusqu'à ce qu'une pierre fut détachée, non par une main, et frappa la statue à ses pieds de fer et d'argile, et les brisa. Alors furent brisés eu même temps le fer, l'argile, l'airain, l'argent et l'or, et ils devinrent comme la balle qui s'élève de l'aire en été, et le vent les emporta sans qu'on en trouve plus aucune trace » (Daniel 2, 31-35). (lire la suite) C’est ce qui nous arrivera à coup sûr si nous oublions l’existence de cette faiblesse, un vrai talon d’Achille. Donc, « si possible, pour autant qu’il dépend de vous, vivez en paix avec tout le monde » (Romains 12, 18). Et il nous faut avouer et reconnaître que cela dépend en bonne partie de nous. il n’est d’ennemi d’autrui que celui qui veut l’être. Et si quelqu’un s’instaure comme notre ennemi, malgré nous, c’est son problème. Nous n’allons pas répondre au mal par le mal, ni nous sentir offensé. Toute jactance est vraiment abominable et monstrueuse. Il n’y a pas de quoi faire un plat de tout cela mais, au contraire, nous en servir pour glorifier Dieu et pour nous unir davantage à celui qui, « bien qu'il fût dans la condition de Dieu, il n'a pas retenu avidement son égalité avec Dieu ; mais il s'est anéanti lui-même, en prenant la condition d'esclave, en se rendant semblable aux hommes, et reconnu pour homme par tout ce qui a paru de lui ; il s'est abaissé lui-même, se faisant obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la croix » (Philippiens 2, 6-8).

mercredi 26 septembre 2012

Être humble (8)

Être humble (8)

« Aucun de ceux qui sont tombés amoureux de la pauvreté ne voudrait devenir riche » (saint Jean Chrysostome, In Matthæum homiliæ 38, 3). Nous pouvons appliquer ce constat à la vertu de l’humilité, et affirmer incontinent qu’aucun de ceux qui ont goûté à l’humilité ne ressent le moindre attrait volontaire pour l’orgueil, même si sa nature l’y porte subtilement avec une grande fréquence. Il en éprouve aussitôt dégoût et honte. En effet, celui qui est orgueilleux est source de conflits permanents avec les autres, car il veut toujours ramener la couverture à lui. Il n’y en a que pour lui. Il rabaisse continuellement les autres et cherche plus ou moins consciemment à minimiser ce qu’ils font de bien ou le rôle qui leur échoit. Il engendre tensions et frictions. Et si l’on n’a pas d’avantage à en attendre – car l’homme est si mesquin qu’il est prêt à endurer ce genre de situation si l’individu désagréable peut lui être utile par ailleurs – donc, si l’on a rien à en retirer, le vide se fait progressivement autour de ce personnage poisseux. (lire la suite) L’humble, en revanche, est un homme de paix. Il rayonne de bonté. Il est la douceur même. Il ne s’attend à rien pour lui et est heureux de tout, qu’il accueille comme un vrai don de son Père des cieux. Rien ne l’attriste, si ce n’est ses péchés dont il demande aussitôt humblement pardon à son Sauveur. Loin de penser à satisfaire sa mégalomanie, il s’applique « à ce qui sert la paix et l’édification constante » (Romains14, 19), de telle sorte que chacun recherche « la satisfaction du prochain pour son bien, en vue de l’édification » (Romains 15, 2). De l’édification de tous qui découle de la vertu vécue ; de l’édification de l’Église qui se fonde sur l’humilité, sur la communion entre les saints et aux choses saintes. C’est pourquoi il nous est encore dit : « Recherchez la paix avec tous et la sanctification, sans laquelle nul ne verra le Seigneur » (Hébreux 12, 14). L’avertissement vaut son pesant d’or. Car si nous ne cherchons pas effectivement notre sanctification et celle de nos semblables, nous avons couru en vain (cf. Galates 2, 2). « Ne vous mettez pas en quête de ce que vous mangerez ou de ce que vous boirez et ne vous tourmentez pas » (Luc 12, 29) en vous inventant tout un système artificiel au centre duquel vous vous placez, comme si le monde devait tourner autour de vous en permanence en vous contemplant et en vous admirant. Il n’y a rien de plus triste pour un tel pantin que d’être déconsidéré des autres. De tout cela, « les païens de ce monde sont en quête. […] Au reste, cherchez son royaume [de votre Père], et cela vous sera donné en plus » (Luc 12, 30-31). Voilà qui est autrement satisfaisant et sûr. (à suivre…)

mardi 25 septembre 2012

Être humble (7)

Être humble (7)

Encore une fois, veillons « à ne pas chercher notre propre satisfaction » (Romains 15, 1), car elle est inévitablement tout ce qu’il y a de plus passagère et reste, la plupart du temps, très superficielle. Ce qui, en revanche, apporte un contentement hors du commun et la paix surnaturelle à notre âme, c’est de « supporter les faiblesses de ceux qui ne […] sont pas [forts] » (Romains 15, 1) et, partant, d’accueillir « celui dont la foi est faible, sans discuter les opinions » (Romains 14, 1), mais en cherchant à l’aider sincèrement dans sa démarche. Si nous pouvons éprouver une satisfaction légitime, c’est bien celle-là : savoir que nous pouvons servir d’intermédiaire au Saint-Esprit pour fortifier les autres dans leur vocation chrétienne, sur leur chemin de sainteté qui passe par l’accomplissement des petites tâches de la vie ordinaire vécues par amour de Dieu. « Faites tout par amour. — Ainsi il n’y a pas de petites choses : tout est grand. — Persévérer par amour dans les petites choses, c’est de l’héroïsme » (saint Josémaria, Chemin, n° 813). Au lieu de penser égoïstement à nous et (lire la suite) de nous croire le nombril du monde, « faites-vous par la charité les serviteurs les uns des autres » (Galates 5, 13). La dose d’amour que nous mettons à réaliser nos tâches de chaque jour est donc déterminante et décisive. Nous voyons par là combien l’amour de soi, qui est le moteur de l’orgueil
, vient tout embrouiller et appauvrit considérablement le patrimoine de l’Église. En capitalisant pour soi, l’orgueilleux se retranche de la société des saints. Vae soli ! dit l’Écriture, « malheur à celui qui est seul, et qui tombe sans avoir un second pour le relever! » (Ecclésiaste 4, 10). Existe-t-il une tâche plus noble que celle-ci ? Est-il quelque chose qui peut mieux nous abstraire de nous-mêmes ? Quand nous nous occupons des autres et cessons du même coup de penser à nous, nous nous remplissons de joie, et nous pouvons nous exclamer avec le psalmiste : « Bénis le Seigneur, ô mon âme, et que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom ! » (Psaume 103, 1), c’est-à-dire « bénis le Seigneur, ô mon âme, et n’oublie aucun de ses bienfaits » (Psaume 103, 2). Nous abritons dans notre âme toute une foule de biens surnaturels, de puissances, de dons du Saint-Esprit qui nous rendent à même de louer le Seigneur de tout notre être et, à partir de lui et en lui, d’aimer aussi toute la création, issue de ses mains, de le louer pour cette création qu’il a mise à notre disposition, de le glorifier et de le magnifier pour cette merveille qu’est l’être humain, qu’il a voulu à son image et à sa ressemblance (cf. Genèse 1, 26), ce qui est absolument inouï. (à suivre…)

lundi 24 septembre 2012

Être humble (6)

Être humble (6)

« Aussi ne soyez pas sans intelligence, et comprenez quelle est la Volonté du Seigneur » (Éphésiens, 5, 17). Cette volonté, nous la connaissons de fait, du moins nous sommes censés bien la connaître… : « Ce que Dieu veut, c’est votre sanctification » (1
Thessaloniciens 4, 3). Pas notre glorification. Mais que nous soyons saints, comme lui-même est Saint. Faire des tours et des détours autour de notre moi, dans une contemplation narcissique, ne peut que nous éloigner de Dieu, car cela nous interdit d’écouter la voix de notre conscience par laquelle Dieu nous parle, nous rend sourds aux inspirations du Saint-Esprit et aveugles à la Lumière qu’est Jésus-Christ, « Lumière des hommes, […] Lumière vraie, qui éclaire tout homme » (Jean 1, 4.9), mais que seul peut voir celui qui ne jette pas autour de lui l’écran de fumée de son orgueil. Si l’orgueilleux – mais nous le sommes tous plus ou mois, hélas ! – (lire la suite) reconnaît son vice, il y a bon espoir qu’il puisse s’en corriger de plus en plus, sans parvenir toutefois à un état d’humilité satisfaisant ou suffisant. Il ne faut, en tout cas, pas perdre courage, car, si la bataille n’est pas gagnée d’avance, la victoire se profile à l’horizon. Entendons l’exhortation de l’Apôtre : « Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais triomphe du mal par le bien » (Romains 12, 21). Voilà une belle résolution. Elle revient à vaincre le mal en nous proposant, de façon positive, d’être meilleur, de développer telle ou telle vertu, de pratiquer l’une ou l’autre œuvre de charité et d’apostolat. Cela peut nous conduire à une grande abnégation et à l’attitude prônée par notre Seigneur, qui savait de quoi il parlait : « Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil, dent pour dent. Et moi, je vous dis de ne pas tenir tête au méchant. Au contraire, à celui qui te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. Et à celui qui veut te citer en justice pour te prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te réquisitionne pour un mille, fais-en deux avec lui. Donne à qui te demande, et ne tourne pas le dos à qui veut te faire un emprunt » (Matthieu 5, 38-42). « Donne à quiconque te demande, et à qui prend ton bien, ne le réclame pas » (Luc 6, 30). Cela est bigrement exigeant. Mais c’est une bonne façon, très efficace, d’écraser notre orgueil. Ne nous a-t-il pas été promis d’ailleurs que « ceux qui sèment dans les larmes moissonneront dans l’allégresse » (Psaume 126, 5) ? (à suivre…)

dimanche 23 septembre 2012

Être humble (5)

Être humble (5)

« Ne vous modelez pas sur ce monde-ci, mais transformez-vous en renouvelant votre esprit » (Romains 12, 2). Voici un objectif autrement élevé et exaltant, un appel à la conversion intérieure, à revenir sans cesse vers votre Père, « afin de discerner quelle est la Volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable, parfait » (Romains 12, 2). L’Apôtre, toujours lui, nous invite instamment à nous dépouiller de notre façon de vivre païenne et mondaine. Veillez, nous dit-il, « à vous renouveler spirituellement dans votre intelligence, et à revêtir l’homme nouveau, créé d’après Dieu dans la vraie justice et la sainteté (Éphésiens 4, 23-24). Voilà qui est fondamental. Cet homme nouveau qui « renouvelle à l’image de celui qui l’a créé » (Colossiens 3, 10) et qui laisse son empreinte indélébile dans notre âme. En cela, nous avons la réalité fondamentale de notre existence, à savoir que nous avons été créés, un par un, à l’image et à la ressemblance de Dieu (Genèse 1, 26). Et que, du moins ceux qui ont reçu la grâce du baptême, ils sont déjà « saints », partiellement, certes, mais saints quand même, parce que l’Auteur de toute sainteté habite en eux, Dieu lui-même, qui es Saint (1 Jean 4, 16). Et cette Sainteté ne peut que nous transformer progressivement à la mesure de notre réponse. (lire la suite) C’est pourquoi nous sommes invités à renouveler notre intelligence, pour qu’elle puise son inspiration à sa source créatrice, dans le Verbe de Dieu et dans le Verbe de Dieu fait chair en la Personne du Christ. La renouveler, c’est la vider de toute pensée vaine et inutile. À quoi bon nous faire la cour et nous faires des courbettes à nous-mêmes ? C’est comme parler à un miroir, pour être sûr de ne pas être contredit. « Discernez ce qui est agréable au Seigneur, et ne prenez pas part aux œuvres stériles des ténèbres ; bien plus, blâmez-les » (Éphésiens 5, 10). Or, quand nous occupons le terrain en nous mettant en avant, nous répandons les ténèbres et nous faisons écran à la Lumière qui devrait briller à partir de notre vie quotidienne, si nous la vivions par amour désintéressé de Dieu. « Regardez donc avec soin votre manière de vivre, non comme des insensés [que nous sommes si souvent], mais comme des sages, profitant bien du temps présent » (Éphésiens 5, 15-16), parce que nous ignorons la durée de vie dont nous disposons encore pour nous préparer à la rencontre définitive avec Dieu notre Père, ce temps qui a été qualifié de « trésor » (cf. saint Josémaria, homélie « Ce trésor qu’est le temps », Amis de Dieu, nos 39-54), parce qu’il fait partie des talents de Dieu que nous devons faire fructifier au maximum. (à suivre…)

samedi 22 septembre 2012

Être humble (4)

Être humble (4)

Que nous dit l’Écriture ? « Le Seigneur m’a donné une langue de disciple » (Isaïe 50, 4). De disciple, non de discoureur impénitent de soi-même. De disciple, autrement dit de serviteur de la Parole. « Il n’est pas de disciple qui soit au-dessus de celui qui l’instruit, ni de serviteur qui soit au-dessus de son maître » (Matthieu 10, 24). Le serviteur n’est pas la Parole elle-même, mais il est chargé de la transmettre, d’en être comme le haut-parleur. « Il est temps de repousser ces pensées d’orgueil ! Tu es le pinceau dans les mains de l’artiste. — Et rien de plus. — Dis-moi à quoi sert un pinceau s’il empêche le peintre de réaliser son œuvre » (saint Josémaria, Chemin, n° 612). Il est vrai qu’il est bien difficile à un artiste d’être humble ! « Il est très difficile de pratiquer l’humilité à un artiste, parce que son métier même n’est que l’étalage de sa personne encombrante » (Max Jacob, Défense du Tartuffe). « Le Seigneur m’a donné une langue de disciple » et, « tous les matins, il éveille mon oreille pour que j’écoute comme les disciples. Le Seigneur m’a ouvert l’oreille » (Isaïe 50, 5). Mais (lire la suite) pour entendre ce que le Seigneur a à nous dire afin que nous le répercutions autour de nous, encore faut-il ne pas s’écouter soi-même et se parler à soi-même. Car alors les émissions sont brouillées et nous n’entendons que ce que nous voulons entendre, ce qui flatte notre ego, les sirènes qui nous conduisent droit sur les récifs où nous nous briserons lamentablement et irrémédiablement. Pourtant, « la Parole est tout près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton cœur pour que tu la mettes en pratique » (Deutéronome 30, 14). Par conséquent, « ce commandement que je te commande aujourd’hui n’est pas trop difficile pour toi, ni hors de ta portée » (Deutéronome 30, 11), car « ce n’est pas en secret que j’ai parlé » (Isaïe 45, 29), mais je t’ai « creusé l’oreille » (Psaume 40, 7). Quand me répondras-tu : « À faire ton bon plaisir, mon Dieu, je me complais, et ta Loi est dans mon cœur » (Psaume 40, 9) ? Quand reconnaîtras-tu : « Le Seigneur m’a appelé dès le sein maternel, dès les entrailles de ma mère il a mentionné mon nom. Il a fait de ma bouche une épée acérée » (Isaïe 49, 1-2) ? Mais pour annoncer le Vrai, le Bien. Non pour t’autoproclamer roi de l’univers, de ton petit monde mesquin. Tout tourne autour de toi. C’est ennuyeux et lassant pour les autres à la fin, outre que grotesque. C’est jouer à la grenouille de la fable de La Fontaine qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf. Un rien, et elle éclate. Il n’en reste plus rien. On aura vite fait de l’oublier, car elle n’a rien laissé de durable : que la fumée de paroles creuses d’auto-encensement emportées par le vent. (à suivre…)

vendredi 21 septembre 2012

Être humble (3)

Être humble (3)

Que l’homme ne reprenne pas ce qui appartient à Dieu et ne cherche pas à engranger les biens divins au détriment de leur propriétaire légitime, comme s’ils faisaient partie de son patrimoine, car alors c’est gagner son salaire « pour une bourse percée » (Aggée 1, 6). Alors « vos richesses sont pourries et vos vêtements sont dévorés par les vers. Votre or et votre argent sont rongés par la rouille ; leur rouille portera témoignage contre vous et dévorera vos chairs comme un feu » (Jacques 5, 2-3). Vous serez plus pauvres encore que Job, car lui, au moins, il était humble et il gardait la foi en Dieu.
Allons-nous comprendre ce que dit l’Apôtre : « Pour nous, en tout cas, il n’est qu’un Dieu unique, le Père, de qui tout vient, et pour qui nous existons, et qu’un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui tout existe et nous-mêmes par lui » (1 Corinthiens 8, 6) ? De qui tout vient et par qui tout existe. Nous ne sommes pas les artisans de nos propres succès. Oui, c’est Dieu « pour qui sont toutes choses et par qui sont toutes choses » (Hébreux 2, 10), et pas autrement. (lire la suite) Par conséquent, « que personne ne cherche son propre intérêt, mais celui d’autrui » (1 Corinthiens 10, 24) et, avant tout, en priorité absolue, celui de Dieu, à qui nous devons rendre toute gloire (cf. Romains 11, 36). Imitons l’Apôtre, qui peut affirmer : « Tout comme je m’applique moi-même à plaire à tous en toute chose, ne cherchant pas mon avantage personnel, mais celui du grand nombre, afin qu’ils soient sauvés » (1 Corinthiens 10, 33). C’est une préoccupation totalement étrangère à celui qui se gargarise de lui-même. Mais alors il est insensible au commandement missionnaire d’être témoin de l’Évangile « jusqu’aux extrémités de la terre » (Actes 1, 8). Que comprend-il à cette exclamation de l’Apôtre : « Si donc je prêche l’Évangile, ce n’est pas pour moi un titre de gloire, car nécessité m’incombe : oui, malheur à moi si je ne prêchais pas l’Évangile » (1 Corinthiens 9, 16) ? Encore une fois, « ayez les uns pour les autres les mêmes sentiments. N’ayez pas un sentiment de grandeur, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble » (Romains 12, 16). Comprenez bien qu’« un char rempli de bonnes œuvres, conduit par l’orgueil mène à l’enfer ; conduit par l’humilité, un char plein de péchés mène au paradis » (saint Grégoire de Nysse). Qu’on se le dise. Donc que notre charité « soit exempte d’hypocrisie : soyez de ceux qui ont le mal en horreur, qui s’attachent au bien, qui s’aiment entre eux d’un amour fraternel, qui dans leur estime placent les autres avant eux » (1 Corinthiens 12, 9-10). (à suivre…)

jeudi 20 septembre 2012

Être humble (2)

Être humble (2)

L’Apôtre ajoute : « Oui, je le dis en vertu de la grâce qui m’a été donnée pour vous tant que vous êtes [donc de l’esprit qu’il a été chargé de transmettre et qui veut que tous, indépendamment de leur âge, de leur condition sociale et de leur place dans la société civile et dans l’Église] : N’ayez pas de vous-même une opinion trop flatteuse ; mais ayez une opinion qui convienne à la modestie, chacun selon le degré de foi que Dieu lui a départi » (Romains 12, 3). Il ne sert à rien d’attirer l’attention sur nous. Lorsque les autres voient les bonnes œuvres que nous accomplissons, parce que, grâce à Dieu, nous en réalisons objectivement beaucoup et, plus nous en ferons, mieux ce sera, quand ils les voient, effaçons-nous, « pour qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Matthieu 5, 16). Comme saint Ignace d’Antioche le fait remarquer judicieusement, « à quoi peut-il me servir que l’on me loue personnellement, si l’on en vient après à blasphémer le nom du Seigneur ? » (Epistola ad Smyrnios 5). (lire la suite) L’Apôtre ajoute : « Oui, je le dis en vertu de la grâce qui m’a été donnée pour vous tant que vous êtes [donc de l’esprit qu’il a été chargé de transmettre et qui veut que tous, indépendamment de leur âge, de leur condition sociale et de leur place dans la société civile et dans l’Église] : N’ayez pas de vous-même une opinion trop flatteuse ; mais ayez une opinion qui convienne à la modestie, chacun selon le degré de foi que Dieu lui a départi » (Romains 12, 3). Il ne sert à rien d’attirer l’attention sur nous. Lorsque les autres voient les bonnes œuvres que nous accomplissons, parce que, grâce à Dieu, nous en réalisons objectivement beaucoup et, plus nous en ferons, mieux ce sera, quand ils les voient, effaçons-nous, « pour qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Matthieu 5, 16). Comme saint Ignace d’Antioche le fait remarquer judicieusement, « à quoi peut-il me servir que l’on me loue personnellement, si l’on en vient après à blasphémer le nom du Seigneur ? » (Epistola ad Smyrnios 5). Ne nous considérons donc pas au-dessus des autres. Une bonne raison d’être prudent et mesuré vient de ce que nous sommes tous égaux, tous logés à la même enseigne. En effet, « Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour leur faire miséricorde à tous » (Romains 11, 32), et ce, « pour attendre la Révélation de la foi » (Galates 3, 22). Oui, « tous ont péché » (Romains 3, 24), nous aussi. Le nier est d’une naïveté ridicule et c’est rendre vaine la Rédemption opérée par Jésus-Christ, vaine notre prédication et vaine notre foi (cf. 1 Corinthiens 15, 14). Mais les choses étant ce qu’elles sont, et la situation celle décrite par saint Paul, il n’y a pas de quoi plastronner et faire le coq. Dieu est intervenu pour tous. « La Sainte Écriture a été enfermée sous la domination du péché pour que, par la foi en Jésus-Christ, le don de la promesse fut fait aux croyants » (Galates 3, 22). C’est-à-dire à ceux qui croient en Dieu, non à ceux qui croient en eux-mêmes. « Ô abîme de richesse, de sagesse et de science ! Que ses jugements sont impénétrables et incompréhensibles ses voies ! Car qui a connu la pensée du Seigneur ou qui a été son conseiller ? » (Romains 11, 33-34). Il faut bien le reconnaître, avec gratitude, c’est « de lui, par lui et pour lui que sont toutes choses » (Romains 11, 36), « parce qu’en lui tout a été créé dans les cieux et sur la terre, les choses visibles et les invisibles, Trônes, Dominations, Principautés, Puissances. Tout a été créé par lui et pour lui » (Colossiens 1, 16). (à suivre…)

mercredi 19 septembre 2012

Un regard lumineux (5)

Un regard lumineux (5)

À l’inverse de tout cela, « un regard bienveillant réjouit le cœur » (Proverbes 15, 30), ce qui est bien naturel aussi. Nous en faisons facilement la constatation dans notre vie. Marcher dans la lumière et être nous-mêmes une lumière qui irradie celle que le Seigneur est venu apporter sur la terre et qu’il a allumée dans notre cœur, dépend de nous. Cela requiert une libre disposition de notre part, une décision en bonne et due forme, car « celui qui t’a créé sans toi, ne voulait pas te sauver sans toi » (saint Augustin, Sermon 169 11, 13). En outre, il doit être bien clair que l’on « ne se moque pas de Dieu » (Galates 6, 7). Or, que constatons-nous ? (lire la suite) « Le cœur de ce peuple est devenu insensible ; ils sont devenus durs d’oreille et ils ont fermé les yeux, de peur de voir de leurs yeux, d’entendre de leurs oreilles, de comprendre avec leur cœur et de se convertir pour que je les guérisse » (Actes 28, 27). Jésus lui-même s’était plaint d’une telle attitude insensée : « Et je les eusse guéris ; » (Jean 12, 40), s’exclamait-il, si seulement ils s’étaient tournés vers moi en quête de pardon. Je les eusse guéris ! « C’est pourquoi vous aurez la nuit au lieu des visions, et vous aurez les ténèbres au lieu des divinations ; le soleil se couchera pour les prophètes et le jour s’obscurcira pour eux. Les voyants seront pleins de confusion, et les devins
rougiront de honte ; tous, ils se couvriront la barbe, car il n’y aura plus de réponse de Dieu » (Michée 3, 6-7). « Et moi, je les eusse guéris ! » Cette plainte retentit comme une ritournelle. Dieu était prêt à intervenir avec empressement. Il attendait notre retour, comme le père de la parabole du fils prodigue (cf. Luc 15, 11-32) qui, tous les matins, le cœur battant, haletant, suspendu, partait sur la route dans l’espoir de voir son rejeton revenir. « Et je les eusse guéris ! » C’est répété encore chez saint Matthieu (13, 15). Il nous faut regarder droit devant nous, et contempler le Christ et le Christ sur la Croix, qui veut nous attirer à lui : « Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi » (Jean 12, 32). Il nous faut avoir les mêmes sentiments que ceux de notre Seigneur Jésus-Christ (Philippiens 2, 5), afin de regarder le monde, de regarder nos frères les hommes avec son regard profondément amoureux, qui se veut de pardon incommensurable et sans exclusive : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23, 34). Un regard qui est un regard de pitié, non de commisération, d’amour profond. Et c’est parce qu’il voit la situation lamentable dans laquelle nous nous sommes volontairement enfermés qu’il est monté sur la Croix, comme pour mieux nous voir, pour avoir une vision d’ensemble de toute l’humanité pécheresse, l’embrasser d’un seul coup d’œil et déverser sur elle en abondance l’eau salutaire de la grâce – son Sang versé – qui jaillit de son côté telle une source « pour la vie éternelle » (Jean 4, 15). (fin)

Être humble (1)

Être humble (1)

Saint Paul établit un parallèle entre ceux des Juifs qui n’ont pas accepté le Christ et qu’il décrit sous le terme de « rameaux » qui ont été coupés, et les païens qui ont accueilli l’annonce de l’Évangile et qui, bien qu’« oliviers sauvages », ont été entés à leur place et ont « eu part avec eux à la riche sève de la racine de l’olivier » (Romains 11, 17). Il les invite à ne pas faire « le fier aux dépens des rameaux. Que si tu fais le fier, sache que ce n’est pas toi qui portes la racine, c’est la racine qui te porte » (Romains 11, 18). Par conséquent, si des rameaux ont été coupés pour que d’autres, provenant de la Gentilité, puissent être entés sur le tronc principal, « c’est pour leur manque de foi qu’ils ont été coupés ; c’est pour ta foi que tu t’y trouves. N’aie pas de pensées orgueilleuses : sois plutôt dans la crainte » (Romains 11, 20). La crainte de ne pas être jugé digne d’un tel don ; la crainte de ne pas y être fidèle
.html">(lire la suite) de tout notre être, de tous les pores de notre peau. Sois plutôt dans l’action de grâces, car c’est sur aucun mérite de notre part que nous avons été ainsi appelés par notre Dieu d’Amour. « Toi, orgueilleux… ? – De quoi ? » (saint Josémaria, Chemin, n° 600). Ou, pour le demander avec l’Apôtre – et sa question est une invitation à faire un examen de conscience sérieux et objectif : « Qu’as-tu que tu ne l’aies reçu ? » (1 Corinthiens 4, 7). Comment peux-tu oser usurper ce qui appartient à Dieu ? N’as-tu pas appris qu’il faut « rendre à Dieu ce qui est à Dieu » (Matthieu 22, 21) ? D’autant que « le Seigneur Jésus a dit lui-même qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Actes 20, 35). C’est l’expérience universelle, jamais démentie. L’orgueilleux est quelqu’un d’insatisfait en permanence, malgré les airs qu’il se donne. S’approprier les dons de Dieu est un véritable gaspillage. Cela revient à jeter les perles, un véritable trésor de grâces sans prix, aux pourceaux, qui vont les fouler aux pieds et, en se retournant, nous déchirer (cf. Matthieu 7, 6), nous mettre en pièces. Voilà tout le résultat obtenu. N’agissons donc « ni par esprit partisan ni par vaine gloire, mais chacun tenant les autres pour supérieurs, en toute humilité, et visant non son intérêt, mais celui d’autrui » (Philippiens 2, 3-4). Vaste et beau programme pour toute la vie ! Et programme exigeant aussi. Car juger que les autres nous sont supérieurs, sont meilleurs que nous, n’est pas notre réaction première, ni habituelle. Et pourtant, en pensant à toutes les grâces dont Dieu nous favorise, à tous les secours spirituels que nous recevons, à toutes les marques d’attention et les soins pastoraux de notre Seigneur envers nous, nous pouvons nous dire en toute vérité que les autres, à notre place seraient bien meilleurs que nous. Il n’y a que les orgueilleux pour ne pas admettre ce raisonnement. Ils font ainsi étalage précisément de leur superbe et du ridicule de leur vie toute imbue de leur personne. (à suivre…)

vendredi 14 septembre 2012

Sainteté (6)

Sainteté (6)

Il est écrit : quant aux méchants, « qu’ils soient effacés du livre de vie, et qu’ils ne soient point inscrits comme justes ! » (Psaume 69, 29). Cependant, si nous voulons imiter notre Seigneur dans sa miséricorde infinie, nous intercéderons comme Moïse : « Pardonne maintenant leur péché ; sinon efface-moi de ton livre que tu as écrit » (Exode 32, 32). Mais la réponse est sans appel. Le Seigneur dit à Moïse : « C’est celui qui a péché contre moi que j’effacerai de mon livre » (Exode 32, 33). Ce ne sera pas arbitraire, mais foncièrement juste. Les fauteurs d’iniquité, « tous ceux qu’on ne trouve pas inscrits dans le Livre de vie furent jetés dans l’étang de feu » (Apocalypse 20, 15), ce « feu éternel, préparé pour le diable et pour ses anges » (Matthieu 25, 41), le feu de l’enfer.
(lire la suite) Quant à ceux qui portent le nom de Dieu sur leur front, « ne vous réjouissez pas de ce que les démons vous sont soumis, leur dit le Seigneur, mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans les cieux » (Luc 10, 20), vous qui « m’avez assisté dans la lutte pour l’Évangile », ainsi que les « autres collaborateurs dont les noms figurent dans le livre de vie » (Philippiens 4, 3). « Le vainqueur portera des vêtements blancs ; je n’effacerai pas son nom du Livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant les anges » (Apocalypse 3, 5), comme je le fais pour « quiconque se déclarera pour moi devant les hommes » (Matthieu 10, 32). Voilà qui est de nature à nous rassurer, pourvu que nous prenions sincèrement les moyens de lutter jour après jour pour suivre le Christ au plus près. (fin)

jeudi 13 septembre 2012

Sainteté (5)

Sainteté (5)

Or, puisque l’Esprit a pris possession de notre âme et s’y est installé à demeure, avec le Père et le Fils (cf. Jean 14, 23), il connaît bien notre intérieur, de quelle pâte nous sommes faits. « Le Seigneur connaît les pensés des hommes » (Psaume 94, 11). Et il sait « qu’elles sont vaines » (Ibid.), bien souvent du moins, dans la mesure où nous ne nous laissons pas guider par l’Esprit. L’Apôtre, qui reprend cette affirmation du psalmiste, nous lance par voie de conséquence cette invitation : « Que personne donc ne mette sa gloire dans les hommes, […] mais vous, vous êtres au Christ, et le Christ est à Dieu » (1 Corinthiens 3, 21.23). C’est donc mettre le cap résolument sur Dieu que de lui appartenir pour de bon. De la sorte, sa sainteté foncière, constitutive, existentielle peut irradier notre âme et communiquer à tout notre être une force vitale entièrement positive qui, (lire la suite) en quelque sorte, nous aspire vers l’infini de Dieu, nous arrache à la pesanteur et à l’attraction de la terre pour nous placer définitivement sur l’orbite de Dieu. « Je n'ai pas jugé que je dusse savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié » (1 Corinthiens 2, 2). C’est une sage résolution, la plus raisonnable de toutes, bien que la Croix soit et reste « scandale pour les Juifs et folie pour les Gentils » (1 Corinthiens 1, 23). Nous n’y pouvons rien. Mais nous n’allons pas rabaisser le niveau des douces exigences de notre foi pour leur faire plaisir ou pour modeler notre comportement sur le leur. Dieu nous en garde ! C’est tout le contraire qui doit se produire : « Dieu veuille que ton comportement et tes conversations fussent tels que l’on pût dire en te voyant ou en t’écoutant parler : voilà quelqu’un qui lit la vie du Christ ! » (saint Josémaria, Chemin, n° 2). « Quiconque est inscrit dans le livre » de vie sera sauvé (Daniel 12, 1), ce livre qui est ouvert à l’heure du jugement général récapitulatif de toute l’histoire humaine et de celle de chaque être vivant (cf. Apocalypse 20, 12). Dieu sait de toute éternité quels sont ceux qui y figurent et ceux qui en sont exclus. Cela n’a pourtant rien d’un fatalisme, car cette inscription est le résultat de notre comportement sur terre, de notre recherche de la sainteté. « Ceux des habitants de la terre dont le nom ne figure pas depuis la fondation du monde sur le Livre de vie, ils seront dans l’étonnement en voyant la Bête » (Apocalypse 17, 8) à « dix cornes et sept têtes. Il y avait sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms blasphématoires » (Apocalypse 13, 1). « Elle sera adorée par tous les habitants de la terre, ceux dont le nom ne figure pas, depuis la fondation du monde, sur le livre de vie de l’Agneau égorgé » (Apocalypse 13, 8). (à suivre…)

mercredi 12 septembre 2012

Sainteté (4)

Sainteté (4)

Tel est le leitmotiv. Telle est la leçon qui nous est inculquée en tout temps, mais qui est probablement insuffisamment relayée par qui de droit, car, de nos jours encore, beaucoup pensent à la sainteté presque exclusivement à propos des religieux et des prêtres. Erreur grossière s’il en est. Car la sainteté ne dépend pas d’un style de vie ni de l’extérieur de l’homme, mais de ce qui se passe en lui, de sa relation personnelle avec Dieu et de sa propre réponse à l’invitation du Saint-Esprit à entreprendre résolument l’ascension de la sainte montagne de Dieu et à persévérer. L’initiative vient de Dieu comme toujours. Son appel retentit continuellement, pour que nous ne l’oublions pas, pour que nous ne perdions pas la conscience aiguë de notre vocation chrétienne, du sens de notre existence terrestre. « Le Seigneur t’a fait dire aujourd’hui que tu veux lui devenir un peuple particulier, comme il te l’a dit, et observer tous ses commandements, et ainsi te rendra-t-il supérieur à toutes les nations qu’il a faites, en gloire, en renom et en splendeur et fera-t-il de toi un peuple égal au Seigneur, ton Dieu, comme il l’a fait » (Deutéronome 16, 19-19). Un peuple qui est devenu le peuple nouveau qu’est l’Église du Seigneur. Or, Jésus-Christ a voulu « se présenter à lui-même une Église glorieuse, sans tache ni ride ni rien de semblable, qui fut sainte et irréprochable » (Éphésiens 5, 27). C’est toujours
(lire la suite) une affaire de sainteté. Et c’est dans l’Église que nous nous sanctifions pleinement, car notre Seigneur l’a instituée dépositaire et dispensatrice de tous les moyens de salut. « Si nous avions oublié le nom de Dieu et étendu les mains vers un dieu étranger, Dieu ne l’aurait-il pas aperçu, lui qui connaît les secrets du cœur ? » (Psaume 44, 21-22). Il sait à quoi s’en tenir sur ce que nous valons, malgré les apparences savamment entretenues et un certain air convenu que nous adoptons. Ce ne sont pas nos belles déclarations qui comptent à ses yeux, mais nous œuvres, les « espèces sonnantes et trébuchantes », pourrions-nous dire. Car « c’est par les œuvres que l’homme est justifié ; et non par la foi seule » (Jacques 2, 24). Ces bonnes œuvres nous accompagnent (cf. Apocalypse 14, 13) dans l’éternité. Elles sont notre faire-valoir, notre mot de passe. « Car le royaume de Dieu consiste, non en paroles, mais en puissance » (1 Corinthiens 4, 20). La puissance de l’Esprit qui se manifeste dans ces œuvres, car elles sont faites à son incitation (cf. 1 Corinthiens 2, 4). (à suivre…)

mardi 11 septembre 2012

Sainteté (3)

Sainteté (3)

Grâce à Notre-Seigneur, en effet, nous avons été « réconciliés avec lui dans son corps de chair, par la mort, afin de vous faire paraître devant lui saints, sans tache ni reproche » (Colossiens 1, 22). Ce n’est quand même pas rien. Jésus a payé le prix fort. Il s’est engagé à fond pour nous sauver et nous conquérir, ou regagner plus précisément, la condition d’enfant de Dieu, de son Père, et nous rendre ainsi la sainteté accessible dans la vie de tous les jours, sans rien faire d’extraordinaire ou d’exceptionnel. Tout simplement en menant notre existence quotidienne sous la mouvance du Saint-Esprit. Cela n’a rien de sorcier, en somme. « Que le Dieu de paix vous rende lui-même saints tout entiers » (1 Thessaloniciens 5, 23), intégralement, de la tête aux pieds pourrions-nous dire. Parce que
(lire la suite)Sainteté (3) nous ne voulons pas être saints par à coups, ou par périodes, ce qui revient au même. C’est donc le souhait que nous formulons avec saint Paul, et qu’il précise encore en ces termes : « Que le Seigneur accroisse et fasse surabonder votre charité les uns pour les autres et pour tous, de même que la nôtre envers vous ! Qu’il affermisse aussi vos cœurs dans une sainteté irréprochable devant notre Père et Dieu » (1 Thessaloniciens 3, 13). « Saints tout entiers », « une sainteté irréprochable ». Telle doit bien être notre ambition, la plus noble et la plus élevée de toutes. Pouvons-nous ignorer ces appels qui retentissent – nous le voyons bien – tout au long du Nouveau Testament, mais qui ont leurs antécédents dans l’Ancien Testament, comme nous pouvons bien l’imaginer, car l’être humain a été créé dans un état de sainteté originelle, qui était une participation éminente à la Sainteté de Dieu. « Faites tout sans murmure ni discussions, pour être irréprochables et purs, des enfants de Dieu irrépréhensibles au milieu d’une génération mauvaise et dévoyée, où vous brillez comme des astres dans le monde » (Philippiens 2, 15), ce qui est une référence au cantique que Moïse entonna peu avant de mourir : « Cieux, prêtez l’oreille, et je parlerai ; et que la terre écoute les paroles de ma bouche ! » (Deutéronome 32, 1). Il y oppose « un Dieu fidèle et sans iniquité » à « une race perverse et dévoyée » (Deutéronome 32, 4.5). Il s’était, des années plus tôt, adressé au peuple sur l’instruction du Seigneur Tout-Puissant : « Parle à toute l’assemblée d’Israël, et dis-leur : Vous serez saints, car je suis saint, moi le Seigneur, votre Dieu » (Lévitique19, 2). « Car moi, je suis le Seigneur, votre Dieu ; vous vous sanctifierez et vous serez saints, car je suis saint, et vous ne vous rendrez pas impurs vous-mêmes […]. Car moi, je suis le Seigneur, qui vous ai tiré du pays d’Égypte pour être votre Dieu. Vous serez saints, car je suis saint » (Lévitique11, 44-45). « Tu es un peuple saint au Seigneur, ton Dieu » (Deutéronome 14, 21). (à suivre…)

lundi 10 septembre 2012

Sainteté (2)

Sainteté (2)

« Ceux qui de Rome sont les bien-aimés de Dieu », ceux-là sont « appelés à la sainteté » (Romains 1, 17). Il en va de même de ceux qui habitent partout ailleurs, où cet appel à la sainteté ne cesse de retentir grâce aux hérauts de la foi. Dont le premier est notre Seigneur lui-même, lui qui, « de par Dieu, est devenu pour nous sagesse, justice, sanctification et rédemption » (1 Corinthiens 1, 30). C’est pourquoi, « ceux qui ont été sanctifiés dans le Christ Jésus », ceux-là « sont appelés à la sainteté » (1 Corinthiens 1, 2). Telle est la raison profonde et ultime du choix que Dieu a fait de nous en nous communiquant la grâce du baptême. Si tout homme en soi est appelé à la sainteté, le baptisé l’est à un titre spécial, d’une façon pressante. Il ne peut pas ignorer que telle est son orientation foncière et qu’il doit faire quant à lui tout son possible pour seconder l’action de la grâce dans son âme. On a l’impression que cet enseignement évangélique n’a pas pénétré
(lire la suite) en profondeur dans le cœur des chrétiens et que les pasteurs d’âmes ne se soucient pas toujours de le leur transmettre de façon claire et attrayante, bien que ce soit pour eux une obligation fondamentale de leur ministère(cf., par exemple, les canons 528-529 du Code de droit canonique latin). « Vous donc, vous serez saints, comme votre Père céleste est Saint » (Matthieu 5, 48). C’est on ne peut plus clair. Tel est l’enseignement du Seigneur relayé par les différents apôtres. « Ne vous laissez plus mener par les convoitises comme au temps passé où vous viviez dans l’ignorance ; mais à l’imitation du Saint [du Saint par excellence qu’est Dieu, comme le chantent les Séraphins éternellement : « Saint, Saint, Saint est le Seigneur des armées ! Toute la terre est remplie de sa gloire ! » : Isaïe 6, 3], à l’imitation du Seigneur qui vous a appelés, soyez saints, vous autres, dans toute votre conduite, puisqu’il est écrit : Soyez saints, car je suis saint » (1 Pierre 1, 14-16). Comment faire la sourde oreille à cette invitation qui, de surcroît, est un appel à ce qu’il y a de plus élevé et de plus parfait, à ce qui correspond le mieux à notre nature rationnelle et aux aspirations naturelles de notre cœur ? Il faut vraiment être englué dans le matériel pour ignorer ces sifflements amoureux du Bon Pasteur, qui est la porte du Salut : « C’est moi qui suis la porte : celui qui entrera par moi sera sauvé [c’est-à-dire, il deviendra saint] ; il vivra et il viendra, et il trouvera pâture » (Jean 10, 9) adaptée à ses besoins vitaux. N’oublions pas d’où nous venons et où nous sommes destinés à aller. Dieu nous a choisis en lui « dès avant la création du monde, pour que nous soyons saints et sans tache à ses yeux dans la droiture, en sa libre volonté, prédestinés à être ses enfants adoptifs grâce à Jésus-Christ » (Éphésiens 1, 4-5). (à suivre…)

dimanche 9 septembre 2012

Sainteté (1)

Sainteté (1)

L’on nous a enseigné dans le Christ à nous « renouveler spirituellement dans [notre] intelligence » (Éphésiens 4, 23), en ne nous modelant « pas sur ce monde-ci », mais en nous transformant « en renouvelant [notre] esprit, afin de discerner quelle est la Volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait » (Romains 12, 2), pour, de la sorte, « revêtir l’homme nouveau, créé d’après Dieu, dans la vraie justice et la sainteté » (Éphésiens 4, 24). Cet homme nouveau, en effet, « se renouvelle à l’image de celui qui l’a créé, pour parvenir à la connaissance » (Colossiens 3, 10), celle du bien véritable, qui n’est autre que son Créateur, lequel est lui-même la Justice et la Sainteté. C’est Dieu qui est à l’origine de ce changement qui s’est opéré en nous :
(lire la suite) « Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en cette mort – la mort au péché – pour que, tout comme le Christ est ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, pareillement nous marchions, nous autres, dans le renouveau d’une autre vie » (Romains 6, 4), qui nous amène à servir « sous le régime de l’esprit » (Romains 7, 6). Telle est la transformation opérée en notre âme, qui communique l’orientation fondamentale à toute notre existence et commande nos choix de vie. « Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. L’ancien est disparu, du nouveau est apparu » (2 Corinthiens 5, 17). Celui qui est assis sur le trône dit : « Voici que je rénove toutes choses » (Apocalypse 21, 5). C’est fait. Ce renouvellement a eu lieu. Ce retour à la condition des origines de l’homme se produit par la grâce baptismale. « Aussi ne soyez pas sans intelligence, mais comprenez bien quelle est la Volonté du Seigneur » (Éphésiens 5, 17). C’est-à-dire « discernez ce qui est agréable au Seigneur » (Éphésiens 5, 10). « C’est pourquoi nous autres, depuis le jour où nous l’avons appris – les fidèles de Colosses connus de Paul par Épaphras – nous ne cessons de prier pour vous et de demander que vous soit pleinement donnée la connaissance de la Volonté de Dieu en toute sagesse et intelligence spirituelle » (Colossiens 1, 9), afin que « le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de la gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation pour le bien connaître lui-même » (Éphésiens 1, 17), ce qui est évidemment indispensable pour mener à bien la tâche de notre sanctification qui ne consiste en rien d’autre qu’à nous identifier progressivement à notre Dieu Créateur qui est venu s’établir à demeure dans notre âme (cf. Jean 14, 23). (à suivre…)

samedi 8 septembre 2012

Nativité de la Vierge Marie

Nativité de la Vierge Marie

La fête de la Nativité de la Sainte Vierge apparaît en Orient, où le synaxaire de Constantinople l'indique au 8 septembre selon le décret de l’empereur Maurice (582-602). L’Église de Jérusalem est probablement la première Église à honorer le souvenir de la Nativité de Notre Dame qu’elle célébrait dans une basilique proche de la piscine probatique, sur l’emplacement de la maison où, suivant la tradition, Marie serait née. Saint *André de Crète (660-740) mentionne la Nativité dans ses homélies : « Aujourd'hui comme pour des noces, l'Église se pare de la perle inviolée, de la vraie pureté. Aujourd'hui, dans tout l'éclat de sa noblesse immaculée, l'humanité retrouve, grâce aux mains divines, son premier état et son ancienne beauté. Les hontes du péché avaient obscurci la splendeur et les charmes de la nature humaine ; mais, lorsque naît la Mère de celui qui est la Beauté par excellence, cette nature recouvre en elle ses anciens privilèges, elle est façonnée suivant un modèle parfait et entièrement digne de Dieu. Et cette formation est une parfaite restauration et cette restauration est une divinisation et cette divinisation, une assimilation à l'état primitif. Aujourd'hui,
(lire la suite) contre toute espérance, la femme stérile devient mère et cette mère, donnant naissance à une descendance qui n'a pas de mère, née elle-même de l'infécondité, a consacré tous les enfantements de la nature. Aujourd'hui est apparu l'éclat de la pourpre divine, aujourd'hui la misérable nature humaine a revêtu la dignité royale. Aujourd'hui, selon la prophétie, le sceptre de David a fleuri en même temps que le rameau toujours vert d'Aaron, qui, pour nous, a produit le Christ rameau de la force. Aujourd'hui, une jeune vierge est sortie de Juda et de David, portant la marque du règne et du sacerdoce de celui qui a reçu, suivant l'ordre de Melchisédech, le sacerdoce d'Aaron. Pour tout dire en un mot, aujourd'hui commence la régénération de notre nature, et le monde vieilli, soumis à une transformation divine, reçoit les prémices de la seconde création. »

mercredi 5 septembre 2012

La Nouvelle Evangélisation

La Nouvelle Evangélisation

COLLOQUE 
le dimanche 14 octobre 2012 à 15 heures 
 Salle Rossini Eglise Notre-Dame de Grâce de Passy 
8bis, Rue de l’Annonciation – Paris 16ème 

La Nouvelle Evangélisation 

avec la participation de 

Père François BROSSIER Exégète, Professeur Emérite de l’Institut catholique de Paris 
L’Interprétation de l’Ecriture Sainte dans l’Eglise de Pie XII à Benoît XVI

Monseigneur Dominique LE TOURNEAU Prêtre, Professeur visitant à l’Université de Navarre Juge ecclésiastique et Ecrivain
Evangéliser dans un monde paganisé

Samuel PRUVOT Journaliste à « Famille Chrétienne »
L’annonce de la Parole de Dieu dans la nouvelle évangélisation en France

Colloque organisée par l’Association « Ecouter avec l’Eglise » - treomoric@orange.fr